
Japon-Chine, concurrences régionales, ambitions mondiales
Membre permanent du Conseil de sécurité de l'ONU, la Chine participe à des rations
de «maintien de la paix», bloque, avec la Russie, toute intervention en Syrie, coopère
avec l'OTAN pour lutter contre la piraterie.
L'organisation d'événements mondiaux (Jeux olympiques de 2008, Exposition
universelle de Shanghai en 2010) est un moyen d'affirmer symboliquement sa
puissance retrouvée. Depuis 2004, la Chine a mis en place le réseau des Instituts
Confucius (près de 500 dans le monde, une vingtaine en France), destiné à
l'enseignement du chinois et la diffusion de la culture chinoise dans le Monde et à
relayer la propagande du gouvernement chinois.
La Chine gère d'une main de fer les aspirations démocratiques à l'intérieur, comme les
désirs d'émancipation sur ses marges: contrôle renforcé et colonisation au Tibet (1,2
M. km²) où existe des mouvements indépendantistes, et comme dans le Xinjiang,
vaste région autonome (1,6 M. km²) peuplée en majorité de populations de langue
turque et de religion musulmane (les Ouighours) où affluent les colons Hans.
2- Le soft power japonais
Fascinés par la culture occidentale et le mode de vie américain, les Japonais y ont pris
ce qui les intéressait dans un mélange original et postmoderne. En retour, la J-pop
(Japanese pop culture) séduit une fraction de la jeunesse occidentale et asiatique
(manga, dessin animé, jeux vidéo, gadgets électroniques genre tamagotchi, etc.) et
permet la diffusion du Cool Japan. L'influence de la gastronomie japonaise (Tokyo
est l'une des capitales mondiales de la haute gastronomie) s'est étendue à la plus
grande partie de la planète.
Le Japon est une puissance militaire (4e budget mondial). Ses forces armées
participent à des opérations de « maintien de la paix » (Irak, Afghanistan...) et se
déploient au-delà zone de défense japonaise. Elles bénéficient du « parapluie
nucléaire » des États-Unis, ancien ennemi et pays vainqueur, devenu l'allié du Japon
face aux régimes communistes voisins.
Si le Japon dispose d'une monnaie forte et est le deuxième détenteur de bons du Trésor
américain (derrière la Chine), les signes de fragilité ne manquent pas: une
démographie vieillissante (âge médian > 46 ans), les conséquences de la catastrophe
de Fukushima (plus de 200 milliards $ de dégâts, une dette publique colossale : 245%
du PIB, toutefois contrôlée par l'épargne et les banques japonaises.)
3- Rivalité et coopération
Des signes de rapprochement: des rencontres sont régulièrement organisées les
dirigeants des deux pays; on observe un afflux d'étudiants chinois au Japon et de
touristes japonais en Chine. Les deux pays participent au réseau de l'ASEAN + 3.
(ASEAN + 3: réseau de rencontres entre les dix pays de L'ASEAN (Association des