Un cadre de pensée qui nourrit la gestion du changement RH La plupart des gestionnaires actuels estiment qu’ils sont plongés de manière permanente dans des situations de changement. À les suivre, il serait faux de croire que la vie de l’entreprise est constituée de périodes de changement qui alterneraient avec des périodes de plus grande stabilité. Selon eux, s’intéresser au changement, c’est s’intéresser à l’organisation elle-même. L’ouvrage, dont voici la 2e édition entièrement revue et mise à jour, tente tout d’abord de clarifier la notion même de changement à partir des outils que les sciences de gestion mettent à notre disposition pour décrire les évolutions des organisations, leur nature, leur ampleur, leur temporalité, etc. Il cherche ensuite à expliquer ces changements, en recourant à différentes approches théoriques articulées en un modèle intégré dit « des cinq forces ». Il propose également, à partir de l’examen de plusieurs études de cas approfondies, une grille multidimensionnelle permettant d’évaluer de manière nuancée un processus de changement ainsi que des hypothèses prédictives permettant d’en anticiper le cours. Il dégage, enfin, des pistes d’action concrètes basées sur les différentes approches théoriques abordées précédemment : le changement peut être alors vraiment considéré comme un processus à gérer. Cet ouvrage s’adresse aux enseignants et étudiants en Science de gestion ou aux personnes suivant une formation professionnelle dans ce domaine. Il intéresse également toute personne impliquée dans un processus de changement : direction générale, cadres, responsables de projets, DRH. François Pichault Docteur en sociologie, il est professeur à l’Université de Liège. Il anime, dans diverses universités belges et françaises, des enseignements liés à la gestion des ressources humaines et à la théorie des organisations. Il dirige, à l’Université de Liège, le LENTIC, un centre spécialisé dans l’étude des aspects humains et organisationnels des processus d’innovation. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages en théorie des organisations, en sociologie du travail et en gestion des ressources humaines. Il est également Professeur affilié à l’ESCP-EAP, Paris. CHANGEM ISBN 978-2-8041-7501-6 ISSN 2030-3661 CHANGEM-cov.indd 1 MANAGER RH François PICHAULT Gestion du changement Vers un management polyphonique Gestion du changement Gestion du changement François PICHAULT MANAGER Préface d’Erhard FRIEDBERG 2e édition Études de cas www.deboeck.com 8/07/13 14:14 Gestion du changement CHANGEM-PGlim.indd 1 8/07/13 14:16 MANAGER RH Cette collection, tournée vers le Management des Ressources Humaines, s’adresse à celles et à ceux qui travaillent, se forment ou souhaitent continuer leurs formations dans ce domaine. Composée d’ouvrages pratiques dont les auteurs sont « sur le terrain » des RH – que ce soit dans leur activité professionnelle quotidienne en entreprise ou au niveau de leurs centres d’intérêt et d’action dans un environnement académique et de recherche – cette collection se veut avant tout pragmatique et en phase avec les interrogations des managers RH d’aujourd’hui. David Alis, Charles-Henri Besseyre Des Horts, Françoise Chevalier, Bruno Fabi, Jean-Marie Peretti GRH. Une approche internationale Claude Blanche Allègre et Anne Elisabeth Andréassian Gestion des ressources humaines. Valeur de l’immatériel Jean-Marie Dujardin Compétences durables et transférables. Clés pour l’employabilité Mary Jo hatch, Ann L. Cunliffe Théorie des organisations. De l’intérêt de perspectives multiples Francis Karolewicz écomanagement. Un management durable pour des entreprises vivantes Guy Koninckx et Gilles Teneau Résilience organisationnelle. Rebondir face aux turbulences Ilios Kotsou Intelligence émotionnelle et management. Comprendre et utiliser la force des émotions Christine Marsan Réussir le changement. Comment sortir des blocages individuels et collectifs Bernard Merck et Pierre-Eric Sutter Gestion des compétences, la grande illusion. Pour un new-deal « compétences » André Mullenders e-DRH. Outil de gestion innovant François Pichault Gestion du changement. Vers un management polyphonique Dave Ulrich, Wayne Brockbank RH : Création de valeur pour l’entreprise Michel Vial, Armand Mamy-Rahaga, Annie Tellini Accompagnateur en RH. Les quatre dimensions de l’accompagnement professionnel CHANGEM-PGlim.indd 2 8/07/13 14:16 MANAGER RH François PICHAULT Gestion du changement Vers un management polyphonique Préface d’Erhard Friedberg 2e édition études de cas CHANGEM-PGlim.indd 3 8/07/13 14:16 Pour toute information sur notre fonds et les nouveautés dans votre domaine de spécialisation, consultez notre site web : www.deboeck.com ©De Boeck Supérieur s.a., 2013 2e édition Rue des Minimes 39, B - 1000 Bruxelles Tous droits réservés pour tous pays. Il est interdit, sauf accord préalable et écrit de l’éditeur, de reproduire (notamment par photocopie) partiellement ou totalement le présent ouvrage, de le stocker dans une banque de données ou de le communiquer au public, sous quelque forme et de quelque manière que ce soit. Imprimé en Belgique Dépôt légal: Bibliothèque nationale, Paris: août 2013 Bibliothèque royale de Belgique, Bruxelles: 2013/0074/040 CHANGEM-PGlim.indd 4 ISSN 2030-3661 ISBN 978-2-8041-7501-6 8/07/13 14:16 Préface Les livres sur la conduite ou la gestion du changement dans les organisations constituent certainement une des branches les plus développées de la littérature consacrée à la vie des organisations. Analyses monographiques, récits d’expérience, livres à recettes, traités savants : l’offre est diversifiée, sinon foisonnante ; sa qualité, pour le moins, très inégale. Bâti sur une multiplicité de cas concrets analysés avec finesse, tout autant que sur une connaissance approfondie des acquis des sciences sociales en la matière, le livre de François Pichault trouvera, à n’en pas douter, une place de choix dans cette littérature, pour au moins trois raisons. La première raison est sa vision large et multidimensionnelle du changement organisationnel. Celui-ci est vu et appréhendé dans toute sa complexité, comme un processus avant tout social qu’on ne peut jamais réduire à de simples réagencements techniques, qui met en cause et en mouvement des jeux d’acteurs multiples et dont le déroulement, toujours pleins de surprises et de boucles de feedback imprévues, ne correspond jamais aux visions séquentielles simplificatrices de la planification rationnelle. C’est tout le sens et l’intérêt des premiers chapitres du livre. La réflexion sur les différences dans la nature, les niveaux et la temporalité des processus de changement qui se déroulent simultanément dans les organisations ouvre l’esprit à la complexité réelle de ce qu’il s’agit de comprendre et de gérer. L’effort de catégoriser et d’ordonner les différentes approches utilisées couramment pour expliquer et interpréter ces processus (les approches rationaliste, politique, incrémentale, contingente et interprétativiste) cherche à faire correspondre nos conceptualisations du changement à cette complexité en montrant qu’aucune approche n’est capable de rendre compte à elle seule de la réalité empirique. Et le troisième chapitre tire logiquement les conséquences de cette nécessaire diversité des cadres de raisonnement pour l’évaluation des effets du changement : les évaluations aussi sont multiples ou plutôt multidimensionnelles, tout comme les prémisses avec lesquelles on les fait. Soulignons en passant que la complexité dont il est question n’est pas l’invention du sociologue qui chercherait à tout prix à compliquer une réalité simple. C’est la complexité du phénomène empirique qui oblige à complexifier les schémas d’interprétation et d’évaluation. Soulignons aussi que l’ensemble de ces réflexions, si elles constituent naturellement un préliminaire indispensable pour la compréhension des problèmes de la gestion du changement dans les organisations, sont éclairantes bien au- delà des seules organisations, tant il est vrai qu’une bonne compréhension du changement organisationnel permet d’avancer dans la compréhension du changement social tout court. Toutes proportions gardées, et sans vouloir réduire abusivement la réalité, ne peut- on pas (ne doit-on pas) considérer les organisations comme des modèles réduits de société et donc aussi comme des observatoires privilégiés pour nourrir la réflexion des sciences sociales (sociologie, sciences de gestion) sur les mécanismes et la dynamique du changement social ? Si on accepte cette perspective, la volonté de maîtrise de ces processus, l’ambition de les gérer d’un bout à l’autre en en contrôlant le déroulement trouveront d’amples raisons pour une plus grande humilité et un plus grand réalisme. Le livre est donc solidement ancré dans une lecture large du changement qui relie les transformations organisationnelles aux dynamiques de changement plus générales. Mais, et c’est là la deuxième raison, François Pichault ne se contente pas de mettre en exergue la complexité du réel. Son livre se veut aussi un véritable discours de la méthode sur la manière d’accepter cette complexité sans se laisser paralyser par elle. Pour ce faire, l’auteur procède par touches qui nous mènent peu à peu d’une perspective descriptive à une vision prescriptive sans que celle-ci soit réductrice pour autant. La première touche est la présentation, à la fin du chapitre deux, de son modèle des cinq forces dans lequel il veut intégrer les apports des cinq approches présentées auparavant. La deuxième touche est apportée dans le chapitre cinq dans lequel l’auteur cherche à préciser les capacités prédictives de son modèle des cinq forces afin, comme il le dit, d’échapper au reproche de relativisme intégral. Il introduit alors deux distinctions, une première entre deux systèmes d’influence caractéristiques du contexte interne (centripète et centrifuge, selon leur degré de concentration du pouvoir) et une deuxième entre deux styles de management du processus de changement : les styles panoptique (par référence au panopticon de Bentham) et polyphonique (à plusieurs voix). Le croisement de ces quatre « variables » aboutit alors à la mise en évidence de la supériorité du style de management polyphonique pour la réussite d’un changement innovatif. Reste alors à approfondir les caractéristiques constitutives de ce style de management. C’est l’objet du chapitre cinq par lequel est apporté la troisième et dernière touche pour faire passer le lecteur du registre descriptif au registre prescriptif d’une méthodologie de l’action. Les principes de base de ce chapitre sont tirés de la sociologie de la traduction qui s’apparente, par beaucoup de côtés, à une méthodologie de la mobilisation jouant à la fois sur les registres