Lettre de présentation de la démarche - agidd-smq

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28 mai 2014
Aux groupes membres de l’AGIDD-SMQ
Aux groupes membres du RRASMQ
À l’ensemble des alliés du mouvement social alternatif en santé mentale
Objet : Présentation d’une démarche soutenant la vision critique en santé mentale
Bonjour,
L'Association des groupes d'intervention en défense des droits en santé mentale du
Québec (AGIDD-SMQ) présentait, le 29 mai 2013, son colloque «La vision critique en
santé mentale : Réalités et espoirs». Cet évènement a rassemblé plus de 160
personnes provenant, entre autres, des milieux communautaires, universitaires et du
réseau public. Bon nombre d’entre elles vivent ou ont vécu un problème de santé
mentale.
C’est avec l’intention de questionner l'approche biomédicale prédominante dans le
milieu psychiatrique, mais aussi, et surtout dans le but d’offrir un espace de liberté
pour réfléchir et échanger de manière critique sur différents phénomènes liés à la
santé mentale que l’AGIDD-SMQ a organisé ce colloque.
L’AGIDD-SMQ tient à remercier les conférenciers, messieurs Guy Moreau, Jean-Claude
St-Onge et Joël Monzée et plus particulièrement le président d’honneur du colloque,
monsieur David Cohen, pour avoir livré, chacun à leur manière, un discours empreint, à
la fois, de réalités et d’espoirs.
Considérant que la vision critique constitue un outil indispensable face aux idées
préconçues et aux généralisations abusives, principales sources de stigmatisation et de
non-respect des droits, l’AGIDD-SMQ a le plaisir et l’honneur de vous présenter la
démarche intitulée Apprendre, exercer et promouvoir la vision critique en santé
mentale.
Cet outil est basé, entre autres, sur les actes vidéo du colloque, se veut aussi une
réponse aux préoccupations des participants au colloque à savoir que la vision critique
doit se vivre au quotidien et non pas seulement pour une journée.
Il s’agit d’un ensemble d’activités qui, espérons-le, permettront de favoriser
l’appropriation d’une vision critique en santé mentale dans nos groupes, mais aussi
dans la population en général.
Le conseil d’administration de l’AGIDD-SMQ tient à remercier particulièrement
Monsieur Olivier René, chargé de projet, pour la production de cette riche démarche.
M. René a aussi produit les actes écrits du colloque en plus de superviser la production
de 12 capsules vidéos.
Jointes à cette lettre, vous trouverez plus d’informations expliquant d’où vient la
présente démarche, comment a été élaboré son contenu ainsi qu’un aperçu des outils
développés et mis à disposition des groupes intéressés à développer un regard critique
et/ou à exercer une vision critique sur différents phénomènes en santé mentale.
C’est avec enthousiasme que je vous invite à prendre connaissance des informations
sur la démarche, à parcourir les outils proposés, à regarder les capsules vidéo, à lire le
contenu sur la vision critique et à vous lancer dans cette aventure pour en faire un
travail profitable pour vous, personnellement, et, collectivement, pour votre
organisation.
Je vous invite à nous contacter pour commenter cet outil et nous faire part de vos
impressions.
Bonne démarche pour apprendre, exercer et promouvoir la vision critique en santé
mentale!
Andrée Morneau
Présidente de l’AGIDD-SMQ
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Quelques informations sur la démarche
D’où vient l’idée de cette démarche sur la vision critique
En mai dernier, l’AGIDD-SMQ a organisé son colloque annuel sur le thème : La vision critique en
santé mentale : réalités et espoirs. Pourquoi la vision critique en santé mentale direz-vous? Et
bien, les raisons sont nombreuses et diversifiées.
Premièrement, à l’intérieur du mouvement social alternatif en santé mentale, tous s’entendent
sur la nécessité et l’importance de maintenir une analyse et un discours critiques face à la
psychiatrie et à la médicalisation des problèmes sociaux. Mais encore faut-il être bien outillé
pour soutenir cette analyse et ce discours critiques.
