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Daladier et Bonnet n'en voulaient pas plus que Chamberlain et Halifax.
Leur attitude, encouragée par les U.S.A., revenait à dire à Hitler : « Vous voyez bien que nous n'avons pas
l'intention de nous entendre avec l'U.R.S.S. Par conséquent, l'U.R.S.S. est isolée, vous pouvez l'attaquer en
toute tranquillité, nous ne lèverons pas le petit doigt. »
L'Union Soviétique était placée devant cette alternative :
« Ou bien accepter, dans un but d'autodéfense, la proposition faite par l'Allemagne de signer un pacte de
non-agression, et assurer par-là même à l'U.R.S.S. la prolongation de la paix pour un certain laps de temps,
que l'Etat soviétique utiliserait pour mieux préparer ses forces en vue de la riposte à l'attaque éventuelle de
l'agresseur. »
« Ou bien décliner la proposition de l'Allemagne relative au, pacte de non-agression et permettre de ce fait
aux provocateurs de guerre du camp des puissances occidentales d'entraîner immédiatement l'Union
soviétique dans un conflit armé avec l'Allemagne, cela dans une situation tout a fait défavorable à l'Union
soviétique qui serait complètement isolée. » (« Falsificateurs de l'Histoire », page 60.)
L'Union Soviétique s'est donc vue obligée de signer le pacte de non-agression avec l'Allemagne.
« Cet acte du gouvernement soviétique a déterminé, dans une très, grande mesure, l'issue favorable, pour
l'Union soviétique et pour tous les peuples démocratiques, de la deuxième guerre mondiale. »
La stratégie stalinienne a réussi à déjouer le plan des impérialistes qui, n'ayant pu « museler le bolchévisme
dès sa naissance », comme dit Churchill, voulaient anéantir le pays du socialisme.
La stratégie stalinienne a sauvé l'Union Soviétique, la France et tous les autres peuples.
Relater l'histoire de la deuxième guerre mondiale seulement à dater du pacte de non-agression germano-
soviétique comme le font les falsificateurs de l'histoire, est donc une escroquerie pure et simple. De plus :
« N'est-ce pas un fait que, de toutes les grandes puissances non agressives de l'Europe, l'Union soviétique fut
la dernière à conclure un pacte avec les Allemands ? ». (« Falsificateurs de l'Histoire », page 62.)
En effet, nos calomniateurs et nos falsificateurs veulent faire oublier que la Pologne, alliée à la France et à
l'Angleterre, avait signé un pacte de non-agression avec les Allemands en 1934.
Ils veulent faire oublier que le 30 septembre 1938, à Munich, Hitler et Chamberlain ont signé une déclaration
de non-agression germano-anglaise.
Ils veulent faire oublier aussi que le 6 décembre 1938 Bonnet et Ribbentrop signaient à Paris une déclaration
de non-agression franco-allemande analogue à la déclaration germano-anglaise.
C'est au cours de ces entretiens que Bonnet avait promis à Ribbentrop de « mettre les communistes à la
raison » !
Le déroulement de la guerre devait apporter une éclatante justification à la politique stalinienne.
Même engagés dans la guerre contre Hitler, les dirigeants anglais et français continuaient à rêver de retourner
la guerre contre l'U.R.S.S. Alors qu'ils n'avaient rien fait pour défendre la Pologne (qui avait pourtant une
garantie franco-anglaise) contre l'agression allemande, ils encouragèrent le gouvernement finlandais dans sa
politique de provocation à l'égard de l'U.R.S.S. et le ravitaillèrent en armes et en effectifs qui faisaient
pendant ce temps-là défaut sur le front occidental devant la menace hitlérienne.
Le but des dirigeants anglais et français n'était pas de s'emparer de Berlin, mais de Moscou. Leurs hommes et
leurs avions n'étaient pas employés contre l'Allemagne, mais contre l'U.R.S.S., que l'on espérait envahir à
travers la Finlande et le Caucase sur la base d'un plan élaboré par de Gaulle et Weygand, avec l'appui de
Paul Reynaud et des dirigeants socialistes. (« Falsificateurs de l'Histoire », pages 65 à 73.)
En face de cette politique antisoviétique à courte vue, l'U.R.S.S. prenait des dispositions pour mettre en
échec la stratégie hitlérienne, non seulement en se protégeant elle-même, mais en préparant les conditions de
la victoire des peuples démocratiques.
Elle créa un front « Est » contre Hitler et évita que la Finlande, l'Estonie, la Lettonie, la Lituanie et la moitié
de la Pologne ne soient transformées en colonies hitlériennes.
C'est ce que Daladier et Chamberlain appelaient cyniquement « une politique d'agression » de la part de
l'U.R.S.S. C'est le prétexte dont ils se sont servis pour l'exclure de la Société des Nations. Or,
« Que serait-il arrivé si l'U.R.S.S. n'avait pas créé, avant l'agression de l'Allemagne, le front « Est », passant
bien plus à l'ouest des anciennes frontières de l'U.R.S.S. ?