- La tertiairisation des économies avancées n’est pourtant pas synonyme
d’épuisement de l’innovation, de productivité stagnante et de fin de la
croissance. Mais de fin de la croissance économique directement mesurable,
sans doute au sens de croissance directement imputable à un secteur d’activité
donnée ( enseignement des débats autour du paradoxe de Solow) Les effets sur
la productivité ont lieu par ailleurs à long terme, encore aujourd’hui comme le
souligne Jean Gadrey dans l’économie des services .
- La sous- productivité du tertiaire est aussi liée à des problèmes de mesure. Les
complémentarités s’affirment à tous les niveaux. Dans la phase actuelle,
l’importance croissante des activités de services pour lesquelles la productivité
est impossible à mesurer directement ne signifie pas que l’on doive renoncer à
toute mesure globale de la productivité de l’économie dans son ensemble. La
croissance des biens matériels peut être tenue pour représentative de la
contribution productive de toutes les branches de l’économie, y compris les
services. Le développement des services dépend de l’industrie et la tertiarisation
apparaît de plus en plus comme une nouvelle articulation entre les secteurs
d’activité. Cf. aussi la thèse de la désindustrialisation à relativiser (relire
l’article de l’école des Mines distribué en cours)
B. Tertiarisation et fracture sociale
1. « Les désordres du travail » des sociétés tertiarisées
- Plusieurs économistes ont signalé dans leur travaux l’instabilité et
l’hétérogénéité des emplois de services. L’instabilité s’explique par la fragilité
des statistiques qui dépendent des comportements d’externalisation des
entreprises, par nature fluctuants.
- L’hétérogénéité est liée, quant à elle, à la nature des services. Philippe
Azkenasy – Les désordres du travail, 2004- démontre que certains emplois de
services, sont soumis à de nouvelles normes de productivité dans le cadre des
nouvelles formes d’organisation du travail (NFOT). Le rythme de travail se
trouve standardisé par des délais à respecter ou par des procédures formalisées
de réalisation des tâches. cf. cours. « Le stress devient le mode de régulation de
la société post-fordiste » écrit Daniel Cohen et ce que l’on découvre, c’est « non
pas la fin du travail mais le travail sans fin , parfois jusqu’à l’épuisement
psychique ». Cette évolution est possible en raison de la fragilité des
populations concernés – jeunes sans qualification, femmes – sans tradition
syndicale et sans possibilités d’action collective.
2. Tertiarisation et dualisme social
- Daniel Cohen dans son ouvrage – Richesse du Monde, pauvreté des nations-
rappelle les analyses de Robert Reich qui montre que les sociétés post-
industrielles oppose de plus en plus les « manipulateurs de symboles »
(professions intellectuelles au travail valorisé dans une « économie de la
connaissance ») et à l’autre extrémité de l’échelle sociale, les « travailleurs