réflexive qui correspond à la période où il enseigne).
Interprétation
L’art est à la croisée du sensible et de l’intelligible, donc l’art est interprété. Dans certains arts,
l’interprétation fait partie du processus de création : en musique par exemple (l’interprète doit
donner sens à la suite de notes de la partition), en théâtre aussi.
Dans d’autres cas (peinture), le spectateur est invité à interpréter lui-même une œuvre qu’on lui
livre comme achevée.
Mais est-ce que l’interprétation ne fait pas partie de l’œuvre ? (Merleau-Ponty, Arthur Danto). Il n’y
a d’art que s’il y a spectateur.
Dans l’art contemporain, on suscite cette interprétation. L’artiste sait qu’il aura le soutien de
médiateurs. Toute œuvre est ouverte (Umberto Eco), polysémique.
La notion d’interprétation fait partie du programme de philosophie en terminale. Elle est un des
aspects sur la notion de « connaissance » : tentation de considérer l’interprétation comme un « sous-
sujet » sur la connaissance.
Sujet en S, session du bac 2013 : Interprète-t-on à défaut de connaître ?
L’interprétation est un acte. Elle est donnée à l’œuvre depuis l’extérieur. Donc l’interprétation est
une fiction, un artifice, elle est extérieure à l’œuvre. À partir de la proposition du sens que fait
l’interprète, c’est la cohérence de l’interprétation (ramasser plusieurs indices qui vont dans le même
sens, convergence nécessaire) qui fait la valeur de l’interprétation.
L’hypothèse de départ qui donne lieu à une interprétation est en général acceptée, même plus
facilement que les hiatus (c’est-à-dire chercher à interpréter par une opposition). Dans l’histoire de
l’interprétation, des erreurs :
-Freud et le « vautour » qui est un « milan » (erreur de traduction de Léonard). Dans Souvenirs
d’enfant de Léonard de Vinci
-Heidegger Les Souliers de Van Gogh : quand il parle des souliers, il n’en parle pas comme un
tableau + considère que ce sont des souliers de paysans alors que ce sont ceux du peintre.
-Foucault et Les Ménines : miroir qui montre le spectateur, en fait, non, le miroir est décalé donc ne
montre pas le spectateur.
Toute interprétation est risquée. Risque de projection (faire dire à l’œuvre quelque chose qui ne s’y
trouve pas).
Sartre et Le Tintoret : Sartre considère que chacun peut voir dans l’œuvre ce qu’il veut, lui faire dire
ce qu’il souhaite.
Deux écoles d’interprétation en HDA qui se développent à partir du 19ème siècle :
-formalisme : Wölfflin, 1913 propose une méthode pour dégager les éléments formels d’une œuvre.
Dégager un code formel, un langage particulier qu’un artiste utilise selon l’époque à laquelle il
appartient. Ecole de la « pure visibilité » (d’origine kantienne).
De la tradition formaliste découle la sémiologie, avec Daniel Arasse. Dans le
prolongement du formalisme, il s’attache à la syntaxe de l’image ou de l’œuvre. Distinguer les
choses en les opposant. Regarder l’œuvre et dégager ses caractéristiques.
-iconologie : Erwin Panofsky, historien de l’art allemand. Une œuvre d’art doit avoir une
signification. Sémantique de l’œuvre. Travail sur le motif. Parcours d’un motif d’époque en époque.
En réaction contre le positivisme formaliste. L’art n’est pas une pure forme. L’analyse formelle
n’est que la première étape. Ensuite, analyse iconographique : extraire un motif et montrer comment
il a circulé dans l’art, ce qu’il a de changé, de nouveau. Enfin, analyse iconologique.
Pose un problème : l’œuvre d’art existe-t-elle en elle-même, ou est-elle obligatoirement dépendante
du contexte ?