Effets négatifs sur la sexualité des traitements

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Progrès en urologie (2015) 25, 115—127
Disponible en ligne sur
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REVUE DE LA LITTÉRATURE
Effets négatifs sur la sexualité
des traitements médicamenteux des
symptômes du bas appareil urinaire liés
a l’hypertrophie bénigne de la prostate
Negative effects on sexual function of medications for the treatment of lower
urinary tract symptoms related to benign prostatic hyperplasia
A. Descazeaud a,∗, A. de La Taille b, F. Giuliano c,
F. Desgrandchamps d, G. Doridot e
a
Service de chirurgie urologique, CHU de Limoges, 87042 Limoges cedex, France
Service d’urologie, faculté de médecine de Créteil, groupe hospitalier Henri-Mondor,
94000 Créteil, France
c
Service de médecine physique et de réadaptation, faculté des sciences de la santé,
université de Versailles Saint-Quentin en Yvelines, hôpital Raymond-Poincaré, 92380 Garches,
France
d
Service d’urologie et de transplantation, hôpital Saint-Louis, université Paris 7, institut des
maladies émergentes et des thérapies innovantes (iMETI), 75010 Paris, France
e
24, boulevard Vital-Bouhot, 92521 Neuilly-Sur-Seine cedex, France
b
Reçu le 21 juillet 2014 ; accepté le 18 décembre 2014
Disponible sur Internet le 17 janvier 2015
MOTS CLÉS
Symptômes du bas
appareil urinaire ;
Hypertrophie bénigne
de la prostate ;
Alpha-bloquants ;
∗
Résumé
But. — L’objectif de cette revue était de discuter les effets négatifs sur la sexualité des médicaments des symptômes du bas appareil urinaire liés à l’hypertrophie bénigne de la prostate
(SBAU-HBP).
Matériel. — Une revue non systématique de la littérature a été réalisée. Elle englobait les
études randomisées des sept médicaments concernés et les résumés des caractéristiques de
ces produits. Ce travail n’a pas pour objectif de comparer les différents médicaments.
Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (A. Descazeaud).
http://dx.doi.org/10.1016/j.purol.2014.12.003
1166-7087/© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
116
A. Descazeaud et al.
Inhibiteurs de la
5-alpha-reductase ;
Inhibiteurs de la
PDE5 ;
Tadalafil ;
Dysfonction érectile ;
Troubles de
l’éjaculation
Résultats. — Seules les fréquences maximales rapportées sont présentées dans ce résumé. Avec
l’alfuzosine LP, elles étaient de 2,8 % vs 1,3 % avec le placebo pour la dysfonction érectile (DE)
et de 1 % vs 0 % pour les troubles de l’éjaculation (TEj). Avec la doxazosine, l’incidence était
de 5,8 % vs 3,3 % pour la DE, 3,6 % vs 1,9 % pour la baisse de la libido (BL) et 0,4 % vs 1,4 % pour
les TEj. L’incidence des TEj avec la tamsulosine était de 11 % vs < 1 % pour le placebo, et pour
la silodosine, elle était de 28,1 % vs 1,1 %. Avec le finastéride sur 12 mois, la fréquence la plus
élevée était de 9 % vs 5 % pour la DE, 4,4 % vs 1,5 % pour les TEj et 6,4 % vs 3,4 % pour la BL.
À 24 mois, pour le dutastéride, les fréquences étaient 7,3 % vs 4,0 % pour la DE, 2,2 % vs 0,8 %
pour les TEj et 4,2 % vs 2,1 % pour la BL. Aucun effet négatif sur l’éjaculation ou la libido n’a
été rapporté pour le tadalafil, inhibiteur de la PDE5 et la toltérodine, anticholinergique. Pour
les extraits de plantes, aucun effet indésirable (EI) sexuel n’a été rapporté parmi les EI les plus
fréquents.
Conclusion. — Les médicaments des SBAU-HBP peuvent altérer l’érection, l’éjaculation et la
libido. Une meilleure connaissance des effets indésirables de chaque médicament pourrait
mieux orienter les médecins dans la prise en charge des hommes ayant des SBAU-HBP.
© 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
KEYWORDS
Summary
Purpose. — The aim of this review is to discuss the negative effects on sexual function of medications for lower urinary tract symptoms secondary to benign prostatic hyperplasia (LUTS-BPH).
Methods. — An international non-systematic literature review was performed. It included randomized trials of seven drugs of interest and the summaries of the characteristics of these
products. This work did not aim comparison between the drugs.
