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Internationale de l’Enfant, des structures de l’Église catholique de Belgique ou encore sur les
inégalités sociales et l’école ainsi que sur les euro-missiles.
En 1982, le CGAL organise aussi à La Marlagne une rencontre longuement préparée sur le
thème du travail. La même année est diffusé un appel aux Chrétiens de Wallonie et de Bruxelles qui
invite à définir des lignes d’action prioritaires. Signé au nom de la Conférence épiscopale, de la
Commission Interdiocésaine du Clergé Francophone et du CGAL, il ne connaît pas les suites
attendues, si ce n’est peut-être à travers Passeport 2000, dont il sera question ensuite, ou diverses
initiatives diocésaines prises au fil des ans, dont Bruxelles-Toussaint 2006.
Fin des années ’70 et début des années ’80, le CGAL a pour conseiller théologique Jacques
Valléry, qui mourut tragiquement en Afrique en 1987. Ce théologien participe au CGAL, alors qu’il
est déjà bien pris par ses travaux au CJC et ses activités de formation (CREFOT) dans le diocèse de
Tournai. Présentant les réponses à une enquête sur la Foi menée parmi les membres du CGAL, il
manifeste bien le double lien, cher à ces membres, à l’Église et à la société, en écrivant : « Lorsqu’on
veut poser des questions qui concernent notre foi, on s’arrête très souvent à quelques thèmes précis
« religieux ». On imagine souvent qu’il est possible de parler de la Bonne Nouvelle, de Jésus-Christ,
de l’évangélisation ou de l’Église sans s’exprimer explicitement avec autant de sérieux à propos de
l’homme, des pouvoirs économiques et politiques,… »
En 1985, c’est bien dans cette ligne que, devant l’accroissement des pauvretés, douze
organisations chrétiennes se joignent au CGAL pour une rencontre avec témoignages et analyses,
présentés ensuite dans la revue « La Foi et le Temps », qui fut un des lieux de rencontre – hélas
supprimé – entre clergé et laïcat.
Pour la visite en Belgique du pape Jean-Paul II en 1985 aussi, demande est faite au CGAL
d’intervenir à Liège au nom du laïcat. Ce n’est pas son président, qui est l’auteur de ces lignes, mais
une femme qui est choisie : Anne-Marie Gilson, membre de l’Action Chrétienne Rurale des Femmes
ou ACRF, du conseil pastoral du Luxembourg – province non visitée, et de l’assemblée générale du
CGAL. Elle parle avec son cœur, dit son malaise quant au caractère trop officiel de pareille visite et
montre surtout les difficultés et les aspirations des laïcs, spécialement des femmes, pour promouvoir
Paix, Justice et droits humains. Cette franchise suscite des critiques à Coronmeuse, dont des cinglants
« Retourne à tes casseroles » lancés par des gens très distingués. Pourtant, cette contribution avait été
acceptée en haut lieu après avoir été préparée au sein d’un groupe formé de vicaires généraux,
membres des conseils pastoraux et du CGAL. Et une fois prononcée, cette adresse qualifiée de très
franche par La Libre Belgique vaut à Madame Gilson un « Merci Madame pour vos paroles claires »
glissé par le Pape resté indifférent, selon Le Soir, à un chahut bien peu évangélique. La Cité s’était,
elle, demandé s’il n’eut pas mieux valu « une rencontre à huis clos pour pouvoir parler librement au
Pape des problèmes pastoraux, dont les membres du CGAL portent officiellement la charge devant
nos évêques ».
Après cette visite et en lien avec un appel des Évêques, le CGAL mène une réflexion sur la
Nouvelle Évangélisation. Il en retient l’idée de tenir des États généraux de l’Église francophone de
Belgique.
De même, le CGAL élabore des propositions sur la collaboration entre prêtres et laïcs pour le
synode de 1987. Synode à l’issue duquel le cardinal Danneels vient livrer ses réflexions au CGAL.
A la Pentecôte ’89, sur invitation de la Conférence épiscopale, le CGAL fait partie, en la
personne du président sortant qu’était l’auteur de ces lignes, de la délégation belge au
I
er
Rassemblement Œcuménique Européen (ROE), tenu à Bâle sur le thème « Paix, Justice et
Sauvegarde de la Création ». Y compris par le logement dans un abri anti-atomique. Parmi les jeunes
d’Europe de l’Est, c’est une ouverture à la grande Europe, trois mois avant la chute du Mur de Berlin,
et à l’œcuménisme, car si CGAL et C.I.L. comptent des observateurs protestants et orthodoxes dans
leurs assemblées, on ne peut pas dire que l’œcuménisme, cher au regretté Lucien Morren, soit une