UE9 - Immunopathlogie et Immunointervention Lefebvre d'Hellencourt Date : 25/03/2016 Promo : P2 2015-2016 Ronéistes : DA FONSECA Nicolas STH Sébastien Plage horaire : 14h-16h Enseignant : Dr. Lefebvre d'Hellencourt Diversité et variabilité des récepteurs aux antigènes (partie 2) IV. Présentation des antigènes aux lymphocytes T 1. Le CMH de classe I 2. Le CMH de classe II V. Développement et survie des Lymphocytes 1. Les LB A. Lymphopoïèse B B. Les réarrangements C. Sélection négative 2. Les LT A. Le thymus B. Evolution des marqueurs de surface et réarrangements C. Sélection positive D. Sélection négative (fin de la ronéo) IV. Présentation des antigènes aux lymphocytes T 1. Le CMH de classe I Génération de ligands pour le TCR : Les protéines TAP1 et TAP2 (Transporter Associated with antigen Processing) sont retrouvées au niveau de la membrane du RE . La mutation de ces protéines provoque une diminution de la présentation de peptides par le CMH de classe I à la surface des cellules. TAP1 et TAP2 appartiennent à la famille des transporteurs ABC (ATP Binding cassette) et permettent par consommation d’ATP le transfert de peptides du cytoplasme vers la lumière du réticulum endoplasmique. (Ces peptides s’associeront ensuite aux molécules de CMH.) Etape 1 : Synthèse de la chaine alpha du CMH I qui est non structurelle au départ et qui sera ensuite associée à des protéines de type chaperonne comme la calnexin. La calnexin permet ainsi de donner à cette chaine alpha une conformation tout en la gardant sous forme inactive. Etape 2 : Libération du CMH I de la calnexin et formation d’un nouveau complexe par association de CMH I à la calréticuline et Erp57. CMH I s’associe également aux protéines TAP via la tapasine. Etape 3 : Certaines protéines cytosoliques (pathogènes, vieillissantes) préalablement marquées à l’ubiquitine seront dégradées en fragments peptidiques par le protéasome. Etape 4 : Transports actifs de fragments peptidiques du cytoplasme à la lumière du RE avec possibilité de liaison des peptides dans la cavité du CMH I. La liaison d’un peptide dans la cavité du CMH I avec une forte affinité provoque la formation de la configuration finale de CMH I et exportation par des vésicules de CMH I avec son peptide vers la surface de la cellule. B. Le CMH de classe II (macrophage, lymphocyte B) 1, 2) Le CMH II (chaine alpha et béta) sera également formé dans le RE. Il existe une protéine appelée invariant chain ou protéine invariante qui va bloquer la cavité du CMH II. Ce complexe CMH II est chaine invariante qui va évoluer par dégradation progressive de la chaine invariante avec un premier clivage puis un deuxième qui vont laisser un court fragment peptidique CLIP (Class II associated invariant chain peptide) qui bloque l’accès à d’autres peptides au niveau de la cavité du CMH II. 3) Les protéines des pathogènes vont être internalisées dans la cellule puis évoluer dans la cellule sous forme de vésicule avec notamment une acidification progressive qui permet l’activation de protéase acide avec une dégradation des protéines en peptides . 4) La liaison de HLA-DM (Human Leucocyt Antigen DM) à CMH II permet la libération de CLIP et la liaison d’un peptide dans la cavité de CMH II : cette liaison enclenche la présentation du complexe CMH II/peptide à la surface cellulaire. Question : D'où vient l'HLA-DM ? Réponse : C'est une protéine qui est codée dans le locus du CMH présente dans la vésicule avec le CMH II mais qui ne s'active qu'au moment de la fusion des vésicules. Ainsi il faut bien comprendre que ces digestions s’oppérant sur la chaine invariante ou les protéines phagocytées sont dues à des protéases activées lors de l'évolution de ces vésicules dans le cytoplasme, lorsque le pH devient acide. Parmis ces protéases acides on va retrouver la famille des cathepsine (B, D, S, L). En utilisant des agents chimiques