DOCUMENT TECHNIQUE POUR UTILISER LE SYSTEME OCULOMETRIQUE (DR BOUIS) Thierry Baccino Laboratoire de Psychologie Expérimentale 24, Av. Des Diables Bleus 06357 NICE TABLE DES MATIERES 1. Caractéristiques techniques de l’oculomètre (Dr Bouis)....................................... 2 1.1. Principe de fonctionnement: ................................................................................ 2 2. Utilisation de l’oculomètre en Psychologie Cognitive............................................ 3 1.2. Calibrage ........................................................................................................................ 3 1.3. Dispositif expérimental développé au LPEQ ................................................................. 4 1.4. Logiciels d’analyse des mouvements des yeux.............................................................. 5 1. Caractéristiques techniques de l’oculomètre (Dr Bouis) Taille du champ visuel enregistré: 30° sur l’axe horizontal (environ 35 cm). 20° sur l’axe vertical (environ 23 cm). Résolution spatiale: 1 à 5 mn d’arc. Résolution temporelle: 4 Khz. Voltage de sortie: +/- 15 Volts. 1.1. Principe de fonctionnement: Le système comporte une unité centrale contenant l’électronique et un bloc optique contenant les différents miroirs et le faisceau infrarouge. Le principe de fonctionnement consiste à envoyer sur la pupille une lumière infrarouge émise par un ensemble de diodes. En retour, la lumière infrarouge réfléchie par la cornée passe au travers d’une lentille et dessine sur le détecteur optique une image infrarouge complète de l’œil. Le signal de sortie du détecteur est ensuite amplifié afin de calculer la position du centre de gravité de la lumière sur l’image. La position de ce centre de gravité dépend de la position de l’œil. Trois différentes intensités lumineuses peuvent être émises en retour par l’œil en fonction de la zone de réflexion du rayon: l’intensité la plus forte est émise par la sclère blanche (partie blanche de l’œil), une intensité moins importante provient de l’iris et l’intensité la plus basse est émise par la pupille.(voir figure1). Figure 1: Le schéma indique le centre de gravité de la lumière (X). Ce centre se déplace en sens opposé à celui de l’œil et sa position est corrigée linéairement par rapport à la position de l’œil. A partir du signal de sortie du détecteur la position est calculée à la fois horizontalement (X) et verticalement (Y). 2. Utilisation de l’oculomètre en Psychologie Cognitive. L’enregistrement des mouvements des yeux à des fins expérimentales (lecture, inspection d’écrans, évaluation d’Interfaces H/M,...) nécessite un calibrage précis de l’appareil et le développement de logiciels d’analyse spécifiques pour rendre compte des différents événements oculaires. 1.2. Calibrage Objectifs : • Positionner exactement le rayon infrarouge au centre de la pupille. • Réduire tout mouvement parasite (par exemple de la tête) susceptible de dévier le rayon. Deux types de calibrage sont requis: • Calibrage physique: Il consiste à positionner le rayon infrarouge au centre de la pupille au moyen d’une lumière témoin (rouge). • Calibrage électronique: Le calibrage électronique a pour but d’ajuster l’enregistrement de la position des yeux par rapport à des positions prédéfinies du plan des stimuli. Il s’agit de fixer successivement des points (croix) apparaissant à égale distance sur l’écran. Ces points dessinent la grille de calibrage. La grille de calibrage comporte habituellement 5 points pour une inspection visuelle uniquement horizontale (une seule ligne de texte par exemple) et 9, 12 ou 15 points pour un calibrage bidimensionnel (texte de plusieurs lignes, image ou vidéo) selon le degré de précision requis. Les points apparaissent dans un ordre aléatoire. Le calibrage a lieu au début de l’expérience et est ensuite lancé automatiquement en cours d’expérience lorsque la position de l’œil a trop dérivée par rapport à la position prédéfinie (contrôle automatique). Les valeurs enregistrées lors du calibrage (coordonnées de l’œil sur les positions prédéfinies) sont utilisées lors de l’analyse des données pour projeter géométriquement la position de l’œil à chaque instant dans le plan des stimuli. 