se positionner dans une situation vierge, et de voir, au fur et à mesure de la découverte des
ouvrages traitant du zen, comment cette optique allait évoluer en évitant le plus possible de
partir d’a priori. On peut supposer, comme au sujet de certaines théories sur la démarche
scientifique et créative, que l’esprit non-fixé par des idées précises peut davantage s’ouvrir aux
éventualités, et c’est ce qui tente d’appliquer cette démarche.
Ainsi, il sera établi une analyse de la perception du zen et de ses rapports avec les arts
tels qu’ils semblent apparaîtrent dans les ouvrages publiés en langue française. Seront
examinés, d’une part, les documents traitant des rapports établis entre le zen et les arts
« occidentaux » et, d'autre part, ceux portant sur les arts en Asie même. De fait, sera observée
la conception que l’on a du zen « tel qu'il arrive en France ». De sorte que lorsque par
commodité, le terme « zen » sera employé, celui-ci ne devra pas être pris comme l'acception
d'une connaissance d'un « zen absolu », mais uniquement comme la référence à un constat de
l'approche que l’on a du zen en France. De même, le point de vue ne se situera pas en tant que
spécialiste du zen, qu’il s’agisse du ch’an chinois, du Sön coréen, ou du zen japonais ou d’un
courant spécifique du zen (rinzaï, soto, obaku…) mais du point de vue de l’observateur
extérieur percevant cette entité nommée « zen » et essayant d’identifier les raisons cette
amalgame entre zen et diverses activités artistiques.
L’intérêt d’une étude sur les rapports entre les arts du spectacle et le zen repose sur deux
questions. La première était de savoir la raison pour laquelle nombre de chercheurs ont pu voir
des rapports entre le zen et les arts, c'est-à-dire entre ce qui est généralement considéré en
occident comme une religion, et l'activité de création artistique. La seconde pose le problème
selon lequel, bien qu'il existe un nombre non négligeable d'ouvrages portant sur des sujets très
divers et se référant au zen, il n’y a pas, semble-t-il, d'études portant sur les rapports existant
entre le jeu du comédien et le zen. Il est assez aisé de trouver nombre d'ouvrages traitant des
différents arts (qu'ils soient mineurs ou non) et de leurs rapports avec le zen, que ce soit
s'agissant des arts plastiques, des arts martiaux, du jardin, du thé, de la poésie, de l'art culinaire
ou de l'activité artistique en général. Cependant, aucune n'aborde le problème du jeu du
comédien, alors que leur champ d'étude semble porter directement sur la relation du corps et de
l'esprit comme cela est également souligné par les ouvrages de sciences cognitives.
Le champ de l'étude sera limité aux ouvrages en langue française, puisque les problèmes
de traduction de termes appartenant aux civilisations chinoise, coréenne et japonaise doivent