Capacité d’apprentissage bloquée + Trouble psychomoteur = Pseudo-débilité. Cette équation s'applique t-elle au cas d’un enfant d'intelligence normale? Quand on parle de trouble psychomoteur et de trouble d’apprentissage, on pense à la pseudodébilité qui est un concept négligé par beaucoup de spécialistes dans le domaine de l’éducation − entre autres les enseignants. Un enfant indolent est renvoyé hors de l’école sans prendre la peine de considérer que c’est un enfant à problème. C’est souvent l’école qui est culpabilisée par les parents (les professeurs maltraitent les élèves ; ils ne sont pas calés ! La fréquentation est mauvaise ! ) qui pensent automatiquement mettre leur enfant dans une autre école : ce qui n’est pas une solution adéquate ! Ces derniers oublient que leur enfant (qui est intelligent) souffre de certaines difficultés d’adaptation non concomitantes à une débilité. Rares sont ceux qui consultent un spécialiste (un psychologue par exemple). Il ne faut pas oublier que le problème est dépisté dans le milieu scolaire où l’enfant apprend à s’exprimer et à se socialiser tout en acquérant le savoir qui lui permet d’avoir accès à un meilleur être. Une question se pose : qu’est ce que la pseudo-débilité alors ? C’est sous forme de difficultés scolaires que se découvrent les perturbations dans le développement intellectuel de l’enfant. La pseudo-débilité : ce concept ? C’est une notion qui désigne un trouble existant au niveau de l’apprentissage non attribué à une insuffisance intellectuelle. Dans cette situation l’enfant est incapable de recevoir de nouvelles compétences lui assurant le plein épanouissement dans le domaine de la pensée, de l’attention, de la mémoire et de la vie sociale. Le désir d’apprendre implique une motivation et une vie affective saine. A noter que les côtés moteur, intellectuel et affectif sont en pleine cohésion. Tout dérèglement au niveau de l’un des trois côtés hypothèque l’évolution de l’enfant. A partir de l’âge de 6 ans le problème scolaire est découvert chez l’enfant. Pourquoi ? Premièrement c’est l’âge de l’acquisition du savoir et de l’avènement de la pensée logique où l’enfant sent le besoin d’explication parce qu’il est devenu bien capable de percevoir son monde réel comme aussi il est déjà attentif à tout ce qui se passe autour de lui. Le voici qui pose incessamment des questions parce qu’il sait réfléchir et analyser. Deuxièmement, cet âge signifie la découverte du monde extérieur et l’affermissement de la personnalité. Troisièmement, la lenteur de l’enfant dans le travail, son absence de concentration, son manque d’ordre sont soulevés comme problèmes. Il s’agit d’une pseudo-débilité qui désadapte l’enfant à son milieu. Sur ce, l’enfant est incapable de s’orienter, de se situer dans son propre monde à cause d’un trouble qu’il a dans sa structuration spatiale : il échoue dans tout ce qui demande de l’effort d’organisation. Le psychologue J.M. Tasset définit la structuration spatiale par : « Une orientation, une structuration du monde extérieur se rapportant d’abord au moi référentiel puis à d’autres objets ou personnes statique ou en mouvement ». D’ici la perception de l’enfant lui-même, des êtres et des choses qui l’entourent est en déséquilibre parce que ses gestes sont perturbés et manque d’aisance. A ce niveau il lui est difficile d’assimiler son monde suite à dérèglement qu’il a dans le secteur cognitif (se dit des processus par lesquels un être vivant acquiert des informations sur son environnement) : ce qui ne lui permet pas d’organiser son environnement. Quel genre de problèmes peut gêner l’enfant ? C’est sous forme de difficultés scolaires que se découvrent les perturbations dans le développement intellectuel de l’enfant. Des difficultés qui supposent une activité psychique freinée suite à certains handicaps au niveau de la capacité de capter de nouvelles connaissances venant d’autrui. Quels sont ces problèmes ? Des troubles au niveau du langage (bégaiement, dyslexie) où