cognitifs, relationnels et techniques (l’instrumentation). Mais le ton est résolument prescriptif : le lecteur est invité à s’intéresser au style polyphonique. Celui-ci est mis en exergue, et il s’agit d’en analyser et montrer les conditions de possibilité, les difficultés et les exigences. Et le lecteur y trouvera maintes réflexions utiles pour la pratique d’un changement organisationnel plus « polyphonique ». Ajoutons en passant, et ce n’est pas une critique, qu’à travers cette prime accordée au style polyphonique, l’auteur tranche aussi entre les approches présentées au chapitre deux. L’approche rationaliste de la planification du changement est disqualifiée pour des raisons évidentes, et la palme revient à une approche politique en quelque sorte élargie qui donne toute leur place et toute leur importance aux jeux d’acteurs, liés eux-mêmes aux contextes dans lesquels ils prennent place, aux temporalités différentes des changements simultanés se déroulant dans l’organisation, et naturellement aussi aux interprétations très différentes que les acteurs concernés (on parle aujuourd’hui de « parties prenantes ») ont des processus en cours et des opportuniités et contraintes qu’ils recèlent pour eux. 6 Gestion du changement La troisième raison pour laquelle le livre de François Pichault aura une place à part dans la littérature sur le changement organisationnel est la richesse de son soubassement empirique. Le ton est donné dès le départ, avec le récit stylisé de quatre processus de changement organisationnel dont l’auteur se servira à plusieurs reprises pour illustrer un propos plus conceptuel. Mais s’y ajoutent un grand nombre d’autres encadrés rendant compte de situations empiriques rencontrées et permettant de concrétiser les analyses et conceptualisations du livre. Chaque lecteur y trouvera sa nourriture et fera son choix. Mon favori est certainement le récit des difficultés d’un processus qui, sur fond d’un vaste projet de changement structurel, cherchait à transformer radicalement le rapport des agents d’une grande administration à la documentation nécessaire à leur travail. Ce récit est emblématique des difficultés que provoque souvent l’irréalisme, voire la mégalomanie de projets de changements qui partent d’idées préconçues plutôt que d’une analyse approfondie des pratiques des agents. Une analyse sociologique de celles-ci fait comprendre que le refus de se servir de la documentation, et les relations nouées autour de l’obtention des informations nécessaires aux tâches ont des raisons complexes qui sont tout sauf purement instrumentales. Les agents y trouvent de l’information, certes, mais aussi un soutien, une protection, et éventuellement une autorisation de « passer outre » les règles. Bref, en l’état, et sans autre mesure d’accompagnement, ces relations ne peuvent être remplacées par des bases de données même très à jour et faciles d’accès. Des exemples comme celui-ci abondent dans le livre. Ils illustrent, plus que tout propos théorique, l’importance de la connaissance fine des contextes dans lesquels fait irruption et pour lesquels est pensé le changement. Ce livre est donc aussi, et c’est peut-être son ultime mérite, un appel à l’humilité des entrepreneurs de changements. Pour modifier durablement et avec succès un système d’acteurs, il faut accepter l’idée qu’on n’a pas la science infuse, et surtout que le changement ne se laisse pas enfermer dans des schémas rigides. Il n’existe pas de bonne solution en dehors d’une connaissance approfondie de la réalité des pratiques des agents, en dehors du respect pour la complexité de leur travail. Et la qualité, même assurée, de la solution ne garantit pas à elle toute seule sa mise en œuvre. Celle-ci a besoin de l’engagement et de l’intelligence des parties concernées pour trouver le bon dosage entre innovation et accommodement, et pour imaginer les ouvertures porteuses d’une transformation de ce que Philip Selznick a appelé le « système opérationnel » d’une organisation. Il est vrai, et François Pichault a raison, que le changement organisationnel sera polyphonique, ou ne sera pas. Erhard Friedberg Professeur émérite à Sciences Po, Paris Ex-directeur du CSO (Centre de Sociologie des Organisations) Directeur de programme, School of Government and Public Policy (Jakarta, Indonesia) Préface 7 Sommaire Préface 5 INTRODUCTION 11 CHAPITRE 1 Un processus à décrire 15 CHAPITRE 2 Un processus à expliquer 43 CHAPITRE 3 Un processus à évaluer 71 CHAPITRE 4 Un processus à anticiper 97 CHAPITRE 5 Un processus à gérer 119 CONCLUSION 177 Index Références bibliographiques Liste des figures et tableaux Table des matières 181 185 195 197 Introduction – Alors, on y va ? – Allons-y ! (Et ils ne bougent pas) S. Beckett, En attendant Godot Ne désespérez jamais. Faites infuser davantage. H. Michaux, Face aux verrous D’où provient le changement des organisations ? Selon les travaux auxquels on se réfère, il semble résulter de la mise en œuvre de grandes orientations stratégiques, d’une mutation des structures et des modes de fonctionnement internes (automatisation des process, augmentation de la taille, restructuration, etc.) ou d’une adaptation à des variations de l’environnement (aléas des marchés, évolutions réglementaires, etc.). On admettra cependant que ces trois pôles sont le plus souvent en étroite interaction. Les décisions stratégiques sont elles-mêmes influencées, dans une large mesure, par les variations de l’environnement et conduisent à leur tour à des modifications de structure. Elles peuvent aussi contribuer à façonner le contexte à la fois externe et interne de l’organisation, en en modifiant certaines caractéristiques et/ou composantes. L’origine du changement est donc le plus souvent multiforme, constituée d’un ensemble de variables en interrelation. Comme le rappelle Demers (1999), la recherche sur le changement organisationnel a connu des évolutions notables. L’auteur suggère de distinguer à cet égard trois périodes principales. La première, débutant après la Seconde Guerre mondiale, insiste sur la nécessité pour les organisations de croître et de s’adapter aux variations environnementales. Des typologies sont alors proposées pour associer stratégies, structures organisationnelles, et caractéristiques du contexte. L’adaptation est le plus souvent conçue comme un processus graduel, dans un cadre largement prévisible. Avec la deuxième période, qui s’ouvre avec la crise des années 1970, apparaissent des théories dans lesquelles le changement est vu comme un processus discontinu, et mettant l’accent sur les reconfigurations parfois brutales que peuvent subir les organisations à la suite des actions stratégiques de leurs dirigeants. La troisième période finit par considérer le changement comme inévitable : le changement devient désormais l’affaire de tous et n’est plus seulement planifié par une équipe dirigeante. L’attention des chercheurs se porte dès lors sur les capacités d’apprentissage et d’évolution permanente de l’organisation, et sur la participation de chaque groupe d’acteurs aux dynamiques organisationnelles. Comme on peut l’observer, la notion de changement s’est progressivement diluée au fil du temps… La plupart des travaux actuels insistent sur le fait que les organisations modernes sont plongées de manière permanente dans des situations de changement : à les suivre, il serait faux de croire que la vie de l’entreprise est constituée de périodes de changement qui alterneraient avec des périodes de plus grande stabilité. La mondialisation des échanges, l’irruption massive des technologies de l’information, les crises du système financier imposeraient désormais aux organisations d’adopter des modes de fonctionnement flexibles permettant de s’adapter constamment aux fluctuations du contexte. Dans une telle perspective, s’intéresser au changement, ce serait donc s’intéresser à l’organisation elle-même, puisque le changement y serait devenu une « routine » (Leifer, 1989 ; Luecke, 2003)… à moins que les routines organisationnelles ne soient devenues elles-mêmes source de changement continu étant donné l’interrelation permanente entre leurs dimensions démonstratives (références abstraites pour l’action) et performatives (comportements effectifs des acteurs in situ), créant dès lors des opportunités d’adoption de nouveaux modèles d’action (Feldman, 2000 ; Pentland et al., 2012). Les discours sur l’omniprésence du changement ont pu nous faire oublier que si l’on parle de changement à gérer, c’est bien qu’il existe, dans le flux des évolutions permanentes de l’organisation, des « moments » durant lesquels les efforts des responsables de l’organisation sont tendus vers l’accomplissement de certains objectifs de transformation. Dans la pensée hégélienne, le terme « moment » désigne une étape logique au sein d’un processus, qui contient en elle-même la puissance de conduire de l’idée à son contraire. Il y a ici réunion de deux sens précis du terme : la puissance de mouvoir, la cause du mouvement et sa force, d’une part ; la phase que la raison repère dans le développement d’un processus, d’autre part. Le moment ainsi entendu, s’il est une fixation temporaire d’un processus en une de ses phases, n’en désigne pas moins les tensions qui l’affectent dans un mouvement permanent de déstructuration/restructuration. Il doit être compris comme l’une des étapes de l’analyse dialectique. Les moments de changement sont donc d’abord, d’un point de vue analytique, des manifestations de l’intention managériale (discours, logos, machines, dispositifs de gestion divers) qui parsèment la vie d’une organisation. Mais il y a peu de chances que cette intention se réalise en tant que telle : à l’instant même de son énonciation, elle contient déjà en germes les tensions qu’elle ne manquera pas de stimuler et qui pourront ou non conduire à son dépassement. L’identification de ces moments permet à l’analyste de repérer les multiples réactions susceptibles de leur être liées, qu’elles soient ou non immédiatement perceptibles, et de leur donner du sens. Il nous faudra dès lors clarifier, tout d’abord, l’objet dont nous parlons. Le premier chapitre entend ainsi présenter un certain nombre d’outils dont on peut disposer, dans les sciences de gestion, pour décrire les changements, leur nature, leur ampleur, leur temporalité, etc., en recourant à diverses études de cas de changement organisationnel, stratégique, technologique, de GRH, etc. 1 1 La plupart des études de cas présentées se réfèrent, sauf exception dûment signalée, à des recherchesinterventions réalisées par notre équipe de recherche, le LENTIC, qui ont généralement duré plusieurs mois et ont combiné des techniques d’interview auprès de dizaines d’acteurs clés, d’observation participante et d’analyse documentaire. La