Pharma-News

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Pharma-News
Février 2012
Le journal de l'équipe officinale
Numéro 91
Sommaire
Editorial :
Nouveautés :
La pilule de demain
PALEXIA°
Génériques du DIOVAN °
Quand ça fait vraiment mal !
Welcome in the jungle
Pharmacovigilance : Décongestionnants
Nimésulide
En deux mots : prudence, prudence…
Mauvaise foi(e)
Pour en savoir plus : Colliers d’ambre pour bébés
Association triple d’antihypertenseurs
Gluuuuuuuurp !
Que faut-il en penser ?
En bref :
NIZORAL° - KCl RETARD ZYMA° - PRIMPERAN°
Tests
L’image du mois :
Mais pourquoi ils m’ont
remplacé mon collier d’ambre
par ce truc bizarre ???
Editorial
Direction le futur
Récemment, la Smart Pill a fait parler d’elle, car elle sera bientôt commercialisée en
Angleterre. Il s’agit d’une sorte de puce électronique intégrée au comprimé et qui déclenche
un signal au contact de l’acide gastrique, contact relayé par un patch sur la peau qui envoie un
signal par bluetooth au médecin via internet ou smartphone.
En Suisse, ce dispositif n’est pas encore sur le marché, bien que Novartis s’y intéresse de
près. Outre le coût de cet ajout, d’autres inconvénients moins matériels existent : qu’en est-il
de la protection des données ? Dans quelles maladies est-ce primordial ? Est-ce vraiment
inoffensif pour la santé et pour l’environnement (imaginez le nombre de puces que nous
excréterions tous les jours !) ?
Alors que les OGM sont tellement montrés du doigt, les patients ingéreraient sans rechigner
un composant émettant des signaux et porteraient un émetteur bluetooth en permanence ?
La question reste ouverte, mais il est certain que le service de protection des données de la
confédération n’a pas dit son dernier mot…
Bonne lecture !
Jérôme Berger
Pierre Bossert
Séverine Huguenin
Julia Farina
Caroline Mir
Marie-Thérèse Guanter Germanier
Martine Ruggli
Nouveautés
PALEXIA° (tapentadol)
PALEXIA°
est
un
nouvel
antalgique stupéfiant oral à action
centrale combinant des effets
opioïdes et non opioïdes, à
prescrire donc sur ordonnance à
souche. Pour information, c'est la
même firme qui commercialise
PALEXIA°
et
TRAMAL°
(tramadol).
Son principe actif, le tapentadol,
agit à la fois comme agoniste sur
certains récepteurs aux opioïdes et par inhibition de la recapture de la noradrénaline. Ces deux
mécanismes d’action, similaires au tramadol, induiraient de manière synergique un effet
antalgique puissant. PALEXIA° est indiqué dans le traitement des douleurs aiguës modérées à
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Numéro 91, février 2012
sévères qui ne sont pas suffisamment contrôlées par des analgésiques non-opioïdes comme le
paracétamol ou les AINS 1.
Dans les études cliniques réalisées pour sa commercialisation, le
tapentadol s’est révélé aussi efficace que l’oxycodone (p.ex.
OXYCONTIN°) sur des douleurs chroniques arthrosiques, des
douleurs post-opératoires ou lombaires. Dans ces mêmes études, il
a aussi provoqué moins d’effets secondaires gastro-intestinaux que
l’oxycodone 2.
Pour aller plus loin…
Dans les études publiées à ce jour,
le tapentadol s'est montré aussi
efficace que l'oxycodone ou la
morphine, avec une incidence
moindre
d'effets
indésirables
gastro-intestinaux. Malgré cela, en
attendant que davantage de
données soient disponibles, les
anciens analgésiques de palier III
comme la morphine devraient
rester des premiers choix.
Par rapport au tramadol, le tapentadol a deux avantages 2:
il est plus puissant, employé dans le palier III de l'OMS,
alors que le tramadol est employé dans le palier II (voir
tableau ci-dessous et l’article dans le Pharma-News n°85 de
juin 2011)
il a un potentiel d’interactions plus faible car a moins d’effets sérotoninergiques et n’a
pas de métabolite actif.
RAPPEL : Schéma de l’OMS pour le traitement de la douleur
Palier I
Palier II
Palier III
Douleurs légères à modérées
Douleurs chroniques modérées
Douleurs chroniques sévères
Paracétamol, AINS, ± adjuvantsa
Opioïdes faibles, ± adjuvants, ± palier I
Opioïdes forts, ± adjuvants, ± palier I
a
dans certaines situations dans lesquelles les antalgiques traditionnels se montrent peu efficaces (par exemple neuropathies), des molécules
comme des anticonvulsivants et des antidépresseurs sont associés au traitement en tant qu’adjuvants.
En Suisse, pour l’instant PALEXIA° est commercialisé sous forme de comprimés à libération
immédiate contenant 50 mg, 75 mg et 100 mg de tapentadol. Il est recommandé de
commencer avec une dose de 50 mg 4 fois par jour toutes les 4 à 6 heures. En fonction de
l’intensité des douleurs, elle peut être augmentée graduellement jusqu’à 600 mg par jour. En
Allemagne et en Angleterre, le tapentadol existe depuis plusieurs années et on trouve des
formes à libération modifiée (prise 2 fois par jour) pour les traitements chroniques.
Le tapentadol n’est pas indiqué en-dessous de 18 ans. Il ne devrait pas être utilisé pendant la
grossesse ni l’allaitement.
A doses élevées, le tapentadol peut induire une dépression respiratoire. Il doit par conséquent
être administré avec prudence chez les patients présentant des antécédents d’insuffisance
respiratoire ou d’asthme sévère.
Comme les autres agonistes morphiniques, PALEXIA° peut faire l’objet d’abus et entraîner
une dépendance ; un syndrome de sevrage peut apparaître à l’arrêt du traitement, il convient
donc de diminuer progressivement les doses 1.
