...Suite p.3 Le journal du Sangha Rimay

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Garuda
Le journal du Sangha Rimay
no 7 - Juin 2011
Losum Chosum 7
e
entrée en Retraite de trois ans
Petite histoire de la grande retraite
des Palden Shangpa Kagyü
L
a septième retraite Losum Chosum, dite
« de trois ans », vient de commencer en
Avalon à l’occasion de Vésak, la célébration
de la naissance, de l’éveil et du parinirvâna du
Bouddha Shâkyamuni. Cette septième retraite
réunit maintenant à Naro Ling et Nigu Ling
vingt-et-un retraitants dont deux intendants.
La retraite traditionnelle de trois ans est
Transmission
Dans l'inspiration de Vajradhara Kalu
Rangjung Künchab ................................
La petite histoire de la grande retraite
des Palden Shangpa Kagyü ..................
Shédra : un cycle d'étude dans une
perspective yogique ..............................
Rimay dans le monde .............................
depuis Jamgön Kongtrül Lodrö Tayé (18131899), qui en a instauré le format, le lieu
et l’occasion de la transmission yogique
de l’ensemble de la tradition des Palden
Shangpas, les « Glorieux Shangpas », avec
toutes les initiations (wang), transmissions
scripturaires (lung) et instructions pratiques
(tri) de la lignée.
Dossier
Économie et spiritualité..............................
> p.2
> p.3
> p.5
> p.6
“Une approche bouddhiste de la crise économique” par Denys Rinpoché............
Les transmissions initiatiques et scripturaires
sont regroupées dans le Palden Shangpa
Chatsang, « La Somme des transmissions
Palden Shangpa », qui est conféré avant la
retraite proprement dite ou pendant celle-ci ;
quant aux instructions qui correspondent à
chaque pratique elles sont transmises au fur et
à mesure des pratiques de la retraite et suivant
les besoins des pratiquants.
Depuis son origine la tradition des Palden
Shangpas a toujours été celle de lignées
yogiques de méditants et de retraitants. Leurs
filiations de maître à disciples ont constitué de
nombreuses ramifications qui convergèrent au
XIXe siècle en la personne de Jamgön Kongtrül
Lodrö Tayé, le grand maître du mouvement
Rimay. Il avait une confiance et une dévotion
particulière en la tradition et les pratiques
yogiques des Palden Shangpas, aussi regroupat-il toutes leurs instructions et en revivifia la
transmission en créant un centre de retraite
de trois ans dédié à leur pratique. Ce centre de
retraite de Tsadra Rinchen Dra, situé près de
Palpung dans le Kham, et demeuré actif jusqu’à
...Suite p.3
En Avalon
Vie sacrée
> p.8
Le mot du directeur ....................................
> p.11
> p.14
> p.8
Rimay Diffusion : “Une procure pour les
pratiquants” .................................................
Sessions Jeunes, Utpala,
Vie Sacrée ....................................
> p.12
Les Éclaireurs de la Nature ......
> p.15
Programme des Arts
Traditionnels...............................
> p.15
Programme de l'été à l'Institut
Karma Ling ..................................
> p.16
“Principes d'une économie bouddhiste,
Une voie du milieu pour le marché”.........
> p.10
Programme du forum ...................................
> p.10
Écosite d'Avalon :
“Et du côté du potager ?... / Une ferme
biologique pour nourrir Avalon /
Du blé au pain”.............................................
> p.13
Norlha Rinpoché et Denys Rinpoché
1
T r a nsmission
Dans l’inspiration
de Vajradhara Kalu Rangjung Künchab
losum chosum
2
Le Convent Général de la Communauté Rimay s’est tenu les 28 et 29 mai
derniers en Avalon, réunissant autour de Rinpoché le Collège des anciens
et le Collège des délégués des sangha lokas. Nous résumons ici quelques
extraits du mot de Denys Rinpoché devant la rencontre préparatoire du
Collège des anciens qui s’était réuni la veille.
Les sangha lokas en Russie et en Inde
Une communauté adulte et un programme de
transmission complet
T
out d’abord, je crois que l’on peut se réjouir et se
féliciter : l’état général de la communauté est bon et,
personnellement j’en suis très heureux. Je suis content de
voir que la communauté – c’est-à-dire principalement les
pratiquants dans leur maturation – se développe bien. Il y a
de bons signes, une bonne inspiration, de bonnes initiatives
et je dirais que la communauté a atteint un âge adulte, mûr.
Ce qui fait cette maturité est d’avoir maintenant en son sein
une dynamique de transmission intégrale ; c’est-à-dire que
l’ensemble de la transmission traditionnelle puisse être
véritablement transmis dans un programme progressif
avec ses volets d’étude et de pratique. Il demeure bien sûr
beaucoup de choses à améliorer et il faut donc continuer
avec énergie, mais maintenant le programme central existe.
La transmission dans l’étude et la pratique
C’est d’abord un premier cycle d’étude avec la réédition de La
Voie du Bouddha en manuel d’étude et le programme associé.
C’est ensuite le shédra avec ses neuf modules actuels et un
Je souhaitais aussi évoquer les développements du sangha
dans des contrées lointaines, qui ouvrent des réflexions
essentielles sur la transmission.
J’étais passé en Russie il y a quinze ans lors de trois voyages.
Récemment des contacts ont été repris autour de Batyr, un
étudiant et ami kalmouke qui avait reçu transmissions et
enseignements lors de ces premières visites. Il nous a fait
part de son souhait que nous amenions en Russie ce que nous
avons développé en France, exprimant son appréciation pour
l’approche de la Communauté Rimay dans son authenticité,
sa profondeur et son organisation.
Il y a aussi de bons développements du sangha en Inde où
lama Mingyur continue d’aller régulièrement. À en croire
ses prévisions il y aura bientôt plus de membres du sangha
en Inde qu’en France…
Pour servir le développement à l’international, nous envisageons aussi l’achat d’un terrain agrandissant le site d’Avalon qui permettrait d’établir un autre centre de retraite de
trois ans, international, avec le tibétain et l’anglais comme
langues internationales, et des traductions en chacune des
langues des pratiquants.
Norlha Rinpoché, l’aîné des héritiers spirituels
de Kalu Rangjung Künchab, qui fonda plusieurs
centres de retraite de trois ans en Inde et aux
États-Unis, exprima son appréciation de l’œuvre
accomplie par Denys Rinpoché lors de sa visite à
Dashang Nigu Ling en 2010 :
« Je voudrais partager avec vous le fait que je pense
que vous avez énormément de chance et de bonne
fortune d’être dans cet endroit, qui est pour moi
la manifestation de la vision et de l’intention de
Vajradhara Kalu Rangjung Künchab.
En créant ce centre du Dharma dans ce magnifique
environnement, avec son programme de pratique
et d’étude, avec ses centres de retraite de trois ans
pour des retraites de courte, moyenne et longue
durée, Lama Denys Rinpoché a tout simplement
réalisé les souhaits de Vajradhara Kalu Rangjung
Künchab.
C’est merveilleux pour moi de pouvoir voir tout
cela et je me réjouis de cette grande vertu. »
Assemblée générale 2011
troisième cycle d’étude approfondie en cours de constitution
avec la traduction puis la transmission de L’Encyclopédie
des connaissances, qui est notre référence traditionnelle et
qui fait autorité.
En termes de pratique, c’est la progression des retraites
transmissions : l’entraînement spirituel, la pratique de
Chenrézi comme cœur d’une pratique vajrayâna, puis les
instructions Mahâmudrâ-Dzogchen dans une transmission
rimay. Ces retraites transmissions peuvent être complétées
de retraites SaVi, de dathüns et de retraites individuelles.
Tout le programme des pratiques, dans sa complétude, est
finalement résumé dans le cycle des transmissions Palden
Dashang Rimay conféré au moment de la retraite de trois
ans et pendant celle-ci.
L’ensemble de ces volets d’étude et de pratique constitue une
transmission complète. Elle est support nécessaire à une
« réalisation complète », dont il ne faut pas se départir et
qu’il convient de développer.
Les centres de retraite au cœur de la transmission
L’Institut Karma Ling : un centre de retraite ouvert
La création et le dynamisme des centres de retraite nous
paraissent en effet essentiels. La transmission de la voie
du Bouddha est la transmission d’une expérience, et pour
transmettre cette expérience la pratique est le vecteur,
celle-ci se développe au quotidien mais aussi profondément
en retraite. Les centres de retraite, qui sont l’occasion d’entrer
dans le cœur et dans l’essence de la pratique, sont ainsi
fondamentaux. C’est en leur sein que la lignée Shangpa fut
transmise et la création de centres de retraite fut une activité
prioritaire de Kalu Rangjung Künchab, et nous faisons de
même à sa suite. La constitution de centres de retraite, avec les
adaptations qui peuvent être nécessaires contextuellement,
est la façon par excellence pour éveiller et former de bonnes
personnes qui peuvent à leur tour aider d’autres personnes.
C’est dans cette direction que nous souhaitons aller et avancer,
elle nous semble être la meilleure façon de transmettre le
Dharma et d’aider tout un chacun et tous les vivants le plus
profondément et directement possible.
Dans ce programme de transmission intégrale, l’Institut
Karma Ling continue d’entrer dans le rythme et les modalités
d’un « centre de retraite ouvert », niché dans l’écrin de l’écosite
sacré d’Avalon qui lui-même participe pleinement d’une
pratique profonde et essentielle du Dharma.
La pratique du Dharma vise à réaliser la nature de son esprit.
L’état naturel est l’état « de nature ». Le propos d’une écologie
profonde est d’entrer en résonnance avec « notre nature ». Dans
cet esprit, le développement de l’écosite se rapprochera de
modèles anciens où il y avait, aussi bien en termes énergétiques
qu’en termes alimentaires, une autosubsistance de proximité.
Nous espérons ainsi pouvoir agrandir Avalon, acquérir des
terrains, certains en fermage, pour développer une agriculture
de moyenne montagne, à l’ancienne, et finalement amener
localement un mode de vie dans le bonheur d’une simplicité
choisie, la richesse d’une simplicité bienheureuse avec, comme
le dit Pierre Rabhi, « la modération comme performance ».
de la p. 1
aujourd’hui, est le plus grand centre kagyü du Tibet.
C’est là que Kalu Rangjung Künchab (1904-1989)
fit sa retraite de trois ans et reçut la totalité des
transmissions Palden Shangpa de son lama source
Drupwang Norbu Töndrup (1880-1954), un maître
parfaitement accompli qui réalisa le corps d’arc-enciel. Ensuite, après des pérégrinations érémitiques
en yogi solitaire, Kalu Rangjung Künchab, à la
demande de son lama source, devint à son tour le
drupön, maître des retraites, de Tsadra Rinchen
Dra, pendant une douzaine d’années. Son renom
de yogi réalisé le fit inviter dans le Tibet central
et hors de celui-ci. Il inspira au Bhoutan, en Inde
puis dans le monde entier des centres de retraite
dont la fondation fut au cœur de son activité. C’est
ainsi qu’il fut reconnu comme une émanation de
l’activité éveillée de Jamgön Kongtrül Lodrö Tayé.
En tout, Denys Rinpoché a ainsi enseigné et guidé
six retraites de trois ans ; suivant ses instructions,
l’ensemble des textes et commentaires de la retraite
ont été traduits en français, certains ayant été
versifiés dans une traduction chantable suivant les
airs traditionnels. Ce travail est toujours en cours
et s’affine de retraite en retraite.
Ainsi depuis plus de 25 ans ont été formés de
nombreux yogis occidentaux qui, pour ceux qui
ont reçu l’accréditation de leur lama source, sont
devenus lamas enseignants.
C’est ainsi que la tradition yogique des Palden
Shangpa Kagyü a pris naissance de façon autonome
en Occident, suivant sa lignée Dashang qui procède
de Jamgön Kongtrül Lodrö Tayé et Kalu Rangjung
Künchab, et sa branche Rimay à la suite de Denys
Rinpoché.
Denys Rinpoché fut pendant vingt ans le disciple
direct et un assistant personnel de Kalu Rangjung
Künchab qui le désigna finalement comme l’un
de ses héritiers spirituels et successeurs dans
la transmission de sa lignée. En Inde au début
des années 70, dans l’inspiration de son lama
source, Denys Rinpoché demanda à Vajradhara
Kalu Rangjung Künchab d'instaurer la tradition
de la retraite de trois ans en Occident. C’est ainsi
qu’allaient naître quelque temps après les premiers
centres de retraite occidentaux à Dashang Kagyü
Ling. Denys Rinpoché y accomplit en 1976 la
retraite de trois ans sous la direction directe de
Kalu Rangjung Künchab, avec l’accompagnement
de Drupön Rinpoché, Lama Tenpa Gyamtso, l’un des
principaux héritiers spirituels tibétains de Kalu
Rangjung Künchab.
Texte rédigé par le comité de rédaction de Garuda
Ensuite, Kalu Rangjung Künchab ayant demandé
à Denys Rinpoché de développer à Dashang Karma
Ling un centre d’étude et de pratique, il souhaita dès
que ce fut possible y établir des centres de retraites
de trois ans. C’est ainsi qu’en 1984 les centres de
retraite de Naro Ling et Nigu Ling furent construits
dans les hauteurs de Karma Ling et que la première
retraite de trois ans débuta en 1985. C’est à cette
époque que Vajradhara Kalu Rangjung Künchab
investit Denys Rinpoché comme Vajracharya
détenteur de la lignée Palden Shangpa et de toutes
ses transmissions, et qu’il lui confia l’instruction
particulière de progressivement en transmettre la
lignée dans l’expérience de l’union du Mahâmudrâ
et du Dzogchen.
À partir de 1985 les retraites vont s’y succéder sans
interruption dans un cycle qui, incluant les préretraites, dure environ quatre années.
Les retraitants de la première retraite (1985-1988)
reçurent le Shangpa Chatsang, le cycle complet
Palden Shangpa Kagyü, de Kalu Rangjung Künchab
lui-même, au centre Dashang Kagyü Dzong à Paris.