qui neutralisent le pH (chloroquine), on peut empêcher l'activation des protéases acides, donc la fragmentation des proteins. Ce qui aura comme résultat de modifier l'implantation des ces protéines dans le CMH II ainsi que des conséquences dans l'apprêtement de ces protéines à la surface de la cellule. Exemple : si on fait des souris KO en enlevant la famille des cathepsines on aura des défauts d'implantation de l'Ag, du a une absence de digestion correcte par ces protéases acide. Organisation génétique du CMH Il existe une concentration de tous les gènes du CMH dans une zone précise du génome : le locus HLA. Au niveau du même locus : il y a des gènes qui codent pour les chaînes de classe I et II et des protéines de l’apprêtement. Chaînes du CMH-I : gènes HLA A, B et C (chaîne alpha) Chaînes du CMH-II : gènes DP/DQ/DR (chaînes alpha et béta) => 3 paires dont le gène HLA-DR dans lequel on a une chaîne alpha et deux chaînes béta possibles. Donc ça nous donne plusieurs possibilités au niveau de ces différentes chaînes. Dans le locus CMH II : - Gènes LMP (qui codent pour les sous-unités du protéasome), - Gènes TAP1 et TAP2 (transport peptide cytoplasme-RE) - Gènes protéines associées (TAP-BP) Dans le locus CMH III : - Gènes de la famille TNF (alpha, béta) - Gènes LTA (lymphotoxine alpha) et LTB (lymphotoxine béta) - Gènes du complément L'intérêt d'un regroupement de ce type au sein du génome est que lors d’un mécanisme de défense , il y aura une regulation similaire de ces gènes (inflammation, CMH, complément) Exemple : Lors d’une infection de type virale, déclenchement d’une réponse interféron qui va se mettre en place. L'interféron augmentant, la transcription de toute cette région sera stimulée. Polymoprhisme des gènes CMH Humains Au niveau du CMH I et II, il existe un certain polymorphisme au niveau du site de reconnaissance du peptide permettant d’augmenter la diversité des peptides reconnus : coexpression des allèles du CMH I et II. Il existe donc une polygénie avec le CMH I qui a 3 possibilitées de chaine α (HLA A, B, C) et le CMH II qui a 4 paires de gènes possible (DP , DQ , DR). On aura donc des capacités d'accueils différentes pour ces peptides. Restriction du TCR par le CMH : L’activation d' un LT sera possible que lorsque le LT reconnaitra un peptide représenté par le CMH du soi. Si on a un CMH du non-soi, il n'active pas le TCR. Le TCR est donc restreint au CMH du soi. Les Superantigènes : Ag particuliers qui permettent l'activation directe du LT sans qu'il y ait nécessairement une reconnaissance qui passe par le peptide présenté, c'est un couplage sans spécificité avec le TCR. Cela ne va pas produire une réponse adaptative mais une réponse massive de cytokines. Par ces Superantigènes on peut donc avoir une toxicité assez importante. Exemple de Superantigène : - La toxine du syndrome du choc septique, entrainant une réponse importante de cytokine. - Entérotoxine staphylococcique, même principe, pouvant entrainer une intoxication alimentaire aigue. NB : Aussi bien pour CMH I que II, on a des CMH présents à la surface de la cellule. Si le CMH ne présente pas de peptides, alors cette configuration ne restera pas à la surface de la cellule, il sera internalisé et réutilisé. Il n'y a pas de CMH libre à la surface. C'est important car ainsi le CMH ne peut pas capter d'Ag environnant, il faut que le peptide soit passé par la cellule. V. Développement et survie des lymphocytes Ils vont avoir à leur surface des récepteurs extrêmement variables, qui vont être générés au niveau de la moelle (LB) ou dans le thymus (LT). On va avoir extrêmement de récepteurs qui vont être synthétisés pour les LB ou LT et ces récepteurs peuvent avoir une affinité aussi bien avec les peptides du soi que du non soi. Lymphocytes B : Les lymphocytes commencent leur vie dans la MO et proviennent de progéniteurs. On a au