www.mipmepi.gov.dz PALAIS DES NATIONS ALGER 27/31 MARS 2011 [N° 01 / JANVIER 2011] Publication trimestrielle du Ministère de l'Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l'Investissement ENTRETIEN FOCUS CAPITAL HUMAIN M. MOHAMED BENMERADI Ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement INDUSTRIE FORMATION Les Premières Assises Nationales des Industries Agroalimentaires : M. Abderrahmane Moufek, Directeur Général de l'Inped : “La diversification de notre économie au cœur de nos préoccupations” Lire page12 Cap sur l’industrie agroalimentaire Lire page 40 “Mener une politique active dans le développement des capacités managériales nationales” Lire page 46 RÉUNION D'ÉVALUATION DU SECTEUR DE L'INDUSTRIE, DE LA PME ET DE LA PROMOTION DE L'INVESTISSEMENT Dans le cadre des auditions annuelles qu'il dirige sur les activités des différents départements ministériels, M. Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, a présidé le 7 septembre 2010 une réunion restreinte d'évaluation consacrée au secteur de l'industrie, de la petite et moyenne entreprises et de la promotion de l'investissement. Intervenant à l'issue de l'évaluation du secteur, le Chef de l'Etat a rappelé que : "Le redéploiement et la modernisation des entreprises publiques, la promotion et la mise à niveau de la petite et moyenne entreprise, doivent être au cœur du développement industriel et constituer l'assurance d'un développement durable de l'économie nationale". éditorial Par M. Mohamed Benmeradi, Ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement Renforcer la dynamique de croissance C’ est avec un réel plaisir que je vous présente ce premier numéro de la revue Industrie Algérie, qui vient enrichir et densifier le paysage médiatique institutionnel algérien destiné aux entreprises et aux professionnels. A travers ce support d’information, nous visons en premier lieu à rapprocher notre institution par un support direct et périodique, afin d’atténuer ce sentiment de manque d’information pertinente que ressentent les entreprises et les acteurs de la sphère économique. Il m’est agréable de vous exposer et de passer en revue, à travers ce premier numéro, les axes majeurs du programme d’action du secteur de l’industrie, de la petite et moyenne entreprise et de la promotion de l’investissement. Comme l’a rappelé Son Excellence Monsieur le Président de la République lors de l’audition consacrée au secteur, le programme mis en oeuvre vise l’appui au développement des activités industrielles et les entreprises publiques et Cette nouvelle dynamique privées et leur rentraduit les efforts des pouvoirs forcement pour publics dans les différents qu’elles soient au cœur du développrogrammes d’infrastructures pement durable et liés à la concrétisation des de la diversificaplans de développement qui tion de l’économie placent l’entreprise, nationale. Il s’agira, égaleet notamment ment, d’apporter la PME, au cœur du tout l’appui de développement économique. l’Etat à la créa- tion et au développement des PME dans la périphérie des grands ensembles industriels et de contribuer au développement de la sous-traitance défi majeur de l’objectif de diversification de l’économie et de création d’emplois. Il s’agira, enfin, de travailler à l’amélioration du climat général de l’investissement dans notre pays par le traitement des entraves de toutes natures qui freinent ou limitent son développement. En effet, le secteur de l’industrie et de la PME émerge dans le paysage économique du pays et se présente sous plusieurs facettes, aussi importantes les unes que les autres. D’une manière générale, cette nouvelle dynamique traduit les efforts des pouvoirs publics dans les différents programmes d’infrastructures liés à la concrétisation des plans de développement qui placent l’entreprise, et notamment la PME, au cœur du développement économique. Dans cette optique, l’actuel plan quinquennal, inspiré des orientations du Président de la République, ambitionne de contribuer à la hausse de la part de l’industrie dans la valeur ajoutée nationale qui est, présentement, de 5% et de la porter à 10% à l’horizon 2014. Ceci, notamment, par la relance de l’investissement productif dans les secteurs porteurs et générateurs de richesses et d’emplois, mais aussi par la recherche de partenariats gagnants-gagnants, avec l’étranger dans une perspective de transfert de technologies et de savoir-faire. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 3 Sommaire ÉDITORIAL INDUSTRIE ALGERIE 6 Renforcer la dynamique de croissance ACTUALITÉ Brèves du secteur Coopération Entreprenariat USA - MAGHREB Une synergie pour une intégration économique régionale Workshop Algéro-Tunisien Renforcer la coopération dans les domaines du textile et du cuir Évènement Plan quinquennal 2010-2014 Une dynamique de développement sans équivalent Entretien M. Mohamed Benmeradi à Industrie Algérie “La diversification de notre économie au cœur de nos préoccupations” MINISTÈRE DE L’INDUSTRIE, DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE ET DE LA PROMOTION DE L’INVESTISSEMENT Immeuble le Colisée, El-Biar - Alger Tél.: 021 23 05 75 Fax : 021 23 94 28 et 88 E-mail : [email protected] Web : www.mipmepi.gov.dz Responsable de la Publication M. Mohamed Benmeradi, Ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement Coordination Mohamed Seddik [email protected] Conception & Réalisation RCM Algérie Cité Mohammadia – Bt. 11A - N° 203 Mohammadia - Alger Tél./Fax : 021 82 35 14 E-mail : [email protected] 4 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 12. ENTRETIEN M. Mohamed Benmeradi à Industrie Algérie : “La diversification de notre économie au cœur de nos préoccupations” 3 6 8 9 10 12 N° 01 - JANVIER 2011 18 RELANCE La croissance économique Entre le constat et les mesures de relance Politique de relance économique Les grands axes de déploiement du secteur industriel 22 31 Sommaire REGARD 18 20 Réorganisation du secteur public industriel marchand INVESTISSEMENT ANDI Faciliter et assister les investisseurs dans leurs démarches 40. FOCUS Les Premières Assises Nationales des Industries Agroalimentaires : Cap sur l’industrie agroalimentaire IANOR La normalisation constitue un outil fondamental du développement 31 BASTP Centre Une banque de données au service des PME 35 ONML Redonner un nouvel essor aux activités de contrôle métrologique 37 ALGERAC De la fonction d’accréditation 33 INAPI Protection des droits de la propriété industrielle 36 ANDPME Un instrument de l’Etat pour le développement de la PME 40 38 44 42 Formation : INPED Mener une politique active dans le développement des capacités managériales nationales 46 FOCUS Les Premières Assises Nationales des Industries Agroalimentaires Cap sur l’industrie agroalimentaire 25 PNDIAA Axes d’action et objectifs stratégiques pour 2014 FINANCEMENT CAPITAL HUMAIN FGAR Pour faciliter l’accès des PME au crédit bancaire 26 FONCIER ÉCONOMIQUE ANIREF L’émergence d’un marché foncier transparent et efficient GUIDE PRATIQUE Accès au foncier économique : Des réponses à vos questions Innovation L’institution d’un système national de l’innovation 46. FORMATION Entretien avec M. Moufek Abderrahmane, Directeur Général de l’Inped “Mener une politique active dans le développement des capacités managériales nationales” 48 40 44 CONTRIBUTION L’intelligence économique au service de la relance économique N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 5 actu Brèves VERS LA CREATION D’UNE ACADEMIE NATIONALE DE LA CREATIVITE UNIVERSITAIRE LE SALON National de l'Entrepreneuriat Local (SNEL) a organisé le 9 janvier 2011 à l'université Houari-Boumediène de Bab-Ezzouar (Alger), un séminaire durant lequel il a posé la première pierre dans la création de l'Académie Nationale de la Créativité Universitaire (ANCU). Avec comme objectifs la vulgarisation du concours national de la meilleure PME, la sensibilisation des PME/PMI de l'importance et de l'utilité de la mise à niveau ainsi que la compétitivité dans l'innovation et dans l'installation des pôles d'excellence, et enfin la vulgarisation des projets de laboratoires de recherche et d'innovation universitaire. L’installation administrative, juridique et technique sera finalisée le 20 novembre 2011. REMISE DES PRIX 2010 DES MEILLEURES INVENTIONS LES PRIX 2010 des meilleures inventions ont été décernés, le 28 décembre 2010 par l'INAPI, dans les domaines de la santé, de l'industrie et de l'environnement. Deux chercheurs, Fatiha Gacem et Mounir Mohamed Amine de l'Institut Pasteur d'Alger, ont obtenu le 1er prix d'une 6 valeur de 200.000 dinars, pour la mise au point d’un vaccin anti-entérotoxémie à usage vétérinaire. Le marché algérien pour le vaccin anti-entérotoxémie est estimé à plus de 11 millions de doses par an. Le 2ème prix est revenu à Saïd Samahallah, inventeur d’un interrupteur électrique de haute protection utilisable aussi bien par les ménages que dans les unités industrielles. L’ENAP DECROCHE LE PRIX ALGERIEN DE LA QUALITE POUR 2010 LE MIPMEPI a célébré le 21 décembre 2010 la 15ème journée nationale de la normalisation en présence de Monsieur le Ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement. Lors de cette cérémonie, le Prix algérien de la qualité pour l'année 2010 a été remis à l’Entreprise Nationale des Peintures (ENAP). Le Prix Algérien de la Qualité placé sous le haut patronage de Son Excellence Monsieur le Président de la République, Abdelaziz Bouteflika et institué par le décret exécutif n°2002-05 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 du 6 janvier 2002, a été lancé en 2003. Il est organisé sous forme de concours annuel ouvert aux entreprises et organismes opérant en Algérie. Il permet de reconnaître et de récompenser les entreprises et les organismes pour les efforts