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1er atelier Répercussions du changement climatique
sur le potentiel de dommages futur
1er atelier Répercussions du changement climatique
sur le potentiel de dommages futur
Bases de discussion et sujets abordés
par l’UIR
Dr Stefan Heuberger, Union intercantonale de réassurance,
Berne
Introduction
L’Union intercantonale de réassurance (UIR) est le réassu-
reur des dix-neuf établissements cantonaux d’assurance de
Suisse (fig. 1). Seuls des bâtiments sont assurés, si bien que
les dommages évoqués sont toujours des dommages aux
bâtiments. On qualifie de «dommages éléments naturels»
ceux qui sont occasionnés par les phénomènes naturels
tempête, chute de grêle, inondation, glissement de terrain/
chute de pierres, pression de la neige et avalanche (fig. 2).
Contrairement aux dommages incendie, les dommages élé-
ments naturels ont crû au cours des vingt dernières années,
tant en moyenne qu’en variabilité (fig. 3).
Diverses méthodes – statistiques, probabilistes et basées
sur des scénarios – sont applicables pour évaluer le potentiel
de dommages. Elles exploitent toutes des données passées.
Des milliers d’années sujettes à événements, si ce n’est plus,
sont simulées dans le cas des méthodes probabilistes – qui
permettent notamment de déterminer la période de retour
des événements –, mais les paramètres introduits dans les
modèles sont des valeurs mesurées, donc tirées du passé.
L’UIR veut dorénavant compléter les analyses classiques du
potentiel de dommages par une « composante avenir ». Cela
implique de quantifier au mieux les deux facteurs influen-
çant les dommages que sont les événements naturels
et la vulnérabilité des bâtiments.
Evénements naturels et changement climatique
L’intérêt porte donc sur les événements naturels futurs (dans
la mesure où ils peuvent être appréhendés par les modèles
climatiques en Suisse). L’UIR accorde une grande impor-
tance aux trois «dangers principaux» que sont la tempête, la
grêle et l’inondation (dommages annuels indexés pour
1980–2006 en fig. 2 et 4). Les glissements de terrain/chutes
de pierres, la pression de la neige et les avalanches occa-
sionnent des dommages annuels dix fois inférieurs en
moyenne (fig. 2 et 4 f–h). Géographiquement parlant, le risque
devant être assuré par l’UIR correspond aux dix-neuf can-
tons suisses mis en évidence dans la figure 1. Une estima-
tion de l’ensemble du risque requiert donc des prévisions de
dommages aussi précises que possible pour les différents
cantons. Aussi faut-il également prendre en compte les pro-
cessus et changements à petite échelle (p. ex. «recrudes-
cence des chutes de grêle dans les Préalpes, mais diminu-
tion dans le Jura?» ou «augmentation du risque de glissement
de terrain/chute de pierres suite à la fonte du permafrost le
long de la crête principale des Alpes?»).
Il faut aussi considérer le fait que des petits dégâts en grand
nombre peuvent également aboutir à d’importants dom-
mages annuels. Or les événements de petite à moyenne
ampleur sont en nette augmentation. Les scénarios appli-
qués ne doivent donc pas se limiter aux événements impor-
tants ou extrêmes.
Figure 1: Les dix-neuf cantons (en rouge) possédant
un établissement cantonal d’assurance des bâtiments.
Tempêtes (77 mio. CHF)
Grêle (53 mio. CHF)
Inondations (76 Mio. CHF)
Glissements de terrain,
chutes de pierres
(5 mio. CHF)
Pression de la neige
(10 mio. CHF)
Avalanches (5 mio. CHF)
Total: 226 mio� CHF
Figure 2: Dommages annuels moyens recensés par les dix-neuf
établissements cantonaux d’assurance, classés par danger,
pour la période de 1980 à 2006. Les montants totaux ont été
indexés sur 2006 sur la base du capital d’assurance.
1400
1200
1000
800
600
400
200
080 81 82 83 84 85 86 87 88 89 90 91 92 93 94 95 96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06
Figure 3: Evolution des dommages dus aux éléments naturels
et au feu recensés par les dix-neuf établissements cantonaux
d’assurance. Les montants totaux ont été indexés sur 2006 sur
la base du capital d’assurance.
Montant total des dommages indexé (mio. CHF)
Dommages éléments naturels Dommages incendie