articles 11, 12 et 13 de la présente loi organique”. Or, dans ce cas de figure, il n’y a pas eu cession, ou vente,
totale du titre.
Me Hakim Bouchicha, directeur des affaires juridiques à Cevital, explique que cet article ne peut être appliqué,
car, a-t-il précisé, “la publication appelée El Khabar est toujours propriété de la SPA-El Khabar” et que “Ness-
Prod n’est pas le propriétaire mais elle est devenue uniquement un actionnaire comme les autres”. “Dans ce
cas de rachat de quelques actions, seul l’article 19 du Code de l’information peut être appliqué à cette
transaction”, ajoute Me Bouchicha. L’article en question stipule que “tout changement, de quelque nature qu’il
soit, apporté aux éléments constitutifs de la déclaration citée à l’article 12, ci-dessus, doit être signalé par écrit
à l’Autorité de régulation de la presse écrite dans les dix jours qui suivent, à l’effet d’introduire ce changement.
L’Autorité de régulation de la presse écrite délivre le document de rectification dans les trente jours qui suivent
la date de notification”. L’avocat a fait remarquer que l’Autorité de régulation de la presse écrite n’est pas
encore mise sur pied, de ce fait, le ministère ne peut pas s’y substituer, car, a-t-il argumenté, de par les textes
de loi, “l’Autorité est indépendante, a son autonomie financière et est une personnalité morale”, ajoutant qu’elle
“est le seul représentant de la puissance publique pour l’application des textes de loi”. Il ne s’est pas juste
contenté d’apporter ces éclairages pour dire que les plaintes du ministère ne reposent sur aucune référence
juridique fiable, il a souligné que le Code de l’information dans son article 131 précise que “les titres et organes
de presse en activité sont tenus de se conformer aux dispositions de la présente loi organique dans un délai
d’une année à compter de la date de la mise en place de l’Autorité de régulation de la presse écrite”. Pour ainsi
dire, les dispositions auxquelles fait appel le ministre de la Communication pour faire avorter cette transaction
“sont inapplicables”, parce qu’elles sont subordonnées à la mise en place d’une Autorité de régulation. Une
chose que le ministre de la Communication ne s’empresse pas de faire.
Mohamed Mouloudj