Results. — Only maximal reported frequencies are presented in this abstract. With prolongedrelease alfuzosin, they were 2.8% vs. 1.3% for erectile dysfunction, compared to placebo and 1%
vs. 0% for ejaculatory dysfunction. With doxazosin, the incidence was 5.8% vs. 3.3% for erectile
dysfunction, 3.6% vs. 1.9% for reduced libido and 0.4% vs. 1.4% for ejaculatory disorders. The
incidence of ejaculatory disorders with tamsulosin, was 11% vs. <1% with the placebo and with
silodosin, it was 28.1% vs. 1.1%. With finasteride, at 12 months, the highest frequency was 9%
vs. 5% for erectile dysfunction, 4.4% vs. 1.5% for ejaculatory disorders and 6.4% vs. 3.4% for
reduced libido. At 24 months, for dutatsteride, frequencies were 7.3% vs. 4.0% for erectile
dysfunction, 2.2% vs. 0.8% for ejaculatory disorders and 4.2% vs. 2.1% for reduced libido. For
tadalafil, a phosphodiesterase-5 inhibitor, and tolerodine, an anticholinergic drug, no negative
effect on ejaculation or libido has been reported. For plant extracts, no sexual adverse effects
(AEs) were reported among the most common AEs.
Conclusion. — The medications for LUTS-BPH may alter erection, ejaculation or libido. A greater
knowledge of the adverse effects of each of these drugs could guide physicians in the clinical
management of men with BPH-LUTS.
© 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Lower urinary tract
symptoms;
Benign prostatic
hyperplasia;
5-alpha-reductase
inhibitors;
Alpha-blockers;
PDE5 inhibitors;
Tadalafil;
Erectile dysfunction;
Ejaculatory
dysfunction
Introduction
Les symptômes du bas appareil urinaire (SBAU) reflètent une
perturbation de la production d’urine, de son stockage dans
la vessie ou de son évacuation via l’urètre et le méat. Ils se
divisent en symptômes de la phase de remplissage (augmentation de la fréquence des mictions avec ou sans urgenturie),
symptômes de la phase mictionnelle (gène à l’évacuation
de l’urine) et symptômes de la phase post-mictionnelle
(sensation de vidange incomplète et gouttes retardataires)
[1].
L’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) représente
l’étiologie la plus fréquente des SBAU.
La sexualité masculine est segmentée en libido (désir),
érection, éjaculation et orgasme. Diverses études épidémiologiques ont montré la coexistence de SBAU-HBP
et de dysfonction sexuelle chez l’homme vieillissant [2].
L’enquête MSAM-7 a mis en évidence un lien fort entre les
troubles sexuels, l’âge et la sévérité des SBAU [3]. Chez
ces patients, les troubles de l’éjaculation sont aussi fréquents que la dysfonction érectile [3—5]. Le fondement
de la relation entre dysfonction érectile et SBAU n’est pas
encore élucidé mais ce lien serait dû à des mécanismes
physiopathologiques communs, mis en évidence par des
études précliniques. Ces mécanismes passeraient par des
dérèglements de la voie NO-cGMP, de la voie Rho-kinase
Effets négatifs des médicaments de l’HBP sur la sexualité
et du système nerveux autonome. Toutes ces anomalies
auraient comme point de départ une athérosclérose pelvienne [2].
De plus, il est admis depuis des décennies que certains
traitements chirurgicaux ou pharmacologiques de l’HBP
peuvent avoir un impact négatif sur la sexualité [6,7].
Un médicament de la classe des inhibiteurs de la
phosphodiestérase-5, indiqué par ailleurs dans le traitement
de la dysfonction érectile, a été récemment introduit dans
l’arsenal thérapeutique de l’HBP [1].
Cette revue discute les effets négatifs sur la sexualité des traitements pharmacologiques des SBAU-HBP en se
basant sur les données des études cliniques randomisées
publiées. Les classes thérapeutiques et molécules considérées dans cette revue sont les alpha-bloquants alfuzosine,
doxazosine, tamsulosine et silodosine, les inhibiteurs de la
5-alpha-réductase finastéride et dutastéride, l’inhibiteur de
la phosphodiestérase-5 tadalafil, l’anticholinergique toltérodine, et les extraits de plante Serenoa repens et Pygeum
africanum.
Méthodologie
Une recherche non systématique de la littérature internationale a été réalisée en septembre 2013 à partir de la base
de données Medline (National Library of Medicine, ÉtatsUnis) (Fig. 1). Les études cliniques randomisées, rapportant
les résultats de médicaments approuvés par les autorités
de santé ou recommandés par les sociétés savantes dans
la prise en charge des SBAU associés à une HBP, publiées
ces 23 dernières années (1991 à 2013), ont été sélectionnées
selon les avis des auteurs. Les informations sur les événements indésirables sexuels ont été extraites et présentées
selon leur pertinence du point de vue des auteurs. Les mots
clés en anglais utilisés pour la recherche principale étaient :
alfuzosin, doxazosin, tamsulosin, silodosine, toltérodine,
finasteride, dutasteride, tadalafil, Serenoa repens, Pygeum
africanum, benign prostatic hyperplasia, sexual dysfunction, erectile dysfunction, ejaculatory dysfunction.
Au total, 34 études ou analyses groupées ont été retenues, 9 portant sur l’alfuzosine, 5 sur la tamsulosine, 11 sur
le finastéride, 4 sur le tadalafil, 4 sur la doxazosine, 4 sur
le dutastéride, 3 sur la silodosine et 1 sur la toltérodine.