niveau de la moelle des cellules souches qui vont évoluer vers des précurseurs de LB. On aura tout au cours de leur génèse des interactions entre les précurseurs et les cellules stromales de la moelle. Ces précurseurs vont évoluer pour devenir des LB immatures. Il va y avoir des mécanismes de séléction qui vont permettre d'éliminer les LB qui vont reconnaitre trop fortement les molécules du soi, c'est la sélection négative. Après avoir passé cette sélection, les LB vont évoluer vers des LB matures. Les LB immatures expriment que des IgM et les LB matures expriment des IgM et IgD. Ces LB matures pourront rejoindre la circulation sanguine et aller dans des organes lymphoïdes secondaires ou éventuellement rencontrer des Ag qui seront connus par les Ig de surface des LB et être activé. L'activation des LB matures dans les organes lymphoides secondaires va permettre la différenciation de ces cellules activées en plasmocytes et en cellule mémoires. A. Lymphopoïèse B Etapes qui permettent de voir l’évolution des LB : cellule souche cellule pro-B précoce cellule pro-B tardive grande cellule pro-B petite cellule pro-B cellule B immature cellule B mature. On retrouve dans ces grandes étapes les différents réarrangements qui vont intervenir : 1) réarrangement chaînes lourdes : DJ puis VDJ 2) production de chaîne µ exprimée temporairement à la surface par l’intermédiaire d’un récepteur provisoire 3) réarrangement des chaînes légères pour arriver sur le LB immature à avoir une Ig de surface (Ig M) 4) LB mature => Ig M et Ig D Des signaux sont donnés par les cellules stromales de la moelle permettant la survie des LB immatures. Dans ces signaux on retrouve différentes molécules : - Molécule adhésion : CAM intégrines Adhérence comme les VCAM-1, les V-CAM en général (= cellule adhésion moléculaire) au niveau des cellules stromales Récepteur type intégrine (VLA-4) au niveau du Ly. Ces molécules permettent aux cellules souches de survivre et de se différencier - Facteur de croissance comme SCF (stem cell factor) dont les récepteurs sont à la surface des pro-B. Le récepteur du SCF : c-Kit. L’interaction SCF-cKit permet d’avoir des signaux de survie au niveau du LB. Ces molécules permettent la maturation vers un pro-B tardif . - Interleukine 7 soluble, produit par cellules stromales, avec IL-7R sur le Ly T : signal de survie Ensuite évolution vers un pré-B puis B immature. On peut également suivre la différenciation des cellules grâce à des marqueurs. Chaînes lourdes puis légères (4 premières lignes) Il y a également des molécules de surface présentes à différents stades : - récepteur Kit et récepteur Il-7 pour cellules très immatures (précoce) - CD20, CD19 présents à tout moment - CD25 seulement du pro au pré-B Certaines de ces molécules ont une fonction connue (comme les facteurs de croissance, ...) D'autres on des fonctions inconnues mais sont utilisés pour situer le lymphocyte dans sa maturation. B. Les réarrangements Les LB subissent des réarrangements au cours de leur maturation. D’abord un réarrangement au niveau de la chaîne lourde : réarrangement DJ puis VDJ. Puis réarrangement des chaines légères : kappa ou lambda. —> LB immatures exprimant des chaines µ-kappa ou des chaines µlambda (2 types d’Ig avec des chaines lourdes identiques et des chaines légères pouvant être différentes. Et donc des spécificités au niveau des paratopes qui seront différentes). Rappel : lors de réarrangement : nucléotides ajoutés ou délétés : possible changement du cadre de lecture -> 2/3 des réarrangements sont non productifs. Si les réarrangements sont non productifs : mécanisme de récupération ou bien élimination des cellules par apoptose. Phénomène d’exclusion allélique : même si deux allèles présents, un seul sera exprimé par cellule. Ronéo de l’année dernière : Si on a des lapins (allèles bien définis) qui permettent d’avoir chez