4750, avenue Henri-Julien, 1er étage, Montréal (Québec) H2T 2C8 – Tél. : 514 873-4283
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SERGE MANDEVILLE, traduction
et mise en scène
MAUDE GAREAU, assistanat
MARIANNE FORAND, scénographie
CLAUDE ACCOLAS, lumière
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Robert Etcheverry, montage et photographie
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Ils sont arrivés en même temps que moi, en août 2007, dans une usine retapée pour
accueillir temporairement notre établissement, pendant qu’on rénovait nos espaces
actuels. Un an plus tard, ils amorçaient leur deuxième année dans des salles lumineuses,
aérées et silencieuses, bien qu’entourées d’un va-et-vient permanent de peintres,
plombiers, menuisiers, électriciens, sans compter les spécialistes en son, éclairage,
scénographie, télévision, informatique; des fils partout, du plâtre, des échafauds…
De là, le nom qu’ils ont donné à leur groupe autogéré, « Le Théâtre du Chantier ». Mais
depuis le 14 septembre 2009, date de l’inauguration du Conservatoire de musique et
du Conservatoire d’art dramatique de Montréal, le chantier s’est retiré et cette cohorte
est la première à connaître une année complète de formation en art dramatique dans
des conditions exemplaires, et ce, depuis la création de notre établissement en 1954.
Les générations qui suivront trouveront normal de recevoir leur enseignement dans
des salles à température et humidité contrôlées, où le bruit est banni et où la lumière
naturelle lèche le sol. Qu’il y ait ce théâtre moderne sous vos yeux, ces studios de
télévision et de radiophonie, ces salles de projection et de doublage, cette bibliothèque
spacieuse, leur semblera aller de soi. Mais nous, qui avons connu les multiples adresses
de notre maison, du Palais du Commerce au Théâtre National, de Saint-Sulpice à
l’ancien Palais de Justice, qui avons suivi des cours et produit des spectacles dans des
conditions inimaginables, voudrions leur rappeler que, de tout temps, l’art dramatique
s’est accommodé des conditions culturelles, économiques, des coutumes et des
environnements imposés. Le théâtre a survécu à tout cela.
Ce qui ne nous empêche pas de remercier vivement ceux qui se sont battus pour que
ce lieu existe; ceux qui ont décidé de le construire et ceux qui ont offert leur expertise
pour le réaliser. Enfin, les générations d’artistes en devenir ont une adresse digne de
leur prétention. Si cela peut maintenant leur donner la prétention que les actrices et les
acteurs ne sont pas seulement tributaires des goûts et des modes, mais qu’ils ont aussi
droit à des emplois stables dans des compagnies nationales et municipales partout sur
notre territoire. En attendant ce grand jour, je vous annonce que « Le Théâtre du Chantier »
produira en autogestion, ici même au Studio Jean-Valcourt, La chambre bleue, un
laboratoire de jeu sous la direction de Patricia Nolin, à compter du 12 novembre 2010.
Bon spectacle, et longue vie à ces neuf actrices et acteurs quiritent de grands succès !
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Mikhaïl Ahooja
Sonia Cordeau
Michèle Dorion
Philippe Audrey
Édith Côté-Demers
Charles-Alexandre Dubé
Hugo B. Lefort
Alexandra Cyr
Catherine C. Mousseau
Ce programme a été entièrement rédigé par la classe de finissants qui est devant vous ce soir, sous
l’aimable supervision du professeur de dramaturgie, Gilbert Turp. Toutes les photographies sont de
Robert Etcheverry.
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La dramaturgie américaine se distingue de plus en plus par la forme de ses dialogues.
On tente de s’éloigner de la singulière histoire de l’homme en quête du rêve américain.
Les dramaturges de cette nouvelle vague abordent, pour la plupart, des thèmes sociaux
brûlants tant à la scène qu’au cinéma.
David Mamet est l’un de ceux qui par son style rythmé, cynique et parfois grinçant
influencera la plupart de ses successeurs. Lui-même a été fortement inspiré par
Harold Pinter et Edward Albee. Ses personnages se coupent, s’interrompent
et soulèvent sans scrupules des questions éthiques et politiques délicates. Mamet
recherche un effet déstabilisant, et recourt même à la vulgarité pour y arriver.
L’humour noir est à la mode. Les personnages sont désillusionnés, seuls, extrêmement
violents ou complètement démunis. Tous questionnent les valeurs fondamentales
de liberté et de justice. Voici quelques-uns de ces nouveaux dramaturges :
August Wilson est probablement le dramaturge noir le plus important du XXe siècle.
