La basse et très basse énergie dans l`habitat neuf et

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La basse et
très basse énergie
dans l’habitat
neuf et rénové
État des lieux et retours d’expériences
de 4 pays européens
associée
avec la
Auteur : Pierre LECUELLE
Février 2005
Avant propos
Les actions du programme ENERGIVIE
Parmi les 7 points du programme Energivie engagés par la Région Alsace (annexe 1), l’action 7.7
concerne l’expérimentation des énergies renouvelables et le suivi de réalisations en basse énergie à
l’échelle de quartiers urbains sur la CAMSA et le SIVOM avec une démarche prioritaire sur
Mulhouse. Le rapport présenté ci-dessous, inscrit dans le cadre de ce programme sur deux ans
(2004-2005), est soutenu par l'Union Européenne, la Région Alsace, l'ADEME et plus localement
par l’ALME, la SERM, la Communauté d’Agglomération Mulhouse Sud Alsace et le SIVOM de
l’agglomération Mulhousienne.
Le rapport présenté constitue une première étape et fait le point sur les initiatives prises dans
quelques pays européens pour encourager des constructions peu consommatrices en énergie.
La deuxième étape consistera à définir un certain nombre d’actions qui permettront de faire émerger
des réhabilitations et des réalisations neuves en basse énergie dans les quartiers concernés par le
Grand Projet de Ville de Mulhouse, ainsi que dans d’autres secteurs de l’Agglomération
mulhousienne et d’une étude permettant de qualifier les solutions pour réaliser des réhabilitations en
basse énergie.
Il est réalisé par l’accompagnateur de projets énergies renouvelables (ER) présent au sein de
l’Agence Locale de la Maîtrise de l’énergie, Mulhouse Sud Alsace (ALME) dans le cadre du
Programme ENERGIVIE.
La mission principale de l’accompagnateur est de motiver les maîtres d’ouvrage et de les
accompagner dans la réalisation de projets intégrant des productions d’énergie par énergies
renouvelables en milieu urbain et d’autres qui soient référents en matière de basse énergie.
1
SOMMAIRE
Etat des lieux du concept de bâtiments à basse et très basse
énergie en France et en Europe
1- Les enjeux
1.1 L’efficacité énergétique des bâtiments
1.2 Etat du secteur résidentiel en France et en Alsace
a) En France
b) En Alsace
1.3 Basse énergie ou très basse énergie : définitions
2-Etat des lieux dans 3 pays européens et en France
2.1 Etat des concepts de bâtiments à basse et très basse énergie développés à l’étranger
a) La Suisse
b) L’Allemagne
c) Le Danemark
d) Situation en France et plus particulièrement en Alsace
2.2 Recueil et analyse d’exemples de réalisations
3- Comparatif des solutions proposées
3.1 Comparatif des performances énergétiques
3.2 Les coûts
3.3 Appliquer le concept de coût global
3.4 Les systèmes constructifs
3.5 Les solutions énergétiques pour les besoins résiduels
3.6 La place des énergies renouvelables
3. 7 Moyens de contrôle mis en place, certification, normes.
4- Implication des professionnels
5- Comportement et satisfaction des usagers
Liste des annexes avec sources, et documents consultés
2
Etat des lieux du concept de bâtiments à basse et très basse
énergie en France et en Europe.
Pierre Lécuelle. Accompagnateur Energivie. Agence Locale de la Maîtrise de l’Energie de
Mulhouse (ALME)
1 Les enjeux
1.1 L’efficacité énergétique des bâtiments
L’efficacité énergétique des bâtiments et l’utilisation des énergies renouvelables sont 2 réponses à
un même enjeu : maîtriser nos besoins en énergie fossile afin de diminuer les rejets polluants,
notamment de CO2, réduire notre dépendance vis-à-vis des énergies fossiles ou fissiles tout en
augmentant le confort de l’habitat.
Néanmoins, à moins d’un baril de pétrole à 150 dollars, il ne faut pas espérer un développement
spontané et important de la qualité thermique des bâtiments. Une réglementation plus contraignante
est nécessaire.
Dés 2006, la directive européenne sur la performance thermique va s’appliquer en France, mais il est
possible, dés aujourd’hui d’aller beaucoup plus loin pour diminuer les consommations d’énergie.
L’expérience d’autres pays montrent qu’il est techniquement possible de diviser au moins par 2 les
niveaux de consommation pour les constructions neuves et par 4 pour les bâtiments rénovés par
rapport aux consommations actuelles.
La directive européenne impose aussi à partir de 2006, une signature énergétique des bâtiments lors
de la vente et de la location de bâtiment. La performance énergétique deviendra un argument de
vente. D’autre part, les maîtres d’ouvrage publics sont de plus en plus conscients de la nécessité de
baisser le niveau des charges locatives. Il existe aussi aujourd’hui un marché porteur dans le locatif
privé comme dans la vente d’appartements pour des logements ayant une qualité environnementale
reconnue et économes en énergie.
En terme financier et pris dans une perspective de coût global (sur 15 ou 20 ans), l’expérience des
autres pays montre que le surcoût est nul et ceci sans prendre en compte dans les calculs, une
éventuelle mais probable augmentation des énergies fossiles.
Mais ces expériences montrent aussi qu’il est difficile d’atteindre ces niveaux sans un engagement
de tous les acteurs du bâtiment, de l'architecte à l’entreprise du bâtiment, du maître d’ouvrage à
l’usager. D’où un important effort d’information qui doit accompagner ces projets en basse énergie.
Un accompagnement des différents acteurs du bâtiment accélérerait le mouvement afin de motiver et
aider ceux-ci dans cette nouvelle démarche qui fait appel à des mises en œuvre différentes ainsi qu’à
de nouveaux produits.
Ce besoin d’information est confirmé par une récente étude réalisée en Allemagne dans le Badewurtemberg sur la connaissance des usagers sur le thème de la maîtrise de l'énergie. Celle-ci indique
clairement une méconnaissance des sources d'économie d'énergie: alors que le chauffage représente
la plus grande partie de la consommation d'énergie totale d’un ménage, 55%, contre 8% pour
l’électroménager une grande partie des usagers pensent que 40% de leurs consommation d'énergie
est due aux appareils électroménagers et 26% seulement au système de chauffage.
Enfin, d’après cette même étude, une politique encourageant la rénovation en basse énergie a un
effet positif sur l’emploi car le rapport entre le temps de travail/ matériel acheté est de 70%/30%
pour une rénovation en basse énergie alors qu’il est de 50/50 pour une rénovation traditionnelle. Ce
3
sont, en outre, essentiellement les entreprises locales, PMI et PME, qui bénéficient du travail généré
dans les projets de rénovation.
1.2 Etat du secteur résidentiel en France et en Alsace
a. En France (sources : Collectif "Isolons la terre contre le CO2")
La France compte 29,3 millions de logements, 57 % de maisons individuelles et 43 % de logements
en immeubles collectifs.
65 % de ce parc a été construit avant 1975, date de l’entrée en application de la première
réglementation thermique sur les logements neufs.
Le parc de l’ensemble des logements est donc relativement ancien et beaucoup d’entre eux restent
encore très faiblement isolés. Au rythme actuel des réhabilitations et des remplacements des
logements vétustes par des logements neufs (1%/an), la remise à niveau du parc construit avant 1975
ne sera vraisemblablement pas réalisée avant 2050.
75 % de la consommation totale des logements est due au chauffage. Néanmoins, la réglementation
a permis de réduire de près de moitié les besoins de chauffage des constructions neuves et un
nombre important de travaux d’améliorations techniques a été réalisé sur les bâtiments existants.
Ainsi, la consommation unitaire moyenne de chauffage et d’eau chaude sanitaire (ECS), observée
sur l’ensemble du parc de résidences principales, est passée de 323 kWh/m2/an en 1973 à 180
kWh/m2/an en 2000 (source CEREN). Certaines résidences nouvelles atteignent des performances
de 110 kWh/m2/an.
Les prochaines réglementations thermiques (RT2005 et RT2010) permettront, dans la construction
neuve, d’augmenter les exigences en matière de performances énergétiques, mais celles-ci sont
encore loin de celles de nos voisins européens, dont les normes de construction sont maintenant
proches de la basse énergie, c'est-à-dire autour de 60 à 80 kWh/m2/an pour le chauffage et l’eau
chaude sanitaire (Voir annexe 2, tableaux de consommation de chaque pays).
Quand au parc de construction ancien dont le potentiel d’économie est important, il ne fait l’objet
d’aucun plan particulier de la part des pouvoirs publics et ce n’est que très récemment que les
normes de la RT 2000 se sont vues appliquées pour les réhabilitations lourdes. Un des leviers
importants qu’ont les pouvoirs publics pour motiver les propriétaires à engager des travaux
d’économie d’énergie, est le crédit d’impôts (de 15 à 25% actuellement sur les travaux de maîtrise
de l’énergie).
La RT 2005 imposera des objectifs de performance énergétique pour toutes rénovations importantes,
mais exigera aussi des minima d’isolation pour tout travaux de réhabilitation.
b. En Alsace
Le parc Alsacien de logements est réparti également entre les maisons individuelles et les logements
collectifs, respectivement de 333 000 et 330 000 unités.
L’ALME a réalisé sur l’agglomération Mulhousienne quelques diagnostics qui permettent de
constater une grande disparité dans la consommation d’énergie de chauffage et d’ECS dans l’ancien
bâti du centre ville de Mulhouse. De 120 a 200 kWh/m2/an pour le bâti rénové ces 15 dernières
années, et jusqu’a 300 kWh/m2/an pour le bâti non rénové ou non isolé.
1.3 Basse énergie ou très basse énergie : définitions
a) Habitat basse énergie
Le concept basse énergie se développe depuis plusieurs années dans de nombreux pays européens
et notamment en Allemagne, en Suisse et en Scandinavie. Il vise à réduire de manière significative,
la consommation d’énergie aussi bien au niveau des besoins de chauffage et d’ECS, que de
ventilation et d’électricité spécifique. Une réduction des consommations d’énergie d’au moins 50 %
4
par rapport à une habitation conventionnelle est, dans la plupart des pays, l’objectif d’un habitat
basse énergie.
Les valeurs retenues dans ces pays pour qu’un logement soit dit "basse énergie"oscillent de 40 à 60
kWh/m2/an* pour le chauffage.
*Il est difficile d’après les sources consultées de savoir si ces valeurs expriment les consommations en énergie utile
(celle qui chauffe effectivement le logement), finale (celle que le consommateur paye, fioul, gaz ou électricité) ou
primaire (celle que l’on prélève sur la nature avant transformation). Il semblerait que dans la plupart des cas il s’agit
de l’énergie finale. Ces valeurs expriment donc les caractéristiques intrinsèques du bâti ainsi que le rendement des
appareils de production de chaleur.
Dans le cas d’une labellisation ou de certification de l’habitat, le type d’énergie utilisé et donc l’énergie primaire
sera pris en compte au travers d’une pondération, comme c’est le cas du label Suisse Minergie.
La conception de ces habitats repose sur 6 principes.
Au niveau du bâti :
1- Concept architectural adapté, forme compacte de l’édifice, orientation favorable par rapport à
la course du soleil, zonage des températures,
2- Isolation renforcée de l’enveloppe, fenêtres et vitrages basse émissivité et minimisation des
ponts thermiques,
3- Valorisation des apports passifs (solaires ou interne), captage et stockage de la chaleur solaire
au niveau du bâtiment,
4- Contrôle de la ventilation, avec récupération de la chaleur,
Au niveau des équipements :
5- Recours aux énergies renouvelables pour la production de chaleur et d’électricité,
6- Choix d’appareils électriques basse consommation et installation de systèmes de production
d’énergie à rendement élevé.
b) Habitat très basse énergie, appelé aussi habitat passif
L’habitat très basse énergie est le résultat d’un développement conséquent de la maison basse
énergie Ce concept a d’abord été expérimenté par des particuliers dans les années 70, notamment au
Etats-Unis, mais c’est l’Allemagne qui l’a rationalisé, professionnalisé et popularisé.
Le concept de très basse énergie s’appuie sur les mêmes principes que l’habitat basse énergie mais
les exigences sont majorées et une attention particulière est consacrée à la conception détaillée et la
mise en œuvre des techniques qui doit être particulièrement soignée. Au final, il s'agit d'un bâtiment
confortable, avec un climat intérieur sain et une très faible consommation d'énergie, au point qu’un
système de chauffage devient pratiquement inutile. Les apports solaires ainsi que ceux provenant de
la chaleur corporelle des habitants et de leurs activités (lave-linge, TV, ordinateur….) sont souvent
suffisants pour maintenir l’habitat à une température confortable. Une conception logique, de bons
matériaux et une exécution rigoureuse et soignée est donc indispensable pour ce type de réalisation.
La consommation d'énergie annuelle pour le chauffage d’un habitat très basse énergie doit être
comprise entre 10 et 15 kWh/m2/an soit entre 10 à 15% de la consommation d'une maison neuve
conventionnelle !
Le recours aux énergie renouvelables est dans ce concept un impératif. Seule la consommation
d’énergie non renouvelable est comptabilisée dans le bilan des consommations.
5
Consommation de chauffage et d'eau chaude sanitaire pour une maison de 130 m²
160 à 300
160
140
120
120
100
90
kWh/M²/an 80
60
60
40
20
20
0
Bâtiment actuel
Reglementation
thermique RT 2000
Future RT 2005
RT2005
Bâtiment -Basse
Energie-
Bâtiment -Très Basse
Energie-
2. Etat des lieux dans 3 pays européens et en France
2.1 Etat des concepts de bâtiments à basse et très basse énergie développés à
l’étranger
a) La Suisse
La Suisse a développé, à la fin des années 90, le label Minergie qui délivre un certificat aux
bâtiments neufs ou rénovés qui respectent un certain nombre de consignes en matière de
consommation d’énergie.
Ce label est protégé officiellement par une marque. Une méthodologie très rigoureuse de
l’évaluation des consommations d’énergie est définie. Elle prend en compte à la fois les besoins en
chauffage et en eau chaude sanitaire, le type d’énergie et le rendement de l’installation ainsi que le
renouvellement de l’air.
Une campagne de mesures sur 2 ans, réalisée par le bureau Minergie, permet de valider la
certification définitive. Le standard de construction Minergie est de plus en plus accepté et reconnu
par les professionnels suisses.
Pour stimuler ce type de construction, un système de prêts bonifiés est proposé aux porteurs de
projets, particuliers ou collectifs.
A l’image de la pyramide des besoins nutritionnels, le standard Minergie définis clairement les
priorités d’actions avec dans l’ordre la qualité de l’enveloppe, le contrôle du renouvellement de l’air
et ensuite l’utilisation des énergies renouvelables.
Energies
renouvelables
Contrôle de la ventilation et étanchéité
Haute qualité thermique de l’enveloppe
6
Pour les nouvelles constructions réalisées suivant la norme Minergie, la consommation pour le
chauffage, la ventilation et l’ECS ne doivent pas dépasser 42 kWh/m2/an. En ce qui concerne les
constructions antérieures à 1990 réhabilitées, elle doit être inférieurs à 80 kWh/m2/an.
Jusqu'à fin 2003, 4000 bâtiments ont été certifiés avec ce label, en grande partie des maisons
individuelles neuves, représentant plus 1,5 million de m².
30 bâtiments antérieurs à 1990 ont été rénovés suivant ce standard et parmi ceux-ci seuls 3 ou 4
bâtiments sont antérieurs à 1950.Quelques rares exemples sont situés en centre ville sur du bâti
ancien.
Néanmoins les rénovations suivant les normes Minergie sont en net augmentation en 2003 et 2004 et
plusieurs documents sur les solutions a adopter sont téléchargeables sur leur site en français (www.
minergie.ch/fr)
Toutes les formes d’énergies sont autorisées, mais un système de pondération sanctionne certains
types d’énergies utilisées (comme par exemple l’électricité) par rapport à d’autres. Des paramètres
comme l’altitude, l’ombrage, etc. permettent de prendre en compte l’environnement extérieur à la
construction.
Le recours aux énergies renouvelables n’est pas une exigence, mais celles-ci sont tout de même
intégrées dans une grande partie des réalisations. Le choix des matériaux et des systèmes
constructifs est laissé à la liberté de l’architecte et du maître d’ouvrage.
(Voir en annexe 2 le tableau des consommations exigées en label Minergie suivant le type de
bâtiment et les plaquettes Minergie).
Le label MINERGIE P
Récemment un nouveau label, Minergie P, ou Plus, a été mis en place, permettant de certifier des
habitats très basse énergie. Les exigences en matière de consommation sont dans ce cas de 9 à 12
kWh/m2/an pour l’énergie de chauffage, et un maximum de 30 kWh/m2/an si on inclut l’ECS et le
renouvellement de l’air. La production des ER est déduite de la consommation utile.
Comme pour le standard Minergie, une certaine liberté est laissée aux maîtres d’ouvrage et aux
architectes pour atteindre ces objectifs. Ils ont le choix entre augmenter la performance du bâti et/ou
utiliser l’apport d’énergies renouvelables et de chaleur passive.
Les exigences ne concernent que les performances du bâti et non la qualité des matériaux utilisés,
bien que souvent le choix de matériaux de qualités environnementales accompagne ces projets.
La performance est telle qu’il est techniquement impossible d’envisager de rénover de l’habitat
ancien en très basse énergie. Seules des réalisations neuves ou des réhabilitations lourdes peuvent
répondre aux exigences du label Minergie P.
Récapitulatif des exigences MINERGIE
Habitat individuel et collectif neuf
Chauffage + ECS
Chauffage + ECS + ventilation
U bat.moyen :
Habitat individuel et collectif ancien
Chauffage + ECS :
Minergie
Minergie P
42 kWh/m2/an *
Norme suisse 2001
0,2 W/m2/C
De 9 à 12kWh/m2/an
30 kWh/m2/an
0,1 W/m2/C
80 kWh/m2/an
* Exprimé en énergie finale
A la demande de certains acteurs français de la maîtrise de l’énergie, l’association Minergie
envisage d’introduire son système de certification en France.
7
b) L’Allemagne
L’Allemagne, avec les pays scandinaves, a été l’un des pays pionniers en matière de construction
basse énergie appelé "niedrig-énergie-haus". Elle consacre depuis plusieurs années un effort
important à l’amélioration de l’efficacité énergétique. Les différents acteurs de la construction ont
intégré ces exigences et ces pratiques.
Les premières réalisations basse énergie datent des années 80. La construction basse énergie est en
train de devenir, dans certains länder, la norme officielle en matière de qualité thermique et certains
d’entre eux exigent déjà un passeport énergie qui permet de connaître les caractéristiques
énergétiques de chaque bâtiment lors de sa vente ou de sa location. Cette signature énergétique des
bâtiments fait partie de la nouvelle directive Européenne et est en cours d’introduction dans un
grand nombre de pays de UE.
L’Allemagne a imposé très tôt le comptage des consommations d’énergie (chauffage, électricité) et
de l’eau dans tous logements neufs, collectifs ou particuliers. Ces comptages permettent d’avoir une
action de sensibilisation et d’information plus efficace et plus ciblée et des statistiques fiables sur un
grand nombre de bâtiments.
L’Allemagne s’est engagé dans les années 90 dans le développement et la rationalisation du concept
de maisons à très basse énergie, appelé" Passivhaus», maison passive, et on compte, à fin 2004,
4000 réalisations.
Le potentiel d’économies réalisé par les maisons à faible consommation est très important, mais
l'évolution allemande actuelle s’oriente de plus en plus sur les actions à mener sur le parc existant et
ancien. En effet celui-ci représente 70 % de l’habitat, et plusieurs voix s’élèvent pour que l’Etat
engage un plan ambitieux pour la rénovation en basse consommation des maisons existantes où les
potentiels d’économie sont énormes. Le Lande du Bade-Wurtemberg montre la voie avec le
programme ALTBAU (www.impuls-programm-altbau.de), qui permet aux propriétaires, aux
entreprises du BT et aux architectes, d'obtenir des informations concrètes et précises sur la
construction neuve et la rénovation en basse énergie.
Habitat individuel
Parc ancien (avant 75)
260 kWh/m2/an
Réglementation thermique de 1982
150 kWh/m2/an
Réglementation thermique de 1995
100 kWh/m2/an
Réglementation thermique de 2005
70 kWh/m2/an
Habitat très basse énergie
Chauffage
15 kWh/m2/an
Chauffage + ECS + ventilation
30 kWh/m2/an
Conso. totale énergie primaire
< 120 kWh/m2/an
Evolution des normes de consommation d’énergie (chauffage
d’habitat en Allemagne.
Logement collectif
160 kWh/m2/an
90 kWh/m2/an
65 kWh/m2/an
60 kWh/m2/an
15 kWh/m2/an
30 kWh/m2/an
< 120 kWh/m2/an
et d’ECS) en énergie finale par type
En Allemagne, quelques expérimentations sur la prochaine génération de bâtiment très basse
consommation sont déjà lancées avec le concept de maison à énergie positive, c'est-à-dire des
bâtiments produisant plus d’énergie qu’ils n’en consomment, notamment grâce au photovoltaïque.
c) Le Danemark
Le Danemark comme l’Allemagne, ont été des précurseurs tant au niveau de la maîtrise de l’énergie
que du développement des énergies renouvelables.
Une politique conséquente et soutenue par toute la classe politique a permis en 30 ans d’obtenir des
très bons résultats. L’accent a été mis sur l’amélioration continue des normes de constructions
neuves et de la productivité énergétique et à la différence des autres pays, un effort important a été
8
engagé dans le cadre des rénovations d’immeubles. Ainsi la consommation d’énergie primaire n’a
pas augmenté ces 30 dernières années, malgré une croissance de l’économie danoise de 75%.
Les prochaines normes pour la construction neuve seront proches des standards basse
consommation.
