
Les états d’agitation à l’adolescence 9
de dépendance, agitation, passage à l’acte auto ou hétéro 
agressif, troubles des comportements alimentaires, somati-
sation, phobie, dépersonnalisation… Il est important de repé-
rer les mécanismes de coping ou de défenses mis en jeu, de 
l’évitement au déni, et de rechercher l’intensité et les rai-
sons des affects dépressifs douloureux.
Les organisations pychopathologiques 
concernées
Dans de plus rares cas, l’agitation est une manifestation 
d’une organisation psychopathologique avérée.
Le trouble défi citaire de l’attention avec hyperactivité, 
caractéristique de l’enfance, évolue à l’adolescence sous 
des formes masquées, ou, de façon fréquente aujourd’hui, 
sous la forme trompeuse d’une addiction « auto-thérapeu-
tique » au cannabis.
Les addictions doivent systématiquement être recher-
chées face à une agitation chez l’adolescent. Les troubles 
anxieux, en particulier crise de panique et état de stress 
post traumatique, peuvent également s’exprimer sous 
forme d’une agitation.
Les troubles de l’humeur se manifestent fréquemment 
chez l’adolescent par des états d’agitation : ceux-ci carac-
térisent les états maniaques, mais peuvent également être 
des symptômes des épisodes dépressifs majeurs chez l’en-
fant et l’adolescent.
Enfi n, le trouble de la personnalité de type « état-
limite » est également retrouvé chez l’adolescent, avec sa 
triade agitation/colère/impulsivité, de même que les 
troubles psychotiques aigus ou subaigus, dont il faut déter-
miner la nature transitoire ou durable, et la nature réac-
tionnelle (en particulier liée à la prise de toxique) ou 
structurelle.
Confl it d’intérêt
A. Braconnier : aucun.
Signifi cations psychologiques 
et/ou psychopathologiques de l’agitation 
à l’adolescence
Les signifi cations psychologiques et/ou psychopatholo-
giques de l’agitation à l’adolescence peuvent être très 
diverses. L’agitation peut être considérée comme une stra-
tégie interactive, un moyen d’acquérir, de dissimuler ou de 
révéler une question interne par l’expression repérable 
d’un comportement.
L’adolescent peut chercher cette interaction pour atti-
rer l’attention de l’autre, ou au contraire rechercher sa 
protection, dans une dimension d’appel, de chantage.
L’agitation est parfois à comprendre comme une 
décharge impulsive des tensions, ou comme un substitut à 
« l’incapacité de penser ». Elle peut être le symptôme 
d’une lutte « anti dépressive » (séquence protestation-
désespoir), ou encore comme l’expression d’une organisa-
tion psychopathologique déjà structurée.
L’agitation dans le cadre 
de la dépressivité ou de la menace 
dépressive
Les sentiments dépressifs sont souvent présents de façon 
sous-jacente chez l’adolescent : la capacité, intacte à cet 
âge, de lutte contre ce sentiment dépressif, pourrait expli-
quer la fréquence d’une expression de son malaise sous 
forme d’agitation, plutôt que de retrait dépressif. Il faut 
donc évaluer le degré d’envahissement de ces affects 
dépressifs.
L’adolescent utilise les ressources comportementales et 
psychiques dont il dispose, qui sont variables selon l’histoire 
et la personnalité de chacun. Quelle que soit l’organisation 
psychopathologique sous-jacente, les manifestations com-
portementales seront situées de préférence, chez l’adoles-
cent, dans le domaine de l’agir : conduites à risque, conduites