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Scriptum
108e session
d'un Congrès à l'autre..
N° 7
LA PSYCHIATRIE
D'URGENCE
Le symposium
des internes
Les Échos du CPNLF
ost Scriptum, ce mois-ci comme chaque mois, rapporte dans la rubrique "Les Échos du CPNLF" une partie
des interventions communiquées dans le cadre du 108e congrès du CPNLF. Vous pourrez notamment
prendre connaissance des préoccupations des internes en psychiatrie. Sont abordés également la santé
mentale en prison, la maladie d'Alzheimer et ses marqueurs précoces. Sujet d'actualité dans le domaine
del'addiction : le jeu pathologique.
Ce numéro est le dernier consacré au 108e congrès du CPNLF. En effet, le prochain congrès se tenant du 7
au 10 juin 2011, notre prochain numéro sera, comme de coutume, consacré aux communications qui y seront
présentées, ainsi qu'aux deux rapports de l'association, qui portent sur "La psychiatrie en milieu carcéral "et
"L'enfant schizophrène, l'enfance du schizophrène".
P
Pour le symposium organisé par les internes AIAIP Lille, sur le thème de la formation des internes, sont intervenus le Pr
Lançon, psychiatre à Marseille et les représentantes des associations d’internes de Lille : l’AIAIP (Association des internes
et anciens internes de psychiatrie) et de Paris : l’AFFEP (Association Française Fédérative des Etudiants en Psychiatrie).
Marine Bardin (Lille) et Mathilde Horn (Lille) ont relaté l’expérience d’un médecin psychiatre aux urgences psychiatriques.
Aude Van Effenterre (Paris) a présenté l’AFFEP : son historique, son organisation et ses objectifs.
Anciennement Association pour la formation française et européenne en psychiatrie (1998), l’AFFEP a vu le jour en 2007
suite à la volonté de fédérer et de développer les associations locales. L’insuffisance de la formation théorique initiale,
l’absence de concertation auprès des internes sur leurs formations et la nécessité que les internes soient représentés auprès
des instances décisionnaires ont été les moteurs de la création de cette association, loi 1901.
L’AFFEP a pour objectif d’aider au mieux les internes à s’orienter dans leur spécialité et de donner les moyens à chaque
interne d’être acteur de son parcours. En effet, elle informe quotidiennement les internes sur les formations, les congrès,
les offres de postes, l’actualité syndicale et politique. Elle favorise la participation des internes aux congrès et leur donne
la possibilité d’exprimer leurs opinions, de partager leurs travaux… Enfin, elle a crée un journal de parution trimestrielle :
"Le Psy déchainé".
Une des préoccupations majeures de l’AFFEP est la formation des internes et les difficultés à améliorer celle-ci. Malgré les
recommandations françaises et européennes, la réalité de la formation sur le terrain est tout autre : disparités majeures entre
les régions, manque de supervisions, formations aux psychothérapies réalisées sous forme de diplômes universitaires et non
intégrées au DES de psychiatrie…
Plusieurs questions préoccupent les internes :
Quelles sont les raisons de ces difficultés : la démotivation des internes ? Le manque de représentativité des internes auprès
des instances décisionnaires ? Le manque de valorisation de l’enseignement au sein des universités? Les enjeux trop
divergents entre les ministères ? Le manque de coordination nationale ou interrégionale ? La multiplicité des intervenants
et des "Mother" associations ?
Symposium des internes :
de g. à dte : le Pr Lançon,
les Dr Bardin, Horn et Van Effenterre
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N°7
Directeur de la publication : Pierre Thomas - Rédacteur en Chef : Patrick Martin
Infographiste : Vivianne Lambert - Photos de ce numéro : Martine Bertheuil
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LES
ECHOS
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Qui doit réaliser cet enseignement ? Qui doit superviser les
internes ? Faut-il faire appels à des instituts privés ? La
formation aux psychothérapies doit-elle rester une
démarche personnelle ?
Qu’en pensent nos ainés ?
Ces questions ont permis d’ouvrir le débat entre internes,
professeurs et praticiens sur la bonne formation. Bien que de
nombreuses difficultés soient présentes dans notre
profession (manque d’effectifs, réduction du nombre de lits,
demandes toujours plus nombreuses…), les intervenantes
ont rappelé que la richesse de notre spécialité passait par le
maniement des psychotropes mais également par la prise
en charge psychothérapeutique.