Alan Ball, surtout connu pour ses créations télé (Six Feet Under, True Blood), excelle
à rendre drôles des situations tragiques, en les abordant de façon absurde. Les
personnages sont lucides et intelligents, mais ne sont pas à l’abri de choix stupides
et incompréhensibles.
Beth Henley et Andy Lou Johnson se distinguent de ce nouveau regard américain par
leur approche doucement féministe.
Spalding Gray, membre du Wooster Group, une compagnie d’avant-garde new-
yorkaise, a écrit des monologues performatifs où il transforme ses échecs personnels
et ses angoisses en création. Son œuvre, très singulière, témoigne d’une dérive qui
bouleverse les valeurs. Ses récits traitent de l’infidélité amoureuse, de l’incapacité à
jouir de la vie. Ses personnages sont perpétuellement à la recherche de nouveaux repères.
De cette nouvelle vague, on ne peut laisser dans l’ombre des auteurs tels Eve Ensler,
David Ives, Tony Kushner, Neil LaBute, Brett C. Leonard, Tracy Letts, Terrence McNally et
Sam Shepard.
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« Le théâtre est venu tardivement pour moi. » C’est à l’âge de 18 ans, dans le cadre d’un
cours de français au collège André-Grasset, que Serge Mandeville découvre le théâtre.
Il entreprend ses études universitaires dans le programme Art et Sciences. Il participe
à quelques productions théâtrales amateures, et c’est à ce moment que se confirme
sa vocation. « À un moment donné, ça devient clair et tu n’as plus le choix… Ça devient
une sorte de condamnation. Une condamnation joyeuse évidemment ! » Il prend alors
la décision de poursuivre ses études dans une école de théâtre. Cependant, les auditions
d’entrée sont toutes terminées cette année-là. Il change donc de programme pour aller
en littérature à l’Université de Montréal, en attendant d’entrer dans une école de théâtre.
En 1994, il passe les auditions du Conservatoire de Montréal et il en sortira trois ans
plus tard. « Trois années magnifiques. Exigeantes, mais formidables. » Même s’il suit
une formation d’acteur, il n’oublie pas son penchant pour la mise en scène et l’écriture.
Sa pièce Ailleurs, présentée récemment au Théâtre Prospero —, qui lui vaut plusieurs
bourses, de multiples nominations, dont une pour la mise en scène, et surtout le Cochon
dramatique du meilleur texte de création en 2009 —, est née dans un cours de création
donné par Hubert Fielden, au Conservatoire.
Serge Mandeville ne tardera pas à travailler. Dès sa sortie du Conservatoire, il fonde
la compagnie Absolu Théâtre, dont il assume encore aujourd’hui la direction artistique.
Il veut ainsi se créer le plus d’occasions possible de jouer. « Plus tu as d’occasions
de présenter ton travail devant le public, plus tu deviens aguerri, peu importe les
conditions (…) C’est le public qui va compléter ta formation, même si, au fond, elle
n’est jamais vraiment complète. » Il participe à plusieurs productions sans jamais faire
de discrimination sur le prestige du projet. Cette ouverture et ce besoin lui donnent
la chance de fouler les planches du Théâtre du Rideau Vert, de jouer dans ses propres
pièces Une île et un désert, sans oublier Ailleurs, et aussi de mettre sur pied les soirées
Théâtre tout court, qui sont à l’origine de DIX. Au fil des projets, il en vient à assumer la
mise en scène de plusieurs des pièces d’Absolu Théâtre. Il y développe un style et une
esthétique qui, admet-il, sont influencés par Peter Brook. « Je veux que tout ce qui se
trouve sur la scène soit essentiel. Tout ce qui est superflu doit partir, autant dans le jeu
que dans les décors et les costumes (…) Ça favorise la clarté de l’action et ça crée
souvent des effets plus forts », de dire celui qui enseigne aussi l’art dramatique au
collège Regina-Assumpta.
Avec DIX, Serge Mandeville a voulu conserver ce style. Il en résulte un espace dépouillé
et restreint, dans lequel les comédiens évoluent parfois en solo, parfois neuf à la fois,
mais dans lequel tout a une fonction. Le choix des pièces s’est fait, en partie, à partir
du répertoire déjà connu des soirées Théâtre tout court. « Les courtes pièces sont
parfaites pour faire de nouvelles expériences. C’est toujours intéressant, simple et
diversifié. On ne s’ennuie pas. » En créant DIX, Serge Mandeville a voulu se rapprocher
des comédiens, tant par les rôles distribués que par l’écriture. « Je voulais aussi
que les acteurs goûtent à l’écriture contemporaine. » Visiblement séduit par le projet,
Raymond Cloutier n’a pas hésité à faire appel à ses services et lui a fait confiance pour
guider la classe des finissants 2010 dans leur dernière production. Un pont s’est créé
entre un ancien qui a fait ses preuves et de futurs anciens qui ne demandent qu’à les
faire à leur tour. C’est avec confiance que les finissants ont plongé dans le projet DIX,
sachant que celui qui les dirigeait avait vécu les mêmes émotions qu’eux et qu’il pouvait
contribuer à bien préparer leur sortie. Et pour que cette dernière pièce leur permette de
garder un lien solide et inoubliable avec le Conservatoire !
