Former et éduquer à l’éco-citoyenneté Lexique éco-citoyenneté en formation professionnelle La Basse-Normandie s’engage offensivement, dans le cadre de ses compétences, à appliquer les principes du développement durable au travers de son agenda 21. Au-delà du concept, du schéma de pensée, que certains qualifient d’utopique, il faut désormais « penser » et « passer » à l’action. Agir en citoyen responsable, tel est l’enjeu de ce XXIe siècle. Le développement durable ne se cantonne pas aux seuls spécialistes, il nous concerne quotidiennement, toutes et tous. Le développement durable, c’est intégrer et conjuguer des préoccupations environnementales, économiques et sociales dans tous les actes de la vie humaine, du geste individuel quotidien à la décision internationale. C’est agir dès maintenant et pour longtemps, c’est privilégier une vision globale pour mieux comprendre les conséquences de nos actes et comportements. Il nous faut conduire une politique ambitieuse et exemplaire en matière de développement durable afin d’accompagner tous les bas-normands à faire des choix dans leur vie de tous les jours qui contribueront à améliorer réellement et durablement la situation : en se déplaçant à pied ou à bicyclette, en utilisant des transports collectifs, en évitant les pesticides dans les activités de jardinage, en économisant l’eau et l’électricité, en privilégiant les énergies renouvelables ou et l’éco-construction dans la réhabilitation d’un logement, en choisissant une voiture moins polluante, en consommant des produits plus respectueux de l’environnement, en contournant le commerce qui exploite les pays les plus pauvres, en changeant de comportement dans son activité professionnelle, en participant à la vie sociale et à des démarches de solidarité vis-à-vis des populations fragilisées, dans son environnement immédiat ou dans les pays en voie de développement. Une véritable prise de conscience des risques concernant la préservation de l’écosystème et les inégalités économiques et sociales doit avoir lieu avant qu’il ne soit trop tard. C’est dans cet esprit que nous engageons la démarche d’éducation à l’écocitoyenneté dans le champ de la formation professionnelle, en conformité avec le cadre plus général de notre Agenda 21. Le présent lexique qui vous est proposé, constitue le premier outil de la démarche éco-citoyenneté à destination de l’ensemble des équipes pédagogiques des différents organismes de formation professionnelle pour renforcer notre culture commune sur le champ du développement durable. Philippe Duron Président du Conseil Régional Document-ressource pour la professionnalisation des acteurs de la formation professionnelle Les mots-clés de l’éco-citoyenneté en formation professionnelle Des repères • • • • • Des enjeux et des risques Charte de l’environnement Conférence de Rio Nouvelles Régulations Économiques (N.R.E.) Protocole de Kyoto Stratégie Nationale du Développement Durable (S.N.D.D.) • • • • • • Biodiversité Capital naturel Environnement Ressources Réchauffement climatique Pollution Des principes • • • • • • • Gouvernance Intégration Participation Précaution Prévention Réparation Solidarité et équité Développement durable • • Des outils d’analyse • • Des démarches Éco-citoyenneté Empreinte écologique Indice de Développement Humain (I.D.H.) • Agriculture biologique • Commerce équitable • Éco-efficacité Économie sociale et solidaire Éco-responsablité Des outils d’engagement • • • • • Agenda 21 Éco-label Global Reporting Initiative (G.R.I.) Haute Qualité Environnementale (H.Q.E.) Responsabilité Sociale des Entreprises (R.S.E.) Ce document a été réalisé avec la contribution du CAFOC de Nantes et d’un groupe d’experts et personnes ressources mobilisés par la Région BasseNormandie : Agence de l’eau (www.eau-seine-normandie.fr ), Association régionale chantier école Basse-Normandie (www.chantierecole.org ), Association savoir-faire et découverte (www.lesavoirfaire.com ), CAPEB (www.capeb.fr ), CPIE (www.cpie.fr ), DIREN (www.basse-normandie.ecologiue.gouv.fr ), ERREFOM (www.errefom.info ) A Agenda 21 : « Programme commun pour le 21ème siècle » adopté en 1992 à la conférence de Rio par 178 pays. L’Agenda 21 est un projet politique global qui invite les acteurs de la société à s’engager dans un programme d’actions, à long terme, basé sur l’intégration des finalités du développement durable, c’est à dire en intégrant le souci de préserver les intérêts des générations futures. L’Agenda 21 est un outil de mise en cohérence des politiques sectorielles dans un projet de territoire partenarial, stratégique et global favorisant un développement intégré, solidaire et partagé. De fait, il doit concourir à la modification