rédaction des études de cas proprement dites a été effectuée par nos soins, en veillant, pour des 12 Gestion du changement Il s’agira ensuite de tenter d’expliquer ces changements, en recourant à différentes approches théoriques (modèles de la planification, contingent, politique, incrémental, interprétativiste), articulées au sein d’un même cadre d’analyse, en vue de proposer un modèle intégré, dit « des cinq forces ». Une même étude de cas servira d’illustration empirique à ces diverses approches. Tel est l’objet du deuxième chapitre. Le troisième chapitre entame une réflexion sur la manière d’évaluer un processus de changement en nous plongeant dans la réalité de quatre études de cas contrastées. On y découvrira ainsi une tentative d’individualisation de la politique de gestion des ressources humaines dans une administration publique ; l’adoption d’une nouvelle stratégie de leadership des coûts dans un groupe de médias ; le lancement d’une démarche de responsabilité sociétale dans une entreprise de fret aérien ; le renouvellement du système d’information dans une agence de presse. Ces quatre cas nous permettront de mettre au point une grille d’évaluation multidimensionnelle directement issue du modèle des cinq forces : nous pourrons ainsi envisager d’une manière renouvelée l’évaluation du succès ou de l’échec d’un processus de changement. Sur la base de ces études de cas, le quatrième chapitre nous invite à considérer le changement comme processus à anticiper, par le biais de scénarios plus ou moins probables. Le modèle des cinq forces, appliqué aux études de cas présentées précédemment, nous aidera en effet à dégager un certain nombre d’hypothèses prédictives sur l’évolution probable des processus de changement, parmi lesquelles apparaîtra le rôle central joué par le style de management. Deux catégories seront à cet égard opposées : le style panoptique (tout voir, tout contrôler) et le style polyphonique (faire dialoguer plusieurs voix). Le cinquième et dernier chapitre, consacré au changement comme processus à gérer, passe du registre analytique – privilégié jusqu’ici – au registre normatif et propose, sur la base des hypothèses dégagées au cours du chapitre précédent, des pistes d’action concrètes recourant aux différentes approches théoriques articulées au sein du modèle des cinq forces. Deux nouveaux cas de recherche-intervention y seront présentés. Le premier servira de point de départ à la définition de pistes d’action concrètes liées au style de management polyphonique ; la seconde montrera comment un intervenant externe peut se référer à un tel style de management lors de l’accompagnement d’un processus de changement. Cet ouvrage entend ainsi proposer une approche structurée du changement (décrire, expliquer, évaluer, anticiper, gérer) qui serve à la fois de base aux enseignements, aux recherches et aux pratiques gestionnaires. L’alternance de propos théoriques et d’études de cas aidera, nous l’espérons, à saisir toute la complexité du phénomène, en la rendant néanmoins accessible à chacun 2. raisons déontologiques, à ce que la recherche-intervention dont elles émanent soit achevée depuis une période suffisamment longue afin de permettre une certaine prise de distance avec l’organisation et les acteurs concernés. 2 Nous voudrions ici remercier notre collègue et ami Jean Nizet, pour sa relecture attentive du manuscrit, France Bierbaum, pour son aide minutieuse à la mise en forme finale du texte ainsi que toute l’équipe du LENTIC (HEC-Ecole de gestion de l’Université de Liège) qui a largement alimenté, par ses multiples activités de recherche-intervention, les parties empiriques de l’ouvrage. Introduction 13 Chapitre 1 Un processus à décrire Vous trouverez dans ce chapitre : Un ensemble d’outils nécessaires pour décrire le processus de changement, à savoir : ▶ Son objet et ses finalités (change-t-on d’organisation, de culture, de stratégie, de politique de GRH, de technologie de production, de système d’information, etc. ?) ; ▶ Son ampleur (s’agit- il d’un changement d’importance stratégique, managériale ou opératoire ?) ; ▶ Sa temporalité (comment peut- on définir le début du processus, ses étapes- clés, son terme ?) Le changement serait-il devenu un phénomène banal dans la vie des organisations contemporaines ? La gestion du changement n’est- elle pas devenue aujourd’hui un synonyme de la gestion elle-même ? Les gestionnaires parlant du « changement comme routine » nous présentent en effet une image du changement qui n’aurait plus rien de spécifique. Pour tenter de baliser la réponse à ces questions, il est nécessaire de s’engager d’abord dans une description systématisée du processus en cause, à partir de quelques distinctions méthodologiques et conceptuelles qui aideront à approcher le changement comme un phénomène spécifique, méritant de ce fait une attention particulière. 1. Que change-t-on ? Il faut d’emblée s’entendre sur le phénomène dont nous parlons. Le changement peut aussi bien être intentionnel (ou délibéré) – faisant alors l’objet d’une programmation (Wilson, 1992), d’un séquençage temporel, d’actions de communication, etc. – que forgé progressivement au fur et à mesure des évolutions de l’organisation (émergence de nouvelles manières d’effectuer les process de travail, par exemple). Il n’en reste pas moins que le changement peut être vu comme une alternance entre les intentions transformatrices de l’équipe dirigeante et les réactions qu’elles génèrent inévitablement chez les acteurs concernés, auxquelles répondent de nouvelles intentions managériales, et ainsi de suite. L’objet ou la cible du changement constitue dès lors un premier champ de différenciation : s’agit-il de changer de fonctionnement organisationnel ?, de politique de GRH ?, de stratégie d’affaires ?, de système d’information ? Sans doute ces différents objets ont-ils des liens entre eux, mais il n’en reste pas moins que la nature même du changement – en d’autres termes, le point d’amorce du processus – se doit d’être clairement identifiée dans la mesure où elle désigne des représentations qu’entretiennent les acteurs quant à la nature du processus en cours : il s’agit donc de les saisir le plus précisément possible. Il peut être utile de recourir à cet égard à une démarche idéal-typique, qui permet en quelque sorte de donner une forme au processus de changement. Rappelons que cette démarche consiste à élaborer des tableaux imaginaires, à partir d’éléments du réel poussés jusqu’à l’extrême limite de leur cohérence, qui servent ensuite d’étalon pour l’exploration de celui-ci. Nous nous contenterons d’illustrer ici, par le biais de typologies relativement étayées, certains objets de changement : la structure organisationnelle, la culture, la stratégie, la gestion des ressources humaines, la technologie de production ou l’architecture du système d’information. 1.1 Changement organisationnel Si le processus de changement consiste essentiellement en une modification du fonctionnement organisationnel (la façon dont les gens travaillent, le découpage entre unités, le niveau de prise de décision, la structure hiérarchique, etc.), on peut ainsi recourir à la distinction classique entre structures mécaniques et organiques, établie par Burns & Stalker (1961). La distinction fait aujourd’hui figure d’œuvre pionnière, dans la mesure où ces deux formes extrêmes semblent toujours constituer la référence obligée des théoriciens du management lorsqu’ils opposent l’ancien et le nouveau, le stable et l’instable, le sclérosé et le dynamique 1. Une autre distinction, plus élaborée, renvoie aux différentes configurations définies par Mintzberg (1979, 1983). En synthétisant les typologies présentées par ce dernier auteur (Nizet & Pichault, 2001), il est possible de distinguer cinq configurations types : – la configuration entrepreneuriale est une organisation jeune et de petite taille, qui occupe un personnel non qualifié. La coordination s’y opère par supervision directe, ce qui conduit à une centralisation du pouvoir dans les mains du sommet stratégique ; 1 Comme le montre un article récapitulant les principaux acquis de la sociologie des organisations, on constate une certaine convergence entre les diverses typologies de structures organisationnelles présentées dans la littérature (Lammers, 1990). 16 Un processus à décrire – la configuration mécaniste est une organisation où le travail des opérateurs est fortement divisé, tant sur la dimension verticale qu’horizontale. La coordination est assurée par des mécanismes formels : au niveau des opérateurs, la standardisation des procédés ou des résultats ; au niveau des unités, la planification des activités ou le contrôle des performances. L’organisation est ancienne et de grande taille. Les buts de système prédominent généralement sur les buts de mission. Cette configuration connaît deux variantes, selon qu’il y ait la présence d’un propriétaire exerçant une forte influence sur l’organisation (on parle alors d’« instrument », avec une forte centralisation de la prise de décision dans les mains du sommet stratégique et de ses alliés analystes) ou qu’une telle présence fasse défaut (on parle alors de « système clos », avec une plus grande décentralisation de la prise de décision et davantage de conflits entre clans rivaux) ; – la configuration missionnaire se caractérise par la prédominance d’une ou de plusieurs missions. La coordination se réalise par la standardisation des valeurs. Dans la mesure où les acteurs sont loyaux à ces missions et à ces valeurs, ils sont en mesure d’exercer un certain pouvoir, au moins sur les décisions managériales ou opératoires. Mais la prise de décision stratégique y reste assez centralisée ; – la configuration professionnelle comporte des opérateurs très qualifiés, hyperspécialisés (division horizontale forte), qui se coordonnent par standardisation des qualifications. Ils poursuivent des buts spécifiques et exercent une influence importante sur la prise de décision, dans un environnement marqué par la stabilité ; – dans la configuration adhocratique, qui rassemble elle aussi des opérateurs qualifiés, la coordination est assurée par des mécanismes faisant appel aux relations interpersonnelles : au niveau des opérateurs, l’ajustement mutuel ; au niveau des unités, les postes de liaison, groupes de projet, etc. La configuration adhocratique est départementalisée selon les produits ou les marchés. Les décisions stratégiques restent centralisées dans les mains du sommet stratégique mais elles s’articulent sur des décisions managériales et opératoires qui sont, elles, décentralisées au sein d’équipes réunissant opérateurs, ligne hiérarchique, analystes et support logistique. TABLEAU 1 • Configurations organisationnelles entrepreneuriale mécaniste missionnaire professionnelle adhocratique Division du travail informelle verticale forte Indéterminée horizontale forte faible Mécanismes de coordination supervision directe standardisation des procédés/ résultats standardisation des valeurs standardisation des qualifications ajustement mutuel Différenciation inter-unités faible verticale forte horizontale forte horizontale forte horizontale forte Que change- t-on ? 