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3. Quels fondements aux droits économiques et sociaux ? Quels titulaires ? Quels
contenus ? Quels acteurs ?
Il faudra, au plan théorique, justifier de l'existence de droits sociaux, au profit de qui, dans
quelles conditions ? Quels fondements éthiques, politiques, sociologiques, économiques leur
donner ? Comment relier droits sociaux et interrogations sur la justice, de Rawls à Dworkin,
Taylor ou Walzer ? Quel partage entre droits individuels et droits collectifs ? Quels droits
pour les salariés dans les entreprises, pour les consommateurs sur les marchés, pour les
citoyens sur la localisation des firmes ou leurs méthodes de production ?
Dans le même temps, il faudra s’interroger sur l’émergence de nouvelles formes de droits.
Le droit des malades en constitue un exemple éloquent. La démocratie sanitaire, née d’une
mobilisation de certaines catégories de malades dans les années 1990, se propose d’améliorer
la relation médecin-malade et plus généralement d’accroître la participation des citoyens à
l’évolution des services sociaux. Cette forme d’empowerment, de participation des usagers à
l’élaboration des politiques sociales et aux stratégies d’intervention qui les concernent,
conduit-elle à un renouveau de l’économie sociale et solidaire passant par la prise en compte
des intérêts de tous (multistakeholder) ?
Quels sont les acteurs qui contribuent à poser de nouvelles questions en termes de droits
sociaux ? Sous quelles formes et dans quels processus ?
4. Quelles modalités d’application, de financement et d’exercice des droits
sociaux ?
Comment apprécier coûts et avantages des droits économiques et sociaux ? Qui en
bénéficie in fine ? Comment poser les questions de la répartition des charges et des bénéfices
de ces droits, entre groupes sociaux, entre facteurs de production, entre générations, entre
genres, entre pays, pour les droits sociaux explicites mais aussi implicites ? Quelles modalités
d'application des droits utiliser ? Quid de la relation entre loi et contrat dans la reconnaissance
et la mise en œuvre des droits sociaux, entre mécanismes centralisés et décentralisés ? Quel
est le rôle des administrations, des collectivités, des juridictions dans cette mise en œuvre et
dans les conflits qu'elle suscite ? Quel est le jeu des acteurs dans l'évolution de l'application
des droits ? Quid des droits, formels et réels, des mutualistes, des salariés ou de ceux des
petits actionnaires ? Quid d'une hypothétique "démocratie sociale" ?
Pour appréhender ces multiples questions les journées d'étude s'efforceront de croiser des
approches différentes : des approches économiques orthodoxes (théorie des Property Rights,
théorie du Public Choice) et des approches économiques hétérodoxes (régulationnistes,
conventionnalistes, marxistes, institutionnalistes,…), des approches juridiques, historiques,
sociologiques, philosophiques.
Si le Comité Scientifique de l’AES attend avec intérêt les contributions sur le thème des
droits économiques et sociaux, comme chaque année, les Journées de l’AES sont aussi
ouvertes à d’autres contributions relevant des champs habituels de l’économie sociale
tels que l'emploi, la santé, l’éducation, la protection sociale, le logement, l’économie du
secteur non-marchand, la pauvreté et l’exclusion. Des projets de communications non
spécifiques au thème des droits économiques et des droits sociaux peuvent donc également
être soumis à l’évaluation du Comité Scientifique de l’AES.
Modalités pratiques
Les propositions de communication doivent être présentées selon le plan-type suivant (2 à 3 pages maximum).
Sur la première page seront indiqués le titre de la communication, le ou les nom(s) d’auteur(s), les adresses
postale et électronique de l’auteur (des auteurs) [en cas de co-auteurs, souligner le nom du correspondant],
l’organisme d’appartenance de l’auteur (des auteurs), la rubrique de classement thématique selon la classification
JEL. La proposition de communication abordera les points suivants :
- exposé bref de la problématique et de son enjeu