Les retraitants de la deuxième retraite (1989-1992)
le reçurent à Dashang Kagyü Ling, au Temple des
Mille Bouddhas, de Kyabjé Bokar Rinpoché. Lors de
la troisième (1993-1997) et de la quatrième retraite
(1997-2001), Denys Rinpoché donna lui-même les
transmissions dans les centres de retraite au fur et
à mesure des pratiques. Pour la cinquième retraite
(2001-2006), Denys Rinpoché souhaita, pour
renforcer le lien spirituel avec celui-ci, que Kyabjé
Bokar Rinpoché donne à nouveau lui-même les
transmissions. Un grand pèlerinage fut organisé
en Inde avec plus de 35 retraitants pour recevoir le
Palden Shangpa Chatsang à Mirik. C’était en 2001
et ce fut la dernière fois que celui-ci les donna avant
son parinirvâna en 2004.
En 2006, Denys Rinpoché conféra le cycle complet du
Palden Shangpa Chatsang dans sa version Dashang
Rimay, Mahâmudrâ-Dzogchen, aux retraitants de
la sixième retraite (2006-2010) ; et aussi, pour
la première fois, à tous les pratiquants anciens
qui souhaitaient s’engager dans le programme
modulaire de la retraite de trois ans. En 2010, le
même cycle fut de nouveau transmis à l’occasion
des préparations de la septième retraite de trois ans
qui a commencé en mai dernier. Durant les deux
dernières retraites Denys Rinpoché fut aidé dans
la transmission des instructions par son disciple
lama Chödrup qui a œuvré comme drupön assistant.
3
Motivation, doutes et aspiration…
Quelques extraits des entretiens de Philippe avec
trois des futurs retraitants.
le chemin vers
une retraite
losum Chosum
Assistant à la sortie de la sixième retraite,
Philippe s’interroge sur le choix d’entrer en retraite de trois ans. Il décide d’y consacrer un
film en suivant les pré-retraitants durant leur
préparation.
30 mars 2010, sortie de la 6e retraite - Moi qui ne ferai
jamais cette retraite pour plein de bonnes raisons, familiales et sociales, j’ai soudain envie d’aller plus loin dans
ce mystère. Moi qui suis claustrophobe, il me faut raconter
cette retraite, découvrir pourquoi on s’enferme trois ans
de sa vie. Comment peut-on laisser une famille à la porte
d’une aventure si longue ? Quel parcours de vie amène
à un tel choix ? À quel moment reconnaît-on cette voie
comme la sienne ? Qui sont les prochains ? Comment se
préparent-ils ? Quelles sont leurs motivations ?
Fin août 2010 - Je pose ma caméra devant la Maison de
la Sagesse. Les futurs retraitants sont tous là pour recevoir de Rinpoché l’ensemble des transmissions shangpas.
Je me présente et présente mon projet. Mal à l’aise, je me
demande si je ne viens pas voler un peu de leur intimité,
perturber leur histoire, parasiter leur préparation. Mes
premières interviews sont encourageantes. Je découvre
des personnalités riches, vivantes, ouvertes et confiantes.
15 mai 2011, entrée de la 7e retraite - Devant les portes
maintenant closes des centres de retraite, ce sont mes dernières images. Pour les retraitants, l’aventure commence.
Pour moi, c’est la fin du partage, de ce temps de préparation que j’ai pu vivre à leurs côtés, témoin assidu, toujours
à l’écoute et souvent invité au cœur de la vie du groupe.
Ce plan sera le premier et le dernier de mon film. Il ouvre
la question de la retraite et la referme sur le mystère de
cette aventure. Seuls les retraitants peuvent la vivre et en
faire la profonde expérience.
Merci à Rinpoché, qui m’a ouvert toutes les portes de l’Institut et du Dharma. Merci à lama Chödrup, qui m’a guidé.
Merci à chacun des retraitants de m’avoir si bien accepté
et aidé. Fort de cette confiance, il me reste à relever le défi
du montage de ces moments d’harmonie et de questionnement. Un film de cinquante deux minutes sera réalisé
avec la participation d’un musicien du sangha. Une société de production qui croit au projet aidera à l’aboutissement, la distribution et la diffusion d’un DVD.
Philippe Vernerey
- Pourquoi fais-tu cette retraite ?
-Heïke : ...ça c’est une bonne question ! J’ai déjà essayé de
la formuler mais c’est très difficile pour moi de mettre
des mots dessus. Je n’ai pas la motivation de « m’éveiller
pour tous les vivants », ça me semble très artificiel ; mais
en même temps quelque chose me pousse et me dit : c’est
la chose à faire, là où je suis. On m’a souvent donné un
conseil : regarder la situation pour voir si on va regretter
de ne pas la faire. Du coup la question de la motivation se
pose moins. La question est plutôt : lorsque j’aurai trente,
quarante ou cinquante ans, ne vais-je pas regretter de
n'avoir pas saisi cette chance qui ne se reproduira peut
être plus.
- As-tu encore des doutes ?
- Thibaut : Bien sûr ! On a toujours des doutes, tous les
jours on se dit : est- ce bien là qu’il faut que j’aille ? Et
puis je quitte beaucoup de choses. Avec ma compagne,
nous allons mettre toute notre histoire en pause sans
savoir si on va se retrouver après. Mais il y a quelque
chose qui est beaucoup plus fort que ça, c’est un peu
indescriptible. C’est de sentir, certains appellent cela la
petite voix intérieure, un élan vers quelque chose de plus
grand, de plus fort que le reste. Ces doutes, il convient de
les analyser, d’y répondre autant que possible, mais on ne
pourra pas s’empêcher d’en avoir au moment de rentrer et
d’en avoir longtemps encore, peut être jusqu’à la fin de la
retraite. Doucement, ne surtout pas les refouler, mais les
comprendre et voir que cette motivation qui nous entraîne
les balaie. Il faut essayer, se lancer, sauter du plongeoir.
- Quelle est ton aspiration ?
- Juri : Celle de bien pratiquer. Le but est de s’approcher
d’un état d’éveil et donc de liberté, de sagesse, d’amour et
d’empathie. J’aimais bien ma vie d'avant, je n'ai pas fui
quelque chose qui ne me plaisait pas. Mais je me suis
aperçu que j’étais trop dispersé, que je n’arrivais pas à
donner suffisamment de temps, d’énergie, d’attention à la
pratique du Dharma. J’ai donc décidé d’y consacrer tout
mon temps en faisant cette retraite de trois ans. J’ai
grandi dans un milieu catholique qui m’a donné de bons
repères. Puis j’ai pratiqué le yoga et les traditions
orientales, l’hindouisme et le taoïsme. Mais quand j’ai
rencontré le Dharma, j’ai découvert une qualité
d’enseignement, une profondeur et surtout une santé que
je n’avais jamais rencontrées auparavant. Par santé, je
veux dire une démarche attentive à tout type de déviation.
Au fil des ans j’ai apprécié de plus en plus la pratique du
Dharma et je me suis dit qu’il valait la peine de s’y
engager plus profondément.
losum Chosum
...Suite
Dathün d’hiver
et retraite intensive de méditation
E
Rimay
4
n mars dernier, l’Institut a renoué avec la tradition du Dathün (littéralement « session d’un
mois ») afin d’offrir le cadre idéal pour des retraites
intensives de méditation Shamatha-Vipashyanâ.
Pendant ces périodes intensives (huit heures de
méditation quotidiennes), l’environnement et le
programme sont conçus pour que l’esprit du pratiquant entre progressivement dans l’expérience
profonde : le silence extérieur, l’alternance de périodes de méditation assise et de marches contemplatives, les yantras d’entrée dans la posture pour
relaxer le corps et le souffle, de brefs moments de
rappel des instructions, les repas en silence et des
entretiens de méditation pour faire le point sur ses
expériences.
L’une des spécificités du Dathün fut le repas Oryoki
le midi. Oryoki est une façon de vivre la présence
sacrée au cours du repas, qui est d’habitude un moment d’agitation et de forte saisie. Ce rituel vient
de la tradition zen japonaise et nous fait cultiver
au cours du repas l’attention et la précision, fondements de la méditation. Une fois bien intégrés, les
gestes deviennent automatiques et le rituel nous
fait entrer dans un état de simplicité dans lequel
l’esprit peut se détendre et véritablement apprécier
le repas servi.
Nous souhaitons améliorer le cadre des semaines
Sa-Vi organisées tout au long de l’année dans ce
même esprit en transposant autant que possible
les différents éléments du Dathün. Cet été, un autre
Dathün (dirigé par lama Ngétön, du 1er au 21 aout)
sera organisé et des semaines de retraite sont programmées mensuellement. La participation à la totalité est à chaque fois requise.
Faire une retraite, c’est prendre un moment de vacance (plutôt que de vacances) dans lequel on se
met en retrait de ce qui d’habitude nous accapare,
nous obnubile. La pratique consiste à laisser l’esprit reposer, décanter. Il est possible que des difficultés que l’on porte en soi remontent à la surface,
mais dans cet espace d’ouverture et de non-saisie
elles se libèrent. Cette décharge est, si l’on peut
dire, une forme de thérapie fondamentale qui nous
amène progressivement à découvrir et à goûter le
bonheur d’un état de simplicité du mental.
Lama Chödrup
shédra
" Étudier textes et sciences enlève le voile d’ignorance
les nouveaux
Méditer éclaire l’état fondamental tel qu’il est ".
développements
L’aspiration à Mahâmudrâ
du collège
d’étude
L
e contenu du collège d’étude
continue d’être amélioré après
avoir connu différentes étapes
dans son élaboration à partir des
enseignements donnés par Denys
Rinpoché en 1992. C’est une œuvre
de recherche, de traduction et de
mise en forme qui, comme toute
activité de transmission au sein du
Sangha Rimay, vise à transposer
dans notre langue et notre mentalité
l’intelligence, la profondeur et la
richesse de la tradition d’éveil telle
qu’elle a été transmise jusqu’à nous.
Cet hiver, durant un mois, Rinpoché
a enseigné l’ensemble du cursus
lors d’une session intensive qui a
contribué à la préparation à la retraite
de trois ans et a été l’occasion d’une
révision de l’ensemble des cours (voir
son introduction p. 5). Ceux-ci sont
maintenant en cours de rédaction
pour donner jour à une nouvelle
version du contenu et du format de
l’enseignement.
Le cursus du Shédra est en relation
avec la progression sur la voie
proposée dans le Sangha Rimay :
l’année A, comprenant les trois
premières UV, correspond au niveau
« Pratiquant » du mahâyâna ; les
années B et C, comprenant les six UV
suivantes, correspondent au niveau
« Ancien », pratiquant du vajrayâna
et de Mahâmudrâ-Dzogchen (voir le
tableau publié dans la dernière édition
de « La Voie du Bouddha », p. 340).
Les nouvelles formules
Julien, Benoît, Déborah, Miguel, Nathalie, Nolwenn,
Angélique, Elie… et au centre, lama Samten
La nouvelle année du programme d’étude et de
pratique résidentiel de l’Université a commencé au
début du mois d’avril. Une dizaine de nouveaux
étudiants et réguliers motivés participent aux
cours hebdomadaires tout en contribuant chacun
au bon fonctionnement des activités d’accueil et de
transmission de l’Institut.
Réfléchir sur les instructions vainc l’obscurité des doutes.
Le nouveau format des cours du Shédra
sera accessible en octobre 2011 sous la
forme d’un enseignement à distance
complété de quatre week-ends de
soutien en présence d'un enseignant,
dans les sangha lokas de Lyon, Paris,
Toulon et à l’Institut Karma Ling,
suivis d’un week-end d’examen final.
Pour faciliter ce nouveau départ,
les formations actuelles 1, 2, et 3 par
correspondance sont momentanément
interrompues, exceptée la formation 4
(UV3) sur L’Ornement de la Libération
qui reste accessible.
Deux formules d’étude seront
proposées : une formule « En classe
et à distance » et une formule « Tout
à distance » (en ligne et par courrier).
Pour chacune de ces formules, il y a
deux façons de suivre les cours : en
« auditeur libre » avec les examens en
option, ou « avec tutorat » et examens
donnant lieu à l’obtention du diplôme
du Shédra.
Formule « En classe et à distance »
Trois UV sont enseignées par année,
les trois années A, B et C couvrant
la totalité des neuf UV. L’année
commence en octobre ou novembre
et se compose d’une alternance de
week-ends d’enseignement en classe
et d’étude chez soi au moyen des cours
à distance.
Quatre week-ends en classe sont
organisés dans l’année à l’Institut
Karma Ling et dans les sangha lokas de
Paris, Lyon et Toulon. Entre deux weekends, les étudiants travaillent les cours
introduits pendant le dernier weekend. Ils notent toutes leurs questions et
les rapportent à l’enseignant au début
du week-end suivant. Le quatrième
week-end est consacré à une synthèse
de l’année et à la préparation aux
examens. Pour ceux qui le souhaitent,
un cinquième week-end est organisé à
l’Institut Karma Ling pour le passage
des examens. Ceux qui suivent « en
classe » bénéficient aussi des cours « à
distance » et des outils en ligne.
Formule « Tout à distance »
Il est possible de s’inscrire tout
au long de l’année à toutes les UV,
mais il est conseillé de suivre leur
progression. Néanmoins les UV 1 à 6
sont accessibles dans n’importe quel
ordre. En revanche les UV 7, 8, 9 sur
le vajrayâna ne sont ouvertes qu’aux
personnes ayant validé les six UV
précédentes par les examens.
Le matériel de cours peut être reçu soit
par courrier, soit par internet. Dans
la formule auditeur libre, l’étudiant
travaille seul et à son rythme, sans le
forum internet ni les cours en classe, et
peut se présenter aux examens. Dans
la formule avec tutorat, l’étudiant peut
utiliser le forum internet, se joindre
au quatrième week-end (consacré à
la révision annuelle) organisé dans
le cadre de la formule « en classe et à
distance » et se présenter aux examens.