Plus que tout autre pays, le Danemark a eu une véritable politique d’information et de sensibilisation
des citoyens pour développer un comportement éco citoyen. Un certain nombre d’outils a été créé et
diffusé au grand public. Pour exemple :
Le suivi obligatoire des consommations énergétiques aussi bien chez les particuliers que
dans l’habitat collectif (les compteurs individuels pour l’électricité, le chauffage et l’eau sont
obligatoires pour tous les logements depuis le début des années 90)
la signature énergétique de tout bâtiment vendu ou loué est obligatoire depuis 2001,
l’obligation pour chaque ville de produire chaque année un écobilan, aussi bien en tant que
gestionnaire de patrimoine immobilier avec ses bureaux et son fonctionnement interne qu’en
tant que collectivité territoriale.
Pour les nouveaux projets, les pouvoirs publics obligent les bailleurs sociaux à produire une analyse
de coût total sur 20 ans de l’immeuble intégrant investissement et charges d’exploitation, ceci afin
de permette d’encourager des investissements plus importants lors de la conception. Hélas
l’application de cette mesure laisse encore à désirer.
Ce n’est que très récemment que plusieurs projets en habitat très basse énergie ont vu le jour.
Plusieurs d’entre eux seront terminés en 2005.
Habitat individuel
Logement collectif
2
Parc ancien (avant 1975)
200 kWh/m /an
150 kWh/m2/an
2
Réglementation thermique de 1982 130 kWh/m /an
Réglementation thermique de 1995 78 kWh/m2/an
58 kWh/m2/an
2
Prochaine réglementation thermique 60kWh/m /an (avec ventilation 60
kWh/m2/an
(avec
2005
naturelle)
ventilation mécanique)
Habitat très basse énergie
15 kWh/m2/an
Chauffage
15 kWh/m2/an
2
30 kWh/m2/an
Chauffage + ECS + ventilation
30 kWh/m /an
Evolution des normes de consommation d’énergie (chauffage et ECS) en énergie finale par type
d’habitat au Danemark.
d) Situation en France et plus particulièrement en Alsace
Depuis 30 ans la France a eu diverses politiques énergétiques. Des progrès réels ont été faits mais la
consommation d’énergie dans le résidentiel est toujours élevée. L’essentiel du progrès a été
accompli sur le nouveau bâti grâce essentiellement à l’isolation de l’enveloppe (parois et planchers)
et le passage au double vitrage.
D’une manière générale la construction n’est pas aussi encadrée que chez nos voisins. Néanmoins,
les récentes normes de la RT 2000 et surtout les prochaines exigences de la RT 2005 rapprocheront
la France de ses voisins dans les standards d’isolation et de consommation énergétique sans toutefois
parler de basse consommation.
La construction basse consommation reste assez expérimentale. Curieusement ce sont sur des
édifices publics (bureau, lycée) que les premières tentatives de basse consommation ont été
réalisées. (Voir fiches exemples en annexe).
Seules quelques réalisations en habitat très basse consommation ont vu le jour, comme à Rennes
dans le cadre du programme européen CEPHEUS où 40 logements ont été réalisés en 2002.
Aucune norme basse consommation ou habitat passif n’existe en France, même à titre expérimental.
9
La démarche française est plus globale avec une réflexion HQE (Haute Qualité Environnementale)
basée sur 14 cibles comprenant une cible "gestion de l’énergie ". Cette dernière s’appuie sur des
référentiels d’isolation par rapport à la RT 2000 mais sans toutefois fixer des valeurs de
consommation /m2/an comme cela se fait dans les autres pays. La RT2000 étant encore assez éloigné
des objectifs de basse consommation, peu de projets HQE ont engendré des progrès significatifs au
niveau de la consommation d’énergie.
A signaler la norme Qualitel, utilisée par un certain nombre de maîtres d’ouvrage de logements
collectifs qui impose une amélioration thermique HPE (Haute Performance Énergétique) de -8 %
par rapport à la RT 2000 et -15% si le maître d’ouvrage choisi l’option THPE (Très haute
performance Energétique). Hélas, cette dernière est rarement choisie.
Evolution des consommations
énergétiques finale du parc Chauffage
existant pour l’habitat individuel
Moyenne nationale 1973
Moyenne nationale 2000
328 kWh/m2/an
180 kWh/m2/an
ECS
37 kWh/m2/an
37 kWh/m2/an
La RT 2000 n’impose pas de valeurs de consommation d’énergie finale mais impose des valeurs
maximales de déperdition. Il est donc difficile de traduire ces exigences en consommation mais des
valeurs approximatives sont données.
Avant la 1er réglementation thermique
Réglementation thermique de 1988
Réglementation thermique de 2000
Prochaine réglementation thermique
2005 (sur la base de -15% par rapport à RT 2000)
Habitat individuel
330 kWh/m2/an
155 kWh/m2/an
130 kWh/m2/an
100
120kWh/m²/an
Logement collectif
210 kWh/m2/an
145 kWh/m2/an
110 kWh/m2/an
conso 90 conso 110kWh/m2/an
Evolution des normes de consommation d’énergie (chauffage et d’ECS) en énergie finale, par type
d’habitat en France en zone H1 (source ADEME)
Quelques projets nationaux récents ou en voie de réalisation vont néanmoins dans la bonne voie :
-7 programmes immobiliers sociaux (6 réalisations en collectif et un en habitat individuel)
représentant 200 logements HQE et basse consommation ont été construits sur la période
2000/2002 dans la Communauté Urbaine de Lyon dans le cadre du projet européen RESTART.
Près de 80 % des dispositions concernent le caractère énergétique du bâtiment.
-Un projet sera réalisé en 2005 à Grenoble dans le cadre du projet européen SHE (Sustainable
Housing in Europe) (annexe 5).
-A Rennes dans le cadre du projet européen CEPHEUS réalisation de 40 logements ont été
réalisés en très basse consommation.
En annexe 6, une plaquette d’information de Greenpeace France sur la réalisation de maison en
basse énergie.
A noter aussi, l’association NegaWatt qui tente de sensibiliser les pouvoirs publics sur le potentiel
d’économie d’énergie dans le bâtiment.( http://www.negawatt.org/)
10
2.2 Recueil et analyse d’exemples de réalisations
8 exemples de construction ou rénovation basse énergie ou très basse énergie, réalisés dans 4 pays
sont détaillés en annexe 3. Ces projets ont été évalués et les consommations indiquées proviennent
de campagnes de mesures réalisées sur une ou plusieurs saisons de chauffe. Les consommations sont
données en énergie finale sauf indication contraire. Ces exemples permettent de visualiser la variété
des bâtis sur lesquels ces opérations ont été réalisées.
Allemagne
1) Bâtiment neuf construit en 1999 dans le quartier de Vauban Fribourg
Nombre de logements : 16 logements et 4 bureaux
Consommation pour le chauffage : 13,2 kWh/m2/an
Consommation globale : 36,2 kWh/m2/an.
2) Logements mitoyens construits en 1998 à Wiesbaden-Lummerlund
Nombre de logements : 22
Consommation pour le chauffage (moyenne des 3 dernières années) : 12 kWh/m2/an.
Suisse
1) Réhabilitation d’un immeuble du XIXème siècle, en centre ville à Zurich, Magnustrasse
23
Nombre de logements : 4
Consommation total toutes énergies : 100 kWh/m2/an (énergie primaire) contre
1000 kWh avant la rénovation.
2) Réhabilitation d’un immeuble des années 60 à Flawill en Suisse, Santisstrasse
Nombre de logements : 44
Consommation pour le chauffage et l’ECS : 62 kWh/m2/an.
Danemark
1) Réhabilitation d’un immeuble de ville à Aalborg, Louisegade
Nombre de logements : 8
Consommation pour le chauffage et l’ECS: 55 kWh/m²/an
Consommation globale : 75 kWh/m²/an
2) Réalisation de logements sociaux neufs en basse consommation à Aarhus, Skejbytoften
Nombre de logements : 45
Consommation pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire : 50 kWh/m²/an
Consommation globale : 75 kWh/m2/an.
France
1) Réalisation de logements basse consommation, Rennes, Résidence Salvatierra
Nombre de logements : 43
Consommation de chauffage: 23 kWh/m2/an
Consommation globale : 107 kWh/m2/an
2) Réalisation de logements sociaux neufs en basse consommation Opération Damidot à
Villeurbanne
Nombre de logements : 17
Consommation de chauffage: 67 kWh/m2/an soit 16% de plus que prévu.
Consommation ECS : 36 kWh/m2/an soit 20% de plus que prévu.
11
3. Comparatif des solutions proposées
3.1 Comparatif des performances énergétiques
Des exemples nommés dans le § 2.2, il ressort que les constructions neuves en très basse énergie se
situent en dessous des 23 kWh/m2/an avec des performances de 12 kWh/m2/an pour les meilleures.
Pour les rénovations sur de l’ancien bâti, ces valeurs oscillent entre 55 et 80 kWh/m2/an. Il semble
difficile de descendre en dessous de 55 kWh/m²/an pour le chauffage et l’ECS pour le bâti ancien
rénové.
3.2 Les coûts
Surcoût lié a la construction basse énergie
En Suisse, le standard MINERGIE impose un plafond des surcoûts de 5 à 7 % pour la basse énergie
et 10% pour le standard MINERGIE P de maison passive.
En Allemagne, les surcoûts relevés indiquent aussi des ratios de 7 à 10 %. Le surcoût de
construction d’une maison passive se situe entre 77 et 101 /m2, pour un prix de construction
moyens de 1450 /m2, et les économies d’exploitation atteignent 6 à 10 /m2/an par rapport à une
maison construite traditionnellement. Néanmoins ces chiffres doivent être rapportés au coût de la
construction qui est plus élevé en Allemagne et en Suisse qu’en France.
Au Danemark le surcoût se situe plutôt à environ 20% au dessus de la moyenne,
mais le prix des énergies étant en moyenne 2 fois plus élevé qu’en France, le retour sur
investissement est généralement intéressant.
En France, la réalisation de 7 programmes immobiliers Haute Qualité Environnementale
(programme européen THERMIE) construits durant la période 2000-2003 a été suivie d’une analyse
des surcoûts.
80 % des dispositions concernaient exclusivement les dispositions à caractère énergétique. Les
résumés de ces analyses sont en annexes 4 et 5. L’étude complète de l’analyse des surcoûts et des
performances thermiques de ces constructions basse énergie peut être téléchargée sur
http://sidler.club.fr/index.html.
7 509
Plancher Solaire Direct PSD
2 179
Revêtement de sol autre que PVC
1 450
Vérandas solaires
1 076
Production ECS solaire
984
Menuiseries exterérieures Bois au lieu de PVC
Niveau d'isolation (Surépaisseur, Par l'extérieur, VIR)
643
Chauffage collectif au lieu de individuel
593
Collecteurs et chutes autres que PVC
221
VMC performante
203
Ascenseur performant
147
Peintures NF Environnement
122
113
Maintenance, suivi des consommations
Tri sélectif des déchets en cuisine
98
Baisse des charges électriques communes
58
Dispositifs pour économie d'eau
48
Baisse des charges électriques individuelles
46
Descentes EP en zinc
24
0
Euros/logement
1 000
2 000
3 000
4 000
5 000
6 000
7 000
8 000
12
Le tableau ci-dessus permet de cerner précisément le surcoût de chaque élément de construction,
dont ceux liés aux dispositions énergétiques.
Pour ce programme, si on enlève le plancher solaire directe qui a un surcoût important par rapport
aux autres éléments, le surcoût moyen est de 3 960 /HT/logement ou 56 HT/m2 hab. ou 6 %
du coût de construction et honoraires. Les dispositions énergétiques sont marquées en rouge (ou
couleur sombre si noir et blanc) sur le graphique. (Source Enertech).
3.3 Appliquer le concept de coût global
Pour être sérieux et complet, le débat sur le surcoût doit s’appuyer sur la notion de coût global d’un
bâtiment dont la durée de vie est souvent supérieure à 80 ans.
Le coût global est la somme du coût de la réalisation et du coût des charges d’exploitation
généralement calculé sur une période de 20 ou 30 ans, période correspondant à des rénovations de
fond d’un bâtiment. Ce raisonnement commence tout juste à être pratiqué dans certains pays et pour
certains types de constructions.
L’institut de la maison passive en Allemagne a étudié plus précisément le rapport entre
investissement dans la maîtrise de l’énergie, coût du chauffage et coût global.
Le trait rouge indique le coût énergétique du chauffage en kWh par m2 et par an.
Le trait vert montre le surcoût de l’investissement lié aux mesures d’économies d’énergie.
Le trait bleu indique le coût global (investissement et coût énergétique) lequel diminue à
mesure que les mesures d'économie d'énergie augmentent. On remarque que le rapport est le
plus économiquement favorable pour des consommations de 35 kWh par m2 et 15 kWh par
m2.
Il est intéressant de noter que le surcoût augmente avec l’importance des mesures d’économie, mais
lorsque les niveaux de consommation énergétique de l’habitat très basse énergie sont atteints, c'està-dire moins de 15 kWh/m2/an, une chute importante de l’investissement est constatée car
l’installation de chauffage est alors économisée.
Au Danemark, les évaluations de coût global de la construction basse énergie de différentes
réalisations faites les 15 dernières années, montrent que celles-ci ne sont pas plus chères que les
solutions conventionnelles.
13
Mais ce calcul basé sur le coût global est aussi dépendant de l'évolution du coût de l'énergie. A
terme, le prix de l’énergie restera le meilleur levier pour modifier les comportements et engager un
mouvement de fond pour une meilleure efficacité énergétique des bâtiments. L’exemple du
Danemark ou de l’Allemagne avec un prix du kWh chauffage (gaz) respectivement à 5 et 7cts
(France 3,5) ou électrique à 17 et 23 cts (France 11) est là pour le rappeler.
Enfin, il est intéressant de noter que l'évolution des prix de l'immobilier en Suisse montre que les
bâtiments conçus d'après le standard Minergie se vendent en moyenne 10% plus cher qu'un bâtiment
équivalent. Un investissement dans la maîtrise de l'énergie validée par une labellisation a bien une
incidence sur la perception de la valeur de l’immobilier par les acheteurs.
3.4 Les systèmes constructifs
Dans les exemples étudiés, le choix des matériaux et des systèmes constructifs est souvent laissé à la
liberté de l’architecte, du bureau d’étude et du maître d’ouvrage. La phase de conception et le rôle
des prescripteurs sont essentiels dans la définition de la qualité thermique du futur bâtiment et c’est
le projet global qui donne une cohérence thermique.
Les systèmes constructifs des bâtiments basse et très basse énergie sont souvent basés sur des
enveloppes légères (par exemple ossature bois avec remplissage d’isolant) au détriment des masses
thermiques importantes, choix tout a fait justifié aussi bien d’un point de vue thermique que
financier.
Mais ceux-ci peuvent être un frein à l’utilisation optimale des apports énergétiques gratuits internes
(renforcés par l’augmentation des surfaces vitrées) ou de production de chaleur solaire active qui
doivent être emmagasinés dans des matériaux à forte inertie thermique. Le confort d’été est aussi en
partie lié au choix de matériaux massifs.
La variété des systèmes constructifs pour réaliser une enveloppe basse énergie étant déjà très
importante dans des pays comme l’Allemagne, des outils d’aide à la décision et à la conception ont
donc été mis en place, permettant aux acteurs du bâtiment de choisir des solutions performantes et
d’en évaluer les conséquences thermiques : catalogue de système constructifs basse énergie, bilan
global énergétique, logiciel de simulation.
Néanmoins, des traditions constructives régionales fortes ainsi que les normes nationales, limitent
l’importation et l’utilisation de solutions constructives développées dans d’autres pays.
Il est donc indispensable qu’une politique de construction et de rénovation en basse énergie s’appuie
sur le mode de construction et le tissu industriel régional, afin que les différents acteurs du bâtiment
locaux s'approprient les techniques et les processus nécessaires à la réalisation de ces objectifs.
Valeurs indicatives du coefficient U de transmission thermique et épaisseur d’isolation
correspondante :
Niveau RT2000
(120 kWh/m²/an)
Double vitrage basse émissivité
Isolation toit
Isolation plancher
Isolation façade
2
0,25=17 cm
0,5=8 cm
0,3=10 cm
Niveau basse
consommation
(60 kWh/m²/an)
1,1
0,15=30 cm
0,3=17 cm
0,2=25 cm
Niveau très basse
consommation
(15 kWh/m²/an)
Inf. à 0,80
0,1=40 cm
0,15=25 cm
0,15=25 cm
Pour ce type de construction, deux points sont à étudier minutieusement :
a) L’étanchéité à l’air
Quel que soit le système constructif choisi, le problème de l’étanchéité à l’air de l’enveloppe est l’un
des points essentiels dans la construction basse et très basse énergie. Hors, face a cette
14
problématique, il n’y a pas de réponse technique, mais une réponse de qualité de mise en oeuvre,
d’organisation des chantiers et de contrôle du travail réalisé.
Dans la construction très basse énergie, cette problématique est renforcée par l’utilisation
d’enveloppe à ossature bois plus difficile à rendre étanche à l’air. Pour contrôler ce paramètre, les
Allemands ont développé le "Bloower-door Test" qui permet de mesurer le débit de fuite (entrées
d’air parasites).
Pour réaliser le test, toutes les entrées d’air (fenêtres, ventilation…) sont colmatées et la porte est
remplacée par un système permettant de créer une dépression de 50 Pascal par rapport à la pression
atmosphérique. La quantité d’air qu’il faut extraire pour maintenir cette dépression donne le débit de
fuite.
Alors que pour une maison conventionnelle en France le débit de fuite peut atteindre 1 à 2 volumes
d’air/heure, pour des bâtiments basse énergie, il faudra descendre en dessous de 0,5 volumes/heure.
Pour certaines maisons très basse énergie en Allemagne, ce débit de fuite ne dépasse pas 0,44
litres/heure !
b) Les ponts thermiques
L’étude des possibles ponts thermiques par un bureau d’étude est indispensable. En effet chaque
liaison entre les différents éléments de construction doit être dessinée et les déperditions seront
calculées afin de visualiser les éventuels ponts thermiques. Les liaisons fenêtre/mur, socle/mur,
toit/mur ainsi que les séparation d’étages sont souvent les parties les plus délicates à traiter.
3.5 Les solutions énergétiques pour les besoins résiduels
La réduction drastique des besoins énergétiques dans les futurs bâtiments basse énergie, obligera à
revoir la conception du système de chauffage.
D’un système centralisé et de moyenne puissance, le système de chauffage s’oriente vers un système
flexible, individualisé à chaque pièce et de faible puissance, voir inexistant. La conception du
système devra être global pour intégrer les apports passifs ou ceux de la ventilation double flux.
De plus le système de chauffage devra être réactif pour s’adapter rapidement aux apports solaires
passifs.
Dans l'optique de maisons consommant de moins en moins d'énergie, l'exploitation des kWh fournis
gratuitement (personnes, électroménager, solaire passif) devient un enjeu important, mais qu'il faut
gérer intelligemment.
Le solaire passif, pour une maison bien exposée, peut sans problème couvrir 30% des besoins de
chauffage. Le solaire actif peut lui aussi fournir 30% des besoins. Emmagasiner ces différents
apports solaires sans qu’ils rentrent en concurrence, représente un défi certain pour les constructions
futures.
Pour les bâtiments basse énergie, c'est-à-dire avec un besoin inférieure à 60 kWh/m2/an, un système
de chauffage traditionnel est toujours nécessaire, mais les solutions de chauffage individuel sont à
préférer car les pertes de distribution des systèmes collectifs et des réseaux de chaleur deviennent
trop importantes par rapport aux consommations.
Dans les exemples étudiés, plus un bâti est économe en énergie, plus la production énergétique
solaire représente un apport non négligeable de la consommation et l’autonomie énergétique est
alors envisageable.
Pour les maisons très basse énergie, c'est-à-dire ayant un besoin de chauffage de l’ordre de 15
kWh/m2/an, le système de chauffage traditionnel disparaît, le chauffage solaire (actif et passif)
devenant la source primaire couvrant 90% des besoins. Le système de ventilation double flux
devient alors la clé de voûte de la maison très basse énergie, assurant le renouvellement optimal de
l’air sans consommation supplémentaire et le complément de chauffage.
15
Le très faible appoint nécessaire pour chauffer le bâtiment se fait ponctuellement, soit intégré à la
ventilation double flux (réchauffage de l’air à l’aide d’une pompe à chaleur, d’un appoint gaz ou
électrique), soit au moyen d’un poêle (à granulés ou a bûches).
Certains locataires en Allemagne ont même passé l’hiver sans allumer l’appoint. Leurs logements ne
sont jamais descendus en dessous de 17° malgré des températures largement en dessous de O° !
Certains aspects du système de chauffage doivent être particulièrement étudiés :
- L’utilisation optimale des productions solaire, actives et passives,
- Une attention particulière sera donnée à la gestion des apports solaires en été, mais aussi des
apports gratuits dus aux activités des usagers,
- Le calcul et la gestion précise des apports des systèmes de ventilation double flux performants,
celui-ci ayant des rendements minimum de 80%.
3.6 La place des énergies renouvelables
Plus les besoins en énergie sont limités plus il est pertinent et facile de couvrir ces besoins avec les
énergies renouvelables.
Si il est possible de compresser le besoin de chaleur par une augmentation de la qualité technique de
l’enveloppe et une gestion intelligente du chauffage par des usagers, les besoins d’eau chaude
sanitaires sont par contre difficilement compressibles en dessous d’un certain seuil qui se situe
autour de 20 à 25 kWh/m²/an. La consommation d’eau chaude a même tendance à augmenter avec
l’évolution des modes de vie. Pour les maisons très basse énergie, celle-ci dépasse donc de loin les
besoins de chaleur. Le recours aux panneaux solaires pour la production ECS est donc
indispensable.