consentis vers la démarche qualité. Pour rappel, l'Entreprise Nationale des Peintures (ENAP), est une Entreprise Publique Economique qui a pour métier de base la production des revêtements organiques (peintures, vernis, résines, émulsions Siccatifs et colles). Créée en 1982, elle est passée à l’autonomie le 31 mars 1990 avec un capital social de 3 mil- liards de DA. D’une capacité de production de 125.000 tonnes de peintures, et de 57.000 tonnes de produits semi-finis (résines, émulsions et Siccatifs), son chiffre d’affaires, à fin 2009, s’élève à 11,310 milliards de DA, en hausse de 9 % par rapport à 2008. L’ENAP emploie 1579 agents et dispose de six unités de production implantées sur le territoire national : 2 à Alger, 1 à Bouira, 1 à Oran, 1 à Mascara, et 1 à Souk Ahras. L’ENAP est certifiée selon la norme ISO 9001/2000 depuis juillet 2003 et ISO 9001/2008 depuis juillet 2009. JOURNEE NATIONALE DE L’INNOVATION INDUSTRIELLE LA JOURNÉE nationale de l’innovation a été célébrée le 8 décembre 2010, conjointement par le MIPMEPI et l’Université Hassiba Ben-Bouali de Chlef, sous le thème “Partenariat UniversitéEntreprises, comme facteur de compétitivité économique”. A cette occasion, deux conventions ont été signées : la 1ère entre l’INAPI et le CNAT (Centre national d’assistance technique), porte sur la mise en place des mécanismes permettant au CNAT d’accompagner les inventeurs et les chercheurs algériens auprès de l’INAPI pour breveter leurs inventions et d’amener les entreprises nationales à exploiter les produits issus des inventions et de les mettre sur le marché, et la 2ème entre l’INAPI et Bomare Compagny, société privée spécialisée dans la fabrication de produits électroniques et informatiques, porte sur l’introduction des technologies locales issues des inventions de chercheurs et inventeurs algériens, dans le processus de fabrication de cette société. Lors de cette rencontre, plusieurs chercheurs-inventeurs algériens ont été honorés pour leurs travaux de recherche. actu INAUGURATION D'UNE MAISON DE L'ENTREPRENEURIAT A BATNA UNE MAISON de l’entreprenariat a été inaugurée le 15 décembre 2010 au niveau de l'Université Hadj Lakhdar à Batna, en marge de l'ouverture des journées d'études nationales et d'information sur le partenariat entre l'université et l'environnement économique et social. La maison constituera un espace dynamique entre l'université et son environnement. Le but principal visé est la prise en charge des différentes préoccupations sociales, économiques et industrielles, ainsi que la concrétisation des innovations technologiques et les résultats des recherches scientifiques des laboratoires de recherche. EDITION D’UN MANUEL DE REFERENCE DE FORMATION EN INTELLIGENCE ECONOMIQUE LE MINISTÈRE de l’Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l’Investissement a édité un document de référence sur la formation en intelligence économique en Algérie. Il s’agit de la 1ère édition d’un document appelé à être mis à jour au moins une fois par an. Il répond à la volonté du ministère de contribuer à l’encadrement des actions de formation dans un domaine nouveau qui néces- site pour sa promotion des actions importantes de formation de la part des entreprises. Ce document de référence, qui a mobilisé une expertise algérienne, a pris appui sur une enquête réalisée auprès d’une trentaine d’entreprises industrielles appartenant à divers secteurs d’activité et reflétant la diversité de l’industrie nationale en termes d’effectifs et de métiers. Il fournit un programme indicatif de modules de formation à assurer aux cadres devant se spécialiser dans l’intelligence économique et la veille stratégique. C’est un programme qui se veut adapté aux besoins et aux contextes locaux des entreprises et des cadres algériens. PROTOCOLE D’ACCORD AVEC L’OMPI VISANT À ENCOURAGER L’INVESTISSEMENT ET L’INNOVATION MONSIEUR le ministre de l’Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l’Investissement, et le directeur général de l’OMPI ont signé à Alger le 17 octobre 2010 en marge d’un séminaire international sur «la propriété industrielle et son impact sur le développement économique», un accord-cadre de coopération, en vertu duquel l’OMPI s’engage à accompagner le développement de l’Institut Algérien de la Propriété Intellectuelle (INAPI) et son déploiement, à travers notamment la formation de son personnel. Cet accord vise à densifier davantage la coopération qui existe déjà entre l’Algérie et l’OMPI. Il ambitionne également d’encourager les investissements et l’innovation à travers une meilleure protection des marques et brevets. ALGERIE-ONUDI : ACCORD D'ASSISTANCE TECHNIQUE DANS LE SECTEUR DE L'AGRO-INDUSTRIE M. BENMERADI, ministre de l’Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l’Investissement, a reçu, le 16 octobre 2010, le Directeur général de l’Organisation des nations unies pour le développement industriel (ONUDI) M. Kandeh K. Yumkella. Les deux parties ont abordé nombre de questions d’intérêt commun, notamment, les relations de coopération technique et évoqué les démarches entreprises au plan international concernant l’adoption des technologies innovantes pour des industries propres. Le Ministre a tenu à souligner la volonté d’adopter de telles technologies dans la perspective de relance de notre industrie nationale, de développement de notre potentiel existant et de la création de nouvelles activités, sans toutefois mettre en péril nos capacités, imposer des restrictions ou entraver les échanges commerciaux. Le Directeur général de l’ONUDI a réitéré la position de cette Organisation internationale quant à la Brèves fourniture aux États membres de l’assistance technique nécessaire et des études requises dans le domaine du développement industriel, la maîtrise des technologies et la compétitivité. A cet égard, il a été rappelé l’exemple de la réussite de l’assistance assurée par l’ONUDI à l’ENIEM pour la substitution aux gaz CFC du cyclopentane produit par notre pays. Le Ministre et le Directeur général de l’ONUDI ont procédé à la signature d’un accord sur l’assistance technique et l’accompagnement dans le secteur de l’agro-industrie en Algérie. MISE EN LIGNE DE LA BOURSE DE PARTENARIAT L'AGENCE Nationale du Développement des Investissements (ANDI) développe depuis le mois de juillet 2010 un nouveau service baptisé «Bourse de partenariat». Il s'agit d'un site web mis à la disposition des investisseurs à la recherche de partenaires. Ces derniers n'ont qu'à inscrire leur manifestation d'intérêt. Une fois le projet inscrit dans la Bourse, les promoteurs intéressés pourront ainsi en consulter certains détails (le reste des détails étant considérés confidentiels). Dès que les services de l'Agence recevront une manifestation d'intérêt concernant le projet, ils communiqueront les coordonnées des promoteurs intéressés aux responsables du projet inscrit et assurent l’accompagnement pour la mise en relation d'affaires avec ces derniers. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 7 actu Coopération Une synergie pour une intégration économique régionale [ Entreprenariat USA - MAGHREB ] L e Ministre de l’Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l’Investissement, M. Mohamed Benmeradi, a reçu, le 1er décembre dernier, Monsieur José W. Fernandez, Sous Secrétaire adjoint chargé de l’économie au Département d’État, en présence de l’Ambassadeur des Etats Unis en Algérie, Son Excellence M. David Pierce. Le Sous Secrétaire américain a exposé au Ministre les tenants et aboutissants de la conférence sur l’entreprenariat USA – MAGHREB qui, a-t-il indiqué, s’inscrit en droite ligne du Sommet initié par le Président américain Barack Obama, au printemps dernier à Washington, pour la promotion du partenariat entre les USA et les pays musulmans. M. José W. Fernandez a précisé les cinq volets de cette initiative de partenariat, à savoir : - créer un réseau d’hommes d’affaires maghrébins qui servira d’interconnexion avec leurs homologues américains ; - mettre en place des incubateurs technologiques et d’innovation ; - procurer des cycles de formation en direction d’hommes d’affaires leaders ou chefs de file en vue de concrétiser leurs idées et valoriser leurs compétences et les faire partager par d’autres jeunes gestionnaires de la tranche d’âge 16/35 ans ; - mettre en place des incubateurs d’industries créatrices pour la prise 8 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 en charge des compétences en matière de traditions artistiques dans les pays maghrébins en vue de leur utilisation par les entrepreneurs ; - créer des centres d’excellence pour la vulgarisation des bonnes pratiques et procurer les outils nécessaires aux jeunes entrepreneurs; des réseaux peuvent, ainsi, être mis en place pour réunir des jeunes promoteurs, des professeurs d’universités et des cadres de la diaspora ayant réussi, notamment, aux USA, à l’image des Think-Tanks ou groupes de réflexion. M. Mohamed Benmeradi a souligné que l’Algérie porte un intérêt majeur à cette initiative de partenariat, plus particulièrement, en ses dimensions de création de pépinières, d’incubateurs et de centres d’excellence qui constituent autant d’éléments fondamentaux garantissant les activités pérennes, mais cela appelle la mise en place d’une agence d’exécution pour assurer la mise en œuvre et le suivi et garantir une meilleure coordination au profit des porteurs de projets d’investissement, notamment, ceux agissant dans le domaine des PME considérées comme étant meilleures créatrices d’emplois. Suite à cet entretien, les deux Ministres ont procédé, à l’hôtel Hilton, à l’ouverture des travaux de la conférence sur l’entreprenariat entre les U.S.A et les pays du Maghreb qui, a souligné M. Mohamed Benmeradi, recèlent d’importantes potentialités