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Les avancées récentes de
la recherche sur le cerveau
La dépression
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Il arrive à tout le monde de se sentir malheureux
ou de vivre des moments de grande tristesse.
Qui n’a pas connu le choc d’un licenciement, le
poids d’une relation difficile ou la douleur de
la perte d’un être aimé. Le chagrin, les soucis
font partie de la vie; mais si la tristesse persiste
et si elle interfère avec les activités habituelles
d’une personne, il pourrait bien s’agir d’une
dépression.
Une dépression est, tout comme l’hypertension artérielle ou le diabète, une
maladie sérieuse, dont les causes sont biologiques. Dans la plupart des cas, il est
possible de la traiter avec succès. De nombreuses personnes croient pourtant
qu’il est normal pour les personnes âgées de souffrir de dépression et qu’on ne
peut y changer grand-chose. Certains y voient un signe de manque de caractère,
de faiblesse et pensent qu’il sufrait de «se secouer», de ne pas s’écouter.
Il est urgent de faire table rase de ces préjugés. Si les dépressions sont certes
plus fréquentes chez les personnes âgées que dans la population générale, elles
ne constituent nullement une rançon inévitable du vieillissement. La dépression
est une maladie contre laquelle la volonté est impuissante et dont il n’y a pas à
avoir honte. Ces préjugés tenaces contribuent à ce qu’elle soit comme d’autres
maladies psychiques – trop rarement décelée et insufsamment traitée.
Selon certaines études, moins d’un quart des dépressions sont diagnostiquées
avec soin et traitées de façon appropriée. Le problème pourrait être encore plus
grave chez les personnes âgées, souvent atteintes de maladies concomitantes
rendant plus difcile le diagnostic de la dépression. Une dépression qu’on laisse
sans traitement a des effets catastrophiques sur la qualité de vie; elle peut aggra-
ver les symptômes d’autres maladies; elle peut même être mortelle. Le risque de
mourir après un accident vasculaire cérébral ou un infarctus du myocarde est
par exemple plus grand chez les personnes souffrant de dépression, de même
que sont plus fréquentes chez elles les tentatives de suicide. Les suicides sont
plus nombreux chez les personnes âgées que dans n’importe quel autre groupe
d’âge.
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Les symptômes de la dépression
Souffrir de dépression, ce n’est pas seulement se sentir malheureux. La tristesse
profonde s’accompagne souvent d’autres symptômes psychiques et somatiques
: la liste ci-dessous en donne un aperçu. Ils peuvent être plus ou moins graves et
s’accentuer ou au contraire s’atténuer avec le temps. Lorsqu’ils commencent à
interférer avec les activités habituelles d’une personne, il y a lieu de suspecter
une dépression.
Tristesse persistante et crises de larmes sans motif apparent ;
Modications nettes de l’appétit et du sommeil ;
Irritabilité, accès de colère, humeur soucieuse, agitation, anxiété,
pessimisme, indifférence ;
Manque d’énergie et de vitalité, apathie persistante ;
Sentiments de culpabilité, de dévalorisation, d’échec, de désarroi ;
Impossibilité de se concentrer ou de prendre des décisions ;
Perte de goût pour des activités auxquels le patient prenait auparavant
du plaisir ;
Le patient fuit les contacts sociaux et se replie sur lui-même ;
Douleurs d’origine inexplicable ;
Idées récurrentes de mort ou de suicide ;
Troubles de la mémoire.
Remarque: Une symptomatologie dépressive grave est dénie comme la présence d’au moins
quatre symptômes d’une liste de huit symptômes de dépression d’une version abrégée de
l’échelle du Center of Epidemiologic Studies
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Les causes de la dépression
La dépression est une maladie du cerveau caractérisée par des modications
de certaines substances chimiques qu’on appelle des neurotransmetteurs. Selon
le National Institute of Mental Health, il a été démontré récemment, par des
procédés d’imagerie, que quelques-uns des circuits cérébraux responsables de
l’humeur, du sommeil, de l’appétit, de la pensée et du comportement ne rem-
plissaient pas correctement leur rôle en cas de dépression et que la régulation
de certains neurotransmetteurs de première importance était défaillant. Les
chercheurs étudient les causes possibles de ces déséquilibres chimiques, dont
beaucoup pensent qu’ils pourraient être dus à une conjonction de facteurs gé-
nétiques, psychologiques et environnementaux.
On ignore quelle est exactement la contribution des gènes. On trouve dans cer-
taines familles de multiples cas de certaines formes de dépression, ce qui donne
à penser qu’il existe peut-être une base génétique de la maladie. Beaucoup de
patients atteints de dépression n’ont cependant aucun antécédent familial et les
personnes qui en ont, sont loin de toutes développer la maladie.
Au nombre des facteurs environnementaux susceptibles de provoquer une dé-
pression gurent la perte d’un être proche, des problèmes nanciers graves
ou des difcultés relationnelles, c’est-à-dire des situations toujours génératrices
d’un stress important. (Voir «Quoi de neuf dans la recherche sur le cerveau?»)
On citera encore, parmi les facteurs ayant un lien avec la dépression, une faible
estime de soi, un pessimisme permanent et une tendance à se laisser submerger
par le stress. Ces symptômes peuvent être le signe d’un début de dépression,
comme ils peuvent prédisposer à la dépression.
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Comment gérer le stress ?
Commencez par le plus important: prenez des repas équilibrés à heures
xes, dormez sufsamment et ayez une activité physique régulière :
promenades, natation, bicyclette, etc.
Si vous vous sentez stressé, essayez de changer quelque peu la situation.
Rendez-vous à l’évidence qu’il existe des choses qu’il vous est
impossible de changer et efforcez-vous de corriger celles qui peuvent
l’être.
Mettez en place des stratégies de détente: respirer profondément,
méditer ou imaginer un endroit tranquille, paisible.
Relativisez: donnez la priorité à ce qui compte le plus pour vous,
xez-vous des objectifs raisonnables, faites-vous dans ce but une «feuille
de route» et procédez étape par étape.
Les changements peuvent générer du stress; essayez de les vivre comme
des chances, non comme des menaces.
Cultivez votre sens de l’humour, remettez de la couleur et de la joie
dans votre vie en faisant des activités auxquelles vous prenez vraiment
du plaisir.
Accordez-vous un peu temps, ne serait-ce qu’un quart d’heure par jour
ou une heure par semaine. Protez-en pour vous détendre et vous
régénérer.
Beaucoup de maladies chroniques, telles que les maladies cardiaques ou le can-
cer, peuvent donner lieu dans le cerveau à des modications nous rendant plus
sensible à la dépression. (Voir «Dépression et autres maladies».) Les personnes
de plus de 65 ans sont plus sujettes à ces maladies, raison pour laquelle les dé-
pressions sont probablement plus fréquentes chez elles.
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