des modes de production et de consommation des individus. Il doit être élaboré au sein des structures de manière à permettre l’information et la concertation la plus large possible. Agriculture biologique : L’agriculture biologique a pour but de permettre aux sols de conserver leur fertilité naturelle et de fournir des produits de qualité, tout en respectant l’environnement. Les règles de production biologiques sont consignées dans des cahiers des charges, établis par les professionnels et homologués par l’État et/ou par l’Union Européenne. La certification constitue, pour le consommateur, la garantie que les produits qu’il achète sont composés de plus de 95 % d’ingrédients biologiques et ne contiennent pas d’organismes génétiquement modifiés (O.G.M.). B Biodiversité : Variété des espèces et des écosystèmes sur la terre. Elle inclut la variabilité génétique à l’intérieur des espèces et dans leurs populations. Le développement économique, la pollution, l’agriculture, et la pêche industrielle mettent à mal cette biodiversité naturelle (exemple : 20% des espèces de poisson sont menacées de disparition). Les mesures destinées à préserver la biodiversité consistent à mettre en place un réseau de zones protégées, à renforcer les réglementations limitant la pollution industrielle et à développer une agriculture moins intensive. Une stratégie nationale pour la biodiversité a été adoptée. C Capital naturel : Extension de la notion économique de capital pour désigner les biens et services offerts par l’environnement. Une ressource naturelle renouvelable ou non (forêt) produit des biens (bois) et des services (séquestration du CO2). Charte de l’environnement : Texte adossé à la Constitution, il fixe les principes fondamentaux de l’action publique pour une meilleure prise en compte de l’environnement reconnu patrimoine commun des êtres humains. Cette charte consacre le droit de chacun à vivre dans un environnement équilibré et favorable à sa santé, ainsi que le devoir de toute personne de protéger l’environnement en prévenant ou réparant les atteintes qu’elle lui cause. sociale qui participent à la construction d’une nouvelle façon de vivre et de penser l’économie. Elle place la personne humaine au centre du développement économique et social. Commerce équitable : Mode de commerce alternatif conçu pour remédier aux déséquilibres engendrés par la mondialisation des échanges et permettre aux petits producteurs, en particulier dans les pays du sud, de retrouver la maîtrise de leur destin économique. Le commerce équitable organise les échanges autour de critères portant sur les droits élémentaires de l’Homme et sur la transparence des relations commerciales, dans une démarche de long terme. Éco-responsabilité : L’éco-responsabilité consiste à intégrer les préoccupations environnementales et sociales dans la gestion du patrimoine et le fonctionnement des administrations publiques. La crédibilité de la dynamique engagée par la Stratégie Nationale de Développement Durable (S.N.D.D.) nécessite que l’Etat s’applique à lui-même les démarches qu’il entend promouvoir auprès des autres acteurs. Conférence de Rio : Également appelée « Sommet de la Terre », cette conférence des Nations-Unies réunie en 1992 à Rio de Janeiro est consacrée à l’environnement et au développement. Elle marque un tournant dans la prise de conscience des risques pesant sur la planète et sur la nécessité d’une gouvernance mondiale du développement et des ressources naturelles. D Développement durable : Terme créé en 1980 d’après l’anglais « sustainable development » pour désigner une forme de développement économique respectueux de l’environnement, du renouvellement des ressources naturelles et de leur exploitation rationnelle. Il s’agit d’un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. Il intègre pour le moins trois dimensions : économique (croissance économique), sociale (équité sociale) et environnementale (protection de l’environnement). E Éco-citoyenneté : Démarche qui vise responsabilisation des organisations, individus et des groupes, en faveur développement durable. Elle a implications extrêmement concrètes leurs pratiques quotidiennes. à la des d’un des sur Éco-efficacité : Ce concept vise à faire plus (de produits, de valeur…) avec moins (d’énergie, de matières premières consommées, de déchets produits...). L’écoefficacité entend ainsi transformer l’industrie en y intégrant des considérations écologiques, même si l’accent est traditionnellement mis sur l’intérêt économique de la démarche (économies réalisées) plus que sur l’impact environnemental des pratiques industrielles. Éco-label : Labellisation de démarches ou produits respectant les principes