La basse et très basse énergie dans l`habitat neuf et

La basse et
très basse énergie
dans l’habitat
neuf et rénové
État des lieux et retours d’expériences
de 4 pays européens
Février 2005
Auteur : Pierre LECUELLE
associée
avec la
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Avant propos
Les actions du programme ENERGIVIE
Parmi les 7 points du programme Energivie engagés par la Région Alsace (annexe 1), l’action 7.7
concerne l’expérimentation des énergies renouvelables et le suivi de réalisations en basse énergie à
l’échelle de quartiers urbains sur la CAMSA et le SIVOM avec une démarche prioritaire sur
Mulhouse. Le rapport présenté ci-dessous, inscrit dans le cadre de ce programme sur deux ans
(2004-2005), est soutenu par l'Union Européenne, la Région Alsace, l'ADEME et plus localement
par l’ALME, la SERM, la Communauté d’Agglomération Mulhouse Sud Alsace et le SIVOM de
l’agglomération Mulhousienne.
Le rapport présenté constitue une première étape et fait le point sur les initiatives prises dans
quelques pays européens pour encourager des constructions peu consommatrices en énergie.
La deuxième étape consistera à définir un certain nombre d’actions qui permettront de faire émerger
des réhabilitations et des réalisations neuves en basse énergie dans les quartiers concernés par le
Grand Projet de Ville de Mulhouse, ainsi que dans d’autres secteurs de l’Agglomération
mulhousienne et d’une étude permettant de qualifier les solutions pour réaliser des réhabilitations en
basse énergie.
Il est réalisé par l’accompagnateur de projets énergies renouvelables (ER) présent au sein de
l’Agence Locale de la Maîtrise de l’énergie, Mulhouse Sud Alsace (ALME) dans le cadre du
Programme ENERGIVIE.
La mission principale de l’accompagnateur est de motiver les maîtres d’ouvrage et de les
accompagner dans la réalisation de projets intégrant des productions d’énergie par énergies
renouvelables en milieu urbain et d’autres qui soient référents en matière de basse énergie.
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SOMMAIRE
Etat des lieux du concept de bâtiments à basse et très basse
énergie en France et en Europe
1- Les enjeux
1.1 L’efficacité énergétique des bâtiments
1.2 Etat du secteur résidentiel en France et en Alsace
a) En France
b) En Alsace
1.3 Basse énergie ou très basse énergie : définitions
2-Etat des lieux dans 3 pays européens et en France
2.1 Etat des concepts de bâtiments à basse et très basse énergie développés à l’étranger
a) La Suisse
b) L’Allemagne
c) Le Danemark
d) Situation en France et plus particulièrement en Alsace
2.2 Recueil et analyse d’exemples de réalisations
3- Comparatif des solutions proposées
3.1 Comparatif des performances énergétiques
3.2 Les coûts
3.3 Appliquer le concept de coût global
3.4 Les systèmes constructifs
3.5 Les solutions énergétiques pour les besoins résiduels
3.6 La place des énergies renouvelables
3. 7 Moyens de contrôle mis en place, certification, normes.
4- Implication des professionnels
5- Comportement et satisfaction des usagers
Liste des annexes avec sources, et documents consultés
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Etat des lieux du concept de bâtiments à basse et très basse
énergie en France et en Europe.
Pierre Lécuelle. Accompagnateur Energivie. Agence Locale de la Maîtrise de l’Energie de
Mulhouse (ALME)
1 Les enjeux
1.1 L’efficacité énergétique des bâtiments
L’efficacité énergétique des bâtiments et l’utilisation des énergies renouvelables sont 2 réponses à
un même enjeu : maîtriser nos besoins en énergie fossile afin de diminuer les rejets polluants,
notamment de CO2, réduire notre dépendance vis-à-vis des énergies fossiles ou fissiles tout en
augmentant le confort de l’habitat.
Néanmoins, à moins d’un baril de pétrole à 150 dollars, il ne faut pas espérer un développement
spontané et important de la qualité thermique des bâtiments. Une réglementation plus contraignante
est nécessaire.
Dés 2006, la directive européenne sur la performance thermique va s’appliquer en France, mais il est
possible, dés aujourd’hui d’aller beaucoup plus loin pour diminuer les consommations d’énergie.
L’expérience d’autres pays montrent qu’il est techniquement possible de diviser au moins par 2 les
niveaux de consommation pour les constructions neuves et par 4 pour les bâtiments rénovés par
rapport aux consommations actuelles.
La directive européenne impose aussi à partir de 2006, une signature énergétique des bâtiments lors
de la vente et de la location de bâtiment. La performance énergétique deviendra un argument de
vente. D’autre part, les maîtres d’ouvrage publics sont de plus en plus conscients de la cessité de
baisser le niveau des charges locatives. Il existe aussi aujourd’hui un marché porteur dans le locatif
privé comme dans la vente d’appartements pour des logements ayant une qualité environnementale
reconnue et économes en énergie.
En terme financier et pris dans une perspective de coût global (sur 15 ou 20 ans), l’expérience des
autres pays montre que le surcoût est nul et ceci sans prendre en compte dans les calculs, une
éventuelle mais probable augmentation des énergies fossiles.
