La situation globale
2
La croissance de l'économie globale est modérée. Il n'y a toujours pas de zone susceptible de tirer vers
le haut et dans la durée la trajectoire de l'économie globale.
La préoccupation majeure porte sur le fait que le cycle économique se prolonge sans pour autant
engendrer de tensions nominales. Il n'y a de pressions ni sur les salaires ni sur les prix des biens et des
services. Pour ces derniers, l'indice des prix hors énergie et produits alimentaires augmente de moins
de 1% en zone Euro (0.9%) et d'un peu plus de 1% aux USA (1.6%) et au Royaume Uni (1.2%). Ces
chiffres sont loin de l'objectif de 2% des banques centrales.
C'est ce puzzle qui forme la trame de l'activité économique globale: peu de croissance et peu d'inflation
et un risque de stagnation séculaire soit une période longue durant laquelle les ressorts de l'économie
changent à un rythme qui n'est pas connu à l'avance. Cela pourrait cependant déboucher à terme sur
une trajectoire de croissance plus robuste liée aux innovations qui, pour l'instant, n'ont pas d'impact
macroéconomique fort. L'incidence n'est que microéconomique et ce n'est pas suffisant pour permettre
une trajectoire de croissance et d'emplois plus élevée.
L'excès d'épargne et la faible progression de la productivité ne créent pas les conditions du retour vers
une demande solide dans la durée. D'où la nécessité d'une politique budgétaire qui doit profiter des
taux d'intérêt très bas pour alimenter cette demande afin de caler l'activité sur une trajectoire plus
élevée.
La productivité faible ne permet pas de dégager un surplus et pénalise le rendement du capital. Dès
lors pour favoriser et faciliter l'investissement il est nécessaire de disposer de taux d'intérêt plus faibles
afin qu'ils soient cohérent avec le productivité. Si les taux sont trop élevés cela sera pénalisant pour les
dépenses en capital et les gains de productivité dans le futur
La baisse des taux d'intérêt réels de long terme vient de cet excès d'épargne et de gains de
productivité trop réduits. L'abaissement des taux par les banques centrales ne fait qu'accompagner ce
mouvement ainsi que l'absence d'inflation anticipée. Modifier les taux d'intérêt des banques centrales
trop vite c'est ne plus être en phase avec ces éléments fondamentaux.
Les banques centrales interviendront de façon coordonnée si le choc associé au Brexit présente des
risques de contagion.