Les données de l'IBGE : "Interface Santé et Environnement" Février 2000
symptomatologie de type action convulsivante et/ou psychotrope. Les plantes incriminées sont la
ciguë vireuse, l'oenanthe safranée, la noix de muscade, les solanacées mydriatiques, … Il existe de
nombreux champignons neurotoxiques. Par exemple les gyromitres “ comestibles ” (syndrome
gyromitrien), les psilocybes (syndrome psilocybien) ou l’amanite phalloïde (10) .
•Les drogues “ de rue ” : dures et douces ont une action psychotrope (action sur le psychisme,
modification du comportement) mais peuvent également agir sur le système cérébral et y provoquer
certaines lésions de type toxique : la cocaïne provoque des accidents vasculaires cérébraux et de
l’épilepsie, la marijuana entraîne peut-être une perte neuronale, etc. L’héroïne, quant à elle, est très
addictive, mais peu neurotoxique. Un produits “ additif ” à l'héroïne (le MPTP ou n-méthyl-1,2,3,4
tétrahydropyridine) a provoqué aux Etats-Unis et au Mexique une “ épidémie ” de syndromes
parkinsoniens chez les utilisateurs de drogues opiacées par voie IV ; il constitue actuellement le
modèle expérimental chez le singe pour tester les neuroprotecteurs.
•L'alcool : mis à part les symptômes qu'il engendre lors d'une prise excessive aiguë (ivresse), l’alcool
peut être responsable en prise chronique, suite notamment aux carences nutritionnelles induites,
d'une dégénérescence cérébelleuse caractérisée par une ataxie à la station debout et à la marche,
d’un syndrome démentiel éthylique, d’une psycho-polynévrite (psychose de Wernicke-Korsakoff) etc.
•Les médicaments : peuvent avoir comme effets secondaires des signes neurologiques variés.
L’absorption de neuroleptiques, par exemple, entraîne classiquement un syndrome parkinsonien
secondaire caractérisé par des mouvements anormaux hypokinétiques.
•Le monoxyde de carbone : entraîne des réactions neurologiques immédiates et retardées. Les
premiers symptômes immédiats sont peu spécifiques et n'attirent pas toujours l'attention
(céphalées, asthénie, vertiges). Ensuite apparaissent des signes plus importants de souffrance
cérébrale : agitation et modification du comportement, confusion, désorientation (11) . Si
l'intoxication est sévère, le patient évolue vers un coma avec signes pyramidaux, trismus, mouvements
de décérébration. On considère que ces signes neurologiques sont constants pour les intoxications
avec un taux de CO plasmatique supérieur à 30 % (un fumeur peut présenter un taux d'environ 10%).
Les complications neurologiques retardées (syndrome post-intervallaire) surviennent 1 à 3 semaines
après l'intoxication. De manière inattendue, l'état neurologique du patient se dégrade suite à un
mécanisme encore incompris (démyélinisation tardive ?). Ces complications apparaissent dans 5 à 10%
des cas et sont plus fréquentes chez les personnes âgées gravement intoxiquées (12).
•Les produits ménagers : l'absorption orale de white-spirit ou d'essence provoque, mis à part les
symptômes digestifs, des vertiges, de la somnolence et un coma. Le méthanol provoque, outre la
cécité, une atteinte du SNC avec coma et convulsions. L'éthylène-glycol (antigel) provoque un coma
hypotonique avec convulsions. Les nettoyants pour W-C (paradichlorobenzène) entraînent également
une dépression du SNC et des convulsions (4) . Les solvants comme le toluène et le xylène, émis dans
les maisons à partir de peintures, vernis, colles, bois traités, … peuvent provoquer, lors d'expositions
chroniques, des manifestations ébrieuses, de l’obnubilation, de la fatigue, une faiblesse généralisée,
de la confusion mentale et parfois un coma, ainsi que des neuropathies périphériques. L'exposition
professionnelle aux solvants organiques peut entraîner des lésions cérébrales provoquant des déficits
parfois irréversibles. La toxicité de ces solvants est de mieux en mieux documentée mais les mesures
de protection en milieu professionnel sont mal réglementées et donc insuffisantes.
•Les métaux lourds : une exposition chronique aux vapeurs de mercure engendre une atteinte du
système nerveux avec des tremblements, un changement de la personnalité, des troubles de la
mémoire, … L'exposition aiguë à une dose importante de plomb (1.000 µg/ml) agit sur le SNC,
provoquant une encéphalite avec ataxie, convulsions et coma. Une exposition chronique à de faibles
doses de plomb entraîne une altération du développement neuropsychologique de l'enfant avec
diminution de ses capacités intellectuelles, une hyperactivité, des troubles de concentration, …(13).
•Les produits chimiques : une exposition chronique au chlorure de vinyle (voir aussi fiche sur les
cancers du foie) provoquerait un cancer du SNC. Les dioxines, présentes comme impuretés dans le
PCP (pentachlorophénol), provoquent des altérations de différents organes dont une neurotoxicité.
•Les rayonnements : l'exposition permanente aux champs électromagnétiques favoriserait le
développement de tumeurs cérébrales. Il n'y a cependant aucun argument scientifique actuellement
qui puisse mettre en cause ni les GSM ni leurs antennes de relais. Une atteinte du SNC peut
12. Système Nerveux Central Fiche 12
Institut Bruxellois pour la Gestion de l'Environnement / Observatoire des Données de l'Environnement 3 / 6