Les points chauds et la convection du manteau terrestre

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Les points chauds et la convection
du manteau terrestre
Sommaire
1. LOCALISATION DE QUELQUES STRUCTURES NON EXPLIQUÉES PAR LA
THÉORIE DE LA TECTONIQUE DES PLAQUES
2. FORMULATION DE LA THÉORIE DES POINTS CHAUDS (2 DIAPOS)
3. LES POINTS CHAUDS ET LA CINÉMATIQUE : MOBILES OU FIXES ?
4. UN POINT CHAUD EN 3D
5. LES DIFFÉRENTS TYPES DE PANACHE
6. PANACHES ET SUPER-PANACHES (2 DIAPOS)
7. LES DEUX MODES EXTRÊMES DE LA CONVECTION DU MANTEAU
8. LE POINT DE VUE DU GÉOCHIMISTE
9. CE QUE NOUS APPREND LA TOMOGRAPHIE SISMIQUE (5 DIAPOS)
Ce sujet se rapporte au chapitre 8 ; consulter également le cahier couleur.
Des compléments sur les panaches mantelliques se trouvent dans
l’ouvrage Introduction à la Géologie, la dynamique de la Terre, Dunod
éditions.
Merci à Jean-Paul Montagner et à Vincent
Courtillot (IPG Paris) qui nous ont fourni
certaines figures de cette présentation.
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(Dunod, 2015, M. Renard, Y.
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Introduction
Cliché : Y. Lagabrielle
Activité volcanique dans le fond du Cratère Dolomieu au sommet du Piton de la
Fournaise à La Réunion en octobre 2006. En avril 2007, un paroxysme éruptif a vidé le
cratère, et à cette place on observait alors un gouffre profond de 340 m…..! Depuis
cette vidange, le Dolomieu se remplit encore une fois….
Le Piton de la Fournaise est le volcan le plus
actif de la planète. Ce volcan de Point Chaud
à chimisme d’OIB* est là pour nous rappeler
qu’à côté de la tectonique des plaques,
certes essentielle pour expliquer la
dynamique de la lithosphère, le manteau de
notre planète Terre est animé de
mouvements
convectifs
d’origine
thermique qui obéissent à une mécanique
dont les rouages les plus profonds se situent
à la limite noyau/manteau et dans laquelle la
lithosphère joue un rôle très minime. Dans ce
reportage
nous
apportons
quelques
éclaircissements
sur
des
questions
classiques que posent la convection du
manteau et l’origine des Points Chauds et
nous fixons des éléments pour la
transmission de ces notions vers les lycées et
collèges.
* Ocean Island Basalt
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1. Localisation de quelques structures non expliquées par la théorie de la Tectonique des
Plaques
?
?
?
?
?
(Smith, Sandwell, et coll.)
La théorie de la tectonique des plaques explique convenablement un bon nombre des phénomènes qui caractérisent l’activité de la
lithosphère de la Terre. Les séismes, les grandes structures océaniques, les chaînes de montagne, les principaux volcans…, tout est
expliqué par la tectonique des plaques. Vraiment tout ? Non, la présence de volcans à signature géochimique d’OIB* situés au beau milieu
des plaques lithosphériques, loin de leurs frontières actives (Hawaï, La Réunion, Yellowstone,…) ou sur certaines frontières divergentes
(Islande, les Afars,..) n’est absolument pas expliquée par la tectonique des plaques.
* voir chapitres 24 et 25
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2. Formulation de la théorie des points chauds
Une autre théorie que la Tectonique des Plaques
est nécessaire pour expliquer le volcanisme intraplaque à caractère OIB dont la source n’est pas le
manteau supérieur mais le manteau inférieur
enrichi. Cette même signature se retrouve
également dans le volcanisme de régions
particulières des dorsales océaniques présentant
des taux de production de laves anormaux,
comme l’Islande.