Enfin, les questions de la 5ème année d’internat et du projet
de réforme du DES de psychiatrie ont conduit l’AFFEP à
réaliser une enquête auprès des internes, sur la recherche
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psychopathologie et l’ethnopsychiatrie) et dans des
proportions nettement différentes des domaines choisis par
les internes ayant réalisé un master 2. Une question se pose
alors : pourquoi les masters en sciences humaines sont-ils
peu choisis alors qu’ils intéressent particulièrement les
internes qui souhaiteraient faire un master 2 ? Un élément
de réponse peut être que, pour un quart des internes ayant
réalisé un master 2, le financement influençait le choix du
domaine de recherche.
La conclusion majeure de cette enquête est que, malgré
l’intérêt que portent les internes à la recherche, ceux-ci sont
peu informés. Le manque de choix, de subventions et la
prolongation de l’internat expliquent pour 78% la décision
des internes de ne pas s’engager pour un master 2.
Néanmoins, ces résultats sont à nuancer du fait d’une très
grande disparité entre les régions.
Session de Fédération des Associations de Psychiatrie d'urgence
De g. à dte : les Drs Bahhar Namias, Jehel et Ducrocq
durant l’internat. L’objectif de cette enquête était d’évaluer
le niveau d’informations des internes sur les masters 2 de
recherche et leurs souhaits de réaliser un tel parcours. Le
taux de participation des internes, très hétérogène, selon les
régions, était de 45% (603 internes). 25% des internes de
dernière année de DES ont réalisé un master 2. Les
domaines choisis étaient pour 70% les sciences dures :
neurosciences, pharmacologie, génétique, épidémiologie,
neuropsychologie et pour 30% les sciences humaines :
psychanalyse, philosophie, ethnopsychiatrie, psychopathologie. Parmi la population des masters 2, qui a
fortement participé à l’enquête, les principales difficultés
rencontrées étaient le financement, la nécessité de changer
de ville, la prolongation de l’internat d’une année.
Les internes n’ayant pas réalisé de master 2 sont à plus de
50% intéressés pour en faire un. Les domaines d’intérêt sont
divers (les neurosciences, la psychanalyse, la
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Sous la présidence des Prs Guillaume Vaiva (Lille) et Vincent
Dubois (Bruxelles), la session scientifique associative de la
Fédération des Associations de Psychiatrie d'Urgence
(regroupant AFERUP, GEPS, AFORCUMP-SFP et Société
Française de Psychologie Médicale et Psychiatrie de Liaison)
avait pour thème "Santé Mentale, suicides et traumas en
prison".
Le Dr Louis Jehel (Paris), Président de l'AFORCUMP-SFP a
tout d'abord évoqué le Risque suicidaire et événement de
vie traumatiques parmi les détenus.
Il s’agit d’une étude descriptive transversale portant sur un
échantillon de 1000 détenus, réalisée entre septembre
2003 et juillet 2004 dans 23 établissements pénitentiaires
français tirés au sort. Deux variables sont étudiées : score
de suicidalité et tentative de suicide (TS) dans le mois
écoulé. L’analyse multivariée de cette étude recherche des
corrélations entre ces deux variables et les facteurs
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sociodémographiques, les antécédents psychologiques et
familaux ainsi que les facteurs judiciaires ou pénitentiaires.
L’analyse des résultats montre que les antécédents de
tentative de suicide et la notion d’un événement
traumatisant dans l’enfance sont des variables explicatives
tant du score de suicidalité que de l’existence d’un passage
à l’acte auto-agressif au cours du mois écoulé, cette dernière
étant aussi expliquée par la notion d’une procédure
disciplinaire. Les incarcérations antérieures influencent
quant à elles le score de suicidalité. Les variables liées au
risque suicidaire sont, au niveau sociodémographique, un
jeune âge, une grande fratrie, l’absence d’emploi d’une durée
de plus de 2 ans, l’obtention de l’AAH. Parmi les facteurs
judiciaires, une corrélation est mise en évidence pour: la
détention préventive, la courte durée de peine, l’absence de
travail dans l’établissement, une procédure disciplinaire, une
incarcération antérieure, une longue durée d’incarcération
sur la vie entière et l’existence d’un proche déjà emprisonné.