Le week-end d’examen
Les examens sont ouverts à toutes
les personnes qui souhaitent valider
une ou plusieurs UV, quelle que soit la
formule choisie. Chaque UV est validée
indépendamment. Lorsque les neuf UV
sont validées, le diplôme du Shédra est
remis à la fin du week-end.
L’examen de chaque UV comporte
deux parties : une partie écrite, sans
document, portant sur les notions
essentielles de l’UV ; et une partie orale
comprenant des questions de cours et
un exposé de dix minutes, après trente
minutes de préparation, traitant d’un
thème choisi dans une liste préétablie.
Documents pédagogiques
Tous les étudiants, quelle que soit la
formule adoptée, bénéficient de
l’ensemble des cours et du matériel
pédagogique de chaque UV : guide
d’étude, synopsis du cours, l’ensemble
du cours rédigé, annexes, glossaires,
cartes, bibliographie, accès au Buddha
Wiki, auto-évaluations.
Information et inscription :
Chönyi (Elie Roux)-Université Rimay
Coordination des cours du Shédra
Hameau de Saint-Hugon
73110 Arvillard, France
[email protected] 04 79 25 72 71
le shédra : un cycle d’étude dans une perspective yogique
Retraite hivernale de la Voie du Bouddha
Introduction
de la session
intensive de
cet hiver
par Denys Rinpoché
L
e Shédra est le cycle d’étude Rimay. Il se
situe dans une perspective pratique et dans
le contexte d’une transmission que l’on peut dire
yogique. Il s’agit pour nous, dans le cadre du Shédra,
d’avoir une compréhension générale et détaillée de
la tradition du Bouddha, de bien comprendre pour
bien entrer dans l’expérience. Les deux approches,
étude et pratique, compréhension-expérience,
s’entraident et se complètent sur la voie.
Shédra signifie littéralement « collège d’étude » :
« shé » est l’étude et « dra » le collège. Lorsque
Vajradhara Rangjung Künchab a donné son nom à
ce lieu, l’Institut Karma Ling, il l’a nommé « Karma
Shédrup Chöling » : lieu d’étude et de pratique.
C’est ainsi qu'au fil des années se sont développés
le « drupdra », le cycle de pratique dont le cœur est
la retraite de trois ans, et le « shédra ».
Le modèle du Shédra est inspiré de la transmission
de Vajradhara Kalu Rangjung Künchab et aussi du
Vidyadhara Trungpa Rinpoché. Il est structuré
à partir de L’Encyclopédie des connaissances
traditionnelles, le Trésor de connaissance, de
Jamgön Kongtrül Lodrö Tayé, qui se propose de
réunir en un seul ouvrage, volumineux certes mais
concis néanmoins, l’ensemble des connaissances
traditionnelles, là aussi dans une perspective
pratique.
Neuf unités de valeur
Le cursus d’étude du Shédra a neuf parties que l’on
a nommées des unités de valeur. La première est
l’introduction générale au Dharma, la nature de
la transmission. La deuxième est l’histoire de la
diffusion, comment le Dharma s’est diffusé dans
le monde et particulièrement dans la tradition
tibétaine. La troisième unité expose la progression,
la voie progressive, le cheminement. La quatrième
se nomme Dharma et Abhidharma, c’est-à-dire
l’approche de la réalité et sa compréhension d’une
façon générale. Et c’est dans la cinquième unité
qu’on voit les différentes perspectives de cette
réalité, les différentes perspectives philosophiques.
Puis la sixième unité se nomme la Continuité
absolue ou la Suprême Continuité. C’est un traité
traditionnel d’Asanga, qui expose les fondements
de la vision du Mahâmudrâ et du Dzogchen. Les
trois dernières unités traitent spécifiquement
du vajrayâna. La septième est une introduction
générale au vajrayâna. La huitième aborde la voie
des méthodes c’est-à-dire des moyens, des méthodes
particulières du vajrayâna. Et la neuvième ou
dernière unité, est la voie de l’immédiateté qui
traite de Mahâmudrâ et Dzogchen.
Une nouvelle version
Ce cycle, je l’ai enseigné de nombreuses années,
plusieurs fois, et les cours ont été transcrits.
Ensuite il y a eu un travail qui a été fait en
plusieurs strates. Le docteur Alain Grosrey a fait
un travail et une mise en forme importants. Puis
des lamas l’ont enseigné et en ont fait une refonte
à partir d’instructions et de conseils que je leur
avais donnés. Nous en sommes aujourd’hui à une
version que je vais reprendre, dans la perspective
d’une mise en forme si ce n’est finale, car rien n’est
jamais tout à fait fini, du moins aboutie afin d’être
bien utilisée dans un programme d’apprentissage
accessible en ligne.
Ce cycle d’étude est utile pour pouvoir bien situer
sa compréhension du Dharma, avoir une vision
globale et intégrer les éléments d’information que
l’on peut avoir entendus ici et là et pour amener
une cohérence intégrée et donner ainsi une culture
générale, ou en tout cas une assise solide dans
la compréhension du Dharma. C’est important
pour les pratiquants, particulièrement pour
les personnes qui œuvrent comme instructeur
de méditation et instructeur du Dharma. Dans
cette perspective de formation d’enseignants,
des examens sont proposés pour s’assurer d’une
bonne compréhension et d’une bonne intégration
de celle-ci.
www.buddhawiki.net
le wiki du Bouddha
B
onne nouvelle pour tous les étudiants du Dharma : le Buddha
Wiki, une base de données du Dharma consultable par tous
les étudiants et enseignants du Dharma, vient d’être mis en place
sur internet dans sa première version. Il offre pour l’instant deux
grands espaces de consultation : le premier regroupe un ensemble
d’ouvrages de référence et offre des outils de navigation dans
les textes ; l’autre espace, plus spécifiquement dédié à ceux qui
s’intéressent au tibétain et à la traduction, propose des outils de
recherche dans des dictionnaires.
Les ouvrages de référence accessibles à ce jour sont La Voie du
Bouddha, le manuel d’étude de base de Rimay, et tous les articles
des cinquante numéros de la revue Dharma publiés pendant une
vingtaine d’années par les Éditions Rimay (ex Éditions Prajna).
C’est une source d’information très riche qui est maintenant
disponible en ligne et surtout dans laquelle il est désormais facile
de rechercher l’information souhaitée. Les versions ultérieures
seront enrichies par d’autres fonctionnalités et le contenu sera
complété par d’autres ouvrages de référence comme L’Ornement de
la Libération et bien d’autres.
Lama Chödrup
L’étude du tibétain est en option et un deuxième
cycle se développera plus précisément
ultérieurement fondé sur l’étude de l’Encyclopédie
des connaissances traditionnelles dont la
traduction en anglais et en français est en cours
actuellement.
Séminaire retr aite Chenrézi
Du 19 au 25 août
Chenrézi
dans la saveur
de Mahâmudrâ
Dzogchen
Chenrézi est l’expression de la grande compassion
en l’ouverture de l’éveil. Cette compassion et cette
ouverture sont les qualités même de la nature de la
réalité, l’essence des enseignements du Mahâmudrâ
comme du Dzogchen.
Considérant la venue d’une délégation de Russie, Rinpoché
sera présent durant ce séminaire pour donner les
transmissions.
Sangha Rimay
5
la retraite décennale
de Denys Rinpoché
En cette année 2011 Denys Rinpoché est en retraite décennale avec une partie de retraite
personnelle et des participations à quelques événements importants, en particulier en
réponse à des invitations pour des enseignements et des transmissions.
Après l’enseignement complet du shédra et de « La Voie du Bouddha » cet hiver, Rinpoché
a passé un mois en Russie en avril et mai et dirigé l’entrée en retraite de la septième
retraite de trois ans le 15 mai. Rinpoché se rendra ensuite un mois aux États-Unis en juin et
participera aux Kagyü Mönlams européens en juillet en Allemagne.
Enfin il interviendra dans le cadre du séminaire retraite Chenrézi d’août en Avalon auquel
participera une délégation russe.
Denys Rinpoché
Rimay dans le monde
6
en terres russes
Le mot du Président
de la Fédération
Au moment où vous lisez cet article, l’Assemblée Générale
annuelle 2011 aura eu lieu et permis aux anciens et
représentants des sangha lokas de se rencontrer et de
rassembler leur énergies pour construire ensemble et
contribuer à ce que sera le bouddhisme européen aux couleurs
françaises de demain.
Nous les Français, qui avons les premiers veillé à la
séparation de l’Église et de l’État dans une perspective de
rationalité et de distinction entre la sphère publique et ce
qui relève du privé, avons accueilli le bouddhisme dans une
grande ouverture.
Celui-ci, dans l’esprit de beaucoup, bénéficie d’un important
crédit de confiance et de sympathie. Sans doute, cet à priori
positif vient-il en partie de l’image de sérénité de la tradition
du Bouddha, qui raisonne en nous naturellement, mais aussi
à la combinaison de son fond spirituel authentique et de son
caractère agnostique qui permet de la considérer comme
laïque.
Curieusement, et du fait de ce positionnement novateur, nous
sommes reconnus par l’État comme une Congrégation au sens
de la loi de 1905, donc comme une communauté religieuse,
alors que sous maints aspects, l’approche du Dharma est
celle d’une science, la science de l’esprit, et d’une médecine
fondamentale, le Bouddha étant celui qui s’est éveillé à la
nature absolue, le « Grand Médecin ».
Rinpoché et les lamas qui l’assistent ne sont pas des
« religieux » au service de Dieu, mais des instructeurs
entraineurs vers l’éveil. Ils ont en eux le lien avec l’expérience
et la transmission de la nature de l’esprit, et peuvent ainsi
nous en faire bénéficier dans la mesure de notre ouverture et
de notre engagement.
Et la Fédération dans tout cela ?
La Fédération et ses Sangha Lokas, associations loi de 1901,
sont les vecteurs de transmission des enseignements et des
pratiques de contemplation dans un esprit et une forme laïque.
Ils sont le point d’ancrage qui permet d’accueillir chacun et
d’offrir au plus grand nombre la possibilité de s’entrainer à
discipliner son esprit vers son état naturellement bon, et ce audelà de toute connotation religieuse.
Nos sangha lokas sont avant tout des cercles de pratiquants
qui peuvent selon les circonstances se développer pour
accueillir et accompagner nos concitoyens sur un chemin vers
moins de souffrance.
Ces quelques mots visent à encourager tous ceux qui
participent avec leurs moyens au bon fonctionnement des
sangha lokas et qui, pionniers aujourd’hui, transpirent
parfois pour en accompagner l’effort d’ « organisation ».
Cette organisation est la base pour assurer un bon
fonctionnement pérenne de la transmission dans notre
environnement quotidien. Les sangha lokas pourront
ainsi accueillir de façon fluide les personnes intéressées
par le Dharma, leur fournir le cadre de pratique adéquat,
communiquer une bonne image de la Communauté, avoir
une gestion saine et stable de leur administration et de leurs
finances.
Les sangha lokas, dans leur dynamique de pratique et
d’étude du Dharma, sont ouverts sur le monde et doivent
donner confiance aux personnes qui souhaitent connaitre
la tradition, contribuant ainsi à la révolution des mentalités
nécessaire pour construire une société éveillée.
Que tout soit propice !
Jean Claude
I
l y a une quinzaine d’années, Denys Rinpoché
effectua trois voyages en Russie. Il donna des
transmissions et des enseignements à Moscou et
Saint-Pétersbourg, visita la Kalmoukie et la Bouriatie,
deux républiques restées dans le giron de la mère
patrie russe.
En avril dernier, Denys Rinpoché a renoué avec
d’anciens contacts, en particulier avec lama Batyr
Elistaev, de la région d’Elista, et le Pr Paribok, un
émérite traducteur de Moscou. Cette rencontre a été
facilitée par Goulia, d’origine russe, qui a retrouvé la
piste des personnes et des organisations en contact
avec Rinpoché dans le passé.
Le 22 avril, Rinpoché, lama Mingyur et Goulia
atterrissent tard dans la nuit à Moscou. A l’aéroport,
un comité d’accueil les attend avec des amis kalmouks
et deux africains : Jérôme, originaire du Mali, qui
prendra pendant leur visite le nom de Jigmé, et Juvénal,
un ami originaire du Burundi.
En Kalmoukie, le Dharma reprend vigueur
Après une courte nuit, Rinpoché et ses assistants
reprennent l’avion pour Volgograd, et de là continuent
en voiture avec Djangar, un kalmouk ex-champion de
lutte, pour la ville d’Elista.
Elista est la capitale de la Kalmoukie, une république
de culture bouddhiste. Les kalmouks sont des mongols
de l’ouest rattachés traditionnellement aux lignées
tibétaines Sakya et Karma Kagyü, puis Gelugpa.
Après une longue parenthèse due aux déportations
staliniennes, le Dharma reprend petit à petit sa place.
La Kalmoukie est un pays de steppe : un océan d’herbe
où l’on voit les ombres des nuages se déplacer au loin
et où les tulpans - petites tulipes rouges - fleurissent
une fois l’an - juste à leur arrivée ! -. Là, dans l’espace
immense, on peut croiser quelquefois des troupeaux
de moutons ou de vaches dispersés, plus rarement
de petites hordes de chevaux sauvages et une fois un
chameau blanc.
Initiations de Chenrézi et Mahâkalâ Blanc
À Elista, Rinpoché est accueilli par lama Batyr Elistaev,
qui a créé un petit centre du Dharma et possède un
khurul - temple - dans la steppe, près d’un petit village.
Rinpoché donne dans une salle d’Elista l’initiation de
Chenrézi et une retraite de quelques jours.