17 entrepreneuriale mécaniste missionnaire professionnelle adhocratique Liaison inter-unités inexistante planification et contrôle socialisation, mobilisation agents de liaison, comités permanents groupes de projet, structure matricielle Concentration du pouvoir sommet stratégique (PDG) analystes sommet stratégique, analystes opérateurs qualifiés opérateurs qualifiés Centralisation du processus décisionnel forte forte intermédiaire faible faible pour les décisions opératoires Buts prioritaires priorité aux buts de mission + survie priorité aux buts de système priorité aux buts de mission conceptions variées de la mission priorité aux buts de mission + efficience Caractéristiques du marché hostile/ simple stable/simple stable, complexe, non hostile stable/ complexe instable, complexe, hostile, hétérogène (d’après Nizet & Pichault, 2001) D’autres distinctions sont encore disponibles dans la littérature sur les formes de gouvernance et les systèmes de contrôle de gestion. Une typologie classique est celle proposée par Ouchi (1980), revisitée ultérieurement par Adler (2001), qui oppose les formes « hiérarchie », « marché » et « clan ». TABLEAU 2 • Formes de gouvernance et contrôle de gestion Système privilégié Principe de régulation Objet du contrôle Mécanisme de contrôle Hiérarchie Autorité Comportements et actions Contrôle personnel ou planification impersonnelle Marché Compétition Résultats Contrôle des outputs Clan Confiance Identité et valeurs Contrôle des croyances et des qualifications (socialisation) Sur des bases similaires, Williamson (1985, 1991) s’est employé à différencier les formes traditionnelles d’organisation (hiérarchie) qui intègrent les différents maillons de la chaîne de valeur, le recentrage sur le métier de base avec un recours massif à des sous-traitants 18 Un processus à décrire (marché) et la collaboration avec différents partenaires en vue d’accéder à des ressources complémentaires (réseau). Le projet de changement peut ainsi consister à passer du mode hiérarchique – basé sur le contrôle par la règle – au mode marchand – basé sur la négociation des prix – ou encore au mode « réseau » – basé sur la confiance et la réciprocité. Dans ce dernier cas de figure, Butera (1991) oppose la forme du « château » à celle du « réseau ». Ces diverses typologies peuvent être utiles aussi bien pour définir des intentions managériales que pour décrire des mutations organisationnelles en cours, comme le montre l’exemple suivant. ENCADRÉ N°1 • Les mutations organisationnelles du Club Vacances Le Club Vacances est fondé par un groupe d’amis mené par Gérard B. Initialement, c’était une association mise sur pied dans le but d’aller en vacances ensemble dans des endroits peu ordinaires. Les membres étaient alors essentiellement de jeunes gens qui aimaient le sport et spécialement la mer. Le premier ‘village’, fait avec des tentes, était un site de camping dans les îles Baléares. Après quatre ans d’activités, Robert T. fut désigné comme directeur et est aujourd’hui considéré comme le véritable fondateur du Club Vacances. Robert T. entre au Club via son entreprise familiale de manufacture de tentes, qui était un fournisseur important du Club. À cette époque, le Club Vacances gère déjà 90 villages dans 40 pays différents et sur cinq continents. En plus de ses activités principales, il s’étend à d’autres secteurs d’activités pour être capable d’offrir une gamme de services plus vaste : cette diversification complique d’ailleurs considérablement sa gestion interne. Le résultat de l’expansion est tel qu’aujourd’hui, plus de 1 600 000 personnes séjournent dans les villages du Club Vacances. Pour financer une telle expansion, Robert T. décide d’ouvrir son capital et d’engager l’entreprise en bourse de New York. Divers groupes financiers, privés et institutionnels, français et étrangers, entrent ainsi dans le capital de la société et prennent progressivement une importance croissante dans les orientations de gestion. Toutefois, Robert T. garde la majorité des parts et reste aux commandes de la société, en tandem avec son fils Julien. Chaque saison, tous les membres du personnel en charge de l’animation (GO) doivent être déplacés d’un village à l’autre, et changent de domaine d’affectation, ce qui est un principe du Club depuis sa constitution, de telle sorte que personne ne reste plus de six mois dans un même site ou dans une même activité : cette tournante vise à créer un esprit de famille à l’intérieur du Club Vacances tout en confrontant régulièrement les GO à des cadres de travail nouveaux. Le chef du village dépend directement du directeur général. Les chefs de villages sont quasiment des responsables de PME, se comportant en clients internes des services centraux (un par zone géographique). Le rôle des services centraux est de leur fournir « la bonne ressource, au bon moment ». Les chefs de village se retrouvent, à chaque renouvellement de personnel, aux commandes d’un village avec une équipe qu’ils ne connaissent pas. Ils se montrent donc exigeants et suivent de très près les faits et gestes de ‘leurs’ GO, en encadrant directement leur travail quotidien. Puisque l’équipe de GO change tous les six mois, une sorte de « livre de faits et de règles » est laissé sur place pour que l’équipe suivante puisse plus facilement comprendre les manières et les procédures particulières du village. Ce livre ne constitue guère un moyen d’homogénéiser les pratiques : il est plutôt devenu un recueil d’anecdotes sur les comportements du chef de village, sur les « trucs et ficelles » à connaître pour organiser telle excursion, etc. La plupart du temps, chaque nouvelle équipe doit tout démarrer à zéro, avec un nouveau budget et de nouvelles orientations émanant de la direction centrale, que le chef de village est chargé de rendre opérationnelles, ce qui lui donne un pouvoir discrétionnaire important. L’organisation concrète du travail des GO dépend directement de sa personnalité et de son expérience. Que change- t-on ? 19 Le siège central comprend quant à lui un directeur du marketing et des ventes et d’autres chefs de fonctions support comme la comptabilité, la finance, et la fiscalité. En fait, la structure d’un village reflète la structure du siège central. Robert T. dirige l’entreprise comme le chef du village dirige son village. La tendance s’est d’ailleurs renforcée depuis l’arrivée de Julien T. aux commandes. Bien sûr, la structure mise au point par Robert T. finit par poser le problème opposé à celui qu’elle cherchait à résoudre : en fait, dès l’arrivée de Julien T., celui-ci dirige directement une centaine de chefs de villages en plus des 8 directeurs de produit et 14 directeurs de pays, tous se rapportant à lui du monde entier. Il y a donc, à son niveau, une surcharge évidente d’informations. Ce problème devient encore plus préoccupant avec le temps, car le Club Vacances grandit et double de capacité tous les cinq ans. À l’époque de la création de la société, les GO de partout dans le monde se réunissaient à Paris tous les six mois pour être assignés à un autre village. C’étaient de grands événements qui rassemblaient tout le personnel pour discuter des problèmes rencontrés avec le directeur général : on pouvait également y retrouver des amis qui travaillaient dans d’autres villages, échanger des impressions relatives aux autres pays, etc. Outre leurs implications concrètes en termes d’affectation du personnel, ces réunions étaient essentiellement des moments privilégiés de célébration collective, au cours desquelles l’adhésion de tous à l’esprit du Club était réactivée. Mais, avec le nombre croissant de GO, il devenait de plus en plus difficile de les faire venir en même temps. Outre ces difficultés organisationnelles, la poursuite d’une politique de croissance à tout prix commence à poser de sérieux problèmes de financement. S’opère dès lors une restructuration de l’actionnariat, avec augmentation de capital et rachat des intérêts familiaux désormais minoritaires par de nouveaux partenaires. Robert et Julien T. quittent leurs postes de co-présidents et un nouveau Président est nommé par les actionnaires avec la mission de remettre la société sur les rails de la rentabilité. Au projet de redressement (sous-tendu notamment par des plans triannuels et annuels) succède un plan de redéploiement de la marque avec l’enrichissement de sa gamme de produits. Certains directeurs dénoncent la perte de l’esprit des origines mais d’autres soulignent que le sauvetage du Club Vacances est à ce prix. Les deux années suivantes semblent concrétiser les efforts de relance avec des résultats nets légèrement positifs. Toutefois, avec la crise inopinée que traverse le secteur du voyage à la suite des événements du 11 septembre 2001, les résultats replongent dans le rouge. C’est finalement le premier groupe hôtelier européen qui devient le principal actionnaire du Club Vacances avec près de 30 % des parts et qui imprime désormais une nouvelle logique de contrôle, faite de programmations annuelles budgétaires rigoureuses. À l’époque héroïque des débuts, les nombreuses exigences imposées aux GO étaient compensées par l’esprit de famille régnant à l’intérieur du Club. Cet esprit de fête permanente et cette ambiance ‘vacances’ continuent d’ailleurs à fasciner les jeunes puisque des candidatures spontanées arrivent tous les jours. Un aspect inédit de la vie des GO réside dans leur prise en charge totale par le Club Vacances. Les vêtements sont fournis et lavés, les repas sont toujours prêts, le logement est mis gracieusement à leur disposition, etc. Tout est prévu pour qu’ils soient entièrement dévoués au Club. Toutefois, les avantages offerts par l’emploi de GO finissent par apparaître comme une prison dorée. Surtout lorsque l’esprit de famille des débuts semble abandonné au profit d’une course éperdue à la rentabilité, qui s’accélère depuis les difficultés financières rencontrées dans les années 1990 et surtout depuis le remplacement, à la tête du groupe, de Julien T. Dans ces conditions, l’implication totale du personnel devient de plus en plus problématique. En témoigne le nombre croissant d’employés qui saisissent les tribunaux du travail pour réclamer le paiement de leurs heures supplémentaires. 