Mais ces expériences montrent aussi qu’il est difficile d’atteindre ces niveaux sans un engagement
de tous les acteurs du bâtiment, de l'architecte à l’entreprise du bâtiment, du maître d’ouvrage à
l’usager. D’où un important effort d’information qui doit accompagner ces projets en basse énergie.
Un accompagnement des différents acteurs du bâtiment accélérerait le mouvement afin de motiver et
aider ceux-ci dans cette nouvelle démarche qui fait appel à des mises en œuvre différentes ainsi qu’à
de nouveaux produits.
Ce besoin d’information est confirmé par une récente étude réalisée en Allemagne dans le Bade-
wurtemberg sur la connaissance des usagers sur le thème de la maîtrise de l'énergie. Celle-ci indique
clairement une méconnaissance des sources d'économie d'énergie: alors que le chauffage représente
la plus grande partie de la consommation d'énergie totale d’un ménage, 55%, contre 8% pour
l’électroménager une grande partie des usagers pensent que 40% de leurs consommation d'énergie
est due aux appareils électroménagers et 26% seulement au système de chauffage.
Enfin, d’après cette même étude, une politique encourageant la rénovation en basse énergie a un
effet positif sur l’emploi car le rapport entre le temps de travail/ matériel acheté est de 70%/30%
pour une rénovation en basse énergie alors qu’il est de 50/50 pour une rénovation traditionnelle. Ce
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sont, en outre, essentiellement les entreprises locales, PMI et PME, qui bénéficient du travail généré
dans les projets de rénovation.
1.2 Etat du secteur résidentiel en France et en Alsace
a. En France (sources : Collectif "Isolons la terre contre le CO2")
La France compte 29,3 millions de logements, 57 % de maisons individuelles et 43 % de logements
en immeubles collectifs.
65 % de ce parc a été construit avant 1975, date de l’entrée en application de la première
réglementation thermique sur les logements neufs.
Le parc de l’ensemble des logements est donc relativement ancien et beaucoup d’entre eux restent
encore très faiblement isolés. Au rythme actuel des réhabilitations et des remplacements des
logements vétustes par des logements neufs (1%/an), la remise à niveau du parc construit avant 1975
ne sera vraisemblablement pas réalisée avant 2050.
75 % de la consommation totale des logements est due au chauffage. Néanmoins, la réglementation
a permis de réduire de près de moitié les besoins de chauffage des constructions neuves et un
nombre important de travaux d’améliorations techniques a été réalisé sur les bâtiments existants.
Ainsi, la consommation unitaire moyenne de chauffage et d’eau chaude sanitaire (ECS), observée
sur l’ensemble du parc de résidences principales, est passée de 323 kWh/m2/an en 1973 à 180
kWh/m2/an en 2000 (source CEREN). Certaines résidences nouvelles atteignent des performances
de 110 kWh/m2/an.
Les prochaines réglementations thermiques (RT2005 et RT2010) permettront, dans la construction
neuve, d’augmenter les exigences en matière de performances énergétiques, mais celles-ci sont
encore loin de celles de nos voisins européens, dont les normes de construction sont maintenant
proches de la basse énergie, c'est-à-dire autour de 60 à 80 kWh/m2/an pour le chauffage et l’eau
chaude sanitaire (Voir annexe 2, tableaux de consommation de chaque pays).
Quand au parc de construction ancien dont le potentiel d’économie est important, il ne fait l’objet
d’aucun plan particulier de la part des pouvoirs publics et ce n’est que très récemment que les
normes de la RT 2000 se sont vues appliquées pour les réhabilitations lourdes. Un des leviers
importants qu’ont les pouvoirs publics pour motiver les propriétaires à engager des travaux
d’économie d’énergie, est le crédit d’impôts (de 15 à 25% actuellement sur les travaux de maîtrise
de l’énergie).
La RT 2005 imposera des objectifs de performance énergétique pour toutes rénovations importantes,
mais exigera aussi des minima d’isolation pour tout travaux de réhabilitation.
b. En Alsace
Le parc Alsacien de logements est réparti également entre les maisons individuelles et les logements
collectifs, respectivement de 333 000 et 330 000 unités.
L’ALME a réalisé sur l’agglomération Mulhousienne quelques diagnostics qui permettent de
constater une grande disparité dans la consommation d’énergie de chauffage et d’ECS dans l’ancien
bâti du centre ville de Mulhouse. De 120 a 200 kWh/m2/an pour le bâti rénové ces 15 dernières
années, et jusqu’a 300 kWh/m2/an pour le bâti non rénové ou non isolé.
1.3 Basse énergie ou très basse énergie : définitions
a) Habitat basse énergie
Le concept basse énergie se développe depuis plusieurs années dans de nombreux pays européens
et notamment en Allemagne, en Suisse et en Scandinavie. Il vise à réduire de manière significative,
la consommation d’énergie aussi bien au niveau des besoins de chauffage et d’ECS, que de
ventilation et d’électricité spécifique. Une réduction des consommations d’énergie d’au moins 50 %
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