Huit études ou analyses groupées ont été exclues : 1 portant
sur l’alfuzosine (< 12 semaines), 1 sur la doxazosine (analyse groupée d’études à méthodologie différente), 1 sur
la tamsulosine (analyse groupée d’études à méthodologie
différente), 2 sur le finastéride (1 avec des résultats sur
un sous-groupe, 1 analyse groupée d’études à méthodologie peu précise), 1 sur le dutastéride (patients autorisés
à prendre la tamsulosine) et 2 sur le tadalafil (1 étude
d’escalade de dose et 1 étude urodynamique).
Pour Serenoa repens et Pygeum africanum, seules les
méta-analyses les plus récentes de la Cochrane Database
of Systematic Reviews ont été consultées.
De plus le résumé des caractéristiques du produit (RCP)
[8] de chaque médicament a été récupéré du répertoire
des médicaments de l’agence nationale de sécurité du
médicament et des produits de santé (ANSM) ou de l’agence
européenne des médicaments (EMA).
117
Compte tenu de la méthodologie adoptée, ce travail ne
permet de comparaison entre les différentes molécules.
Présentation de la littérature
Les alpha-bloquants
L’alfuzosine a obtenu son autorisation de mise sur le marché
(AMM) le 12 novembre 1987. Plusieurs formulations ont été
développées. L’alfuzosine à libération prolongée est recommandée à la posologie de 10 mg en une prise quotidienne.
Avec l’alfuzosine standard (2,5 mg), 3 prises par jour
[9—11] et l’alfuzosine à libération soutenue (5 mg), 2 prises
par jour [12], la fréquence des troubles sexuels était similaire à celle rapportée avec le placebo. Dans les études
évaluant l’alfuzosine à libération prolongée (10 mg) en une
prise quotidienne pendant 3 mois [11,13,14], la fréquence
de la dysfonction érectile variait de 0 % à 2,8 % vs 0 à 1,1 %
avec le placebo et celle des troubles de l’éjaculation de
0 à 1 % vs 0 %. L’analyse groupée de ces 3 études [15] trouvait une fréquence de 1,5 % (vs 0,6 %) pour la dysfonction
érectile et de 0,6 % pour les troubles de l’éjaculation. Dans
une étude menée sur 2 ans chez 1522 patients, la dysfonction
érectile a été rapportée chez 1,8 % et 2 % des patients traités
par l’alfuzosine et le placebo respectivement. Les troubles
de l’éjaculation n’ont été rapportés qu’avec l’alfuzosine
et étaient de 0,4 % [16] (Tableau 1). Dans le RCP, seul le
priapisme avec une fréquence indéterminée est mentionné
dans les affections des organes de reproduction et du sein
(Tableau 2 : RCP de l’alfuzosine).
La doxazosine a obtenu son AMM le 3 août 1999. La posologie recommandée est de 4 à 8 mg en une prise quotidienne.
Aucun EI sexuel n’a été rapporté dans les premières
études avec la doxazosine à libération prolongée [17,18].
Dans les études menées sur 1 et 5 ans comparant la
doxazosine et un inhibiteur de la 5-alpha-réductase en
monothérapie et en association [19,20], les fréquences de la
dysfonction érectile, de la baisse de la libido et des troubles
de l’éjaculation avec la doxazosine étaient similaires à
celles sous placebo (Tableau 1). Dans le RCP de la doxazosine, la dysfonction érectile est rapportée comme peu
fréquente, le priapisme comme très rare et l’éjaculation
rétrograde avec une fréquence inconnue (Tableau 2 : RCP
de la doxazosine).
La tamsulosine a obtenu son AMM le 20 décembre1995.
La posologie recommandée est de 0,4 mg en une prise quotidienne.
Dans les études randomisées de la tamsulosine,
l’incidence des troubles de l’éjaculation était significativement plus élevée par comparaison au placebo aussi bien
dans les études de courte durée [21,22] qu’au cours d’une
extension à 1 an [23]. Les troubles de l’éjaculation ont été
décrits comme éjaculation rétrograde, réduction de volume
de l’éjaculât ou anéjaculation. L’incidence des troubles de
l’éjaculation variait de 6 % à 11 % vs < 1 % dans le groupe
placebo [21—23].
Dans l’étude CombAT comparant la tamsulosine, le
dutastéride et leur association, à 2 ans, l’éjaculation rétrograde a été rapportée chez 1,1 % des patients traités par
tamsulosine, l’anéjaculation chez 0,8 % et une diminution
de volume d’éjaculât chez 0,8 % [24]. D’autre part, la
A. Descazeaud et al.
Idenficaon
118
Publicaons repérées
dans la base de données* (Medline)
(n = 351)
Publicaons repérées dans d’autres
sources (n = 0)
Sélecon
Publicaons après retrait des doublons
(n = 310)
Publicaons séleconnées
(n = 310)
Eligibilité
Arcles complets évalués
(n = 60)
Inclusion
Études incluses
(n = 34)
Publicaons exclues
(n = 250)
Arcles complets exclus pour les raisons
suivantes (n = 26):
- Durée du traitement < 12 semaines (3)
- Dose administrée < dose approuvée (1)
- Analyse groupée d’études à méthodologie
différente ou manquant de précision (3)
- Analyse rétrospecve (1)
- Résultats inclus dans d’autres arcles (3)
- Paents autorisés à prendre un produit à
même visée thérapeuque (1)
- Résultats de tolérance non rapportés (4)
- Extension sans bras placebo (4)
- Dose de traitement modifiée (1)
- Résultats de sous-groupe (1)
- Absence de bras placebo (4)
La sélection des articles était à la discrétion des auteurs.