L’association entre le tapentadol et les IMAO (p.ex. AURORIX°) est contre-indiquée. La
prise concomitante de tapentadol et d'autres médicaments dépresseurs du système nerveux
central (autres agonistes morphiniques, tranquillisants ou sédatifs, y compris l’alcool) peut
renforcer l’effet sur le SNC 3.
Les effets indésirables les plus fréquents sont typiques des analgésiques opioïdes au niveau
gastro-intestinal : nausées, vomissements, et au niveau du système nerveux central :
somnolence, vertiges et céphalées 1.
1
Compendium Suisse des Médicaments 2011, Supplément 4
Prescriber December 2011, pp. 20-24 ; www.prescriber.co.uk
3
The Medical Letter, Edition française 2009, Vol. 31 N° 18
2
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PALEXIA° - A retenir pour le conseil :






nouvel antalgique opioïde avec un mécanisme d’action semblable au tramadol
son efficacité est comparable à l’oxycodone, mais le tapentadol semble provoquer
moins d’effets indésirables gastro-intestinaux
actuellement pas de forme retard en Suisse : à prendre 4 fois par jour
indiqué chez l’adulte dans le traitement des douleurs aiguës modérées à sévères
contre-indiqué en association avec les IMAO et prudence lors de traitements
concomitants avec d’autres dépresseurs du SNC
attention au risque d’abus et de dépendance ; PALEXIA° est un stupéfiant!
Génériques du DIOVAN° (valsartan)
Le brevet du valsartan est tombé et les génériques
du DIOVAN° et du CO-DIOVAN° arrivent en
force : huit firmes pour le valsartan seul et sept
pour
le
médicament
composé
avec
l’hydrochlorothiazide.
Le valsartan fut le troisième antagoniste de
l’angiotensine II commercialisé en Suisse après le candesartan (ATACAND°) et le losartan
(COSAAR°) ; aujourd’hui il y a sept molécules enregistrées en Suisse dans cette famille. Le
valsartan est actuellement le sartan numéro un en terme de nombre de prescriptions aux USA.
Les sartans ont un mécanisme d'action proche des IECA (inhibiteurs de l’enzyme de
conversion de l’angiotensine : RENITEN°, ZESTRIL° p.ex.). Comme ces derniers, ils sont
indiqués dans le traitement de l'hypertension, de l'insuffisance cardiaque et de l'infarctus du
myocarde. Les sartans ne sont pas plus efficaces que les IECA, mais présentent une
alternative lorsque ces derniers sont mal supportés, par exemple à cause de la toux sèche
qu’ils peuvent provoquer 4.5
Pour aller plus loin…
Comme les -bloquants et les
IECA, les sartans sont indiqués en
deuxième intention dans le
traitement
de
l’hypertension
5
artérielle après les diurétiques .
Par rapport à d'autres sartans, le
valsartan et le losartan sont les
seuls à avoir démontré une
efficacité clinique en prévention
d'événements
cardiovasculaires
chez les patients hypertendus 5.
Parmi les effets indésirables courants des sartans, communs
à ceux des IECA, on trouve céphalées, sensations
vertigineuses et angioedèmes (= tuméfactions au niveau des
tissus cutanés, sous-cutanés ou des muqueuses) 6.
Le fait de combiner un sartan avec un IECA augmente
l’efficacité dans certains cas, mais potentialise aussi les
effets indésirables communs aux deux classes. Les sartans,
comme les IECA, sont à bannir durant la grossesse en raison
d’effets indésirables fœtaux établis. Ils diminuent en outre
l’élimination rénale de certains médicaments tels que le
lithium et la digoxine, ce qui peut entraîner une
augmentation de la concentration sanguine de ces substances
à marge thérapeutique étroite.
4
La Revue Prescrire Février 2010, 30 (316) ; p. 111
CQ pharmaSuisse, update 2011
6
La Revue Prescrire Octobre 2011, 31 (336) ; p.743
5
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Les sartans peuvent être associés à d’autres antihypertenseurs, par exemple des diurétiques
(comme dans CO-DIOVAN°). Par contre, ils ne devraient pas être associés avec les
diurétiques d’épargne potassique (ALDACTONE° ou COMILORID MEPHA°).
La posologie du valsartan est d’un comprimé (de 80 ou 160 mg) le matin en cas
d’hypertension et d'un comprimé de 40 ou 80 mg matin et soir dans l’insuffisance cardiaque
ou après un infarctus du myocarde récent. La dose maximale journalière est de deux fois 160
mg 7.
Génériques du DIOVAN° - A retenir pour le conseil :





un sartan d’efficacité comparable aux autres et aux IECA, indiqué dans l’hypertension
artérielle mais aussi dans l’insuffisance cardiaque et la prévention post-infarctus récent
les sartans ne provoquent pas de toux sèche comme les IECA
peut être associé à d’autres antihypertenseurs, excepté les diurétiques d’épargne
potassique (ALDACTONE°, COMILORID MEPHA°)
associé à l’hydrochlorothiazide dans CO-DIOVAN° et ses génériques
les sartans sont contre-indiqués durant la grossesse
Pharmacovigilance
DÉCONGESTIONNANTS POUR LE NEZ (topiques ou systémiques) :
risques cardiovasculaires 8?
En février 2004 (PN n°11), nous mettions en garde
contre une utilisation abusive des vasoconstricteurs
utilisés par voie orale contre la congestion nasale, du
fait de leurs effets indésirables aussi bien au niveau
du système nerveux central (SNC) que du système
cardiovasculaire (SCV). Aujourd’hui, nous réitérons
cette mise en garde en y incluant les
vasoconstricteurs locaux, de nouveaux éléments
venant appuyer nos mises en garde passées.
7
8
Compendium Suisse des Médicaments, 2011, online
La Revue Prescrire, septembre 2011, 335, 660
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Numéro 91, février 2012
Des enquêtes de pharmacovigilance ont été réalisées
récemment en France, sur les décongestionnants
vasoconstricteurs oraux et locaux. Elles ont mis en
évidence
des
effets
indésirables
tels
qu'hypertension
artérielle,
tachycardies,
palpitations, ainsi que des cas de décès par
troubles
cardiovasculaires 10.
