On peut alors manipuler ces équations pour arriver à une expression de h en fonction des autres
paramètres :
(eq. 3)
Cette équation indique le changement d’altitude lors de variations d’épaisseur de la lithosphère,
en fonction des conditions initiales, des densités et des facteurs d’amincissement de la croûte et
du manteau lithosphérique. De façon générale, on note que le terme « crustal » est négatif, car
alors que le terme mantellique est positif. De même le contraste de densité entre croûte
et manteau lithosphérique est plus important qu’entre manteau lithosphérique et
asthénosphère, le terme crustal a donc un poids plus important dans l’équation. Enfin, bien que
cette équation ait été établie en considérant un cas d’amincissement, elle marche aussi en
épaississement : dans ce cas , le terme crustal change de signe.
Le tableau 1 donne des valeurs typiques pour les différents paramètres
Avec ces valeurs, on arrive à peu près à
et
, le terme crustal pèse
donc 5 fois plus lourd que le terme mantellique (le contraste de densité est 10 fois plus
important mais l’épaisseur d’origine deux fois moindre, au final on a donc un facteur 5)
On peut alors construire un diagramme dans lequel on va figurer la variation de l’épaisseur de la
croûte en fonction de celle du manteau lithosphérique ; dans ce diagramme on va
« cartographier » la topographie crée.
L’équation 3 fait apparaître et . Pour (0,0) on a , c’est-à-dire pas de
variation d’épaisseur. En amincissement, donc (de même pour ). A
l’inverse en épaississement , donc . Si on représente directement les termes de
l’équation, dans un diagramme vs. , on se retrouve avec l’amincissement dans le
cadrant en haut à droite, et l’épaississement en bas à gauche (ce qui ne semble pas forcément
très intuitif…), on va donc construire le diagramme en inversant les signes, et en représentant
vs. pour avoir l’épaississement du côté positif des axes.
Dans ce diagramme, on cherche les lignes d’égale topographie. La ligne d’altitude nulle, h=0, est
telle que
. Avec les coefficients du tableau 1, c’est une
droite de pente passant par l’origine. La ligne d’altitude z est une droite de même pente,
coupant l’axe des ordonnées à la valeur z (en kilomètres). On peut donc dessiner l’abaque de la
figure 2 :