Un panache se dit plume en anglais
Cette théorie est celle dite des points chauds. Un
point chaud typique est créé à la surface de la
Terre lorsqu’un panache thermique de manteau
profond solide* remonte de la couche D’’ située
à la limite noyau-manteau, pour s’étaler sous la
lithosphère et donner naissance à un chapelet
d’îles volcaniques. Le manteau profond remonte
le long d’une pédoncule assez mince (500 km de
diamètre à la base, 150 km sous la tête), il s’étale
sous forme d’une large tête et les produits de la
fusion partielle du manteau du panache ET du
manteau local perforent la lithosphère pour
donner un volcanisme hyper-abondant parfois sur
un temps très court. On associe maintenant les
panaches aux LIPs (Large Igneous Provinces :
les Grandes Provinces Ignées) telles que les
trapps du Dekkan, le plateau Ontong-Java, les
trapps de Sibérie,…
La figure ci-contre donne la localisation et l’âge
des LIPs (A); la coupe d’un panache (B) et le lien
existant parfois entre tectonique extensive et
magmatisme de point chaud (C). Bien noter les
valeurs des températures.
* Attention à une erreur classique qui fait des panaches des venues de magmas. Non, il
s’agit de manteau solide, la fusion partielle ne commençant pas avant 100 km de
profondeur sous le Point Chaud.
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2. Formulation de la théorie des points chauds (suite)
Tuzo Wilson, proposa dès 1963 que les plaques dérivent au dessus de points chauds fixes dans le manteau. Cette première formulation de
la Théorie des Points Chauds lui permit d’expliquer la structure remarquablement rectiligne de la chaîne de volcans hawaiiens. Celle-ci
s’explique par le mouvement de la plaque Pacifique vers le nord-ouest au-dessus d’un point chaud situé sous la grande île d’Hawaii (voir les
figures ci-dessus et la diapositive suivante). Jason Morgan, en 1971, proposa que les points chauds soient alimentés par des panaches
thermiques de matière chaude montant depuis la frontière noyau-manteau à 2900 km de profondeur.
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3. Les points chauds et la cinématique : mobiles ou fixes ?
Les points chauds permettent de tracer le mouvement des plaques
(figure à gauche) car dans la théorie initiale, les points chauds les plus
importants sont stables par rapport au centre de la Terre. Cette notion
nécessite une mise au point.
On pense aujourd’hui que les points chauds peuvent prendre naissance
à divers niveaux dans le manteau, comme cela est représenté sur les
diapositives suivantes. On admet que seuls les plus profonds d’entre
eux, ceux qui correspondent à des panaches issu de la couche D’’ sont
stables dans le temps. Ils constituent un référentiel fixe pour décrire les
mouvements absolus des plaques (voir le modèle de Gripp et Gordon cidessous).
Note : selon notre bon sens, il est surprenant qu’un panache avec son mince pédoncule ne
soit pas dévié par la convection du manteau terrestre, notamment dans le cas de Hawaï. La
queue devrait être défléchie par une convection rapide du manteau supérieur sous la plaque
Pacifique. Cette difficulté est évitée par certains qui admettent que les lignes de flux du
manteau convectif s’écartent puis se resserrent au passage du pédoncule. Cependant, à l’aide
d’arguments chronologiques et paléomagnétiques, des chercheurs emmenés par J. Tarduno,
estiment qu’il existe bien une dérive propre du point chaud de Hawaii, dans le sens opposé au
mouvement de la plaque Pacifique. En fait, ce problème n’est pas résolu aujourd’hui et aucun
modèle numérique n’a su représenter à la fois la convection du manteau et la croissance d’un
panache.
Modèle cinématique de Gripp et Gordon.
Version « absolue » du modèle NUVEL-1A
dans le référenciel des points chauds.
Carte du Pacifique montrant les points
chauds actifs et les alignements
correspondants, avec l’âge des édifices
volcaniques en Ma.
