Réchauffement climatique: les
citoyens marchent, pas les
politiques mises en œuvre !
Le Mouvement VEGA s’associe aux marches qui auront lieu un peu
partout à travers la planète ce dimanche 21 septembre afin de
réclamer des mesures politiques pour lutter contre le
dérèglement climatique et ce 2 jours avant que ne s’ouvre à
New-York un Sommet des Nations Unies dédié à cette question.
Depuis l’échec retentissant du sommet de Copenhague, la
question du réchauffement climatique est quasi totalement
sortie du viseur des responsables politiques. La crise
financière est passée par là, repoussant au second plan cette
question. Pourtant, les questions économiques et
environnementales sont intimement liées, comme elles le sont
aussi à la question sociale. Aujourd’hui déjà le changement
climatique contribue directement à la faim dont sont victimes
805 millions de personnes dans le monde.
Le réchauffement climatique n’est plus un risque pour
l’avenir, c’est un problème au présent. La concentration de
CO2 dans l’atmosphère a augmenté en 2013 à un rythme inégalé
depuis près de 30 ans, le mois d’août 2014 a été le plus chaud
depuis 1880, on a dénombré plus de 30 millions de réfugiés
climatiques en 2012, le niveau moyen des mers à l’échelle du
globe s’est élevé de près de 20 cm déjà depuis 1901 et l’on
pourrait atteindre 1 m d’ici 2100. L’objectif de maintenir le
réchauffement climatique sous les 2 degrés semble s’éloigner
chaque jour.
Face à ce désastre, l’inertie politique est affligeante. La
logique du profit, et même du profit à court terme, continue
de dicter sa loi. Alors que les pays industrialisés dont nous
sommes ont été, et de loin, les plus grands pollueurs au cours
des 2 derniers siècles, leur attitude est celle qui nous
interpelle le plus.
En Wallonie, l’essentiel des responsables politiques se donne
des satisfécits au motif que les émissions de gaz à effet de
serre (GES) ont connu une diminution « modeste mais conforme
aux exigences issues du protocole de Kyoto » (-7,5% sur la
période 2008-2012 par rapport à 1990). Le bilan de l’action
politique en faveur du climat est pourtant très largement
insuffisant. La chute globale des émissions observée n’est en
fait due qu’à la chute des GES dans l’industrie (-48% pour les
émissions dues à la combustion et ‐23% pour les émissions
provenant des procédés), une chute qui est bien davantage la
conséquence de la crise économique (notamment la fermeture de
la sidérurgie), de la délocalisation et de la vente des quotas
CO2 que d’une quelconque transition écologique.
La Région Bruxelloise, sur base de la répartition entre
régions dans le cadre du protocole de Kyoto n’a pas d’objectif
de diminution de ses GES (elle ne doit pas les augmenter de
plus de 3,475%). Elle s’est cependant engagée à réduire ses
émissions de GES de 30% d’ici 2025 par rapport à 1990 (Pacte
des Maires). Sur la période 1990-2008, on ne constate
toutefois aucune diminution.
Face à ce constat, nous pouvons et devons agir ici et
maintenant pour le climat, sans nous préoccuper de ce que font
d’autres. VEGA voit en tout cas trois chantiers absolument
prioritaires pour ce faire :
Dire stop au tout à la route. Entre 2007 et 2011 le parc de
véhicules a augmenté de 7,9% en Belgique. Si l’on regarde
entre 1977 et 2011, le chiffre est de +28,5% de véhicules dont
pas moins de 5.407.015 voitures. Au sein de ce parc et sur la
même période, le nombre de véhicules au gaz recule (-15,1%),
et celui de véhicules au diesel (les plus polluants) explose
(+116,8%). Si on regarde depuis 2000, l’augmentation du nombre
de véhicules est plus importante encore en Wallonie qu’en
Flandre. Quant aux distances parcourues, elles ont augmenté
entre 2000 et 2009 de 9.1%. La conséquence assez directe de
cette mobilité non maitrisée est qu’entre 1990 et 2009, les
émissions de GES ont augmenté de 44% pour les transports, le
transport devenant la principale source d’émission de GES
devant l’industrie (partie combustion). Sans un transfert
modal massif au profit d’une mobilité moins polluante
(transports en commun et vélo notamment), nous ne maitriserons
pas les émissions de GES. Or, que ce soit au TEC à la STIB ou
à la SNCB, les politiques mises en place sont soient
insuffisantes, soit carrément néfastes (comme l’augmentation
substantielle du prix des billets de bus en Wallonie et à
Bruxelles ces dernières années, la fermeture de « petites »
gares et la baisse du service offert sur les « petites »
lignes, ou encore les reports incessants des projets de RER et
ce singulièrement à Bruxelles).