du développement durable. Économie sociale et solidaire : Désigne un ensemble d’initiatives économiques à finalité Empreinte écologique : Surface de terre et d’eau nécessaire pour faire face durablement aux besoins d’une population ou d’une entreprise donnée (production de ressources, assimilation des déchets et des émissions, etc.) à niveau de vie constant. C’est donc un outil de mesure de la pression qu’exerce l’homme sur la nature. Environnement : Ensemble des agents physiques, chimiques, biologiques et des facteurs sociaux susceptibles d’avoir un effet sur les êtres vivants et les activités humaines. Ce terme désigne la composante écologique du cadre de vie de la société humaine. G Gouvernance : Façon d’exercer un pouvoir économique ou politique pour obtenir un développement durable. Elle est participative, transparente et responsable ; elle assure que les priorités politiques, sociales et économiques sont fondées sur un large consensus dans la société et que les voix des plus pauvres et des plus vulnérables sont au cœur du processus de décision sur l’allocation des ressources pour le développement. G.R.I. (Global Reporting Initiative) : Initiative internationale à laquelle participent des entreprises, des Organisations Non Gouvernementales (O.N.G.), des cabinets de consultants, des universités pour élaborer un cadre et des règles destinés aux entreprises soucieuses de développement durable. Son objectif est d’élaborer et de diffuser des lignes directrices pour aider les entreprises à produire, si elles le souhaitent, des rapports sur les dimensions économiques, sociales et environnementales de leurs activités, produits et services. H H.Q.E. (Haute Qualité Environnementale) : Cette démarche ou ce concept vise à améliorer les impacts environnementaux d’une opération de construction ou de réhabilitation : consommation de ressources naturelles, gestion des déchets, nuisance sonore. Quatorze exigences environnementales définissent cette démarche. Elles portent à la fois sur le respect et la protection de l’environnement extérieur, et la création d’un environnement intérieur satisfaisant. I.D.H. (Indice de Développement Humain) : Cet indice, calculé par le Programme des Nations Unies pour le Développement, permet de mesurer le niveau de développement des pays à partir de trois critères : l’espérance de vie à la naissance, le niveau d’instruction et le produit intérieur brut réel. N N.R.E. : La loi relative aux Nouvelles Régulations Économiques oblige les entreprises françaises cotées en bourse à intégrer à leur rapport annuel, une partie consacrée à la manière dont la société prend en considération les conséquences sociales et environnementales de son activité. P Pollution : Introduction directe ou indirecte, par suite de l’activité humaine, de substances ou de chaleur dans l’air, l’eau ou le sol, susceptibles de porter atteinte à la santé humaine ou à la qualité des écosystèmes aquatiques ou terrestres. Principe de participation : Il désigne le fait pour les citoyens, les acteurs économiques, sociaux ou environnementaux, d’être associés, individuellement ou collectivement, à l’élaboration des décisions ou des projets. Cette participation suppose des efforts en terme de transparence dans la gestion du projet (communication et diffusion large, libre accès aux informations, justification et argumentation des opérations programmées). Elle peut également impliquer une politique partenariale forte. Principe de précaution : La précaution renvoie à la prudence dans l’action. La précaution désigne « l’ensemble des dispositions prises pour éviter un mal ou en atténuer l’effet » et cela avant qu’il ne soit trop tard. La « précaution » est souvent appliquée de manière restrictive, lorsqu’il s’agit de renoncer à un projet en l’absence de connaissance des risques encourus ou compte tenu d’impacts jugés insurmontables. Appliqué de façon positive et dynamique, ce principe conduit à s’orienter vers une démarche « raisonnée » : programmation financière intégrant tous les coûts (fonctionnement, coûts environnementaux et sociaux), arbitrage entre des besoins et les risques, mise en place d’un système de suivi et d’évaluation, définition de mesures correctives ou d’accompagnement, recherche de solutions alternatives… Principe de prévention : Le recours à des solutions curatives, lorsqu’elles existent, ou les nécessités de remise en conformité, se révèlent souvent plus coûteux que les actions préventives, à la fois sur le plan financier et sur le plan politique. En pratique, l’application du principe de prévention conduit à intégrer en amont d’un projet, dans sa phase de conception, des options techniques ou organisationnelles qui permettront