la réalité de leur demande de protection. Leur crédibilité est souvent sérieusement questionnée par l’Ofpra et
la CNDA. La procédure s’en trouve souvent rallongée, en raison d’un rejet Ofpra probable, voire dans les cas de
réexamen.
Nombre de ces personnes peuvent n’être jamais clairement identifiées, ni soulagées de leurs symptômes, les
exposant à un accompagnement socio administratif non adapté, voire à une exclusion de la prise en charge, et
le cas échéant un rejet de la demande d’asile, sans que la demande de protection ait été comprise. D’une
manière générale, la non-identification de leurs besoins particuliers conduit à les faire passer complètement « à
côté » de leur procédure d’asile.
Apports de l’identification :
Une identification (précoce) des besoins particuliers des personnes vulnérables permettra de :
- Orienter rapidement les personnes souffrant de trouble de stress post-traumatique vers une prise en
charge psychologique1 ;
- Soulager ces personnes vulnérables d’une partie de leurs symptômes ;
- Leur permettre de travailler sur leur traumatisme, favorisant la révélation des épisodes traumatiques
au plus tôt de la procédure ;
- Etayer de manière précise, circonstanciée et solide leur récit de vie ;
- Prévoir les entretiens Ofpra au moment et dans les conditions les plus adaptées pour la discussion de
leur récit de vie et éviter les renvois ou les absences ;
- Cibler et adapter les entretiens Ofpra sur les évènements souvent déterminants liés au traumatisme,
- Démarrer au plus tôt la réhabilitation des victimes
L’identification des personnes vulnérables est nécessaire pour une procédure JUSTE et ÉQUITABLE.
3. Parce que cela améliore la relation d’accompagnement
Enjeux et difficultés :
Pour les personnes accompagnant au quotidien des demandeurs d’asile, la non-identification des personnes
vulnérables conduit à de grandes difficultés en matière d’accueil et de suivi. En effet, bien que les travailleurs
sociaux soient formés à la prise en charge des personnes en difficulté sociale et psychique, l’identification des
personnes souffrant de troubles de stress post-traumatique suppose une formation spécifique. Par ailleurs, de
nombreux symptômes peuvent être soit invisibles ou muets, soit confondant avec d’autres pathologies qu’ils
peuvent plus fréquemment rencontrer, comme la dépression, dont les effets particuliers sont différents de ceux
des troubles de stress post-traumatique.
La relation entre l’intervenant et le demandeur d’asile peut être conflictuelle, sujette à de nombreuses
incompréhensions et peu satisfaisante pour les deux parties. L’assistance juridique peut être éprouvante en
raison des difficultés à se remémorer les évènements ou du refus de les évoquer. L’orientation médicale peut
ne pas inclure le suivi psychologique, les intervenants sociaux n’étant pas formés et parfois réticents, à la
détection des symptômes de troubles mentaux. L’hébergement est davantage compliqué, car les demandeurs
d’asile peuvent être orientés vers des logements en cohabitation, potentiellement source d’insécurité pour
certaines personnes vulnérables. La vie quotidienne peut s’en trouvée très perturbée, les relations sociales
1 Il a été démontré lors d’une recherche action réalisée avec Parcours d’exil en 2009 avec des CADA, que même en cas de difficulté
dans l’accès à l’offre de soins suite à l’identification, le simple fait d’avoir entamé une approche relative à la santé et d’avoir repérer
avec la personne un risque de vulnérabilité permet de mobiliser des solutions, mêmes complexes, longues à développer ou
imparfaites, mais qui améliorent malgré tout l’accompagnement.