Le recours aux énergies renouvelables d’une manière générale, sans être toujours une exigence dans
les projets européens cités, est très souvent intégrées dans les réalisations. La logique des
conceptions en basse énergie et très basse énergie tend vers un habitat complètement autonome
pour ce qui est de l’alimentation énergétique, notamment grâce au photovoltaïque.
3. 7 Moyens de contrôle mis en place, certification, normes.
Pour atteindre des objectifs de basse et très basse énergie, un système de contrôle de qualité doit
être mis en place avant, pendant et après la réalisation.
En Allemagne, un Institut pour les Maisons Passives (PHI) se charge de la certification des
constructions réalisées mais aussi de la certification des produits techniques (fenêtres, système de
ventilation, isolation…).
Sur le chantier, des procédures "Contrôle Qualité" sont mises en place pour s’assurer de la qualité du
travail fini. Pour les entreprises importantes, la certification ISO 9000 et ISO 14001 peuvent être
demandée.
Certains contrats de maîtrise d’œuvre conditionnent le dernier versement financier à l’évaluation
réelle des consommations qui doit correspondre aux objectifs définis dans le programme de
construction.
En Suisse, c’est l’association Minergie qui valide la certification après une période de mesure de 2
ans.
La Suisse et l’Allemagne travaillent actuellement au rapprochement de leurs standards et de leurs
systèmes de certification.
4. Implication des professionnels
Le nombre d’acteurs engagés dans une opération de construction collective, neuve ou en
rénovation est toujours important : le maître d’ouvrage, le maître d’œuvre, les partenaires techniques
comme le BET, les entreprises des différents corps de métier.
Souvent, en milieu urbain, la commune est propriétaire du terrain à bâtir et une société
d’aménagement gère et coordonne les actions de rénovation. Ces 2 acteurs jouent aussi un rôle
important dans la définition du projet avant que celui-ci ne soit revendu à un promoteur.
16
La routine des procédures, le partage précis des tâches, l’expérience des conceptions et des calculs,
l’habitude de techniques qui ont fait leurs preuves, la connaissance des mises en œuvre et les mille
astuces qui permettent de faire un travail correct sur le chantier, permettent à cet ensemble d’acteurs
de gérer ce processus lourd et complexe qu’est l’acte de construire ou de rénover un immeuble.
Le secteur du bâtiment est de ce fait long à intégrer des innovations et à réagir face à de nouvelles
exigences.
Or, la réalisation d’un habitat basse énergie, plus que l’introduction de nouvelles technologies,
demande avant tout beaucoup de rigueur dans la conception et de soin à la réalisation ainsi qu’une
coopération très poussée entre les différents corps de métier. On peut parler de "management" basse
ou très basse énergie.
Les pays comme l’Allemagne ou la Suisse réalisent des projets basse énergie ou très basse énergie
depuis 15 à 20 ans.
Les premières réalisations dans ces pays ont souvent été encouragées et soutenues par les
organismes publics. Celles-ci ont permis de valider des processus de décision, des méthodes de
calculs et de travail, d’évaluer les manquements et les points faibles dans la chaîne de
conception/construction.
La mise au point de nouveaux matériaux, de techniques innovantes de la part des fabricants ou de
nouvelles procédures de travail a accompagné ce processus et tout un travail d’information des
professionnels a suivi. L’évaluation et le suivi de ces constructions ont permis au concept de mûrir,
et de sensibiliser peu à peu l’ensemble des acteurs du bâtiment.
En Allemagne, pour diffuser ce savoir faire, une dizaine d’universités proposent des formations
continues, spécifiques à la réalisation basse énergie, aux prescripteurs et aux acteurs du bâtiment.
Un institut, Passivhaus, se concentrant uniquement sur la construction très basse énergie, à été
également crée, (www.passiv.de, version en anglais)
Un congrès et un salon se tiennent tous les ans, le prochain se tient à Pfalzbau prés de Mannheim, les
29 et 30 avril 2005 (www.passivhaustagung.de/index_engl).
Des revues spécialisées ont aussi vu le jour. Un numéro vert a même été mis en place pour les
professionnels et les particuliers qui sont à la recherche de solutions ou d’informations (fiches
projets, adresses d’entreprises, architectes, cheklistes basse énergie, etc.).
Au Danemark, la formation d’équipes multidisciplinaires d’ouvriers du bâtiment est expérimentée
au niveau des entreprises. L’équipe est composée de 5/6 personnes qui travaillent ensemble et dans
laquelle se trouvent les compétences nécessaires à la réalisation complète du projet (maçon,
menuisier, chauffagiste, électricien…). La communication et la mise en commun des connaissances
permettent de résoudre correctement les innombrables situations sur le chantier, des
dysfonctionnements comme par exemples des percées inadéquates de parois ou le traitement des
ponts thermiques à la jonction de différents éléments de construction. Le travail, qui était
individualisé et parcellaire, devient globalisé et devient l’œuvre d’une équipe.
5. Comportement et satisfaction des usagers
Il n’a pas été possible de trouver des études précises et systématiques sur l’appréciation et le niveau
de satisfaction des usagers. Seuls, quelques articles font références à des interviews de locataires ou
de propriétaires de bâtiments réalisés en basse ou très basse énergie. Une récente évaluation (2005)
des usagers qui ont adoptés le standard Minergie donne quelques éléments de réponse sur le degrés
de satisfaction des consommateurs (voir annexe 2.5).
Ceux-ci sont toujours positifs et c’est le confort accru des logements et la qualité de vie qui est
d’abord mis en avant, avant l’aspect financier ou environnemental.
Il est à noter que l’implication des usagers dans le projet de construction est un plus, pour atteindre
les objectifs de basse énergie et indispensable dans les projets de très basse énergie.
17
En effet, les solutions techniques réalisées sur le bâti et les équipements pour limiter les
consommations énergétiques ne suffisent pas à elles seules si il n’y a pas une prise de conscience
des usagers de la nécessité de modifier certaines habitudes.
L’évaluation du programme Restart à Villeurbanne (déjà nommé) où 197 logements locatifs ont été
construits par un bailleur social avec l’objectif de réduire les consommations énergétiques au niveau
de la basse énergie, montre clairement qu’un comportement inadapté réduit une partie du gain
énergétique escompté.
C’est le cas si la température intérieure est maintenue élevée (21/22° au lieu de 19), si l’ouverture
des fenêtres ou l’accès a la véranda n’est pas géré, si certains espaces sont occupés en dehors de
leurs fonction (certains occupants installent un radiateur électrique dans la véranda solaire et s’en
servent comme pièce de vie toute l’année), si la consommation d’eau chaude n’est pas maîtrisée.
Une étude au Danemark montre que les consommations de chauffage et d’eau peuvent varier de 30
à 50% dans des logements identiques suivant le comportement des usagers !
Cette réflexion permet de montrer les limites du volet technique de la basse énergie, du besoin
d’implication et d’une information permanente des usagers, basée sur un suivi individualisé des
différentes consommations (électricité, chauffage, eau, gaz).
Plusieurs documents joints en annexes permettent de compléter les informations générales et
le retour d’expériences sur la construction basse et très basse énergie dans les pays étudiés.
18
Liste des annexes avec sources, et documents consultés
Liste des annexes
Annexe 1 : Les 7 objectifs du programme Energivie.
Annexe 2 : Le standard Minergie
o 2.1 Tableau des consommations exigées en label « Minergie » suivant le type de
bâtiment.
o 2.2 Plaquette Minergie
o 2.3 Plaquette Minergie P
o 2.4 La plaquette « Minergie » sur la réhabilitation basse énergie. (2004).
o 2.5 Enquête de satisfaction des réalisations Minergie.
Annexe 3 : Exemples de réalisations dans quatre pays européens.
Annexe 4 : Résumé de l’évaluation des performances thermiques de 40 logements réalisés en
basse énergie (septembre 2004).
Annexe 5 : Résumé de l’évaluation des surcoûts liés aux éléments HQE (80% concerne la cible
énergie) du projet RESTART.
Annexe 6 : La plaquette Greenpeace sur la construction basse énergie.
Sources et documents consultés
Le site internet réalisé par les étudiants d’ECO-Conseil Strasbourg pour le compte de l’ALME a été une
source de données concernant plusieurs pays : (http://biohab.free.fr)
Sustainable Housing in Europe (www.she.coop ) .Site européen sur un projet de réalisation de 600 logements
sociaux en HQE et basse énergie dans 4 pays, dont la France à Grenoble. Plusieurs projets en basse et très
basse énergie. Documents consultés : Programme du concours (en anglais) et présentation des projets (en
français).
France
Magazine ; Chaud. Froid. Plomberie Nov. 2002 : L’avenir du chauffage .Sa disparition ?
L’exemple allemand.
http://www.negawatt.org L'association négaWatt a pour objectif de promouvoir et développer le
concept et la pratique "négaWatts" à tous les niveaux de notre société. Elle souhaite ainsi
contribuer à la protection de notre biosphère, à la préservation et au partage équitable des
ressources naturelles, à la solidarité et la paix par le développement harmonieux des territoires.
Enertech : Rapport : Evaluation des performances thermiques Bâtiments de logements HQE
économes en énergie et en eau. Programme RESTART.
Enertech : Rapport : Evaluation des surcoûts HQE lié au programme RESTART.
Olivier Sidler : "Diviser par 4 la consommation d’énergie des bâtiments : mythe ou réalité ?"
Site construction Energie-Cité.
Greenpeace. Plaquette sur la basse consommation.
Energies renouvelables (www.energies-renouvelables.org)
Site de l’ADEME www.ademe.fr/alsace/index.html
Association Qualitel www.qualitel.org
Danemark:
Suisse
Université technique du Danemark : 12 expérimentations de bio construction et basse énergieEvaluations et propositions.
Ministères de l’énergie et de l’environnement. Statistiques.
Cenergia (www.cenergia.dk) : Bureau d’étude spécialisé dans l’efficacité énergétique. Exemples
de réalisations.
Article sur la construction très basse énergie : La maison passive.
Pour plus d’information sur la politique de développement durable dans le logement en
Danemark voir le site Biohab :
http://biohab.free.fr/BIOHAB/Niveau%20V/Reg_pdf_pays/reg_pdf_dk.pdf
Site Minergie (www.minergie.ch/fr/index).
19
Charte Minergie pour la consommation basse énergie et Minergie P pour la construction de
bâtiments en très basse énergie (voir article ci-joint).
Liste de références des bâtiments ayant reçu le label Minergie.
Allemagne
Site internet CEPHEUS: Cost Efficient Passive Houses as European Standards
www.cepheus.de/eng
Article sur la construction basse énergie : What Makes a Building a Passive House.
Pour plus d’information sur la politique de développement durable dans le logement en
Allemagne voir le site Biohab :
http://biohab.free.fr/BIOHAB/Niveau%20V/Reg_pdf_pays/reg_pdf_allemagne.pdf
20
Annexe 2
Programme énergivie
Actions Innovatrices Energies
Renouvelables
La basse
et très basse énergie
dans l’habitat neuf
et rénové
Le standard Minergie
•
•
•
•
•
Tableau des consommations exigées en label
« Minergie » suivant le type de bâtiment.
Plaquette « Minergie » sur la construction basse
énergie. (2004).
Plaquette « Minergie P» sur la construction très
basse énergie. (2004).
Plaquette « Minergie rénovation» sur la
réhabilitation très basse énergie. (2004).
Évaluation auprès des usagers du standard
Minergie
Associée avec la
Mulhouse Sud Alsace
Exigences MINERGIE
•
•
Exigences pour nouveaux bâtiments
Exigences pour les bâtiments antérieurs à 1990
Exigences pour nouveaux bâtiments
Catégorie
Exigences supplémentaires
Indice pondéré
énergie ’chaleur’
Eau chaude
Froid industriel
I
Habitat collectif
42 kWh/m
-
-
-
II
Habitat individuel
42 kWh/m
-
-
-
III
Administration
40 kWh/m
-
-
IV
Ecoles
40 kWh/m
-
-
V
Commerce
40 kWh/m
-
Util. rejets thermiques
si P > 10 kW
VI
Restauration
45 kWh/m
20% des besoins:
énergies renouvelables
-
VII
Lieux de
rassemblement
40 kWh/m
-
-
VIII
Hôpitaux
75 kWh/m
-
Util. rejets thermiques
si P > 10 kW
IX
Industrie
20 kWh/m
-
-
X
Dépôts
20 kWh/m
-
-
XI
Installations
sportives
25 kWh/m
20% des besoins:
énergies renouvelables
-
XII
Piscines couvertes
-
20% des besoins:
énergies renouvelables
-
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
Exigences pour bâtiments antérieurs à 1990
Catégorie
Exigences supplémentaires
Indice pondéré
énergie
’chaleur’
Eau chaude
Froid industriel
I
Habitat collectif
80 kWh/m
-
-
II
Habitat
individuel
80 kWh/m
-
-
III
Administration
70 kWh/m
-
-
IV
Ecoles
70 kWh/m
-
-
V
Commerce
70 kWh/m
-
Util. rejets
thermiques si P >
10 kW
VI
Restauration
85 kWh/m
20% des besoins:
énergies renouvelables
-
VII
Lieux de
rassemblement
80 kWh/m
-
-
VII
I
Hôpitaux
110 kWh/m
-
Util. rejets
thermiques si P >
10 kW
IX
Industrie
50 kWh/m
-
-
X
Dépôts
45 kWh/m
-
-
XI
Installations
sportives
50 kWh/m
20% des besoins:
énergies renouvelables
-
XII
Piscines
couvertes
-
20% des besoins:
énergies renouvelables
-
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
2
Maisons avec un label de qualité
Mieux construire, mieux vivre
Une bonne enveloppe du bâtiment et une technique efficace assurent le bien-être dans une maison MINERGIE.
Maisons d’habitation, hôtels, bâtiments administratifs et industriels
MINERGIE pose les jalons
• Standards pour toutes les catégories de bâtiments (constructions
nouvelles et rénovées).
• La consommation énergétique est
réduite d’un facteur 3 par rapport
aux bâtiments traditionnels.
• Pour les bâtiments d’habitation,
une consommation annuelle de
42 kWh par m2 de surface s’applique.
• Le cadre financier est défini: au
maximum 10 pour cent d’investissements supplémentaires.
• Le contrôle du projet est assuré par
un service professionnel neutre.
• Une aération contrôlée et une enveloppe de bâtiment étanche.
La consommation énergétique est sous contrôle: une isolation
thermique de 20 cm (sur la photo, encore sans revêtement) est
la norme dans une maison MINERGIE.
Module MINERGIE
La qualité d’une maison dépend de la qualité de ses éléments et
systèmes de construction. Les modules MINERGIE certifiés, tels que
les fenêtres isolantes, les charpentes et les façades, garantissent un
mode de construction conforme au standard MINERGIE. Un aperçu
des produits certifiés figure à l’adresse www.minergie.ch.
Lumière, air, calme, confort
MINERGIE garantit le confort
• Températures agréables et absence
de courants d’air grâce à une meilleure isolation thermique.
• Aération douce au lieu de fenêtres
basculantes: le bruit de la rue reste à
l’extérieur.
• La lumière naturelle et des luminaires
efficaces assurent un bon éclairage
des pièces.
• L’aération contrôlée garantit une
humidité de l’air équilibrée.
• L’air extérieur filtré est un plus pour
les personnes allergiques.
L’aération douce réduit la consommation énergétique du
chauffage et assure une bonne atmosphère dans les
pièces. Une caractéristique de MINERGIE.
Fritz Schuppisser avec son fils Alexandre: «Dans la
maison MINERGIE, nous dormons comme des loirs.»
Architecture individuelle
MINERGIE crée des espaces libres
• L’architecte dispose d’une liberté absolue dans la configuration des pièces.
• Pas de restriction lors du choix des
matériaux.
• Liberté de choix pour le générateur de
chaleur et le système d’eau chaude
sanitaire.
• Pompe à chaleur, capteurs solaires,
chauffage à bois, à gaz ou à mazout.
• Pas de contraintes pour le type de
fenêtres et l’isolation thermique.
MINERGIE offre une grande liberté pour le plan d’étage,
la conception et l’agencement.
Bonus
Elsbeth Kindhauser, habitante du lotissement MINERGIE
«Am Chräbsbach» à Winterthour, achète de l’électricité écologique à une centrale hydro-électrique. Le standard MINERGIE honore cet engagement en faveur de l’environnement
lors de la certification en offrant un bonus.
Utilisation rationnelle de l’énergie
MINERGIE respecte l’environnement
• MINERGIE réduit les émissions de gaz carbonique (CO2) et de substances nocives.
• Les énergies renouvelables telles que le bois
et la chaleur solaire donnent droit à un bonus.
• L’utilisation rationnelle des ressources naturelles bénéficie d’un soutien.
Une maison individuelle MINERGIE avec pompe
à chaleur produit 15 fois moins de substances
nocives qu’une maison traditionnelle avec chauffage à agents énergétiques fossiles. Par conséquent, MINERGIE est un composant important de
la politique énergétique et climatique suisse.
Le bonus MINERGIE Flumroc:
un pas novateur vers l'avenir énergétique.
Mieux isoler et utiliser l'énergie solaire,
c'est profitable pour vous et pour l'environnement.
Flumroc SA, 1024 Ecublens
Téléphone 021 691 21 61, Téléfax 021 691 21 66
Sécurité, efficience et peu de frais d’exploitation
MINERGIE utilise des techniques futées
MINERGIE soulage le porte-monnaie: un foyer MINERGIE a des coûts d’énergie réduits.
• Appareils électroménagers efficients et luminaires économisant l’électricité.
• Aération douce avec récupération de chaleur.
• Capteurs solaires pour la production d’eau
chaude sanitaire et le chauffage des pièces.
• Chaudières et pompes à chaleur avec un rendement élevé.
• Robinetteries sanitaires permettant
d’économiser l’eau.
Partenaires professionnels
Dans toute la Suisse, des partenaires professionnels MINERGIE
se tiennent à disposition des maîtres d’ouvrage. Ces partenaires
sont des bureaux d’architectes et d’ingénieurs qui ont réalisé au
moins un bâtiment certifié MINERGIE. Ils possèdent donc un important savoir-faire du domaine MINERGIE. Une liste d’adresses
figure sur le site www.minergie.ch.
Mode de construction du futur
MINERGIE conserve la valeur
• Les maisons MINERGIE répondent déjà aujourd’hui aux futures exigences en matière de
confort d’habitation.
• La consommation d’énergie est nettement inférieure aux exigences légales; un assainissement ultérieur devient superflu.
• Les quelques investissements supplémentaires sont largement compensés par des coûts
énergétiques réduits.
• L’excellent mode de construction permet d’éviter des dommages tels que les moisissures.
• Les maisons MINERGIE conservent durablement leur valeur sur le marché de l’immobilier.
MINERGIE – un argument de vente.
Une maison MINERGIE conserve sa valeur pendant des générations.
MINERGIE permet de progresser
• Objets de référence: plus de 1500 bâtiments
certifiés dans toute la Suisse.
• Contributions d’encouragement: s’adresser aux
services cantonaux de l’énergie.
• Hypothèques avantageuses: de nombreuses
banques soutiennent les constructions MINERGIE.
• Bibliographie: à commander auprès de
l’administration MINERGIE à Fribourg.
MINERGIE: la marque pour un meilleur mode de
construction.
• Société avec une large assise: Confédération,
cantons, fabricants, associations professionnelles de la branche de la construction et de
l’immobilier, architectes, concepteurs, investisseurs et maîtres d’ouvrage.
Informations générales MINERGIE
MINERGIE agence Romandie
Chemin de la Tour-Rouge 1
1707 Fribourg
Tél. 026 481 38 19
Fax 026 481 38 30
[email protected]
Téléphone
www.minergie.ch
Secrétariat MINERGIE
Steinerstrasse 37
3006 Berne
Tél. 031 350 40 60
Fax 031 350 40 51
[email protected]
MINERGIE agence bâtiment
Optingenstrasse 54
3013 Berne
Tél. 031 340 35 30
Fax 031 340 35 36
[email protected]
0800 678 880
Oerlikon Journalisten
Service pour architectes et maîtres d’ouvrage
MINERGIE -P: meilleure qualité de construction
®
Le standard de construction MINERGIE®-P présenté
aux concepteurs et aux maîtres d’ouvrage
• Pertinence • Exigences • Recommandations
• Dispositions en matière de construction
• Justificatif • InfoPlus
Pertinence
Une technique de construction exemplaire
Tout bâtiment MINERGIE®-P repose sur un concept original favorisant les économies d’énergie. Comme son grand
frère MINERGIE® le standard MINERGIE®-P établit des
exigences très élevées en matière de confort et de rentabilité. Un bâtiment conçu selon MINERGIE®-P constitue un
système à part entière. Il est entièrement conçu, construit
et optimisé en phase d’exploitation dans l’objectif de satisfaire ces exigences. Il ne se résume pas à une couche
supplémentaire d’isolant thermique.
Les constructions MINERGIE®-P impliquent une grande
étanchéité à l’air de l’enveloppe. Par conséquent, l’aération doit se faire de façon contrôlée, par un apport d’air
frais et l’extraction de l’air vicié. Au sens du standard
MINERGIE®-P, une aération non contrôlée par les fenêtres
est insuffisante.
Les constructions MINERGIE®-P et le standard lui-même
sont porteurs d’innovation. Ce concept de bâtiment incarne le nec plus ultra en matière de développement technologique, aussi bien en ce qui concerne le gros-œuvre
que les installations techniques: les dernières technologies en matière d’efficacité énergétique, d’utilisation
des énergies renouvelables et de construction sont mises
à profit pour réaliser un bâtiment à la fois confortable et
économe en énergie. MINERGIE®-P constitue une véritable plate-forme d’innovation pour les concepteurs, les
maîtres d’ouvrage et les entrepreneurs, et permet une
évolution plus intéressante de la valeur du bâtiment sur
le long terme.
