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P
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J
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DUPONT
ET
COLL
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sur le bras court du chromosome 6. Leur polymorphisme est tel qu’il est extrê-
mement rare que 2 individus non apparentés possèdent les mêmes formes allé-
liques de ces molécules HLA. L’incompatibilité HLA représente donc une barrière
significative pour le succès d’une transplantation.
Les molécules HLA sont divisées en 2 classes, de structure similaire mais non
identique, de distribution tissulaire et de fonction différentes. Les antigènes HLA
de classe I sont largement exprimés sur pratiquement toutes les cellules nucléées.
Ces molécules présentent des peptides antigéniques générés par le clivage protéo-
lytique de protéines intracellulaires. Les complexes HLA-I/peptide sont reconnus
par les lymphocytes T cytotoxiques CD8
+
qui sont responsables de la destruction
des cellules cibles qui expriment ces peptides antigéniques. Leur rôle principal est
probablement la présentation des épitopes viraux. Les molécules HLA de classe
II ont une expression plus restreinte, puisqu’elles ne sont retrouvées que sur les
cellules présentatrices de l’antigène (CPA) et les lymphocytes B. Elles présentent
aux lymphocytes T auxiliaires CD4
+
des peptides d’origine exogène internalisés
dans la cellule.
Antigènes mineurs d’histocompatibilité
Même si le rôle des antigènes du complexe majeur d’histocompatibilité est
primordial, le rejet peut néanmoins survenir après une transplantation entre deux
individus CMH-identiques. Ceci est dû à la reconnaissance par les lymphocytes T
d’antigènes mineurs d’histocompatibilité. Les molécules du complexe majeur
d’histocompatibilité constituent les éléments physiologiques de présentation de
peptides antigéniques aux lymphocytes T. Les antigènes mineurs, quant à eux, ne
provoquent une réponse que lorsqu’ils sont présentés en tant que peptides allo-
géniques associés aux molécules du complexe majeur d’histocompatibilité. Les
antigènes mineurs sont des protéines polymorphes à partir desquelles des peptides
alléliques peuvent être générés. Un exemple simple est l’antigène H-Y, présent
chez les individus mâles et absent chez les individus femelles. En général, les anti-
gènes mineurs d’histocompatibilité sont beaucoup moins polymorphes que les
antigènes majeurs et provoquent une réponse immune moindre. Dans la mesure
où la plupart des travaux concernant la reconnaissance allogénique se sont inté-
ressés aux différences dans le complexe majeur d’histocompatibilité, nous n’évo-
querons plus les antigènes mineurs.
Deux voies de reconnaissance allogénique :
la voie directe et la voie indirecte
Les lymphocytes T alloréactifs rencontrent les antigènes étrangers dans les gan-
glions et la rate. Les molécules du complexe majeur d’histocompatibilité peuvent
être reconnues par les lymphocytes T grâce à 2 voies qui peuvent coexister : la
voie directe et la voie indirecte (fig. 1a, b). Ces voies sont définies par l’origine
des cellules présentant l’antigène, donneur ou receveur. En cas de reconnaissance
directe, les CPA du donneur présentent les complexes peptide + molécules du
complexe majeur d’histocompatibilité du donneur aux lymphocytes T alloréactifs
du receveur. En revanche, en cas de reconnaissance indirecte, ce sont les CPA du
receveur qui internalisent les molécules du complexe majeur d’histocompatibilité