économiques et humaines qui ont besoin d’être mises en synergie pour une intégration économique régionale. Après avoir mis l’accent sur l’un des thèmes retenus pour cette conférence dont la totalité est d’égale valeur, à savoir l’encouragement de l’esprit d’entreprise des jeunes entrepreneurs et le réseautage, le Ministre a exhorté la communauté d’entrepreneurs maghrébins à identifier les actions préliminaires afin de dresser les contours d’une démarche partenariale transfrontalière et transatlantique. S’agissant de la création d’un centre régional d’excellence pour l’entreprenariat, les travaux gagneront à être orientés vers la formulation d’une proposition concrète visant à préparer le terrain pour son aboutissement. “Nous souhaitons que cette première rencontre soit le point de départ de cette initiative et, qu’à ce titre, les travaux déboucheront sur un programme d’actions communes. L’Algérie est disposée à coordonner la mise en œuvre de ce programme d’actions en relation avec les communautés d’affaires américaines et maghrébines et à y apporter tout le soutien nécessaire”, a conclu le Ministre. actu Coopération Renforcer la coopération dans les domaines du textile et du cuir [ Workshop Algéro-Tunisien sur les textiles et cuirs ] L ors de la rencontre algéro-tunisienne sur l’habillement, textile, cuir et maroquinerie organisée sous l’égide du ministre de l’Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l’Investissement, M. Mohamed Benmeradi, qui s’est tenue le 29 novembre 2010 au siège d’Algex, à Alger, en présence des opérateurs économiques et des cadres algériens et tunisiens du secteur des textiles et des cuirs, la délégation tunisienne a exprimé son intérêt de nouer des relations de partenariat et de sous-traitance dans le domaine du textile. Cette rencontre vise essentiellement à encourager les investissements dans les deux rives et à renforcer les liens de coopération entre les opérateurs qui activent dans le domaine du textile en général afin de leur assurer une meilleure assise dans les marchés nationaux et internationaux. Selon M. Ould Mohammedi, Directeur général du développement industriel au ministère de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'Investissement, «le portefeuille de toute la manufacture textile, cuir, confection et bois va être réorganisé à travers notamment, des opérations d'assainissement et d'investissements», a-t-il souligné. Concernant la politique de relance du secteur de textile en Algérie, M. Ould Mohammedi a souligné qu' «une démarche doit être faite en fonction du besoin du secteur pour définir l'enveloppe financière que l'Etat doit consacrer à cette politique de relance. Le dossier a déjà fait l'objet d'un examen au niveau du ministère et sera soumis prochainement au Conseil des participations de l'Etat (CPE)», a-til encore précisé. Selon M. Malek Khelil, représentant de la délégation tunisienne, le montant de l’importation de la Tunisie en provenance de l'Algérie, est de 1,2 million de dinars tunisiens (64 millions DA), soit 0,23% des importations globales de la Tunisie. Quant aux exportations de textiles de la Tunisie vers l'Algérie, le montant est de 2 millions de dinars tunisiens (116 millions de DA), soit 0,25 % des exportations globales de la Tunisie. Concernant le secteur de textile privé en Algérie, le responsable du CNTC précise que, «celui-ci comprend 5.000 unités spécialisées dans différentes fabrications des tissus». De son côté, M. Mohammed Bennini, Directeur général d’Algex, a indiqué dans un court exposé sur la relance d’une politique d’exportation que «pour le textile, cela reste encore faible puisque le secteur n’arrive pas encore à décoller malgré l’existence d’un tissu productif», a-t-il conclu. L'industrie du textile en Algérie est représentée par deux groupes industriels publics, Texmaco, considéré comme le principal groupe industriel des textiles avec ses 24 filiales (filature, tissage et finissage), et CH qui regroupe, quant a lui, 15 filiales. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 9 actu Évènement Une nouvelle dynamique de développement sans équivalent [ Plan quinquennal 2010-2014 ] Le programme d’investissements publics pour la période 2010 à 2014 définit les projets et alloue les ressources nécessaires à la mise en œuvre du programme de M. le Président de la République. Il constitue aussi le socle et le moteur d’une vision et d’une politique de développement définie par le Chef de l’Etat. C e plan quinquennal 2010-2014, adopté par le Conseil des Ministres le 25 mai dernier, se distingue par son volume exceptionnel et par sa planification, après différents progrès accomplis par le pays. Il se distingue aussi et surtout par la volonté ferme de M. le Président de la République de le valoriser économiquement pour conforter la croissance, approfondir la diversification et la compétitivité de l’économie nationale, et mieux préparer sa pleine insertion dans l’économie mondiale. 10 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 Avec le lancement du deuxième programme quinquennal 2010-2014 où sont inscrits des projets d’envergure, notamment en matière d’infrastructures de base ayant nécessité des financements colossaux, l’Algérie est déterminée à relever le défi et de s’inscrire dans une dynamique de développement. Avec un montant de 286 milliards de dollars, ce programme est considéré comme un effort exceptionnel au moment où de nombreux pays sont contraints d’opérer des coupes dans leurs dépenses en raison de l’impact de la crise financière et de la récession économique. Ce programme s'inscrit dans la continuité des programmes précédents, d'abord le Programme de soutien à la relance économique, engagé en 2001, relayé par le programme 2005 - 2009, luimême conforté par les programmes spéciaux au profit des wilayas des Hauts Plateaux et du Sud. Ainsi, le coût de l'ensemble des opérations de développement inscrites durant les cinq années écoulées, dont certains projets structurants sont encore en cours de réalisation, aura atteint près de 17.500 milliards de dinars. L’ouverture de nouvelles routes, la construction de l’autoroute EstOuest et de la rocade routière des Hauts-Plateaux, la densification de la toile des voies ferrées, en complétant les liaisons existantes vont permettre d’arrimer à la locomotive du développement de nombreuses régions ayant souffert de l’enclavement et d’assurer ainsi le développement économique et social du pays. L LE PROGRAMME QUINQUENNAL EN CHIFFRES e programme d'investissements publics retenu pour la période allant de 2010 à 2014 implique des engagements financiers de l'ordre de 21.214 milliards de dinars (ou l'équivalent de 286 milliards de dollars) et concerne deux volets à savoir : le parachèvement des grands projets déjà entamés, notamment dans les secteurs du rail, des routes et de l'eau, pour un montant de 9.700 milliards de dinars (équivalent à 130 milliards de dollars) ; et l'engagement de projets nouveaux pour un montant de 11.534 milliards de dinars (soit l'équivalent de près de 156 milliards de dollars). Cette cadence des investissements publics va pousser à fond le changement structurel de sorte à sortir le pays de la dépendance du pétrole pour bâtir une économie productive et diversifiée garante de l’avenir des générations futures. actu Développement humain Le programme 2010-2014 réserve plus de 40% de ses ressources à l'amélioration du développement humain avec notamment : - près de 5.000 établissements de l'Education nationale (dont 1.000 collèges et 850 lycées), 600.000 places pédagogiques universitaires et 400.000 places d'hébergement pour les étudiants, et plus de 300 établissements de formation et d'enseignement professionnels ; - plus de 1.500 infrastructures de santé dont 172 hôpitaux, 45 complexes spécialisés de santé, et 377 polycliniques, ce à quoi s'ajoutent plus de 70 établissements spécialisés au bénéfice des handicapés ; - deux (02) millions de logements, dont 1,2 million sera livré durant le quinquennat, le reste devant déjà être mis en chantier avant la fin de l'année 2014 ; - le raccordement d'un million de foyers au réseau du gaz naturel et l'alimentation de 220.000 foyers ruraux en électricité ; - l'amélioration de l'alimentation en eau potable, notamment, avec la réalisation de 35 barrages et de 25 systèmes de transfert d'eau, et l'achèvement de toutes les stations de dessalement de l'eau de mer en chantier ; - plus de 5.000 infrastructures pour la jeunesse et les sports, dont 80 stades, 160 salles polyvalentes, 400 piscines et plus de 200 auberges et maisons de jeunes ; - ainsi que d'importants programmes pour les secteurs des Moudjahidine, des Affaires religieuses, de la Culture et de la Communication. Infrastructures de base et service public Par ailleurs, ce programme d'investissements publics réserve aussi Cette cadence des investissements publics va pousser à fond le changement structurel de sorte à sortir le pays de la dépendance du pétrole pour bâtir une économie productive et diversifiée garante de l’avenir des générations futures. près de 40% de ses ressources à la poursuite du développement des infrastructures de base et à l'amélioration du service public, avec notamment : - plus de 3.100 milliards de dinars destinés au secteur des Travaux publics pour poursuivre l'extension et la modernisation du réseau routier, et l'augmentation des capacités portuaires ; - plus de 2.800 milliards de dinars réservés au secteur des Transports en vue de moderniser et d'étendre le réseau de chemin de fer, d'améliorer le transport urbain (avec notamment la réalisation de tramways à travers 14 villes), et de moderniser les infrastructures aéroportuaires ; - près de 500 milliards de dinars pour l'Aménagement du territoire et l'Environnement ; - et près