Ensuite, il visite le khurul et le terrain proche où lama
Batyr a déjà fait faire les fondations d’un centre de
retraite. Rinpoché donne l’initiation de Mahâkâla
blanc devant tous les habitants des environs, qui
donnent katas et offrandes d’une façon qui rappelle
les manières tibétaines.
Enseignement Mahâmudrâ Dzogchen à Moscou
Puis c’est le départ vers Saint-Pétersbourg, beaucoup
plus au nord, avec sur le chemin une journée à Moscou
au grand Forum Dzogchen. Rinpoché rencontre
Khyentsé Yeshi Namkhaï, le fils de Norbu Rinpoché,
et aussi ce dernier brièvement avant son dernier
enseignement au forum. Denys Rinpoché donne alors
un court enseignement sur Mahâmudrâ-Dzogchen,
qui sera très bien accueilli par les auditeurs. Il est
traduit par le Professeur Paribok, un linguiste et ami
de longue date.
Initiation de Chenrézi à Saint-Pétersbourg
A Saint-Pétersbourg, Rinpoché donne un
enseignement public au datsan de Saint-Pétersbourg,
un bel édifice de style russo-tibétain en grande partie
restauré. Ensuite, quelque jours d’enseignement et
une initiation de Chenrézi dans une salle de yoga
dans les faubourgs de la ville. Puis c’est le retour à
Moscou avec lama Batyr, pour un enseignement et une
initiation dans une salle de la ville.
De nombreux projets sont lancés !
Tout au long du séjour, au cours de réunions et des repas en communs, s’élaborent en peu de temps de nombreux projets :
- la finition du centre de retraite,
- une retraite de trois ans pour l’année prochaine,
- la mise en place d’un éco-site et d’une coopérative,
- la finalisation de la traduction de La Voie du Bouddha,
- la venue d’une délégation russe pendant l’été prochain,
- les visites futures de Rinpoché et de lama Mingyur,
- le développement de trois sangha lokas.
Finalement, des accords sont signés avec Jigméla et
lama Batyr pour mettre en œuvre tout cela au sein de
Rimay Russia.
Les amis russes sont enchantés de cette visite qui a stimulé leur ardeur dans la réalisation de tous les bons
projets du Dharma.
Longue vie à Rimay Russia !
Lama Mingyur
de 2009 à 2011
2009 : les premières retraites
En janvier 2009, ont lieu dans le Tamil Nadu les deux premières retraites
d’enseignement et de pratique, au cours desquelles une transmission sérieuse
commence à voir le jour. Pendant l’hiver 2009 - 2010, cinq retraites sont menées
par lama Mingyur. Deux cents personnes y participent, dont une centaine
d’enfants et d’adolescents de 9 à 17 ans. Il est maintenant plus facile de discerner
parmi eux ceux qui sont les plus motivés par le Dharma et souhaitent un réel
rattachement au Sangha Rimay. Une quinzaine d’embryons de sangha loka
s’organisent cette année-là. La traduction de La Voie du Bouddha est terminée
et servira de support d’étude aux pratiquants.
Activités récentes
Pendant l’hiver 2010-2011, lama Mingyur dirige sept retraites dans le Tamil
Nadu pour des adultes et des enfants parfois très jeunes. Avec Goulia, il se rend
également à Auroville, près de Pondicherry, et y rencontre les pionniers qui
firent reverdir un désert. Ils visitent également plusieurs lieux afin de trouver
un terrain propice à l’établissement d’un centre du Dharma où pourront se
dérouler les retraites et les transmissions.
Green
Bodhgaya
for a green world
7
Rimay dans le monde
Rimay India
Merci aux donateurs !
Le Sangha Rimay prend donc racine en Inde et ses premières pousses voient
le jour sous le soleil du Tamil Nadu. Le projet est de créer par la suite la même
dynamique dans le nord, en particulier à Bodhgaya.
Ces voyages et ces retraites ont été rendus possibles grâce au soutien financier du Sangha Rimay et de généreux donateurs ou sangha lokas européens.
Les grandes plantations ont commencé !
S
hri S.M. Raju a lancé les premières grandes plantations à Bodhgaya le 14 mai
2011, à quelques jours du Vésak, date de l’éveil du Bouddha. Ces plantations font
suite à celles réalisées en 2009 et 2010 après les bénédictions d’arbres par S.S. le
Dalaï Lama et S.S. le Karmapa.
> Si vous souhaitez aider :
- Par un don en ligne par carte bancaire :
Connectez-vous sur www.india.rimay.net, et dans « attribution du don », choisissez : « La communauté dalit en Inde » ou « Rimay India ». Vous pouvez également envoyer un mail à [email protected] pour nous donner des précisions sur votre don si vous le souhaitez. Vous recevrez bien sûr un reçu fiscal
avec nos remerciements.
- Par un don par chèque :
Veuillez rédiger le chèque à l’ordre de Sangha Rimay, en précisant au dos du
chèque ou sur feuille séparée Rimay India. Vous recevrez également un reçu
fiscal avec nos remerciements.
Veuillez adresser vos courriers à :
Lama Mingyour, Institut Karma Ling, 73110 Arvillard
04 79 25 78 21 / [email protected]
Pour des questions particulières sur les dons, veuillez vous adresser à
drupla Chosum : [email protected]
- Par un prêt :
Il est également possible d’aider le projet Rimay India grâce à des prêts. Ils
peuvent servir au lancement de micro-crédits, ou de projets plus conséquents,
tels que des internet-shops qui permettront aux ONG du réseau d’être
financièrement indépendantes, et aussi à l’achat de terrain. Dans ce dernier
cas, il est facile de rembourser le prêt grâce à la mise en culture d’une partie
du terrain en le louant à un prix modique aux familles environnantes. Cette
façon de faire leur permettra d’en tirer leur subsistance, de leur fournir un petit
capital et aussi de rembourser le prêt en question.
Participer à cette aventure a une portée et un sens profonds. L’Inde est
confrontée à des problèmes majeurs qui risquent de s’accentuer dans un futur proche (surpopulation, hausse du prix des denrées alimentaires, diminution de l’eau potable, extrémisme religieux, etc.). Dans ce contexte, la réimplantation de la tradition du Dharma peut être une aide essentielle pour ces
populations défavorisées. Elle est susceptible de leur apporter une éthique
et un fond de spiritualité dont ils ont un immense besoin, ainsi que des
modes de coopération et de partage en mesure d’assurer leur survie et leur
futur développement humain. Longue vie à Rimay India !
lama mingyur
L’objectif de Green Bodhgaya for a Green World est de reforester Bodhgaya en
créant à partir du Grand Stûpa de l’éveil, le Mahabodhi Temple classé au patrimoine
mondial de l’UNESCO, une ceinture verte de cinq millions d’arbres qui changera le
climat du lieu pour le bien de ses habitants et de nombreux pèlerins.
Ce magnifique projet se réalise selon un modèle de reforestation sociale inventé
par Shri Raju, haut fonctionnaire du gouvernement du Bihar qui avait œuvré
précédemment pour le classement du Grand Stûpa et avec lequel coopère maintenant
Green Bodhgaya for a Green World.
Dans ce modèle, les grandes plantations s’appuient sur le « Mahatma Gandhi
National Rural Employment Guarantee Act » (MNREGA), un programme national
inspiré par l’exemple du Mahatma Gandhi qui garantit aux plus démunis cent jours
de travail rémunéré par an. Ces populations travaillent ainsi pour amorcer un cercle
de vie en plantant des arbres, essentiellement fruitiers, dont ils assurent la survie
et dont ils ont finalement l’usufruit.
Jacqueline Roche s’est rendue en Inde en mai dernier avec une équipe de tournage
pour réaliser un film témoignant de cette méthodologie.
Green Bodhgaya for a Green World est donc un projet multi facettes : écologique,
éducatif, social et spirituel.
Le souhait pour 2012 est que des graines soient consacrées durant les Mönlams,
liant ainsi les prières des moines aux plantations, symboles des vœux pour le bien
de tous les vivants.
Desi Stefanova - Présidente de Green Bodhgaya (www.greenbodhgaya.org)
2
Dossier
Les enseignements du Bouddha éclairent la
nature de nos comportements individuels et
collectifs, conduisant naturellement à remettre
en question nos habitudes pathogènes en
cherchant des solutions fondamentales au mal
être sous toutes ses formes. Aujourd’hui notre
civilisation moderne est en crise, une crise dont
la dimension économique est un des principaux
facteurs d’aggravation. Les solutions aux
grands problèmes de notre époque, écologiques,
géopolitiques et sociaux butent sur des problèmes
économiques.
8
La Communauté Rimay propose une médiation sur le lien entre
la spiritualité et l’économie. La spiritualité est ici entendue
comme une éthique du vivant fondée sur les valeurs humaines
universelles et leur application dans la société comme source de
paix, de justice et d’harmonie.
À l’occasion du « Forum économie et spiritualité » qui se
tiendra en septembre, ce dossier présente une vision originale
de l’économie qui met l’accent sur les ressorts émotionnels
fondamentaux qui sont à la racine de la crise et propose des
solutions globales et locales, personnelles et collectives dans
la vie même des entreprises et des organisations.
Économie
Olivier Föllmi ©
&spiritualité
Une approche bouddhiste
de la crise économique
E
n 2009, à l’occasion de la grande fête
annuelle du Vésak qui commémore,
autour de la pleine lune du mois de mai,
la naissance, l’éveil et le parinirvâna du
Bouddha, Rinpoché fut invité à Bangkok
pour contribuer à un symposium organisé
sous les bons auspices des Nations Unies.
Cet évènement prit place alors que le monde
se trouvait au cœur de la dernière crise
financière qui ébranla les certitudes en
matière d’économie et mit ainsi en relief
les incohérences et l’injustice du système,
et finalement la démence aveugle de notre
civilisation consumériste.
Ce texte est une adaptation de la présentation
donnée par Rinpoché proposant une vision
limpide de la réalité de la situation et de vrais
remèdes à une crise toujours d’actualité.
L’article 1 de la constitution de
l’UNESCO dit : « Les guerres naissant
dans l’esprit des hommes, c’est dans
l’esprit des hommes que doivent être
élevées les défenses de la paix. »
Ainsi nous vous proposons de considérer ceci : « La crise commençant
dans l’esprit des hommes, c’est dans
l’esprit des hommes que les solutions
à la crise doivent être élaborées. »
Suivant la méthode du Bouddha dans
son premier enseignement, nous suivrons un schéma thérapeutique, établissant le diagnostic afin d’appliquer
le remède adéquat. Considérons brièvement : la crise, l’origine de la crise,
la cessation de la crise, la voie vers la
cessation de la crise.
Le désastre écologique est connu et
a été bien exposé, notamment par les
lauréats du prix Nobel de la paix : Al
Gore et le groupe d’experts du GIEC,
dans le film « Une vérité qui dérange ».
Ici la présentation est plus axée sur la
crise économique mais les deux sont
étroitement liées.
diennes ! Autrement dit, la spéculation, « l’argent faisant de l’argent »,
représente 90% de l’ensemble des
échanges monétaires et l’économie
vivante seulement pour 10%. Au-delà
de l’utilisation « naturelle » de la monnaie pour les échanges, la spéculation
financière est aujourd’hui une source
incroyable de production d’énergie
sociale artificielle. Il est pourtant
évident que l’énergie sociale devrait
reposer sur l’humain plutôt que sur
l’argent !
Premièrement, envisageons le problème monétaire et financier : 90%
des échanges économiques quotidiens sont spéculatifs. L’économie
réelle compte seulement pour 10%
des transactions mondiales quoti-
Manipulations monétaires ou jeux
d’argent, la spéculation est chrématistique. C’est une forme de vol ou de
détournement d’énergie. C’est pourquoi une distinction claire devrait
être faite entre économie et chréma-
la crise : désastre
écologique et crise
financière
En Occident, la notion de chrématistique
vient d’Aristote et de ses héritiers en
philosophie, le Christianisme et l’Islam.
Du point de vue du Dharma, la chrématistique peut être considérée comme la
source principale de l’énergie sociale égoïste dans le monde humain. La chrématistique est le domaine de l’avidité, de l’avidité spéculative. En bref, le Bouddha et
Aristote, Orient et Occident, s’accordent
facilement pour dire : la chrématistique
ou spéculation – la création artificielle
d’énergie monétaire utilisée par le mental égotique – est malsaine et non éthique
alors que l’économie, entendue comme
échanges interdépendants, est saine,
éthique et constitue une part essentielle
de la vie sociale.
l’origine de la crise est
une
La crise financière et le désastre
écologique procèdent de la même source :
l’avidité humaine, la soif et l’appétit
insatiable de l’ego (tanhâ en pali, trshna
en sanskrit). L’avidité (tanhâ) a pris
aujourd’hui la forme d’un monstre : le
vampire financier. Le vampire financier
est le leader mondial de la civilisation
consumériste, le principal activateur des
passions humaines qui suce le sang de la
Terre-mère. C’est lui qui, par le désastre
écologique, a (selon la formule de
J. Lovelock) infecté la Terre d’une fièvre
morbide qui demeurera des centaines de
milliers d’années.
En bref, la cause et la racine du désastre
écologique et de la crise économique est
l’A-VI-DI-TÉ.
la cessation de la
crise : comment arrêter ou réguler l’avidité
du vampire égotique ?
Nous avons besoin d’une stratégie de
chasse au vampire financier. L’obscurité
est à la lumière, ce que le vampire est à la
vie ; ainsi comme l’ombre disparait dans
la lumière, les vampires ne survivent pas
à la lumière du jour. Faisons donc toute
la lumière sur le vampire. Démasquons
le vampire financier et provoquons le rejet de son iniquité. Ceci est une stratégie
non violente d’assassinat du vampire qui
consiste à dissiper « l’obscurité » semblable aux illusions et passions. L’avidité,
l’énergie du vampire, la passion source
de la crise, est une maladie procédant de
la saisie égotique. Elle peut être soignée.
Ceci est l’enseignement du Bouddha.