MINERGIE®-P constitue un exemple pour l’ensemble du
secteur de la construction, dans la lignée du standard
MINERGIE®, déjà largement répandu. Avec ces deux
standards, MINERGIE® répond aussi bien aux besoins de
la technologie de pointe qu’à ceux de la commercialisation à grande échelle.
MINERGIE®-P existe pour les catégories d’ouvrages suivantes: I Habitat collectif, II Habitat individuel et III Administration.
MINERGIE®-P
Cinq exigences
Exigences
2
Recommandations
Puissance thermique nécessaire MP (par unité de surface
de référence énergétique)
(MP: MINERGIE®-P)
10 W/m2 max. (valable
seulement pour les
bâtiments chauffés par
l’intermédiaire de l’installation d’aération)
Besoins en chaleur MP pour le
chauffage (par unité de surface
de référence énergétique)
20 % max. de la valeur
limite fixée par la norme
SIA 380/1
Indice de dépense énergétique pondéré (énergie utilisée
aux fins de chauffage du bâtiment, de préparation de l’eau
chaude sanitaire, de renouvellement de l’air, voire de climatisation)
Catégories d’ouvrage
«Habitat»: 30 kWh/m2
max., Catégorie d’ouvrage «Administration»: 25
kWh/m2 max.
Etanchéité à l’air: taux de
renouvellement de l’air pour
une différence de pression de
50 Pa
0,6/h max.
Appareils ménagers
De catégorie A (A+ pour
les réfrigérateurs)
Eléments de construction opaques de
l’enveloppe valeur U inférieure à
Fenêtres valeur UW inférieure à
0,15 W/m2 K
0,8 W/m2 K
Les dix principales dispositions à respecter
• Une excellente isolation thermique des éléments de
l’enveloppe
• Des fenêtres d’efficacité énergétique élevée (cadre et
vitrage)
• Un nombre minimal de ponts thermiques
• Une enveloppe étanche à l’air jusque dans ses moindres détails
• Une optimisation de l’utilisation passive de l’énergie
solaire
• Une masse suffisante pour le stockage thermique
• Un renouvellement efficace de l’air avec récupération
de chaleur
• Le recours aux énergies renouvelables, au cas par cas
• Des appareils ménagers et un éclairage économes en
énergie, des équipements de bureau peu gourmands en
énergie
• L’utilisation des rejets thermiques des installations
frigorifiques
Justificatif MINERGIE®-P: page 6. InfoPlus: page 8
Enveloppe du bâtiment
Isolation thermique: entre 25 et 40 cm
®
MINERGIE -P ne pose aucune exigence en ce qui concerne l’épaisseur et la nature des matériaux isolants.
Néanmoins, pour que le bâtiment réponde aux exigences
du standard, tous les éléments de l’enveloppe doivent offrir une excellente isolation. Il est donc fortement recommandé de prévoir des toitures, des planchers et des parois
opaques dont la valeur U est inférieure à 0,15 W/m² K.
Avec les matériaux isolants courants de conductivité thermique 0,04 W/m² K, l’épaisseur d’isolant requise s’élève
à 25 cm pour des parois homogènes (exemptes de ponts
thermiques !). Pour des valeurs U tournant autour de 0,1
W/m² K, ce chiffre atteint 40 cm. Dans le cas de constructions de type massif, ces épaisseurs sont excessives. Les
bâtiments MINERGIE®-P construits à ce jour témoignent
indéniablement d’une évolution vers les constructions légères. Pour obtenir malgré tout une masse suffisante pour
le stockage de la chaleur, les parois de construction légère
sont souvent associées à des dalles et des sols en dur.
Fenêtres: la qualité prime sur la surface
En dépit de la rapidité de l’évolution observée ces dernières années, les éléments de construction vitrés demeurent
souvent une cause de déperditions dans le bilan énergétique, à l’exception des vitrages isolants de valeur U très
faible fixés dans des cadres de fenêtres très bien isolés, à
condition qu’ils soient orientés au sud. Pour satisfaire à la
recommandation de MINERGIE®-P, la valeur U des fenêtres doit être inférieure à 0,8 W/m² K. Parmi les cadres de
fenêtre que l’on trouve sur le marché, beaucoup ne répondent pas à cette exigence. C’est pourquoi l’intégration du
bâti dormant à l’isolation de la partie opaque adjacente est
une solution qui a fait ses preuves. Trois plaques de verre
ou films de plastique sont nécessaires pour atteindre les
valeurs U idéales, qui se situent entre 0,5 et 0,7 W/m² K.
La règle de base à observer est la suivante: en matière de
consommation d’énergie, la qualité du vitrage est plus
importante que la surface de fenêtres installée. Dans les
bâtiments MINERGIE®-P, on risque des surchauffes en été
si la surface vitrée est trop importante tandis que la masse
disponible pour le stockage de la chaleur est insuffisante.
Il convient donc d’étudier soigneusement la disposition
des fenêtres et des équipements destinés à limiter la pénétration du rayonnement solaire.
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Ponts thermiques
Le plus grand soin est requis en phase d’étude. Des ponts
thermiques apparaissent dans la construction à toutes les
discontinuités du plan de l’isolation thermique, par exemple au niveau des éléments placés dans l’isolation pour
des raisons de statique ou nécessaires aux installations
techniques, en particulier les éléments de fixation. Les
murs et les supports posés sans séparation thermique sur
des fondations ou une dalle de sol constituent des ponts
thermiques importants. Dans les toitures à pans inclinés,
des déperditions se produisent à tous les endroits où les
chevrons ou les pannes traversent le plan de l’isolation
thermique. D’autres sont observées aux jointures des bâtis
dormants avec les parties extérieures opaques.
Quant aux ponts thermiques géométriques, ils se produisent
aux angles rentrants et aux parties saillantes du bâtiment.
Les constructions de forme compacte et simple sont donc
moins concernées que les surfaces fortement structurées.
L’effet des ponts thermiques est beaucoup plus marqué
dans les systèmes d’isolation thermique poussée que dans
les constructions de type classique.
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Etanchéité à l’air: une préoccupation constante
Les parois extérieures en dur recouvertes d’un enduit intérieur offrent généralement une bonne étanchéité. Il en
va de même des fenêtres, à l’exception de leurs raccordements aux parties extérieures opaques de l’enveloppe.
Pour satisfaire au niveau d’étanchéité à l’air requis, il
convient de colmater les jointures et les fentes entre les
différents éléments de construction avec un mastic ou des
bandes collantes.
Les constructions entièrement en bois demandent davantage d’efforts sur ce plan. Des films d’étanchéité à l’air, de
préférence incorporés à la construction, du côté intérieur,
par un collage sans discontinuité aucune, ont fait leurs
preuves.
Les percements sont souvent la cause d’une perméabilité
à l’air. Le colmatage des fuites d’air à l’aide de matériaux
rigides comporte le risque d’apparition de nouvelles fuites
à moyen terme. L’utilisation de boîtiers d’installation et de
manchettes étanches ainsi que de matériaux d’étanchéité
en «duroplastique» est préférable. Par ailleurs, la conception des installations peut être optimisée de manière à réduire le nombre et la section des percements nécessaires.
Pour tester l’étanchéité à l’air d’un bâtiment, on utilise un
panneau de pressurisation (blower door). Un ventilateur
monté dans une ouverture de l’enveloppe du bâtiment crée
une dépression ou une surpression de 50 Pa. Le débit
de l’air qui s’infiltre dans les jointures de l’enveloppe en
raison de cette différence de pression (constante) permet
de calculer la grandeur caractéristique recherchée: le taux
de renouvellement d’air par infiltration. Normalement, on
effectue le test de pressurisation à l’achèvement du grosœuvre, de manière à pouvoir remédier aisément aux éventuelles défectuosités constatées.
Installations techniques
Renouvellement de l’air et récupération de chaleur
Puisque l’enveloppe du bâtiment est étanche à l’air, il
faut assurer un apport d’air frais suffisant autrement que
par infiltration. Celui-ci doit se faire de manière contrôlée
pour limiter les déperditions thermiques. Le système le
plus efficace consiste en une simple installation de ventilation mécanique à double flux (air pulsé/air extrait) avec
récupération de chaleur. On parle ici d’aération mécanique
douce. Elle sera réalisée avec un échangeur de chaleur à
contre-courants ou à courants croisés, ou encore avec un
échangeur rotatif. Aux températures les plus basses, les
composants situés entre la prise d’air extérieur et l’appareil d’aération risquent de geler. On peut pallier ce problème en faisant passer préalablement l’air extérieur par
un canal souterrain, dit puits canadien. Dans ce cas, il
faut veiller à éliminer l’eau qui se forme par condensation
sur les parois, en inclinant le canal vers le bâtiment et en
prévoyant un écoulement approprié.
Chauffage par apport d’air extérieur: les besoins de chaleur
pour le chauffage d’un bâtiment MINERGIE®-P étant très
faibles, il est possible d’avoir recours à l’aération mécanique pour le chauffage des pièces. La température de l’air
pulsé est limitée, dans ce cas, à 50 °C. C’est pourquoi,
dans les bâtiments chauffés exclusivement à l’air chaud,
on ne peut répondre à une puissance thermique appelée
plus élevée qu’en augmentant le débit de l’air pulsé. Pour
éviter que l’air dans les pièces ne soit trop sec pendant
les jours les plus froids de l’hiver, on limite à 10 W/m2 de
surface de plancher la puissance thermique nécessaire
4
dans ces bâtiments. Les installations d’aération mécanique avec réchauffement de l’air nécessitent des études
approfondies lors de l’élaboration du projet et un soin particulier pendant l’exécution; elles impliquent de prendre
en compte les normes et les directives les plus récentes.
L’émission de la chaleur et sa distribution par l’intermédiaire de l’aération mécanique conduisent à une température homogène dans toute la maison, un élément dont les
maîtres d’ouvrages doivent être informés, outre les autres
spécifications.
Entraînement du ventilateur: les moteurs à courant continu
et à commutation électronique consomment nettement
moins d’électricité que les moteurs à courant alternatif.
Pour évaluer l’efficacité énergétique d’une installation de
renouvellement d’air, on mesure, outre le taux de récupération de la chaleur, la consommation d’électricité par m3
d’air pulsé. Valeurs indicatives: de 0,3 à 0,4 Wh/m3.
Distribution de l’air: un espace suffisant doit être réservé
aux gaines. Il faut prévoir des sections assez grandes de
manière à ne pas dépasser une vitesse d’écoulement de
l’air de 2 m/s. En outre, les conduits, les composants et
l’appareil d’aération doivent être étanches. Tous les conduits situés en dehors du périmètre isolé thermiquement
seront munis d’une isolation. Quant à ceux situés à l’intérieur de ce périmètre, ils ne seront isolés que si l’air pulsé
est utilisé pour le chauffage. Une attention particulière
doit être portée à la transmission possible des bruits, au
nettoyage ainsi qu’à l’entretien des filtres.
Energies renouvelables
L’indice pondéré de dépense d’énergie, grandeur figurant
dans l’exigence n° 3 du standard MINERGIE®-P, s’obtient
à partir de la somme des besoins de chaleur pour le chauffage et pour l’eau chaude sanitaire, à laquelle on ajoute
les pertes à la production de chaleur – données par la
fraction utile – moins les apports des sources d’énergie
renouvelables.
Dans l’habitat collectif, on ne peut se passer des apports
des sources d’énergie renouvelables si l’on veut satisfaire
aux exigences de MINERGIE®-P. En effet, le calcul des
besoins d’énergie pour l’eau chaude sanitaire est fondé
sur les conditions normales d’utilisation spécifiées dans
la norme SIA 380/1. En admettant une fraction utile de
0,9 pour la production de la chaleur, on obtient pour l’eau
chaude seule un indice de dépense d’énergie de 23,1
kWh/m², ce qui représente déjà plus de 77 % de l’indice
pondéré globalement requis pour toute l’énergie consommée dans le bâtiment (voir le diagramme ci-contre).
Pour les autres catégories de bâtiments, notamment l’habitat individuel et les bâtiments administratifs, le recours
aux énergies renouvelables est certes recommandé, mais
il n’est pas indispensable pour satisfaire aux exigences de
MINERGIE®-P.
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Bases du calcul: besoins de
chaleur pour le chauffage d’env.
10 kWh/m² selon la norme SIA
380/1; besoins de chaleur pour
l’eau chaude sanitaire: conditions normales d’utilisation selon la norme SIA 380/1; fraction
utile de 0,9 pour la production
de la chaleur; chauffage à air
chaud; renouvellement de l’air:
débit d’air extérieur de 30 m³
par personne et par heure;
moteurs à courant continu pour
l’entraînement des ventilateurs;
8760 heures de fonctionnement
par année.
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Besoins pondérés d’énergie finale pour le chauffage,
l’eau chaude sanitaire et le renouvellement de l’air, et
leur couverture par les énergies renouvelables et non
renouvelables dans le cas d’une habitation collective.
Equipements auxiliaires
Les équipements auxiliaires classiques comme les pompes et les régulations sont souvent gourmands en énergie. C’est pourquoi, dans les maisons MINERGIE®-P, il
faut accorder la plus grande attention à la consommation
d’électricité des composants des installations techniques.
Ceci concerne aussi bien l’étude du projet, le dimensionnement et le choix des composants que la pose de tous
les équipements auxiliaires et l’optimisation de leur fonctionnement.
Appareils ménagers
Energie
A
B
C
D
E
F
G
A
Les appareils ménagers du commerce sont munis d’une
«étiquetteEnergie» qui indique leur catégorie de consommation d’énergie conformément à une directive
européenne. Les appareils les plus économes en énergie
sont désignés par la lettre A ou A+. Dans les bâtiments
MINERGIE®-P, seuls les appareils de ces deux catégories
sont autorisés (exigence n° 5). La sélection de ces appareils est faite par S.A.F.E. et publiée sur le site Internet
www.topten.ch.
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Certification
Un processus en quatre étapes
Valeurs standard MINERGIE®-P
pour le calcul du débit d’air
extérieur thermiquement
actif à l’aide d’un logiciel
d’application de la norme
SIA 380/1
Les quatre étapes
Conditions particulières d’utilisation
Il faut quatre étapes pour prouver que les exigences du
standard MINERGIE®-P sont satisfaites, à l’aide du justificatif prévu à cet effet.
La première étape consiste à déterminer, à partir des caractéristiques du bâtiment et du projet, la puissance thermique nécessaire (exigence n° 1) et les besoins de chaleur
pour le chauffage (exigence n° 2) à l’aide d’un logiciel
d’application de la norme SIA 380/1. Pour les bâtiments
MINERGIE®-P, trois valeurs doivent être modifiées ou
complétées par rapport aux conditions normales d’utilisation figurant dans la norme SIA 380/1 (voir diagramme).
Cette première étape permet en même temps d’optimiser
le bâtiment lui-même.
La deuxième étape consiste à calculer l’indice pondéré de
dépense d’énergie (exigence n° 3), à l’aide du même logiciel, en fonction des besoins de chaleur pour le chauffage
et l’eau chaude sanitaire, de la fraction utile de la production de chaleur et des facteurs de pondération des sources
d’énergie finale. Cette deuxième étape permet d’optimiser
en même temps les installations techniques.
La troisième étape consiste à mesurer l’étanchéité à l’air
au moyen d’un panneau de pressurisation (blower door
test); on obtient ainsi le taux de renouvellement d’air par
infiltration (exigence n° 4).
La quatrième étape permet de s’assurer que la consommation d’énergie des appareils ménagers et de l’éclairage correspond aux catégories requises selon les étiquettesEnergie,
sur la base de la documentation technique (exigence n° 5).
De part les différences par rapport aux conditions normales d’utilisation définies dans la norme SIA 380/1, dans le
logiciel de calcul, trois valeurs doivent être modifiées ou
complétées:
Température extérieure servant au calcul de la charge
thermique: la puissance thermique nécessaire par unité
de surface de référence énergétique qh-MP, max – MP pour
MINERGIE®-P – sera déterminée sur la base de la température extérieure telle que spécifiée par la norme SIA
381/2.
Consommation annuelle d’électricité QE: 17 kWh/m2 ou
60 MJ/m2. Cette valeur, inférieure à celle indiquée dans
la norme SIA 380/1 dans les conditions normales d’utilisation, se justifie par l’utilisation d’appareils ménagers
et d’équipements de bureau peu gourmands en énergie
(exigence n° 5).
Débit d’air extérieur thermiquement actif (Vth, MP): ce calcul s’effectue en principe conformément au point 3.4.1.7
de la norme SIA 380/1, soit, de manière simplifiée:
Vth, MP = {[Vair ext · (1 - ηrécup) + Vx] · ß} + [V0 · (1 - ß)].
Symbole
Habitat
Administration
Rapport entre la durée de fonctionnement
de l’installation de renouvellement d’air et la
durée de la période de calcul
Débit d’air extérieur
ß
1,0
1,0
Vair ext
0,85 m³/m² h
1,15 m³/m² h
Débit d’air extérieur occasionné par les
infiltrations liées aux imperfections de l’enveloppe du bâtiment, respectivement quand
l’installation de renouvellement d’air est à
l’arrêt et quand elle fonctionne
Rendement de température de la récupération de chaleur de l’installation de renouvellement d’air équipée d’un échangeur à
contre-courants
Débit d’air extérieur thermiquement actif
obtenu sur la base des valeurs standard de
MINERGIE®-P
V0, Vx
0,1 m³/m² h
0,1 m³/m² h
ηrécup
0,8 (80 %)
0,8 (80 %)
Vth, MP
0,27 m³/m² h
0,33 m³/m² h
On n’appliquera ces valeurs standard que si l’on ne dispose ni de valeurs mesurées ni des caractéristiques des produits, au besoin tirées de certificats.
6
Conditions pour l’application de cette formule simplifiée:
• La durée de fonctionnement de l’installation assurant
le renouvellement de l’air est identique à la période de
calcul, donc ß = 1;
• Vx = V0, ce qui signifie que le débit volumique de l’air
extérieur qui s’infiltre en raison des imperfections de l’enveloppe du bâtiment reste le même, que la ventilation
fonctionne (Vx) ou qu’elle soit à l’arrêt (V0).
Le débit d’air extérieur thermiquement actif ne permet pas
de calculer les besoins effectifs en air frais. A cette fin, il
convient d’utiliser les valeurs normalisées habituelles.
L’étanchéité à l’air du bâtiment doit être mesurée au
moyen d’un test de pressurisation (blower door test). Le
site Internet de MINERGIE® recense la liste des entreprises habilitées à conduire ce type de test .
Le justificatif MINERGIE®-P repose sur
une association qui a fait ses preuves: la
norme SIA 380/1 et MINERGIE®
Sur la base des caractéristiques
du bâtiment et des données
météorologiques, les logiciels
d’application de la norme SIA
380/1 qui sont compatibles
avec MINERGIE®-P permettent
de calculer aussi bien la puissance thermique nécessaire que
les besoins de chaleur pour le
chauffage. Cette puissance est
obtenue à partir du coefficient
de déperdition thermique H (exprimé en W/K), en tenant compte
aussi des gains occasionnés par
les appareils électriques.
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*Cette exigence ne vaut que
pour les bâtiments chauffés par
l’intermédiaire de l’installation
d’aération mécanique. Dans le
calcul de la valeur de qh-MP,max,
on ne prend en compte que 50 %
de la chaleur dégagée par les
appareils électriques. Ce calcul
simplifié ne doit pas être utilisé
pour le dimensionnement des
installations et de leurs composants. Celui-ci s’effectue selon
les normes SIA en vigueur, en
calculant la puissance thermique de manière différenciée,
dans les règles de l’art.
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Documents nécessaires à la certification
• Justificatif selon la norme SIA 380/1 (version imprimée)
• Justificatif MINERGIE®-P (version imprimée)
• Plans du bâtiment: plan horizontal, façades et coupes,
avec indication précise de la surface des différents éléments de construction
• Plans montrant les détails de la construction
• Fiches techniques (appareil d’aération, chauffage,
chauffe-eau, fenêtres, appareils ménagers)
• Copies de rapports d’homologation et de certificats
d’essai
• Procès-verbal de l’essai de pressurisation (blower door
test)
• Plan de situation
Pour une liste de contrôle détaillée, rendez-vous
à l’adresse www.minergie.ch → Standards →
MINERGIE®-P
Facteurs de pondération des différentes sources
d’énergie: voir la version du Règlement MINERGIE®-P en
vigueur
7
Il existe nombre de contributions sur les bâtiments à
basse consommation d’énergie et les maisons passives,
dans lesquelles les maîtres d’ouvrage, les architectes et les
spécialistes des installations techniques du bâtiment trouveront de plus amples informations sur des techniques de
construction compatibles avec le standard MINERGIE®-P.
Les solutions qui y sont proposées pour la construction de
l’enveloppe et les installations techniques peuvent être
transposées aux bâtiments MINERGIE®-P (avec la prudence qui s’impose).
Pour obtenir des renseignements sur l’évaluation standardisée des bâtiments MINERGIE®-P, il convient de s’adresser
au Bureau de certification (voir encadré).
Soutien financier: certains cantons soutiennent financièrement la construction de bâtiments répondant aux exigences MINERGIE®. Les intéressés s’adresseront au Service
de l’énergie de leur canton de domicile. Les banques qui
accordent des prêts hypothécaires à un taux préférentiel
pour les bâtiments MINERGIE® examineront volontiers les
demandes qui leur seront présentées pour des bâtiments
MINERGIE®-P.
Les cantons de Bâle-Campagne
et de Bâle-Ville ainsi que que
la société Renggli SA encouragent l’utilisation rationnelle de
l’énergie grâce à MINERGIE®.
Cette brochure a été réalisée
avec leur soutien.