deux parents, d’allèles différents, un mélange des deux allèles. Si on regarde les cellules des LB matures produites chez ces lapins, on aura soit un allèle soit l’autre mais pas les deux. Ce qui permet à la surface d’un LB, un type d’Ig et donc pas un mélange d’Ig. On a toujours un type d’Ig avec une reconnaissance particulière de cette Ig et la même Ig partout sur le même LB. Lorsque l’on va avoir réarrangement des chaînes lourdes (premier), on va avoir une étape de test de la fonctionnalité de la chaîne lourde où on va avoir sur des B immatures une chaîne légère de substitution qui va être exprimée de façon transitoire pour avoir à la surface un récepteur pré-B (différent du récepteur final). Si fonctionnelle, alors étape réarrangement de la chaîne légère. Sinon mécanisme de rattrapage ou apoptose. Puis réarrangement des chaines légères : on aura le test final avec l’Ig testée complètement. Si fonctionnelle => survie. Si aucune des combinaisons n’est possible, la cellule entrera en apoptose. Les gènes qui vont être exprimés au cours de la transition des lymphocytes B : RAG 1 et RAG 2 : protéines (enzymes) exprimées uniquement dans les lymphocytes B en développement (Attention /!\ L’année dernière il disait : « indispensables à la recombinaison somatique des lymphocytes B et T ». 2 vagues d’expressions : réarrangements des chaînes lourdes puis des chaînes légères. Au moment où on a les chaines lourdes qui sont testées, on a un arrêt, on aura plus de réarrangement possible pendant cette période où on teste la frontalité de la chaine lourde. Et après on va avoir une co-expression de RAG 1 et RAG 2 pour permettre les réarrangements des chaines légères. TdT (TerminalDéoxyTransferase) permet d’avoir l’addition des nucléotides sur l’ADN sans besoin d’avoir une matrice. Expression continue (dans toutes les périodes qui interviennent dans les réarrangements des chaines lourdes et légères). Après ces étapes de réarrangement, on arrive à des B immatures (dans la moelle osseuse). On a maintenant des cellules qui expriment à leur surface des récepteurs qui sont fonctionnels, extrêmement variés et qui sont capables de reconnaître aussi bien le soi que le non soi. Celles non fonctionnelles ont été éliminées ou alors des réarrangements sont intervenus. Toujours au niveau de la MO, on va donc avoir une sélection négative qui va permettre d’éliminer les cellules qui reconnaissent trop fortement le soi… C. Sélection négative Ils vont être testés pour reconnaître les antigènes du soi au niveau de la moelle : S’il reconnait fortement des antigènes du soi par le lymphocyte B : mort par apoptose ou éventuellement une addition des récepteurs S’il reconnaît des antigènes du soi solubles : migration vers la périphérie. Le lymphocyte B qui deviendra mature sera anergique : pas capable de s’activer par des Ag et exprimera des IgD (Ig qui n’ont pas de pouvoir d’activation des lymphocytes B). S’il reconnaît des molécules du soi mais avec une faible affinité : migration vers la périphérie, mais pas capable de s’activer par Ag, considérer comme des cellules migrantes qui seront éliminées. Aucune réaction au niveau de la moelle avec les IgM de surface : migration vers la périphérie et pourra éventuellement être activé et expression IgM IgD … Si le lymphocyte B reconnaît fortement des molécules du soi, on peut avoir des phénomènes d’addition qui permettra de sauver la cellule : de nouveaux réarrangements au niveau des chaines légères qui permettront d’avoir de nouveaux récepteurs d’antigènes, de nouvelles Ig produites. Ils seront de nouveau tester pour la reconnaissance de l’antigène. S’il reconnaît encore les antigènes du soi : apoptose. Sinon passage dans la circulation et deviendra un B mature. Dans la moelle osseuse, on n’a pas toutes les molécules du soi qui sont disponibles. On a alors des mécanismes qui permettent de contrôler