Ces
effets
indésirables étaient majoritairement dus à 8 :
1. des erreurs de prise :
confusion entre spécialités de "gammes
parapluies" (nombreuses en OTC-ORL),
prise d’une même substance via plusieurs
spécialités,
erreur de dosage,
2. des interactions médicamenteuses.
Les décongestionnants vasoconstricteurs 12 :
Les décongestionnants vasoconstricteurs sont des
sympathomimétiques, qui agissent au niveau du SNC en
mimant l’effet de l’adrénaline. De ce fait, ils peuvent
provoquer différents effets indésirables au niveau cardiovasculaire (hypertension, arythmie, allongement de
l’intervalle QT et angor) et systémique (céphalées,
sudations, convulsions, anxiété, agitations, tremblements,
insomnies liés aux effets stimulants centraux, rétentions
urinaires, crise de glaucome par fermeture de l'angle).
Les principaux décongestionnants vasoconstricteurs
utilisés en Suisse sont :
l’éphédrine (p.ex. PECTOCALMINE°, SANOTUSS°, VICKS MEDINAIT°),
la pseudoéphédrine (p.ex. ASPIRINE
COMPLEX°, DISOFROL°, FLUIMUCIL DAY &
NIGHT°, OTRINOL°, PANADOL
ANTIGRIPPINE°, PRETUVAL°),
la phényléphrine (p.ex. ARBID TOP°, NEOCITRAN°, OTRIDUO°, RHINOCAP°,
RHINOPRONT°, RHIN-X°, SPRAY NASAL
SPIRIG°, TRIOCAPS°, VIBROCIL°),
la naphazoline (p.ex. SPRAY NASAL SPIRIG°),
l’oxymétazoline (p.ex. NASIVINE°, VICKSSINEX°),
le tuaminoheptane (p.ex. RINOFLUIMUCIL°).
Suite à ces résultats l’Agence Française des Produits
de Santé (Afssaps) a fait ajouter les mentions
« infarctus du myocarde (…) et accidents
ischémiques (occlusion transitoire d’une artère
cérébrale) » dans la liste des effets indésirables de la
plupart des notices d’emballage des spécialités
orales et nasales à visée décongestionnante et met
en garde contre les risques liés à l’association de deux décongestionnants vasoconstricteurs
quelle que soit la voie d’administration indiquant qu’une telle association est inutile et
dangereuse (pour rappel, le passage systémique des vasoconstricteurs administrés par voie
nasale n’est pas négligeable).
Parallèlement, la SFORL (Société Française d’ORL et de Chirurgie de la Face et du Cou) a
publié des recommandations pour la prise en charge des patients atteins d’obstruction nasale 9.
Elle prend en compte le fait que l’obstruction nasale peut avoir des répercussions sur la vie
quotidienne et note que, les vasoconstricteurs oraux et locaux constituent un traitement
symptomatique rapide et efficace lorsqu’ils sont utilisés selon les règles.
Quelle que soit la voie d’administration, il est impératif de :
respecter la dose et la durée maximale de traitement du vasoconstricteur,
respecter les contre-indications (voir plus bas),
ne pas associer deux vasoconstricteurs quelle que soit leur forme,
rechercher les facteurs de risque lors du conseil à l'officine,
informer le patient sur les signes d’alerte devant faire arrêter le traitement
(tachycardie, palpitations, céphalées, malaise, etc…),
La majorité des effets indésirables et des cas de mauvaise utilisation des vasoconstricteurs
concernant les formes orales (environ 2/3 10), la SFORL conseille de les réserver aux jeunes
adultes (à partir de 15 ans) et recommande, lors de la délivrance d’une spécialité contenant
une dose fixe de vasoconstricteur et d’analgésique/antipyrétique (AAS ou paracétamol p. ex.),
de prévenir les patients de la nécessité d’arrêter le traitement dès que les symptômes
9
Recommandations pour l’utilisation des vasoconstricteurs en rhinologie, octobre 2011
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obstructifs ont disparu. Il est sans conteste préférable de conseiller des spécialités contenant
des mono- substances, ce qui évite une accumulation de principes actifs.
N’oublions pas que les vasoconstricteurs oraux et locaux
sont contre-indiqués chez les :
nouveaux-nés, nourrissons, enfants pour les formes orales,
patients atteints de pathologie cardiaque et vasculaire non
stabilisée (p.ex. syndrome coronarien), par des traitements
médicamenteux par exemple,
patients âgés.
Rappel :
Chez les sportifs participant à des
compétitions, l’éphédrine et la
pseudoéphédrine sont considérées
comme des produits dopants et ne
doivent donc pas leur être
conseillées. On peut par contre
sans autre recommander l'usage de
spray à base de xylométazoline 11.
En conclusion, notons que l’abondance et la banalisation des
produits stockés dans les pharmacies familiales sont des facteurs qui exposent à des erreurs et
à des surdosages 10. Notre rôle en pharmacie
consiste à informer les patients sur les risques liés à
la prise de décongestionnants vasoconstricteurs,
notamment en cas de mauvaise utilisation.
Il n’en reste pas moins que ces médicaments, aussi
bien oraux que locaux, peuvent être très utiles pour
le traitement symptomatique à court terme des
rhinopharyngites,
rhinosinusites
et
rhinites
allergiques s’ils sont utilisés dans les "règles de
l’art" (notamment respect des doses maximales
journalières et des durées maximales de traitement,
respect des contre-indications cardiaques, mais
utilisation possible p.ex. chez un patient uniquement
sous traitement antihypertenseur).
