Il
faut veiller à ne jamais mélanger
les deux espèces car elles s'hybri-
dent facilement.
Les
œufs sont luisants, d'
un
brun très
foncé à opercule clair. Leur aspect
rappelle tout à fait celui de certains
œufs de phasmes.
Ils
sont déposés
isolément à même le sol de façon
aléatoire.
Ils
sont sensibles à la des-
siccation et doivent toujours être
maintenus dans
une
ambiance humi-
de, mais sans excès, jusqu'à l'éclo-
mâle
femelle
Vue ventrale de l'extrémité de l'
abd
om
en
d'
un
mâle
et d
'un
efemelle
de
Platymeris s
p.
(Des
sin
].-Y.
Ro
ber
t)
sion.
Le
taux d'éclosion assez
médiocre (parfois inférieur à 30%),
est compensé d'
une
part,
par
la
pro-
lificité des femelles, qui
pondent
au
moins 150 œufs au cours de leur vie,
et, d'autre part,
par
la robustesse
des larves (mortalité pratiquement
nulle).
Une technique
d )élevage simple
Les
deux espèces de Platymeris s'élè-
vent dans des conditions très sem-
blables, avec
un
taux d'humidité
légèrement supérieur
pour
P.
rhada-
manthus, qui est plus délicate.
La
température d'élevage doit être com-
prise entre
20
à 30°C (pouvant
exceptionnellement s'abaisser jus-
qu'à 15°C).
Nos élevages sont réalisés dans des
boîtes
en
plexiglas
(L
x 1 x h =
36
x
24
x
14
cm), ventilées par une ouverture
grillagée pratiquée dans
le
couvercle.
Le
substrat est composé d'un lit de
sable
fin.
Deux plaques d'alvéoles
cartonnées (casiers à œufs) sont
superposées sur les 3/4 de
la
surface,
procurant
une
grande quantité
d'abris et de supports.
Ce
dispositif
permet de maintenir ensemble jus-
Dal1s
cet élevage de Platymeris biguttata, les adultes côtoient des larves de différents âges. (Cliché J -
Y.
Robert
)
qu'à une centaine. d'adultes!
L'abreuvoir, quotidiennement net-
toyé, est constitué d'
une
boîte de
Pétri remplie de graviers pour préve-
nir les noyades.
Une pulvérisation
hebdomadaire
d'eau sur le sable est effectuée
toujours du même côté de
la
boîte,
entretenant ainsi
un
gradient
d'humidité.
En
raison de
la
nature des résidus
ali-
mentaires (proies vidées partielle-
ment de leur contenu) et des risques
de contamination bactérienne rapi-
de,
il
convient d'éliminer tout déchet
au moins une fois
par
semaine.
Bien
que
tous les stades puissent
être élevés ensemble, les adultes
sont regroupés dans une même boîte
pour
la ponte. Dès les premières
éclosions,
ils
sont transférés dans
une
nouvelle boîte, et ainsi de suite
(transfert toutes les
6-7
semaines).
De cette façon, les boîtes contien-
nent toujours des individus du même
âge, ce qui facilite le trav
ail
de nour-
rissage,
une
fois par semaine, à l'aide
d'insectes adaptés à
la
taille des
réduves. Toutes les proies
sont
acceptées, mais nous utilisons sur-
tout des grillons domestiques, dont
les différents stades larvaires cou-
vrent bien les besoins des réduves
tout au long de leur développement.
Il
ne
faut jamais distrbuer trop de
proies à la fois car les grillons
en
excédant
peuvent
attaquer
les
punaises
en
train de muer.
Tout doit être consommé dans les
48
h (compter 2 ou 3 grillons
par
larve
et
par
semaine durant les pre-
miers stades larvaires, et guère plus
d'un
grillon adulte
par
imago).
1 N
SEC
TES
1 G
Intérêt
de
l)élevage
et mise en
garde
Ces punaises de
bonne
taille et vive-
ment colorées peuvent être élevées
en
nombre sans difficulté majeure,
du fait de leur grande robustesse.
Le
cycle de vie, facile à observer dans
son ensemble, peut illustrer
le
cas
des insectes à développement direct
(hétérométaboles). Leur élevage ne
nécessite qu'
un
matériel très simple
et des soins restreints, pouvant être
limités à une seule intervention
par
semaine
pour
l'élimination des rési-
dus de proies et des cadavres, le
renouvellement de l'abreuvoir, une
pulvérisation et enfin le nourrissage.
Le
seul réel problème est
le
risque de
piqûre accidentelle.
Il
faut toujours
intervenir avec précaution et chaque
manipulation doit être effectuée à
l'aide de pinces rigides,
en
mainte-
nant fermement le thorax de l'insec-
te.
Il
faut également se méfier de sa
capacité d'excrétion
d'un
liquide
répulsif qui ne semble pas capable
d'attaquer
la
peau, mais qu'
il
faut évi-
ter de mettre au contact des yeux.
()
Pour
en
savoir
plus
Harry
M.,
1991 -
Les
Triatominae:
des
réduves
démasqués
-Insectes,
80(1)
: 5-9.
Villiers
A., 1948 -Hémiptères
Réduviides de l'Afrique Noire -
Faune
Emp.
fr.,
9 : 326-330.
Villiers
A., 1952 -Hémiptères de
l'
Afrique
Noire (punaises
et
cigales) -Initiations africaines,
IX,
Dakar (IFAN) : 161-162.