ÉNERGIE ET SOCIÉTÉ : Sc i e n c e S , G o u v e r n a n c e S e t uS a G e S
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L’INDIVIDU MODERNE FACE AUX ENJEUX ÉNERGÉTIQUES
le cas, le changement est contextuel à la crise, et non déterminé par elle.
choix entre diverses possibilités. Si la crise
rien une fatalité, et n’a d’ailleurs pas été unanime en Europe.
les alternatives sociales ne se résument pas aux simples alternatives
énergétiques
résultat d’un choix collectif, déterminé par le sens social que revêt son usage,
dans un contexte spécique.
L’énergie employée et les techniques mises en œuvre dans son
appropriation témoignent en effet directement de notre rapport au monde
naturel et social. Et ce, par la triple dimension de l’énergie : la source d’énergie
est un phénomène naturel, le convertisseur est une technique et, en tant
que telle, un intermédiaire entre l’homme et la nature, ainsi qu’entre les
une construction sociale.
L’usage d’une énergie et de son convertisseur est donc aussi à
comprendre comme moyen d’action sur le monde, tant naturel que social. Le
e siècle
parce qu’il permettait de se soustraire aux privilèges et bans seigneuriaux
auxquels était soumise l’utilisation du moulin à eau. Le choix du moulin à
vent, dans ce contexte social spécique, portait bien une revendication et
domination, donc dans une conception singulière de la place de l’homme
Loin de tout évolutionnisme technique ou déterminisme matérialiste,
le choix énergétique non seulement caractérise, mais est aussi déterminé
par une certaine conception du monde, induisant un rapport spécique à la
bien-être social,
impliquant une organisation sociale spécique.
Les usages énergétiques sont donc fortement liés aux choix techniques.
notre conception du monde et vision de la nature, et non pas seulement
2 Les cours d’eau étant annexés à une propriété. Et c’est bien dans une période de pro-
testation contre les banalités que se développe le moulin à vent (Debeir, Deléage, Hémery,
1986).