Il va de soit que des alternatives non médicamenteuses doivent être proposées en parallèle
telles que lavages de nez au sérum physiologique, hydratation régulière, notamment lors de
contre-indication aux vasoconstricteurs. 1112
DÉCONGESTIONNANTS POUR LE NEZ – A retenir pour le conseil :




mise en évidence d’effets indésirables cardiovasculaires pour les formes orales comme
pour les formes locales
liés surtout à une mauvaise utilisation (indépendamment de la voie d'administration)
ne pas banaliser leur emploi : respecter les doses maximales journalières et durées
maximales de traitement et ne pas associer plusieurs vasoconstricteurs
proposer en parallèle des alternatives telles que lavage de nez, etc
10
La Revue Prescrire, octobre 2009, 312, 751-753
Antidoping.ch, liste des substances et méthodes dopantes interdites, 1.1.2011
12
La Revue Prescrire, décembre 2010, 326 (suppl. interactions), 269-270
11
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Nimésulide (AULIN° et NISULID°)
Le nimésulide est un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS), commercialisé en Suisse
depuis 1993. Ni plus efficace, ni mieux toléré que d’autres AINS, il se distingue des autres
uniquement par sa structure chimique 13,14. Il est indiqué pour le traitement symptomatique
des douleurs aiguës et des dysménorrhées (donc des usages à court terme). Son indication
pour le traitement des douleurs liées à l’arthrose du genou et de la hanche lui a été retirée, en
octobre 2011, dans le but d’éviter son utilisation à long terme 15.
En effet, Swissmedic a décidé de restreindre les indications du
nimésulide suite à de nombreuses notifications d’atteintes
hépatiques graves (survenues dans divers pays). Cette décision
rejoint celle de la Commission d’autorisation de mise sur le
marché européenne qui a reconnu que le nimésulide n’apporte
aucun progrès par rapport à d’autres AINS, mais expose à un
surcroit d’atteintes hépatiques graves, voire mortelles 16.
Rappel :
Tous les effets indésirables d’un
médicament encore inconnus ou
insuffisamment mentionnés
doivent impérativement être
signalés au centre de
pharmacovigilance au moyen du
formulaire d’annonce prévu à cet
effet. Celui-ci est disponible sur le
site de Swissmedic
(www.swissmedic.ch/marktueberw
achung/00091/00136/00146/index.
html?lang=fr ) et en annexe du
Compendium Suisse des
Médicaments (version papier).
Etonnamment, la balance bénéfice-risque du nimésulide est
cependant toujours jugée favorable, par cette même
commission, pour des traitements de courte durée, alors qu’un
tiers des atteintes hépatiques surviennent justement dans les 15
premiers jours de traitement et plus fréquemment chez la
femme jeune 13. Ce jugement est durement critiqué par des
journaux indépendants, tels que la Revue Prescrire ou PharmaKritik, qui estiment qu’il est inacceptable que le nimésulide soit encore sur le marché alors
que les observations d’effets indésirables hépatiques graves s’accumulent à son encontre et
qu’il existe de nombreuses autres possibilités thérapeutiques ; lorsque le paracétamol ne suffit
pas, l’ibuprofène ou le naproxène sont des alternatives plus sûres 13,17. Certains pays
européens tels que l’Allemagne, l’Autriche, l’Irlande, l’Espagne et la Finlande ont d'ailleurs
décidé depuis quelques années déjà de retirer le nimésulide du marché 18.
En Suisse, comme en France, les autorités ont simplement édicté des restrictions liées à son
utilisation, afin d’améliorer sa sécurité au niveau des risques hépatiques 16,15:
- utilisation en traitement de deuxième intention avec la dose minimale efficace
(maximum 100 mg matin et soir), sur une période la plus courte possible,
- durée maximale de traitement limitée à 15 jours.
De plus, le nimésulide est contre-indiqué chez les patients soufrant de troubles de la fonction
hépatique, p.ex. alcooliques ou toxicomanes.
Lorsque des patients sous nimésulide présentent des symptômes tels qu’anorexie, nausées,
vomissements, douleurs abdominales, fatigue ou coloration foncée des selles, une atteinte
hépatique doit être suspectée, le traitement doit être immédiatement arrêté et le patient orienté
vers son médecin 19.
13
La Revue Prescrire, janvier 2011,327, 22-23
La Revue Prescrire, avril 1998, 183, 243
15
Compendium suisse du médicament 2011
16
Communiqué Vifor SA aux professionnels de la santé concernant nimésulide par voie systémique, oct. 2011
17
La Revue Prescrire, septembre 2011, 335, 659
18
www.cbip.be, Bon à savoir, novembre 2007
19
pharmaDigest, pharmaSuisse, 17.10.2011, Nimésulide : risque d’atteintes hépatiques rares mais graves
14
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Nimésulide – A retenir pour le conseil :




AINS d’efficacité équivalente aux autres
responsable d’effets indésirables hépatiques parfois mortels
balance bénéfice / risque moins favorable que d'autres AINS : traitement de deuxième
intention
dose maximale 100mg matin et soir et durée maximale de traitement limitée à 15 jours
Pour en savoir plus…
COLLIERS D’AMBRE ET
DOULEURS DE LA DENTITION
CHEZ LES BEBES
Premières dents de bébé riment souvent avec
douleurs, pleurs, mauvaise humeur et tous les
moyens semblent bons à prendre pour soulager
bébé et son entourage. Une solution qui refait
surface est l’utilisation de colliers d’ambre, mais
est-ce vraiment efficace ? Quels sont les dangers ?
Quelles sont actuellement les recommandations ?
Le but de cet article est de pouvoir informer
correctement les parents afin qu'ils fassent un
choix éclairé !
