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vivaient avec les parents adoptifs depuis plus longtemps. La qualité du sommeil des enfants n’était pas reliée à l’expérience passée d’abus
physique (sauf l’abus sexuel) ou du type de famille d’accueil. Par ailleurs nous n’avons pas trouvé de lien significatif entre le sommeil des
enfants et l’âge chronologique ni les variables socio-démographiques. Les analyses de corrélations entre les variables de sommeil elles-
mêmes montrent que les enfants avec un indice de parasomnies plus élevé sont ceux qui dorment le moins la nuit. Le fait qu’il n’y ait
aucune autre corrélations entre les variables de sommeil suggère qu’elles mesurent des construits différents.
Ces résultats offrent l’opportunité de découvrir comment l’expérience des enfants en foyer d’accueil est reliée à la qualité de leur sommeil.
L’implication du pair aidant au retour post-isolement : une pratique de pointe en développement
Goulet, Marie Hélène
Directeur de recherche : Caroline Larue
Contexte : Plus de 23% des patients sont contraints à l’isolement avec ou sans contention au cours de leur hospitalisation en raison de
leur dangerosité pour eux-mêmes ou pour autrui (Dumais et al., 2011). Les meilleures pratiques stipulent qu’un retour post-isolement
(REPI) doit être effectué avec le patient afin de réduire le traumatisme relié à l’événement, ce qui est usuellement assuré par l’infirmière.
Plusieurs études proposent que le REPI soit assuré par une personne extérieure à l’évènement faisant preuve de neutralité, il semble
donc que l’implication d’un pair aidant qui a déjà vécu un isolement ne pourrait que favoriser cet échange. Toutefois, le projet d’intégrer
un pair aidant dans une équipe d’intervenants afin faciliter le REPI auprès du patient n’a jamais été documenté. Objectifs : L’étude vise à
décrire le processus d’implantation du REPI avec l’accompagnement d’un pair aidant dans une unité de soins intensifs psychiatriques et
à explorer la faisabilité et l’acceptabilité de cette nouvelle intervention. Méthodes : Ce projet pilote préconise une approche collaborative
avec le milieu clinique. Des entrevues de groupe ou individuelles sont effectuées avec les gestionnaires (n=6), les intervenants (n=9) et
le pair aidant avant et après l’implantation de l’intervention. Un questionnaire autoadministré est utilisé auprès des patients impliqués dans
cette intervention. Le cadre de référence de Champagne et al. (2009) sur l’analyse du processus d’appropriation des pratiques innovantes
est utilisé pour développer les guides d’entrevues et le questionnaire, de même que pour guider l’analyse thématique des données. La
gestion des données préalablement enregistrées et transcrites se fait à l’aide du logiciel de traitement des données qualitatives QDA
Miner. Résultats : Les résultats préliminaires sur le contexte d’implantation permettent d’en identifier les éléments cruciaux : un historique
favorisant la collaboration de la recherche et de la clinique, des valeurs institutionnelles prônant la pleine citoyenneté et un leadership
transcendant les différentes directions institutionnelles impliquées. La préparation de l’équipe clinique et du pair aidant est aussi discutée
comme un facteur décisif quant à la disposition de l’équipe à l’introduction de l’innovation. Pour ce qui est de la mise en œuvre du REPI,
les thèmes qui seront analysés sont les mécanismes de communication et les caractéristiques de l’intervention. Limites : L’étude s’effectue
dans une seule unité de soins intensifs d’un hôpital psychiatrique avec un échantillon très restreint. Toutefois, la description très
systématique de l’implantation de la nouvelle intervention pourra permettre à d’autres milieux comparables de s’en inspirer. Discussion :
Chez les participants rencontrés, le pair aidant qui possède un savoir expérientiel de l’isolement est perçu comme un modèle d’espoir
pour le patient, ce qui permettrait à ce dernier de s’exprimer librement. Par contre, un manque de connaissances du rôle du pair aidant,
tant par les patients que par l’équipe soignante est évoqué. Ce constat rejoint les recommandations émises par Provencher et al. (2011)
qui visaient à définir et clarifier le rôle du pair aidant au sein de l’équipe. Conclusion : Ce projet pilote va permettre de mettre à l’épreuve
l’acceptabilité et la faisabilité de l’introduction d’un pair aidant dans le soutien au REPI et d’ainsi justifier une étude évaluative à plus grande
échelle.
Impact du QI sur les processus de binding automatiques et contrôlés en mémoire de travail dans la schizophrénie
Grot, Stéphanie
Directeur de recherche : David Luck
Introduction : Les déficits de mémoire de travail sont une caractéristique centrale de la schizophrénie et sont liés aux déficits de
fonctionnement social et professionnel des patients. Cependant, certains aspects de la mémoire de travail sont plus déficitaires que
d’autres. Parmi les différents processus sous-tendus par la mémoire de travail, nous nous intéressons au binding. Ce processus, essentiel
dans la vie quotidienne, permet d’associer plusieurs informations en mémoire (par exemple, mémoriser l’association entre une personne
et son numéro de téléphone). Luck et coll. (2015, en préparation) ont démontré que les patients schizophrènes ne présentent pas de
déficits de binding lorsque l’association entre les informations est inconsciente (binding automatique), mais qu’ils présentent un important
déficit de binding lorsque l’association doit être fait suite à un effort conscient (binding contrôlé). Le quotient intellectuel (QI) a un effet
important sur les capacités de la mémoire de travail mais nous ignorons encore si le QI a un impact sur les processus automatiques et
contrôlés. L’objectif de cette étude est de déterminer l’impact du QI sur le binding automatique et contrôlé en mémoire de travail dans la
schizophrénie. Méthodologie : 19 patients schizophrènes et 18 sujets témoins séparés en deux sous-groupes chacun selon la médiane
des scores de QI (un sous-groupe « QI faible » et un sous-groupe « QI élevé ») ont effectué une tâche de binding en mémoire de travail.
La tâche consistait à mémoriser des mots et des positions spatiales dont l’association variait selon deux conditions différentes. Dans la
condition de binding contrôlé, les mots et les positions spatiales étaient séparés et les participants devaient faire l’association entre les
deux informations eux-mêmes. Dans la condition de binding automatique, les mots étaient d’emblée associés aux positions spatiales.
Résultats : Les analyses montrent un effet différentiel du QI chez les sujets témoins qui n’est pas retrouvé chez les patients schizophrènes.
Chez les sujets témoins, il y a une différence significative de la performance entre le groupe avec un QI élevé et le groupe avec un QI
faible pour le binding contrôlé, alors qu’il n’y a pas de différence significative entre les deux sous-groupes pour le binding automatique. Il
n’y a pas d’effet du QI chez les patients schizophrènes qui présentent des performances similaires entre les sous-groupes QI élevé et QI
faible pour les deux types de binding. Limite : Cette étude a été réalisée avec une population de patients stables, présentant un niveau
faible de symptôme, nos résultats pourraient ne pas être représentatifs de la population, notamment chez les patients avec des symptômes
sévères. Conclusion : Chez les sujets témoins, le binding contrôlé est un processus cognitif exigeant et dépendant du QI, contrairement