de 1.800 milliards de dinars pour l'amélioration des moyens et des prestations des Collectivités locales, du secteur judiciaire, et des administrations de régulation fiscale, commerciale et du travail. Appui au développement de l'économie Outre le volume d'activités qu'il générera pour l'outil national de réalisation, le programme quinquennal Évènement réserve aussi plus de 1.500 milliards de dinars à l'appui au développement de l'économie nationale, avec notamment : - plus de 1.000 milliards de dinars affectés au soutien au développement agricole et rural mis en route depuis l'année dernière ; - et près de 150 milliards de dinars à la promotion de la petite et moyenne entreprise, à travers la réalisation de zones industrielles, le soutien public à la mise à niveau ainsi que la bonification de crédits bancaires pouvant atteindre 300 milliards de dinars à cette même fin. Développement industriel Le développement industriel mobilisera aussi plus de 2.000 milliards de dinars de crédits bancaires bonifiés par l'Etat pour la réalisation de nouvelles centrales électriques, le développement de l'industrie pétrochimique et la modernisation des entreprises publiques. L'encouragement à la création d'emplois bénéficiera, quant à lui, de 350 milliards de dinars sur le programme quinquennal, pour accompagner l'insertion professionnelle des diplômés universitaires et de la formation professionnelle, soutenir la création de micro-entreprises et financer les dispositifs d'emploi. Économie de la connaissance Le programme quinquennal 20102014 réserve également un montant de 250 milliards de dinars au développement de l'économie de la connaissance à travers le soutien à la recherche scientifique et la généralisation de l'enseignement et de l'usage des nouvelles technologies de l’information dans tout le système national d'enseignement et dans le service public. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 11 actu Entretien “La diversification de notre économie au cœur de nos préoccupations” [ M. Mohammed Benmeradi à Industrie Algérie ] Industrie Algérie : Monsieur le ministre, la part du secteur de l’industrie dans la valeur ajoutée globale de l’économie nationale a fortement régressé. Le gouvernement ambitionne de porter cette part de 5,3% actuellement, à 10% en 2014. Quels sont les politiques et les moyens préconisés pour atteindre cet objectif ? M. le Ministre : Permettez-moi tout d'abord de rappeler que les directives de son excellence monsieur le président de la République mettent l'accent sur la «nécessité de faire progresser la croissance économique en investissant davantage de moyens dans la création de richesses hors hydrocarbures». Ces directives placent, de ce fait, l'objectif stratégique de diversification de notre économie au cœur des préoccupations de la Nation et de la problématique du développement économique du pays. La création d'un ministère de l'Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et la Promotion de l'Investissement, répond aux exigences induites par la mise en œuvre du 12 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 actu Plan quinquennal 2010-2014 qui imposent la mobilisation de toutes les énergies des entreprises algériennes, publiques et privées, pour atteindre les objectifs fixés à l'horizon 2014 en matière de développement économique et social du pays. La concrétisation de ces objectifs se décline dès lors sur un premier axe par le maintien d'un niveau élevé d'investissement dans l'économie à travers le renforcement du dispositif national d'investissement par le biais de facilitations à l'investissement productif et la création d'emplois et l'ajustement de notre dispositif d'incitation aux besoins identifiés de l'économie nationale. Sur un second axe, il s'agira de renforcer les entreprises nationales (publiques et privées), gages de création d'emplois et de croissance durable de notre économie, et densifier le tissu économique par une plus grande intégration industrielle, par la sous-traitance, les PME autour des grandes entreprises nationales, et renforcer leur environnement immédiat en tant que source alternative de croissance hors hydrocarbures. En troisième lieu, l'objectif sera de diversifier la production industrielle par une plus grande contribution de l'industrie manufacturière à la valeur ajoutée et à la création d'emplois. Et enfin, le quatrième axe porte sur le renforcement du potentiel industriel national sur tous les plans, notamment technologique et managérial. L'Algérie, certes, dispose d'une importante base industrielle, mais l'entreprise algérienne, et notamment la PME, doit s'adapter et se repositionner face à une concurrence sévère sur le marché local et prendre part à l'échange international. Quelles sont les mesures prises par le Gouvernement pour rendre notre économie plus compétitive ? Je tiens tout d'abord à rappeler que l'objectif global du secteur, à l'horizon 2014, est la création de 200.000 nouvelles PME générant 1.500.000 emplois nouveaux. En effet, le rôle fédérateur des PME et leur importance comme pierre angulaire de toute politique de développent économique ne sont plus à démontrer à l'heure actuelle et nous en sommes tout à fait conscients, ce qui justifie d'ailleurs l'intérêt que nous portons à cette population d'entreprises. L'appui qui leur a été consacré ces dernières années s'est traduit par une nette évolution de cette population qui s'est traduite par la création Entretien chaque année de près de 25.000 PME permettant de totaliser 607.297 entreprises à la fin du premier semestre 2010 et une contribution à la création d'emplois de l'ordre de 1.6 million emplois. Toutefois, la démarche de soutien adoptée durant ces quelques dernières années doit être consolidée durant le quinquennat 2010-2014 en vue de pérenniser, voire renforcer et améliorer, les acquis de la phase précédente. A ce titre, nous ciblons en premier lieu : • La consolidation des acquis, notamment la mise en œuvre des structures d'appui à la création de PME au niveau local ; • L'amélioration de la compétitivité des PME à travers l’implémentation de l'innovation au sein des PME et la modernisation du potentiel productif national par des actions de mise à niveau ; • L'amélioration de l'environnement immédiat de la PME en termes de facilitation d'accès au financement adapté aux PME ; • L'allégement de la pression fiscale sur les entreprises productives. Au titre de l'appui direct aux PME, l'amélioration de la compétitivité de l'économie nationale en général et de l'entreprise en particulier, constitue l'une des principales composantes de la politique économique de l'État. En effet, la mise à niveau est un défi et un enjeu qui s'inscrit dans la démarche globale visant la consolidation et la pérennisation de l'entreprise dans une dynamique de substitution et de véritable alternative de croissance hors hydrocarbures, à travers l'émergence d'un environnement attractif. Cette démarche repose sur des objectifs fondamentaux. D’abord, la densification et la diversification du tissu économique, l'amélioration de la compétitivité de l'entreprise dans ses multiples dimensions et le renforcement du positionnement de l'entreprise sur son marché. Compte tenu de cela, le Programme National de Mise à Niveau des PME, qui bénéficie d'une enveloppe N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 13 actu Entretien financière d'un montant de 385.736 millions de dinars, parviendra incessamment à prendre sa vitesse de croisière durant le quinquennat 2010-2014 pour permettre de relever le défi de mettre à niveau 20. 000 entreprises durant une période de cinq ans. En matière d'innovation, garant de la pérennité et de la compétitivité des entreprises algériennes, les PME ont été encouragées par un Prix national de l'innovation qui en est à sa deuxième édition et des forums universités-chefs d'entreprises qui ont balayé plusieurs régions du pays en vue de densifier les relations entre les chercheurs et le monde de l'entreprise. Ces efforts devront se conforter et se consolider durant les années à venir dans le cadre d'une politique de fructification des acquis et des actions de mise à niveau, car le levier d'une véritable compétitivité des PME est bien leur capacité d'innover pour se positionner dans un monde en dynamique constante et bouleversante. Quant à l'appui institutionnel, il est également présent avec une panoplie de mesures qui visent l'amélioration de l'environnement des PME. A ce titre, on peut citer les ... le MIPMEPI entend “ renforcer les structures d'appui à l'industrie à travers la création d'un réseau de centres techniques industriels, la mise en place de pépinières d'entreprises, la création de laboratoires de métrologie, de même qu'il compte poursuivre le renforcement des capacités d'intervention des structures déjà existantes ... ” 14 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 structures d'animation et de développement local, notamment les pépinières et les centres de facilitation qui soutiennent la création et le lancement des activités des PME. En intervenant à cette phase critique, ces structures contribuent à la lutte contre la mortalité précoce des PME. Aujourd'hui, nous comptabilisons 38 centres de facilitation et 25 pépinières d'entreprises. D'ici 2014, nous parviendrons à achever la réalisation et la mise en service des 63 structures projetées dont l’opérationnalité a été soutenue par des ateliers de formation et des contrats de performance signés avec chaque structure à part. En outre, l'Agence nationale de développement de la PME (Andpme) est un instrument qui a la charge de concrétiser la lourde tâche de mettre à niveau des PME et d'améliorer leur environnement. A ce titre, plusieurs actions ont été engagées en vue de renforcer le rôle des