
Économie du partage : enjeux et opportunités pour la transition écologique
STUDY 03/2014 5
IddrI
INTRODUCTION
Est-ce bien raisonnable de posséder une voiture
qui passe % de son temps sur une place de
parking ? Est-ce logique d’acheter une perceuse
et de ne s’en servir qu’un une fois par an ? Ou de
laisser dans le grenier la poussette du petit dernier
prendre la poussière ? Pour les adeptes de « l’éco-
nomie du partage », il ne s’agit ni plus ni moins
que d’une sous-utilisation de biens matériels, d’un
capital, et donc d’un gâchis autant économique
qu’environnemental.
Revente, don, troc, location ou emprunt…,
l’économie du partage est ancienne, mais se trouve
réinventée par la « révolution numérique ». Que
ce soit directement entre particuliers ou via des
entreprises, des associations, des services publics,
avec ou sans échange monétaire, de nombreuses
pratiques peuvent permettre d’optimiser l’usage
des biens en les « partageant ». En parallèle, le
concept d’économie du partage – ou le concept
frère de consommation collaborative – gagne
en notoriété, ce qui se traduit notamment par la
structuration d’un mouvement d’entrepreneurs ou
. Centre d’études sur les réseaux, les transports,
l’urbanisme et les constructions publiques ().
L’auto-partage en France et en Europe. État des lieux et
perspectives
par des plans d’actions publics dans quelques villes
« pionnières ».
L’économie du partage est-elle un outil de la tran-
sition écologique ? L’objectif principal de ce rapport
est d’analyser les espoirs environnementaux de
l’économie du partage, prise dans sa diversité, et
les conditions de leur réalisation.
Pour conduire cette analyse, l’Iddri a réalisé une
revue de littérature et organisé le avril
un atelier de travail regroupant une quarantaine
d’acteurs ayant des points de vue différents sur
l’économie du partage, parmi lesquels des associa-
tions et entreprises innovantes en la matière, des
entreprises qui explorent de nouvelles opportuni-
tés à partir d’un modèle d’affaires plus traditionnel,
des chercheurs et des représentants des pouvoirs
publics. De nombreux entretiens ont également été
réalisés.
La recherche-action sur l’économie du partage
et plus généralement l’économie collaborative se
développe, petit à petit, en France notamment.
Ce rapport a bénéficié de l’apport d’autres projets
(programme Sharevolution de la Fing ou groupe
« Territoires en partage » de la Fabrique écolo-
gique) et de l’expertise développée par le mouve-
ment Ouishare. Un grand merci à cette commu-
nauté d’acteurs, en espérant que ce rapport les
aidera à construire une économie du partage qui
soit réellement durable.