*La recherche bibliographique n’a pas été réalisée pour les extraits de plante. Pour cette classe, deux metaanalyses ont été utilisées, une pour serenoa repens et une pour pygeum africanum
Figure 1.
Diagramme PRISMA.
dysfonction érectile, la diminution de la libido et la perte
de la libido ont été rapportées chez 3,8 %, 1,7 % et 0,9 %
respectivement. À 4 ans, les fréquences étaient de 1 % pour
l’éjaculation rétrograde et < 1 % pour l’anéjaculation et la
diminution de volume d’éjaculât Avec ce recul, la dysfonction érectile a été rapportée chez 5 % des patients, la baisse
et la perte de la libido chez respectivement 2 % et 1 % des
patients [25] (Tableau 1).
Dans une étude portant sur 48 volontaires sains, 90 %
des sujets ayant reçu la tamsulosine 0,4 mg, 2 fois par jour
pendant 5 jours ont eu une diminution d’au moins 20 % du
volume d’éjaculât et 35 % une anéjaculation [26].
Dans le RCP de la tamsulosine, l’éjaculation anormale est
rapportée comme peu fréquente et le priapisme est considéré comme très rare (Tableau 2 : RCP de la tamsulosine).
La silodosine a obtenu son AMM le 29 janvier 2010.
La posologie recommandée est de 8 mg en une seule
prise quotidienne.
Dans les études randomisées, l’incidence des troubles
de l’éjaculation (éjaculation rétrograde, émission réduite
ou nulle de sperme) était significativement plus fréquente avec la silodosine qu’avec le placebo : 22,3 %
vs 0 % ; 28,1 % vs 0,9 % et 14,2 % vs 1,1 % [27—29]
(Tableau 1).
Résumé des effets indésirables sexuels dans les études cliniques randomisées contrôlées.
Référence étude
Posologie
Durée du
traitement
Effets indésirables (% patients)
Effectif
Érection
Alpha-bloquants
Alfuzosine
Jardin [9]
Éjaculation
Libido
Dysfonction sexuelle
T
P
T
P
T
P
T
P
T
P
Std 2,5 mg,
3 fois/j
Std 2,5 mg,
3 fois/j
5 mg LP,
2 fois/j
5 mg LP,
2 fois/j
Std 2,5 mg,
3 fois/j
10 mg LP,
1 fois/j
10 mg LP,
1 fois/j
10 mg LP,
1 fois/j
10 mg LP,
1 fois/j
10 mg LP,
1 fois/j
6 mois
251
267
<1
2,3
—
—
—
—
—
—
12 semaines
104
101
—
—
—
—
—
—
—
—
6 mois
358
—
2,2
—
0
—
0,6
—
12 semaines
194
196
—
—
—
—
—
—
—
—
3 mois
149143
154
0,7
0
1,3
—
—
—
—
—
—
3 mois
176
175
2,8
1,1
<1
0
—
—
—
—
12 semaines
154
154
1
0
1
0
—
—
—
—
12 semaines
473
482
1,5
0,6
0,6
0
—
—
—
—
2 ans
759
763
2
1,8
0,4
0
—
—
—
—
13 semaines
322317
156
—
—
—
—
—
—
—
—
13 semaines
651666
156
—
—
—
—
—
—
52 semaines
275
269
—
—
5,8
—
Kirby [18]
Std 1—8 mg/j
4—8 mg LP/j
Std 1—8 mg/j
4—8 mg LP/j
Std 1—8 mg/j
3,3
0,4
1,5
3,6
1,9
—
—
McConnell [20]
Std 1—8 mg/j
5 ans
756
737
3,6e
3,3e
1,1e
0,8e
1,6e
1,4e
—
—
Tamsulosine
Narayan [21]
0,4 mg/j
13 semaines
248
239
—
—
11
<1
—
—
—
—
Lepor [22]
0,4 mg/j
13 semaines
254
254
—
—
6
0
—
—
—
—
Hyearsen [10]
Debruyneb [50]
Buzelin [12]
Van Kerrebroeck
[11]
Roehrborn [13]
Nordling [14]
Roehrborna [15]
Roehrborn [16]
Doxazosine
Andersen [17]
Kirbya [19]
Effets négatifs des médicaments de l’HBP sur la sexualité
Tableau 1
119
Référence étude
Posologie
Durée du
traitement