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Puis le Dr Véronique Bahhar Nahmias (Grasse) a évoqué Les
paradoxes du psychotraumatisme en milieu pénitentiaire.
A travers de nombreux cas cliniques, l’auteur illustre les liens
étroits existants entre milieu pénitentiaire et psychotraumatismes, qui peuvent précéder ou succéder
l’incarcération et être une cause ou une conséquence de
cette incarcération. Ainsi, rechercher les psychotraumatismes, récents ou anciens, en milieu pénitentiaire
semble primordial. Le but étant de les prendre en charge de
façon adaptée, ainsi que les comorbidités associées
(addiction, tentatives de suicide, troubles du
comportement), soigner et éviter la récidive ou la rechute.
"Les pratiques
pathologique",
délocalisée au
confronté leurs
de terrain.
addictives, concept d’actualité : le jeu
tel était le thème de cette session
cours de laquelle les thérapeutes ont
connaissances à l'expérience d'un homme
Session délocalisée au Casino du Touquet : le jeu pathologique
Les facteurs familiaux et psychologiques de risque suicidaire
sont : Placement dans l’enfance, suivi par un juge pour
enfant, séparation de plus de 6 mois d’un des parents,
maltraitance dans l’enfance, événement traumatisant dans
l’enfance, antécédent de consultation ou hospitalisation
pour raison psychologique, antécédent de tentative de
suicide, antécédent de dispositif de lutte contre l’alcoolisme.
Ces résultats soulignent l’intérêt de l’évaluation précoce de
marqueurs tels que la notion d’un événement traumatique
durant l’enfance ou d’une maltraitance afin de mieux
dépister les détenus à risque suicidaire.
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Cette session a été l’occasion d’une discussion enrichissante
entre experts du jeu pathologique (Dr David Magalon et Pr
Christophe Lançon, tous deux de Marseille) et le directeur
du Casino du Touquet (M. Ari Sebag). Comme l’a rappelé le
Pr Lançon, le jeu pathologique est un trouble du contrôle
des impulsions, caractérisé par l’impossibilité de contrôler
un comportement de jeu de hasard et d’argent en dépit des
conséquences négatives (sociales, familiales, financières ou
judiciaires). La plupart des joueurs ont une pratique de
loisirs. Les joueurs excessifs ou problématiques ont des
pratiques de jeux intensives et répétitives avec des
répercussions, mais sans atteindre le degré des joueurs
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LES
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pathologiques qui répondent aux critères diagnostiques du
jeu pathologique du DSM-IV.
La fréquence du jeu pathologique est estimée à 0,2 à 2 %
pour la population française. Bien que peu d’études aient
été réalisées en France, il est maintenant bien connu que le
jeu pathologique est significativement associé aux
comorbidités addictives et psychiatriques.
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au maintien et au développement de conduites de jeu
pathologique. Ils favorisent le développement de conduites
addictives et entrainent une augmentation du nombre de
joueurs pathologiques. La conséquence en est l’émergence
de problématiques nouvelles dont la nécessité de protéger
les personnes vulnérables.
Le jeu pathologique : trois spécialistes
de g. à dte : le Dr Magalon, le Pr Lançon et M. Sebag, directeur du casino
Les joueurs pathologiques ont une prévalence de conduites
d’abus ou de dépendance à d’autres drogues, actuelles ou
passées, de l’ordre de 50%.
Dans cette population, sont, également, fréquemment
retrouvées des pathologiques psychiatriques.
Les troubles de l’humeur, notamment les troubles
bipolaires, entretiennent des liens étroits avec le jeu
pathologique. Les études en population générale mettent
en évidence que plus de 50% des joueurs pathologiques,
présentent un trouble de l’humeur dont le trouble bipolaire
est le plus fréquemment retrouvé.
La présence de ces comorbidités sont associées à un jeu plus
intense avec des répercussions socio-économiques plus
importantes.
L’étude de ces comorbidités est donc nécessaire d’une part
pour une prise en charge psychologique et pharmacologique
adaptée mais aussi pour dépister la population à risque afin
de leur proposer des stratégies de prévention primaire.