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Marianne Forand est diplômée de l’École nationale de théâtre (ÉNT) en scénographie
et elle pratique son métier depuis maintenant quatre ans. DIX est sa troisième collabora-
tion avec Serge Mandeville, pour lequel elle avait aussi conçu les décors, les costumes
et les accessoires de Ailleurs et Le songe d’une nuit d’été. Marianne étudie d’abord
en arts visuels. Elle fait ensuite un DEC et deux ans d’études universitaires, avant de
décider de passer une audition à l’ÉNT. Comme elle ne connaît à ce moment que peu
de choses sur le théâtre, elle se met à lire tout ce qu’elle trouve sur le sujet. Elle
rencontre des gens, apprend à lire des plans techniques, découvre l’art des maquettes
et, quelques mois plus tard, elle est admise à l’ÉNT.
Les aspects techniques et les contraintes n’effraient en rien la créatrice, au contraire !
Elle adore l’action, sentir que les choses bougent et se construisent. C’est une femme
de terrain qui rêve à de gros défis; si c’est trop facile, elle s’ennuie. D’ailleurs, elle
travaille présentement sur la maquette du prochain spectacle du Cirque du Soleil.
Avec DIX, elle a trouvé une nouvelle contrainte : l’espace vide. Serge Mandeville lui a
demandé de ne pas faire de décor, d’envisager un habillage très simple de rideaux et
de pendrillons avec seulement quelques accessoires absolument nécessaires (et, bien
sûr, les comédiens) pour occuper la scène du Théâtre Rouge. Marianne a donc imaginé
cette petite boîte lumineuse dans la grande boîte du théâtre. En réduisant ainsi l’espace
de tous les côtés, elle permet d’abord aux comédiens de mieux l’occuper, puis dirige
l’œil du spectateur, lui évitant de se perdre dans un trop grand paysage.
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de Rich Orloff
La suicidaire : Alexandra Cyr
La prof : Michèle Dorion
La bonne samaritaine : Catherine C. Mousseau
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de Mark Harvey Levine
Chauffeur : Philippe Audrey
Homme : Hugo B. Lefort
Papa : Charles-Alexandre Dubé
Maman : Catherine C. Mousseau
Ami 1 : Mikhaïl Ahooja
Ami 2 : Sonia Cordeau
Fille sexy : Édith Côté-Demers
Autre fille sexy : Alexandra Cyr
Ami du cégep : Mikhaïl Ahooja
Amie du cégep : Sonia Cordeau
Femme : Alexandra Cyr
Autre femme : Édith Côté-Demers
Épouse : Michèle Dorion
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de Don Nigro
Bob : Philippe Audrey
Penny : Catherine C. Mousseau
Georges : Hugo B. Lefort
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de Seth Kramer
Mme Mauve : Michèle Dorion
Mme Fuchsia : Catherine C. Mousseau
Mme Pourpre : Édith Côté-Demers
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de Wayne Rawley
Jack : Mikhaïl Ahooja
Ben : Hugo B. Lefort
David : Charles-Alexandre Dubé
Steeve : Philippe Audrey
Ashley : Édith Côté-Demers
Britanie : Sonia Cordeau
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de David Ives
Ed : Philippe Audrey
Doris : Édith Côté-Demers
Chauffeur : Hugo B. Lefort
Femme du nettoyeur : Sonia Cordeau
Vendeur de journaux : Charles-Alexandre Dubé
Ouvrier : Mikhaïl Ahooja
Itinérant : Charles-Alexandre Dubé
Voix (pizza) : Sonia Cordeau
Bureau de l’emploi : Michèle Dorion
Guichetier de l’hippodrome : Hugo B. Lefort
Bibliothécaire : Alexandra Cyr
Employée de Dunkin : Sonia Cordeau
Jeune femme : Catherine C. Mousseau
Cliente au musée : Sonia Cordeau
Gardien du musée : Mikhaïl Ahooja
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