Informations générales sur MINERGIE®
Photos: en couverture, le
bâtiment administratif de la
société Renggli SA à Sursee
(certificat LU-035). Page 3:
l’un des bâtiments collectifs du
quartier d’habitation Konstanz
à Rothenburg (LU-002-P et
LU-003-P), tous certifiés
MINERGIE®-P . Page 5: un
bâtiment à Schlatt (ZH-209).
Page 8: une maison individuelle
à Dintikon (AG-001-P).
®
Agence MINERGIE romande
Grandes-Rames 12
1700 Fribourg
Tél. 026 321 53 25
Fax 026 321 53 38
[email protected]
Téléphone
www.minergie.ch
8
Bureau de certification MINERGIE®-P
Technikumstrasse 21
6048 Horw
Tél. 041 349 32 76
Fax 041 349 39 57
E-Mail [email protected]
0800 678 880
www.renggli-haus.ch
Oerlikon Journalisten  décembre 2004  tirage 2000 ex.
InfoPlus
Rénovation de deux immeubles construits dans les années 70
Consommation d’énergie réduite de moitié
1 Maintien de la valeur grâce à la rénovation MINERGIE®
2 Consommation d’énergie réduite de moitié
3 Enveloppe étanche pour meilleure isolation thermique et acoustique
4 Aération douce pour une meilleure qualité d’habitation
5 Apparence des bâtiments inchangée
Les immeubles collectifs de la Säntisstrasse à Flawil rénovés selon le standard MINERGIE® (SG-118 et SG-214).
Situation de départ
Le temps à l’œuvre
Le toit fuyait, les fenêtres n’étaient plus étanches. Lors de
fortes pluies, l’eau pénétrait dans les appartements, provoquant des détériorations de la substance du bâtiment. En
25 ans, les deux immeubles collectifs de la Säntisstrasse
12 et 14 à Flawil avaient visiblement souffert des assauts
du temps. En 1999, la caisse de pension des communes
saint-galloises a mandaté un architecte pour réaliser un état
des lieux. Cette analyse fit clairement ressortir la nécessité
de réaliser des travaux de réfection des installations et de
l’enveloppe des bâtiments. Comme le plan des appartements
était bien conçu et les aménagements intérieurs encore en
bon état, il fut décidé de limiter la rénovation à l’extérieur.
Pour le maître d’ouvrage qui désirait trouver une solution
durable, la variante la plus simple, à savoir „remplacer les fe-
nêtres et repeindre les façades“, n’était pas celle qui convenait. L’installation d’une aération douce semblait également
indispensable: elle aurait permis de remédier aux problèmes
d’humidité et d’augmenter le confort d’habitation.
«En notre qualité de caisse de
pension du secteur public, nous
nous sentions obligés de procéder à une rénovation exemplaire
et durable.»
Hans Frick, directeur de la caisse de pension
des communes st-galloises.
Concept
Bien emballé et ventilé avec méthode
La rénovation du premier immeuble fut entreprise en 2000
en commençant par isoler la façade avec une couche de
laine minérale de 14 cm d’épaisseur, puis le toit avec une
couche de polystyrène de 12 cm. Deux ans plus tard, le
second bâtiment était équipé d’une couche isolante de 16
cm, voire 18 cm. Les fenêtres à triple vitrage ont une valeur
U de 1,0 W/m2K. L’apparence extérieure des bâtiments ne
devait subir aucune modification, c’est pourquoi les fenêtres
sont restées à leur place et la façade a été crépie comme
précédemment. Pour des raisons esthétiques et de détails
de construction, le bureau d’étude a renoncé à une isolation
compacte et opté pour une façade ventilée composée de
panneaux légers en verre recyclé fixés à une substructure en
aluminium.
Comme il est pratiquement impossible d’obtenir une circulation correcte de l’air avec une enveloppe aussi étanche,
l’amenée d’air doit être garantie par un système indépendant. Simultanément, pour éviter les pertes de chaleur
par les fenêtres ouvertes, le standard MINERGIE® exige
l’installation d’une aération douce. Ce système alimente les
pièces en air frais et évacue l’air vicié par les zones humides.
Un échangeur thermique réchauffe l’air extérieur avec l’air
sortant.
Comme beaucoup d’autres bâtiments, les immeubles collectifs de Flawil disposaient déjà de systèmes d’évacuation
de l’air dans les blocs sanitaires, systèmes qui ont été repris
tels quels. L’air extrait par les installations d’aération placées
en sous-sol assure la ventilation du garage souterrain. Aspiré
dans le jardin, l’air extérieur est acheminé jusqu’au système
d’aération par un collecteur souterrain de 30 mètres de long.
Les canaux d’air pulsé sont montés dans la couche isolante
de la façade. Pour des raisons de protection anti-incendie, il
a également fallu munir chaque appartement d’une conduite
séparée.
«MINERGIE® est au fait de la technique. Ceux
qui aujourd’hui ne rénovent pas selon ce standard auront demain une étape de retard.»
Felix Widmer, architecte, et Peter Forrer, planificateur en énergie
Economie d’énergie
Consommation réduite de plus de la moitié
Cette rénovation a permis de réduire la consommation
d’énergie pour le chauffage et l’eau chaude de plus de 50 %,
électricité pour le système d’aération y comprise. Les valeurs
chiffrées sont attestées dans la pratique: avant la rénovation,
la consommation moyenne d’énergie pour les trois immeubles était de 177 kWh/m2. Après la rénovation, aération comprise, elle n’est plus que de 60 kWh/m2 pour le bâtiment n°
12 et de 63 kWh/m2 pour le bâtiment n° 14.
Données bâtiment Säntisstrasse 14
Données bâtiment Säntisstrasse 12
Année de construction
Rénovation
Nombre d’appartements
Surface de référence énergétique
Consommation d’énergie
pour le chauffage et l’eau chaude
(indice énergétique thermique)
1974
2000
19
2321 m2
82 kWh/m2
Année de construction
Rénovation
Nombre d’appartements
Surface de référence énergétique
Consommation d’énergie
pour le chauffage et l’eau chaude
(indice énergétique thermique)
1974
2002
25
2992 m2
70 kWh/m2
Confort d’habitation
De l’air frais en permanence
Bien que l’intérieur des appartements n’ait pas été rénové,
l’enveloppe étanche et le système d’aération ont permis
d’améliorer le confort d’habitation. Dans un premier temps,
les locataires, dont nombre vivent ici depuis la construction
des bâtiments, considéraient l’aération douce avec scepticisme. Mais dans l’intervalle, ils sont revenus sur leurs
doutes. La consommation d’énergie pour le chauffage ayant
été réduite, la température de départ pour le chauffage au
sol n’est aujourd’hui plus que de 30 °C contre 45 °C avant la
rénovation selon le standard MINERGIE®. Grâce à l’isolation,
les surfaces intérieures des murs de l’enveloppe du bâtiment
sont plus chaudes et de ce fait «rayonnent moins de froid».
La combinaison de ces différents facteurs a permis de créer
un climat intérieur sain et agréable, qui augmente considérablement l’attrait de ces immeubles. Les nombreuses
réactions positives et une demande accrue de location de ces
appartements le confirment.
«Nous n’entendons plus les
trains. Et après manger ou
au retour de vacances, l’air
est frais sans avoir à aérer.»
Bruno De Tomasi, locataire à la
Säntisstrasse 14 depuis cinq ans.
Coûts
Augmentation minime des loyers
La rénovation du premier immeuble comprenant 19 unités
d’habitation a coûté 1,9 million de francs, la seconde étape
portant sur 25 appartements, 2,4 millions – soit 66 000 à
69 000 francs pour un deux- pièces et 120 000 à 124 000
francs pour un 4 pièces. Un quart seulement des investisse-
ments a été imputé aux locataires, entraînant une augmentation des loyers de 85 à 160 francs. Si ceci abaisse le rendement des immeubles, le maître d’ouvrage est cependant
convaincu que l’augmentation de la valeur du bâtiment sera
payante à terme.
OeJ
5 arguments en faveur de MINERGIE®
Rénovation profitable
1
2
3
4
5
Protection des volumes bâtis: une bonne isolation augmente la
température de la surface des murs extérieurs. Grâce à cela,
les volumes bâtis sont protégés de l’humidité et de la moisissure. En outre, une enveloppe de bâtiment étanche réduit
considérablement la consommation d’énergie. Un immeuble
collectif rénové selon le standard MINERGIE® consomme
50 % moins d’énergie pour le chauffage, l’eau chaude et
l’aération qu’un immeuble suisse traditionnel.
Renouvellement d’air suffisant garanti: étant donné que le
standard MINERGIE® exige une enveloppe étanche, l’aération douce est obligatoire afin de garantir un renouvellement
suffisant de l’air. Les inévitables pollutions de l’air intérieur
telles que les odeurs ou l’humidité sont évacuées. Ceci permet non seulement de garantir un climat d’habitation sain
mais aussi de prévenir les dégâts causés par l’humidité.
Augmentation du confort d’habitation: de bonnes fenêtres, une
enveloppe étanche et une aération douce contribuent à créer
un meilleur confort. Dans les lieux exposés aux nuisances
sonores, les habitants dorment au calme – les fenêtres restent fermées, l’apport en air frais est assuré par le système
d’aération. Le climat intérieur est agréable: l’isolation des
murs extérieurs empêche qu’ils ne se refroidissent, de sorte
qu’une pièce chauffée à 20 °C seulement procure une agréable sensation de chaleur.
Augmentation de la valeur: des études réalisées par la Banque cantonale de Zurich montrent que les constructions
MINERGIE® gagnent une plus-value de 9 % sur le marché
par rapport aux constructions traditionnelles – pour des bâtiments d’âge, de standard et de situation équivalents.
Rentabilité à long terme: les investissements consentis pour
une bonne enveloppe de bâtiment sont rentables à long
terme. C’est la conclusion que tire une étude réalisée par
l’EPF de Zurich. A long terme, une bonne rentabilité peut
être réalisée avec une isolation de 20 à 24 cm d’épaisseur et
des fenêtres ayant une valeur U de 1,0 W/m2K, et ce tant pour
les nouvelles constructions que pour les bâtiments rénovés.
Les immeubles collectifs de la Säntisstrasse sont orientés vers
l’Ouest. Les balcons et la disposition des fenêtres n’ont subi aucune modification avec la rénovation. (Jorma Th. Müller)
Participants au projet
Maître d’ouvrage
Caisse de pension des communes
st-galloises
9230 Flawil
[email protected]
Informations générales sur MINERGIE®
Architecte
Widmer Architektur AG
9630 Wattwil
[email protected]
Agence MINERGIE® romande
Grandes-Rames 12
1700 Fribourg
Tél. 026 321 53 25
Fax 026 321 53 38
[email protected]
Energie et installations techniques du
bâtiment
SiAG, Institut für Bautechnologie,
Bauökonomie, Bauökologie AG
9000 St-Gall
[email protected]
Téléphone
www.minergie.ch
0800 678 880
Canton de St-Gall
Office de protection de l’environnement
9001 St-Gall
[email protected]
Enquête des cantons avec des résultats éloquents
Test pratique réussi
 Qualité démontrée par les données de plus de 500 bâtiments.
 Moyennes des indices énergétiques en dessous de la valeur limite
 Aération douce appréciée par une forte majorité
 Certification, un élément de l‘assurance qualité
 Communication, clef des problèmes
Les principaux points
Test pratique – les résultats
Le label MINERGIE® tient-il ses promesses? Les services de
l’énergie des cantons ont voulu en avoir le cœur net. Dans le
cadre d’une vaste étude, sur le plan thématique mais aussi
géographique, placée sous la Direction de la haute école
spécialisée de St-Gall, les données sur la consommation des
bâtiments MINERGIE® ont été relevées, les habitants interrogés, les plans de construction et les documents de certification vérifiés. Et les résultats le montrent: MINERGIE®
apporte les résultats escomptés. Outre ce point positif, des
potentiels d’amélioration ont été identifiés.
Indices énergétiques de 500 maisons d’habitation: Les constructions MINERGIE® consomment bien moins de la moitié
de l’énergie des nouvelles constructions conventionnelles
datant de 1998 à 2000. C’est ce qui ressort de l’analyse de
la consommation énergétique pour le chauffage de locaux
et la préparation d’eau chaude de plus de 500 bâtiments
MINERGIE®. Les indices énergétiques moyens des nouvelles
maisons individuelles et des maisons d’habitation rénovées
sont nettement inférieurs aux valeurs limites de MINERGIE®;
ces mêmes indices dépassent légèrement les valeurs limites
pour les habitations collectives neuves.
citées sont: par 47 %, le «confort d’habitation» et par 43 %
la «protection de l’environnement», seules 10 % des personnes évoquent les «aspects économiques».
De bonnes notes pour l’aération douce: Un autre sondage réalisé, en Suisse romande par la Conférence Romande des
Délégués à l’Energie, auprès de 86 utilisateurs de bâtiments
MINERGIE® donne des résultats similaires. Selon ce sondage,
qui porte principalement sur l’aération douce, 43 % des personnes interrogées se disent «très satisfaites» du renouvellement de l’air et 44 % sont «satisfaites». Seules 12 % sont
«plutôt satisfaites» et 1% «plutôt insatisfaites». Concernant
les éventuels problèmes liés à l’aération douce, 27 % des
sondés mentionnent le «bruit de l’installation» et 24 % «l’air
sec». Pour ce qui est des avantages, 83 % des personnes interrogées évoquent la disparition rapide des odeurs, 48 % la
réduction de l’humidité et 45 % la protection contre les bruits
venant de l’extérieur.
Satisfaction: L’évaluation par les habitants de bâtiments
MINERGIE® est très positive. Les 291 personnes interrogées
se disent presque toutes «très satisfaites» ou «satisfaites»
du confort d’habitation, les trois quarts trouvent le rapport
qualité-prix «très bon» ou «bon». 98 % des sondés recommanderont MINERGIE® à d’autres personnes. Les raisons
52 justificatifs passés à la loupe: Non pas les bâtiments
MINERGIE® eux-mêmes, mais leurs données de planification
ont fait l’objet d’une autre étude. Celle-ci visait à rechercher
les erreurs dans les justificatifs, les stratégies pour atteindre le
standard ainsi que les différences entre les valeurs de calcul et
les valeurs limites de 52 bâtiments. Principaux résultats:
 En moyenne, 3 erreurs sont documentées par justificatif. Elles n’ont toutefois aucune influence sur l’exécution
des travaux car elles ont été corrigées durant la procédure
de certification. Les résultats montrent que la certification
Comparaison entre les indices de dépense d’énergie (IDE) des bâtiments MINERGIE® inspectés et des bâtiments conventionnels des
années 1998 à 2000 (relevés dans une étude de Wüest & Partner).
Les habitants sont pour la plupart satisfaits de leur maison
MINERGIE®. Leurs évaluations figurent dans le tableau. Les notes
vont de 6 (très bien) à 1 (très mauvais) (moyenne arithmétique).
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��������
constitue un élément important de l’assurance qualité. Tous
les objets remplissaient les critères de certification.
 Pour les éléments de construction extérieurs, la valeur U
moyenne se monte à 0,18 W/m2K, ce qui correspond, selon
la qualité de l’isolation, à une épaisseur de 18 à 24 cm. En
général, les vitrages utilisés ont une valeur U inférieure à
1,1 W/m2K.
 Dans 85 % des objets, des systèmes pour l’utilisation des
énergies renouvelables sont installés – des pompes à chaleur, des installations solaires et des chauffages au bois.
 Dans 64 % des bâtiments sont intégrés des chauffages par le
sol avec des températures de départ de maximum 35 °C.
 89 % de la surface d’habitation est équipée d’une aération
douce avec récupération de chaleur.
Collaboration au sein de l’équipe de construction: Un sondage
mené auprès de 124 acteurs montre que des problèmes apparaissent souvent dans le cadre de la collaboration pendant
la phase de planification et celle de réalisation:
 Le manque de communication est désigné comme raison
principale. Le flux d’informations est trop lent ou des partenaires importants ont commencé à participer trop tard au projet.
 Des difficultés subsistent sur le plan de la planification
intégrale: les concepteurs spécialisés et les installateurs effectuent trop souvent leurs propres tâches sans tenir suffisamment compte des autres corps de métier.
 Dans l’évaluation, les architectes et les techniciens se délivrent mutuellement de mauvais certificat.
 Souvent, l’instruction des utilisateurs est négligée.
Une bonne communication au sein de l’équipe est aussi un gage de
réussite pour les bâtiments MINERGIE®.
Phase d’exécution: Les visites de chantiers de six objets
sélectionnés ont montré que les problèmes typiques de la
construction ne sont, pour la plupart, pas liés à MINERGIE®.
Seule exception: l’aération douce qui exige manifestement
plus de coordination tant pour les concepteurs que pour les
installateurs.
Contrôles de l’exécution: Des contrôles menés sur 13 bâtiments d’habitation montrent des écarts dans les éléments de
construction, les épaisseurs d’isolation et les valeurs U des
fenêtres. Toutefois, cela n’entraîne pas d’effets négatifs ou
alors positifs. Une grande adéquation entre la planification
et l’installation est démontrée pour les aérations douces. En
résumé: aucun écart ayant une influence négative sur la valeur de calcul MINERGIE® n’a été décelé sur l’un des objets
contrôlés. Cependant, le nombre d’objets contrôlés est trop
peu important pour pouvoir en tirer des conclusions fiables.
Etanchéité à l’air: Les mesures effectuées sur 16 maisons
individuelles montrent une étanchéité à l’air conforme à la
norme SIA 180 (édition 1999) en vigueur. Deux tiers des
objets ne sont pas conformes à l’ancienne norme, ce qui
est toutefois imputable en partie à la procédure de mesure
définie de manière imprécise. Il conviendrait – pour une
assurance de qualité conséquente – de veiller davantage à
l’étanchéité à l’air.
Un confort d’habitation élevé, un maintien de la valeur à long terme
et des économies considérables en coûts d’énergie – tout cela est
possible avec MINERGIE®.
MINERGIE fonctionne
®
 MINERGIE® fonctionne – le test pratique effectué sur un
grand nombre de bâtiments MINERGIE® le prouvent.
 MINERGIE® apporte du confort – c’est ce que montre le sondage mené auprès des habitants de maisons MINERGIE®.
 MINERGIE® permet d’économiser de l’énergie – les relevés
des indices énergétiques de 500 bâtiments le prouvent.
Possibilités d’amélioration
 Communication: La confiance et l’échange d’informations
entre les participants à la construction sont très souvent insuffisants, ce qui complique la planification et la réalisation.
Pour y remédier, une communication intensive est nécessaire, si possible sous une forme institutionnalisée.
 Assurance qualité: Des contrôles aléatoires sur les chantiers
et les constructions terminées contribuent efficacement à
garantir la qualité.
 Manque de connaissances des concepteurs: On peut y remédier grâce à des informations techniques ciblées.
 Aération douce: Les personnes interrogées ont indiqué comme principaux inconvénients les bruits dérangeants et l’air
sec. Ce constat corrobore en grande partie les expériences
faites par les services d’information. En outre, il existe une
corrélation entre ces deux effets puisque de grands débits
d’air peuvent à la fois entraîner des nuisances acoustiques
et rendre l’air plus sec. Pour que cela n’arrive pas: dimensionner avec soin l’aération douce et s’en servir en fonction
de ses besoins.
 Participation des habitants: Les entretiens avec les habitants présentent beaucoup d’avantages, c’est pourquoi il
convient de les mener le plus tôt possible. D’une part, cela
permet d’augmenter l’acceptation, d’autre part la planification est adaptée à l’usage. Cela vaut notamment pour la
conception d’aérations douces.
 Mise en service et instruction: Pour être optimale, la maison
MINERGIE® nécessite une mise en service soignée, l’optimisation de l’exploitation et l’instruction des habitants. Le
manuel d’exploitation est utile pour compléter l’instruction.
InfoPlus
Vous trouverez d’autres informations sur
le site Internet: www.minergie.ch.
Sources
Test pratique MINERGIE®: Expériences
résultant de la planification, de la réalisation et de l’utilisation des bâtiments
MINERGIE® St.-Gall 2004
Editeur: Conférence des services de
l’énergie des cantons sous la Direction de
la Conférence des services de l’énergie
des cantons de l’est de la Suisse et de la
Principauté de Liechtenstein avec l’association MINERGIE®.
Direction générale du projet: Haute école
spécialisée (HES) pour la technique,
l’économie et le travail social de St-Gall
Informations générales sur MINERGIE®
Agence MINERGIE® romande
Grandes-Rames 12
1700 Fribourg
Tél. 026 321 53 25
Fax 026 321 53 38
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Téléphone
www.minergie.ch
0800 678 880
Cette fiche a été réalisée avec le soutien des services de l’énergie des cantons de l’est de
la Suisse et de la Principauté de Lichtenstein.
Oerlikon Journalisten  novembre 2004  tirage 5000 ex.
Résumé
3
Exemples de réalisations dans
4 pays européens.