Dans le champ du jeu pathologique, l’addiction aux jeux sur
Internet occupe une place prépondérante, notamment
depuis l’ouverture du marché des jeux d’argent à la
concurrence. En effet, la France autorise aujourd’hui les
opérateurs privés et étrangers à proposer des paris en ligne
aux joueurs français. Mr Sebag a fait passer le message que
les dirigeants des Casinos dénonçaient cette initiative et
que "rien ne va plus" dans l’économie du jeu.
Dr Magalon a rappelé que les jeux sur Internet présentaient
des caractéristiques situationnelles et structurelles, propices
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La Prosodie émotionnelle : outil de remédiation chez
les patients schizophrènes ? a été présenté par Simon
Vigne (Caen) et al
INTRODUCTION : La reconnaissance des émotions
exprimées dans le discours est une des composantes
des capacités d’interaction sociale. Elle intègre des
processus ortholinguistiques (sémantiques) et paralinguistiques (la prosodie émotionnelle) [1]. Des
déficits sont montrés chez les patients schizophrènes
de manière séparée pour la prosodie émotionnelle [2]
et le contenu sémantique neutre [3], mais aucune
étude ne s’est encore penchée sur les altérations de
ces processus lors de l’écoute d’un discours à contenu
émotionnel. Nous avons testé l’hypothèse que les
patients ont de moins bonnes performances que les
sujets sains pour analyser les processus sémantiques
et prosodiques lors de l’écoute d’un discours à contenu
émotionnel.
METHODES : Le paradigme est composé d’un corpus
de phrases caractérisées par un contenu sémantique
émotionnel dont la moitié était exprimée avec
prosodie émotionnelle et l’autre sans [1].
Seize patients schizophrènes (DSM-IV) ont été
comparés à 16 sujets sains appariés (âge, sexe, niveau
scolaire).
Une analyse de covariance (ANCOVA) a été menée
avec le groupe (patients/témoins), la catégorie
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émotionnelle (colère, gaieté, tristesse) et la présence
ou l’absence de prosodie émotionnelle comme
facteurs. Les variables dépendantes étaient le taux de
réponse (pourcentage de réponses correctes par
rapport au total des réponses) et le temps de réponse
(ms).
RESULTATS : Les principaux résultats statistiquement
significatifs de l’ANCOVA étaient les suivants : - un
effet de groupe pour le taux de réponse, les patients
répondant moins que les témoins ;
- un effet de la prosodie émotionnelle avec un taux de
réponse supérieur pour les phrases avec prosodie par
rapport à celles sans prosodie ; - une interaction
groupe/prosodie pour le taux de réponse, la prosodie
bénéficiant plus aux patients qu’aux témoins.
CONCLUSION : Les patients avaient de moins bonnes
performances que les témoins qu’il y ait ou non
prosodie. Nous avons donc montré un déficit de
compréhension sémantique des phrases à contenu
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Lors de la session scientifique associative de la section
"Psychiatrie de l'Âgé" de l'Association française de
Psychiatrie biologoque et Neuropsy-chopharmacologie
(AFPBN) présidée par le Dr Christophe Arbus
(Toulouse) & Pr Vincent Camus (Tours), le thème
portait sur Les marqueurs psychiatriques et
comportementaux précoces de la maladie
d’Alzheimer. Six intervenants ont apporté leur
contribution à ce débat : les Pr Vincent Camus (Tours),
Dr Michel Benoit (Nice), Dr Jérôme Pellerin (Ivry-surSeine), Dr Nadine Bazin (Versailles), Dr Patrick Frémont
(Marne-la-Vallée), Dr Sandrine Louchart de la Chapelle
(Monaco).
Les marqueurs psycho-comportementaux précoces de
la maladie d’Alzheimer sont :
• Les symptômes affectifs dont la dépression. Ainsi,
tout épisode dépressif de l’âgé justifie une évaluation
cognitive et une surveillance rigoureuse du niveau de
réponse au traitement.
Session de la section
"Psychiatrie de l'Agé"
de l'AFPBN :
de g. à dte : Pr Camus,
Drs Louchart de la
Chapelle, Frémont,
Bazin, Pellerin, Benoit
émotionnel. La prosodie améliorait les performances
des deux groupes mais s’est montrée plus profitable
aux patients. Puisqu’ils tirent plus de bénéfice que les
sujets sains de sa présence dans le discours, la prosodie
émotionnelle pourrait être une piste de remédiation
intéressante pour améliorer leurs capacités de
cognition sociale.
