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Le cerveau doit apprendre et assimiler les nouvelles sensations auditives acquises
par l’implant. Les bruits (et plus tard les sons vocaux - isolés et composés - les
mots, de simples phrases, le langage) doivent être perçus, interprétés, reconnus
puis localisés. Ceci a lieu avec le soutien du / de la logopédiste ou du / de l’audio
pédagogue. L’enfant apprend : « J’entends quelques choses, j’entends quelques
choses d’autre et ce que j’entends a une signification bien précise. » Donc que
les bruits ont une cause et engendrent un effet!
En logopédie ou audio pédagogie l’enfant est donc accompagné et soutenu:
- dans son développement auditif le plus optimal, dans le développement
de son langage oral ainsi que dans ses compétences communicatives,
- ceci dans un contexte global de situations de jeux et communicatives
correspondants à son âge et à son quotidien.
- dans son développement général et la planification de l’encadrement
individuel.
Pour ce but une collaboration étroite entre l’entourage de l’enfant, les parents,
l’école, les thérapeutes, les médecins et techniciens ainsi qu’un soutien de l’état
d’âme et du développement de l’identité de l’enfant sont visés.
L’école cantonale pour enfants sourds (ECES) à Lausanne propose différents ty-
pes de prestations à partir de la petite enfance visant à favoriser l’inclusion des
élèves en situation de handicap au sein de l’école régulière. Dans le cadre de son
Centre de compétence pour la surdité, elle bénéficie de trois secteur de la petite
enfance (0-4 ans), le secteur scolaire (4-8 ans) et le secteur socio-éducatif (2-20
ans).
L’Institut St-Joseph Le Guintzet/Fribourg fonctionne comme centre de
compétences en surdité et offre de nombreuses prestations aux enfants sourds
et leurs familles : suivi thérapeutique préscolaire, classes spécialisées (enfantine/
primaire/secondaire) avec thérapies intégrées, centre d’accueil (internat) bilin-
gue (français/LSF), soutien pédagogique et thérapeutique aux enfants sourds
scolarisés dans les classes ordinaires.
Le centre IC de Berne collabore aussi avec les logopédistes travaillant en cabi-
nets privés, le Audiopädagogischer Dienst (APD) des Pädagogischen Zentrums
für Hören und Sprache Münchenbuchsee HSM ainsi qu’avec la Sprachheilschule
Wabern.
Accompagnement pédagogique-thérapeutique
après l’implantation cochléaire chez l’enfant
C’est à l’âge de 5 ans que nous avons découvert ma surdité
et afin de m’aider à poursuivre ma scolarité de façon correc-
te, une décision a été prise de m’appareiller avec des appa-
reils auditifs traditionnels. Grâce au soutien sans failles de
ma famille, j’ai donc poursuivi mon chemin d’enfant et
d’adolescente en m’aidant entre autre des progrès toujours
appréciables de la technologie et de l’aide du corps enseig-
nant. Il m’était par conséquent toujours très pénible de me
trouver confrontée dans des groupes de plus de 4 personnes
ou dans des endroits bruyants, car il est nécessaire d’être
toujours très concentré et attentif aux personnes qui parlent, ce que j’arrivais à fai-
re grâce entre autre à la lecture labiale qui a été pour moi une très grande aide.
Bien sûr cette aide n’était pas toujours possible, par exemple dans des endroits
sombres, avec des personnes n’articulant pas assez bien, ayant moustaches ou
barbes ou simplement au téléphone, le grand problème des personnes malenten-
dantes. Malgré ces difficultés, mes appareils auditifs ainsi qu’une volonté de réus-
sir m’ont permis de terminer mes études gymnasiales et de poursuivre dans la voie
d’employée de commerce. C’est seulement après la naissance de mes 2 enfants,
âgés aujourd’hui de 16 et 18 ans, que j’ai pris la décision de tenter l’implant coch-
léaire (IC). Je rencontrais des problèmes de plus en plus nombreux et cela a été le
déclencheur pour moi en 2004 de me faire implanter de l’oreille droite. Les résul-
tats ont été au-dessus de mes espérances, les détails, les nouveaux bruits inconnus
jusqu’alors, le chant des oiseaux dans les arbres, de pouvoir entendre les gens sans
pour autant les regarder en face, d’entendre bien au téléphone, d’écouter la radio
et de comprendre ce qui se dit, tout cela fait partie de ma vie à présent. Un vrai ca-
deau, une vraie découverte et une renaissance. J’ai d’abords trouvé que le com-
promis d’avoir un IC d’un côté et l’autre un appareil auditif cela était bien, mais au
fur et à mesure que le temps passait, l’appareil auditif ne m’apportait plus rien et
c’est pourquoi la décision de faire la seconde oreille est venue 4 ans plus tard. Au-
jourd’hui, j’ai fait le deuil de ma personne avec mes appareils auditifs et la lecture
labiale pour laisser place à une nouvelle personne, plus sûre d’elle, n’ayant plus be-
soin de faire semblant d’avoir « compris », mais qui entend bel et bien comme «
presque » tout le monde !!!
Béatrice Pozzo
Témoignage d’une adulte
ayant des implants cochléaires
Plusieurs programmes thérapeutiques sont à disposition pour les patient(e)s
adultes portant un implant cochléaire. Vous pouvez obtenir de plus amples
informations au secrétariat de notre centre IC ou bien auprès des associa-
tions pour les patients (voir page 10).