bande de valence par une bande interdite.
Cette structure en bandes fournit une explication simple de la conduction électrique
dans les solides cristallins en général, et des propriétés des semi-conducteurs en
particulier. Les électrons situés dans la bande de valence ou dans les bandes
inférieures ne peuvent pas absorber une petite quantité dénergie : les états
énergétiques qu'ils atteindraient alors seraient ou bien occupés ou bien situés dans
une bande interdite. Ne pouvant être mis en mouvement par un apport d'énergie, ils ne
participent pas au transport du courant électrique : ils sont bloqués dans les
embouteillages. En fait, seuls les électrons situés dans la bande de conduction ont une
liberté de mouvement (d'où le nom donné à cette bande).
Un solide à bande de conduction non vide est donc un conducteur. A l'inverse, un
solide à bande de conduction vide est un isolant.
Toutefois, un matériau parfaitement isolant doit remplir une condition supplémentaire
: la largeur de la dernière bande interdite, celle située entre la bande de valence et la
bande de conduction, doit être suffisamment grande. En effet, le matériau, ayant une
certaine température, est le lieu d'une certaine agitation thermique, de sorte que des
électrons de la bande de valence, profitant de l'énergie associée à cette agitation
thermique, peuvent "sauter" dans la bande de conduction, pour peu que la largeur de
la bande interdite soit faible. Lorsque cette dernière condition est remplie, on n'a plus
affaire à un véritable isolant mais à un semi-conducteur.
Lorsqu'un électron de valence saute dans la bande de conduction, il laisse une place
vacante (une place de parking libre), qui joue le rôle d'un potentiel attractif pour les
électrons environnants. Cette lacune se comporte comme une particule fictive, appelé
trou, de charge positive, opposée à celle de l'électron ; elle contribue, tout comme ce
dernier, au passage du courant électrique.
On comprend pourquoi la conductivité des semi-conducteurs augmente avec la
température, contrairement à ce qui se passe pour un métal. Toute augmentation de la
température conduisant à un accroissement de l'énergie d'agitation dans le cristal, elle
équivaut à un allongement de la "perche" dont l'électron dispose pour franchir la
bande interdite, de sorte que d'avantage de paires électrons-trous se forment. Un
moyen efficace d'augmenter la conductivité à température ambiante consiste à injecter
des impuretés dans le cristal, sous forme d'atomes étrangers. On dit alors que le semi-
conducteur est dopé. Les impuretés peuvent être de deux types. Ou bien, en s'insérant
dans le cristal, elles libèrent chacune un électron de conduction supplémentaire dans
le système : on obtient alors un semi-conducteur de type N évoqué plus haut ; ou bien
les impuretés attirent chacune à elle un électron du cristal et, de ce fait, peuvent être
considérées comme des donneurs de trous : on obtient alors un semi-conducteur de
type P.
Comme on l'a dit plus haut, une jonction N-P ne laisse passer le courant électrique que
dans un sens. L'agencement judicieux de tels sens uniques règle à loisir la circulation
des électrons, ce qui permet de fabriquer des composants électroniques (voir
TRANSISTOR) puis, en les mettant bout à bout, des circuits qui sont à la source de
toute l'électronique moderne et, par delà, de tout le traitement du signal et de toute
l'informatique. Au commencement de tout cela était donc le sens interdit !
Les semi-conducteurs ont des propriétés optiques intéressantes. Lorsque des
photons, c'est-à-dire des grains de lumière, viennent frapper un semi-conducteur,
l'énergie qu'ils apportent peut provoquer le passage d'électrons de la bande de valence
à la bande de conduction, donc augmenter la conductivité du matériau. Ce phénomène,
la photoconductivité, est mis à profit dans certaines cellules photoélectriques pour