20 Un processus à décrire Dans ce cas, le changement est lié à une évolution du cycle de vie de l’organisation. À l’origine, le fonctionnement du Club Vacances rappelle des éléments de la configuration entrepreneuriale (forte supervision directe de Julien T. sur les chefs de village, et des chefs de village sur leur personnel, en l’absence de procédures formalisées, forte centralisation au niveau du sommet stratégique, menaces quant à la survie de l’organisation) et de la configuration missionnaire (standardisation des valeurs dans le sens du dévouement, prégnance de la « mission » et esprit de famille, fortes activités de socialisation). La croissance des activités et du périmètre du Club Vacances est marquée par l’arrivée d’actionnaires internationaux et la formalisation progressive des activités via la programmation annuelle et le contrôle budgétaire. Le changement que vit le Club Vacances peut donc être décrit comme le passage graduel d’une configuration entrepreneuriale – avec certains traits de la configuration missionnaire – à une configuration principalement mécaniste de type instrument. Un tel changement s’accompagne de multiples tensions révélant la perte de pouvoir de certains acteurs (sommet stratégique, ligne hiérarchique et GO des origines) et la montée en puissance de certains autres (propriétaires et analystes). 1.2 Changement culturel De nombreux auteurs ont prôné, depuis les années 1980, la nécessité d’un investissement dans le domaine de la culture d’entreprise, destiné à stimuler le comportement des employés dans une direction déterminée (priorité au client, impératif de flexibilité, références éthiques ou autres valeurs fondamentales, etc.). La culture devient ainsi un véritable projet managérial (Peters, 1987 ; Reitter et al., 1991 ; Champy, 1995 ; Valentino, 2004), destiné à compenser, par des mécanismes d’intégration sophistiqués, l’hyperdifférenciation induite par la segmentation croissante des liens sociaux (Louart, 1994). Certains n’hésitent pas à fustiger l’instrumentalisation qui sous-tend nombre d’actions menées en la matière, arguant que la culture ne constitue pas une variable susceptible d’être manipulée au gré des intentions managériales (Aktouf, 1990 ; Welch & Welch, 2006). Il n’en reste pas moins que de multiples initiatives sont lancées en vue de s’éloigner des anciennes habitudes et de se forger une identité commune, présentée comme désirable : rites de socialisation, parrainage des nouveaux entrants, événements festifs, mise en avant des signes d’appartenance, organisations d’activités « hors les murs » destinées à souder les équipes, etc. Comment caractériser ces investissements managériaux, qui ne prennent pas toujours appui sur les mêmes valeurs ? La typologie proposée par Boltanski et Thévenot (1991) distingue à cet égard un certain nombre de « conventions » ou encore de « mondes ». Nous en présentons ci- dessous une synthèse, telle que retravaillée par Nizet (2002). Premier type de repères, première composante de la convention : les énoncés produits dans le cadre de l’organisation. On pense bien entendu d’abord aux énoncés plus officiels, ceux qu’on retrouve dans les rapports d’activité, dans les documents promotionnels, etc. Mais la théorie des conventions nous invite surtout à nous pencher sur les énoncés par lesquels les acteurs justifient les comportements qu’ils adoptent, les actions qu’ils mènent. À partir des divers énoncés que l’on rencontre dans une situation donnée, il est généralement possible de dégager un (ou un petit nombre) de principes plus abstraits – appelés principes supérieurs – qui peuvent servir en quelque sorte de résumé de la convention propre à l’organisation (suivant les cas, il s’agira de « raccourcir les délais de livraison », Que change- t-on ? 21 ou d’« être attentif aux besoins des malades », ou encore de « rester une organisation à dimension humaine », etc.). Une convention n’est pas uniquement composée d’énoncés verbaux, elle est faite également de repères plus implicites qui ont trait en premier lieu aux personnes. Une convention se caractérise ainsi par la présence de personnes ayant telles caractéristiques d’âge, de sexe, de qualification professionnelle, etc. Ces personnes adoptent, bien évidemment, des comportements, des attitudes. Ceux-ci peuvent se rapprocher, peuvent correspondre à tel principe supérieur qui régit la situation ; ils peuvent aussi s’en écarter voire le contredire. Dans la première éventualité, on dira que les personnes sont « grandes » au regard du principe en question ; dans l’autre éventualité, elles sont déclarées « petites ». Par ailleurs, les personnes présentes ne sont pas isolées les unes des autres ; elles ont d’emblée entre elles des liens très spécifiques (d’ancienneté, d’autorité, de complémentarité dans la réalisation de certaines tâches, etc.). Une autre catégorie de repères – implicites eux aussi – sur lesquels les individus s’appuient pour décider est constituée des objets, ce terme devant s’entendre dans un sens très large : tel bâtiment, aménagé ou décoré de telle manière, telle machine, tel accessoire, tel logiciel informatique, tel règlement, ou formulaire, etc. Parmi ces objets, certains ont plus de caractéristiques, plus de « potentialités » en regard du (des) principe(s) supérieur(s) qui régit (régissent) la situation ; d’autres présentent ces caractéristiques ou potentialités dans un degré moindre. En d’autres termes, les premiers sont plus aptes à réaliser le principe (« grands »), les seconds le sont moins (« petits »). Ainsi, en regard du principe qui consiste à réduire les délais de livraison, tel logiciel de gestion des commandes sera plus « grand » que tel cahier où ces mêmes commandes sont traitées de manière manuelle. Un dernier ensemble de critères constitutifs d’une convention a trait à l’espace, d’une part, et au temps, de l’autre. Toute situation sociale, a fortiori toute situation organisationnelle, se caractérise par un certain agencement, une certaine disposition, et plus abstraitement par une certaine conception de l’espace véhiculée par les individus qui la composent. Cet espace peut être plus large ou plus restreint, organisé autour d’un lieu central ou plus homogène, fermé ou ouvert, etc. Parallèlement, toute situation sociale se caractérise par une certaine organisation, par une certaine conception du temps : accent mis sur l’immédiat, sur l’instant ou au contraire sur la durée, orientation vers le passé ou vers l’avenir, etc. Ces différents repères permettent de distinguer un certain nombre de conventions, présentées dans le tableau 3. Une situation de changement culturel peut donc être analysée à l’aide de ces diverses conventions. Dans un premier temps, il s’agit de repérer la ou les conventions qui caractérisent principalement la culture organisationnelle existante : la convention peut se référer à un seul principe, mais fréquemment, elle en intègre plusieurs ; autrement dit, elle prend déjà la forme d’un compromis. Dans un deuxième temps, on repère les indices de la nouvelle convention, qui introduit de la suspicion et de la critique dans la ou les conventions originelles. Dans un troisième temps, la convention initiale réagit, soit en « résistant » à la suspicion, soit en « composant » avec la nouvelle convention et en élaborant un nouveau compromis ; dans certains cas, la convention originelle peut aussi disparaître et laisser entièrement la place à la convention nouvelle. 22 Un processus à décrire ENCADRÉ N°2 • La mutation culturelle de l’activité de maintenance pour une société de TGV Pégase est née de la coopération étroite entre plusieurs sociétés nationales de chemin de fer – toujours sous statut public – soucieuses de se lancer dans l’exploitation d’une liaison ferroviaire à grande vitesse (TGV) entre plusieurs capitales européennes. L’entreprise, fondée il y a plus de dix ans, connaît un succès commercial en croissance exponentielle. Outre le recours à des sous-traitants (notamment pour le service à bord), Pégase confie certaines activités à des partenaires avec qui elle n’a pourtant ni lien contractuel, ni lien hiérarchique. Tel est le cas de la maintenance des rames, qui est assurée par un atelier spécialisé, unique en son genre, intégré à l’une des trois sociétés nationales de chemin de fer actionnaires de Pégase. La maintenance constitue une dimension critique pour fournir un service de qualité dans des conditions de sécurité optimales, tout en maximisant le taux d’utilisation des rames. « Dans l’ancienne culture, explique un des responsables de Pégase, les réseaux s’étaient organisés entre eux pour effectuer la maintenance selon leurs règles propres et avec les conséquences que l’on peut imaginer. Pégase arrivait en bout de chaîne et recevait le nombre de rames qui n’étaient pas affectées aux opérations techniques et à la maintenance. On a complètement renversé leurs méthodes de pensée. On est arrivé à leur dire : il ne faut pas faire de la maintenance pour la maintenance et puis après voir ce qui reste pour faire le transport de voyageurs ; il faut plutôt faire l’inverse, essayer de voir quels sont les besoins des clients, tout en respectant les règles de sécurité qui sont capitales. En fonction des besoins des clients et du moment où ils s’expriment, voyons comment on peut faire la maintenance, en la rapprochant le plus possible des missions de base de l’entreprise. » Cela signifie concrètement que, pour qu’un maximum de rames soit rendu disponible durant la journée, la maintenance doit s’effectuer essentiellement la nuit. C’est désormais le principe d’optimisation du parc qui est censé guider l’activité de la maintenance. À côté des outillages perfectionnés de l’atelier et des programmes informatiques prévoyant la planification de la maintenance, ont pris place des agents chargés au jour le jour de la liaison avec le centre opérationnel de Pégase pour faire face, de manière permanente, à tous les aléas liés à la circulation des rames. Si, jusqu’il y a peu, l’activité de maintenance relevait essentiellement du monde industriel (organisation des activités en fonction des contraintes techniques, primat des ingénieurs et de la logique de sécurité, présence d’un outillage très sophistiqué, découpage de l’atelier en zones sécurisées, recours à des tableaux de bord et à des programmes de planification, etc.), un renversement s’est peu à peu opéré en faveur du monde marchand (organisation des activités selon les contraintes de l’exploitation, primat des commerciaux et de la logique de satisfaction de la clientèle, agents de liaison multipliant les échanges avec le centre opérationnel de Pégase, multifonctionnalité de l’espace de travail, nécessité d’une réaction immédiate aux problèmes techniques qui se posent, etc.). Il est évident que le monde industriel n’a pas totalement disparu mais la nouvelle culture en vigueur dans l’atelier fait désormais la part belle au monde marchand et se présente sous la forme d’un compromis entre les deux mondes. Que change- t-on ? 