l’intelligence n’est pas en cause. Il s’agit à ce niveau d’une difficulté dans l’acquisition de la lecture due à un désordre dans la difficulté de parler : il y a soit un problème de prononciation qu’on appelle dyslexie, soit un trouble au niveau du rythme de la parole qu’on nomme le bégaiement. La fédération Mondiale de Neurologie définit la dyslexie par : « un désordre qui se manifeste par une difficulté dans l’apprentissage de la lecture en dépit d’une instruction normale, d’une intelligence satisfaisante et de bonnes conditions socioculturelles. Ce trouble dépend d’incapacités cognitives qui sont fréquemment d’origine constitutionnelles ». Certains enfants qui souffrent de ce genre de trouble ont un désordre dans la parole). « H» est un garçon âgé de 12 ans en classe de 6ème, dyslexique depuis l’âge de 4 ans à la suite d’un choc dont il a été victime. Il a été orienté par la direction de son école vers un psychologue pour son mauvais rendement scolaire et son manque d’assiduité − voir si c’est un enfant intelligent ou retardé mental − les tests d’intelligence ont prouvé qu’il a une bonne efficience intellectuelle : son manque de sérieux a pour cause un malaise qu’il a suite à sa dyslexie. Il a été orienté vers une orthophoniste dont le rôle est de lui corriger sa façon de prononcer et de l’aider à mieux s’exprimer. Un enfant peut écrire une lettre à la place d’une autre parce qu’il prononce mal : c’est ce qu’on appelle la dysorthographie qui est un trouble de l’orthographe. C’est un trouble qui peut être lié à la dyslexie. (L’institutrice demande à un enfant âgé de 8 ans en classe de 9ème d’écrire «dos» il écrit «bos». Ici il y a une confusion entre le «b» et le «d» due à un défaut de perception dans le sens droite-gauche). Aussi un enfant peut mal poser les chiffres en mathématique : c’est ce qu’on appelle la dyscalculie qui est un trouble arithmétique. (L’enseignant demande à un élève âgé de 10ans en classe de 7ème soit de poser l’opération suivante : 16-8 = 8 il pose 8-16 parce qu’il confond entre le haut et le bas ; soit d’écrire 15 – 3, il écrit 3 – 15, il confond entre la droite et la gauche : c’est un enfant qui se perd dans l’utilisation des symboles haut-bas et droite-gauche). En supplément aux troubles du langage, de l’orthographe et du calcul, l’enfant peut ne pas bien connaître son corps ; cette structure reliée à l’activité motrice qui est un mode d’expression où l’enfant a la capacité d’agir et de transformer son milieu de vie. Entre l’âge de 3 à 5 ans, l’enfant accède à l’image de son propre corps définitivement conquis. A partir de cet âge, il sait reproduire un personnage complet (jambes, oreilles, cheveux, mains,) qui prouve une bonne connaissance et maîtrise corporelle. Ceci dit le corps et l’espace sont deux fonctions dépendantes parce qu’il y a intervention d’attitudes qui fournissent au corps son unité suivant la place qu’il occupe dans l’espace. Le psychologue Henri Wallon déclare : « Le schéma corporel est un élément de base indispensable à la construction de la personnalité de l’enfant. C’est la représentation plus ou moins globale, plus ou moins scientifique et différenciée que l’enfant a de son propre corps ». Ainsi un enfant qui est à l’aise dans son propre corps peut situer les objets, les gens, les événements par rapport à lui puis entre eux. Par contre, un enfant un enfant qui est gêné dans son corps ne coordonne pas bien ses mouvements c'est-à-dire qu’il ne perçoit pas la position de ses membres cela par manque de concentration et de connaissance de son corps. (Un enfant âgé de 8ans est en retard dans son habillage : il ne parvient pas à enfiler son manteau ni à le boutonner. Si on lui demande reproduire un personnage il est incapable de le reproduire d’une façon proportionnée et complète : son dessin est pauvre par rapport à son âge ; ses parties n’ont pas la même proportion ; il dessine un bonhomme dont la tête est deux fois plus grande que le corps).A partir de l’âge de 6ans