Les premières dents de bébé apparaissent vers
l’âge de trois mois. La poussée dentaire varie d’un
enfant à l’autre, mais dure environ jusqu’à l’âge de deux ans. Elle se manifeste souvent par un
besoin de l’enfant de mâchouiller et une augmentation de la salivation. La symptomatologie
est très variable. On peut parfois observer une légère fièvre, des selles molles, un siège irrité
et un changement d’humeur (irritabilité, agitation, troubles du sommeil, pleurs) 20. Chez
certains enfants, cependant, on ne remarque aucun changement. Il n’existe donc pas un
traitement à proprement parler pour la poussée dentaire. On cherchera surtout à soulager
l’enfant selon les symptômes qu’il présente. En cas d’inconfort, le massage des gencives avec
du froid en utilisant par exemple un anneau de dentition, est parfois suffisant. Pour les
douleurs et/ou en cas de fièvre, l’administration de paracétamol (p.ex. DAFALGAN°, BENU-RON°, TYLENOL°) est recommandée en première intention 21. Il existe également des
gels de dentition aux propriétés analgésiques (p.ex. OSA° gel de dentition, MUNDISAL°),
mais qui n’ont pour l’instant pas fait preuve d’une réelle efficacité, notamment à cause de leur
très brève durée d'action 22. Ne pas oublier que souvent un câlin et du réconfort suffisent pour
faire passer cette mauvaise période et venir à bout de la mauvaise humeur de bébé.
20
pharManuel 09, p. 14
HUG, www.monenfantestmalade.ch
22
pharmActuel n°3, 2011, p. 28
21
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Numéro 91, février 2012
Parfois, ces moyens ne semblent pas suffire pour soulager
bébé et des solutions alternatives sont recherchées. Parmi
elles, les colliers d’ambre considérés comme pouvant
soulager les douleurs de dentition.
L’ambre est une résine végétale solidifiée et fossilisée.
Elle est actuellement utilisée dans la fabrication d’objets
ornementaux et de bijoux. Certains sont d'ailleurs
fabriqués avec du faux ambre qui revient moins cher...
On prête à l'ambre véritable certaines propriétés curatives
et purificatrices, tant au niveau physique que psychique.
Entre autres, elle possèderait la capacité de soulager les douleurs causées par les poussées
dentaires chez les bébés. L’ambre s’utilise souvent dans ce cas sous forme de collier de perles.
Actuellement, aucune preuve scientifique n’atteste de l’efficacité de l’ambre dans cette
indication. On peut se demander comment l'ambre, par simple contact avec les habits de bébé
pourrait avoir un effet sur ses douleurs dentaires! L’utilisation de tels colliers est d’ailleurs
déconseillée, car le risque de strangulation, voire d’étouffement par l’ingestion de pièces, n'est
pas négligeable. Les pédiatres vaudois en association avec le pharmacien cantonal avaient en
1991 cherché à en interdire la vente, mais c’est impossible d’un point de vue légal 23. En
2009, suite à la recrudescence de la vente de tels colliers, le médecin et le pharmacien
cantonal vaudois réitéraient leur recommandation de s’abstenir de vendre de tels objets 24. En
effet, la balance bénéfice / risque liée à l'usage de tels colliers est clairement négative. On peut
tenter de proposer aux parents des alternatives à la médecine conventionnelle comme
l'homéopathie p.ex. Si des parents sont cependant convaincus des bienfaits de l’ambre et
souhaitent absolument en faire porter à leur enfant, il faut s’assurer que :
- le collier se rompe même sous une faible traction
- les perles soient attachées les unes aux autres et
ne peuvent pas se détacher
Le PN ne connaît aucun produit qui réponde à ces
deux critères… Un tel collier devrait p.ex. avoir un
fil se rompant facilement et deux nœuds entourant
chaque perle.
Une alternative serait le port d’une perle unique
fixée solidement au vêtement, et non au cou de
l’enfant sans risque d’être avalée ou inhalée. Le
PN se demande pourquoi personne n'a encore
proposé de commercialiser des hochets ou des
morceaux d'ambre suffisamment grands pour ne
pas être avalés et qu'il suffirait de mettre contre
bébé dans son lit par exemple!
23
Reinberg O., Colliers « d’ambre » : le danger est toujours présent, Peadiatrica, vol. 20, n° 2, 2009, p. 75
Lettre du médecin et pharmacien cantonal du 3 juin 2009
24
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COLLIERS D’AMBRE ET DOULEURS DE LA DENTITION CHEZ LES BEBES A retenir pour le conseil :

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



la poussée dentaire dure de l’âge de trois mois à environ deux ans
s’accompagne parfois de douleurs, fièvre légère, diarrhée, selles molles et changement
d’humeur
traitement symptomatique : le paracétamol (p.ex. DAFALGAN°, BEN-U-RON°,
TYLENOL°) étant le premier choix en cas de douleurs et fièvre
l’application de froid et/ou de gels analgésiques (OSA° gel de dentition,
MUNDISAL°) peuvent éventuellement aider à soulager les douleurs
les colliers d’ambre n’ont pas fait preuve d’efficacité lors de poussées dentaires et leur
utilisation est à déconseiller par risque de strangulation et d’étouffement
en cas de demande motivée, conseiller un produit se rompant facilement à la traction
et avec des perles attachées les unes aux autres ou le port d’une seule perle fixée
solidement aux vêtements
ASSOCIATION TRIPLE D’ANTIHYPERTENSEURS
L’hypertension est une des pathologies les plus fréquentes dans notre pays.
On sait que le risque cardiovasculaire augmente dès que l'on dépasse les
valeurs idéales de pression de 115/7525. Cependant, on ne commence un
traitement antihypertenseur qu’à partir de valeurs de pression > 140/90 26 ou
même seulement > 160 chez les personnes de plus de 80 ans 27.
Normalement, le traitement débute par des mesures hygiéno-diététiques :
Arrêt du tabagisme
Limitation de la consommation d’alcool
Régime «pauvre en sel» avec des valeurs recommandées de 6 g de NaCl/jour au
maximum
Régime riche en fruits et légumes
Entraînement physique : marche, vélo, natation, ski de fond, course à pied,…
Contrôle du poids corporel
Ces mesures doivent accompagner tout traitement pharmacologique et méritent d’être
rappelées aux patients hypertendus ou
sous traitement antihypertenseur.
