Histoire
Commun aujourd'hui, notons cependant que les habitudes du 19ème siècle ont failli faire disparaître ce
superbe oiseau. Le Tadorne a principalement été victime des plumassiers, des chasseurs et des ramas-
seurs d'œufs.
C'est ainsi que, connu nicheur en Bretagne de 1832 à 1880, il faudra ensuite attendre l'année 1953 pour
revoir les premières familles de Tadornes en Bretagne (dans la rade de Brest).
En 1962, le Tadorne de Belon est protégé en France et inscrit à l'annexe II de la convention de Berne
ainsi qu'à l'annexe II de la convention de Bonn, interdisant ainsi tous les prélèvements, captures, des-
tructions, etc., d'individus ou d'œufs.
Les populations reproductrices et hivernantes de Tadornes ont augmenté dans les trente années qui sui-
virent. Le nombre de couples nicheurs en France a été estimé entre 110 et 200 couples en 1970, contre
2200 à 2500 couples en 1990.
Biologie
L'hiver se termine, les Tadornes sont encore présents en grandes bandes sur la vasière, cependant, la plu-
part des couples se sont déjà formés. Dès le mois de mars, ces derniers s'éloignent du reste de la popu-
lation grégaire et recherchent leur futur nid. Ainsi, jusqu’à fin
juin, les Tadornes offrent un curieux spectacle aux abords de la
réserve naturelle. Les candidats à la reproduction survolent les
falaises, amorcent des atterrissages quelque peu aventureux,
visitent des terriers, se reposent au sol et recommencent leur
manège. En effet, l'érosion et les éboulements successifs ont
mis à jour d'anciens terriers de lapins, qui viennent maculer de
noir la paroi orangée des falaises bordant la vasière. Les cavités
les plus adéquates sont disputées par les futurs parents.
La ponte s'étale d'avril à juillet, le nid contient entre 7 et 12 oeufs. La femelle assure seule l'incubation,
tandis que le mâle défend activement le territoire. L'éclosion est synchrone, elle a lieu 29 à 31 jours après
la ponte et les petits sont nidifuges .
La femelle seule, ou le couple, dirige les poussins vers une zone d'élevage, qui peut être différente du site
du nid. Certaines familles se déplacent seules vers ces aires, mais certains couples escortent des " crè-
ches " ou " nurseries " de jeunes poussins provenant de familles différentes.
Dès le mois de juin, les immatures et non-reproducteurs se livrent à une migration particulière : la migra-
tion de mue. La majorité des oiseaux du nord-ouest de l'Europe se rassemble sur la partie allemande de
la mer des Wadden (ce site accueille environ 200 000 oiseaux). Les adultes reproducteurs rejoignent les
sites de mue en fin d'été. Les retours des zones de mue se font dès septembre, surtout à partir de fin
octobre jusqu’en décembre - janvier.
Les jeunes de l'année prennent leur envol à l'âge de 40 - 50 jours et se dispersent par la suite.
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Dossier nature