l’activation des lymphocytes B en périphérie en rendant les lymphocytes B qui seraient réactifs au soi, anergiques. Il y a quand même des Ag du soi qui sont présents en dehors de la moelle et qui pourront éventuellement être reconnus par des lymphocytes B. Donc en plus de ces mécanismes de sélection négative au niveau de la moelle, il y a également des mécanismes qui permettront d’éliminer des cellules qui sont trop réactives visà-vis du soi. Question : Y’a-t-il une différence entre les mécanismes d’anergie et d’ignorance ? Réponse : Oui, il s’agit de deux phénomènes différents. Ce qui nous intéresse le plus, c’est l’anergie. 2. Les lymphocytes T A. Le thymus La moelle produit les précurseurs des lymphocytes T : thymocytes. Ils vont ensuite migrer vers le thymus pour leur maturation. Sélection au niveau du thymus à 2 niveaux : une sélection négative (la même que pour lymphocytes B) qui permet d’éliminer les lymphocytes T qui reconnaissent trop fortement les molécules du soi et une sélection positive qui permettra de sélectionner les cellules T qui reconnaissent le CMH du soi. Puis, ces Ly T matures qui auront passé les étapes de sélection, repasseront dans la circulation et vont migrer vers les organes lymphoïdes secondaires où il y aura rencontre avec Ag, ce qui permettra l'activation des Ly T (qui donnera des CD4 activant les macrophages ou des CD8 cytotoxiques). Alors juste pour rappel on avait déjà bien insisté sur le fait que le thymus est un élément essentiel pour la maturation des Ly T, que les cellules nudes étaient déficientes en Ly T, que si on faisait une thymectomie, cela induirait une déficience en Ly T. Il y a également un syndrome humain pour lequel on a une formation incomplète du thymus : le syndrome du DiGeorges (avec défaut au niveau de la frontalité du lymphocyte T) Pour rappel, au niveau de la structure du thymus, on a deux zones importantes : la zone médullaire et la zone corticale avec des cellules épithéliales dans les deux territoires et des cellules type macrophages + cellules dendritiques au niveau médullaire. ➔ Expérience afin de comprendre l’importance du thymus : Les souris SCID sont déficiences en PK-ADN (protéine kinase ADN dépendante) qui intervient dans les réarrangements donc on n’a pas de Ly T et Ly B mais le thymus est normal. Les souris nudes ont un défaut de développement du thymus (= thymectomie) donc pas de Ly T. On fait une greffe réciproque : - On prend une souris SCID à laquelle on greffe de la MO de la souris nudes Restauration la production de Ly T chez la SCID - On compense l'absence de thymus chez les souris nudes en prenant le thymus d'une souris SCID Restauration de la population lymphocytaire chez la nude Question du prof (2014-2015) : Comment pourrait-on tester la présence de lymphocyte T chez les souris greffées ? Réponse : On réalise un marquage CD3 soit par IHC ou par cytométrie en flux Chez une souris jeune : 5x107 de thymocytes produits et 106 cellules qui sortent du thymus par jour (95% des cellules produites qui sont éliminées). Enormément d’apoptose et de phagocytose qui interviennent pendant la maturation dans le thymus !!! Le prof passe ensuite sur la diapo cytométrie où il demande si tout le monde sait comment ça marche. On connait évidemment tous son fonctionnement par cœur mais je remets ici l’explication du ronéo de l’année dernière : Rappels sur la cytométrie de flux : analyse de populations cellulaires en suspension. Les cellules à étudier passent une à une dans une colonne traversée par un faisceau laser. Au passage d’une cellule, le faisceau sera dévié et cette déviation est détectée par des capteurs qui analysent la taille (forward scatter), la granulométrie (side scatter) ou encore la fluorescence lorsqu’on couple les molécules de surface des cellules à un fluorochrome (jusqu’à 8 couleurs différentes détectées). Analyse des