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Des données européennes (moyenne des 15 pays de
l’Union européenne) ont démontré que l’utilisation du taux de
personnes âgées, plutôt que l’utilisation du taux de dépen-
dance combiné, donnait des résultats quatre fois supérieurs.
Ainsi, le pourcentage d’augmentation du taux de dépendance
des personnes âgées entre 1995 et 2000 se situait à 48%, alors
que, calculé par rapport au taux de dépendance démo-
graphique combiné, ce pourcentage n’était plus que de 12 %.
De telles variations dans les chiffres sont déterminantes,
surtout lorsque les décisions prises par un gouvernement
s’appuient sur ces chiffres.
Ainsi, l’approche démographique du gouvernement suppose que la
société québécoise ne connaîtra aucun changement social et économique
dans les prochaines années et omet le fait que la démographie ne
représente qu’une variable parmi tant d’autres dans une société. Elle néglige
aussi le fait que les comportements sociaux sont le produit d’habitudes d’u-
tilisation des services, notamment en matière de santé. Ce déterminisme
démographique est en complète contradiction avec une politique de po-
pulation, telle que proposée par le gouvernement, qui, au contraire,
cherche à agir autant sur la natalité, la mortalité et la migration.
L’alibi démographique devient tout simplement un
instrument pour justifier des décisions politiques
et économiques.
Les finances publiques et la politi-
que fiscale doivent s’appuyer sur des droits publics et refléter
des choix de société plutôt qu’une fatalité. Le gouvernement prétend que
la diminution des impôts et de la taille de l’État permettrait de renforcer l’é-
conomie, de créer des emplois, d’augmenter la productivité et la prospérité
économique et de dégager des revenus pour financer les dépenses
publiques. La politique fiscale, quant à elle, s’inscrit dans la même ligne de
pensée qui veut que l’impôt soit perçu comme un instrument d’échange
plutôt que comme le symbole et le moyen de la solidarité sociale. Cette for-
mule « miraculeuse» a déjà été expérimentée et pourtant n’a jamais produit
les effets escomptés.