L’avidité sous contrôle
La cessation ou réduction de l’avidité est
la cessation ou réduction de la crise, le
retour à un état de santé libre d’avidité
ou d’avidité sous contrôle. Ceci est particulièrement important aujourd’hui bien
que l’avidité n’ait jamais cessé depuis
que les humains existent. Cependant
aujourd’hui, avec les techno-sciences, la
globalisation de la communication et le
marché boursier, cette énergie avide est
amplifiée au point d’être omniprésente,
une présence envahissante de dimension
planétaire.
Pourtant, le rétablissement de la santé est
possible, la planète nous y invite et peut
nous accueillir tous, sans spéculation ni
chrématistique. Nous avons besoin de régulation pour stopper la chrématistique,
nous avons besoin de puissantes lois in-
ternationales. L’avidité devrait être régulée par la loi comme toutes les passions
humaines. La loi doit contrôler l’argent
et non le contraire ! Nous avons besoin de
taxes sur les transactions, particulièrement celles à court terme, afin de stopper
la spéculation. La spéculation financière
doit désormais ne plus être source de profits. Nous pouvons stopper la spéculation
par des lois et des taxes. Yes we can !
De nouvelles normes
Utilisons aussi de nouvelles normes :
calculons le profit non pas seulement en
termes d’argent, mais aussi en termes de
bonheur, santé et bien-être, en termes
d’harmonie non égoïste. Par exemple
nous pourrions considérer le Bonheur
National Brut comme prioritaire sur
le Produit National Brut, substituer le
BNB au PNB. La qualité de la vie est plus
importante que la quantité d’argent. Cette
réalité conduit à l’éthique du bonheur de
la simplicité volontaire.
Allocution de Denys Rinpoché à Bangkok en 2009
condamnées par les Nations Unies. Nous
avons besoin d’un « Taux d’intérêt légal
maximum » global et mondial fixé par
l’ONU. Les paradis fiscaux devraient être
des zones hors-la-loi bannies de l’économie mondiale. Afin de mettre en place un
tel programme, nous avons besoin d’une
police financière mondiale sous contrôle
de l’ONU sans laquelle rien ne pourra être
accompli.
“La crise financière et le désastre
écologique procèdent de la même source :
l’avidité humaine, la soif et l’appétit
insatiable de l’ego.”
Ceci est l’enjeu principal d’une vraie
solution à la crise.
la voie ou la méthode
pour sortir de la crise
Les remèdes à la crise sont locaux et
globaux, personnels et mondiaux. Les
méthodes, familières aux pratiquants
du Dharma, sont : l’éthique, l’expérience
directe ou naturelle (contemplation) et la
compréhension de l’interdépendance.
> L’éthique
Elle est résumée dans la Règle d’Or :
« Respecte autrui comme toi-même,
considère tes semblables comme toimême. » Rappelle-toi que la main droite
est l’amie de la main gauche. Ceci est
l’éthique de la vie, empathique et nonviolente. Globalement, nous devons
établir une éthique de la vie comme une
défense contre l’avidité, la chrématistique
et toutes ses pollutions létales dérivées.
Pour préciser ceci, une éthique de la vie
globale libre de chrématistique, il est nécessaire de distinguer l’économie de la
chrématistique, et particulièrement les
emprunts coopératifs de la spéculation
ou le prêt de l’usure. De bons emprunts
coopératifs avec rétribution ne sont pas
de la chrématistique !
Une régulation financière globale
Mais nous avons avant tout besoin de
régulation financière globale sous le
contrôle des Nations Unies, de règles
strictes, établies et appliquées sous
l’égide de l’ONU, limitant les capacités de
l’avidité égotique. Nous devrions aussi limiter l’accumulation d’argent, limiter la
somme d’argent qu’une seule personne
peut posséder, « qui que ce soit » et « de
quelque façon que ce soit ».
Pour réguler la finance, stopper ou limiter
la spéculation et le vice chrématistique,
nous avons besoin d’une Super Taxe Tobin
(STT). En bref, l’ONU devrait assurer une
gouvernance financière globale mettant
la spéculation hors-la-loi. L’usure spéculative et la chrématistique devraient être
L’éthique au niveau local et personnel
Après les mesures globales considérons
l’éthique au niveau local et personnel. Les
problèmes sont d’abord des problèmes individuels. Il s’agit de réduire sa propre
avidité, c’est-à-dire apprendre le bonheur
de la simplicité volontaire.
L’action sur soi-même et l’action sur le
monde vont de pair. « Essaye d’être le
changement que tu voudrais voir advenir
dans le monde » dit le Mahatma Gandhi.
« La responsabilité n’est pas seulement
celle des dirigeants de nos pays ou celle de
ceux qui ont été élus à une fonction particulière. Elle repose en chacun de nous
individuellement. » dit le Dalaï Lama.
Cultiver le bonheur de la simplicité volontaire signifie plus de bonheur, moins de
souffrance et une meilleure qualité de vie
avec moins de consommation d’énergie et
moins de pollution.
Nous pouvons réduire notre consommation d’énergie en changeant nos habitudes alimentaires en mangeant végétarien, bio et de proximité ; nos habitudes
domestiques en réduisant le chauffage
et les autres énergies de consommation ;
nos habitudes de voyage en évitant l’avion et les véhicules à forte consommation.
> La contemplation
La contemplation est la thérapie fondamentale. C’est le remède le plus puissant
pour changer notre esprit et notre vie.
C’est une cure de désintoxication pour
soigner de l’intoxication de l’ego. La
contemplation est l’entrainement pour
développer un bon ego, un ego altruiste,
et pour se libérer de soi-même. La contemplation est le principal remède aux désordres de l’ego. C’est un merveilleux
régime de l’ego, une purification de l’ego
100% naturelle et biologique !
La méditation s’applique aussi dans la
vie quotidienne en pratiquant la consommation attentive. C’est-à-dire acheter
avec discernement des produits éthiques
provenant du commerce équitable non
spéculatif et peu polluant ; ne manger
que des aliments biologiques et éthiques,
végétariens et de proximité et boycotter
les produits provenant de pays qui ne
respectent pas les résolutions de l’ONU.
C’est une façon de voter en achetant et de
se rappeler que le prix réel d’un produit
est le prix du marché + le prix éthique + le
coût de la pollution.
> l’interdépendance
Comprendre l’interdépendance c’est
expérimenter la solution de l’ego, la
réalité au-delà de la saisie de l’ego et
de ses passions. L’interdépendance est
coopération plutôt que compétition. Elle
apporte bonté empathique et bien-être.
les trois entraînements
comme solution
Au niveau de notre responsabilité globale, l’économie est éthique, la spéculation n’est pas éthique, suivons Bouddha
et Aristote. Au niveau de notre responsabilité individuelle, il est impossible de
changer le monde sans changer ses habitants. Changer soi-même est un enjeu
spirituel personnel. C’est ma responsabilité personnelle. Si l’on ne change pas
sa mentalité, peu importe le changement
extérieur, le mental et ses passions reconstruiront les structures passionnelles
fondées sur l’avidité.
C’est pourquoi la solution au désastre et
à la crise est une vie éthique et spirituelle
qui se résume en trois entrainements :
- l’entrainement à l’éthique personnelle et
globale, une éthique de la vie dans la nonviolence et la simplicité ;
- l’entrainement à la contemplation :
moins de saisie égotique et de passions,
plus de présence d’esprit et d’empathie ;
- l’entrainement à la compréhension de la
réalité de l’interdépendance de la nature
et du bonheur.
Sarva Mangalam, que tout soit propice !
Denys Rinpoché
Texte adapté par lama Lhündrup à partir de
la présentation donnée par Denys Rinpoché à
l’occasion du « 6e United Nations Day Vesak (B.E.
2552) », Bangkok, 3-7 mai 2009.
9
Économie et spiritualité
tistique. La chrématistique est « money
making money » ou spéculation, alors
que l’économie est coopération, échange,
commerce de biens et de services.
...Suite
Olivier Föllmi ©
Principes
d’une économie
bouddhiste
vénérable p. a. payutto
Forum
Économie et spiritualité
L'approche spirituelle de l'économie
S
i nous nous mettons à débattre
avec honnêteté de l’économie,
nous devons admettre que les
facteurs émotionnels – la peur
et le désir et l’irrationalité qu’ils
génèrent – ont une puissante
influence sur les marchés. Les
décisions économiques – décisions
sur la production, la consommation
et la distribution – sont prises
par des personnes dans leur lutte
pour survivre et prospérer. Pour la
plus grande partie, ces décisions
sont motivées par une envie
émotionnelle d’auto-préservation.
Il n’y a rien de mauvais en soi dans
la peur et l’irrationnel ; ils sont des
conditions naturelles qui viennent
avec l’être humain. Cependant, malheureusement, la peur et le désir
nous mènent aux pires excès économiques. Les forces de l’avidité, de
l’exploitation et de la surconsommation semblent avoir submergé nos
économies lors des dernières décennies. Nos sociétés matérialistes
nous offrent peu d’autres choix que
d’exploiter et se faire concurrence
pour la survie dans notre monde
actuel sans pitié. Mais en même
temps, il est évident que ces forces
portent atteinte à nos sociétés et ravagent l’environnement.
Face à de tels problèmes, la
science économique adopte une
approche rationnelle. Le travail
des économistes est de débattre
sur des modèles parfaitement bien
raisonnés pour aider la société à
s’élever au dessus de la peur, de
l’avidité et de la haine. Rarement,
cependant, les économistes
examinent la question de base de
la peur et des besoins émotionnels
de sécurité qui guident les êtres
humains. Par conséquent, leurs
modèles théoriques restent des
solutions rationnelles à des
problèmes largement irrationnels,
et leurs idéaux économiques ne
peuvent exister réellement que dans
les livres.
Un peu d’idéalisme ne fait
certainement pas de mal, par contre
il y a un danger dans les approches
purement rationnelles. Au pire,
elles sont utilisées pour rendre
rationnelles nos réponses les plus
basiques, les plus motivées par la
peur, et la question de la survie.
[…] Quand le rationalisme se voile
la face sur l’aspect irrationnel, les
pulsions cachées ont d’autant plus
tendance à voiler notre raison.
L’ouvrage […] adopte une approche
différente – une approche spirituelle.
En conséquence, il ne se plonge pas
dans les méandres techniques de
l’économie. Il examine plutôt les
peurs fondamentales, les désirs et
les émotions qui motivent nos activités économiques. De toutes les traditions spirituelles, le bouddhisme
est le mieux armé pour procéder à
cette analyse. […] Les enseignements
bouddhistes offrent un aperçu profond de la psychologie du désir et
des forces qui motivent l’activité
économique. Ces aperçus peuvent
amener une conscience personnelle
libératrice qui dissout lentement la
confusion entre ce qui est véritablement nuisible et ce qui est bénéfique
dans la production et la consommation. Cette conscience est à terme le
fondement d’une éthique adulte.
Les vraies décisions rationnelles
doivent être basées sur une compréhension des forces irrationnelles
qui nous constituent. Quand nous
comprenons la nature du désir, nous
voyons qu’il ne peut être satisfait
par toutes les richesses du monde.
Quand nous comprenons l’universalité de la peur, nous trouvons la
compassion naturelle pour tous les
êtres. De plus, l’approche spirituelle
de l’économie, nous mène non pas
à des modèles et des théories, mais
aux forces vitales qui peuvent être
vraiment bénéfiques à notre monde
– comme la sagesse, la compassion
et la modération.
En d’autres termes, l’approche
spirituelle doit être vécue. Cela ne
veut pas dire que nous devons tous
nous convertir au bouddhisme et
renoncer à la science économique,
car de manière plus large, les deux
se supportent mutuellement. En fait,
il n’est pas besoin d’être bouddhiste
ou économiste pour pratiquer
l’économie bouddhiste. Il suffit de
simplement reconnaître la tendance
commune qui sous-tend la vie et
rechercher un mode d'existence
en accord avec la manière dont les
choses sont réellement. »
Éc
nomie
& spiritualité
Altr uisme plutôt qu’avidité
“Il n’est pas besoin
d’être bouddhiste
ou économiste pour
pratiquer l’économie
bouddhiste.
Il suffit de simplement
reconnaître la tendance
commune qui sous-tend
la vie et rechercher un
mode d'existence en
accord avec la manière
dont les choses sont
réellement.”
Traduit du thaï par Dhammavijaya,
Bruce Evans et Jourdan Arenson,
puis de l’anglais en français par Randröl (Eric Le Gal).
Vous pourrez trouver l’ensemble de la
traduction en français du livre sur le site
de l’Université Rimay Nalanda (www.universite.rimay.net).
www.economiespiritualite.rimay.net
10
10, 11 septembre 2011
Institut Karma Ling / Savoie
> Samedi matin :
Constat, la démence du système économique
Présentation chiffrée des grands déséquilibres économiques, sociologiques et écologiques de la planète : la
bulle spéculative, la pauvreté, les famines, le changement climatique, etc.
> Samedi après-midi :
L’origine de la crise
La racine d’un système fondé sur la surconsommation
et le profit financier est l’avidité. Quels sont les ressorts
de l’avidité personnelle et collective ?
> Samedi soir :
Spectacle dialogue « Qu’avons-nous à apprendre des
sociétés traditionnelle ? », chants occitans, musiques
actuelles, etc.
> Dimanche matin :
Le remède à la crise
Le remède à l’avidité est double : la modération et
l’altruisme. Quelle est la nature d’une éthique du
vivant et quelles règles pour retrouver le bonheur et la
plénitude dans la simplicité ?
> Dimanche après-midi :
Une économie saine, écologique et solidaire
Quel modèle pour une transition globale et locale ?
De nombreuses personnalités représentant les
initiatives de la société civile et des traditions
spirituelles viennent partager leur savoir et leur
expérience : religieux, économistes, consultants,
entrepreneurs de sensibilité humaniste, chrétienne,
juive, musulmane, bouddhiste, etc.