23 24 Un processus à décrire Laisser libre cours à sa créativité, à son originalité Celles qui sont poussées par le besoin de créer Celui qui est créatif, imaginatif, inattendu, original/ celui qui est sans imagination, banal, prévisible, rangé Principe supérieur Personnes qui ont leur place Qualité de grand/ de petit Monde inspiré Celui qui est désintéressé, qui fait passer la cause collective avant toute autre considération/celui qui n’est mû que par des intérêts personnels, en particulier matériels et/ ou financiers Celles qui œuvrent pour une cause qui se rattache à l’intérêt général ; également celles qui sont les garants des institutions qui préservent cet intérêt général Poursuite du bien commun, de l’intérêt général Monde civique Celui qui présente les qualités professionnelles et humaines qui le rendent utile, efficace/celui qui n’a pas de qualités productives ou est dans des situations de maladie, de handicap, de chômage, etc. Celles qui, par leur rôle, leur fonction, collaborent à la réalisation d’une action, d’un projet Maîtrise sur les hommes et sur les choses en vue de mener des actions efficaces Monde industriel Celui qui adopte les comportements correspondant à sa place dans la hiérarchie (bienveillance ou effacement selon la position)/ celui qui, étant en position élevée, écrase les autres ou, étant en position basse, ne tient pas son rang Celles qui sont liées par des relations hiérarchiques naturelles renvoyant aux générations, à l’ancienneté, etc. Respect des personnes et de l’ordre social hiérarchique qui les relie Monde domestique Celui qui désire posséder et parvient à saisir les opportunités, à faire des affaires et à s’enrichir/celui qui est pauvre et n’a pas les moyens ou les capacités de sortir de sa misère matérielle Celles qui s’impliquent dans les relations d’échange Enrichissement personnel par l’achat, la vente de biens et par les opérations financières Monde marchand Celui qui brille, qui est célèbre, dont on parle et que l’on voit dans les médias/celui qui est obscur, qui n’est connu de personne, qui est discret, caché Ceux qui cherchent à se faire connaître Être connu par le plus grand nombre de personnes Monde du renom TABLEAU 3 • Typologie des mondes selon Boltanski & Thévenot (1991), retravaillée par J. Nizet (2002) Que change- t-on ? 25 Faible degré d’équipement : les objets, dispositifs techniques risquent en effet de nuire à la créativité Valorisant l’intérieur de l’individu, en particulier ses ressources et ses capacités non rationnelles : ses sentiments, son imaginaire, son inconscient Valorisation de l’inattendu, de la rupture, de la remise en question Objets qui ont leur place Espace Temps Valorisation de la durée, car l’action collective en vue du bien commun s’inscrit généralement dans un temps long Valorisant l’espace public – celui dans lequel s’exprime l’intérêt général – au détriment de l’espace privé ; l’espace est large, planétaire, parce que les causes collectives le sont également Les lois, règlements, dispositifs techniques, etc. qui évitent que les intérêts des individus ne prennent le dessus par rapport à l’intérêt général Valorisation de l’avenir, que l’on maîtrise par la mise au point de tableaux de bord, de programmes, de plans, de calendriers, etc. Très structuré, séparant et permettant de coordonner les différentes composantes de l’action et/ou les différentes personnes qui en sont partie prenante Degré élevé d’équipement : de nombreuses machines, dispositifs informatiques, règlements, méthodes, etc. permettent de mesurer, d’évaluer, de coordonner Valorisation de la constance, de la permanence, de la tradition : le passé est valorisé et doit se poursuivre dans le présent. Valorisant l’intérieur, le centre par rapport à la périphérie, à l’extérieur qui sont menaçants ; valorisant le haut par rapport au bas Objets qui viennent consolider les relations (cadeaux, faire-part de naissance ou de mariage, etc.) et/ou marquer la place que l’on occupe dans la hiérarchie Le moment présent : celui où l’affaire se présente et où il faut la saisir Très large, sans limite ni distance Objets qui permettent et/ou facilitent les échanges : monnaie, carte bancaire, institutions financières, marchés, bourses, etc. L’éphémère : la célébrité est de courte durée Effacement de l’espace intérieur, privé, tout entier absorbé par l’espace public ; rien ne doit être caché Objets qui contribuent à la notoriété, à la réputation : logo, dépliant, badge, site internet, journal, radio, TV, etc. 1.3 Changement de stratégie Pour caractériser les options stratégiques d’une organisation, la littérature en gestion nous fournit un certain nombre de typologies dont les plus célèbres sont sans doute celles de Miles & Snow (1978) et Porter (1980). Ces auteurs opposent deux grands types de stratégies : – la différenciation qui vise à doter le produit d’une attractivité particulière, en innovant de manière systématique et/ou en travaillant son image de marque et sa présentation (prospector chez Miles & Snow) ; – le leadership des coûts qui recherche les économies d’échelle et la minimisation des dépenses de toute nature pour faire face à la concurrence (defender chez Miles et Snow). En nous référant au travail conceptuel réalisé par Miller (1986), on peut rapprocher du premier type les stratégies qui se concentrent sur la qualité des produits et services afin d’accroître la satisfaction des clients par une amélioration permanente des processus de production et les stratégies de flexibilité organisationnelle qui tendent à s’adapter constamment à la diversité et à la spécificité des besoins du marché. On peut en revanche relier au second type les stratégies de flexibilité numérique qui entendent faire face aux variations soudaines de la demande en recourant à du personnel temporaire (intérim, contrats à durée déterminée) en évitant de s’engager dans un alourdissement structurel des coûts salariaux. Porter propose encore de distinguer un troisième type de stratégie – appelé concentration ou focalisation – qui consiste à concentrer les efforts organisationnels sur une niche de marché particulière. Cette troisième stratégie peut se conjuguer avec les deux stratégies génériques exposées ci-dessus. ENCADRÉ N°3 • Changement de stratégie chez Comptapro Comptapro est une division du cabinet conseil ProConsult, basée au Luxembourg. Son activité principale est la fourniture de services de type comptable et financier à des établissements bancaires et de placement. Le marché de l’emploi luxembourgeois se caractérise par une très grande pénurie de main-d’œuvre. Celle-ci, combinée à d’intenses pics d’activité récurrents (toutes les fins de mois notamment), entraîne des surcharges de travail ou des retards administratifs dans les établissements bancaires. Un des directeurs de Proconsult, désireux de développer rapidement une activité rentable, s’est donc lancé dans l’exploitation de cette « niche » en créant Comptapro. La société a vite rencontré un succès fulgurant : son effectif est passé de 10 à 125 personnes en trois ans. Comptapro propose aux entreprises de la place financière luxembourgeoise des services de support comptable et/ou administratif. La société remplit essentiellement des missions de comptabilité générale ou spécifique, de back- office, de gestion des titres ou encore reporting. Exceptionnellement, elle fournit également des missions d’interim management. Cette « niche » d’activité assez pointue concerne un nombre important de clients dont il est assez aisé d’anticiper la nature des besoins et leur évolution. Pour la plupart des missions qui leur sont confiées, les employés de Comptapro sont censés appliquer les connaissances acquises au cours de leur formation en comptabilité. Néanmoins, le mode d’exécution des tâches est précisé de façon détaillée dans le contrat passé entre chaque client et le senior qui se voit confier la charge de la mission. Paradoxalement, tout en exigeant des profils qualifiés, la majorité des clients reconnaissent confier principalement aux employés de Comptapro des missions qu’ils qualifient eux-mêmes « d’administratives ou de répétitives ». De nombreux employés de Comptapro évoquent la faible mobilisation de leur formation initiale en cours de mission. 26 Un processus à décrire De manière générale, le taux de rotation du personnel de Comptapro s’élève à 35-40 % par an. Les départs sont en majorité dus à l’intégration des employés au sein de la structure du client, où ils trouvent de meilleures conditions salariales et de réelles possibilités de carrière. La situation n’est pas vécue de manière négative par le gérant actuel de Comptapro, car la société touche dans ce cas une importante commission d’intermédiation qui augmente considérablement ses profits. Elle peut d’ailleurs être vue, toujours selon le gérant, comme un indice de la satisfaction des clients. Toutefois, le fondateur de Comptapro estime que le turnover élevé du personnel risque d’être dommageable à moyen et à long terme. Aujourd’hui, Comptapro n’est plus la seule société à fournir un support administratif et comptable au monde bancaire : d’autres grands groupes de consultants, ayant décelé les mêmes opportunités de marché, commencent également à proposer ce type de services en marge de leurs activités de conseil. Selon le fondateur, l’avenir augure d’une baisse de l’activité, dont les premiers effets commencent déjà à se faire sentir. La nécessité de se démarquer de la concurrence par une main-d’œuvre plus qualifiée, intervenant sur des missions plus complexes et procurant davantage de valeur ajoutée, est de plus en plus perceptible. Le gérant se montre quant à lui très sceptique à l’égard d’une telle démarche. Pour lui, la « niche » d’activité de Comptapro est encore promise à un bel avenir, étant donné la croissance régulière du nombre de clients qui montre combien la société répond à un besoin réel. La crise qui affecte l’ensemble du secteur après les attentats du 11 septembre 2001 et l’éclatement de la bulle Internet vont précipiter les événements et permettre au fondateur de Comptapro d’emporter la mise. Un plan social drastique est négocié, comportant le licenciement d’un tiers du personnel. Dans ces conditions, le gérant remet lui aussi sa démission et finit par créer une société concurrente, basée sur le modèle économique dans lequel il croit, à savoir les missions de support pour le compte de tiers. La société, reprise directement en mains par le fondateur, ne recrute plus désormais que de jeunes universitaires et développe les missions à haute valeur ajoutée, hautement profitables. Entre-temps, le nombre de collaborateurs s’est réduit