Effets indésirables (% patients)
Effectif
Érection
Lepor [23],
extension
Nordling [14]
120
Tableau 1 (Suite )
Éjaculation
Libido
Dysfonction sexuelle
T
P
T
P
T
P
T
P
T
P
53 semaines
139
128
—
—
10
0
—
—
—
—
0,4 mg/j
12 semaines
158
154
4
0
0
—
—
—
—
Roehrbornb [24]
0,4 mg/j
24 mois
1611
—
3,8
—
—
1,7f
0,9g
—
—
—
Roehrbornb [25]
0,4 mg/j
4 ans
1611
—
5
—
—
2f
1g
—
—
—
Oelke [42]
0,4 mg/j
12 semaines
168
172
—
—
3
1
1,1h
0,8i
0,8c
1h
< 1i
< 1c
0,6
—
—
—
—
—
4 mg, 2 fois/j
12 semaines
176
89
—
—
22,3
0
—
—
—
—
Marksa [28]
8 mg, 1 fois/j
12 semaines
466
457
—
—
28,1
0,9
—
—
—
—
Chapple [29]
8 mg/j
12 semaines
381
190
—
—
14,2
1,1
—
—
—
—
Inhibiteurs de la
5-alpha- réductase
Finastéride
Gormley [32]
5 mg/j
12 mois
297
300
3,4
1,7 4,4
1,7
4,7
1,3
—
—
Byrnes [33]
5 mg/j
12 mois
1821
596
6,8
3,2 2,3
0,5
3,1
1,2
—
—
Andersen [34]
5 mg/j
24 mois
353
354
19
10
Debruyneb [50]
5 mg/j
6 mois
344
—
6,3
—
1,5
—
1,7
—
Lepor [51]
5 mg/j
12 mois
310
305
9
5
2
1
5
1
—
—
Nickel [52]
5 mg/j
24 mois
310
303
15,8
6,3 7,7
1,7
10,0
6,3
—
—
Marberger [53]
5 mg/j
24 mois
1477
1591
6,6
4,7 2,1
0,6
4,0
2,8
—
—
Mc Connell [35]
5 mg/j
12 mois
1524
1516
8,1
3,7 3,7c
0,8d
0,8c
0,1d
6,4
3,4
—
—
Silodosine
Kawabe [27]
A. Descazeaud et al.
0,4 mg/j
Référence étude
Posologie
Durée du
traitement
Effets indésirables (% patients)
Effectif
Érection
Éjaculation
Libido
Dysfonction sexuelle
T
P
T
P
T
P
T
P
T
P
Wessells [36]
5 mg/j
4 ans
1524
1516
—
—
—
—
—
—
22
14
Kirby [19]
5 mg/j
12 mois
264
269
4,9
3,3
2,3
1,5
3,4
1,9
—
—
Mc Connell [20]
5 mg/j
5 ans
768
737
4,5e
3,2e
1,8e
0,8e
2,4e
1,4e
—
—
Nickelb [41]
5 mg/j
12 mois
817
—
9
—
2
—
6
—
0,5 mg/j
24 mois
2167
2158
7,3
4,0
2,2
0,8
4,2
2,1
—
—
Roehrborn [24]
0,5 mg/j
24 mois
1623
—
6
—
—
2,8f
1,3g
—
—
—
Roehrbornb [25]
0,5 mg/j
4 ans
1623
—
7
—
—
3f
1g
—
—
—
Na [40]
0,5 mg/j
6 mois
126
127
0
0,8
0,6h
0,5i
0,3c
< 1h
< 1i
< 1c
—
—
1,6
0
—
—
Nickelb [41]
0,5 mg/j
12 mois
813
—
—
Inhibiteurs de la
phosphodiestérase
de type 5
Tadalafil
Roehrborn [24]
0,5 mg/j
12 semaines
212
211
—
—
—
—
—
—
—
—
Porst [45]
5 mg/j
12 semaines
161
164
—
—
—
—
—
—
—
—
Egerdie [46]
5 mg/j
12 semaines
208
200
—
—
0
0
—
—
—
—
Oelke [42]
5 mg/j
12 semaines
171
172
—
—
—
—
—
—
—
—
Dutastéride
Roehrborna [38]
b
8
2
5
Effets négatifs des médicaments de l’HBP sur la sexualité
Tableau 1 (Suite )
Anticholinergiques
Toltérodine
121
122
Tableau 1 (Suite )
Référence étude
Posologie
Durée du
traitement
Effets indésirables (% patients)
Effectif
Érection
Kaplan [47]
4 mg LP/j
12 semaines
Éjaculation
Libido
Dysfonction sexuelle
T
P
T
P
T
P
T
P
T
P
217
222
—
—
0
0
—
—
—
—
T : traitement ; P : placebo ; LP : libération prolongée.
a Études cliniques groupées.
b Études cliniques randomisées double-insu en groupes parallèles (sans groupe placebo).
c Diminution de volume d’éjaculât
d Troubles de l’éjaculation.
e Fréquence par 100 personne-années de suivi.
f Baisse de la libido.
g Perte de la libido.
h Éjaculation rétrograde.
i Anéjaculation.