résultats : Ici, les cellules sont détectées sur des critères de taille et de granulométrie. Ici les analyses portent sur les marqueurs CD3 et CD19. CD3-, CD19+ : LB CD3+, CD19- : LT Ici pas (ou peu) de cellules CD3+ CD19+ car ce sont des marqueurs appartenant à 2 lignées différentes. La cytométrie peut être utilisée pour faire du tri : on couple les cellules à des marqueurs spécifiques à chaque type cellulaire. Ces marqueurs sont capables de migrer selon le champ électrique vers tel ou tel culot et ainsi permettre de séparer nos différents types de cellules. On rappelle que les thymocytes sont CD4+/CD8+ et vont se transformer soit en CD4+/CD8-, soit en CD4-/CD8+. B. Evolution des marqueurs de surface La T est thymus : maturation des lymphocytes associée à la structure du on va avoir une entrée des lymphocytes T au niveau de la circulation et migration vers le cortex : c’est à ce niveau qu’on retrouve les doubles négatifs CD4-/CD8- (également CD3-). Ils vont migrer vers la médulla : plus on s’y rapproche plus les lymphocytes seront matures. (Cf tableau suivant). Ces cellules vont ensuite évoluer en doubles positives CD4+/CD8+ (et CD3+) et au niveau de cette étape, on aura des sélections qui vont intervenir et éliminer 95% des cellules. Le reste va devenir simple positive : soit CD4+/(CD3+)/CD8- soit CD8+/(CD3+)/CD4-. Elles pourront ensuite sortir du thymus et aller vers la périphérie. Les doubles négatifs peuvent également donner des lymphocytes T qui sont des delta/gamma. 1) Progéniteurs CD3-, CD4-, CD8- (double négatifs : CD4 / CD8) et gènes non réarrangés. 2) Ly T α/β : évolution vers des doubles positifs CD4 + et CD8 +. Parmi les doubles positifs, 95 % vont mourir par apoptose. 3) En fin de la différenciation elles sont simples positives : CD4+ OU CD8+ Des marqueurs de surface permettent de reconnaitre les Ly T et de différencier leur stade de différenciation : CD2 : marqueur précoce, présent sur les cellules qui sont à la limite de la maturation C- Kit (récepteur du SCF « stem cell factor ») est un marqueur précoce des T immatures comme CD44 CD3 est spécifique aux Ly T CD4 OU CD8 marque la maturité des Ly Pour revenir maintenant sur la morphologie et comment se passe la maturation au niveau du thymus : on va avoir des cellules immatures qui vont rentrer dans le thymus par la circulation, ces thymocytes immatures vont migrer de la circulation vers la région corticale (doubles négatifs) puis vers la région médullaire et au cours de cette migration, ils vont devenir doubles positifs et on va avoir des phénomènes de sélection qui auront lieu dans la médulla pour donner in fine des cellules matures simples positives qui vont repasser dans la circulation et éventuellement se diriger vers les organes lymphoïdes secondaires. La maturation des thymocytes (lymphocytes immatures) en Ly T CD4 ou CD8 va dépendre de la classe de CMH exprimée par les cellules épithéliales thymiques. Expérience : Bleu : expression de CMH II par les cellules épithéliales thymiques dans le cortex Orange : expression de CMH II par les cellules épithéliales médulaires Jaune : expression de CMH II par les cellules dérivées de la moelle osseuse Thymocytes : CD4 bleue et CD8 rouge Cette expérience conforte l’idée précédente. En effet, si des souris expriment correctement les CMH de classe I et II, on aura une maturation des thymocytes respectivement en lymphocytes CD8 et lymphocytes CD4 (expérience 1). Dans la deuxième expérience, les souris n’expriment pas le CMH de classe II, donc seuls les lymphocytes CD8 sont produits. La troisième expérience montre le rôle capital de cellules épithéliales thymiques du cortex : en effet, lorsqu’elles sont les seules capables d’exprimer du CMH II, il y a production de lymphocytes CD4 (en plus des CD8), alors que l’expression du CMH II par les cellules épithéliales médullaires seulement n’entraîne pas