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performantes. Ne dit-on pas qu’avoir un ennemi à combattre est, à la fois, la pire et la meilleure
des choses ? Tirons donc le meilleur parti de l’adversité que nous impose le terrorisme. Je fonde
donc l’espoir que, de la lutte contre le terrorisme, surgiront des Etats capables d’assurer, une
fois pour toutes, la sécurité des citoyens mais aussi la garantie de leurs droits politiques,
économiques et sociaux. Cette ambition, je l’ai pour mon pays qui sortira, plaise à Dieu, de
l’adversité, doté d’une armée et d’un Etat modernes.
EXCELLENCES, MESDAMES ET MESSIEURS,
Tirer le meilleur parti de la lutte contre le terrorisme, c’est aussi renforcer la
coopération sécuritaire entre pays Africains. Face au danger commun nous devons organiser une
riposte commune et concertée. En effet, le terrorisme a effacé les frontières géographiques
entre pays et donc aussi la frontière entre sécurité intérieure et sécurité extérieure. On voit
bien, par exemple, comment la situation sécuritaire au Nord Mali et le chaos libyen expliquent
les attentats de Bamako, de Ouagadougou et d’Abidjan. C’est dire que, tant qu’on n’aura pas
éradiqué le terrorisme au Nord Mali, tant qu’on n’y aura pas restauré le monopole de la
violence de l’Etat malien sur l’ensemble de son territoire et tant qu’on n’aura pas stabilisé la
Libye, il est vain de penser pouvoir dormir en paix à Abidjan ou Abuja, à Accra ou Bamako, à
Conakry ou Cotonou, à Dakar ou Lomé, à Nouakchott ou N’Djamena, à Niamey ou
Ouagadougou. Restaurer la souveraineté de l’Etat malien sur l’ensemble du territoire et éteindre
le chaudron libyen constituent des tâches urgentes. C’est pour quoi je salue la décision des
pays du « G5-Sahel » de mettre en place une force mixte multinationale sur le modèle de celle
mise en place par les pays du bassin du lac Tchad. Cette force doit être déployée, en priorité, au
Nord Mali.
EXCELLENCES, MESDAMES ET MESSIEURS,
Le renforcement de la coopération sécuritaire entre pays Africains qu’exige la
lutte commune contre le terrorisme doit s’accompagner d’une accélération du processus
d’intégration économique entre ces pays. La lutte contre le terrorisme pourrait être ainsi un
catalyseur de l’intégration économique. Par exemple, dans le cadre de la lutte contre Boko-
Haram, dans le bassin du lac Tchad, nous avons senti le besoin de construire un pont, sur la
rivière Komadougou Yobé, entre la ville de Bosso, au Niger, et celle de Mallamfatori au Nigéria.
Nous avons décidé de construire ce pont qui, une fois la sécurité restaurée, facilitera les
échanges entre le Niger et le Nigéria. Ce petit exemple montre l’importance des infrastructures à
la fois pour la sécurité et pour l’économie. Voilà pour quoi il ne faut pas avoir une vision
réductrice de l’intégration qui la circonscrirait aux seuls aspects économiques.
L’approfondissement du processus d’intégration économique régional est fortement tributaire
de notre organisation dans les domaines de la sécurité et de la défense et inversement. La
réalisation d’infrastructures routières, ferroviaires, énergétiques etc… a un intérêt à la fois
sécuritaire et économique. Des projets, comme celui de la boucle ferroviaire Lomé- Cotonou-
Niamey-Ouagadougou-Abidjan ou comme celui de la route Kidal-Ménaka (au Mali)- Banibangou-