A. Descazeaud et al.
Effets négatifs des médicaments de l’HBP sur la sexualité
De plus, au moyen d’un questionnaire dans une série
de 90 patients recevant la silodosine 4 mg, 2 fois par jour,
Sakata et al. rapportaient une fréquence de 42 % de troubles
de l’éjaculation dans l’ensemble dont 87 % d’anéjaculation,
et jusqu’à 95 % chez les patients sexuellement actifs [30]
confirmant les résultats de Kobayashi [31]. L’anéjaculation
a été rapportée chez les 15/15 sujets sains (100 %) ayant reçu
la silodosine 4 mg, 2 fois par jours pendant 3 jours. Trois jours
après l’arrêt de la silodosine, le volume d’éjaculât était
revenu à son niveau initial [31].
Dans le RCP de la silodosine, en plus de l’éjaculation
rétrograde et de l’émission réduite ou nulle de sperme rapportées comme très fréquentes, la diminution de la libido
et la dysfonction érectile sont rapportées comme étant des
effets indésirables peu fréquents (Tableau 2 : RCP de la silodosine).
Les inhibiteurs de la 5-alpha-réductase
Le finastéride a obtenu son AMM le 22 juin 1992. La posologie
recommandée est de 5 mg en une prise quotidienne.
Dès les premières études cliniques randomisées contrôlées [32—34], la baisse de la libido, les troubles de
l’éjaculation et la dysfonction érectile étaient statistiquement supérieurs avec le finastéride comparé au placebo.
La diminution de volume d’éjaculât avec le finastéride a
été rapportée pour la première fois dans l’étude PLESS à
4 ans [35]. Dans une publication ultérieure, les événements
indésirables sexuels rapportés dans l’étude PLESS ont été
analysés selon la date du recueil [36]. Au cours de la première année, 15 % des patients traités par le finastéride
ont rapporté au moins un EI sexuel contre 7 % des patients
sous placebo (p < 0,001). Au cours de cet intervalle, tous les
EI sexuels (baisse de la libido, dysfonction érectile, diminution de volume d’éjaculât et troubles de l’éjaculation)
étaient statiquement plus fréquents dans le groupe finastéride (p < 0,05 chacun). Au cours des 3 années suivantes,
l’incidence des nouveaux EI sexuels était similaire entre
les groupes placebo et finastéride avec cependant une fréquence plus élevée de diminution de volume d’éjaculât
(1,5 % vs 0,5 %, p < 0,05) pour le finastéride. L’étude MTOPS
a confirmé le profil de tolérance de finastéride [20].
L’ensemble des données cliniques montre que le finastéride
est associé à un risque plus élevé de dysfonction érectile, de baisse de la libido et de troubles de l’éjaculation
aussi bien au cours de la première année qu’au-delà [37]
(Tableau 1). Dans le RCP du finastéride, la diminution de la
libido, la dysfonction érectile, et la diminution de volume
d’éjaculât sont rapportées comme étant des effets indésirables fréquents. Les troubles de l’éjaculation y sont
rapportés comme peu fréquents (Tableau 2 : RCP du finastéride).
Le dutastéride a obtenu son AMM le 27 mars 2003. La
posologie recommandée est de 0,5 mg en 1 prise quotidienne.
Comme le finastéride, le dutastéride s’accompagne
d’événements indésirables sexuels à type de dysfonction
érectile, de baisse de la libido et de troubles de l’éjaculation
auxquels s’ajoute la gynécomastie. La fréquence était de
7,3 % pour l’impuissance (vs 4 % dans le groupe placebo),
4,2 % pour la baisse de la libido (vs 2,1 %) et 2,2 % pour
les troubles de l’éjaculation (vs 0,8 %). La fréquence des
123
troubles sexuels est maximale au cours de la première
année et a tendance à diminuer au cours de la deuxième
année pour se rapprocher de la fréquence observée dans
le groupe placebo. La fréquence de la dysfonction érectile passe de 6 % la première année à 1,7 % la deuxième
année, celle de la baisse de la libido passe de 3,7 % à
0,6 % et celle des troubles de l’éjaculation de 1,8 % à 0,5 %,
respectivement. Il est surprenant de constater une diminution de fréquences également dans le groupe placebo :
l’impuissance passe de 3 % à 1,2 %, la baisse de la libido de
1,9 à 0,3 % et les troubles de l’éjaculation de 0,7 % à 0,1 %
[38].
Une tendance similaire a été observée dans l’étude
d’extension ouverte chez les patients passant du placebo
au dutastéride [39].
Dans l’étude CombAT citée plus haut, l’impuissance était
de 6 % chez les patients traités par le dutastéride. Les
troubles de l’éjaculation segmentés en éjaculation rétrograde, anéjaculation et réduction de volume d’éjaculât
étaient respectivement de 0,6 %, 0,5 % et 0,3 %. Les EIs liés
à la libido ont été segmentés en baisse de la libido (2,8 %)
et perte de la libido (1,3 %) [24]. Les résultats de tolérance
sexuelle à 4 ans étaient inchangés [25]. Dans une étude randomisée de 6 mois, une baisse de la libido a été rapportée
chez 1,59 % des patients contre 0 % dans le bras placebo [40]
(Tableau 1).