la production de lymphocytes CD4 (cas de l’expérience 4). A retenir : Les cellules épithéliales thymiques exprimant un CMH de classe vont induire la maturation des lymphocytes T double positif (CD4+ et CD8+) en lymphocytes T CD8+. De même, si les cellules épithéliales thymiques exprimant un CMH de classe II vont induire la maturation des lymphocytes T double positif (CD4+ et CD8+) en lymphocytes T CD4+. Les lymphocytes T subissent également des réarrangements, qui sont proches de ceux des Ly B : toujours en deux phases avec les RAG. Ils se réalisent d’abord sur la chaine lourde β (VJ puis VDJ) puis sur la chaine légère α (VJ), sur les gènes codant pour les récepteurs des cellules T (TCR), permettant leur bon fonctionnement. C. Sélection positive La première sélection qui s'opère est la positive : reconnaissance du CMH Rappel : Pour que le lymphocyte T soit activé, son TCR doit reconnaître à la fois l’antigène présenté par la CPA (cellule présentatrice de l’antigène) et le CMH du soi (présent à la surface du CPA). Dans l’expérience ci-dessus, on a des souris F1 qui sont hétérozygotes pour leur CMH (croisement entre les souris a et b) : elles sont donc CMHab. - On greffe sa moelle osseuse (CMHab) sur des souris CMHa préalablement irradiées (donc qui n’ont plus de moelle osseuse). De ce fait, ces souris vont maintenant produire des CPA de type CMHab. Or, leurs lymphocytes T sont programmés pour ne reconnaître que le CMHa comme étant du soi. L’activation des lymphocytes T ne se fera donc qu’avec les CMHa, donc on aura une réponse de type CMHa. - De même, lorsqu’on greffe de la moelle CMHab chez des souris CMHb irradiées, on aura une réponse de type CMHb. Ces 2 expériences sont reprises dans les 2 premières lignes du tableau ci-dessous. Toutes ces expériences ont pour but de démontrer le rôle de l’environnement dans la restriction des lymphocytes T. C’est l’environnement dans lequel se trouvent les lymphocytes T qui va déterminer leur restriction ! La restriction ça va être qu’ils pourront être activés qu’en fonction du CMH du soi. Ce dernier va être déterminé par la souris dans laquelle va être transférée la moelle. Qu’est-ce que ça veut dire ça… ? Ca veut dire que les cellules qui vont intervenir dans la sélection positive sont les cellules qui sont présentes dans l’animal et pas les cellules de la moelle ! Les cellules qui vont être très importantes pour la sélection positive, ce sont les cellules épithéliales du thymus. Ce qui va permettre la reconnaissance du CMH du soi, ce sont les cellules qui sont présentes dans le thymus de ces animaux. On rappelle également que la reconnaissance par le lymphocyte T du CMH passe par la préalable libération de la cavité du CMH pour l’accueil des peptides, via la chaine HLA-DM clivant le fragment CLIP. Ce schéma nous informe qu’il existe une mutation du HLA-DM qui entraîne une persistance du clip sur le CMH II à la surface des cellules. Cela a pour conséquence une stimulation impossible des lymphocytes T immatures pour leur maturation en lymphocyte CD4. D. Sélection négative Le prof s’arrête là et indique qu’il expliquera la sélection négative au prochain cours. Je prends la liberté d’introduire ici deux notions qu’il a mentionné avant d’expliquer en détail la sélection négative et qui à mon avis s’incorpore mieux après en avoir parlé. En gros : La sélection négative consiste en la reconnaissance d’antigène du soi. En périphérie, lorsqu’un lymphocyte inactivé rencontre un antigène il va s’activer via deux signaux : le CMH du soi + l’antigène ET un co-signal de cellule présentatrice de l’antigène lui indiquant que l’antigène est du non-soi Dans le thymus, lorsqu’un lymphocyte immature rencontre un antigène, le co-signal de la CPA étant absent elle ne va pas pouvoir le reconnaître comme du non-soi (donc le reconnaît par défaut comme du soi) et va entrer en apoptose.