Deuxièmement, depuis de nombreuses années, l’AGIDD-SMQ constate à quel point l’approche
biomédicale qui domine le champ de l’intervention psychiatrique et psychosociale engendre de
lourdes conséquences dans la vie des personnes vivant ou ayant vécu un problème de santé
mentale. À titre d’exemple, pensons à la stigmatisation qui accompagne le diagnostic
psychiatrique, à la dignité et au respect des droits des personnes qui sont malheureusement
trop souvent bafoués sous prétexte qu’elles sont « malades mentales » et au maintien de
pratiques coercitives comme l’isolement, la contention et les substances chimiques.
C’est donc principalement afin de renforcer l’analyse et le discours de remise en question de
l’approche biomédicale prédominante que l’AGIDD-SMQ a organisé l’édition 2013 de son
colloque autour de la vision critique en santé mentale.
Pour l’AGIDD-SMQ, le développement d’une vision critique s’avère être un excellent moyen
pour consolider le jugement et l’esprit critique contre les idées préconçues et les généralisations
abusives, principales sources de stigmatisation et de non-respect des droits des personnes.
Appliquée en santé mentale, la vision critique devient un outil permettant de questionner les
fondements et les idées de la psychiatrie, de porter un regard nouveau sur les pratiques et ce,
afin de mieux défendre les droits individuels et collectifs des personnes.
Le colloque 2013, un moment important pour l’AGIDD-SMQ
Le colloque sur la vision critique tenu en mai 2013 a connu un fort succès, notamment avec plus
de 160 inscriptions. Ce fut l’occasion, très attendue pour certains, d’entendre monsieur David
Cohen, président d’honneur du colloque, présenter quelques-unes de ses idées et réflexions
autour des notions essentielles à la vision critique en santé mentale dont la remise en question
de la coercition psychiatrique. Professeur en travail social à l’Université de Californie à Los
Angeles (UCLA) et possédant une reconnaissance internationale (Québec, États-Unis, France)
pour ses travaux critiques sur la médication psychotrope et sur les pratiques bio-psychiatriques,
M. Cohen est un collaborateur estimé et un allié très cher au mouvement de défense des droits
en santé mentale.
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Les personnes présentes au colloque ont également pu entendre l’apport captivant de trois
conférenciers. Monsieur Guy Moreau, ancien membre du conseil d’administration de l’AGIDDSMQ, a réalisé la conférence d’ouverture sur le développement de la vision critique en
présentant ses réflexions et points de vue de personne utilisatrice. Auteur du livre Tous fous?
L’Influence de l’industrie pharmaceutique sur la psychiatrie (2013), monsieur Jean-Claude StOnge a mis en lumière les dessous et les dérives de l’industrie du médicament. Enfin, monsieur
Joël Monzée, docteur en neurosciences alliant les mondes de la recherche et de la
psychothérapie, a tenu sa conférence sur l’apport des neurosciences dans la compréhension du
développement de la personne.
Animée par madame Lorraine Guay, militante de longue date en milieu communautaire, cet
évènement se voulait un lieu et un moment pour faire vivre la vision critique en santé mentale
et permettre un espace à la fois critique et créatif de liberté de penser tant de la part des
conférenciers que des personnes participantes.
Les outils développés suite au colloque
Suite à l’effervescence engendrée par les propos des conférenciers et par les échanges autour
de la vision critique en santé mentale lors du colloque 2013, l’AGIDD-SMQ a travaillé sur
différents outils d’information afin de promouvoir les idées et le contenu sur la vision critique.
Vous pouvez donc consulter les actes écrits (comptes-rendus des conférences et du panel
échanges) et visionner les actes vidéo complets du colloque gratuitement via le site Internet de
l’AGIDD-SMQ. Aussi, pour mettre en valeur certaines idées phares provenant du discours des
conférenciers, l’AGIDD-SMQ a produit 12 capsules vidéo accessibles sur Internet qui présentent
des passages clés du colloque. Puis, afin de renforcer l’appropriation d’une vision critique en
santé mentale, l’AGIDD-SMQ a élaboré la démarche d’animation qu’elle vous présente ici.