associations professionnelles et d'améliorer la compétitivité des branches prioritaires. Ses efforts seront consolidés par la création d'autres instruments de mise en œuvre de la politique de développement des PME. Il s'agit notamment, du Centre national de développement de la sous-traitance, et de l'Observatoire des PME. Le premier aura pour mission d'appuyer une activité fondamentale des PME qui permet de densifier leur tissu et d'étoffer leurs carnets de commandes par une stimulation de l'offre et de la demande. Le second assurera les missions de veille économique et de suivi de l'évolution des grandes tendances ayant un impact sur le développement des PME et proposera les éléments de décisions pour apporter les ajustements et correctifs éventuels à cette politique. Ce sont là, globalement, les grands axes de développement de la PME en Algérie et nous restons toujours à l'écoute de cette population d'entreprises pour leur préconiser des actions d'aide et de soutien adaptées à leurs besoins et ajuster nos instruments d'intervention en fonction de leurs spécificités tel que cela s'est produit avec le crédit documentaire dont les importations des inputs des PME ont été exonérées pour des montants inférieurs à 2 millions de dinars. La révision de la Loi d'orientation sur la promotion de la PME ouvrira de nouveaux horizons au développement de la PME par le biais d'une refonte de l'ancrage juridique de la politique de l'Etat envers ces entités. Quelles sont les conditions et les mesures incitatives destinées à développer l'investissement et promouvoir les exportations ? La structure de nos échanges commerciaux avec l'extérieur est, en effet, caractérisée par une asymétrie lourde de menaces pour l'avenir économique de l'Algérie. Les importations s'étendent sur tout le spectre de nos besoins (de consommation finale, d'équipement et d'approvisionnements industriels) occupant une part prépondérante dans chacun de ces créneaux. A l'inverse, nos exportations sont concentrées sur une seule matière, les hydrocarbures qui, de surcroît, sont vouées à une extinction inéluctable. Sortir de cette impasse est, évidemment, une question de survie qui doit être au cœur de toute stratégie de développement devant impliquer l'ensemble des centres de décision et mobiliser tous les secteurs économiques nationaux et pas seulement l'industrie. Il est évident que pour réduire la dépendance de notre économie visà-vis de l'extérieur, il faut tout d'abord développer nos capacités à produire dans tous les secteurs de biens et services essentiels aux besoins de la société, au sens large (incluant les moyens nécessaires pour assurer et maintenir la croissance de l'économie). Commencer actu par tirer le meilleur parti des ressources naturelles peut être un principe dicté par les circonstances difficiles de démarrage, mais le développement sûr et durable est celui qui repose sur la valorisation des ressources humaines. C'est pourquoi, la démarche du ministère de l'Industrie repose sur une indentification des secteurs considérés comme étant prioritaires en raison de leur dyna- A misme au plan du commerce mondial, de leur rôle dans la valorisation des ressources naturelles locales ou de l'importance des efforts d'investissement qui y sont déjà consentis. D'importants moyens financiers sont, ou seront, mobilisés pour redynamiser les entreprises qui activent déjà dans ces secteurs et pour densifier le tissu industriel autour de ces entreprises afin qu'elles AMÉLIORATION DE L'ENVIRONNEMENT DES PME u titre de l'amélioration de l'environnement des PME, les actions initiées ne peuvent être illustrées dans leur globalité, mais il est primordial d'en citer quelquesunes dont l'impact n'est pas des moindre sur l'activité des PME. 1- Sur le plan financier : De nouvelles mesures sont venues renforcer les acquis du Fonds de Garantie des Crédits à la PME (FGAR) et la Caisse de Garantie des Crédits d'Investissement à la PME CGCI PME). Ces mesures ont été instaurées par les résolutions du Conseil des Ministres du 21 Juillet 2009 : la diversification de l'offre de garantie en couvrant notamment, les crédits à court terme ou d'exploitation accompagnant les crédits d'investissement déjà garantis ainsi que les apports en fonds propres apportés éventuellement par des sociétés de capital investissement ; l'assimilation de la garantie de la CGCI-PME et du FGAR à une garantie de l'État ; la création de fonds de garanties spécialisées (tourisme, nouvelles technologies, environnement, cer- taines filières agroalimentaires etc.) ; l'opérationnalité du fonds de bonification du taux d'intérêt sur les investissements, ainsi que les fonds d'investissement ; la création des fonds d'investissement locaux ; l'augmentation du niveau de la garantie financière accordée par la CGCI-PME de 50 à 250 milliards de dinars. 2- Sur le plan fiscal : la Loi de Finances 2008 a renforcé les capacités d'autofinancement des entreprises par la baisse de la pression fiscale, notamment celle de l'IBS, le taux de cet impôt est ramené à 19% pour les activités de production de biens, du BTP et du tourisme. La démarche fiscale dans le cadre de la Loi de Finances 2009 a consacré les incitations à l'investissement et les capacités productives. A cet effet, il a été institué une exonération de l'IRG au profit des promoteurs éligibles à l'aide du Fonds national de soutien au microcrédit ainsi que le renforcement des garanties pour la couverture des risques de financement des crédits d'investissement consentis aux PME. Entretien puissent contribuer au renforcement de l'intégration de l'industrie nationale. Développer les capacités de production nationale ne suffit pas. Pour des raisons objectives, nous avons et nous aurons toujours besoin de disposer de moyens de paiements extérieurs pour financer une partie de nos consommations ou de nos facteurs de production dont nous ne disposons pas, ou que nous ne pourrons pas produire selon les standards d'efficacité établis. C'est pourquoi, vendre une partie de nos productions sur les marchés extérieurs est une nécessité à laquelle notre industrie devra répondre d'ores et déjà, et ce, afin de réserver les ressources résiduelles des hydrocarbures au développement des infrastructures économiques dont les besoins en moyens de financement extérieurs sont encore énormes. A cet égard, les pouvoirs publics attendent des entreprises, publiques et privées, à ce qu'elles s'engagent plus activement dans la conquête des marchés extérieurs. Pour les accompagner, un programme de mise à niveau doté d'un budget conséquent a déjà été initié. Il sera appelé à être renforcé en vue de les aider à améliorer leur compétitivité. Outre ces actions de soutien touchant directement les opérateurs, le ministère entend renforcer les structures d'appui à l'industrie à travers la création d'un réseau de centres techniques industriels, la mise en place de pépinières d'entreprises, la création de laboratoires de métrologie, de même qu'il compte poursuivre le renforcement des capacités d'intervention des structures déjà existantes. Ces actions rentrent dans le cadre de la mise en œuvre des politiques engagées pour promouvoir la qualité, encourager l'innovation, développer de nouvelles activités et élever la productivité globale des facteurs de production. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 15 actu Entretien La promotion de l’investissement et la diversification de notre économie passent nécessairement par la disponibilité et la facilitation de l’accès au foncier économique. Comment envisagez-vous de desserrer la tension qui existe quant à l’accès au foncier et transformer ce dernier en facteur incitatif à l’investissement, au même titre que tous les autres instruments que vous venez de citer ? La question du foncier industriel est évoquée de manière récurrente dès qu’il s’agit d’investissement en Algérie. La politique liée au foncier a connu divers dispositifs juridiques régissant le foncier. Tous ont été imprégnés des politiques socioéconomiques prévalant à chaque époque. Ainsi, des zones industrielles avaient été érigées sur tout le territoire national pour accueillir des projets industriels publics et privés avec une approche plus territoriale qu’économique. Des complexes industriels ont été réalisés sur l’ensemble du territoire national dans l’optique de garantir l’équilibre territorial. Il s’est avéré que cette politique a induit une appropriation disproportionnée du foncier par les entités économiques, par rapport à leurs besoins réels. A la faveur du passage, en 1990, à l’économie de marché et en ce qui concerne l’investissement et le volet foncier, l’Etat avait pris des mesures tendant à accroître le potentiel du secteur privé et à encourager l’émergence d’un marché foncier libre en procédant à l’allocation du foncier par différentes administrations et entités. Si cela a permis de satisfaire une part importante de la demande et en dépit de l’importance du patrimoine public foncier et immobilier mis sur le marché, des dysfonctionnements ont caractérisé l’allocation 16 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 de cette ressource non renouvelable, à savoir notamment : une multiplication d’intervenants sur ce marché ; une opacité quant aux conditions et modalités d’accès à cette ressource ; une méconnaissance de l’offre et des disponibilités foncières ; l’absence de suivi de la destination des biens octroyés dans les différents dispositifs ; et, enfin, une gestion peu efficace de ces zones et une quasi non implication des industriels dans la gestion de leurs zones se traduisant par une obsolescence de l’infrastructure de base et une nette détérioration. Devant cette situation, des dispositions législatives et règlementaires ont été prises, à partir de 2006, se traduisant