Autres sources intéressantes
disponibles en ligne :
L’origine de « l’économie bouddhiste »
« L’un des premiers à intégrer les
enseignements du Bouddha dans
l’économie (et bien sûr à utiliser
l’expression « économie bouddhiste »)
fut E. F. Schumacher dans son livre
Small is Beautiful. Dans cet essai sur
l’économie bouddhiste, M.
Schumacher s’intéresse aux
enseignements du Bouddha sur le
Noble Sentier Octuple pour
construire sa démonstration. Il
affirme que la présence du facteur
des moyens d’existence justes dans
le Noble Sentier Octuple, ou dit
autrement du mode de vie
bouddhiste, montre la nécessité
d’une économie bouddhiste.
> Le système d’économie bouddhiste, chap. 4
du livre Small is Beautiful
de E.F. Schumacher :
www.schumachersociety.org/pdf/buddhist_
economics/french_small.pdf
> De la croissance dans une économie
bouddhiste,
de Jeffrey D. Sachs (Columbia University et
conseiller spécial à l’ONU) :
www.project-syndicate.org/commentary/
sachs169/French
> Serge-Christophe Kolm,
économiste bouddhiste,
Le Monde Dimanche, 23 octobre 1983
www.goetzkluge.de/EconomisteBouddhiste.
pdf
Cette rencontre a pour but de contribuer à la diffusion
d’un message d’intelligence et de solidarité dans notre
environnement.
Pour aider à sa bonne et large communication n’hésitez
pas à diffuser le lien du site dédié à la rencontre :
www.economiespiritualite.rimay.net
et la plaquette sous forme numérique ou papier.
3
E n Ava l on
11
2010 fut une année charnière pour le Domaine d’Avalon, que Rinpoché présentait volontiers
comme une entrée dans l’âge adulte après un premier cycle de trente ans. Cette année fut
marquée par un programme de transmission et de rencontres très riche, des investissements
exceptionnels pour le Sangha et la transition entre les sixième et septième retraites Losum
Chosum. Grâce à l’investissement et à la générosité des pratiquants et des bienfaiteurs,
cette année fut des plus auspicieuses et un nouveau cycle peut aujourd’hui commencer sur
les meilleures bases.
L’Institut Karma Ling,
un centre de retraite ouvert
D
ans l’inspiration de Rinpoché, l’identité de l’Institut
se dessine aujourd’hui comme un centre de retraite
ouvert au sein d’un écosite sacré. C'est un lieu dédié aux
retraites, d’étude et de pratique, et ouvert à tous pour
un week end, pour une semaine… ou pour des années.
Pour asseoir cette vision, une attention particulière
continuera d’être apportée à la qualité des programmes
de retraite et de transmission, ainsi qu’à la qualité de
vie des personnes, qu’elles soient de passage ou en
résidence.
L’écosite se propose d’offrir à chacun la possibilité de
découvrir, ou redécouvrir, les points cruciaux d’un
vivre ensemble harmonieux (l’énergie, les déchets,
l’alimentation, l’agriculture, la construction…) et
de proposer des prescriptions à vivre en Avalon et
à ramener à sa convenance chez soi. C’est un projet
encore embryonnaire, malgré déjà des réalisations
encourageantes mais d’une portée essentielle. Son
propos est de vivre l’éthique et le vinaya dans le contexte
moderne : à la lumière de la contemplation, apprendre
à vivre en harmonie avec ce qui est (la « nature » ou le
« Dharma »).
Les grands projets pour 2011
Dans cette vision à long terme, de nombreux projets
pédagogiques, d’aménagement et économiques
commencent à se concrétiser.
> En termes de pédagogie, l’objectif est d’avoir
pour chacun des champs d’activités de l’écosite
(énergie, déchets…) de brefs documents présentant
la problématique globale, les solutions proposées en
Avalon, et ce qu’il est possible de faire chez soi.
Ces documents seront disponibles et leur contenu
intégré à un parcours pédagogique sur site qui servira de
base aux visites guidées et aux dimanches découvertes.
> En termes d’aménagement, les principaux projets
immobiliers sont :
La rénovation intérieure et extérieure du Grand Stûpa
et la finition du Khangtsi Stûpa.
> Budget : 10 300€.
La finition de la décoration, des peintures et de
l’éclairage de la Maison de la Sagesse, complétée
de la construction d’un local technique à proximité
comprenant une chaudière, un espace de stockage et
des toilettes.
> Budget : 70 000€.
Le lancement de l’aménagement du domaine
forestier, avec le nettoyage des coupes et la création
d’une trentaine d’aires de contemplation reliées par
des sentiers.
> Budget : 14 000€.
les besoins humains
en Avalon
S
i vous souhaitez participer activement au
développement du Domaine d'Avalon, en assumant une
responsabilité sur une longue période.
La création du grand accueil qui comprendra
l’étanchéification et l’assainissement de la cave nord,
puis l’agrandissement, l’isolation et l’aménagement du
hall d’entrée actuel pour créer un véritable hall d’accueil.
> Budget : 38 000€.
Plusieurs charges sont à pourvoir :
> la direction financière du Sangha Rimay,
> la direction de l'Institut Karma Ling,
> l'accueil
> la cuisine.
L’étude d’un chauffage central au bois pour toute
la Chartreuse et pour Déwachen est terminée depuis
fin mars 2011. Une unité de production sera installée
dans le local électrique actuel et sera alimentée avec du
bois déchiqueté, stocké dans un silo à moitié enterré à
proximité. Des synergies avec la commune d’Arvillard
sont à l’étude pour la fourniture du bois. Ce projet très
important sera en grande partie autofinancé par un
emprunt bancaire remboursé grâce aux économies
réalisées sur le coût de l’énergie.
> Budget : 266 000€.
Une aide, quelle que soit sa durée, est aussi toujours bienvenue dans tous les domaines : PAO, potager, service technique, montage video, ménage, espaces verts, forêts.
Les personnes assumant une responsabilité à long terme
peuvent être prises en charge par la communauté.
Les personnes venant ponctuellement s’acquittent de frais
quotidiens à prix coûtant (10€/jour). Cependant, la dimension financière ne doit pas être un obstacle insurmontable
et, si elle pose problème, nous vous remercions de nous en
informer pour trouver la meilleure solution.
Depuis fin 2010, Utpala accueille les enfants pendant
que leurs parents participent aux sessions. Un projet de
lieu dédié d’une surface de 50m² est en cours d’étude.
> Budget : 38 000€.
Un important travail de rénovation des hébergements
a été réalisé, en particulier à Déwachen et dans les
centres de retraites.Il est nécessaire de le continuer
chaque année, en y intégrant les chalets en bois qui
vieillissent.
> Budget annuel : 9 000€.
> En termes économiques, le fonctionnement
courant de l’Institut est aujourd’hui équilibré et les
investissements de l’an passé ont été financés. L’objectif
pour 2011 est bien sûr de maintenir cet équilibre, mais
la réalisation des projets d’aménagement repose
aujourd’hui entièrement sur le don, l’Institut ayant vu
sa capacité d’investissement fondre en 2010 !
Si vous souhaitez participer à leur réalisation, par
un don financier ou de temps, n’hésitez pas à vous
reporter au bulletin Dana joint et, si vous le souhaitez, à
demander les détails des projets et des coûts prévus en
vous adressant directement à la direction de l’Institut.
Au-delà de ces projets d’investissement, 2011 sera aussi
marquée par la rencontre Économie et Spiritualité.
Ce sera une opportunité pour l’Institut d’initier une
réflexion de fond sur son modèle économique. Cette
réflexion pourra aboutir à développer un modèle autre
que la vente et l’achat de « produits » en adéquation
avec notre réalité. En effet, l’Institut Karma Ling est
la propriété collective de l’ensemble des membres
de la Communauté Rimay, le propos serait d’arriver
à des processus d’échanges fondés sur le don et la
participation, reflet de cette réalité.
Dans le Dharma
Lama Wangchuk
Contact : [email protected] ; 04 79 25 72 93
Ateliers
Rimay
E
n 2010, d’importants travaux ont contribué à l’embellissement du domaine. Le département des Arts, qui
est en charge de la décoration du site d’Avalon et de ses
édifices manque encore de ressources pour œuvrer dans
les meilleures conditions.
> Peut-être avez-vous dans vos placards divers
outillages que vous n’utilisez plus : pinceaux fins ou
brosses de toutes tailles, machine à coudre, tour de
potier, perceuse/visseuse, ponceuse, scie sauteuse, ou
tout autre matériel de travail du bois, ainsi que divers
matériaux consommables (plâtre, peinture, pigments...) ?
Ils pourraient faire le bonheur du département des Arts !
> Votre aide sous forme de dons ou de savoir-faire sont toujours les bienvenus, quelles que soient vos disponibilités.
En vous remerciant d’avance pour toute participation,
puisse le domaine d’Avalon s’embellir grâce à vous...
Lama Zangmo
(04 79 25 72 34/[email protected])
et drupla Yéshé
([email protected])
Et du côté potager?...
Quelques extraits d’un entretien en cinq points avec drupla
Déchen réalisé par drupla Gyaltsen. Vous pourrez trouver
l’entretien complet sur www.rimay.net, rubrique « Écosite ».
> L’espace : Quelle est la superficie actuelle du potager ?
Aujourd’hui quelques 3000 m2. Environ 600 m2 supplémentaires sont destinés à la production de pommes de terre pour répondre aux souhaits de Denys Rinpoché d’augmenter la consommation de ce légume cultivé sur place
et de diminuer d’autant la consommation de riz qui vient de loin et nécessite du transport. Il s’agit pour chacun d’apprendre à se contenter de ce que
la terre nous offre généreusement afin d’être le plus cohérent possible avec
notre discours.
Rimay
Diffusion
12
Une procure pour les pratiquants
> La terre : l’application d’engrais se fait en automne et au printemps.
Qu’il y a-t-il de prévu ce printemps ?
Nous n’utilisons pas d’engrais chimiques mais nous allons expérimenter les
purins de plantes. Nous nourrissons la terre avec du fumier de cheval, du
compost végétal offert par la commune de la Rochette et le compost que nous
produisons ici en Avalon. Pour le verger, un mélange à base de lombric compost est incorporé dans la terre au pied de l’arbre fruitier et tout autour de lui
pour que les racines puissent s’en nourrir. Nous terminons l’opération par un
paillage afin de préserver une certaine humidité.
> L’eau : en Avalon, la nature est généreuse en eau de qualité.
Comment le jardin est-il arrosé ?
Nous captons l’eau dans le torrent situé non loin du potager. La cuve située
à l’entrée reste toujours remplie ; chauffée naturellement au soleil, cette eau
agresse moins les jeunes plants quand nous les arrosons.
Cet hiver, la boutique de l’Institut Karma Ling a été agrandie et
complètement rénovée. La prochaine étape dans le développement
des activités commerciales du Sangha sera la création de « Rimay
Diffusion », une structure autonome en charge des activités
commerciales du Sangha, dans un partenariat direct et éthique
avec des artisans locaux en Inde et au Népal, choisis pour la
qualité de leur travaux.
Premiers essais de
traction animale au
potager d'Avalon
C
ette création répond au souhait de rendre disponible plus largement les
enseignements de Rinpoché et d’offrir aux pratiquants des supports
d’étude et de pratique de qualité.
Le cœur du catalogue sera consitué :
— des supports de transmission des Editions Rimay (livres, CD, DVD, manuels,
traductions…)
— du nécessaire pour pratiquer chez soi (coussins, vêtements de pratique,
autel, statues, thangkas, objets et instruments rituels).
Cette offre principale sera complétée d’une librairie proposant des ouvrages
sélectionnés et présentés de façon pédagogique (classement, fiches, conseils
de lectures), et d’un département « arts et artisanats himalayens » (meubles,
vêtements, décorations, bijoux).
Pour mener à terme ce projet, autour de drupla Parchin et de Chökyi, Sydney
coordonne le projet, Élie s’occupe du site de la boutique en ligne, lama Zangmo
et drupla Jéma sont reparties en ce début d’années deux mois au Népal pour
établir des partenariats et constituer un premier stock, alors que lama Mingyur
tisse des liens avec les Dalits (les personnes de la caste des « intouchables ») en
Inde du Sud pour vendre leurs produits, ce qui pourra à terme leur permettre
à la fois d’avoir reconnaissance et activité stable.
Le lancement du nouveau site internet de la boutique en ligne, ainsi qu’un
nouveau voyage au Népal sont prévus pour la fin de l’automne et la création
de la structure administrative à proprement parler débutera en 2012.
Si vous avez des suggestions et remarques sur ce projet, merci de nous en faire
part via le site actuel de la boutique ou le questionnaire disponible dans les
sangha lokas et à la boutique de l’Institut.
Lama Wangchuk
> La pédagogie : quels sont les programmes estivaux ?
Outre la possibilité de participer aux activités dans le cadre du Réseau Sangha tout au long
de l'année, se tiendra du 27 au 28 août un stage avec Marc Grollimund sur les plantes médicinales dans la cuisine. Ce stage nous tient particulièrement à cœur, à la fois de par la qualité de
Marc Grollimund, agro-écologue, botaniste et conseiller de l'écosite, que par le choix du thème
qui introduit parfaitement le lien entre cultures et diététique.
> Les cultures : y a-t-il de nouvelles variétés de légumes pour cette année ?
Nous allons tester un début de production de concombres et de cornichons en serre. De nouvelles variétés de choux comme les choux de Bruxelles, les choux de Chine, les choux raves
verts ou violets vont être mis en terre à partir du début du mois de mai. Nous allons tester les
petits pois et réessayer le soja. Cette année les fraises seront à l’honneur mais pour ce qui est
des groseilles, des framboises et des cassis, il faudra encore patienter un peu car nous les avons
plantés seulement l’année passée. Un projet de jardin aromatique est encore en gestation mais
ne demande qu’à germer.
