vespa velutina - L`Institut Apicole de Charleroi

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Les élèves et les amis de l'Institut Apicole de Charleroi - Par fécondation naturelle et insémination, nous
élevons Apis Mellifera Mellifera pour une apiculture moderne et dynamique.
VESPA VELUTINA
Catégorie : Etudes et publications
Publié par Christophe Alleyn [Titof] le 26/7/2011
"GARE AU FRELON ASIATIQUE"
Article publié dans le FIGARO - signé Christophe Doré.
«Vespa velutina», ou frelon à pattes jaunes, est un redoutable prédateur venu d'Asie. Cette espèce
s'est répandue en moins de sept ans dans trente-neuf départements français. Agressif s'il se sent
menacé, ce frelon se révèle aussi un impitoyable tueur d'abeilles.
Le frelon d'Asie se comporte comme ses congénères européens : il devient agressif s'il est menacé.
Il est surtout dangereux en cas de piqûres multiples ou pour les personnes souffrant d'allergies.
(Goetgheluck.com)
Le drame s'est produit le 11 juin dernier. Marie-Claire Jugla, âgée de 59 ans, lisait tranquillement
allongée sur son lit, dans sa maison de Saint-Laurent-Médoc, en Gironde. Les fenêtres étaient
ouvertes. Soudain, elle a appelé son mari au secours. Celui-ci s'est précipité. Marie-Claire avait été
piquée à la gorge, au bras, sur le ventre. Transportée dans un état critique au service des urgences
du CHU de Bordeaux, elle décédait huit jours plus tard.
Le décès de Marie-Claire Jugla est le premier cas de mort confirmée par une attaque de frelon
asiatique à pattes jaunes, Vespa velutina. En 2008, en Dordogne, un homme en aurait été victime
alors qu'il tondait la pelouse de son jardin. «Mais la preuve scientifique qu'il s'agissait bien de Vespa
velutina n'a pas été apportée», rappelle Claire Villemant, entomologiste au Muséum national
d'histoire naturelle.
Claire Villemant est la grande spécialiste française de Vespa velutina. Elle a révélé l'invasion
imminente de cette espèce dès 2005. Une histoire étonnante qui commence un an plus tôt. «Au nord
d'Agen, à Villeneuve-sur-Lot exactement, un homme a alerté les services de la protection des
végétaux, raconte l'entomologiste. Il affirmait avoir chez lui des frelons d'origine chinoise. Mais il n'a
pas donné plus de précisions ni envoyé de spécimen.» Ce n'est que plus tard, alors qu'une femme
fait parvenir à l'entomologiste des spécimens morts de frelons à pattes jaunes, et que d'autres
entomologistes confirment la présence de nids en France, que cette information intrigue la
chercheuse.
En scientifique rigoureuse, Claire Villemant traque le mystérieux informateur et le retrouve. «Il m'a
expliqué qu'il importait des poteries en provenance de Shanghaï pour le compte de producteurs de
bonsaïs. Il avait déjà vu des frelons noirs dans le Yunnan et, quand il a découvert les mêmes chez
lui, il a fait le rapprochement.»
Il est probable qu'une reine en hibernation dans une des poteries a traversé les continents avant de
se réveiller du côté d'Agen et de poursuivre ce pour quoi la nature l'avait programmée. «Cette
hypothèse s'avère de plus en plus crédible, confirme Claire Villemant, qui poursuit: l'hiver suivant,
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l'homme a vu deux énormes nids dans ses arbres et il les a détruits, pensant que le problème était
réglé. Il ne savait pas que les frelons sexués quittent le nid dès l'automne.» Trop tard. Le mal était
fait. L'invasion du redoutable prédateur pouvait commencer.
Frelons capturés par des chercheurs de l'Inra de Bordeaux afin d'être étudiés. (Jean-Bernard
Nadeau/Look at sciences)
Ce frelon asiatique se comporte comme ses congénères européens. L'appeler «frelon asiatique» est
d'ailleurs impropre, car toutes les espèces de frelons viennent d'Asie. Vingt-deux ont été découvertes
au total sur le continent asiatique et en Océanie, mais seules deux d'entre elles se sont aventurées
beaucoup plus loin. D'abord, le frelon d'Europe, dont l'invasion a été stoppée par l'Atlantique il y a
quelques milliers d'années. Ensuite, le frelon oriental, qui a conquis les rives sud de la Méditerranée,
la Grèce, la Sicile.
Dorénavant, il faudra compter avec Vespa velutina. Cet Attila des hyménoptères, originaire des
zones tempérées du Cachemire et de la Chine, a envahi 39 départements français en moins de sept
ans. «La plupart des pays d'Europe ont un risque non négligeable de voir le frelon à pattes jaunes s'y
acclimater, avec une probabilité plus forte le long des côtes atlantiques et du nord de la
Méditerranée», alerte une étude scientifique dirigée par Claire Villemant et publiée mi-juin par le
journal Biological Conservation.
Malgré le décès survenu en Gironde, le frelon à pattes jaunes ne serait ni plus ni moins agressif que
les guêpes ou les frelons européens qui habitent nos campagnes. Le centre antipoison et de
toxicovigilance de Marseille, en charge d'une étude sur cette question, le confirme. Vespa velutina
reste dangereux dans trois cas précis : des piqûres multiples ou une piqûre simple mais localisée sur
des muqueuses et, surtout, des piqûres sur des personnes allergiques au venin d'hyménoptère.
Comme Marie-Claire Jugla. «Le frelon asiatique n'attaque pas si on se tient à une distance de trois à
quatre mètres de son nid, explique encore Claire Villemant. De plus, il n'est pas attiré par la lumière,
contrairement au frelon d'Europe. Il y a donc peu de risque de le découvrir dans les maisons à la
tombée de la nuit.»
La rapidité de son invasion est malgré tout préoccupante. Les scientifiques ne savent pas comment
la ralentir alors qu'elle commence à avoir des conséquences graves sur les populations d'abeilles,
déjà menacées par ailleurs. L'abeille est en effet un des mets favoris de Vespa velutina. Comme tout
prédateur, il cherche les victimes les plus faciles à trouver et qui résistent le moins. Une
communauté d'abeilles déjà mal en point, victime des pesticides, du parasite varroa ou d'autres
virus, devient une cible idéale. L'hécatombe peut alors commencer. Le frelon reste en vol
stationnaire devant la ruche et attaque l'abeille qui rentre chargée de pollen. Il l'attrape en plein vol et
la décortique pour ne garder que le thorax qui abrite les muscles du vol, riches en protéines. Cette
présence permanente devant les ruches est d'autant plus dangereuse qu'elle perturbe l'activité de
butinage. L'hiver venu, la ruche peut mourir de faim.
Les abeilles chinoises ont appris à se défendre contre les frelons à pattes jaunes. Elles forment une
boule autour d'eux et augmentent la température par frottement de leurs ailes. Au-delà de 45 °C, le
frelon meurt d'hyperthermie. «Nos abeilles ne maîtrisent pas cette technique, regrette Claire
Villemant. Mais des observations récentes semblent montrer qu'elles développent des techniques de
défense efficaces.» Il faudra attendre quelques décennies pour que les abeilles françaises maîtrisent
les techniques de combat de leurs congénères chinoises. La vengeance des abeilles françaises n'est
donc pas pour demain. Le frelon à pattes jaunes, lui, continue sa marche conquérante. Sans état
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d'âme.
http://www.lefigaro.fr/sciences/2011/07/16/01008-20110716ARTFIG00004-gare-au-frelon-asiatique.p
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