BIBLIOGRAPHIE : 1.Beaucousin V. 2007. Cereb. Cortex.
17, 339-352. 2.Hoekert M. 2007. Sch. Res. 96, 135-145.
3. Dollfus S. 2008. Sch. Res. 99, 304-311.
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•L’apathie. La dépression du sujet âgé peut se
manifester par une faible expression de la tristesse
mais avec des troubles des fonctions exécutives et une
perte de motivation. Cette typologie particulière doit
faire penser à une possible évolution vers la démence.
• Les troubles attentionnels qui doivent être évalués en
fonction du contexte. Le MCI (Mild Cognitive
Impairment) est une entité clinique difficile à définir
et qui peut se décliner sous différentes formes.
• Les troubles psychotiques. Les hallucinations et les
délires de survenue tardive doivent être repérés chez
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ECHOS
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les sujets âgés et conduire à un bilan cognitif d’autant
plus justifié que l’évolution est défavorable.
• Les troubles anxieux. L’enjeu est de bien décrire la
symptomatologie anxieuse pour préciser les liens entre
troubles anxieux et maladie d’Alzheimer.
• L’anosognosie. De meilleurs outils sont nécessaires
pour définir ce processus à dimensions multiples. La
conscience de soi et de ses déficits s’intègre dans
l’interaction entre le patient et son environnement.
Petit déjeuner scientifique, sur le thème "Emotions et
cognitions sociales entre psychiatrie et neurologie". Le
Dr Caroline Demily
de Lyon
a traité : la
Reconnaissance de ses propres émotions dans la
schizophrénie
Le déficit en cognition sociale est présent à tous les
stades de la maladie et chez les apparentés sains des
schizophrènes. Le déficit dans la reconnaissance des
émotions faciales d’autrui concerne toutes les
émotions et est corrélé avec les symptômes négatifs
de la maladie mais aussi avec les symptômes positifs.
Concernant les bases neurobiologiques de la cognition
sociale, différentes régions sont impliquées dans la
reconnaissance émotionnelle (le gyrus latéral
fusiforme (= aire fusiforme faciale) dans la
reconnaissance identitaire, le sulcus temporal supérieur
dans l’analyse de la direction du regard, l’amygdale
dans la détection de la peur et de la menace), et dans
la production émotionnelle (les circuits corticaux et
pyramidaux pour les émotions posées, et les régions
subcorticales et extra-limbiques pour les émotions
spontanées). Les patients atteints de schizophrénie
présentent également une réduction des expressions
faciales. Ils présentent moins d’expressions dans la
partie haute du visage en réponse à des stimuli
émotionnels, peu d’expression du dégoût et une durée
réduite du maintien de la production émotionnelle.
L’expérience émotionnelle est similaire chez les
patients, mais l’expression est réduite. Les résultats de
tâches d’imitation et de production émotionnelle
auto-générée, ont montré un déficit net de la
production émotionnelle dans la schizophrénie avec
une non reconnaissance des émotions auto-générées
et une altération de la conscience du trouble. Il n’y a
pas d’impact du traitement sur le déficit de la
production émotionnelle. Celle-ci est associée aux
symptômes positifs de la maladie.
Post Scriptum
Dr Jean-Albert Meynard
Le sexe du cerveau
Editions de l'Archipel
264 pages – 19,95 €
En ces temps de biologiquement correct, le concept
d’équité absolue entre les sexes ne résiste pas. Il se heurte
aux inégalités génétiques, physiologiques, hormonales,
psychologiques et in fine comportementales. Peut-on,
grâce aux dernières avancées de la neurophysiologie,
établir les différences fondamentales qui existent entre les
femmes et les hommes ? Génétique, hormones,
construction embryologique et fœtale reproduisent un
schéma vieux de plusieurs millions d’années. Le
développement de l’être, de sa naissance à sa vieillesse est
ici analysé pour chaque sexe en montrant, pour chaque
étape, les spécificités propres. Le désir amoureux n’est pas
laissé pour compte.
La Cendrillon de Perrault,
manifestement soumise aux codes de son époque,
perdure-t-elle dans des comportements post modernes
tout aussi caricaturaux ? La biologie des sexes a sa
traduction quasi directe dans le social et le psychologique.
Echappons-nous à notre programme très humblement
humain ?
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Le CPNLF remercie ses partenaires officiels 2010
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