Agir concrètement pour une relocalisation de l’activité
économique. La mondialisation capitaliste (avec la mise en
concurrence des travailleurs au niveau planétaire) et la sous-
évaluation du coup réel des transports (permise notamment par
un pétrole bon marché) ont conduit à une délocalisation
massive des productions jadis effectuées à proximité des lieux
de consommation. Des pavés à l’acier, en passant par la
panoplie des gadgets électroniques et de l’obsolescence
organisée, tout est désormais transporté d’un bout à l’autre
de la planète ou créé pour passer rapidement à la poubelle.
Face à cela, il est vital d’initier des politiques régionales
qui favorisent le développement de structures économiques
locales, s’axant sur des productions non délocalisables, des
filières endogènes, utiles au bien commun et soutenables sur
plusieurs générations, des structures en priorité non soumises
à une logique strictement marchande (économie sociale, secteur
coopératif, secteur associatif, secteur public,…) et une
économie assurant la réparabilité de nos différents outils.
C’est dans ce sens que nous avons par exemple dans notre
programme régional wallon prôné un plan d’avenir rouge et
vert. Il est vital également de mettre en place des politiques
de protectionnisme social et solidaire (notamment à l’échelle
européenne).
Ne pas avoir peur de ralentir le rythme. Au nom de la sacro-
sainte « croissance » sensée être la solution au chômage de
masse (alors qu’il s’agirait d’en revenir à la réduction
collective du temps de travail avec embauche compensatoire),
on produit aujourd’hui sans plus questionner ni la nature ni
l’utilité des productions. Une conséquence visible de cette
logique est l’augmentation constante de la production de
déchets ménagers. En Wallonie, celle-ci a par exemple augmenté
de pas moins de 15.8% entre 2000 et 2009, pour atteindre 1.999
ktonnes soit 574 kg par habitant (dont 340 kg d’ordures
ménagères et 234 kg de fractions grossières). (A Bruxelles,
les chiffres sont moins bien connus mais semblent plus
importants encore avec avec entre 420 et 440kg d’ordures
ménagères par personne). La composition moyenne de la poubelle
d’ordures ménagères en Wallonie en 2009‐2010 est constituée
pour 13% de plastiques et pour près de 20% de divers déchets
d’emballage. Depuis 2000, les quantités de déchets ménagers
collectées sélectivement (en porte à porte, mais surtout via
les parcs à conteneurs ou les bulles) ont fortement augmenté
(pour atteindre 58% en Wallonie et 32% à Bruxelles) mais la
véritable question, celle de la quantité de déchets produits,
est largement laissée sans réponse politique. Il est temps de
questionner nos productions et d’en revenir à une économie qui
mette en avant les notions de partage (de biens, de savoirs,
de services), de convivialité et d’utilité.
Dans l’objectif d’inverser la ligne mortifère actuellement
prise par nos représentants politiques et de créer les
rapports de force permettant cette inversion, Vega s’associe
également à l’appel« Se mobiliser et s’organiser pour éviter
et stopper la fièvre de la planète » que vous pouvez trouver
en ligne sur
http://climatespace2013.wordpress.com/2014/09/16/se-mobiliser-
et-sorganiser-pour-eviter-et-stopper-la-fievre-de-la-planete/
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