H A M L E T
Opéra en 5 actes et 7 tableaux
Livret de Jules BARBIER et Michel CARRÉ
d'après le drame de SHAKESPEARE
Création à Paris, Académie Impériale de Musique (Salle Le Peletier), le 9 mars 1868
Dernière représentation à l'Opéra de Marseille, le 6 juin 2010
COPRODUCTION OPÉRA DE MARSEILLE / OPÉRA NATIONAL DU RHIN
Il ne faut pas chercher une adaptation fidèle de la pièce de Shakespeare dans cet Hamlet
d’Ambroise Thomas. L’adaptation, que firent de la célèbre pièce anglaise Jules Barbier et Michel
Carré, est assez éloignée de l’original, mais elle pouvait paraître fidèle au public de l’époque qui
appréciait surtout « la fièvre passionnée » dont il gratifiait Shakespeare en laissant de côté ses
ambiguïtés et ses interrogations existentielles. Ambroise Thomas, musicien officiel couvert
d’honneurs - membre de l’Institut, directeur du conservatoire de Paris et l’un des musiciens les
plus reconnus de son temps! - reprend là les principes du Grand Opéra historique à la française.
Hamlet, ouvrage au style très académique, n’en est pas moins une réussite. L’art orchestral du
compositeur joint à sa parfaite maîtrise de l’écriture vocale sont à l’origine de très belles pages
comme le duo d’amour entre Hamlet et Ophélie, l’arioso* de Gertrude ou la scène du spectre. Le
succès de Hamlet ne fut pas aussi grand que celui de Mignon (1866) qui resta jusque dans les
années 1930 un des opéras français les plus joués dans le monde, assurant durablement la
renommée d’Ambroise Thomas. Hamlet doit sa longévité à l’attrait que constitue le rôle éponyme
pour tous les plus grands barytons.
*arioso : En musique classique un arioso, est un genre musical pour voix de soliste, qui occupe la place
intermédiaire entre le récitatif de nature narrative, et l’aria, purement musicale. > source : wikipédia
Source : Opéra Online : https://www.opera-online.com/items/works/hamlet-carre-thomas-1868
G e n è s e
H a m l e t : t r i o m p h e, o u b l i, r é s u r r e c t i o n
Le 9 mars 1868, Hamlet, opéra en cinq actes d’Ambroise Thomas, triomphe à l’Opéra de Paris (Salle
le Pelletier). Les auteurs du livret, Jules Barbier et Michel Carré n’ont pas hésité à changer le
dénouement du drame de Shakespeare, Hamlet ne mourant plus mais devenant roi et les critiques
sont enthousiastes !
Le second tableau du premier acte (tableau de l’esplanade) et la scène entre Hamlet et sa mère
Gertrude au troisième acte (tableau de l’oratoire) sont particulièrement loués. La scène de la folie
rallie également tous les suffrages.
Les interprètes son couverts d’éloges et l’ouvrage remporte le même succès au Covent Garden de
Londres, en 1869, dans sa version italienne. Pour cette création, le compositeur remanie sa
partition pour ne pas choquer l’auditoire anglais très attaché à l’œuvre de Shakespeare. L’ouvrage
se termine, comme dans la tragédie, par la mort d’Hamlet, après avoir tué Claudius et sans avoir
revu le Spectre.
En mai 1896, l’ouvrage est repris à l’Opéra de Paris en hommage au compositeur disparu en février
de la même année. C’est alors qu’il restera à l’affiche pendant les deux premières décennies du