1.3. Dispositif expérimental développé au LPEQ Le système est géré par deux ordinateurs Pentium III synchronisés entre eux (via une connexion parallèle). Un ordinateur est chargé d’effectuer la présentation des stimuli (Ordinateur A) alors que l’autre (Ordinateur B) stocke les données oculométriques en temps réel (toutes les millisecondes) après une conversion du signal par une carte Analogique/Digitale (12 bits – LabPC+ [National Instruments]) (voir figure 2). les valeurs (exprimées en microvolts) sont stockées dans un fichier informatique pour les traitements ultérieurs. Les données oculométriques correspondent aux positions (X et Y) du signal échantillonné à intervalle constant. La présentation des stimuli (mot, phrase, texte, image..) peut s’effectuer indépendamment de l’enregistrement des mouvements des yeux ou bien être déterminée directement par la position du regard (présentation contingente). Figure 2: Schéma du dispositif expérimental d’enregistrement oculaire élaboré au LPEQ. 1.4. Logiciels d’analyse des mouvements des yeux L’analyse logicielle des données de l’oculomètre est faite à l’aide de deux modules indépendants : FIXPLOT et TXTPLOT. ! FIXPLOT est dédié aux opérations de recalibrage et de réduction des données oculaires. La phase de réduction consiste à déterminer dans le flot de données enregistrées chaque milliseconde les séquences de fixations/saccades. Ce module comprend également une interface graphique qui permet de représenter les données oculaires (programme traces). (Illustration figure 3 et figure 4) Caractéristiques techniques: • Détecte des saccades de 0.1° (environ 4 pixels). 1 2 3 4 5 Figure 3: Procédure de traitement des données oculaires enregistrées lors de la lecture d’une phrase et réalisée par le logiciel FIXPLOT. 1. Phrase initiale 2. Grilles de calibrage en 5 points 3. Recalibrage des données en fonction des 2 grilles de calibrage (Projection). 4. Réduction des données en séquences de fixations oculaires. 5. Projection des fixations oculaires sur la phrase initiale. Figure 4: Représentation graphique des fixations et saccades sur l’axe horizontal (voie X) et sur l’axe vertical (voie Y) en fonction du déplacement du regard (axe des ordonnées) et du temps (axe des abscisses). ! TXTPLOT est plus particulièrement chargé de l’analyse spatio-temporelle des séquences de fixations/ saccades détectées par FIXPLOT. (Illustration figure 4). Il permet de déterminer les fixations progressives et régressives, la probabilité de refixations et un certain nombre de variables oculaires qui sont utilisées pour l’analyse statistique du comportement. Exemple : Le journaliste filmait / l’amie du sénateur / qui s’était suicidé la veille. Segment1 Segment2 Segment 3 Notation: Seg1.1 Seg2.1 Seg3.1 Label Fichier 1_0_0_1 1_0_0_1 1_0_0_1 2_0_0_1 2_0_0_1 2_0_0_1 3_0_0_1 3_0_0_1 3_0_0_1 2_0_0_2 2_0_0_2 2_0_0_2 1_0_0_2 1_0_0_2 1_0_0_2 3_0_0_2 3_0_0_2 3_0_0_2 # Seg.Lig Seg1.1 Seg2.1 Seg3.1 Seg1.1 Seg2.1 Seg3.1 Seg1.1 Seg2.1 Seg3.1 Seg1.1 Seg2.1 Seg3.1 Seg1.1 Seg2.1 Seg3.1 Seg1.1 Seg2.1 Seg3.1 Fix. 1st Pass N M. Σ 2nd Pass N Σ Fix. Progr. N Σ Fix. Regr. N Σ 10 11 12 10 11 9 10 12 9 7 7 4 11 9 4 7 6 8 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 6 10 8 9 8 6 8 7 6 7 7 4 9 9 4 6 6 6 4 1 4 1 3 3 2 5 3 0 0 0 2 0 0 1 0 2 2140 2390 3150 2085 2895 1975 1685 1930 1410 1875 1975 1280 2785 2245 1610 1705 1840 1630 214.00 217.27 262.50 208.50 263.18 219.44 168.50 160.83 156.67 267.86 282.14 320.00 253.18 249.44 402.50 243.57 306.67 203.75 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 N = Nombre de fixations. Σ = Durée totale des fixations M = Durée moyenne des fixations. Les durées sont données en Millisecondes NB: Les 2nd pass sont également appelées réinspections. 1435 2195 1435 1860 2360 1280 1445 1305 915 1875 1975 1280 2510 2245 1610 1470 1840 1305 705 195 1715 225 535 695 240 625 495 0 0 0 275 0 0 235 0 325