Fiche exemple basse énergie
Renovation de 2 immeubles en basse energie
Santisstrasse. Flawill. Suisse
(Voir aussi la plaquette Minergie où ce bâtiment est décrit)
Projet d'ensemble
Date de mise en service
Maître d'ouvrage
Maitrise d'œuvre
Architecte
Projet d'ensemble
Points forts
Cadre réglementaire de référence
Evaluations techniques
Investissements :
Exploitation :
Caractèristiques du bâti :
déc-02
Caisse de pension des communes St Galloise
Widner Architectur AG
Rénovation de 2 immeubles des années 70 comprenant 45 appartements
Maintien de la valeur immobilière grâce à la rénovation
Consommation d'énergie réduite de moitié
Enveloppe étanche pour meilleure isolation thermique et acoustique
Apparence extérieures inchangée
échange thermique, système de clapet anti-retour
Label Minergie
coût de l'opération :
surcoût de l'opération :
coût des ENR dans le projet
519 /m²
10 %
%
Consommation pour le chauffage :
Coût chauffage
Consommation globale :
Coût énergétique global
Part des consommation couverte par les ENR
CO2 émit
62 kWh/m².an
/m².an
kWh/m².an
/m².an
%
tonnes/an
Ubat
U parois :
U-murs
U-toiture
U-plancher RcC
U vitrages
facteur solaire
type de ventilation
type de chauffage
W/m².K
W/m².K
W/m².K
W/m².K
W/m².K
1,1 W/m².K
%
Gaz
Remarques
Contacts (personnes ressources)
Caisse de pension des communes St Galloise 92630 Flawill. [email protected]
Fiche exemple basse énergie
Renovation d'un immeuble de ville ancien en basse
Zurich, Magnustrasse 23 . Suisse
Projet d'ensemble
Date de mise en service
Maître d'ouvrage
Maitrise d'œuvre
Architecte
Projet d'ensemble
Points forts
Cadre réglementaire de référence
déc-01
Karl Vriden
Vriden-partner
Rénovation lourde d'un immeuble de ville de 4 niveaux (500 m²)
Réduction d'un facteur 10 des consommations d'énergie
Choix de matériaux respectueux de l'environnement
Habitat basse consommation
Système de chauffage :PAC air ext./eau 60% + poêle au bois en appoint37%+ solaire thermique
Utilisation passive et active de l'énergie solaire
Label Minergie
Financements complémentaires
Evaluations techniques
Investissements :
Exploitation :
Caractèristiques du bâti :
coût de l'opération :
surcoût de l'opération :
coût des ENR dans le projet
Consommation pour le chauffage :
Coût chauffage
Consommation globale :
Coût énergétique global
Part des consommation couverte par les ENR
CO2 émit
Ubat
U parois :
U-murs
U-toiture
U-plancher RcC
U vitrages
facteur solaire
type de ventilation
type de chauffage
Remarques
Gain de confort très important sans charges supplémentaires
Contacts (personnes ressources)
Karl Vriden
/m²
%
%
kWh/m².an
/m².an
100 kWh/m².an
/m².an
40 %
tonnes/an
W/m².K
W/m².K
W/m².K
W/m².K
W/m².K
W/m².K
%
Fiche exemple très basse énergie
Immeuble en copropriété
Fribourg-en-Brisgau. Allemagne
Projet d'ensemble
Date de mise en service
Maître d'ouvrage
Maitrise d'œuvre
Architecte
Projet d'ensemble
Points forts
Points forts énergie
juil-99
Regroupement de MO (Bauherrengemeinschaft Wohnen und Arbeiten), association qui
supervise le développement du quartier
Première tranche du quartier écologique Vauban sur une ancienne friche militaire française
Choix d’un confort respectueux de l’environnement
Matériaux naturels et recyclés
Toiture-terrasse couverte d’une végétation extensive
Utilisation active et passive de l’énergie solaire
Enveloppe bâti très basse énergie; Étanchéité de l’air renforcée
Production de biogaz (eaux noires + déchets organiques)
Production solaire thermique et photovoltaïque
Cadre réglementaire de référence
Label habitat passif
Financements complémentaires
Induit par la label
Evaluations Techniques
Investissements :
Exploitation :
Caractèristiques du bâti :
coût de l'opération :
surcoût de l'opération :
coût des ENR dans le projet
Consommation pour le chauffage :
Coût chauffage
Consommation globale :
Coût énergétique global
Part des consommation couverte par les ENR
CO2 émit
Ubat
U parois :
U-murs
U-toiture
U-plancher RcC
U vitrages
facteur solaire
type de ventilation
type de chauffage
1227 /m²
7 %
%
13,2 kWh/m².an
/m².an
36,2 kWh/m².an
/m².an
%
#REF! tonnes/an
0,12
0,15
0,1
0,16
0,6
W/m².K
W/m².K
W/m².K
W/m².K
W/m².K
W/m².K
%
Remarques
Construction expérimentale avec une collaboration étroite entre l’architecte, les ingénieurs spécialisés et les
futurs habitants
Contacts (personnes ressources)
Walter Gropius Strasse 22, 79100 Fribourg-en-Brisgau (Allemagne)
Fiche exemple très basse énergie
22 appartements mitoyens R+2
Lummerlund. Wiesbaden – Dotzheim. Allemagne
Projet d'ensemble
Date de mise en service
Maître d'ouvrage
Maitrise d'œuvre
Architecte
Projet d'ensemble
Points forts énergi
Cadre réglementaire de référence
Evaluations techniques
Investissements :
Exploitation :
Caractèristiques du bâti :
juil-98
BMWA (ministère allemand Economie-Travail)
Rasch & Partner, Bauen und Wohnen GmbH
L’institut de l’habitat et de l’environnement a mis en œuvre une évaluation sociologique
Utilisation active et passive du solaire
Isolation par matériau à base de bois prétraité pour les voiles et le toit
Fenêtres triple vitrage
Système de chauffage par insufflation d'air extérieur réchauffé, petits radiateurs, canalisation enterrée
Échange thermique, système de clapet anti-retour
Enveloppe bâti très basse énergie
Label habitat passif
/m²
%
%
coût de l'opération :
surcoût de l'opération :
coût des ENR dans le projet
12 kWh/m².an
/m².an
kWh/m².an
/m².an
%
tonnes/an
Consommation pour le chauffage :
Coût chauffage
Consommation globale :
Coût énergétique global
Part des consommation couverte par les ENR
CO2 émit
Ubat
U parois :
U-murs
U-toiture
U-plancher RcC
U vitrages
facteur solaire
type de ventilation
type de chauffage
W/m².K
0,14 W/m².K
W/m².K
0,1 W/m².K
O,11 W/m².K
0,8 W/m².K
%
Remarques
L’institut de l’habitat et de l’environnement a mis en œuvre une évaluation sociologique
Contacts (personnes
ressources)
Institut für Bauphysik IBP
Fiche exemple très basse énergie
Résidence SALVATIERRA
Rennes. France
Projet d'ensemble
Date de mise en service
avr-01
Maître d'ouvrage
Viles de Rennes
Maîtrise d'œuvre
Architecte
Projet d'ensemble
Volonté forte de l'opération
COOP de construction
Points forts energie
Cadre réglementaire de référence
Financements complémentaires
Évaluations techniques
Investissements :
Exploitation :
Caractéristiques du bâti :
Remarques
Contacts (personnes ressources)
Réalisation de 43 appartements en habitat passif (programme européen Thermie)
Le désir d’intégrer habitat et travail pour favoriser les contacts sociaux
Association de techniques innovantes et de matériaux traditionnels : ossature bois, isolation en chanvre, façade sud en terre
Isolation thermique en laine de chanvre
Production solaire d'ECS
utilisation active et passive de l’énergie solaire
Enveloppe basse energie
Label habitat passif
2,439 millions d'euros (16 MF HT),
ADEME, Bretagne innovation, CLE, CE, CR Bretagne, CA, EDF, PUCA, DOBREC, Ville de Rennes
coût de l'opération :
surcoût de l'opération :
coût des ENR dans le projet
Consommation pour le chauffage :
Coût chauffage
Consommation globale :
Coût énergétique global
Part des consommation couverte par les ENR
CO2 émit
Ubat
U parois :
U-murs
U-toiture
U-plancher RcC
U vitrages
facteur solaire
type de ventilation
type de chauffage
Salvatierra est la plus grande opération du projet européen Cepheus. Les habitants reçoivent une notice d'utilisation de
leurs logements
Malgré que les premiers résultats soient en dessous des ambitions de très basse énergie, celles-ci sont tout fait
encourageantes pour de futures réalisations
COOP: Jean-Yves Barrier Téléphone and Fax: T : 33 2 47 64 89 74 / F : 33 2 47 64 17 28
Fiche exemple basse énergie
Opération Damidot à Villeurbanne. France
Projet d'ensemble
Date de mise en service
Maître d'ouvrage
Maîtrise d'œuvre
Architecte
Projet d'ensemble
Points forts
Points forts energie
Financements
complémentaires
Évaluations techniques
Investissements :
Exploitation :
Caractéristiques du bâti :
Remarques
Contacts (personnes
ressources)
avr-01
Communauté Urbaine de Lyon
Réalisation de 17 logements collectifs en R+6 sur sous-sol (parking). Surface moyenne : 74,5 m² par
facture annuelle énergie + eau < 80 F TTC/m²
Une option parmi 3 types d’action (MDE parties privatives, MDE parties communes, gestion des
20 mesures techniques obligatoires concernant tous les champs de la HQE (eau, déchets, air,
Une solution structurante choisie parmi trois possibilités (PSD, ECS solaire ou véranda solaire),
Obtenir le label 3 ou 4* solaire,
Respecter le cahier des charges techniques.
Région Rhône-Alpes. ADEME.Union Européenne. Communauté du Grand Lyon
coût de l'opération :
surcoût de l'opération : 56 /m²
coût des ENR dans le projet
3920 /m²
6 %
%
Consommation pour le chauffage :
Coût chauffage
Consommation globale :
Coût énergétique global
Part des consommation couverte par les ENR
CO2 évité par an
67 kWh/m².an
1,97 /m².an
120 kWh/m².an
9.10 /m².an
9 % des besoins ECS
24,5 tonnes/an
Ubat
U parois :
U-murs
U-toiture
U-plancher RcC
U vitrages
facteur solaire
type de ventilation
type de chauffage
W/m².K
W/m².K
W/m².K
W/m².K
W/m².K
W/m².K
%
Simple flux
Gaz
Conclusion de l'évaluation: En construction neuve, atteindre 50 kWh/m² pour le chauffage n’est pas un problême
technique - Le surcoût est de 30 euros HT/m²
Bureau d'étude: Enertech ingenièrie énergétique O. Sidler 04 75 90 18 54
Fiche exemple basse énergie
Réalisation d'un habitat locatif (HLM)
Aarhus. Danemark
Fiche technique
Date de mise en service
Maître d'ouvrage
Maîtrise d'œuvre
Architecte
Projet d'ensemble
Points forts
Points forts energie
Évaluations techniques
Investissements :
Exploitation :
Caractéristiques du bâti :
déc-98
Bailleur social Boligforening Ringgaarden
Tegnestue Vandkunsten
Réalisation d'habitat social HQE et basse consommation dans la banlieue d'Aarhus
Realisation basse energie
Laverie commune
Choix de matériaux respectueux de l'environnement
Utilisation active et passive de l'énergie solaire(mur Trombe)
Enveloppe batiment basse energie
Photovoltaique + solaire thermique
Suivi électronique dans chaque appartement et en temps réel des consommations
Réseau de chaleur interne
coût de l'opération :
surcoût de l'opération :
coût des ENR dans le projet
/m²
20 %
%
Consommation pour le chauffage :
Coût chauffage
Consommation globale :
Coût énergétique global
Part des consommation couverte par les ENR
CO2 émit
50 kWh/m².an
/m².an
75 kWh/m².an
/m².an
15 %
tonnes/an
Ubat
U parois (facade nord)
U-murs(pignons)
U-toiture
U-plancher RcC
U vitrages
facteur solaire
type de ventilation
type de chauffage
0,16-0,26
0,10-0,16
0,17
0,2
1,1
W/m².K
W/m².K
W/m².K
W/m².K
W/m².K
W/m².K
%
Reseau de chaleur
Le projet est percu d'une facon très positive par les locataires. Les charges pour les locataires ont été
divisées par 2.
Contacts (personnes ressources) Bailleur social: Boligforening Ringgaarden. Dybedalen 1A 8210 Aarhus DK
Remarques
Fiche exemple basse énergie
Rénovation d'un immeuble ancien de 8 logements en basse énergie.
Aalborg. Danemark
Fiche technique
Date de mise en service
Maître d'ouvrage
Maîtrise d'œuvre
Architecte
Projet d'ensemble
Points forts energie
déc-97
SBS Byfornyelse
Esbensen Raadgivende ingénieur firma
Jacob Blegvads
Rénovation d'un immeuble contruit en 1900 comprenant 8 appartements
Enveloppes extérieures réalisés avec des murs Trombes ventilés couplés a des cellules
Consommation d'énergie réduite de 30%par rapport a un immeuble standard
Ventilation double flux a réglage individuel
Utilisation active et passive de l'énergie solaire
Fenetre basse émissivité avec persiennes intégrées
Réseau de chaleur basse température
Équipement électroménager classe A
Détecteurs de présence dans les communs et la salle de bain
Étude avancé de l'impact des verrières sur le facteur lumière intérieur
Suivi des consommations dans chaque appartement et en temps réel avec
Financements complémentaires Société d'aménagement de la région
Vue de détail sur façade cour avec mur
trombe et cellules photovoltaïques
Indicateur individuel des consommations
Vue sur la façade sud, coté cour
Évaluations techniques
Investissements :
Exploitation :
Caractéristiques du bâti :
Remarques
Contacts (personnes ressources)
Vue coté rue avec l'entrée
coût de l'opération :
surcoût de l'opération :
coût des ENR dans le projet
/m²
20 %
%
Consommation pour le chauffage :
Consommation pour l'electricité :
Consommation pour la cuisine (gaz) :
Consommation globale :
Coût énergétique global
Part des consommation ECS couverte par les ENR
CO2 émit
55
18
4
77
Ubat
U parois :
U-murs
U-toiture
U-plancher RcC
U vitrages
facteur solaire
type de ventilation
type de chauffage
W/m².K
W/m².K
W/m².K
W/m².K
W/m².K
1,1 W/m².K
%
L'evaluation a montrée de grosse differences de consommation entre les logements.
kWh/m².an
kWh/m².an
/m².an
kWh/m².an
/m².an
35 %
tonnes/an
Réseau de chaleur
Annexe 4
Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie
Commission des Communautés Européennes
Communauté urbaine de LYON
Région Rhône Alpes
Bâtiments de logements HQE®
économes en énergie et en eau
programme ReStart
Evaluation des performances
Suivi lourd
Rapport final
Mars 2004
E N E R T E C H
Ingénierie énergétique et fluides
F - 26160 FELINES S/RIMANDOULE
tél. & Fax : (33) 04.75.90.18.54
E mail : [email protected]
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Communauté Urbaine
de Lyon
ANNEXE A4 – Schéma de la chaufferie
RÉSUMÉ
1. Généralités
Depuis 1997, le Grand Lyon a conduit en partenariat avec la Région Rhône Alpes et
l’ADEME, dans le cadre du programme européen RESTART, la réalisation de 197 logements
répartis en 7 programmes immobiliers, construits par cinq maîtres d’ouvrage sociaux. Les
programmes sont de type, d’architecture et de taille différents. Ils s’inscrivent dans une recherche
très avancée de la performance énergétique en recourant notamment à l’énergie solaire pour le
chauffage et la production d’eau chaude sanitaire (serres solaires, capteurs solaires pour l’eau
chaude ou les planchers solaires directs).
L’objectif du programme européen RESTART était de réduire significativement les émissions de
gaz à effet de serre, notamment par la baisse des consommations d’énergie. Le Grand Lyon et les
maîtres d’ouvrage sociaux ont ajouter trois objectifs : un objectif de réduction des coûts
d’utilisation des logements ; un objectif d’amélioration du confort intérieur des logements et un
objectif plus large de qualité environnementale des constructions. Pour les maîtres d’œuvre, les
contraintes se présentaient sous trois formes :
concevoir un habitat performant, faible consommateur d’énergie, faible émetteur de gaz à
effet de serre et respectueux de l’environnement : GV inférieur de 10% à Gvref
(réglementation de 1988) et 15 % d'apport en énergie renouvelable,
renforcer le confort intérieur des logements et réduire significativement le niveau des
charges, tout en maîtrisant les prix de revient : 30 % de gain de charges pour les
occupants,
respecter une vingtaine de dispositions à caractère HQE.
A cette époque, on commençait à parler du réchauffement climatique, mais peu d’acteurs
savaient vraiment de quoi il s’agissait, et surtout, très peu d’entre eux avaient connaissance des
conséquences potentielles de ce changement climatique.
Désormais, la France s’implique dans la lutte contre le réchauffement climatique avec un objectif
affiché de diviser par 4 l’ensemble des consommations d’énergie dans le bâtiment. Cela signifie
que la consommation d’énergie primaire du chauffage doit se rapprocher de la valeur cible de 50
kWh/m², celle de l’ECS de 10 kWh/m² et celle de l’électricité spécifique de 250 kWh par
personne. Ces valeurs seront parfois difficiles à atteindre. Mais chacun doit désormais se
persuader que la survie sur Terre sera à ce prix là. Continuer à l’ignorer serait irresponsable.
Chacun peut avoir aujourd’hui accès à toute l’information scientifique nécessaire sur le
changement climatique (voir notamment l’excellent site de Jean Marc Jancovici
www.manicore.com).
La présente étude montre que pour certaines valeurs cibles l’objectif est atteint. Pour d’autres,
il est plus lointain mais la voie est ouverte et les marges de progression importantes.
ENERTECH –26160 Félines sur Rimandoule –Mars 2004
Communauté Urbaine
de Lyon
ANNEXE A4 – Schéma de la chaufferie
2. Le bâtiment et ses équipements
Parmi les 7 programmes immobiliers du projet ReStart, 6 en habitat collectif et 1 en habitat
individuel, l’immeuble de l’OPAC de Villeurbanne situé 14 cours damidot à Villeurbanne, a fait
l’objet d’une évaluation énergétique très fine basée sur une campagne de mesure d’une durée
d’un an et portant sur environ 280 paramètres physiques et énergétiques, avec points de mesure
toutes les dix minutes.
Cet immeuble très compact de 17 logements (R+5), achevé en Mai 2001 est doté d’une
enveloppe très performante ( G = 0,46 W/m3.°C) avec isolation des murs par 10 cm d’isolant
placé à l’extérieur, 20 cm en toiture, et des vitrages peu émissifs à lame d’argon. Sa façade Sud
comporte 15 vérandas solaires encastrées équipées d’une baie vitrée (également en vitrage peu
émissif) de 8,60 m² de surface en tableau (B = 0,24 W/m3.°C). La conception de chaque
logement est optimisée pour réduire les distributions d’ECS en disposant les pièces sanitaires
autour d’une colonne unique. La production de chaleur est faite par une chaudière gaz à haut
rendement assurant également l’appoint d’ECS en complément d’une production par chauffe-eau
solaire comportant 20 m² de capteurs solaires en toiture.
Tous les usages électriques des services généraux ont été optimisés pour que leur
consommation soit la plus réduite possible. On trouve en particulier :
➣ VMC : Caisson expérimental avec moteur à variation de vitesse, réduction des pertes de
charge du réseau,
➣ Eclairage : Individualisation des commandes d’étage et usage systématique de minuteries
électroniques réglées sur des temporisations très courtes (25 secondes sur les paliers d’étage),
individualisation des commandes pour chaque local, mise en place de lampes fluo-compactes
dans les locaux les plus fréquentés (halls),
➣ Ascenseur : Moteur à variation de vitesse, extinction de l’éclairage cabine à l’arrêt,
➣ Chaufferie : Pompe de chauffage à variation de vitesse, choix optimisé des pompes.
Dans les logements, plusieurs dispositifs visant à la réduction des consommations ont été
mis en œuvre :
➣ Installation d’une prise commandée par interrupteur sur le site audiovisuel pour supprimer les
consommations de veille,
➣ Raccordement possible des lave-vaisselle sur l’eau chaude sanitaire (produite en partie par le
chauffe-eau solaire),
➣ Dispositifs divers pour réduire les consommations d’eau,
➣ Fourniture de 10 lampes fluo-compactes dans les logements suivis.
3. Consommations de chauffage
La consommation annuelle “ brute ” de gaz pour le chauffage se monte à 85781 kWhpcs ce qui
représente 67,7 kWhpcs par m² habitable (ou 61kwhpci en l’absence de chaudière à
condensation).
L’étude montre qu’un certain nombre de facteurs liés à la climatologie (moins de
degrés.jours, plus d’ensoleillement, des températures intérieures très élevées, etc), à la gestion du
bâtiment et aux comportements des habitants ont entraîné une hausse de cette consommation de
gaz pour le chauffage estimée à 27 %. Rapportée à des conditions climatologiques et de
ENERTECH –26160 Félines sur Rimandoule –Mars 2004
Communauté Urbaine
de Lyon
ANNEXE A4 – Schéma de la chaufferie
température intérieure standards, l’énergie utilisée pour le chauffage serait donc de 53
kWhpcs/m².an. L’utilisation d’une chaudière à condensation permettrait d’abaisser cette
valeur à environ 46 kWhpcs/m².an. Le recours à une ventilation double flux permettrait d’aller
encore plus loin.
Une mention particulière doit être faite concernant le niveau de température particulièrement
élevé dans les logements : en effet la température moyenne de l’ensemble de l’immeuble
(mesurée par 20 sondes de température) est de 21,34°C pendant la saison de chauffage soit plus
de 2,3 °C au-dessus de la valeur réglementaire de 19°C. A lui seul ce dépassement, dont l’origine
doit être cherchée à la fois dans le comportement des usagers et dans un réglage insuffisamment
précis des régulations, entraîne une charge supplémentaire de chauffage estimée à 27,4 %.
On peut conclure qu’il est aujourd’hui assez aisé, en construction neuve d’atteindre les
valeurs cibles du chauffage (50 kWh/m² d’énergie primaire) dans lesquelles devrait
s’inscrire toute construction nouvelle pour lutter contre le changement climatique.
