proviennent des noms de dieux2, la dénomination d’êtres divins3, des expressions cultuelles4 et
une abondance de concordances poétiques et idiomatiques5. Enfin cet indo-iranien fait partie
de la famille indo-européenne. Le sanskrit est en effet l’une des langues indo-
européennes. Il se trouve dans une relation de parenté clairement reconnaissable et qui se
laisse prouver scientifiquement avec des langues de notre espace culturel comme le latin, le
grec, le germanique et le slave. Nous rendrons compte dans cette grammaire des concordances
les plus évidentes, en particulier avec les langues classiques, en petits caractères et sans
mélange avec la présentation descriptive.
Sur le vieil iranien : H. Reichelt : Awestisches Elementarbuch, Heidelberg, 1909 ; R. G. Kent: Old Persian,
Grammar, Texts, Lexicon, New Haven, 21953 ; W. Brandenstein – M. Mayrhofer: Handbuch des Altpersischen,
Wiesbaden, 1964 ; Chr. Bartholomae : Altiranisches Wörterbuch, Strasbourg, 1904 (2Berlin 1961) ; Grundriß der
iranischen Philologie, éd. par W. Geiger et E. Kuhn, 2 vols., Strasbourg, 1895-1904 ; Handbuch der
Orientalistik (éd. par B. Spuler) I, IV, 1 : Iranistik/Linguistik, Leiden, 1958. – Sur le traitement du sanskrit en
linguistique comparée et l’étude de l’indo-européen voir la bibliographie générale en fin de livre.
§ 3. Sur le sol indien, l’indo-aryen6 a continué d’évoluer : à partir des dialectes du
sanskrit se sont développées des langues depuis le milieu du premier millénaire que l’on peut
englober en moyen-indien : des langues populaires qui se laissent surtout appréhender par
des inscriptions moyen-indiennes telles que les célèbres inscriptions d’)-, mais aussi par
des langues littéraires telles que le
#
, la langue du bouddhisme méridional, et les langues
#
, qui apparaissent en différentes utilisations littéraires. C’est environ au début de notre
millénaire que l’état de l’indien moderne fût atteint, représenté aujourd’hui par plus de cent
langues et dialectes, entre autres le
.
, la langue nationale de l’Inde, le
#.
,le
/#.
,
le
$#0.
et les langues tziganes.
Cf. pour les langues moyen-indiennes : J. Bloch : Les inscriptions d’Asoka, Paris, 1950 ; M. A.
Mehendale : Historical Grammar of Inscriptional Prakrits, Poona, 1948 ; W. Geiger : Pāli, Literatur und
Sprache, Strasbourg, 1916 ; R. Pischel : Grammatik der Prakrit-Sprachen, Strasbourg, 1900. – Pour l’indien
2 Par ex. sk.
$
av.
$1
- nom d’un dieu ; sk.
2
nom d’un dieu = av.
nom d’un
démon ; sk.
3$
roi du royaume des morts, fils de
&
= av.
3$
fils de
; etc.
3 sk.
- ‘être divin’ = av.
- ‘dieu, être divin’ ; sk.
‘dieu’ = av.
45
v. -p.
‘démon, dieu’ ; sk.
/
‘honorable, dieu’ = av.
6
‘idem’.
4 Comme le sk.
/7
‘vénération des dieux, sacrifice’ = av.
‘idem’ ; sk.
ó
‘prêtre,
sacrificiant’,
ó
#
‘libation’ = av.
6561#8
5 Comme le védique
9:888$#
vis-à-vis de l’av.
6;;#<#$=#<#
‘de cœur et d’esprit’, véd.
$>
et av.
$?1;$@
‘charpenter une formule magique’, véd.
&-#>#
et av.
.A
B4@A
‘traverser toutes les innimitiés’, véd.
&-/C
et av.
.4D64D
‘à tous
les vénérés’, etc., etc. – L’héritage de formules du langage poétique relie le sanskrit à d’autres langues indo-
européennes : ainsi les véd.
$-C
‘grande renommée’ et
>$
‘esprit puissant’ trouvent dans
les
EFGHIJKLFGMNO
et
PFQNRSJJEFGSNO
homériques leurs exactes correspondances.
6 N. d. t. : Le terme ‘indo-aryen’ est synonyme de ‘indo-iranien’, le mot
T
étant celui que ces
populations se donnaient. Du génitif pluriel
##$
résulte
4#
en moyen-persan, prononcé par la suite
.#
.