Si ces mesures ne suffisent pas, il faut
alors envisager un traitement
médicamenteux,
selon
les
26
recommandations ci-contre :
Comme on le voit sur ce schéma, lors
de pression légèrement à modérément
élevée, on débute avec une
monothérapie (une seule molécule est
employée pour faire baisser la pression) ; si la pression est beaucoup trop élevée, ou si des
25
N Engl J Med 2010; 362 (22): 2102-2112
www.swisshypertension.ch
27
Journal of Hypertension 2009 “Reappraisal of Eur. guidelines”: 2121-2158
26
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organes sont atteints (p. ex. insuffisance rénale ou cardiaque), on peut augmenter les doses ou
associer des antihypertenseurs.
Les doubles associations (deux molécules antihypertensives associées dans un seul
médicament) sont commercialisées depuis très longtemps : elles associent presque toujours un
diurétique avec un autre antihypertenseur : second diurétique (p.ex. MODURETIC°), βbloquant (p.ex. TENORETIC°), inhibiteur de l’enzyme de conversion de l’angiotensine
(IECA) (p.ex. CO-RENITEN° et génériques), sartan (p.ex. CO-DIOVAN° et génériques) ou
encore antagoniste de la rénine (aliskirène, p.ex. RASILEZ° HCT).
Ces derniers mois ont vu l’apparition sur le marché de quatre triples associations
d’antihypertenseurs (trois molécules dans un seul médicament) :
Associations triples d'antihypertenseurs disponibles en Suisse (janvier 2012)
Classe d'antihypertenseur
Spécialité
antagoniste de
diurétique
anticalcique
sartan
la rénine
EXFORGE°
Valsartan
HCT
160 mg
RASILAMLO°
Aliskirène
HCT
150 ou 300 mg
HCT
Amlodipine
12,5 ou 25 mg 5 ou 10 mg
SEVIKAR°
Olmesartan
HCT
20 ou 40 mg
VASCORD°
Olmesartan
HCT
20 ou 40 mg
Comme on peut le voir dans ce tableau, ces triples associations contiennent toutes le même
anticalcique et le même diurétique et un sartan ou l’aliskirène. Ces deux dernières catégories
sont les traitements les plus récemment mis sur le marché… souvent les plus chers et ceux
pour lesquels on dispose du moins de données ! Il n'y a pas encore en Suisse de spécialité de
ce type contenant des molécules ayant fait leur preuve dans la diminution de la mortalité
comme certains β-bloquants ou IECA.28
Dernière minute :
Swissmedic a publié une notice de pharmacovigilance en début d’année concernant l’aliskirène suite à l’interruption
d’une étude liée à une augmentation des effets indésirables cardio- et cérébrovasculaires chez les personnes diabétiques
28
sous aliskirène :
Un contrôle du traitement est recommandé chez les patients qui prennent des médicaments contenant de l’aliskirène
(RASILEZ°, RASILEZ° HCT, RASILAMLO°) car l’utilisation concomitante d’aliskirène (ou d’associations fixes
contenant de l’aliskirène) avec un IECA ou un sartan est déconseillée chez les patients diabétiques. Les médecins doivent
arrêter tout médicament contenant de l’aliskirène chez les patients diabétiques qui prennent également un IECA ou un
sartan.
Aucun nouveau traitement par des médicaments à base d’aliskirène ne doit être instauré chez des patients diabétiques
également traités par un IECA ou un sartan.
Les patients ne doivent arrêter aucun traitement avant d’en avoir discuté avec un médecin.
28
www.swissmedic.ch: notice du 11.01.2012
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Pourquoi ce choix d’association ?
Lorsqu’un antihypertenseur n’est pas assez efficace, il est d’abord possible d’augmenter la
dose. Cependant, on sait que plus la dose est élevée, plus les effets indésirables sont fréquents
et/ou marqués, ce qui limite cette façon de faire. Lorsque la dose la plus élevée tolérée est
atteinte, on va donc associer différents traitements afin de pouvoir encore diminuer la pression
sans augmenter l'incidence d'effets indésirables.
En fait, c’est un avantage certain d’associer des molécules qui ont différents mécanismes
d’action afin de renforcer leur action propre par synergie : associer deux sartans ou deux
IECA n’apporterait aucun avantage sur le fait de doubler la dose d’un seul par exemple.
Ainsi donc, les recommandations suisses et européennes préconisent le genre d’association
que l’on trouve dans ces quatre médicaments : d’abord doubles associations contenant
normalement au moins un diurétique, puis triple association si nécessaire qui contiennent un
inhibiteur du système rénine-angiotensine (IECA ou sartan principalement), un diurétique et
un anticalcique 26,27.
Y a-t-il un avantage à une association fixe d’antihypertenseurs ?
Première pensée qui surgit de suite, améliorer l’adhésion des patients au traitement : il
semble logique que le patient prenne plus facilement un seul comprimé que trois différents.
Si on sait tous combien l’adhésion au traitement hypertenseur est importante pour atteindre
les valeurs cibles rappelées en début d'article et diminuer le risque cardiovasculaire, il est
difficile de montrer que le fait de donner un seul comprimé au lieu de trois présente un
avantage à ce niveau-là 29. Différentes études se sont penchées sur le problème en
regardant l’adhésion à une double association d’antihypertenseurs : elle était meilleure
avec la prise du traitement associé par rapport à la prise de deux traitements séparément
dans certaines études mais d'autres n'ont trouvé aucun bénéfice 30.
Le coût ? Oui c’est évident, le bénéfice financier est incontestable. P.ex. pour EXFORGE°
HCT, où toutes les substances sont commercialisées en tant que génériques, le gain
économique est de 5 à 10% par rapport à la prise des trois médicaments séparés. Pour
VASCORT° HCT ou SEVIKAR° HCT, le gain est même d’environ 50% selon le dosage et
la taille d'emballage.
Et les désavantages de telles associations, lesquels sont-ils ?
Impossible de moduler le traitement : si la pression du patient baisse trop avec cette
association, impossible d’arrêter un des trois traitements, ou de baisser la dose d’un seul
des trois traitements… toute la boîte est à jeter!