En complément des résultats de tolérance publiés, le
RCP du dutastéride rapporte les résultats de tolérance de
l’étude CombAT analysés année par année qui montrent une
fréquence d’EIs sexuels maximale au cours de la première
année suivie d’une diminution franche dès la deuxième
année (Tableau 2 : RCP du dutastéride).
L’étude EPICS [41] a comparé le dutastéride et le finastéride pendant un an en double insu. Les profils de tolérance
sexuelle des deux médicaments étaient comparables avec
9 % et 8 % de dysfonction érectile, 6 % et 5 % de baisse de la
libido, 2 % de troubles de l’éjaculation, et < 1 % de troubles
de la fonction sexuelle.
Les deux inhibiteurs de la 5-alpha-reductase sont considérés avoir un profil similaire de tolérance sexuelle et
affectent la libido, l’érection et l’éjaculation. La fréquence
de ces événements a été rapportée comme maximale au
cours de la première année [20,24,25].
Les inhibiteurs de la phosphodiestérase de
type 5
Le 20 septembre 2012, le tadalafil a reçu l’avis favorable
de l’EMA pour le traitement des SBAU-HBP. La posologie
recommandée dans cette indication est de 5 mg en 1 prise
quotidienne.
Dans les 5 études randomisées du tadalafil en monothérapie, aucun EI sexuel n’a été rapporté chez les
patients traités à la dose recommandée de 5 mg/j [42—46]
(Tableau 1).
Dans le RCP du tadalafil, les érections prolongées et le
priapisme rapportés lors de la surveillance après commercialisation ont une fréquence rare (comprise entre 1/10 000 et
1/1000) (Tableau 2 : RCP du tadalafil). Par ailleurs, le tadalafil est indiqué dans le traitement de la dysfonction érectile
depuis le 12 novembre 2002.
124
Tableau 2
Événements indésirables sexuels d’après les résumés des caractéristiques des produits.
Impuissance Éjaculation Émission
rétrograde réduite ou
ou
dysfonction
nulle de
érectile
sperme
Diminution de Éjaculation Érection
anormale prolongée
volume de
l’éjaculât
(exploration)
Alfuzosine
Doxazosine
Peu
fréquente
Fréquence
inconnue
Finastéride
Dutastéridea
Tadalafil
Peu
fréquente
Peu
fréquente
Fréquente
6%
(fréquente)
Très
fréquente
Hémorragie Hémospermie Gynécomastie
pénienne
Fréquence
non
déterminée
Très rare
Tamsulosine
Silodosine
Priapisme
Dimution
de la libido
Fréquence
inconnue
Très rare
Très
fréquente
Peu fréquente
Fréquente
Peu
fréquente
1,8 %
(fréquente)
Peu fréquente
Peu fréquente
3,7 %
(fréquente)
Rare
Rare
Peu
fréquente
Peu fréquente
Très fréquent : ≥ 1/10 ; fréquent : ≥ 1/100 et < 1/10 ; peu fréquent : ≥ 1/1000 et < 1/100 ; rare : ≥ 1/10 000 et < 1/1000 ; très rare : < 1/10 000.
a Les fréquences sont chiffrées et présentées par année de traitement.
A. Descazeaud et al.
Effets négatifs des médicaments de l’HBP sur la sexualité
Les anticholinergiques
Les anticholinergiques ne sont pas indiqués dans la prise
en charge des SBAU-HBP, mais dans le traitement de
l’hyperactivité vésicale neurogène et/ou idiopathique selon
le produit (RCP de l’oxybutinine, RCP de la solifénacine, RCP du trospium, RCP de la fésotérodine, RCP de
la toltérodine). Cependant, ils peuvent être associés aux
alpha-bloquants dans le traitement de l’HBP [1]. Aucun
effet indésirable sexuel masculin n’est rapporté dans les
RCPs des 5 médicaments anticholinergiques disponibles en
France (oxybutinine, solifénacine, trospium, fésotérodine et
toltérodine). Très peu de données sont disponibles sur la
tolérance de ces médicaments chez les hommes ayant des
SBAU-HBP.
Toutefois, dans une étude de phase III qui a comparé
la toltérodine à libération prolongée et la tamsulosine en
monothérapie ou en association pendant 12 semaines chez
des patients ayant des SBAU-PBH et une hyperactivité vésicale, aucun patient traité par la toltérodine n’a rapporté
de troubles de l’éjaculation vs 2 % des patients traités par
la tamsulosine et 3 % des patients traités par l’association
[47].
Les extraits de plantes
Dans la dernière méta-analyse réalisée par la Cochrane sur
les études de Serenoa repens, aucun effet indésirable sexuel
n’a été rapporté parmi les EI les plus fréquemment observés
[48].
Pygeum africanum a également fait l’objet d’une récente
méta-analyse de la Cochrane Collaboration avec des résultats identiques [49].
