NC498F SIP_12_29052013_FR
Are we doing enough to ensure successful treatment of depression?
Satellite Symposium by Lundbeck at the 21st European Congress of Psychiatry,
Nice, 6 avril 2013
La dépression, une bombe à retardement
sociale et économique
Il n’est pas rare qu’une anxiété soit présente chez les patients avec dépression majeure.
Reconnaître les deux pôles de ce trouble de l’humeur n’est pas toujours aisé. Un
thème préoccupant qu’a abordé le symposium satellite soutenu par les laboratoires
Lundbeck en évoquant la place de l’escitalopram (Sipralexa®).
On sait que l’ampleur du bénéfice des antidépresseurs
augmente avec la sévérité de la dépression (1) et que le
risque de rechute diminue avec la durée du traitement
comme l’a montré une étude avec la fluoxetine (2). Dans
ce cadre, Thomas Schlaepfer (Bonn, Allemagne) rappellait
que la dépression a un coût sociétal important et que
ce coût est majoritairement lié aux conséquences de la
dépression (arrêt de travail…) et non aux traitements (3).
Il est dès lors capital d’atteindre la rémission.
«Cependant,
outre la rémission, c’est l’amélioration fonctionnelle que doit
viser le clinicien»,
remarque-t-il. Ainsi l’escitalopram montre
sur le score MADRS une efficacité
significativement supérieure
à la duloxétine jusqu’à la semaine
16 de traitement. Quant
à l’amélioration fonctionnelle mesurée par l’échelle SDS
(Sheehan Disability Scale
), l’escitalopram fait mieux que la
duloxétine aux semaines 8 et 24 de traitement (4).
Cet aspect est rarement étudié dans les essais cliniques,
dans la mesure où les autorités de santé réclament une
mesure des items spécifiques à la dépression (HAM-D
17, MADRS 10) sans accorder d’intérêt majeur aux
sensations des patients.
«Or,
souligne Koen Demyttenaere
(KU Leuven),
l’expérience nous montre qu’il est difficile
pour les médecins d’évaluer correctement le niveau de
souffrance des patients».
Ce qu’il explique notamment par
le fait que les praticiens évaluent préférentiellement les
symptômes dépressifs, alors que les patients considèrent
également les symptômes anxieux et la douleur dans leurs
paramètres d’évaluation (5). Ce ‘désaccord’ est à prendre
en compte avec d’autant plus d’attention que plus il est
important, plus la réponse au traitement tardera (6). Le
patient attend donc autre chose et plus que la simple
disparition des symptômes dépressifs: la possibilité de
travailler efficacement, de participer aux activités ludiques
et familiales, le retour d’une certaine confiance en lui… (7).
Dépression et anxiété: même combat?
«Il est parfois difficile de distinguer la dépression
de l’anxiété,
remarque Alan Wade (Glasgow),
car les
symptômes peuvent se recouper (fatigue, irritabilité,
troubles du sommeil, de l’appétit…).»
Cependant, la
présence de troubles anxieux facilite aussi le diagnostic
de dépression dans un essai qui montre que 60,5% des
généralistes reconnaissent une dépression (8). Cette
situation est d’autant plus préoccupante que l’association
dépression majeure + trouble de l’anxiété généralisée
conduit à un plus grand risque d’isolement social (9), de
chronicisation (10) et d’éloignement du travail (47,6% ont
un éloignement minimal de 6 jours en cas de comorbidité
contre 20,8% si la dépression est isolée) (11).
Dans cet ordre d’idée, la rapidité d’amélioration des
symptômes anxieux au traitement antidépresseur est
un indicateur majeur d’une évolution favorable chez
les patients avec dépression majeure accompagnée de
symptômes anxieux (12). L’escitalopram a montré cette
rapidité d’action, en étant efficace dès la semaine 1 sur
l’item tension interne du MADRS (13), y compris chez les
patients avec anxiété élevée au départ (14), ce qui est
d’autant plus intéressant à constater que l’on sait que
l’ajout d’une benzodiazépine au traitement antidépresseur
fait courir un risque non négligeable de dépendance
sans garantir à 4 semaines de résultats supérieurs au
traitement antidépresseur seul (15).
«Choisissons donc
d’emblée l’antidépresseur le plus efficace sur le versant
anxieux en cas de dépression majeure»
, conclut Alan Wade
(Glasgow).
Références
1. Fournier J, et al. JAMA. 2010 Jan 6;303(1):47-53.
2. Reimherr F, et al. Am J Psychiatry. 1998 Sep;155(9):1247-53.
3. Greenberg P, et al. J Clin Psychiatry. 2003 Dec;64(12):1465-75.
4. Wade A, et al. Curr Med Res Opin. 2007 Jul;23(7):1605-14.
5. Demyttenaere K, et al. Prim Care Companion J Clin Psychiatry. 2009;11(1):8-15.
6. Rane L, et al. J Psychiatr Res. 2010 Nov;44(15):1082-7.
7. Zimmerman M, et al. Am J Psychiatry. 2006 Jan;163(1):148-50.
8. Piek E, et al. J Affect Disord. 2012 May;138(3):397-404.
9. Kessler R, et al. Am J Psychiatry. 1999 Dec;156(12):1915-23.
10. Penninx B, et al. J Affect Disord. 2011 Sep;133(1-2):76-85.
11. Wittchen H, et al. Int Clin Psychopharmacol. 2000 Nov;15(6):319-28.
12. Gollan J, et al. Depress Anxiety. 2012 Feb;29(2):94-101.
13. Gorman J, et al. CNS Spectr. 2002 Apr;7(4 Suppl 1):40-4.
14. Bandelow B, et al. Depress Anxiety. 2007;24(1):53-61.
15. Furukawa T, et al. Cochrane Database Syst Rev. 2000;(4):CD001026.