Ces deux méthodes ont permis de mettre en évidence que même si l’approche théorique
surestime la dosimétrie corps entier, les résultats des deux techniques restent dans les mêmes
ordres de grandeurs. Par contre, l’approche théorique atteint ses limites quand on souhaite avoir
des valeurs fiables pour la dosimétrie extrémités car l’estimation des distances (pour la position
des opérateurs) entraîne de grosses variations sur le calcul. De plus, il est délicat de multiplier les
mesures in vivo puisque cela entraîne une forte implication des intervenant au sein du bloc.
L’ensemble des données recueillies (mesures in vivo et calcul) a permis :
- de classer le personnel intervenant au bloc en catégorie B,
- de proposer des axes d’optimisation de la dosimétrie en :
o ajoutant des lunettes plombées aux médecins,
o ajoutant des bas volets plombés,
o mettant en place des journées d’information pour rappeler les bonnes pratiques
en radioprotection (écrans, distances, etc. …).
3. Retour d’expérience sur la dosimétrie des extrémités
AP-HM / M. FARMAN
Bardia FARMAN, physicien médical, a présenté le travail que les personnes compétentes en
radioprotection (PCR) de l’AP-HM ont effectué en radiologie interventionnelle sur la dosimétrie
extrémités des médecins.
L’objectif de l’étude était de faire une estimation des expositions annuelles des médecins des
différents secteurs (médecins radiologues et gastro-entérologues). L’étude concernait plusieurs
actes : neuroradiologie, cathétérisme, angiographie. Pour chacune de celles-ci, des analyses de
postes concernant les extrémités ont été réalisées avec des matériels différents : dosimètres TLD
bagues, poignet et front.
Analyses de poste en neuroradiologie
L’étude réalisée pour cette activité a révélé que les neuroradiologues sont très intéressés par la
radioprotection et que cela se ressent dans les pratiques. En effet, les PCR ont noté, au vu des
doses recueillies, une réelle optimisation de l’utilisation des EPC (équipements de protection
collectifs) et des EPI (équipements de protection individuels). Elles ont également relevé que lors
des actes interventionnels, la voie fémorale était privilégiée. De ce fait, l’émetteur de
rayonnements ionisants est éloigné de la tête du patient. Les PCR ont cependant noté que la
diminution des doses relevées au niveau des extrémités était également du au fait que pour les
actes de neuroradiologie, les médecins sont plus éloignés de l’émetteur que pour certaines autres
spécialités. Ils ont également relevé un port irrégulier de la dosimétrie par bague.
En extrapolant les résultats, les PCR ont abouti à un classement en catégorie B des opérateurs.
Analyses de poste pour les actes de cathétérismes
L’étude a été réalisée sur deux semaines avec une fréquence de deux demi-journées par semaine.
Les mesures ont été réalisées pour un médecin gastro-entérologue, un assistant et deux
infirmières. Les doses les plus élevées ont été relevées pour le médecin. La dose reçue au poignet
par le médecin étant largement supérieure à celle reçue pour les infirmières.
En extrapolant les résultats obtenus sur une année, les PCR ont proposé de reclasser les
infirmières en catégorie B alors qu’elles étaient initialement classées en catégorie A.