Discussion
L’évaluation de l’effet d’un médicament sur la fonction
sexuelle peut se faire par le recueil des événements indésirables (EI) sexuels recueillis à chaque visite et/ou à l’aide
d’un questionnaire spécifique dispensé avant la première
administration et en cours de traitement. Cependant, ces
deux méthodes apportent des informations différentes. La
première renseigne sur l’incidence d’événements particuliers et la seconde, par le biais d’un score moyen, présente
une information globale sur l’ensemble des patients. Elle est
donc susceptible de masquer une dégradation de la fonction
sexuelle de certains individus dans la population. De plus,
l’utilisation de tels questionnaires n’est le plus souvent pas
intégrée dans l’évaluation des traitements des SBAU-HBP
et l’utilisation de questionnaires différents d’une étude à
l’autre complique toute tentative de comparaison entre les
médicaments. La conception d’un questionnaire évaluant
les divers aspects de la sexualité, sa validation et son utilisation dans les études cliniques doivent être encouragées.
Une version abrégée adaptée à la pratique clinique pourrait même trouver sa place dans la prise en charge de ces
patients.
Dans le cas de recueil des événements indésirables dans
les études cliniques, plusieurs facteurs peuvent influer
sur les résultats. Les modalités de recueil (spontané ou
dirigé), la fréquence du recueil, la durée de l’étude et le
125
dictionnaire (MedDRA, COSTART. . .) utilisé pour le codage
du verbatim (symptômes, signes, maladies, syndromes
et diagnostics) rapporté par les investigateurs en font
partie. D’autres facteurs d’importance sont la période
de réalisation de l’étude ainsi que la population étudiée
compte tenu du caractère intime des informations et de
l’influence sociétale. Tous ces éléments nous rappellent
que la comparaison des résultats de deux études distinctes
devrait être réalisée par l’intermédiaire d’une métaanalyse soigneusement pensée et conduite par des experts
qui prennent en compte tous les biais potentiels au cours
de l’interprétation. Dans ce paragraphe, nous continuons à
souligner — à notre avis — les éléments pertinents des études
citées.
Pour toutes les raisons exposées ci-dessus, nous avons
fait le choix de nous baser plutôt sur les événements
indésirables sexuels rapportés dans les études cliniques et
dans les résumés des caractéristiques des produits que sur
les questionnaires évaluant la fonction sexuelle car cette
approche, loin d’être parfaite, nous semble la mieux renseignée. En effet, les limites de cette approche sont liées
à celles du recueil des événements indésirables, de leur
analyse (codage) et de leur communication plus ou moins
complète.
Le traitement des données brutes de tolérance, étape
incontournable, peut faire appel à différentes classifications
ou dictionnaires. Et même l’utilisation d’une même classification dans deux études réalisées sur des périodes décalées
peut faire appel à des versions différentes. Le codage des
EIs est lui-même dépendant de la personne responsable du
codage, des éléments plus ou moins précis reportés par
l’investigateur dans le cahier d’observation et des moyens
diagnostiques requis par le protocole.
Il s’agit d’une revue essentiellement basée sur la littérature principale, les recommandations françaises et
européennes et les RCPs des médicaments. Ce n’était pas
une revue systématique, ni une méta-analyse de la littérature.
Seuls les résultats d’études cliniques ou analyses groupées contrôlées, impliquant un nombre conséquent de
patients (≥ 100 patients par groupe) traités pendant une
durée d’au moins 12 semaines aux posologies approuvées ont
été décrits.
Les traitements médicamenteux des SBAU-HBP ont des
impacts différents sur la sexualité, certains affectent
négativement l’érection et/ou l’éjaculation et d’autres
impactent même la libido. Dans la classe des inhibiteurs
de la phosphodiestérase de type 5, déjà connue pour son
effet thérapeutique sur la dysfonction érectile, plusieurs
études sur le tadalafil n’ont rapporté d’effet négatif ni sur
l’éjaculation, ni sur la libido.
Une meilleure connaissance des effets indésirables de
chacun de ces médicaments peut aider les médecins à mieux
orienter la prise en charge médicale des hommes se plaignant de SBAU-HBP.
Déclaration d’intérêts
A.D. : consultant occasionnel pour les laboratoires
Bouchara-Recordati, GSK, Ipsen, Lilly, Pierre Fabre
Médicament, Sanofi, Takeda, et investigateur pour Allergan.
126
F.D. : interventions ponctuelles : activités de conseil,
conférence (intervenant ou auditeur) pour GSK, Lilly, Recordati, Rottapharm.
F.G. : consultant et investigateur pour les laboratoires
Bayer-Schering, Lilly, Johnson et Johnson.
A. de la T. : consultant pour les laboratoires Allergan, Astellas, Astra Zeneca, Beckman Coulter, BioMerieux,
Bouchara-Recordati, Coloplast, Ferring, GSK, Gen Probe,
General Electric, Intuitive Surgical, Ipsen, Lilly, Pierre Fabre
Médicament, Sanofi, Storz, Takeda et Zambon.
G.D. : ancien employé de Lilly France.
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