alors que l’enfant a acquis une bonne connaissance de son corps il commence par acquérir la notion droite-gauche : c’est ce qu’on désigne par la latéralité. C’est une connaissance qui est incluse dans la structuration de l’espace qui correspond à la connaissance des êtres et des choses. Un enfant qui a une mauvaise connaissance de son corps est incapable de différencier le côté gauche. (L’enfant peut découper un papier avec la main droite et jouer au ballon avec la main gauche. A l’école, en mathématique il confond entre 16 et 6).Enfin un quatrième point à signaler c’est l’incapacité de s’orienter dans le temps et l’espace. Une bonne connaissance corporelle veut dire une bonne appréhension spatiale. Le corps et l’espace représentent des moyens de connaissance du monde. A l’inverse une mauvaise connaissance corporelle signifie une mauvaise organisation spatiale. Un manque de discrimination visuelle (on donne à l’enfant âge de 10ans, une série d’objets de tailles différentes et on lui demande de les classer par ordre de grandeur : il n’arrive pas ; il les classe n’importe comment sans suivre un ordre précis) et de mémoire perceptive : manquant de concentration, l’enfant peut oublier ce qu’il vient juste de voir, ce qu’autrui vient de lui raconter. Il n’a pas une capacité de mémorisation ; il trouve difficilement ses affaires parce qu’il est incapable de s’orienter dans un espace. Quant à l’orientation dans le temps, c’est la capacité de s’organiser et de se situer en fonction de la succession des événements avant, après, maintenant et pendant. Il s’agit d’ordonner des faits dans le temps avec une certaine acquisition de la notion de rythme. Ainsi un enfant qui se perd dans le temps n’arrive à placer des événements suivant un ordre chronologique. Il peut se perdre entre le passé, le présent et le futur. Que faut-il proposer comme solution ? Quand un enfant n’arrive pas à assimiler les informations que ses professeurs lui fournissent, les parents pensent directement qu’il a besoin d’être appuyé et soutenu dans ses études. Ce qui n’est pas toujours le cas. Il peut s’agir d’un désordre qui a pour source un trouble affectif qui se répercute sur les domaines cognitifs, moteurs, sociaux, moraux. L’enfant carencé affectivement ne parvient pas à une prise de conscience de son corps ; il a du mal à acquérir l’intégration progressive de luimême en tant que corps agi. Il est nécessaire de connaître le milieu familial pour mieux comprendre l’enfant ( sa façon de se comporter, de s’exprimer, de réagir face à une situation, une difficulté ) : la famille est son premier milieu d’évolution. L’histoire d’une pseudo-débilité et d’un trouble d’apprentissage se confond avec des traumatismes affectifs dont ce dernier est victime.(L’attitude hyper protectrice, exigeante des parents peut empêcher l’enfant de grandir et l’entraîner à réagir par la raideur ). En cas de problème, il est important d’orienter l’enfant vers une psychologue qui, de par sa formation est capable d’écouter ce dernier tout en l’aidant à évoluer. Après avoir décelé la difficulté, le spécialiste l’oriente soit vers une orthophoniste (s’il s’agit d’un trouble du langage), soit vers une psychomotricienne qui prend en charge des enfants souffrant de pseudo-débilité. Parfois le psychologue trouve la nécessité de consulter une orthophoniste et une psychomotricienne à la fois : un enfant peut présenter un trouble au niveau de la parole avec absence de notions corporelles précises ; ce qui le pousse à avoir un manque de confiance en lui-même. Tout est relatif ! Finalement entamer une prise en charge est important pour tout enfant intelligent souffrant d’un trouble d’apprentissage (une incidence qui retentit sur sa scolarité). C’est une technique éducative qui permet de restaurer un déficit qui inhibe l’évolution de l’enfant, de stimuler ce dernier tout en lui donnant envie de vivre, de bouger, d’entrer en contact avec les gens et les choses et d’avoir une image de soi cohérente.