Le confort d’été dans les logements très isolés reste un point préoccupant : la température
des logements avec une valeur moyenne de 29,8°C en juin est supérieure à la température
extérieure (moyenne : 26,4°C) durant près de 80 % du temps. La gestion des apports solaires
s’est avérée fonctionner de manière satisfaisante : il n’y a que 0,80°C de différence entre les
locaux de la façade Nord et ceux de la façade Sud. Il apparaît que la surchauffe des logements en
été est due aux apports internes importants (électroménager 39 %, cuisson 17%, humains 28%)
qui ne peuvent plus, dans un bâtiment très isolé, être évacués à l’extérieur. Les stratégies futures
du confort d’été devront donc chercher à réduire toutes les formes d’apports internes pour espérer
maintenir un niveau de confort acceptable sans recourir à la climatisation.
4. Consommations d’ECS
La consommation annuelle d’ECS est de 46173 kWhpcs soit 36,4 kWhpcs par m² habitable.
Ceci représente un dépassement de 20 % par rapport aux prévisions. Mais les besoins mesurés au
point de puisage se montent à 25,7 kWh/m², valeur supérieure de 22% au niveau réglementaire
de la RT89 (21 kWh/m²) qui a servi de base aux calculs prévisionnels. C’est donc là aussi les
comportements qui ont fait dériver les consommations observées par rapport aux prévisions.
Le rendement global annuel de la production d’appoint ECS est de 49,8 %, proche des
50,2 % prévu. Le rendement de génération est moins bon que prévu à cause du fonctionnement
estival de la chaufferie qui pourra être facilement amélioré (mauvais dimensionnement d’un
échangeur), mais le rendement de distribution est bien meilleur que prévu, les deux phénomènes
se compensant. L’étude a également identifié d’autres sources d’économie importantes comme le
calorifugeage des échangeurs (5750 kWh perdus sur l’échangeur en place, soit presque autant
que l’ensemble des pertes de distribution collective de l’ECS hors chaufferie).
La production d’ECS solaire s’est élevée à 567 kWh/m² de capteurs (11330 kWh en valeur
absolue) soit 9 % de plus que la prévision.
La production ecs a donc fonctionné globalement de façon plus performante que prévu (plus
d’apports solaires et un rendement global conforme), mais elle présente encore des marges de
progression. En revanche, elle met en évidence une dérive des consommations liée à la dérive des
comportements. L’eau chaude est un bien “ commun ” que l’on gaspille plus qu’on ne l’utilise.
C’est dans la maîtrise des consommations d’eau que résident les grands progrès à accomplir
demain. L’accès aux valeurs cibles (10 kWhpcs/m²/an) sera très difficile, à moins d’obtenir
d’excellents résultats sur la réduction des consommations d’eau et de recourir de façon beaucoup
ENERTECH –26160 Félines sur Rimandoule –Mars 2004
Communauté Urbaine
de Lyon
ANNEXE A4 – Schéma de la chaufferie
plus importante aux chauffe-eau solaires (ce qui va à l’encontre de la stratégie actuelle basée sur
la recherche de la productibilité énergétique maximum des surfaces de capteur).
5. Consommations électriques
La consommation électrique des services généraux présente un bon bilan avec 582 kWh
par logement, au lieu de 971 kWh pour le logement de référence soit une baisse de 40 %. Mais il
existe des pistes d’amélioration.
La chaufferie est le premier poste de consommation électrique avec 153 kWh/logement soit
26 % de la consommation totale des services généraux, suivi par l’ascenseur, 133 kWh par
logement, qui représente 23 % du total. Parmi les autres usages, la VMC expérimentale mise en
place, qui s’est avérée une excellente solution, a permis de ramener la consommation de cet
usage à 118 kWh par logement (soit environ 60 % de moins qu’une ventilation traditionnelle du
même type). Enfin, l’éclairage, avec 49 kWh/logt/an, ne représente plus que 8 % de la
consommation électrique des parties communes.
L’étude confirme la place grandissante prise par les blocs autonomes de sécurité dans la
consommation globale, puisqu’ils qu’avec 80 kWh par logement ils représentent 14% du total.
C’est d’autant plus important que l’on constate une tendance générale à l’augmentation du
nombre de blocs dans les bâtiments… et qu’on néglige souvent leur impact sur les
consommations. Des modèles économes existent désormais sur le marché.
La consommation d’électricité spécifique dans les logements est de 1919 kWh par logement,
soit 25 kWh par m² ou encore 516 kWh par habitant. La consommation surfacique n’est
inférieure que de 8 % à la moyenne française, mais la consommation par personne est
pratiquement égale à la moitié de la moyenne française. C’est donc un excellent résultat. Mais il
est néanmoins encore deux fois plus élevé que l’objectif fixé par les valeurs cibles ( 250
kWh/pers/an).
Le taux de veille de l’ensemble TV est de 29 % (à comparer aux 50 % d’une précédente
étude européenne) ce qui montre une bonne utilisation des dispositifs de suppression des veilles
mis en place. Cela a permis l’économie de 70 % de la consommation de veille sur le poste TV
principal.
L’utilisation d’ampoules fluo-compactes a permis une économie de 169 kWh par logement.
Des améliorations sont encore possibles. D’abord par une meilleure information des usagers
et leur sensibilisation à l’économie d’énergie. Ensuite par des transformations industrielles
concernant les matériels électriques eux-mêmes (veilles inférieures à 1 W, appareils de froid de
classe A+ ou A++, etc). Enfin, par des changements de comportement face aux usages
énergétiques eux-mêmes (démarche sobriété).
6. Consommations de gaz cuisson
La consommation de gaz pour la cuisson représente en moyenne 936 kWh pcs par logement, à
laquelle s’ajoute une consommation d’électricité inconnue (puisque la cuisson n’a fait l’objet
d’aucun suivi de mesure). Des écarts importants existent entre les différents logements (facteur 1
à 17 entre les extrêmes). Ces consommations, par suite de l’origine culturelle différente des
populations présentes, sont beaucoup plus importantes que celles envisagées. Le poste cuisson
est le poste sur lequel les plus gros écarts avec les prévisions ont été enregistrés, et ce, malgré
une campagne de mesure très précise effectuée récemment en France.
ENERTECH –26160 Félines sur Rimandoule –Mars 2004
Communauté Urbaine
de Lyon
ANNEXE A4 – Schéma de la chaufferie
7. Facture énergétique du logement moyen et bilan carbone
La facture énergétique globale, incluant les abonnements et les frais de maintenance, se
monte, avec les prix de l’énergie en vigueur au mois de décembre 2003, à 9,10 Euros TTC/m².an
(59,70 F TTC /m².an). La comparaison avec le logement de référence (évaluée en tenant compte
des modes de vie effectifs des usagers) met en évidence une économie de 5,17 euros/m² (34
F/m²), soit de 36,2 %. Si le surcoût était financé de façon traditionnelle par un prêt de la Caisse
des Dépôts et Consignations, l’économie de charge serait supérieure de 67 % à l’annuité de
remboursement et permettrait de dégager une économie nette de 155 euros/logement/an.
L’économie totale de CO2 engendrée annuellement par les dispositifs mis en œuvre est
de 24,5 tonnes, soit 1,44 t de CO2 par an par logement.
Ce montant correspond aussi à une économie de 35 % par rapport à la consommation du
bâtiment de référence, et à une réduction, pour chaque habitant de l’immeuble, de 438 kg de CO2
par an, toujours par comparaison au bâtiment de référence.
A titre indicatif, 24508 kg correspond au CO2 libéré par la combustion de 9.500 litres
d’essence, soit une quantité équivalente à celle libérée par 158.000 km parcourus avec une
voiture consommant 6l/100 km.
8. Les grands enseignements
La présente étude montre que, d’une manière générale, les équipements ont fonctionné
comme prévu. En France dans le domaine de la construction neuve, atteindre la valeur cible
de 50 kWh/m2/an pour le chauffage n’est pas un problème technique. Cependant on voit
apparaître l’impérieuse nécessité, dans un projet, d’examiner chaque élément du bâtiment avec
rigueur lors de la conception, de la construction et de la gestion pour permettre son optimisation.
Les performances de l’eau chaude sanitaire sont peut-être les plus préoccupantes car on est
assez loin de l’objectif cible de 10 kWh/m². La production d’ECS d’origine solaire doit être
amplifiée, et il faudra imaginer de nouvelles configurations pour réduire les pertes de distribution
et améliorer les robinets de puisage.
Par ailleurs apparaît à maintes reprises le rôle prépondérant du comportement des usagers
qui n’est pas toujours adapté aux objectifs assignés. On n’empêchera jamais un occupant de
laisser toutes ses lumières allumées ou toutes ses veilles branchées, on ne l’empêchera jamais
non plus de laver sa vaisselle au fil de l’eau, pas plus qu’on ne l’empêchera de vivre en hiver en
débardeur ou fenêtre ouverte après avoir réglé le chauffage au maximum. Le blocage de
minuteries pendant plusieurs jours pose aussi le problème des comportements inciviques, voire
de l’hostilité toute personnelle de certains usagers à des innovations qui induisent des
changements d’habitude non choisis. Cet ensemble de dérives génère des dépassements observés
de 10 à 20 % des différents postes suivis.
Enfin, le confort d’été ne sera maîtrisé demain que si l’on commence aujourd’hui à
réduire de façon drastique les apports internes, principalement l’électroménager et la cuisson ■
ENERTECH –26160 Félines sur Rimandoule –Mars 2004
Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie
Commission des Communautés Européennes
Communauté urbaine de LYON
Région Rhône Alpes
Bâtiments de logements HQE
économes en énergie et en eau
Etude des surcoûts liés aux
exigences du programme ReStart
Rapport final
Avril 2003
E N E R T E C H
Ingénierie énergétique et fluides
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Programme ReStart - Evaluation des surcoûts d’investissement
Commission des communautés européennes - Communauté Urbaine de Lyon - Région Rhône-Alpes - ADEME
Résumé.
Dans le cadre du programme européen Thermie, en partenariat avec l’ADEME et la Région
Rhône-Alpes, la Communauté Urbaine de Lyon a conduit le projet ciblé ReStart en suivant les
deux objectifs complémentaires suivants :
Ø promouvoir la production d’un habitat performant, faible consommateur d’énergie, faible
émetteur de gaz à effet de serre et respectueux de l’environnement : 15 % d'apport en
énergie renouvelable,
Ø renforcer le confort intérieur des logements et réduire significativement le niveau des
charges, tout en maîtrisant les prix de revient : 30 % de gain de charges pour les
occupants,
Sept programmes immobiliers, 6 en habitat collectif et 1 en habitat individuel, totalisant
environ 200 logements, ont ainsi été réalisés entre 2000 et 2003. Ils ont tous bénéficiés de
dispositions visant à abaisser les consommations d’énergie et d’eau dans les logements et les
services généraux, à utiliser les énergies renouvelables et à promouvoir l’utilisation de
matériaux respectueux de l’environnement.
L’évaluation économique et performancielle des programmes immobiliers est en cours.
L’évaluation fine des surcoûts d’investissement engendrés par les exigences du programme
ReStart fait l’objet du présent rapport : elle s'appuie sur l'analyse des documents marché
relatifs à la construction. Une méthodologie très rigoureuse a été mise au point afin de
permettre une comparaison pertinente de ces différents projets entre-eux et avec d’autres :
Ø Détermination des postes de surcoût
Ø Evaluation des références de prix
Ø identification des coûts à partir des documents de marché
Ø Analyse des évolutions de prix.
Dispositifs mis en oeuvre
Parmi les sept projets, cinq sont dotés d’une production d’eau chaude solaire, cinq d’apports
solaires passifs grâce à l’intégration de vérandas. Le dernier met en œuvre la technologie du
plancher solaire direct.
Les performances de l’enveloppe ont été systématiquement renforcées par l’utilisation de
vitrages performants, l’augmentation de l’épaisseur des isolants et une conception compacte
des bâtiments. Ceci s’est traduit par des valeurs de GV inférieures de 15 à 31% aux valeurs
réglementaires. Il faut noter également que pour plusieurs projets la mise en œuvre d’une
VMC hygroréglable participe à la performance énergétique globale.
L’effort des concepteurs s’est aussi porté sur la réduction des consommations électriques
dans les parties communes (ampoules fluo-compactes, commande d’éclairage par détecteur
de présence, réduction des temporisations des minuteries, moteurs performants pour
l’ascenseur, les pompes et la VMC) et dans les logements ( ampoules fluo-compactes, prise
commandée pour la suppression des veilles du poste audiovisuel, alimentation en eau chaude
des lave-vaisselle).
La réduction des consommations d’eau a été rendue possible par la mise en place de
réducteurs de pression, de débit, des réservoirs de WC de 3/6 litres et des douchettes à
turbulence.
ENERTECH –26160 Félines sur Riamandoule –Avril 2003
3
Programme ReStart - Evaluation des surcoûts d’investissement
Commission des communautés européennes - Communauté Urbaine de Lyon - Région Rhône-Alpes - ADEME
Un effort important a été consenti sur l’utilisation de matériaux respectueux de
l’environnement, notamment par la mise en œuvre de peintures NF-environnement.
L’utilisation d’équipements ou de matériaux exempts de PVC a été recherchée : canalisations
en polypropylène et en polyéthylène pour les eaux usées ou en zinc pour les eaux pluviales,
menuiseries extérieures en bois, sols en carrelage et en bois stratifié. Plusieurs équipes de
conception ont également imposé la mise en œuvre depeintures NF-environnement.
Dans deux projets, les cuisines ont été pré-équipées de bacs multiples pour le tri sélectif des
déchets ménagers.
On trouve également des dispositifs de comptage sur les énergies des services généraux,
permettant au gestionnaire un suivi rigoureux de ses consommations.
Enfin, le recours au chauffage et à la production d’eau chaude collectifs a été généralisé.
Principaux enseignements sur les surcoûts.
Le surcoût moyen des dispositions propres à la HQE et à la performance énergétique se
monte, toutes opérations confondues, à 31 953 Francs (4871euros) HT par logement (valeur
1999), soit en moyenne 7,4 % du montant du marché de construction ou encore
437 Francs (67euros) HT/m² habitable. Mais cette analyse masque des différences profondes,
notamment entre le projet utilisant un plancher solaire direct -PSD- (beaucoup plus cher) et
les autres. En excluant la solution du PSD, le surcoût moyen des 6 projets restants est de
25 972 F HT/logement, soit 368 F HT/m² habitable :
3 960 E/HT/logement ou 56 E HT/m² hab ou 6 % du coût de construction et honoraires
C’est cette valeur, plus significative, qu’il conviendra de conserver à l’esprit. Elle montre que
le vrai surcoût d’une démarche Haute Qualité Environnementale volontaire, même si elle
n’est pas appliquée en totalité comme sur l’ensemble des projets concernés, n’est finalement
pas excessive et devrait rassurer la plupart des maîtres d’ouvrage qui hésite encore à
s’engager dans cette démarche.
Il est aussi intéressant de noter que près de 80 % de ce surcoût concerne exclusivement les
dispositions à caractère énergétique. Or ces dispositions ont une vertu importante : elles
réduisent les charges.
Figure 1 : Montant du surcoût par dispositif mis en oeuvre
RESTART - LYON
Surcout moyen par logement des dispositifs mis en oeuvre
Descentes EP en zinc
Baisse des charges électriques individuelles
Dispositifs pour économie d'eau
Baisse des charges électriques communes
Tri sélectif des déchets en cuisine
Maintenance, suivi des consommations
Peintures NF Environnement
Ascenseur performant
VMC performante
Collecteurs et chutes autres que PVC
Chauffage collectif au lieu de individuel
Niveau d'isolation (Surépaisseur, Par l'extérieur, VIR)
Menuiseries exterérieures Bois au lieu de PVC
Production ECS solaire
Vérandas solaires
Revêtement de sol autre que PVC
Plancher Solaire Direct PSD
158
299
315
379
640
739
800
962
1 331
1 446
3 890
4 219
6 450
7 057
9 509
14 290
0
5 000
49 234
10 000 15 000 20 000 25 000 30 000 35 000 40 000 45 000 50 000
Surcout F HT valeur 1999
ENERTECH
ENERTECH –26160 Félines sur Riamandoule –Avril 2003
4
Programme ReStart - Evaluation des surcoûts d’investissement
Commission des communautés européennes - Communauté Urbaine de Lyon - Région Rhône-Alpes - ADEME
L’analyse détaillée des vérandas montre qu’au-delà du surcoût moyen affiché sur la figure 1,
une véranda solaire encastrée et chaude représente un surcoût d’environ moins de
8 000F (1220 euros) HT. Ce type de véranda, par ailleurs le plus performant sur le plan
énergétique, est donc aussi le plus économique et donc également le plus rentable.
De même la production d’ECS solaire affiche un surcoût moyen de 4 800 (732euros)
F HT/m² de capteur (avec un taux d’équipement moyen de 1,5 m² de capteurs par logement).
On note également le faible surcoût représenté par les dispositifs permettant de réduire
les charges électriques des logements, 300 F (20euros) HT/logement et des parties
communes 380 F (58euros) HT/logement ainsi que les consommations d’eau
300 F HT/logement (20 euros).
A l’inverse, la mise en œuvre d’un Plancher Solaire Direct reste très onéreuse : 49 000 F HT
par logement (7470 euros). Sa justification dans un programme de logements sociaux est liée à
une volonté de forte réduction des charges de chauffage et des émissions de gaz à effet de
serre.
Vers une baisse des surcoûts
Au-delà des coûts relevés dans cette étude, plusieurs dispositifs choisis ne représentent plus à
ce jour qu’un surcoût très faible, voire même une moins value, grâce à leur diffusion massive.
C’est le cas du vitrage performant (VIR double vitrage peu émissif avec remplissage argon),
de l’ascenseur avec moteur à variation de fréquence sans local machine ou encore des
commandes d’allumage par détection de présence,
Concernant l’utilisation du polypropylène et du polyéthylène, bien que le surcoût n’ait pas de
raison objective d’exister, la faiblesse de l’offre et l’hésitation des entreprises limitent, pour
l’instant encore, son développement.
Les observations faites dans cette étude sont très encourageantes. Elles ont permis d’identifier
clairement les postes présentant un surcoût et d’évaluer ce surcoût, dans le contexte actuel.
Pour mémoire, le projet Restart s’est déroulé à une période où les prix de la construction ont
connu une hausse de 15 à 20 %. Les surcoûts relevés ont donc supporté cette hausse.
D’un point de vue plus général, les surcoûts constatés aujourd’hui ont d’autres raisons d’être
envisagés à la baisse dans le futur. En effet, le recours a des produits nouveaux est toujours
source d’augmentation des prix : les entreprises de construction n’aiment pas les produits
qu’elles ne connaissent et ne maîtrisent pas. A l’avenir, les prix de ces produits devenus
« ordinaires » et plus demandés, seront inévitablement orientés à la baisse.
Enfin, cette étude pose aussi le problème de la rentabilité et du financement des surcoûts. Il
est bon de rappeler une évidence : les coûts externes des choix faits dans le bâtiment
(notamment les incidences liées aux nuisances environnementales) sont payés par la
collectivité et n’apparaissent jamais au débit de celui qui a investi. Il est probable que vu sous
cet angle, la rentabilité des surcoûts décrits précédemment est patente. Il restera néanmoins à
assurer son financement de façon pérenne.
Dans le cas de l’accession à la propriété, le financement du surcoût est assuré par l’utilisateur
final : il doit pour cela être persuadé de la justesse de son choix, le surcoût ayant été
préalablement traduit par le promoteur immobilier en plus-value commerciale. Dans le cas du
secteur locatif, où l’investisseur n’est pas l’utilisateur final, le financement du surcoût doit
s’apprécier en fonction de la quittance globale (loyer + charges)et de son évolution dans le
temps : au-delà d’une simple augmentation du loyer, des recettes de financements peuvent
être envisagées, telles que, aides fiscales, subventions, conditions de prêts avantageuses, etc.n
ENERTECH –26160 Félines sur Riamandoule –Avril 2003
5
DPrintemps
OS
SIER
2003 • Mars - Avril - Mai
La maison basse énergie:
confort et écologie font
bon ménage
Notre
logement
est synonyme
de chez-soi et souvent de bien-être. Du
moins dans les pays de ce
côté-ci de l’équateur. Notre logement est aussi l’endroit où nous
passons de longues heures, où se façonne en quelque sorte notre vie quotidienne.
Mais trop souvent, nos maisons ont été et sont
encore mal conçues, ce qui entraîne une série de
problèmes: courants d’air, mauvaise ventilation
et problèmes d’humidité ne sont que trois des
vices liés à une mauvaise conception. Résultat,
elles ne sont pas saines, pas confortables et
consomment beaucoup trop d’énergie. Et
bien sûr, qui dit consommation importante,
dit aussi coûts prohibitifs puisqu’il faut
payer toute cette énergie qui s’échappe
par les portes, les fenêtres et le toit!
Le défi d’aujourd’hui est de construire
des maisons qui satisfont à toutes les
exigences techniques tout en étant
plus confortables, plus saines, moins
coûteuses et, aspect non négligeable, moins consommatrices d’énergie. Rêve d’idéaliste, mission
impossible? Pas le moins
du monde!
DOSSIER
En route vers la maison basse énergie. Pourquoi?
Faire plus avec moins
Il faut donc sortir de l’impasse de cette
(sur)consommation. Il en va de notre
qualité de vie sur Terre. Tout le monde
doit y mettre du sien. Les ménages
aussi.
Halte au gaspi
Des maisons basse énergie: tout le
monde en parle aujourd’hui. Bonne isolation, bons vitrages, appareils peu
“énergivores”... Mais voyons d’abord
pourquoi il est essentiel de réduire la
consommation d’énergie des ménages.
Les ménages consomment en moyenne
30% de l’énergie totale utilisée dans nos
pays. Un pourcentage beaucoup trop
élevé. Cette situation ne peut se perpétuer, d’autant plus lorsqu’on sait que
l’approvisionnement énergétique mondial est dominé par les combustibles
fossiles (78%). Le GIEC* a montré que
sans mesures efficaces de réduction des
émissions de gaz à effet de serre, le climat pourrait se réchauffer jusqu’à 5,8°C
d’ici 2100. Certains prônent la filière
nucléaire. Mais remplacer un problème
par un autre n’a jamais constitué une
solution.