> Un lieu d’apprentissage et de convivialité : parmi les propositions ayant émergé du forum
Ecologie et spiritualité de 2004, il y avait le projet d’amener les enfants à la nature. Que peuton en dire aujourd’hui ?
Les Éclaireurs de la Nature investissent l’espace du potager et ses environs chaque année. Au
mois d’octobre, la récolte des pommes de terre s’est réalisée avec leur compagnie dynamique.
C’était un moment très convivial et très joyeux. Cette année, ils ont investi un petit espace à
quelques mètres du jardin pour y construire une belle cabane en bois bien solide. Pour eux, c’est
un bel espace d’apprentissage.
> Le don : le potager suscite t-il des dons divers ?
Des gentillesses, oui c’est certain ! Il y a tout un petit monde qui nous soutient. Par exemple,
Jeanne et Philippe du jardin d’Aluna, à Goncelin, nous ont aidés à planter 200 fraisiers, puis ils
nous ont offert 25 pieds de petits fruits rouges. Jeanne nous a proposé de faire des commandes
groupées de légumes. Circée et son ami, de La Rochette, nous ont offert quelques iris, un pied
de glycine, trois petits pieds de châtaigner et des fraisiers. Du petit matériel de jardinage nous
a été apporté par un habitant d’Allevard, suite à notre annonce sur le site internet. Serge nous
a fait don d’une serre de 4x5 m. Si elle s’avère efficace ici nous investirons dans l’achat d’une
plus grande grâce à Hélène qui nous a déjà fait un don important pour cela. Catherine nous a
offert quatre sacs de lombric compost pour le verger et cent plants de tomates nous ont été donnés récemment par Bastien, notre ami maraîcher qui monte le projet de ferme bio. Nous recevons plutôt des dons en nature. Des dons en argent – il y en a peu – permettraient de soutenir
les formations nécessaires au développement et à la bonne gestion du potager et du verger.
Du blé au pain
«
Super, tu pourras nous faire du pain » m’avait dit lama Lhündrup
sur le ton de la plaisanterie lors d’une discussion autour de mon
projet d’étude à l’Université ; c’était à l’automne dernier devant le four
à pain. Je venais de quitter mon emploi de boulangère chez un agriculteur de Provence pour m’installer tout près d’Avalon. J’avais ri moi aussi,
c’était un vieux four mais il m’avait tapé dans l’œil !
Une ferme biologique
pour nourrir Avalon
Projet mené par Bastien Isabelle
Dans la stratégie à long terme du développement de l’écosite d’Avalon figure la création
d’une ferme. Pourquoi un tel projet et qu’en est-il au printemps 2011 ?
Vivre en écosite, c’est aussi réfléchir à ce que l’on mange et d’où ça vient. Nous sommes
consommateurs de produits biologiques. Aller au-delà commence avec le potager, bio, local
et de saison. Mais il n’apporte qu’un dixième de notre consommation en valeur. Comment
aller plus loin ? Dans cette perspective d’expansion le projet d’écosite est appelé à se développer avec des produits cultivés localement. Avalons bio, local et de saison !
Passer de l’achat à la production, c’est aussi faire du domaine un lieu d’inspiration, de participation et de pédagogie du lien à la terre. En ce printemps 2011, nous sommes passés de
l’idée au projet. Celui-ci est aujourd’hui défini sur trois ans et vise à assurer une autonomie
alimentaire d’environ 60% des cinquante mille repas annuels de l’Institut. En même temps,
la ferme pourra faire bénéficier les environs de sa production avec la mise en place d’une
vente directe. Nous sommes actuellement à la recherche de terres, environ neuf hectares.
Faire du pain, oui, mais un pain vivant, un pain qui a du sens, un pain
qui réunit.
- Un pain qui rassemble les hommes autour du feu, pour se réchauffer
en hiver ou lors des défournements, attirés par les odeurs tentatrices
des miches dorées.
- Un pain qui crée du lien en partageant la magie d’une fabrication avec
les résidents, les enfants et les curieux en tous genres.
- Un pain qui respecte l’environnement en utilisant une farine issue de
variétés anciennes de blé adaptées aux conditions de nos pays de montagne et cultivées en bio.
Quand j’ai rencontré Bastien et le projet de culture de céréales j’ai tout de
suite été motivée par la mise en place
d’une activité de boulangerie.
Semer une graine, l’accompagner
jusqu’à son épanouissement, la
cueillir, la transformer en farine puis
en pain pour qu’elle nous accompagne
à son tour. « Nous sommes ce que nous
mangeons » nous disait lama Wangchuk lors d’un enseignement. Partir de la graine et aller jusqu’au pain
c’est établir une relation intime avec
le vivant et laisser vivre à travers
nous la poésie des éléments qui nous
entourent.
Cette ferme aura vocation à produire « biologique »...
Oui, bien sûr. Dans une vision globale d’agro-écologie, il s’agit de produire en s’inspirant au
plus près, au mieux, des fonctionnements naturels. Par exemple, nous pouvons tout à fait
cultiver des légumes et des céréales sans être obligés de labourer, mais en nous appuyant
sur l’activité des êtres vivants du sol (racines, vers de terre, champignons, bactéries, etc.)
Dans cette approche, on peut faire du bio tout en travaillant moins le sol et donc consommer moins d’énergie fossile.
Puisque nous disposons d’un four de cuisson, peut-on d’ores et déjà envisager la culture
de céréales, du blé par exemple, qui permettrait la confection de pain ?
C’est prévu. D’autant plus que le pain représente la première dépense alimentaire en Avalon.
La fabrication de pain va même démarrer avant la ferme, grâce à la venue de Nathalie qui a
une expérience en panification de blé paysan.
Il n’y a pas de véritable ferme sans la présence d’animaux. Qu’est-ce qui peut être envisagé dès à présent ?
Je reste sur deux expériences agricoles, l’une de trois ans en vaches laitières, l’autre de
quatre ans en brebis et chèvres. Mais si l’on élève des animaux sur la ferme, par exemple si
on prend cinq vaches laitières, elles feront cinq veaux par an. Qu’en fait-on ? Les consommet-on en Avalon ? Non. On peut faire fonctionner la ferme et le cycle des éléments sans forcement passer par l’animal. Pour faire court, plutôt que des éléments ingérés sous forme végétale par l’animal et restitués au sol sous forme de déjections, on peut directement utiliser
du végétal pour nourrir en éléments les plantes cultivées.
Dans le cadre des visites guidées du domaine d’Avalon, une question récurrente concerne
la vente de produits fabriqués, comme ceux de certains centres monastiques chrétiens. Que
pourrions-nous produire et vendre ?
Une gamme d’aliments transformés destinés au commerce, les circuits restant à imaginer : boutiques de l’Institut ou de sangha lokas, vente directe aux consommateurs, etc. Une
gamme de confitures, compotes, soupes, jus et nectars de fruits qui pourra être complétée
par la production issue de la moyenne montagne, plantes aromatiques et médicinales, biscuits par exemple.
La première étape de la réalisation du projet passe par une « perle » à trouver et à acheter...
La « perle », ce sont de bonnes terres proches et libres à court terme. Une ferme paraît aujourd’hui séduisante et fait actuellement l’objet de discussions.
Vous pourrez trouver l’entretien complet réalisé par drupla Gyaltsen sur www.rimay.net, rubrique « Ecosite ».
Alors vivement le projet agricole, vivement les récoltes de céréales pour
nous régaler d’un pain rayonnant de
vie et de santé. Pour l’instant nous
achetons la farine à Alain Pommart,
un paysan qui cultive d’anciennes variétés de blé en biodynamie.
La boulangerie a déjà le plaisir
d ’a c c u e i l l i r u n e a p p r e nt i e
particulièrement douée, Déborah, avec
qui je partage la magie du pain. C’est
donc très prochainement qu’il y aura
deux boulangères en Avalon.
Hormis sa dimension éthique, cette
production permettra une importante
économie financière. C’est une façon,
en ajoutant un peu de levain à la pâte,
de participer humblement à l’activité
du Dharma.
Nathalie, étudiante et boulangère.
* Un paysan boulanger est une personne qui va de la culture du blé jusqu’à la panification.
13
Ecosite d’Avalon
Cette histoire de pain, de blé, de soleil a commencé pour moi dans un lieu
un peu similaire à Avalon, un lieu de pierre aussi, dans un autre désert.
C’est dans un monastère maronite, au cœur du désert syrien, que j’ai rencontré pour la première fois des paysans boulangers* et c’est de cette rencontre qu’est née l’envie de faire du pain. C’est là-bas que j’ai fait mon
premier levain et pétri ma première pâte. Alors, d’un désert à l’autre, ce
pain qui ne cesse de s’inviter aurait-il un enseignement à offrir ?
Haïkus
4
“
Vie sacrée
Les activités en folie !
Ensemble
se libérer
Une fenêtre
Bouclier transparent
reflétant la vérité
Le monde est recouvert de fleurs
mais enseveli de poussière
Enlever cette couche !
Autour de son mur blanc se cachent des vœux
Les cloches sonnent
Le vent les caresse
Drapeaux magiques
14
Sessions
Jeunes
„
J’entends l’eau couler
Le chien court après un bâton
Les fleurs poussent
Jardin du souvenir
Les ados à la rencontre
du Bouddha
Ê
tre adolescent requiert des qualités analogues à celles qui sont développées dans la
voie spirituelle. Pour trouver sa place dans un
corps d’adulte, dans une société adulte et dans
une vie d’adulte, il faut beaucoup d’attention,
de perspicacité et de patience, qualités qui sont
également déployées dans une voie spirituelle.
Dans un monde où consommation et avidité
sont érigées en valeurs, comment les ados peuvent-ils relever sereinement les défis qui s’offrent à eux ?
Choix moraux personnels, prise de conscience
de sa propre conscience, changements corporels
révélant la vérité de l’impermanence, interrogation métaphysique quant aux rapports entre la
vie et la mort, vie sexuelle qui se développe. Pour
tous ces défis, l’éthique, les méthodes et la sagesse de la voie du Bouddha offrent l’enracinement propice à un plein épanouissement. Pratiquer la pleine conscience, réfléchir au sens de
l’impermanence et des quatre nobles réalités, intégrer l’octuple sentier sont les graines d’une vie
adulte, riche et pleine de sens.
> Témoignages de fin de session :
« Le jeu de go est apaisant et permet de se
concentrer, chose que j’ai du mal à faire. »
« J’ai trouvé intéressant de savoir que Bouddha
était une personne comme nous et que donc tout
le monde peut arriver à un stade de sagesse. »
« Les haïkus détendent, cela me donne l’idée de
les utiliser quand je me sentirai mal. »
« Je vous remercie de nous avoir transmis votre
savoir et vos connaissances, ce qui m’aidera à
avancer dans la vie, à m’apaiser et à prendre du
recul sur mes souffrances. »
> Les prochaines sessions :
- Camp d’été pour les 18-25 ans : du 20 au 26 août
- Retraite pour les 14-17 ans : du 31 octobre au 2
novembre
Vie sacrée
Utpala continue
Pour favoriser l’intégration et respecter les
rythmes de chacun, les sessions proposent des
alternances d’activités variées : découverte d’instruments de musique, pratique de yogas, d’arts
martiaux, écriture de haïku, introduction aux
cartes mentales, balades et initiation au jeu de
go, entrecoupent les sessions de pratique et de
causeries sur la voie du Bouddha.
Depuis fin octobre 2010, Utpala accueille des enfants de 3 à 11 ans
et propose des activités nature, comme la création d’un mandala
avec des éléments du paysage ou la fabrication d’un herbier, des
activités créatives et ludiques telles que le théâtre, les ateliers
d’écriture, la sculpture en terre ou bien d’autres encore.
Durant leur temps libre, les enfants peuvent écouter de belles
histoires, créer dans le coin travaux manuels, construire avec des
jeux en bois ou encore tester les jeux de société coopératifs – dans
lesquels on ne gagne ou on ne perd que tous ensemble.
Quelques échos de la session des 27 au 29
avril 2011 qui a réuni 7 ados de 14 à 17 ans
• Comment apprendre à accorder moins d’importance à l’image que notre entourage a de nous ?
Chaque journée contient aussi un temps spirituel d’une demiheure : yoga adapté aux enfants, relaxation et lecture de contes tibétains ou de l’histoire du Bouddha. Un conseil en cercle est organisé en fin de journée pour faire un bilan et régler les problèmes
éventuels.
À quatre heures, un goûter bio est pris en commun.
L’accueil des enfants au sein d’Utpala a repris début avril avec le
printemps. Un lieu spécifique dédié aux enfants est en projet
(voir p.11). Enfin, tout don de matériel en bon état (jeux, livres,
tapis, couvertures, etc.) sera reçu avec joie.
• Comment parvenir à être soi-même, à s’amuser
sans ressentir de honte ou de gêne ?
Fanny Khandro
04 79 25 63 20 - [email protected]
> Questions d’ados :
• Pourquoi avons-nous tendance à nous enfermer
dans la souffrance et à y trouver une forme de
complaisance ?
La vie est jalonnée d’étapes
importantes que les traditions ont
toujours célébrées par des rites de
passages permettant de leur donner
un caractère sacré.
En 2010, quelques cérémonies de
mariage, d’entrée dans la vie (baptêmes)
et funéraires ont été célébrées à
l’Institut Karma Ling.
> Pour les personnes intéressées, vous
pouvez contacter lama Chödrup :
[email protected]
Célébration du marriage de
Tükjé Öser et Dhawa Namdag
EDLN Les Éclaireurs de la Nature
Dharma & scoutisme
P
eut être avez-vous déjà croisé un éclaireur lors de
l’une de vos venues à Karma Ling ? Depuis maintenant trois ans le mouvement des scouts bouddhistes (les
Éclaireurs de la Nature), fondé à l’initiative de Denys Rinpoché, continue son développement. Cet été cinq camps
d’été seront organisés. En particulier les pionniers (1416 ans) auront la chance unique de participer cet été en
Suède au Jamboree, le grand rassemblement scout mondial qui a lieu une fois tous les quatre ans, rassemblant
plus de 35 000 scouts venant de 160 pays !