notamment par : - une diminution sensible des intervenants sur ce marché avec un recadrage des missions de certaines EPE ; - la création de l’Agence Nationale d’Intermédiation et de Régulation Foncière (Aniref) ; ... en dépit des “ améliorations relevées (uniformisation des modalités d’accès au foncier, transparence, etc.), les inquiétudes des investisseurs sont perceptibles au regard de la courbe ascendante des prix affectant le foncier et induite principalement par l’importance de la demande par rapport à l’offre... ” actu - la mise en place de procédures claires régissant l’accès au foncier public avec notamment, la consécration des enchères publiques en tant que mode privilégié d’accès au foncier garantissant ainsi une transparence optimale ; - la mise en place de banques de données du foncier permettant d’évaluer quantitativement l’offre foncière et immobilière dédiée à l’investissement ; - la mise sur le marché, à partir de 2009, des actifs résiduels relevant des entreprises dissoutes ainsi que les actifs excédentaires relevant des entreprises publiques en activité. Certes, et en dépit des améliorations relevées (uniformisation des modalités d’accès au foncier, transparence, etc.), les inquiétudes des investisseurs sont perceptibles au regard de la courbe ascendante des prix affectant le foncier et induite principalement par l’importance de la demande par rapport à l’offre. Pour satisfaire, à court et moyen termes, cette demande, il est prévu d’accélérer le processus de mise sur le marché des actifs résiduels des entreprises dissoutes et des actifs excédentaires des entreprises publiques en activité. Ainsi, et au titre des opérations de concession aux enchères publiques des actifs résiduels au 31 décembre 2010, 138 ont été concédés aux enchères publiques par l’Aniref, totalisant une superficie de 177 ha de terrains. Le montant des investissements prévus est supérieur à 41milliards de dinars et plus de 10.900 emplois directs seront créés. L’offre foncière va augmenter sensiblement avec la mise sur le marché, au courant de l’année 2011, des terrains nus situés en zones industrielles et ayant appartenu aux Urb, au Cneru et aux Epe relevant du portefeuille de la Sgp Genest, comprenant 948 lots de terrain et totalisant une superficie d’environ 600 ha répartis sur 25 zones industrielles. De plus, près de 1.000 ha ont été recensés comme biens immobiliers non objectivement nécessaires au fonctionnement des Epe, donc considérés comme excédentaires au sens de notre législation, et seront donc concernés par l’opération d’étatisation, c'est-à-dire versés dans le domaine privé de l’Etat aux fins de mise à la disposition des porteurs de projets d’investissement par le canal de l’Aniref. Ainsi, et à court et moyen termes, en ce qui concerne seulement les actifs résiduels des entreprises dissoutes et des actifs excédentaires des entreprises publiques en activité, plus de 1.600 ha seront mis sur le marché selon le mode de la concession aux enchères publiques non convertibles en cession. Ces opérations sont encadrées par les règles strictes prévues par les cahiers des charges. En parallèle, l’Etat a consenti, depuis 1999, et consent des efforts financiers importants pour la réhabilitation et la mise à niveau des zones industrielles et des zones d’activités dont le montant global avoisine les 25 milliards de dinars ... le Programme “ National de Mise à Niveau des PME, qui bénéficie d'une enveloppe financière d'un montant de 385.736 millions de dinars, parviendra incessamment à prendre son rythme de croisière durant le quinquennat 2010-2014 pour permettre de relever le défi de mettre à niveau 20. 000 entreprises durant une période de cinq ans... ” Entretien dont 5 milliards de dinars restant à réaliser. Par ailleurs, la mise sur le marché du foncier public ne pourra, à elle seule, satisfaire la demande nationale dans la mesure où il ressort de l’expérience vécue que moins de 15 % du foncier déjà octroyé aux investisseurs est actuellement exploité. En effet, il est relevé, dans les différents rapports élaborés à ce sujet, une forte immobilisation de ce type de foncier d’origine public, notamment aux fins de spéculation et de rentes foncières. Outre le manque à gagner de l’Etat et des collectivités locales au titre de la perception de l’impôt, l’immobilisation de ce foncier ne saurait être tolérée dans une période de forte demande. Ce phénomène complique en outre la gestion des zones industrielles et zones d’activité vu le non paiement des charges communes auxquelles sont astreints les détenteurs de ces terrains. A ce titre, l’Etat, en sa qualité de principal acteur et régulateur institutionnel sur le marché du foncier industriel, a certes pris des dispositions pour faciliter l’accès à cette ressource mais se doit également de prendre des mesures de préservation pour garantir son exploitation effective et éviter toute tentative de constitution de rente spéculative. C’est ainsi que des dispositions sont prévues pour mettre un terme à la rétention de terrains octroyés. D’autre part, il est prévu de mettre en place un dispositif juridique visant à encadrer la promotion foncière et /ou immobilière à caractère industriel devant permettre la production optimale de foncier destiné à l’investissement productif de biens et services dans le strict respect des instruments dictés par les politiques d’aménagement du territoire et par le développement des infrastructures nouvelles, notamment routières qui rendent accessibles de nouveaux espaces pour promouvoir l’implantation de projets industriels. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 17 relance Politique Entre le constat et les mesures de relance [ La croissance économique* ] L Malgré la timide reprise enregistrée durant ces cinq dernières années, l’industrie nationale a fortement régressé dans la place qu’elle occupe dans la valeur ajoutée nationale : 5,3% en 2009, soit moins que l’administration avec 6,8% la même année. En effet, l’industrie a versé le plus lourd tribut au parcours complexe traversé par l’économie nationale durant les vingt dernières années. es entreprises industrielles privées se sont vues confrontées à leurs propres difficultés (souvent financières) conjuguées à un environnement hostile (notamment l’économie informelle) et à une concurrence croissante des produits étrangers avec la progression du démantèlement tarifaire. Les entreprises industrielles publiques ont, quant à elles, été dans leur grande majorité marginalisées du fait de leur déstructuration financière. Cette situation ne pouvait pendant des années être corrigée par l’Etat propriétaire aux avoirs raréfiés ou fortement interpellés par ses missions de puissance publique. Par la suite, la relance des entreprises publiques industrielles s’est vue mise en attente de repreneurs privés nationaux (dont les capacités financières limitées les excluaient de l’accès aux unités industrielles d’envergure) et en attente de partenaires étrangers, dont certains ont à l’évidence, choisi de confiner l’économie algérienne au rang de simple marché. Malgré l’effet de la crise économique, la croissance constante qu’a connue 18 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 notre pays depuis le début de la décennie, aura été de nouveau au rendez-vous en 2009, avec une hausse globale du PIB de 2,4%, soit autant qu’en 2008, et similaire à la moyenne réalisée la même année dans l’ensemble du monde arabe. Cette croissance pourrait, de prime abord, être considérée modeste, notamment par rapport au volume des investissements publics. Mais cette perception serait inexacte car elle ignorerait la mutation profonde que connaît depuis quelques années déjà la croissance du PIB en Algérie. La redynamisation relevée en 2008 s’est poursuivie en 2009 avec une progression de 5% de la valeur ajoutée tirée par l’activité énergétique (avec 7,2%) et celle des industries sidérurgique, métallique, mécanique, électronique et électrique. L’industrie manufacturière demeure faible avec une progression de 0,7% seulement. L’industrie minière et des carrières a progressé de 3,4% en 2009. Les industries chimiques ont évolué de 2%. Cependant, l’industrie ne représente plus que 5,3% de la valeur ajoutée totale, soit moins que l’apport des administrations (6,8% l’année 2009). Elle se situe également en dernière position parmi les secteurs pour sa contribution à la création de richesses nationales. La situation de l’industrie nationale, et de la production nationale en général, n’est nullement le fruit d’une contraction de la demande. En effet, avec près de 10.000 milliards DA en 2009, la dépense intérieure brute continue à croître davantage que la croissance du PIB (12,7% de hausse de dépense intérieure en 2009 contre 2,4% de hausse du PIB). Une progression envahissante des importations La production nationale, notamment industrielle, connaît donc des lacunes structurelles, et laisse ainsi la place à une progression envahissante des importations de toutes natures. Ainsi, les importations de biens qui totalisaient moins de 10 milliards $ en 2001, ont bondi à près de 20 milliards $ en 2005 pour se rapprocher de 40 milliards $ à la fin de l’année Politique 2008. Les importations de services (y compris le concours des entreprises étrangères à la réalisation du programme public de développement) ont suivi le même cheminement, passant de 4,7 milliards $ en 2006, à près de 7 milliards $ en 2007, pour dépasser les 11 milliards $ en 2008. Globalement, les importations de biens et de services ont augmenté de 30,7% en 2007 et de 47,4% en 2008. Conjugué à la baisse des recettes de nos ventes d’hydrocarbures, entamée en 2008, ce constat explique pour une part, les mesures de régulation du commerce extérieur introduites à partir de 2009. Cette