La pollution de l’air provoquée par cette
consommation croissante d’énergie est
aussi source de maladies et d’inconfort.
Augmentation des problèmes respiratoires, des allergies... N’est-ce pas là le
“privilège” de nos sociétés industrielles?
18
Greenpeace • Printemps 2003
Il faut bien l’admettre, nous sommes
plus forts pour gaspiller nos ressources
énergétiques que pour les utiliser de
façon rationnelle. Seulement 2% de l’énergie d’une centrale nucléaire ou thermique sont convertis en lumière dans
une ampoule à incandescence (60% de
l’énergie est perdue au niveau de la centrale, 10% au niveau du transport et 95%
au niveau de la lampe). Sans oublier
notre attitude et nos équipements propices au gaspi: la chaleur qui s’échappe
par les toits insuffisamment isolés, un
vieux frigo énergivore, notre télé ou
vidéo que nous laissons en veille toute
l’année...
Heureusement, la maladie du gaspillage peut se guérir. En 1975 déjà, un ingénieur de 29 ans, Amory Lovins, qui créera ensuite le Rocky Mountain Institute
(centre de recherche sur l’utilisation
efficace et durable des ressources),
dénonça la principale faiblesse de notre
système énergétique: la faible productivité des ressources. Selon lui, nous pouvons faire tout ce que nous faisons aussi
bien, voire mieux, avec seulement le
quart de l’énergie que nous utilisons
actuellement. Pour lui, la réponse au
problème énergétique mondial consiste
clairement à “faire plus avec moins”.
Deux exemples: les économies d’énergie réalisées par le Danemark lui ont
permis de stabiliser sa consommation
au cours des trente dernières années,
tout en assistant à une croissance de
son économie de 75% durant cette
période. La Chine a réussi, pendant
trois années consécutives, à réduire ses
émissions annuelles de gaz carbonique
malgré une croissance économique de
7%. Pour y parvenir, elle a remplacé bon
nombre de ses usines à consommation
excessive par de nouvelles installations
moins énergivores. Une telle démarche
s’applique aussi pour les ménages.
*Groupe international d’Experts sur les
Changements climatiques.
Quantité d’énergie perdue lors de la transformation de l’énergie primaire en électricité, du
transport de l’électricité et de son utilisation. L’énergie utile ne représente plus que 2% de l’énergie primaire consommée au départ...
Tenez compte de l’orientation de votre maison: de grandes fenêtres placées côté
Sud apportent une chaleur appréciable.
© GREENPEACE/BEERE
© GREENPEACE/HODSON
DOSSIER
Pensez aux panneaux solaires: ils produisent de l’électricité directement à partir de la
lumière du soleil.
La maison basse énergie: l’avenir à nos portes
Une maison basse énergie consomme en
moyenne trois fois moins d’énergie qu’une
maison mitoyenne traditionnelle. Lorsqu’on sait que les ménages consomment
près de 30% de l’énergie totale utilisée, autant dire que le développement de ce concept en vaut la peine! Si vous comptez
rénover votre logement ou construire une
nouvelle habitation, optez donc pour le
concept “basse énergie”! (Pour la construction, vous pouvez aussi privilégier un
concept encore plus poussé, celui de la
maison “passive” – voir plus loin –).
L’environnement s’en portera mieux et
vous augmentez votre confort!
Un exemple réussi de rénovation
basse énergie
Impossible? Pas du tout! Le concept de la maison basse énergie
s’applique depuis des années déjà
dans les pays scandinaves, en Allemagne, en Suisse... où il connaît
un vif succès.
Certains prétendent que les technologies nécessaires ne sont pas
encore disponibles. C’est faux.
Elles existent, sont adaptées aux
connaissances actuelles et n’attendent qu’à prendre le relais.
Il y a près de cinq ans, Wim de Groote, spécialisé dans l’utilisation
rationnelle de l’énergie, procéda à la rénovation de sa maison
mitoyenne située à Gand, en Belgique. Il a ensuite, pendant cinq
années consécutives, procédé à des relevés mensuels de sa consommation d’énergie. Le but? Avoir le cœur net quant aux bienfaits des
rénovations pratiquées dans cette maison dotée de tout le confort
moderne.
Nous ne ferons pas ici le compte-rendu détaillé de toutes les modifications apportées par le ménage, composé de deux adultes et de
deux enfants en bas âge. Disons seulement que les propriétaires ont
veillé à isoler le plus possible leur maison (20 cm de laine minérale
dans le toit par ex.), ce qui leur a permis de limiter le système de
chauffage et d’opter pour des convecteurs au gaz. A côté de cela, la
maison a été équipée d’un système d’éclairage très efficace, d’un
séchoir au gaz, d’un frigo très économe en énergie...
Résultat, la consommation totale d’électricité du ménage s’élève à
quelque 1.100 kWh par an, ce qui équivaut à un cinquième de l’électricité consommée par d’autres ménages de quatre personnes. Sa
consommation de gaz (chauffage + eau chaude + cuisinière + séchoir)
s’élève quant à elle à 7.500 kWh/an (750 m3), soit trois fois moins que
la moyenne!
Autant dire que les coûts supplémentaires réalisés par la famille au
moment de la rénovation (dû notamment à l’achat d’appareils à haut
rendement parfois plus onéreux) ont été amortis depuis longtemps!
Greenpeace • Printemps 2003
19
DOSSIER
Les trois clés d’une maison basse énergie
L’isolation...
Qui dit bonne isolation, dit moins
d’énergie pour le chauffage. Ainsi, dans
une maison basse énergie, isolée de
façon optimale, les besoins en chauffage sont facilement trois fois moins élevés que dans une maison classique. Les
valeurs d’isolation d’une maison basse
énergie (voir cadre ci-dessous) sont plutôt inhabituelles pour la Belgique, heureusement un peu moins pour des pays
comme la France et la Suisse. La Suède
fait mieux encore. Depuis plus de dix
© KRIS BAERT
© GREENPEACE/NÖRLEM
• Isolez comme il faut!
Au moins 12 à 15 cm dans
les murs, 20 cm dans le
toit et 10 cm dans le sol.
• Utilisez du double vitrage super isolant.
• Placez correctement l’isolation. Evitez
à tout prix les ponts thermiques.
• Prévoyez une bonne ventilation de
votre maison, en limitant le plus possible les pertes de chaleur.
ans, le pays appliEpaisseurs moyennes d’isolation dans
que des normes
les murs en cm - Europe 2001 (source: Eurima)
strictes en matière
Belgique
d’isolation. RésulTurquie
tat, le chauffage
Grèce
Italie
d’un nouveau logePortugal
ment y nécessite
Espagne
Slovaquie
près de deux fois
République tchèque
moins d’énergie
Autriche
Pologne
qu’un logement siAllemagne
Irlande
milaire chez nous,
Royaume-Uni
même avec des
Pays-Bas
France
températures hiverSuisse
nales qui descenDanemark
Norvège
dent jusqu’à -30°C!
Finlande
Suède
Bon nombre de
0
5
10
15
20
25
personnes continuent à prétendre
qu’une “trop bonne” isolation entraîne
Ensemble, ils représentent 40% de la
des problèmes d’humidité... C’est là un
consommation énergétique des ménamythe qui a la vie dure dans nos pays.
ges! Dans une maison basse énergie, ce
L’important est de prévoir une bonne
poste peut être réduit à environ 1/5 de la
ventilation!
consommation moyenne, sans sacrifier
Les sommes supplémentaires consaau confort. Car nous l’avons dit, loin de
crées à l’isolation sont compensées par
nous l’idée d’abandonner toutes ces
une installation de chauffage plus petimachines qui facilitent le quotidien,
te et moins chère.
mais d’encourager le développement
d’appareils moins énergivores.
...Les appareils économes en
Ici aussi, si l’investissement de départ est
légèrement plus élevé, ce surcoût est rapiénergie...
dement amorti grâce aux économies que
Vos lampes, votre frigo, votre machine à
vous réalisez sur votre facture d’électricité!
laver... consomment de l’électricité.
Pour votre maison, choisissez une localisation
centrale, à proximité des transports publics,
de votre travail, de l’école... Optez aussi pour
une maison dimensionnée selon vos besoins,
mitoyenne plutôt que quatre façades.
DOSSIER
La lampe halogène: un élément très efficace
pour... cuire un œuf!
Saviez-vous que la température au-dessus de certaines lampes halogènes est si
élevée qu’on peut y faire cuire un œuf ou pourquoi pas un steak! Ces lampes
peuvent d’ailleurs présenter un risque pour la sécurité. Ce sont surtout les lampes halogènes de 300 W sur pied, avec variateur, qui peuvent être à l’origine
d’incendies. A bon entendeur!
Et le soleil brillera!
Dans une maison basse énergie, une
part importante de l’énergie encore
nécessaire peut être produite à partir de
sources renouvelables, comme le soleil.
Pensez aux panneaux solaires. Ils se
placent assez facilement et votre lumière brillera grâce au soleil! Envie d’eau
chaude “solaire”? Optez pour un boiler
solaire! L’énergie tirée du soleil prend
tout son sens dès que les mesures d’économie d’énergie ont été réalisées.
• Remplacez votre pommeau de douche ordinaire par une douchette
économique. Elle permet
de se doucher tout aussi
confortablement en utilisant 50% moins
d’eau (5 à 7 l/min au lieu de 10 à 18 l/min)!
• Placez des limiteurs de débit sur votre
robinet. Ils régulent la quantité d’eau.
• Placez un chauffe-eau solaire: il utilise
l’énergie du soleil pour produire de l’eau
chaude!
© GREENPEACE/JOHNS
• Remplacez vos lampes
à incandescence classiques et vos lampes halogènes par des lampes
économiques. Les deux
premières catégories de
lampes ont des rendements très bas, de
l’ordre de 5%. Près de 95% de l’électricité est donc perdue, essentiellement
sous forme de chaleur.
• Votre machine à laver rend l’âme? Achetez-en une avec essorage efficace pour réduire le temps de séchage dans le séchoir.
• Optez aussi pour un frigo à haut rendement: il est de meilleure qualité, fait moins
de bruit et a une durée de vie plus longue.
• Coupez les positions “veille” de votre TV
et de votre magnétoscope: elles sont à
l’origine de respectivement 80% et 95%
de l’énergie consommée par ces appareils!
Les maisons basse énergie à
travers l’Europe
... les économies d’eau chaude!
L’eau chaude sanitaire est un autre gros
consommateur d’énergie des ménages
(10%). La consommation d’eau chaude
moyenne d’un ménage de 3 à 4 personnes est de 85 litres par jour. Or, de simples mesures techniques permettent de
réduire fortement cette consommation.
Alors, réinventons l’eau chaude!
Il est difficile d’avoir un aperçu du nombre de maisons basse énergie à travers
l’Europe, d’autant plus qu’il n’existe pas
de normes uniformes pour l’ensemble
des pays. On estime cependant qu’il
doit y en avoir quelques dizaines de
milliers à travers le continent, situées
pour l’essentiel dans les pays germanophones, à savoir l’Allemagne, la Suisse
et l’Autriche ainsi que dans les pays
scandinaves. De façon générale, l’Europe
du Sud accuse un net retard dans ce
domaine. Il s’agit à la fois d’une question d’attitude et d’intérêt économique.
Il semble évident, vu la répartition géographique des maisons basse énergie,
qu’on accorde plus d’importance aux
économies d’énergie là où les besoins
sont plus grands. Pour la préservation
de notre environnement, il serait pourtant essentiel de développer ces maisons “vertes” à grande échelle ou pourquoi pas, d’opter pour des concepts
encore plus pointus...
Consommation chauffage + électricité
(kWh-énergie primaire, ménage de 4 personnes)
45000
35000
30000
20000
15000
10000
5000
0
Greenpeace • Printemps 2003
Maison passive
25000
Maison basse énergie
Saviez-vous que chaque produit dont vous disposez a un poids écologique?
Autrement dit, “du berceau à la tombe”, un produit nécessite une certaine
quantité de matière. La fabrication d’une voiture par exemple représente en
moyenne 15 tonnes de déchets solides, sans oublier l’eau consommée -et polluée- pour sa fabrication. Ce même raisonnement vaut pour un frigo, une télévision, une machine à laver, un séchoir, une vidéo...
Il est donc important de réduire non seulement la consommation d’énergie de
ces appareils, mais aussi leur poids écologique: un tel objectif est faisable techniquement et constitue un impératif essentiel pour la préservation de l’environnement.
40000
Maison neuve ordinaire
Déjà entendu parler de “poids écologique”?
21
DOSSIER
Maison passive située à Wittlich, dans la Moselle.
Une maison en apparence comme une autre!
Réalité! La maison passive est aujourd’hui le nec plus ultra en matière d’économie d’énergie. Ce terme fait référence à
une norme de construction élaborée par
le Dr Wolfgang Feist, du PassivHaus Institut en Allemagne. Les maisons passives
ont ceci de particulier qu’elles maintiennent toute l’année, été comme hiver,
une température ambiante d’environ
20°C, sans système de chauffage conventionnel. Par ailleurs, leur consommation d’énergie est quatre à cinq fois
inférieure à celle d’un logement standard.
Kris Baert travaille pour Cenergie, une
association spécialisée dans l'efficacité
énergétique et les énergies renouvelables.
Il fait construire une maison passive.
Nous l'avons interrogé pour mieux comprendre ce concept encore peu connu.
Greenpeace Magazine: vous construisez
en ce moment une maison passive.
Quels en sont les principaux avantages?
Kris Baert: en fait, la maison passive est
une sorte de maison basse énergie
poussée à l’extrême: couche d’isolation
deux fois supérieure à celle d’une maison basse énergie, vitres et vitrages super isolants... Les fenêtres sont à ce point
isolantes que les gains de chaleur sont
supérieurs aux pertes! Il s’agit d’un concept optimal d’un point de vue du confort et intéressant sur le plan financier.
GPM: quelle est la principale différence
entre une maison basse énergie et une
maison passive?
KB: dans une maison basse énergie, la
consommation d’énergie pour le chauf-
22
Greenpeace • Printemps 2003
fage est de maximum 60 kWh/m2 par
an; elle nécessite donc encore une
installation de chauffage, qui sera toutefois bien plus petite que celle utilisée
dans les maisons traditionnelles. Dans
une maison passive, la consommation
d’énergie pour le chauffage se limite à
15 kWh/m2 par an, même moins. Résultat, elle peut se passer complètement de
chauffage! En fait, la puissance d’un fer
à repasser suffirait à chauffer la maison.
GPM: bon, mais il faut quand même
encore chauffer...
KB: d’une certaine façon oui... mais
sans chauffage conventionnel! Les besoins minimums de chauffage peuvent
être satisfaits en chauffant l’air frais cir-
culant dans le système de ventilation.
En fait, la maison passive est obligatoirement équipée d’un système de ventilation mécanique pour maintenir la
qualité de l’air optimale. Cette ventilation est nécessaire, compte tenu du fait
que la maison est vraiment hermétique.
En chauffant l’air sortant de ce système
(via un échangeur de chaleur, connecté
par exemple au boiler à gaz), il y a tout à
fait moyen de maintenir une température intérieure agréable, même lorsque
les conditions météo sont extrêmes!
Et bien sûr, la chaleur provenant du
rayonnement solaire à travers les vitres
orientées Sud, des appareils électroménagers et des habitants eux-mêmes
apporte un “plus” non négligeable!
Rocky Mountain Institute:
un bâtiment passif de la première heure
Le Rocky Mountain Institute (RMI), centre de recherche sur l’utilisation efficace et durable des ressources, a élu domicile dans les montagnes Rocheuses de
l’Ouest du Colorado, à 2.200 mètres d’altitude.
Chose étrange et insolite, les 45 employés du centre n’ont pas besoin d’un système de chauffage classique, même lorsque le thermomètre à l’extérieur descend sous zéro °C. Ils disposent tout au plus de petits poêles à bois fournissant
à peine 1% des besoins en chaleur d’une maison normale dans cette région.
Les 99% restants proviennent du solaire passif: même par temps nuageux, la
chaleur du soleil est piégée par des super vitrages qui laissent passer 75% de
la lumière visible et 50% de l’énergie solaire, mais ne laissent pratiquement
pas échapper de chaleur; les murs de pierre, épais de 40 cm, et le toit sont isolés de façon à limiter les pertes de chaleur au moins deux fois plus que la normale; les fuites d’air sont pratiquement éliminées; la lumière du jour, pénétrant de tous côtés grâce à de grands espaces vitrés, satisfait 95% des besoins
en éclairage, le restant étant assuré par des lampes très efficaces...
Ce bâtiment, créé en 1982, a été l’un des premiers bâtiments “verts”.
Aujourd’hui, on peut encore faire mieux, les techniques ayant été développées.
Mais cet exemple
montre bien qu’il ne
faut pas attendre les
technologies futuristes pour y arriver.
Elles sont disponibles aujourd’hui,
ont été testées avec
succès et attendent
une application généralisée.
© ROCKY MOUNTAIN INSTITUTE
© CENERGIE
Vivre sans chauffage? Utopie ou réalité?
DOSSIER
GPM: y a-t-il moyen de transformer une
maison quelconque en maison passive?
KB: une maison classique contient
quasi inévitablement des ponts thermiques (endroits où l’isolation est interrompue, par exemple entre un mur et
une fondation de la maison). Ces ponts
thermiques sont tabous dans les maisons passives. Rien que de ce point de
vue-là, il n’est hélas pas encore intéressant de transformer un logement existant en maison passive. Les coûts
seraient beaucoup trop élevés. En cas de
rénovation, le choix d’une maison basse
énergie est beaucoup plus logique.
GPM: les maisons passives
peuvent-elles être construites n’importe où?
KB: en principe, oui, car ces maisons
reposent sur un concept très simple.
Mais bien évidemment, la résistance
thermique des murs, des toits et des
fenêtres sera bien sûr très différente
d’un pays à l’autre, selon les conditions
climatiques. En Suède par exemple, on
ne s’étonne plus de voir une couche d’isolation de 50 cm!
GPM: et le prix?
KB: une maison qui, dès ses débuts, est
pensée selon le concept “passif ”, ne
coûte pas nécessairement beaucoup
plus cher qu’une maison conventionnelle. Cela provient du fait qu’on évite
un certain nombre d’investissements
coûteux, comme le système de chauffage. La facture d’énergie étant de 4 à 5
fois moins élevée que celle d’un logement conventionnel, le remboursement
mensuel total (prêt + facture d’énergie)
sera plus ou moins comparable.
GPM: ces maisons ont-elles un avenir?
KB: le concept de la maison passive
s’applique surtout au niveau de la construction (et non de la rénovation), qu’il
s’agisse de logements privés, de
bureaux, d’écoles, d’hôpitaux...
Dans certains pays, en Allemagne et en
Suisse par exemple, la maison passive
est déjà un concept connu. Nous prévoyons qu’à terme il se généralise au niveau européen.
Cela serait somme toute
une étape logique, compte
tenu de la plus-value économique, du
confort élevé et de la très faible consommation d’énergie de ces bâtiments.
L’énergie la plus respectueuse de
l’environnement est celle que je
ne consomme pas!
Actuellement, 20% de la population
mondiale -du Nord- consomment 80%
des ressources énergétiques. Cette
situation est insoutenable surtout vis-àvis des 80% du Sud de la planète.
Notre (sur)consommation n’est pas
sans conséquences! Les pays du Sud
n’ont pas les moyens de se prémunir
face aux changements climatiques: des
millions de personnes s’y retrouvent
sans toit suite au passage d’un cyclone,
d’une inondation...
Le développement rapide de solutions
positives, dont les maisons basse énergie constituent un aspect important,
profite dès lors à tout le monde: à nous,
qui améliorons notre indépendance
énergétique et économisons des sommes substantielles; aux Etats du Sud de
la planète qui ont tout intérêt à s’engager dans la voie du développement
durable, et bien sûr, à l’environnement.
Moins nous utiliserons d’énergie,
mieux notre petite planète et l’ensemble
de ses habitants s’en portera!
Caroline Veter
Remerciements à Kris Baert pour sa
précieuse collaboration.
Références:
• Facteur 4: Ernst U. von Weizsäcker, Amory B. Lovins,
L. Hunter Lovins, un rapport au club de Rome, 1997;
• What is a Passive House? Passivhaus Institut;
• Economiser l’énergie, guide pour la construction, la rénovation et
l’habitat, Greenpeace Belgique;
• La maison des [néga] watts; le guide malin de l’énergie chez soi,
Terre vivante, 1999;
• Passiefhuis-Platform asbl, de REFLEX voor energiebewust bouwen;
• Living Today, het duurzame huis van vandaag... de
standaard van morgen...
• Cenergie, http://www.cenergie.be
• Sustainable Energy for Poverty Reduction: an Action Plan;
Greenpeace & Practical answers to poverty, 2002.
• Rocky Mountain Institute, http://www.rmi.org.
Pour plus d’informations:
www.greenpeacemagazine.net/fr/57/
© GREENPEACE/BARRY
GPM: existe-t-il beaucoup de maisons
passives en Europe? Où se trouventelles?
KB: en Europe, on compte actuellement
quelques milliers de maisons passives,
surtout en Allemagne, en Autriche, en
Suède et en Suisse. Entre-temps, un certain nombre de bureaux ont à leur tour
été réalisés selon ce principe et beaucoup d’autres projets sont en cours. La
première maison passive a été construite à Darmstadt par le Dr Feist, en 1992.
Lors de l’exposition universelle de
Hanovre, en 2000, il y avait même
moyen de réserver une nuit dans une
maison passive pour goûter au confort
qu’offre un tel bâtiment!
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