Parallèlement l’activité des groupes locaux se développe, avec notamment Nice, Chambéry et Grenoble qui
furent parmi les premiers à se constituer. D’autres sont
en gestation.
Nous remarquons aujourd’hui de façon de plus en plus
évidente comment la méthode scoute se révèle appropriée pour transmettre aux jeunes les valeurs humaines
fondamentales enseignées par le Bouddha.
> Le scoutisme
Le scoutisme définit trois piliers fondamentaux de sa
méthode : le principe spirituel comme moyen de donner
à la vie tout son sens ; le principe social comme moyen
d’aller à la rencontre de l’autre ; et le principe personnel
comme outil de réalisation de soi.
Le but est de permettre à chacun, en développant tous les
aspects de sa personnalité, d’agir pour son bien et celui
d’autrui. L’épanouissement du jeune dans le scoutisme
passe par l’apprentissage de l’autonomie, de la solidarité,
de la responsabilité et de l’engagement.
La pleine nature reste un des lieux privilégiés pour la
mise en pratique de sa pédagogie. En particulier les
camps d’été sont l’aboutissement d’une année de vie
scoute. Ils constituent le cadre idéal pour l’apprentissage
de la vie en groupe, du respect de la nature et de la découverte d’un bonheur non fondé sur la consommation.
Les adultes qui encadrent les jeunes sont formés et partagent l’idéal et les valeurs du mouvement. Ils soutiennent
les jeunes dans leur développement, mais c’est avant tout
le jeune qui apprend dans son expérience : apprendre en
faisant est le fond de la méthode scoute.
bouddhisme. D’une façon générale, l’un comme l’autre
mettent l’accent sur l’apprentissage dans l’expérience.
Les scouts bouddhistes fondent leur pédagogie autour
des trois apprentissages fondamentaux de la voie du
Bouddha : l’éthique (Shila), l’expérience (Samadhi), la
compréhension (Prajnâ).
L’éthique est l’apprentissage d’une vie saine fondée sur la
non-violence, le respect de la vie sous toutes ses formes
et la bonté. C’est la découverte de l’harmonie tant au niveau individuel qu’au niveau relationnel et avec l’environnement. Cette discipline de bonté trouve en particulier son terrain d’apprentissage dans la dynamique de
groupe et le contact avec la nature, caractéristiques de
la pédagogie scoute.
L’expérience contemplative est l’apprentissage d’une
relation au monde plus directe, plus sensorielle, moins
conditionnée par les blocages et les saisies habituels du
mental.
La compréhension est l’apprentissage de notions fondamentales permettant de mieux comprendre le monde
dans lequel nous vivons : l’impermanence, la causalité,
la bonté comme source du
bonheur, la connaissance
de soi, etc.
Ces trois apprentissages
sont la base du projet pédagogique des EDLN et se
développent progressivement aux travers de méthodes adaptées au quatre
tranches d’âge du mouvement (des Voyageurs 8-11
ans aux Compagnons 17-18
ans).
Ces trois apprentissages
et l’ouverture à une dimension spirituelle sont mis
en œuvre au travers de certains éléments clés de la pédagogie scoute :
- Les éléments symboliques (insignes, blasons, cérémonies, etc.) permettent d’établir un premier contact avec
une dimension sacrée du monde.
- Les « temps spirituels » constituent un court moment
quotidien dédié à la découverte de l’expérience de présence. Une à deux fois par camp, une rencontre-échange
est organisée avec les jeunes sur différentes thématiques permettant de mieux comprendre le monde qui
nous entoure.
- Le rituel de la promesse et l’éthique associée, caractéristiques du scoutisme, expriment la vision éthique et introduisent au sens de l’engagement et de la responsabilité.
- La dimension collective du groupe donne le cadre pour
l’apprentissage d’une vie en communauté fondée sur le
respect et la solidarité. Apprendre à dépasser les attitudes égocentriques habituelles pour découvrir dans sa
vie le bonheur et pour pouvoir devenir bénéfique à notre
société et à notre monde.
Le pouvoir thérapeutique de l’art du guerrier
Rencontre
Bouddhisme
& arts martiaux
15
Conférences et ateliers pratiques
> Réservation et inscription :
04 79 25 78 00 / [email protected]
Ate l iers
Arts 2011
:: peinture de thangka ::
Intervenant: Tharphen Lingtsang
> 25-31 juillet
:: calligraphie tibétaine ::
Intervenant: Lungtok Choktsang
> 24-25 septembre
:: peinture à l’encre
et calligraphie chinoise
Intervenant: Isabelle Baticle
> Organisation du scoutisme
Le scoutisme est né au début du XXe siècle. Mouvement
d’éducation populaire, il s’adresse à tous sans distinction de sexe, d’origine ou de religion. Il est le plus grand
mouvement de jeunesse du monde.
En France, le scoutisme est organisé au sein de la Fédération du Scoutisme français, qui comporte cinq associations. L’une est le mouvement scout laïc, sans confession
religieuse. Les quatre autres associations représentent
les grandes religions catholique, protestante, juive et
musulmane.
Les Éclaireurs de la Nature ont été crées pour devenir la
représentation du scoutisme bouddhiste de France. Ils
sont membres de l’UBF (Union Bouddhiste de France) et
sont les représentants en France de la World Buddhist
Scout Brotherhood (Confrérie mondiale du scoutisme
bouddhiste), dont le siège est en Thaïlande.
Par ailleurs, les Éclaireurs de la Nature sont soutenus
par un comité de parrainage composé de personnalités
importantes issues du monde bouddhiste, écologique,
artistique et scout.
2 et 3 juillet 2011
> 1er-3 juillet
:: kado, la voie des fleurs ::
Intervenant: May Isler
> 16-17 juillet
:: gravure sur pierre ::
Intervenant: Cristof Héritier
Vous pouvez vous aussi participer à cette belle aventure,
que ce soit en fondant un groupe local, en participant à
un camp d’été (il existe des séminaires de formation)
ou simplement en faisant connaître les EDLN autour
de vous.
N’hésitez pas à contacter le secrétariat général pour
toute information complémentaire :
Mathieu Vernet : 09 75 68 88 68
[email protected], www.edln.org
> Bouddhisme et scoutisme
Lama Chödrup - Vice-Président des EDLN
La question qui se pose alors est : comment les valeurs
éthiques et spirituelles universelles du Dharma peuventelles être transmises aux jeunes d’une façon ouverte et
sans dogmatisme dans le cadre de la méthode scoute ?
Il y a un rapprochement naturel entre scoutisme et
> Dates des camps d’été :
- Camp des Voyageurs 8-11 ans, du 17 au 24 juillet
- Camp des Vaillants 12-15 ans, du 3 au 15 juillet
> 30 juin - 3 juillet
> 26-28 août
:: namkha training ::
Intervenant: Liane Gräf
> 29 septembre - 2 octobre
:: land art ::
le langage de la nature
Intervenant: Maurizio Russo
> 22-24 juillet
> Renseignements :
[email protected]
04 79 25 72 34
> Inscriptions : 04 79 25 78 00
Grands évènements
R ingu Tülku R inpoché
Transmission du
Trésor des
connaissances
du 5 au 10 août
Parmi l’immense étendue du canon et
des écritures bouddhistes, le Trésor
des connaissances (ou Encyclopédie
du Dharma) condense toute la richesse et la variété de la tradition du
Bouddha telle qu’elle s’est développée
au fil de son histoire.
Composé au XIXe siècle par Jamgön
Kongtrül Lodrö Tayé (1813-1899),
Kyabjé Kalu Rinpoché disait à son
propos : de nos jours, nous avons peu de temps pour étudier les vastes
et profonds enseignements du Bouddha et s’il n’en était qu’un seul à
étudier qui les résume tous, ce serait le Trésor des Connaissances.
Ringu Tülku Rinpoché, grand spécialiste de l’Encyclopédie, nous
fera d’abord découvrir cette œuvre magistrale dans son ensemble,
puis abordera dans le détail le premier chapitre sur la cosmologie
traditionnelle.
Ringu Tülku Rinpoché a étudié dans toutes les écoles du bouddhisme
tibétain, avec certains des plus éminents grands maîtres dont Dilgo
Khyentsé Rinpoché et le XVIe Gyalwang Karmapa, dont il a reçu le titre
de Khempo* . Il enseigne aujourd’hui le bouddhisme et la méditation
dans de nombreuses universités, instituts et centres du Dharma en
Europe, aux USA, au Canada, en Australie et en Asie.
Les r etr a ites M a h â mu dr â-Dzogch en
Cette année les retraites transmissions Mahâmudrâ-Dzogchen sont consacrées à la pratique et à la révision des instructions déjà reçues.
Initiées pendant l’année de retraite de Rinpoché, elles répondent aux souhaits émis par les
pratiquants et permettent d’accomplir chaque niveau sur deux années, alternant retraites
de transmission et approfondissement de la pratique.
> Introduction aux préliminaires du 4 au 10 juillet
> Retraite de mahâmudrâ du 11 au 12 juillet
> Retraite Dzogchen -dzogchen 1 : 23 - 31 juillet / dzogchen 2 et 3 : 11 - 21 août
Les sém i na i r es-t r a nsm issions
> Introduction à la Voie du Bouddha
du 11 au 17 juillet /
du 5 au 11 août / du 22 au 28 octobre
Ce séminaire permet une découverte des principes fondamentaux de la voie
du Bouddha : la réalité de « l’existence cyclique », de ses racines, de son audelà et de la voie de libération, voie d’ouverture et de bienveillance.
> Lojong l’entraînement de l’esprit
du 18 au 24 juillet
…ou comment intégrer l’enseignement du Bouddha dans sa vie, « là où l’on
est ». Cet enseignement en sept points et cinquante neuf maximes, aussi
vaste que concis, nous guide de façon très concrète et pragmatique sur la
voie de l’ouverture aux autres et de la découverte de notre propre nature.
> Chenrézi pratique de l’Immense Compassion
du 19 au 25 août
Chenrézi est le bouddha d’amour et de compassion. Sa simplicité n’a d’égale
que sa profondeur.
*Khempo est le titre donné à un moine qui, après avoir étudié durant neuf années la
philosophie bouddhiste, a atteint un grand niveau de connaissance, mais aussi de
discipline et de bienveillance.
> Le Joyau Magique de Jé Gampopa
du 12 au 18 août
Le Joyau Magique ou Précieux Ornement de la Libération, est l’un des plus
célèbres textes de la tradition Kagyü. Composé par le Seigneur Gampopa, ce
traité, à la confluence des traditions yogiques et monastiques, s’adresse aux
pratiquants et offre une présentation complète du mahâyâna et des méthodes
pour entrer en sa vastitude.
La ma Gyurmé Rinpoché
Introduction au
Nyungné
du 28 au 30 octobre
Nous aurons le plaisir et l’honneur
d’accueillir cette année Lama Gyurmé
Rinpoché pour la transmission de la
pratique de Nyungné. Le Nyungné
est une pratique de jeûne liée à l’aspect de Chenrézi à onze visages et
mille bras. Cette pratique associe
tous les aspects du Dharma des trois
véhicules : l’observance des vœux de
conduite éthique du hînayâna, l’entraînement à l’amour et à la compassion du mahâyâna, et la mise en
œuvre des moyens habiles et profonds du vajrayâna. Un nyungné dure
deux jours, dont un jour de jeûne complet y compris de boissons. Il est
dit que cette pratique est un moyen de purification extrêmement puissant et qu’en l’accomplissant correctement, ne serait-ce qu’une seule
fois, l’on est assuré de ne pas renaître dans les états d’existences inférieurs et de progresser rapidement sur le chemin de l’Éveil.
Les retr a ites collecti v es
Les retraites collectives complètent les sessions d’enseignements et de transmissions.
> Dathün d’été Shamatha-vipashyanâ
du 1er au 21 août, au centre de retraite Tarchin Ling, places limitées, sous conditions
> Retraite de Contemplation Shamatha-vipashyanâ
du 11 au 17 juillet / du 18 au 24 juillet / du 12 au 16 septembre /
du 1 au 7 octobre / du 14 au 20 novembre
> Retraite Lojong l’apprentissage spirituel
du 5 au 11 septembre
I n v i t a t i o n : Philippe Cornu
la vision des états intermédiaires
GARUDA – ISSN 1961-3318
Journal bisannuel du SANGHA
RIMAY
Directeur de publication :
Gilles Pitette (Künga)
Comité de rédaction :
Lama Chödrup, Lama Lhündrup,
Lama Wangchuk, Lama Mingyur,
Lama Wangmo, Drupla Gyaltsen,
Drupla Déchen, Drupla Yéshé,
Kunga, Philippe Vernerey,
Jean-Claude Perrin, Dési, Fanny,
Nathalie.
PAO : Lama Sengué, Lama
Zangmo.
SANGHA RIMAY — www.rimay.net
UNIVERSITE RIMAY —
www.universite.rimay.net
INSTITUT KARMA LING
Domaine d’Avalon
Hameau de Saint Hugon
73110 Arvillard
[email protected]
04 79 25 78 00
Imprimé sur papier recyclé
avec des encres végétales
Imprimerie Couleur Montagne
73292 La Motte Servolex
www.rimay.net
Les 26 et 27 novembre (attention : dates modifiées)
Philippe Cornu enseigne à l’INALCO (Langues O’) et à l’Université de
Louvain. Il est traducteur de tibétain et auteur de nombreux ouvrages
dont le Dictionnaire encyclopédique du Bouddhisme.
Il viendra enseigner à partir de sa traduction du Bardo Tödröl, ou Livre
des morts tibétain. Ce séminaire sera l’occasion de découvrir dans le
détail les origines et le contenu de la vision des états intermédiaires
et la façon dont cette transmission a donné naissance à un cycle
d’enseignement consacré à la préparation de la mort et aux états post
mortem.
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