considérablement, tournant aujourd’hui autour de 70 personnes. Une véritable gestion des compétences personnalisée se met en place, sous la houlette d’une responsable RH. Corrélativement, le taux de rotation du personnel se réduit fortement et la société s’intègre de plus en plus clairement dans la stratégie générale de Proconsult, dont elle devient une unité opérationnelle. La stratégie initiale de Comptapro vise clairement la flexibilité numérique : il s’agit d’offrir aux clients du monde bancaire la possibilité de faire face à des pics d’activité sans devoir supporter de nouveaux engagements. Le turnover élevé du personnel, finalement débauché par les clients, n’inquiète guère dans la mesure où le marché est en pleine croissance et où Comptapro bénéficie d’un effet de niche. Quelques années plus tard, la situation n’est plus la même : d’autres concurrents sont apparus sur le même créneau, ce qui plaide pour un changement de cap stratégique. Le fondateur de Comptapro entend désormais pratiquer une stratégie de différenciation en s’orientant vers une offre de service de qualité, à haute valeur ajoutée, mais il se heurte à l’opposition du gérant, partisan du maintien de l’ancienne stratégie, à ses yeux toujours pertinente. C’est une évolution du contexte qui va lui permettre d’imposer sa propre vision stratégique. Remarquons au passage qu’un tel changement de stratégie s’accompagne d’une évolution de la gestion des ressources humaines ; autrement dit, une certaine cohérence semble s’installer entre la nouvelle orientation stratégique et l’adoption d’une politique de GRH centrée sur le développement des compétences. 1.4 Changement de politique de GRH Si le processus de changement concerne les pratiques ou la politique de gestion des ressources humaines, il peut être approché à l’aide d’une série de distinctions proposées par la littérature : entre activités « traditionnelles » et « innovantes » (Arthur, 1994 ; MacDuffie, 1995 ; Dyer & Reeves, 1995), ou encore entre pratiques limitées à l’administration du personnel Que change- t-on ? 27 et pratiques centrées sur le développement des ressources humaines (Warnotte, 1997). Les premières privilégient une vision collective de la relation de travail, basée sur le respect des règles et des contrats. Les secondes développent une conception plus individualiste de la relation de travail, basée sur la valorisation des compétences de chaque collaborateur. TABLEAU 4 • La distinction administration du personnel/développement des ressources humaines Administration du personnel Développement des RH Centrage sur la gestion du contrat de travail Centrage sur la gestion des compétences Primauté des règlements, procédures, conventions collectives Primauté des itinéraires « sur-mesure » Clients prioritaires : syndicats, personnel Clients prioritaires : direction générale, hiérarchie Effectifs importants Effectifs réduits Prédominance des lieux formels de concertation Prédominance du management de projet Principe d’équité interne Principe d’équité externe Une autre distinction célèbre est celle qui oppose les modèles hard et soft de GRH (Storey, 1987 ; Truss et al., 1997). Le premier modèle insiste sur l’étroite intégration des politiques et des pratiques de GRH à la stratégie d’affaires. De ce point de vue, la consistance interne des pratiques et leur cohérence avec les objectifs stratégiques sont présentées comme les clés du succès en termes de performances organisationnelles. Il est logique que le personnel apparaisse, dans un tel modèle, comme une « ressource » dont il s’agit d’optimiser les apports de façon planifiée. Ce modèle est également caractérisé par la prédominance des outils quantitatifs (planification des effectifs, grilles d’évaluation avec cotation, benchmarking salarial, etc.). Le second modèle, tout en continuant à mettre l’accent sur l’intégration à la stratégie d’affaires, souligne l’importance de la composante « humaine » – c’est-à-dire de l’implication du personnel, de la valorisation de ses compétences, de sa participation aux choix organisationnels, de sa motivation et de la communication à son égard – pour l’amélioration des performances de l’entreprise. Plusieurs tentatives ont également été lancées en vue de proposer un référentiel idéaltypique plus précis, associant les politiques de GRH aux configurations organisationnelles précédemment évoquées (Begin, 1993 ; Verburg et al., 2007 ; Pichault & Nizet, 2013). On peut ainsi distinguer les politiques de type discrétionnaire, caractérisé par le pouvoir fort d’un leader et l’absence de tout critère explicite en la matière ; de type objectivant, où des critères uniformes sont définis pour l’ensemble des membres du personnel ou bien déclinés par grandes catégories ; de type individualisant, où les critères sont négociés entre chaque collaborateur et son supérieur hiérarchique ; de type délibératif, où les critères font l’objet de débats entre pairs et de type valoriel, où les critères sont à nouveau implicites, mais en se référant cette fois aux valeurs fondatrices de l’organisation. 28 Un processus à décrire Que change- t-on ? 29 permanente, critères standardisés (échelle de notation) impersonnelle (à l’ancienneté) déterminée a priori (définition de poste ou classification de fonctions) uniforme et réglementé sur le tas, compagnonnage informelle, intervention dans la vie privée intuitives à la tâche aléatoire, différences difficiles à justifier indifférenciation temps de travail/ temps libre inexistantes FORMATION/ ÉVALUATION PROMOTION RÉMUNERATION TEMPS DE TRAVAIL RELATIONS PROFES- SIONNELLES fortement institutionnalisée, centrée sur le savoirfaire et le court terme congédiements « sur le champ » EFFECTIFS (DÉPARTS) Individualisant principe de la représentation plans sociaux, retraite anticipée, principe de l’expression directe aménagé (horaires flexibles) partie variable déterminée a posteriori (performances) au mérite ou à la performance a posteriori, critères négociés (DPO) fortement institutionnalisée, centrée sur le savoir-être et le long terme outplacement, essaimage, actions de reconversion, etc. gestion prévisionnelle gestion prévisionnelle des effectifs, importance des compétences, du recrutement importance de la sélection peu de planification EFFECTIFS (ENTRÉES) Objectivant Discrétionnaire GRH Délibératif inexistantes (souvent évitées) indifférenciation temps de travail/ temps libre question peu légitime par rapport à la poursuite des valeurs sur la base du loyalisme affiché tacite et consensuelle intériorisation collective des valeurss exclusions pour cause de non conformité aux valeurs sélection axée sur la socialisation à la mission Valoriel (d’après Pichault & Nizet, 2013) lobbies professionnels hors contrôle institutionnel déterminée a priori + autorisation de prester à l’extérieur par élections (mandats) reconnaissance par les pairs sous la maîtrise des professionnels rares, sous la pression des pairs validation collégiale TABLEAU 5 • Principaux types de politiques de GRH On dispose ainsi de plusieurs typologies utiles pour caractériser les changements initiés en matière de GRH. Mais ces changements peuvent également concerner le service du personnel lui-même, en l’amenant à exercer des rôles différents. Le célèbre modèle d’Ulrich (1997) propose ainsi quatre grands rôles susceptibles d’être assignés à la fonction RH : l’expert administratif (maîtrisant la législation sociale, les règlements et les régimes de paie), le champion des salariés (passant beaucoup de temps à l’écoute des salariés et de leurs représentants, en négociations, etc.), l’agent de changement (en charge du pilotage de grands projets organisationnels, pas forcément en GRH) et le partenaire stratégique (interlocuteur légitime des autres directeurs, participant à l’élaboration de la stratégie d’affaires, démontrant la valeur ajoutée de ses actions par le biais de tableaux de bord, etc.). Ces quatre missions types d’un service RH peuvent être visualisées sur un schéma articulé autour de deux axes : le premier permet de distinguer les missions RH davantage focalisées sur les processus et celles concentrées sur les hommes. Le deuxième trace une ligne de démarcation entre les missions tournées vers la gestion du quotidien et celles orientées vers l’atteinte d’objectifs stratégiques à plus long terme. Future/strategic focus Strategic partner Change agent Process People Administrative expert Employee champion Day-to-day/operational focus FIGURE 1 • Typologie des rôles du DRH (D’après Ulrich, 1997) Depuis plusieurs années, des analystes tentent ainsi de suivre, à partir de cette typologie, les transformations de la fonction RH dans les entreprises américaines (Lawler & Boudreau, 2009 ; Lawler, 2012). 30 Un processus à décrire Index A acteur 6, 39-40, 55-57, 59-60, 91-92, 101, 113-114, 137-138, 140-141, 164-165, 168, 173, 179-180 alignement stratégique 63-64 ampleur du changement 37 apprentissage 55, 58, 105, 154 organisationnel 157 approche contingente 5, 62-64, 67-70, 72-73, 93, 101, 103-104, 114, 127, 159-161, 178 de la planification 51, 53, 67-70, 7273, 93, 101-104, 109, 127, 154, 157, 159, 161, 178, 180 incrémentale 5, 60-61, 68-70, 73, 93, 101-104, 109, 114, 128, 151, 160-161, 178 interprétativiste 5, 64, 66, 68-70, 73, 94, 101-104, 107, 109, 114, 127, 154, 160, 162, 178 politique 5-6, 54-55, 57, 59-60, 68-70, 72-73, 92-93, 101-104, 109, 114, 127, 160-161, 165, 177-180 rationaliste 5 appropriation 57-58, 126, 137, 148, 151, 154 B Balanced Scorecard comité de pilotage 139-141, 173 communication 162-164, 168, 179 informelle 131, 137, 173 compromis 73, 141, 144-145, 147, 151, 158 configuration 16-17, 21, 28, 63, 98-99, 104, 129 congruence 112-114, 179 consensus 147 contextualisation 126-130, 134, 137, 139, 165, 168, 173, 179 contextualisme 68 contextualiste 68, 126 contre-système 58 convention 21-22, 67, 141 convergence 67, 128-129, 141, 154-155, 157, 165, 174, 179 culture 23 d’entreprise 21, 104 organisationnelle 22, 100-101, 129 D décision stratégique 11 dépendance du sentier 61 détenteur d’influence 132-134, 137, 141, 173 E 157 C capacité de mobilisation 134-135, 137, 165 changement délibéré/émergent 16, 39, 54 échec 56, 90-94, 105, 109, 110, 121 effet katangais 108 enacted environment 65 enactment 65-66 enrôlement 127-128, 139-140, 165, 168, 173, 179 équivocité 65 essais et erreurs 61, 73, 105, 151, 168, 180 évaluation continue 159, 168-169 multidimensionnelle 5, 72, 90, 93-94, 115, 159, 178 expert 99, 107, 148 expertise 104, 107, 109, 133-134, 146 F formation des stratégies 47-50 formulation commune 141-142, 168 G gestion de projet 154-156, 174, 179 I implication 140, 146, 168 incertitude 54, 65, 67 indicateur 156, 159, 162, 173 innovateur 106 interaction sociale 114-115 sociale progressive 116 sociale régressive 