L'oubli d'un seul comprimé… revient à en oublier trois d'un coup!
Que faire en cas d’oubli de traitement? Aucune indication! Faut-il prendre une double dose
avec le risque d’hypotension? Il est certainement préférable de ne pas prendre ce risque et
de ne pas compenser une dose oubliée.
Il y a un risque de confusion (voir page suivante) lors de la prescription de telles
associations et tout changement de dosage souhaité doit être clairement indiqué.
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“Compliance, safety, and effectiveness of fixed-dose combinations of antihypertensive agents: a metaanalysis”, DARE 2010
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VASCORD° HCT et SEVIKAR° HCT sont commercialisés dans 5 différents dosages :
20 mg/5 mg/12.5 mg
40 mg /5 mg /12.5 mg
40 mg /10 mg /12.5 mg
40 mg/5 mg/25 mg
40 mg /10 mg /25 mg
EXFORGE° HCT dans quatre dosages :
160 mg/5 mg/12.5 mg
160 mg/10 mg/12.5 mg
160 mg/5 mg/25 mg
160 mg/10 mg/25 mg
RASILAMLO° HCT dans cinq dosages :
150 mg/5 mg/12.5 mg
300 mg/5 mg/12.5 mg
300 mg/10 mg/12.5 mg
300 mg/5 mg/25 mg
300 mg/10 mg/25 mg
Imaginez donc le risque de confusion, autant au niveau de la prescription que de la
dispensation…tous les intervenants ont intérêt à être attentifs!
ASSOCIATION TRIPLE D’ANTIHYPERTENSEURS - A retenir pour le conseil :






actuellement en Suisse, les triples associations contiennent un anticalcique, un
diurétique et un sartan ou un inhibiteur direct de la rénine
la triple association est utilisée après une monothérapie ou une double association, si
ces dernières ne sont pas assez efficaces
avantage peu démontré au niveau de l'adhésion
avantage au niveau économique
risque au niveau de la prescription et de la dispensation car de très nombreux dosages
ne pas oublier de rappeler les mesures hygiéno-diététiques aux patients hypertendus
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En bref
NIZORAL° comprimés : plus souvent employé dans des études cliniques qu'en
traitement de mycoses?
Janssen a communiqué l'arrêt de commercialisation des comprimés de NIZORAL°
(kétoconazole) pour des raisons commerciales, ce traitement n'étant plus assez employé. Il n'y
a maintenant plus de formes orales de kétoconazole en Suisse, il ne reste que des formes
topiques (KETO-MED°, KETOZOL-MEPHA°, LUR°, NIZORAL° crème ou shampooing,
TERZOLIN°). Le kétoconazole est un antifongique d'ancienne génération qui a été remplacé
en pratique par des molécules plus récentes comme la terbinafine (LAMISIL° et génériques;
voir PN n°28 d'octobre 2005) ou le fluconazole (DIFLUCAN° et génériques; voir PN n°20 de
décembre 2004). Ces antifongiques plus récents sont généralement plus simples à prendre
(durée de traitement plus courte) et surtout présentent moins de risques d'interactions que le
kétoconazole. Ce dernier est un inhibiteur puissant du cytochrome 3A4 (enzyme hépatique
responsable de la métabolisation d'un grand nombre de médicaments). Le kétoconazole est
d'ailleurs classiquement employé dans des études cliniques pour étudier les conséquences
d'interactions.
KCL-RETARD ZYMA° : plus de grands emballages! Ne pas remplacer par
POTASSIUM HAUSMANN°!
Novartis a informé de l'arrêt de la commercialisation des grands emballages de KCLRETARD° (chlorure de potassium). Il ne s'agit bien sûr que de son produit KCL-RETARD
ZYMA°, KCL-RETARD HAUSMANN° (commercialisé par Vifor) n'étant pas concerné par
cette annonce. Les dragées de KCL-RETARD ZYMA° contiennent l'équivalent de 8 mmol de
potassium, alors que les dragées de KCL-RETARD HAUSMANN° (vendues aussi sous le
nom de POTASSIUM HAUSMANN°) en contiennent 10 mmol. Il ne faut donc pas remplacer
l'un par l'autre sans en avoir préalablement discuté avec le prescripteur. Pour les patients sous
traitement à long terme de KCL-RETARD ZYMA°, le plus simple est de continuer avec cette
spécialité en remettant des petits emballages. Ces derniers sont également remboursés par
l'assurance maladie de base. Le surcoût pour un petit emballage est d'environ 15% ce qui
correspond à deux centimes par dragée.
PRIMPERAN° (métoclopramide) : suppression des formes pédiatriques
De par ses effets indésirables, le métoclopramide est connu pour être un "neuroleptique
caché" : un médicament pouvant (rarement!) produire des effets proches de ceux des
neuroleptiques, dont des symptômes extrapyramidaux. Ceux-ci se traduisent par une rigidité
musculaire, des contractions involontaires et des mouvements anormaux. Sur la base de
nouvelles données, PRIMPERAN° est maintenant contre-indiqué chez les enfants de moins
d'un an et n'est plus recommandé chez les enfants et adolescents jusqu'à 18 ans. Les formes
pédiatriques de cette spécialité ont donc été retirées du marché fin 2011. Il est possible de
proposer en alternative p.ex. ITINEROL B6° (caféine, méclozine, pyridoxine), mais, pour
rappel, uniquement sur prescription médicale en dessous de six ans!
Note de l'éditeur
Les avis exprimés dans le Pharma-News reflètent l'opinion de leurs auteurs en fonction des
données disponibles au moment de la rédaction et n'engagent en aucune manière le CAP.
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Résultats du test de lecture du PN 87 – Lauréates :
Sans faute !
Fournier Nathalie
Humair Valérie
Pharmacie de Nendaz
Pharmacie Schneeberger
Une à trois fautes pardonnées !