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4. Un point chaud en 3D
Ce bloc diagramme permet de fixer
l’essentiel des traits structuraux et
sédimentaires liés aux points chauds mis
en place en zone tropicale. Bien observer
les isothermes dans le manteau supérieur
qui dessinent la partie centrale de la tête
du panache (diamètre = 1000 km), sous
la lithosphère océanique ici épaisse de 80
km. La remontée du panache mantellique
se traduit par un échauffement de 300° C
environ à la base du point chaud. Ceci
entraîne une modification de la rhéologie
d’ensemble.
L’enfoncement de la lithosphère sous
l’effet de la surcharge des produits
volcaniques est facilitée par ces
températures
élevées.
La
flexure
élastique (réversible) de la lithosphère est
bien soulignée par le tracé de la base de
la croûte océanique (ligne pointillé du
moho).
Il résulte de l’augmentation régionale de
la température, un écart entre la
profondeur effective du toit de la plaque et
la profondeur théorique voulue par le
vieillissement de la plaque*. Noter
également le stockage de produits de la
fusion sous la forme de sous-placage, en
base de lithosphère.
*voir le chapitre 15 et la courbe âge/profondeur du fond océanique.
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5. Les différents types de panache
Sur cette coupe théorique de la
Terre (sur laquelle seule la
convection
du
manteau
supérieur a été représentée), on
peut situer les principaux types
de panache :
(1) origine à la couche D’’,
(1’) origine à la limite entre
manteau
supérieur
et
inférieur,
(2 + 3) interaction entre un
panache et une dorsale.
Pour décompter les points chauds profonds, V. Courtillot et coll. ont établi une liste de 5 critères appliquée à 49 points chauds candidats. Ces
critères portent sur l’existence de trapps à l’impact, la présence d’une chaîne de volcans, un flux thermique élevé, des rapports isotopiques
élevés en 4He/3He et 21Ne/22Ne (bons marqueurs du caractère primitif de la source), une zone à moindre vitesse des ondes S à la transition
manteau supérieur/manteau inférieur. Les gagnants sont au nombre de 3 dans l’hémisphère Pacifique : Hawaï, Ile de Pâques et Louisville
et de 4 dans l’hémisphère Indo-Atlantique : Afars, Tristan da Cunha, Islande et La Réunion.
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6. Panaches et super-panaches
Fait regrettable, mais incontournable, la
résolution de la tomographie actuelle n’est pas
capable d’imager les queues des panaches
profonds, dont le diamètre est probablement
de l’ordre de quelques centaines de
kilomètres.
En revanche, la tomographie sismique (voir les
diapositives suivantes) nous indique que la
convection dans le manteau inférieur est dominée
par un mode quadripolaire dans lequel deux
super-panaches forment deux dômes qui
s’élèvent sous l’Afrique et sous le Pacifique alors
que le matériel plus froid redescend au niveau de
deux ceintures méridiennes, dont l’enveloppe
mime les zones de subduction circum-pacifique.
C’est ce que représente cette coupe de la Terre.
Les 3 points chauds profonds du Pacifique et les 4
points chauds profonds Indo-Atlantiques forment
deux groupes de panaches qui sont ancrés de
façon quasi-fixe à la bordure de ces deux superpanaches. On a montré que ces deux groupes
dérivent lentement l’un par rapport à l’autre.
Cependant la vitesse de déplacement des
panaches reste faible.
Des panaches secondaires plus instables
prennent naissance à l’endroit ou les super
panaches s’écrasent au niveau de la limite
manteau inférieur/manteau supérieur. D’autres se
forment à la limite lithosphère/asthénosphère.
Coupe de la Terre selon le modèle de Courtillot et coll. (2003)
montrant les panaches et les super-panaches.
V. Courtillot, A. Davaille, J. Besse and J. Stock, 2003.
Three distinct types of hotspot in the Earths mantle.
Earth and Planetary Science Letters, 205, p. 295-308.
