Dépression
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les collectivités canadiennes(2), la prévalence de la dépression au cours de la vie au
Canada est de 12,2 %. Dans le cadre de cette enquête, la prévalence au cours de la
vie n’était pas liée au niveau de scolarité, mais elle était liée à la présence de troubles
médicaux chroniques, tels que la maladie du cœur, l’arthrite, le diabète et l’accident
vasculaire cérébral, ainsi qu’au chômage et au manque de revenu. La prévalence
la plus faible se trouvait chez les personnes mariées. La plupart des personnes
atteintes de dépression ont entre 25 et 64 ans. Chez les personnes d’un certain âge,
la dépression est souvent accompagnée de troubles médicaux chroniques. On croit
que plus les gens sont sensibilisés à la dépression, plus ils sont susceptibles d’obtenir
de l’aide professionnelle. Les taux déclarés sont donc plus élevés dans les pays
développés. La question devra être davantage étudiée.
La dépression est un problème relativement courant en milieu de travail. Comme
environ 10 millions de Canadiens et Canadiennes ont un emploi, on estime que
les problèmes de santé mentale entraînent chaque année au Canada une perte
approximative de 35 millions de jours de travail(3). Les troubles dépressifs et anxieux
entraînent plus d’absences du travail que tout autre trouble médical. Des études
ont démontré que certains facteurs liés au travail contribuent probablement au
déclenchement ou à la persistance de la dépression, ou aux deux. Parmi ces facteurs,
mentionnons le moral bas, les exigences jugées déraisonnables, la perte de mainmise
sur le milieu de travail et les critiques perçues. Si toutes les personnes exposées à de
tels facteurs de stress au travail ne deviennent pas dépressives, c’est probablement
parce que certaines y sont plus vulnérables en raison de leur disposition génétique,
de leur personnalité ou de leurs expériences de vie. Même si on dépense des millions
de dollars au Canada pour traiter les troubles dépressifs, de nombreuses personnes
atteintes de dépression ne reçoivent pas les soins voulus faute de services sufsants,
de diagnostic ou de motivation à obtenir de l’aide. Le manque d’accès aux services
psychiatriques peut faire obstacle au traitement, mais on sait que la dépression peut
être traitée efcacement par les médecins de famille en milieu de soins primaires(4).
Comorbidité
On parle de comorbidité quand au moins deux troubles cliniques sont présents. La
dépression est un trouble clinique qui peut survenir en même temps que des troubles
anxieux, l’abus d’alcool ou d’autres drogues, les maladies physiques, l’état de stress
post-traumatique et la douleur chronique. D’autres maladies moins bien établies,
c’est-à-dire pour lesquelles on n’a pas de solides données cliniques, peuvent aussi
survenir en même temps que la dépression, soit le syndrome de fatigue chronique,
la bromyalgie, les troubles de la personnalité limite et les démences. On parle de
pseudo-démence quand un patient dépressif présente des symptômes de démence.
Une évaluation poussée et des tests cognitifs peuvent permettre de clarier le
diagnostic.