134 R. C. Garcia Cabrera
dorsaux, sur sa partie extérieure, est arrondie ou
légèrement carénée. Sur les dorsaux et ventraux
latéraux la carène s’amplifie petit à petit, mais c’est
sur les ventraux, là où elle est le plus développée,
qu’elle s’allonge à sa base formant une nageoire nata
toire.
Les couches épidermiques sont très fragiles et se
déchirent facilement.
Tous les bras ont quatre séries longitudinales de
ventouses presqu’identiques sur des rangs transversaux.
Chez les jeunes seiches toutes les ventouses ont un
cercle corné denticulé. Chez les individus adultes, le
tiers basai des bras a ses ventouses avec un cercle corné
lisse. Les ventouses moyennes de la moitié des bras ont
aussi le cercle corné lisse. La partie opposée à la base
des bras a toujours le cercle denticulé. Au milieu de
la masse du bras tentaculaire les ventouses sont très
inégales et beaucoup plus grandes que les autres, elles
forment des lignes transversales de 8 ventouses. Les
latérales sont plus petites que les centrales. Chez les
grands exemplaires le cercle corné des grandes ven
touses est lisse, et finement dentelé chez les petites.
La membrane buccale possède sept pointes mais les
ventrales ne sont pas visibles chez les femelles adultes
à cause du développement des plis qui servent à fixer
les spermatophores des mâles. Dans cette partie trans
formée de la membrane buccale il y a une paire de
petites ouvertures des réceptacles séminaux; le pli de
la membrane les rend peu visibles. Chez le mâle, le
bras ventral gauche se transforme en hectocotile; à sa
base se trouvent quelques ventouses normales, mais
immédiatement elles se réduisent et sont distantes les
unes des autres.
L’extrémité du bras est normale. Cette particularité
anatomique est un signe sûr pour la détermination du
sexe des exemplaires.
La coquille intérieure est ovale et allongée, un peu
acuminée antérieurement et avec une pointe postérieure
tout à fait libre de chitine. Il n’en est pas ainsi pour la
Sepia officinalis officinalis.
La face dorsale de l’os est rugueuse et légèrement
bombée avec deux légères élévations latérales et une
centrale, alignées longitudinalement et peu marquées.
La face de la coquille qui est contre l’intérieur du
corps présente une zone striée qui, chez les adultes, est
légèrement supérieure à la moitié. Chez les jeunes
seiches la coquille est proportionnellement plus longue
que chez les adultes et la zone striée plus courte.
Reproduction et ponte
Les oeufs de S. officinalis hierredda sont gros,
d’environ 8 à 10 millimètres de grand diamètre, et
placés pendant la ponte, sur des branches d’algues,
Zostera, de coraux, des éponges ou matériaux arbores
cents et déjà morts, du fond marin.
Ceux qui nous servent d’exemple et que nous avons
observés sont munis d’un pédoncule qui les unit aux
pédoncules des autres, ou directement à la branche
du support de gorgonidé d’une teinte sombre.
Ils ont une forme ovoïde et sont d’un noir intense.
La grappe a 387 oeufs. Chaque oeuf possède trois
membranes, l’extérieure de couleur noire intense et la
plus interne presque transparente. En les déchirant
jaillit un liquide intérieur où surnage la larve de la
seiche déjà parfaitement formée dans les oeufs mûrs.
En plaçant la grappe d’oeufs dans un seau plein d’eau
salée on observe que quelques-uns s’ouvrent libérant
la petite seiche à l’état de larve qui a de 7 à 8 mm et
nage rapidement; elle parvient à vivre jusqu’à une
heure dans la cuve sans que l’on change l’eau. Quand
l’augmentation de la température est rapide, elle meurt
rapidement mais survit si l’on maintient des tempéra
tures de 18° C.
Alors que les larves de poulpe mènent une vie
planctonique pendant quelques jours, celles de seiche
s’adaptent immédiatement à la vie benthique et se
mettent à l’abri, dans les accidents du fond, de leurs
ennemis séculaires. Ce fait est d’une très grande im
portance pour le développement de l’espèce puisque
les courants normaux des eaux littorales n’ont pas une
très grande influence sur la distribution des larves.
Quand arrive l’époque de la reproduction le mâle
acquiert une coloration intense, variée et brillante. Il
semble que les couleurs nuptiales du mâle influent sur
l’occouplement des sexes. Quand la maturité sexuelle
du mâle survient, celui-ci laisse ses spermatophores
formés à travers le bras hectocotilisé dans la membrane
buccale de la femelle et non dans la cavité palléale
comme les poulpes.
Nous n’avons pas trouvé que les mâles soient
supérieurs aux femelles en taille. Les exemplaires
étudiés dans le lot et appartenant au dit sexe, atteignent
d’assez grandes tailles. Evidemment les exemplaires de
plus grand poids ne sont pas toujours des mâles.
Les oeufs se déposent petit à petit dans la partie
latérale et postérieure de la femelle. Presque tous les
exemplaires étudiés étaient pleins d’oeufs ou de
spermatophores. Nous en avons trouvé quelques-uns
avec des glandes vides mais tout indiquait que la ponte
avait eu lieu quelques jours avant ou peut-être depuis
plus longtemps.
Bien entendu, chez les femelles les oeufs ne sont pas
en liberté dans la cavité palléale, mais ils sont unis
par une fine membrane qui se déchire avec facilité en
coupant le manteau pour les mettre à nu. Ensuite,
avant la ponte, ils passeront par une glande spéciale
qui les protégera avec des membranes d’une teinte
sombre.