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6. Panaches et super-panaches (suite)
Rappel : selon V. Courtillot et coll. seulement 7 points
chauds sont d’origine profonde, 3 dans l’hémisphère
Pacifique : Hawaï, Ile de Pâques et Louisville et 4 dans
l’hémisphère Indo-Atlantique : Afar, Tristan da Cunha,
Islande et La Réunion.
Images tomographiques du globe à 500 km (manteau
supérieur) et 2850 km de profondeur (base du manteau
inférieur montrant également la position des divers
points chauds dans l’étude menée par V. Courtillot et
coll. Les ronds noirs sont les points chauds ne
satisfaisant pas aux 5 critères définis plus haut. Les
ronds blancs sont ceux qui ont un ancrage profond. La
carte en (b) montre parfaitement que les 7 points chauds
retenus se situent au pourtour de deux grosses masses
chaudes du manteau inférieur : les super-panaches.
V. Courtillot, A. Davaille, J. Besse and J. Stock, 2003.
Three distinct types of hotspot in the Earths mantle.
Earth and Planetary Science Letters, 205, p. 295-308.
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7. Les deux modes extrêmes de la convection du manteau
Dans un modèle de convection globale, on doit pouvoir concilier le fait que le manteau supérieur produit des basaltes appauvris très
homogènes du point de vue de la géochimie sur toute la Terre, ce qui plaide en faveur d’une convection très efficace, et le fait que le manteau
inférieur présente des hétérogénéités géochimiques très différentes d’un point chaud à l’autre, ce qui milite pour une très faible convection de
cette enveloppe.
On pense aujourd’hui que la convection du manteau terrestre peut se faire selon deux modes extrêmes : à une couche ou à deux couches.
Ces deux modes ont pu se succéder dans le temps. Ainsi au Crétacé, le mode à une couche était peut être activé. D’après Stein et Hoffman
les slabs froids ont pu s’accumuler sur la couche D’’ provoquant une remontée de super-panaches jusqu’à la lithosphère et entraînant un
volcanisme intense (mode dit MOMO : Mantle Overturn, Major Orogeny).
Ci-dessous, nous représentons le mode théorique à deux couches, dominé par les plaques. Lui-même présente deux configurations possibles
selon que les plaques plongeantes traversent ou ne traversent pas la limite entre le manteau inférieur et le manteau supérieur. Les images de
tomographie montrent que les plaques Pacifique et Afrique atteignent la couche D ’’ *.
*voir chapitre 12
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8. Le point de vue du géochimiste
Les failles
La géochimie apporte des contraintes majeures pour la modélisation de la convection thermique. Elle permet en effet de reconnaître les
filiations
des magmas3
issus
manteau et de
détecter les mélanges
entre les différents réservoirs mantelliques, dont le manteau
Partie
: dufailles
inverses
etpossibles
chevauchements
primitif.
Ici nous reproduisons 3 schémas proposés parmi d’autres par F. Albarède. En 1, la convection est à deux couches, les plaques ne passent pas la
frontière des 670 km. En 2, la convection est à une couche et le manteau inférieur contient une série de poches isolées de manteau primitif (blobs).
En 3, la convection est à une couche et les plaques descendent jusque sur la couche D’’ (type proche du type MOMO).
1
2
3
Les flèches noires pleines indiquent que les enveloppes sont liées (convection à une couche)
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9. Ce que nous apprend la tomographie sismique (1)
Nous proposons et commentons dans les diapositives suivantes des images de tomographie globale à différentes profondeur.
Elles ont été réalisées en 2005 par Jean-Paul Montagner au laboratoire de sismologie de l’Institut de Physique du Globe de Paris, d’après
des modèles établis par Jeroen Ritsema.
La représentation des anomalies de vitesse des ondes S au sein du manteau est une bonne façon de rendre compte des hétérogénéités de
température et de cartographier les mouvements de matière liés à la convection. Les vitesses sismiques sont en effet plus faibles (de l’ordre
de quelques %) lorsque les températures sont plus élevées. Les 6 cartes proposées représentent des coupes à travers le globe intéressant le
manteau supérieur (z = 100 à 600 km) et le manteau inférieur (z = 807 à 2853 km). On a figuré les limites de plaques (trait noir) et les
principaux points chauds actifs (triangles rouges) sur la planche récapitulative à la fin de cette présentation.