un gain économique ou environnemental. Responsabilité Sociale des Entreprises (R.S.E.) : Cette notion est liée à l’application aux entreprises du concept de développement durable. La RSE signifie qu’une entreprise doit non seulement se soucier de sa rentabilité et de sa croissance, mais aussi de ses impacts environnementaux et sociaux. Elle doit aussi être plus attentive aux préoccupations de ses parties prenantes : salariés, clients, fournisseurs et société civile dont les O.N.G. peuvent être les porte-paroles. Principe de réparation : Ce principe, qui constitue l’article 4 de la Charte de l’environnement, stipule que « toute personne doit contribuer à la réparation des dommages qu’elle cause à l’environnement ». Ce principe exige que les dépenses nécessaires au maintien ou à la restauration de l’environnement dans un état jugé acceptable par les autorités publiques, soient supportées par l’auteur de la pollution. Cet article instaure une responsabilité écologique qui dépasse les seules atteintes aux biens et personnes physiques ou morales, en incluant les dommages infligés au milieu naturel. Ressources (renouvelables ou non renouvelables) : Désignent la nature des ressources naturelles utilisées par les activités humaines. Les ressources renouvelables sont celles disponibles en abondance et qui semblent inépuisables (l’énergie solaire par exemple), tandis que les ressour-ces non renouvelables sont celles dont le rythme d’utilisation excède celui de leur régénération naturelle (les énergies fossiles, dont le rythme de renouvellement s’étend sur des millénaires, sont considérées comme non renouvelables). Principe d’intégration : Défini dans l’article 6 de la Charte de l’environnement, ce principe consiste à prendre en compte l’environnement dans toutes les politiques publiques, dans la perspective d’un développement durable. Il suppose la nécessaire conciliation du respect de l’environnement avec le développement économique et social. Protocole de Kyoto : Document qu’environ 180 pays ont signé à Kyoto au Japon en décembre 1997 et qui vise à lutter contre les changements climatiques par une action internationale de réduction des émissions de certains gaz à effet de serre responsables du réchauffement planétaire. Dans le protocole, 38 pays industrialisés s’obligent à abaisser leurs émissions de gaz à effet de serre entre 2008 et 2012 à des niveaux inférieurs de 5,2 % à ceux de 1990. R Réchauffement climatique : Le niveau d’émissions de gaz à effet de serre, générées principalement par l’utilisation des combustibles fossiles (pétrole, charbon, gaz) entraîne un réchauffement du climat. Les conséquences de cette augmentation estimées par les scientifiques pourraient être considérables (inondations, désertification, dissémination des maladies, disparition d’espèces animales). Ce réchauffement est donc considéré comme le défi environnemental du 21ème siècle. Le protocole de Kyoto est une des mesures prises pour lutter contre le phénomène. S Solidarité et équité entre générations et entre territoires : Il s’agit de la solidarité vis-àvis des générations futures, dont nous ne pouvons hypothéquer les ressources ou le cadre de vie. De la même manière, ce principe vise à la réduction des inégalités entre les pays riches surconsommant les ressources mondiales et les pays les plus pauvres. Enfin, on peut considérer que l’objectif de « progrès social » ou « d’équité » assigné au développement durable repose sur un principe de solidarité à l’intérieur d’une société donnée. Concrètement, l’application de ce principe conduit à intégrer dans la conception de projets, le facteur temps, à généraliser la réflexion aux différentes échelles de territoires, à prendre en compte le caractère global des interactions, et à poser le problème de l’équité sociale (mixité, parité, éducation…). Stratégie Nationale du Développement Durable : La S.N.D.D. adoptée en juin 2003 par le comité interministériel pour le développement durable, répond à un engagement international de la France pris dans le cadre des Nations Unies et réaffirmé lors du Sommet de Johannesburg. Elle vise à intégrer le développement durable dans l’ensemble des politiques publiques. La S.N.D.D. se veut résolument tournée vers l’action avec un programme d’actions sur cinq ans et des objectifs concrets. Des ressources Pour en savoir plus, trouver les liens utiles, chercher des ressources, un espace est à votre disposition sur le site de l’ERREFOM (Espace Régional de Ressources sur l’Emploi, la Formation et les Métiers), à l’adresse suivante : www.errefom.info, rubrique Centre de Ressources - Dossiers thématiques - Éco-citoyenneté en formation professionnelle Version 1 – Novembre 2006 I