© Pharma-News page 3 Numéro 91, février 2012
sévères qui ne sont pas suffisamment contrôlées par des analgésiques non-opioïdes comme le
paracétamol ou les AINS 1.
Dans les études cliniques réalisées pour sa commercialisation, le
tapentadol s’est révélé aussi efficace que l’oxycodone (p.ex.
OXYCONTIN°) sur des douleurs chroniques arthrosiques, des
douleurs post-opératoires ou lombaires. Dans ces mêmes études, il
a aussi provoqué moins d’effets secondaires gastro-intestinaux que
l’oxycodone 2.
Par rapport au tramadol, le tapentadol a deux avantages 2:
il est plus puissant, employé dans le palier III de l'OMS,
alors que le tramadol est employé dans le palier II (voir
tableau ci-dessous et l’article dans le Pharma-News n°85 de
juin 2011)
il a un potentiel d’interactions plus faible car a moins d’effets sérotoninergiques et n’a
pas de métabolite actif.
En Suisse, pour l’instant PALEXIA° est commercialisé sous forme de comprimés à libération
immédiate contenant 50 mg, 75 mg et 100 mg de tapentadol. Il est recommandé de
commencer avec une dose de 50 mg 4 fois par jour toutes les 4 à 6 heures. En fonction de
l’intensité des douleurs, elle peut être augmentée graduellement jusqu’à 600 mg par jour. En
Allemagne et en Angleterre, le tapentadol existe depuis plusieurs années et on trouve des
formes à libération modifiée (prise 2 fois par jour) pour les traitements chroniques.
Le tapentadol n’est pas indiqué en-dessous de 18 ans. Il ne devrait pas être utilisé pendant la
grossesse ni l’allaitement.
A doses élevées, le tapentadol peut induire une dépression respiratoire. Il doit par conséquent
être administré avec prudence chez les patients présentant des antécédents d’insuffisance
respiratoire ou d’asthme sévère.
Comme les autres agonistes morphiniques, PALEXIA° peut faire l’objet d’abus et entraîner
une dépendance ; un syndrome de sevrage peut apparaître à l’arrêt du traitement, il convient
donc de diminuer progressivement les doses 1.
L’association entre le tapentadol et les IMAO (p.ex. AURORIX°) est contre-indiquée. La
prise concomitante de tapentadol et d'autres médicaments dépresseurs du système nerveux
central (autres agonistes morphiniques, tranquillisants ou sédatifs, y compris l’alcool) peut
renforcer l’effet sur le SNC 3.
Les effets indésirables les plus fréquents sont typiques des analgésiques opioïdes au niveau
gastro-intestinal : nausées, vomissements, et au niveau du système nerveux central :
somnolence, vertiges et céphalées 1.
1 Compendium Suisse des Médicaments 2011, Supplément 4
2 Prescriber December 2011, pp. 20-24 ; www.prescriber.co.uk
3 The Medical Letter, Edition française 2009, Vol. 31 N° 18
RAPPEL : Schéma de l’OMS pour le traitement de la douleur
Douleurs légères à modérées
Paracétamol, AINS, ± adjuvantsa
Douleurs chroniques modérées
Opioïdes faibles, ± adjuvants, ± palier I
Douleurs chroniques sévères
Opioïdes forts, ± adjuvants, ± palier I
a dans certaines situations dans lesquelles les antalgiques traditionnels se montrent peu efficaces (par exemple neuropathies), des molécules
comme des anticonvulsivants et des antidépresseurs sont associés au traitement en tant qu’adjuvants.
Pour aller plus loin…
Dans les études publiées à ce jour,
le tapentadol s'est montré aussi
efficace que l'oxycodone ou la
morphine, avec une incidence
moindre d'effets indésirables
gastro-intestinaux. Malgré cela, en
attendant que davantage de
données soient disponibles, les
anciens analgésiques de palier III
comme la morphine devraient
rester des premiers choix.