Pour z = 100 km, la distribution des anomalies de température
est en total accord avec les processus de la tectonique des
plaques. Les dorsales se situent au-dessus des zones les plus
chaudes du manteau. Les anomalies sont larges pour les
dorsales rapides et plus réduites pour les dorsales lentes *. Les
vieux cratons (Amériques, Afrique, Australie) présentent un
manteau plus froid (lithosphère plus épaisse).
* voir chapitre 21
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9. Ce que nous apprend la tomographie sismique (2)
Pour z = 310 km et surtout 600 km, on observe
nettement des anomalies plus froides sous l’Amérique
du Sud et le Pacifique Ouest (Japon, Mariannes,
Papouasie). Il s’agit des panneaux de lithosphère des
plaques Nazca et Pacifique plongeant dans la
subduction. Certaines de ces anomalies se suivent sur
les coupes à z = 807 et 2011 km, ce qui indique que
les
plaques
correspondantes
traversent
la
discontinuité manteau supérieur - manteau inférieur
(vers 670 km)
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9. Ce que nous apprend la tomographie sismique (3)
On peut suivre les panneaux de lithosphère des plaques
Nazca et Pacifique plongeant dans la subduction, sous la
forme d’anomalies froides situées sous l’Amérique du sud et
sous la Chine de l’est et l’Indochine. Ceci indique que les
plaques correspondantes traversent la discontinuité manteau
supérieur - manteau inférieur (vers 670 km)
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9. Ce que nous apprend la tomographie sismique (4)
Les deux coupes les plus profondes (z = 2011
et 2835 km) montrent une disposition des
anomalies de température de type bipolaire
(répartition dite de degré 2) correspondant à la
présence de deux masses chaudes, les deux
« super-panaches », l’un situé sous l’Afrique,
l’autre sous le Pacifique (que l’on a appelé
depuis longtemps le « super-swell » du
Pacifique). Certains points chauds, notamment
ceux de la plaque Afrique semblent assez
nettement liés à ces anomalies comme le
proposent Courtillot et coll.. On constate
également une connexion possible entre le
super-panache de l’Afrique et la zone du point
chaud de l’Afar. On remarque que d’autres
points chauds sont liés à des zones chaudes du
manteau dont les racines sont moins profondes
(Islande, Açores, océan Indien).
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9. Ce que nous apprend la tomographie sismique (planche complète)
Traits noir :
limites des plaques.
:
Volcans de point chaud.
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Conclusion
Il semble donc qu’il existe trois types de panaches, les uns profonds ancrés au niveau de la couche D’’, les autres plus superficiels,
enracinés vers 700-1000 km et d’autres enfin, directement sous la lithosphère.
Toutefois, les documents de tomographie ne doivent pas être pris comme des représentations définitives de notre globe. Il s’agit de modèles
dont la résolution n’est pas encore suffisante (de l’ordre de 1 000 km à l’échelle globale) pour répondre à de nombreuses questions en
suspens et il serait imprudent de les faire « trop parler ».
Malgré tout, même s’ils nous confirment que notre planète est complexe dans son fonctionnement global, on retiendra les points suivants :
(a) le manteau inférieur semble fonctionner en mode bipolaire avec 2 super-panaches ;
(b) plusieurs types de panaches coexistent, enracinés soit en profondeur (couche D’’), soit à proximité de la limite manteau inférieur
- manteau supérieur, ou encore de la limite lithosphère – asthénosphère ;
(c) les plaques plongeantes peuvent traverser localement la discontinuité des 670 km pour intégrer le manteau inférieur ;
(d) dans le manteau supérieur, c’est la tectonique des plaques et donc la dynamique de la lithosphère qui est le reflet direct de la
structure thermique.
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