Forestier Gabrielle
Pharmacie Amavita d’Epalinges
Pagès Damaris
pharmacieplus du bourg
Pagnod Geneviève
Pharmacie Populaire Trois-Chêne
Jacot Valérie
Pharmacie de Bière-Capitole
Fatio Marie-Jeanne
Pharmacie de Chardonne
Lambercier Patricia
Pharmacie Plus Centrale
Gonseth Agnès
Pharmacie du 1er Mars
Da Cruz Marta
pharmacieplus du centre caroll
Modolo Sonia
Pharmacie Plus Centrale
Fioritto Priscille
Pharmacie Schneeberger
Batista Daniela
Pharmacie Amavita D’Herborence
Jaha Suzana
Pharmacie Amavita Gare
Contegnat Mylène
Pharmacie Nyonnaise
Métais Manon
Pharmacie Nyonnaise
Schmid Jaël
Pharmacie Plus Centrale
Plancherel Fanny
Pharmacie Coop Vitality
Guyot Isabelle
pharmacieplus du mandement
Peguiron Nicole
Pharmacie de la Vallombreuse
Grob Danielle
Pharmacie Noyer S.A.
Mairesse Emilie
Pharmacie Noyer S.A.
Borer Barbara
Apotheke im Wydehof
Piller Jacqueline
Pharmacie Capitole Schönberg
Cotting Nadine
Pharmacie Capitole Schönberg
Nendaz
Tramelan
Epalinges
Marin-Epagnier
Chêne-Bourg
Bière
Chardonne
Fleurier
Les Geneveys-sur-Coffrane
Petit-Lancy
Fleurier
Tramelan
Boudry
Lausanne
Nyon
Nyon
Fleurier
Neuchâtel
Martigny
Prilly
Grand-Lancy
Grand-Lancy
Breitenbach
Fribourg
Fribourg
La gagnante d’un bon de Frs 100.- (Ochsner Sport, Ikea, FNAC ou Manor)
de notre tirage au sort est Nadine Cotting que nous félicitons
chaleureusement, ainsi que toutes les participantes au questionnaire !!!
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TEST DE LECTURE
Pharma-News N° 90
Cochez la ou les réponses correctes, entourez VRAI ou FAUX, respectivement répondez à la
question.
1) Cochez les propositions exactes concernant l’urée :
a) L’urée est une substance naturellement présente dans notre organisme
b) Suivant sa concentration dans les différentes spécialités, elle favorise l’hydratation ou a
un effet kératolytique
c) C’est un composant des crèmes fortement allergisant
d) Elle a également des propriétés antiprurigineuses
e) Etant donné qu’elle ramollit la couche cornée, elle favorise la pénétration d’autres
principes actifs
2) Quelle est la particularité de GILENYA° par rapport aux autres immunosuppresseurs utilisés
dans le traitement de la sclérose en plaque ?
Quel est le gros désavantage par rapport à un traitement avec le REBIF° par exemple ?
Est-ce à l’officine que le patient viendra chercher sa première prise de GILENYA° ?
3) VRAI ou FAUX sur les intoxications en pédiatrie ?
a) En cas d’ingestion de bain moussant, donner à boire de l’eau pour diluer le produit
b) Pour savoir quelles sont les mesures à prendre lors d’un tel accident, il faut téléphoner au
centre de toxicologie au n°145
c) Le lait est un antidote universel tout comme le charbon activé
d) Si l’enfant a avalé un produit corrosif, essayer de le faire vomir
VRAI
FAUX
VRAI
VRAI
VRAI
FAUX
FAUX
FAUX
4) Un de vos clients diabétiques vous demande en quoi le vaccin contre la grippe de la saison 2011-2012
est différent de celui de la saison 2010-2011. Que lui répondez-vous ?
Au vu de votre réponse, il s’interroge sur la nécessité de se faire vacciner cette année. Comment
réagissez-vous ?
5) Allez-vous systématiquement proposer un générique à vos clients épileptiques déjà sous
traitement avec le KEPPRA° ? Pourquoi ?
6) A vous de choisir !
a)
BRILIQUE° appartient à la même
famille que
CLOPIDOGREL MEPHA°
SINTROM°
b) Le ticagrélor doit être pris
une fois par jour
deux fois par jour
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c)
BRILIQUE° doit toujours être
associé à
l’aspirine
l’héparine
d) BRILIQUE° est un
anticoagulant
antiagrégant plaquettaire
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7) Le chocolat c’est (plusieurs réponses possibles) :
a) Une friandise à base du fruit du cacaoyer
b) Une confiserie dont la fabrication remonte déjà à la fin du XIXe siècle
c) Un aliment riche en sucres mais pauvre en graisses
d) Une source de flavonoïdes aux vertus antioxydantes
e) Un mélange de cacao non dégraissé, de sucre, voire de lait et d’aromates
8) Tracez, parmi les effets secondaires ci-dessous, ceux qui ne peuvent pas être provoqués par le
GILENYA° :
rupture tendineuse – convulsions – hémorragies – infections herpétiques – troubles hépatiques
– élévation des transaminases – anorexie – dépression – toux – troubles pulmonaires
9) Remettre les actions suivantes dans le bon ordre, après contact cutané avec un liquide potentiellement
nocif :
Appeler le centre de toxicologie au n°145
Garder son calme
Rincer à l’eau les parties touchées
Éloigner le produit incriminé
Enlever les vêtements contaminés avec des gants
10) Numérotez les spécialités suivantes de 1) à 7) en fonction de leur concentration en urée, 1) correspondant
à la moins concentrée :
ANTIDRY° lotion
KERASAL°
CARBAMIDE WIDMER° émulsion
EXCIPIAL U° Lipolotion
EXCIPIAL U° Hydrolotion
LINOLA UREA°
OPTIDERM° crème
Test à renvoyer une fois par assistant(e) en pharmacie par fax au N° 022/363.00.85 avant le 25.02.2012.
Nom
Prénom
Signature
Timbre de la pharmacie
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