La démarche Apprendre, exercer et promouvoir la vision critique en santé mentale
Proposant une série d’activités autour de ce que représente la vision critique et des façons de la
développer et de la mettre en pratique, la démarche vise :


le développement de compétences d’analyse critique et la mise en pratique de ces
compétences;
le renforcement d’une vision critique, notamment, en regard de différents sujets ou
phénomènes qui concernent la santé mentale.
4
Concrètement, la démarche vous propose :
 10 activités portant sur la vision critique. Il s’agit d’activités d’information, d’échange, de
réflexion, de discussion, d’analyse, de création, de planification et de mise en action réparties
en trois blocs distincts (bloc A, bloc B et bloc C). Toutes ces activités se réalisent en groupe et
certaines d’entre elles sont basées sur le visionnement des capsules vidéo.
 Une activité bilan. La démarche se conclut avec une activité bilan visant à faire un retour sur
ce qui a été réalisé durant la démarche et sur son déroulement.
Parmi les outils pour soutenir la démarche, vous trouverez:
 Un guide d’animation. Ce guide est un outil de référence qui présente l’ensemble de la
démarche ainsi que les informations pour chaque activité (consignes, indications sur le
matériel, déroulement et informations sur le contenu)
 Des cahiers de participation. Chacun des trois blocs d’activités (bloc A, bloc B et bloc C) est
accompagné d’un cahier de participation qui contient des tableaux vierges et des espaces
libres pour prendre des notes. Ces cahiers renferment également une multitude
d’information sur le contenu des activités. Un cahier de participation est aussi associé à
l’activité bilan.
À qui s’adresse les différents outils
Actes écrits, actes vidéo
et capsules vidéo
À l’ensemble de la population, toutes les personnes qui travaillent dans
le domaine de la santé mentale et toutes les personnes qui se sentent
concernées par la santé mentale.
Démarche
Aux organismes qui adhèrent au mouvement social alternatif en santé
mentale ainsi qu’à toutes les personnes ou organisations voulant
développer un regard critique en santé mentale.
Guide d’animation
Plus particulièrement aux personnes intéressées à animer des activités
au sein de leur organisme.
Cahiers de participation
Aux personnes participantes afin de faciliter leur cheminement dans la
démarche et leur offrir des informations sur la vision critique.
L’ensemble de la démarche = environ 10 heures
La réalisation des trois blocs d’activités (A, B et C) ainsi que de l’activité bilan est estimée à
environ une dizaine d’heures au total. Le déroulement des différentes activités peut prendre
entre 30 à 90 minutes à réaliser selon les groupes et la dynamique de participation qui s’installe.
Il faut savoir que certaines activités du bloc C peuvent se dérouler sur plus d’une rencontre.
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Les blocs d’activités, leurs objectifs et le nombre d’activités par bloc
Bloc d’activités
Objectifs de chacun des blocs
Nombre
d’activité
Bloc A
S’informer, apprendre
et connaitre
Bloc B
S’exercer et comprendre
Identifier les contours de la définition de la vision critique.
Approfondir ce que représente une vision critique, son utilité
et ce qui favorise son exercice.
4
activités
Développer et mettre en pratique des compétences liées à la
vision critique.
4
activités
Cerner les éléments importants d’un message ou d’un
discours critique.
Promouvoir et diffuser un discours critique afin d’informer,
de sensibiliser et d’interpeler.
2
activités
Effectuer un retour sur la démarche réalisée et sur la
manière dont elle s’est déroulée.
Une
activité
Bloc C
Promouvoir et informer
Activité bilan
Pour ne pas conclure
Quelques suggestions pour susciter l’intérêt envers la démarche et augmenter la
participation aux activités
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Consulter vos membres sur leurs intérêts envers la vision critique.
Faites connaitre la démarche auprès des membres de votre conseil d’administration.
Organiser une séance de visionnement de quelques capsules vidéo.
Insérer ces activités dans votre planification (mensuelle, annuelle).
Annoncer les activités le plus longtemps possible à l’avance.
Demander aux personnes intéressées de s’inscrire formellement sur une feuille.
Faite une relance quelques jours avant les activités.
Former un groupe qui s’engage à participer à l’ensemble de la démarche.
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