Notre ADN contient des virus qui étaient également présents

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Génétique
Notre ADN contient des virus
néandertaliens !
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Oxford, rétrovirus, virus
publié le 21/12/2013
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Modèle d’homme de Néandertal © Mary Harrsch
Notre ADN contient des virus qui étaient également présents dans l’ADN de l’homme de
Néandertal et celui de l’homme de Denisova, révèle une étude publiée le 18 novembre 2013
dans la revue Current Biology.
Un résutat qui suggère que ces virus proviennent d’un ancêtre commun à Néandertal,
Denisova et sapiens, qui vivait il y a 500 000 ans au moins.
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Ces virus partagés en commun par Néandertal, Denisova et sapiens sont en réalité des
rétrovirus endogènes, c’est-à-dire qu’ils sont contenus dans l’ADN, et se transmettent donc de
génération en génération.
Pour réaliser cette découverte, le généticien Gkikas Magiorkinis (Université d’Oxford,
Grande-Bretagne) et ses collègues ont comparé de l’ADN ancien issu de fossiles
néandertaliens et denisoviens à des échantillons d’ADN prélevés sur des patients atteints du
cancer.
Résultat ? Les auteurs de l’étude ont découvert que des séquences de rétrovirus endogènes
présents dans l’ADN de l’homme de Neandertal et de l’homme de Denisova étaient également
présents dans l’ADN prélevé sur les volontaires ayant participé à l’expérience.
Plus précisément, ces rétrovirus endogènes (appartenant à tous une famille de virus appelée
HML2, actuellement suspectée de constituer une forme de prédisposition génétique au cancer)
ont été retrouvés au sein de la partie non codante de l’ADN des volontaires : cette partie de
l’ADN qui ne code pour aucune protéine, parfois appelée ADN poubelle (lire « Des
généticiens explorent la « matière sombre » du génome »), représente 98,5 % environ de
notre ADN.
Signalons que la présence de rétrovirus endogènes dans la portion non codante de notre ADN
est un fait connu depuis longtemps des généticiens : il est estimé que ces rétrovirus endogènes
constituent en moyenne 8 % de la portion non codante de notre ADN. Si, la plupart du temps,
la présence de ces virus contenus dans notre ADN n’a aucune conséquence particulière sur la
santé, ils pourraient toutefois, lorsqu’ils sont activés par des facteurs externes, être impliqués
dans le Sida et le cancer.
Grâce à ces travaux, les auteurs de l’étude espèrent par conséquent pouvoir à l’avenir mieux
cerner le véritable impact sur la santé de ces rétrovirus endogènes, et notamment leur possible
rôle dans la survenue du cancer et du Sida.
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