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sur la participation active des citoyens, doivent trouver une place centrale dans l’univers des
acteurs socio-économiques. En effet, bien que s’appuyant sur des bénévoles, elles ne sont
pas pour autant caritatives et se situent sur le marché, parfois dans des domaines laissés
par les entreprises ordinaires. Souvent impliquées dans la mise en œuvre de politiques
publiques, elles savent aussi mobiliser des ressources non-marchandes issues de la
redistribution par les pouvoirs publics. En cela, leur fonctionnement reflète cette vision plus
ouverte de l’économie intégrant une pluralité de types d’échanges. C’est donc en accordant
une place plus grande aux associations et aux citoyens qu’elles mobilisent que l’économie
changera de cap et de repères.
Repenser l’économie dans cette pluralité constitue donc une opportunité inédite pour
affirmer, reconnaître et faire reconnaître la force économique et sociale des 1.3 millions
d’associations actives en France. Mobilisant près de 16 millions de bénévoles sur tous les
territoires, employant 1.8 millions de salariés, elles dégagent aujourd’hui une valeur ajoutée
égale à 3,5 % du PIB français et constituent 80% de l’économie sociale et solidaire. Nous
sommes donc à un moment historique qui doit conduire à les faire sortir de la marge et les
mettre au centre afin qu’elles pèsent et s’affirment dans le débat public.
Cette réintroduction des associations comme acteurs socio-économiques de premier plan,
qui doit être menée conjointement à une amélioration interne des pratiques associatives,
renforcerait l’exercice de la démocratie au sein de l’économie, en redonnant du pouvoir aux
citoyens. Elle contribuerait ainsi à réorienter la création de richesse vers la satisfaction des
besoins populations et de territoires. Elle permettrait mettre les préoccupations sociales et
écologiques au cœur des enjeux économiques.
1. Notre positionnement
Une sortie de crise par un changement de paradigme
économique
Crise et mutation du système productif
Notre époque est traversée par une crise multidimensionnelle, financière, sociale,
économique, environnementale, qui a des effets dévastateurs sur la société détruisant les
emplois, l’environnement, le lien social et creusant les inégalités. Cette crise se double d’une
crise de la représentation démocratique. Elle est une crise de société que ni le capitalisme
financiarisé ni l’Etat social ne semblent à même de résoudre seuls.
Cette crise multiple s’accompagne d’une profonde évolution de notre mode de production et
d’agir, marquée par le développement massif des technologies de l’information et de la
communication et par la tertiarisation continue des pays développés, qui reposent de plus en
plus sur des économies de services, dans lesquelles les idées et les concepts jouent un rôle