115 investissement de forme 127, 154, 156-158, 168, 173 irréversibilité 154, 158-159, 165, 168, 174 J joker 152-153, 168, 174 L logique de l’adaptation 106, 109-111, 115, 125 de la dissidence 107-111, 115-116, 125 de la perpétuation 57, 58, 105, 109, 111, 115-116, 125 de l’innovation 58, 109-111, 115, 125 M modèle de GRH 28, 31 des cinq forces 6, 70, 98, 127, 154, 178 monde 21, 23-24, 68, 74, 94, 100-101, 141 moyen d’action 135-137, 165 182 Gestion du changement N niveau analytique 47, 121 normatif 47, 121 P panoptisme 107-108 participation 146-148 perpétuation 57 perruque 137 point de passage obligé 127, 154, 158, 168, 174 politique de GRH 27, 63, 100-101, 104, 130 polyphonie 102, 110 porte-parole 139-141, 165, 173 préoccupation individuelle 166 principe supérieur 22, 24, 141 problématisation 127-129, 141, 165, 168, 173 productivité 57, 136, 137 R rallongement du réseau 127-129, 165-166, 169, 174, 179 rationalisation 58, 101, 103, 105, 107, 115, 136, 169 rationalisme 50 rationalité absolue 169 limitée 169 recherche-intervention 159 résistance 147 au changement 105 réussite 73, 90-92, 94, 103, 121 S Salerni, schéma de 58-59, 114, 125, 150, 152, 154 satisfaction conjointe d’intérêts divergents 93-94, 114, 178 socialisation 58, 152, 154, 165-166 soutien à l’innovation 149-152 stratégie 26-27, 47, 56, 100-101, 104 d’affaires 63, 129 de différenciation 26-27, 100 de leadership des coûts 26, 100 distributive 115 intégratice 115 politique 145 style de management 103-104, 106 panoptique 6, 102, 105-106, 109-115, 125, 144, 169, 174-175, 178-180 polyphonique 6, 102, 106, 108, 111, 114116, 120, 125-126, 128-129, 134, 147-149, 159, 168-169, 174, 178-180 système d’action concret 55, 68 d’influence 6, 98, 103, 129, 173 d’influence centrifuge 99-100, 103, 106113, 115-116, 130, 137, 143, 178 d’influence centripète 98-101, 103-105, 108-111, 113-115, 130, 137, 143, 178 d’information 33-35, 100-101, 130 T technologie de production 32, 101, 130 temporalité 40-41, 168, 178-180 tentation panoptique 142-143 tiers acteur 106, 152 traducteur 138-141, 173 traduction 6, 66, 126-127, 140-141, 165, 179180 type idéal 36-37, 129 Z zone d’incertitude 55-56, 58-59 Index 183 Références bibliographiques Adrot A. & Garreau L. 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Références bibliographiques 193 Liste des figures et tableaux Liste des figures Figure 1 Figure 2 Figure 3 Figure 4 Figure 5 Figure 6 Figure 7 Typologie des rôles du DRH Le schéma rationnel de la prise de décision Changement délibéré/émergent L’interaction contenu-contexte-processus Le modèle des cinq forces Relations entre systèmes d’influence, styles de management et nature des interactions sociales Le modèle « improvisationnel » de gestion du changement au cours du temps 30 52 54 69 69 116 155 Liste des tableaux Tableau 1 Tableau 2 Tableau 3 Tableau 4 Tableau 5 Tableau 6 Tableau 7 Tableau 8 Tableau 9 Tableau 10 Tableau 11 Tableau 12 Tableau 13 Tableau 14 Tableau 15 Tableau 16 Configurations organisationnelles Formes de gouvernance et contrôle de gestion Typologie des mondes selon Boltanski & Thévenot (1991), retravaillée par J.Nizet (2002) La distinction administration du personnel/développement des ressources humaines Principaux types de politiques de GRH Architectures-types des systèmes d’information Dix écoles de pensée en matière de formation des stratégies Comparaison des typologies de Johnson et Mintzberg et al. Approches du changement et modes d’évaluation Application du critère de la satisfaction conjointe d’intérêts divergents Une évaluation multidimensionnelle des quatre études de cas Systèmes d’influence centripètes et centrifuges Styles de management du changement, systèmes d’influence et réactions potentielles des acteurs concernés Relations de congruence entre styles de management et systèmes d’influence Correspondances entre les phases la théorie de la traduction Fondements d’un style de management polyphonique 17 18 24 28 29 34 48 49 73 94 95 100 111 113 128 128 Tableau 17 Tableau 18 Tableau 19 Tableau 20 196 Analyse des détenteurs d’influence dans le cas de l’agence de presse Évaluation multidimensionnelle du cas de l’entreprise de fret aérien Réponses managériales aux préoccupations individuelles lors d’un processus de changement Styles de management panoptique vs polyphonique Gestion du changement 132 159 166 169 Table des matières Préface 5 Sommaire 9 INTRODUCTION 11 CHAPITRE 1 Un processus à décrire 15 1. Que change-t-on ? 16 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 Changement organisationnel Changement culturel Changement de stratégie Changement de politique de GRH Changement technologique De l’utilisation des types idéaux 16 21 26 27 32 36 2. L’ampleur du changement 37 3. La question des temporalités 40 Que retenir de ce chapitre ? 41 CHAPITRE 2 Un processus à expliquer 43 1. Une typologie de départ 46 2. L’approche de la planification (approche rationaliste) 51 2.1 Les avatars d’un changement planifié 2.2 Principales caractéristiques de l’approche 51 51 3. L’approche politique 3.1 Des conflits majeurs 3.2 Principales caractéristiques de l’approche 4. L’approche incrémentale 4.1 Un projet de changement… succédant à d’autres projets 4.2 Principales caractéristiques de l’approche 5. L’approche contingente 5.1 Une nécessaire adaptation 5.2 Principales caractéristiques de l’approche 6. L’approche interprétativiste 6.1 Une communication par dénigrement 6.2 Principales caractéristiques de l’approche 6.2.1 Les changements et l’enactment 6.2.2 La sélection 6.2.3 La rétention 7. Vers un modèle intégrateur 7.1 La description est-elle indépendante de l’explication ? 7.2 L’enjeu de l’explication plurielle : le modèle des cinq forces Que retenir de ce chapitre ? 54 54 54 60 60 60 62 62 62 64 64 64 65 65 66 67 67 68 70 CHAPITRE 3 Un processus à évaluer 71 1. Du modèle des cinq forces à l’évaluation multidimensionnelle du changement72 2. Quatre cas de changement contrastés 74 2.1 Modernisation de la GRH dans une administration publique (cas no 1) 75 2.2 Restructuration stratégique d’un groupe de médias (cas no 2) 78 2.3 Vers une culture de la responsabilité sociétale dans une entreprise de fret aérien (cas no 3) 81 o 2.4 Changement de système d’information dans une agence de presse (cas n 4)86 3. Évaluation multidimensionnelle des quatre cas de changement 90 3.1 La prise en compte des attentes des parties prenantes 90 3.2 De la prise en compte des attentes à l’évaluation multidimensionnelle 93 Que retenir de ce chapitre ? 95 198 Gestion du changement CHAPITRE 4 Un processus à anticiper 97 1. Les capacités prédictives du modèle des cinq forces 98 2. Des scénarios d’évolution 103 2.1 Perpétuation ou adaptation 2.2 Dissidence ou innovation 104 3. La congruence est-elle nécessaire ? 112 107 Que retenir de ce chapitre ? 116 CHAPITRE 5 Un processus à gérer 119 1. De l’analyse des cinq forces au management polyphonique 120 2. Principes de base d’un management polyphonique du changement 125 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 2.8 2.9 Caractériser le système d’influence en vigueur Repérer les circuits de communication informels Identifier les principaux détenteurs d’influence Analyser les capacités de mobilisation internes et externes Anticiper les moyens d’action susceptibles d’être déployés Identifier un traducteur Mobiliser et enrôler les porte-parole des différentes parties prenantes Dégager une formulation commune du problème à résoudre Abandonner le mythe de la prédétermination des tâches et de la réforme des pratiques en vigueur 2.9.1 Éviter la recherche de consensus et favoriser les compromis 2.9.2 Valoriser les innovations et les appropriations imprévues 2.9.3 Utiliser de manière pertinente le pouvoir de joker 2.9.4 Recourir aux techniques de gestion de projet comme référentiel partagé 2.9.5 Évaluer le processus en continu 2.9.6 Communiquer en permanence sur le processus en cours 2.9.7 Socialiser les nouveaux entrants 2.9.8 Synthèse 3 Peut-on « importer » un style de management polyphonique ? Que retenir de ce chapitre ? 129 131 132 134 135 138 139 141 142 144 148 152 154 159 162 165 168 169 174 Table des matières 199 CONCLUSION 200 177 Index 181 Références bibliographiques 185 Liste des figures et tableaux 195 Gestion du changement Un cadre de pensée qui nourrit la gestion du changement RH La plupart des gestionnaires actuels estiment qu’ils sont plongés de manière permanente dans des situations de changement. À les suivre, il serait faux de croire que la vie de l’entreprise est constituée de périodes de changement qui alterneraient avec des périodes de plus grande stabilité. Selon eux, s’intéresser au changement, c’est s’intéresser à l’organisation elle-même. L’ouvrage, dont voici la 2e édition entièrement revue et mise à jour, tente tout d’abord de clarifier la notion même de changement à partir des outils que les sciences de gestion mettent à notre disposition pour décrire les évolutions des organisations, leur nature, leur ampleur, leur temporalité, etc. Il cherche ensuite à expliquer ces changements, en recourant à différentes approches théoriques articulées en un modèle intégré dit « des cinq forces ». Il propose également, à partir de l’examen de plusieurs études de cas approfondies, une grille multidimensionnelle permettant d’évaluer de manière nuancée un processus de changement ainsi que des hypothèses prédictives permettant d’en anticiper le cours. Il dégage, enfin, des pistes d’action concrètes basées sur les différentes approches théoriques abordées précédemment : le changement peut être alors vraiment considéré comme un processus à gérer. Cet ouvrage s’adresse aux enseignants et étudiants en Science de gestion ou aux personnes suivant une formation professionnelle dans ce domaine. Il intéresse également toute personne impliquée dans un processus de changement : direction générale, cadres, responsables de projets, DRH. François Pichault Docteur en sociologie, il est professeur à l’Université de Liège. Il anime, dans diverses universités belges et françaises, des enseignements liés à la gestion des ressources humaines et à la théorie des organisations. Il dirige, à l’Université de Liège, le LENTIC, un centre spécialisé dans l’étude des aspects humains et organisationnels des processus d’innovation. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages en théorie des organisations, en sociologie du travail et en gestion des ressources humaines. Il est également Professeur affilié à l’ESCP-EAP, Paris. CHANGEM ISBN 978-2-8041-7501-6 ISSN 2030-3661 CHANGEM-cov.indd 1 MANAGER RH François PICHAULT Gestion du changement Vers un management polyphonique Gestion du changement Gestion du changement François PICHAULT MANAGER Préface d’Erhard FRIEDBERG 2e édition Études de cas www.deboeck.com 8/07/13 14:14