Le stress auditif communément appelé bruit, présente des effets traumatiques sur l'organe
auditif (trouble de la perception, surdité), mais également des effets " extra auditifs " qui se
manifestent au niveau physiologique (hormonal, pression artérielle, fréquence cardiaque,
etc.), et comportemental (modification du comportement général, perturbation du langage
et de la communication, perturbation du sommeil, etc.).
Si l'effet du bruit sur ces différents paramètres est nettement établi, il reste
particulièrement intéressant de voir comment l'organisme répond à un stress occasionné
par un bruit nouveau d'une part, mais aussi comment celui-ci interagit avec ce même stress
(homotypique), sur une période un peu plus longue.
Dans notre travail, nous nous sommes intéressés aux effets d'un stress auditif à court terme
(15 minutes) et à moyen terme (même stress auditif répété pendant 7 jours), sur le rat
Wistar mâle, sur un ensemble de comportements stéréotypés, sur la libération de l'ACTH
plasmatique et sur les paramètres cardiovasculaires (fréquences cardiaque et pression
artérielle).
Un bruit de 15 min occasionne des variations comportementales avec réduction de
l'exploring pendant le bruit (p<0,01).Cette variation devient très hautement significative
(p<0,001) après cessation du bruit, pendant que le nombre de freezing, augmente de façon
très significative pendant le bruit (p<0,01), et continu d'être très significativement élevée
après son arrêt (p<0,01).Le sleeping /resting, le rearing ainsi que le grooming ne présentent
aucune variation significative de leurs valeurs basales. Le sniffing qui ne présentait aucune
variation notable pendant les 15 min de bruit, montre une réduction significative après
cessation du bruit (p<0,05).Les concentrations plasmatiques de l'ACTH augmentent de façon
significative chez les rats qui subissent le bruit pendant 15 min par rapport à celles des rats
témoins, non soumis au bruit (p< 0 ,05). Le stress auditif n'a pas provoqué de variation
significative de la pression artérielle moyenne (PMA), ni de la fréquence cardiaque (FC),
chez les rats stressés pendant 15 minutes.
Lorsque le bruit est administré tout les jours pendant 15 min sur une période 7jours,
l'exploring reste diminué de façon significative (p<0,05), lors de l'induction du bruit ainsi
qu'après son arrêt (p<0,01). De la même manière, le sniffing continu d'être réduit, après le
bruit (p<0,5). Le freezing, quand à lui ne présente plus de variation notable. L'ACTH
plasmatique ne présente plus de variation significative, comparée aux rats non stressés
expliquée, par une adaptation de l'axe HPA au stress homotypique répété. Sur la PAM ainsi
que la FC, Le stress auditif, administré pendant 7 jours, n'a pas provoqué de variations
significatives.
Ces premiers résultats traduisent le caractère stressant du bruit administré ainsi qu'une
perturbation probable de l'homéostasie. La répétition du stress sur 7 jours consécutifs ne
présente plus les même variations : on assiste à une abolition de la réponse à la peur,
manifestée par le freezing, les taux de l'ACTH plasmatique, ne présentent plus de variations
significatives, les paramètres cardiovasculaires retournent aux valeurs basales. Tout ceci est
en faveur d'une habituation au stress homotypique. Cela suppose que des centres
supérieurs reconnaissent le stimulus et s'habituent à ce dernier.
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