réalité a, voilà deux années, amené M. le Président de la République à ordonner au Gouvernement de prendre une somme de mesures pour mettre en place les instruments d’une plus grande implication de l’Etat dans l’investissement industriel, avec notamment, la création du Fonds National d’Investissement. Ces mesures visent en premier lieu à : - relancer les entreprises publiques disposant d’un marché et à soutenir fortement la mise à niveau des entreprises privées ; - valoriser la carte du marché algérien et des avantages de notre Code des investissements pour amener les opérateurs étrangers à s’engager en Algérie ; - aboutir à un réel partage d’expériences avec les partenaires étrangers ; - et sécuriser enfin l’économie nationale contre d’éventuels comportements spéculatifs d’investisseurs étrangers. lisation de la contribution de l’industrie à la création de la richesse nationale, (alors que l’Algérie dispose d’une des bases industrielles les plus conséquentes de la région) expliquent ainsi pour partie, les mutations de politique publique en matière de promotion de l’investissement, de concours de l’Etat à la relance de l’outil industriel public dont il est le propriétaire, d’appui à la mise à niveau des entreprises privées nationales, ainsi que la multiplication récente des encouragements à l’entreprise et à la production locales édictés à l’occasion de la révision du Code des marchés publics. Les initiatives déployées en 2009 pour consolider les instruments et cadres d’appui au développement industriel s’explique ainsi dans ce cadre, notamment, à travers: a- la réalisation des études stratégiques des secteurs et filières ; b- le développement des centres d’appui technique (mécaniques, agroalimentaire, industrie électrique et électronique, emballage, chimie, pharmaceutique) ; c- le développement des mécanismes chargés de la sécurité industrielle, de la normalisation, des accréditations et de la propriété industrielle ; d- l’élargissement des capacités de formation y compris managériales ; e- le développement des capacités et du réseau de la nouvelle Agence du foncier industriel (ANIREF) ; f- et le renforcement du déploiement spatial de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI). En effet, cet état de la production nationale en général et la margina- C’est aussi dans cette même approche que se sont situés les efforts investis au profit des petites et moyennes entreprises notamment : a- la réalisation de 17 centres de fa- Les mutations de la politique publique en matière de promotion de l’investissement En matière de promotion de la PME relance cilitations et 12 pépinières d’entreprises ; b- le renforcement des dispositifs de garantie de crédits aux PME (avec un relèvement des montants et l’octroi d’une garantie d’Etat à celle donnée par la Caisse de garantie des crédits des investissements aux PME (CGCI) ; c- le lancement de la mise en place de mécanismes nouveaux de financement des PME sous la forme du crédit bail et du capital risque ; d- l’ adoption par les pouvoirs publics d’un imposant programme national de mise à niveau des PME qui cible 20.000 entreprises bénéficiaires sur cinq années. En matière de l’outil public économique L’outil public économique n’est pas en reste de cette démarche qui vise notamment à : a- rétablir la bancabilité des entreprises publiques en difficultés mais disposant d’un marché localement ; b- bonifier le coût des crédits bancaires nécessaires à la modernisation de leurs moyens de production et au perfectionnement de leurs personnels et encadrement ; c- les positionner en synergie avec les départements chargés de la commande publique dans leurs créneaux d’activités, de sorte à les impliquer dans la réalisation des programmes ; d- et mobiliser des partenaires étrangers qualifiés en vue de leur modernisation. * Extrait de la déclaration de politique générale du gouvernement, présentée à l’Assemblée populaire nationale par M. Ahmed Ouyahia, Premier Ministre, le 21 octobre 2010. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 19 relance Politique Les grands axes de déploiement du secteur industriel [ Politique de relance économique ] nouvelle politique de partenariat visant à assurer une contribution effective des opérations d'ouverture de capital au développement de l'économie nationale. De manière intrinsèque, le secteur industriel est celui dans lequel l'Algérie possède dans la région un avantage historique indéniable et qui reste un moteur de croissance incontournable et demeure à cet égard un des enjeux majeurs de notre avenir. 20 L e ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement a déployé un programme ambitieux autour, essentiellement, des axes suivants : Le Premier axe vise le développement de l'investissement productif national et étranger par : - la consolidation du dispositif national de facilitation et d'incitation à l'investissement productif et créateur d'emplois ; - l'ajustement du dispositif d'incitation aux besoins identifiés de Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 l'économie nationale pour accroître son efficacité ; - l'amélioration de l'environnement de l'investissement pour réduire les coûts indus supportés par l'investisseur. Le deuxième axe porte sur le renforcement de la contribution du secteur public à la croissance économique et au développement du pays à travers : - la nouvelle configuration du secteur public marchand avec la mise en place de puissants groupes industriels compétitifs dans les secteurs où le pays dispose d'avantages comparatifs ; - la mise en œuvre d'une Le troisième axe est relatif au renforcement du potentiel industriel national par l'incitation des entreprises, notamment du secteur privé, à participer plus largement au développement du pays, à travers : - la mise en place de politiques publiques d'appui à la mise à niveau et de modernisation de ces entreprises, notamment sur les plans technologique, managérial et de la formation des ressources humaines ; - l'octroi de facilitations sous forme de préférence nationale consentie aux entreprises pour la pénétration des marchés ; - la création et le développement de différentes structures de facilitation et d'appui en soutien aux entreprises industrielles. Le quatrième axe, est d’assurer un déploiement spatial des activités industrielles axé sur : - l'accroissement et l'amélioration de l'offre foncière ; Politique - une territorialisation des politiques industrielles pour gagner en efficacité dans la mise en œuvre des programmes publics d'appui à l'industrie ; - la mise en réseau des acteurs de l'industrie, de la formation et de la recherche pour initier un processus d'appropriation technologique et d'apprentissage de l'innovation industrielle. Aussi, il s'agira, au titre de nos priorités, de : - favoriser l'émergence des industries de transformation de ressources primaires qui ont pour vocation de valoriser les matières premières locales, et ont la caractéristique de générer une forte valeur ajoutée mais nécessitent aussi l'engagement d'importants moyens financiers. Les branches de ce type d'industries, pour lesquelles des actions lourdes de développement sont et seront engagées, sont la pétrochimie, les engrais, la sidérurgie, la transformation des métaux non ferreux, les matériaux de construction et les fibres synthétiques ; - engager la constitution d'industries nouvelles ou innovantes basées sur les nouvelles technologies qui nous imposent de densifier les relations de nos industries avec le monde de la recherche, ce que le gouvernement encourage fortement Les branches de ce type d'industries sont l'automobile et les technologies de l'information et de la communication ; - renforcer et promouvoir les industries orientées vers la consommation finale qui se sont développées à l'origine pour répondre à une demande de consommation immédiate et locale. Notre avantage est que ces industries existent mais sont caractérisées par la modestie des investissements engagés et l'absence de véritables grandes entreprises en mesure d'aller à l'international. Il s'agit en fait de petites et moyennes entreprises nécessitant une stratégie nationale de mise à niveau dont les contours sont aujourd'hui bien définis. Les branches de cette catégorie d'industries sur lesquelles nous misons sont les industries électrique et électronique, les industries de la mécanique, l'industrie métallique et enfin les industries agroalimentaires (IAA) dont les opérateurs ont tenu leurs Assises nationales en mars 2010 et dont les résultats feront l'objet d'un traitement parti- U relance culier par le gouvernement eu égard à leur poids économique et aussi aux interactions qu'elles recèlent avec l'amont agricole d'une part et les consommateurs d'autre part ; - développer la sous-traitance en tant que facteur de densification des activités productives et de croissance économique. Réorganisation du secteur public industriel marchand ne nouvelle approche a été développée pour la création de groupes industriels intégrés dans le cadre d'une stratégie d'ensemble et de plans de développement spécifiques, sur la base de quatre critères que sont la taille critique des nouveaux groupes, le regroupement par métier, les potentiels avérés de développement (capacités de production, de progrès technologique et d'innovation) et la recherche de synergie/complémentarité. Sur la base de ces critères, des études complémentaires pour les autres SGP relevant du secteur industriel, ont été réalisées entre octobre 2009 et mai 2010 et ont abouti à : l'élaboration d'une démarche générale de redéploiement des EPE ; la proposition de restructuration des SGP TRANSOLB, CABELEQ, CONSTRUMET, INDELEC, GEPHAC, EQUIPAG, Industries Manufacturières et IPRS en groupes ou en filières ; le coût global de l'opération est estimé à 450 milliards de dinars, dont 162 milliards de dinars dédiés à l'assainissement préalable des entreprises entrant dans le périmètre de ces neuf (09) groupes, et 288 milliards de dinars consacrés à financer les programmes d'investissement ; les Groupes industriels dont les programmes de développement ont été présentés et validés par le CPE concernent les matériaux de construction- ciment (GICA), la pharmacie (SAIDAL), le tabac (SNTA), les véhicules industriels (SNVI) et la chimie (peintures, plastiques, détergents, verre, papier, chlore). Pour le reste des groupes, des communications seront présentées lors des prochaines sessions du CPE pour approbation. S'agissant des perspectives, le redéploiement du secteur public va évidemment se poursuivre en s'appuyant sur le développement des branches porteuses appelées à reconquérir des parts de marché au niveau national et disposant à terme d'un potentiel de compétitivité sur le marché international. L'objectif majeur visé est d'assurer le développement d'activités industrielles dans les branches où nous détenons des avantages concurrentiels, permettant une intégration positive de notre économie dans le marché mondial et sa diversification hors des hydrocarbures qui constitue un enjeu vital dans les années à venir. Il s'agit de transformer, à terme, les EPE en véritables pôles économiques en mesure de dynamiser leurs branches et de constituer de puissants outils du développement économique. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 21 investissement Promotion Faciliter et assister les investisseurs dans leurs démarches [ L’Agence Nationale de Développement de l’Investissement «ANDI» ] Créée dans le cadre des réformes engagées depuis les années 1990 et issue de la restructuration de l’ex-Agence de Promotion, de Soutien et de Suivi des Investissements «APSI», l’Agence en charge de l’investissement a connu des évolutions et des adaptations aux mutations profondes qui ont marqué l’environnement économique et institutionnel du pays. C es mutations ont ellesmêmes été marquées par une adaptation des cadres institutionnel et réglementaire, notamment par : 1. La mise en place d’instruments d’encadrement de l’investissement, à travers : - la création du Conseil National de l’Investissement, organe présidé par le Premier Ministre et chargé des stratégies et des priorités pour le développement ; - la création de structures décentralisées de l’Agence (Guichets uniques décentralisés) qui, en concertation avec les acteurs locaux, contribuent 22 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 au développement régional à travers la mise en place des moyens humains et matériels pour faciliter et simplifier l’acte d’investir ; - le transfert de la tutelle de l’ANDI du chef du Gouvernement vers le ministère de l’Industrie et de la Promotion de l’Investissement, devenu aujourd'hui ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement ; - l’instauration d’une commission interministérielle de recours chargée de statuer sur les doléances des investisseurs. 2. La refonte du dispositif d’encouragement des investissements, par : - la clarification des rôles des différents intervenants dans le processus d’investissement ; Promotion - la révision du dispositif d’incitation à l’investissement ; - la suppression du niveau d’autofinancement exigé à l’éligibilité aux avantages; - la simplification des formalités d’obtention des avantages ; - l'allègement des formalités de constitution des dossiers de demande d’avantages. Ainsi, l’ANDI s’est vue confier la investissement vers outils de communication tels que le site web de l’Agence (www.andi.dz), les supports promotionnels (pochettes, dépliants, cdrom, film promotionnel, etc.), les manifestations économiques organisées en Algérie et à l’étranger ; - formaliser, sur une base d’équité et dans des délais courts, les avantages prévus par le dispositif d’encouragement ; La bourse de partenariat vise notamment, à l’identification des opportunités d’investissement et le développement de synergies entre les différents acteurs économiques des secteurs public et/ou privé et les investisseurs étrangers. Elle a pour objet de collecter les idées de projets, recenser les besoins des investisseurs locaux et déterminer leurs apports, rechercher des partenaires étrangers, faciliter les contacts entre les partenaires potentiels ... mission de facilitation, de promotion et d’accompagnement de l’investissement. A ce titre, elle est chargée notamment de : - l’accueil et du conseil des investisseurs au niveau de ses structures centrales et régionales ; - la promotion de l’investissement et l’information des investisseurs résidents et non résidents, à travers di- - veiller à l’exécution concertée avec les différentes institutions concernées (Douanes, Impôts, etc.) des décisions d’encouragement à l’investissement ; - contribuer à la mise en œuvre des politiques et des stratégies de développement en synergie avec les différents secteurs économiques concernés. Les Guichets Uniques Décentralisés Et afin de mettre en œuvre le dispositif d'encouragement à l’investissement, notamment sur le plan local et/ou régional, l'Agence s'appuie sur les Guichets Uniques Décentralisés, institués en tant que structures décentralisées de l’Agence et regroupant, outre les services de celle-ci, les représentants locaux des administrations et organismes publics notamment, du Centre National de Registre de Commerce (CNRC), des Impôts, des Domaines, des Douanes, de l’Urbanisme, de l’Aménagement du territoire et de l’environnement, du Travail et du préposé de l’APC. Les Guichet Uniques sont également chargés d’assurer la représentation de l’ANDI auprès des autorités locales ainsi qu'au sein d'administrations ou organismes locaux et/ou régionaux. Ils veillent, en relation avec les institutions concernées, à la bonne prise en charge et à la mise en œuvre des allégements et des simplifications octroyés en matière de procédures et de formalités relatives à la constitution des entreprises et à la réalisation des projets d’investissement. Enfin, ils sont appelés à concentrer l’essentiel de leurs activités et de leurs missions sur des actions de prospection et de promotion des potentialités et opportunités d'investissement aux niveaux local et régional. Ainsi, l'ANDI, s'inscrivant en droite ligne avec sa politique de proximité et de rapprochement des investisseurs, mène une action permanente de déploiement de ses structures décentralisées au niveau des wilayas, portant le nombre des guichets uniques à vingt-quatre (24), dont dixhuit (18) actuellement opérationnels, deux (02) en cours d'ouverture et quatre (04) programmés pour l'année 2011. L'objectif étant à terme, de créer un réseau de 48 guichets uniques, soit un guichet pour chaque wilaya. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 23 investissement Promotion Coopération internationale La Bourse de Partenariat Par ailleurs, la refonte du dispositif d'encouragement à l'investissement et le recentrage des missions de l'ANDI ont permis à celle-ci de lancer plusieurs actions, principalement de facilitation dont la mise en place d'une Bourse de Partenariat visant, dans une démarche proactive de l'Agence, à faciliter la mise en relation entre porteurs de projets, nationaux et étrangers, et ceci en vue d'aboutir à des partenariats conclus en conformité avec les dispositifs en vigueur, notamment en matière d'investissements directs étrangers. La mise en place de cette Bourse s'est traduite par le lancement d'une opération de collecte d’offres de projets d’investissement faisant appel à un partenaire étranger. A cet effet, une fiche de projet a été conçue et mise à la disposition des promoteurs sur le site Internet de l’ANDI pour la présentation de leurs projets, le profil du partenaire recherché, leur apport dans le projet proposé ainsi que l'apport souhaité chez le partenaire recherché. Les offres ainsi collectées sont répertoriées dans une Bourse accessible à travers le site Internet de l’Agence (www.andi.dz). Cette initiative vise notamment, à l’identification des opportunités d’investissement et le développement de synergies entre les différents acteurs 24 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 économiques des secteurs public et/ou privé et les investisseurs étrangers. Elle a pour objet de collecter les idées de projets, recenser les besoins des investisseurs locaux et déterminer leurs apports, rechercher des partenaires étrangers, faciliter les contacts entre les partenaires potentiels, organiser des match-making à leur demande et créer une banque de données fiable et actualisée. La Bourse de Partenariat constitue très certainement un outil d’intégration verticale du tissu industriel permettant, à travers le développement de partenariats "gagnant-gagnant" avec les investisseurs étrangers, un transfert de savoirfaire, de management et de nouvelles technologies ainsi que le développement de nouveaux marchés contribuant à la diversification de la production nationale en substitution à l’importation. C’est à ce titre que l’Agence a entrepris plusieurs actions de vulgarisation de cette opération, notamment à travers son site et ses guichets uniques, mais également auprès des Chambres de Commerce algériennes et/ou étrangères, des associations patronales, des ambassades algériennes à l'étranger, des ambassades accréditées en Algérie, des représentations de l’Onudi à travers le monde, etc. et enfin, lors de rencontres et manifestations organisées à l’intérieur du pays et/ou à l'étranger. Sur le plan international, l'ANDI, forte d’une expérience et expertise avérées en matière de promotion de l’investissement, s’est assurée une place au sein des réseaux d'agences de promotion de l’investissement, et entretient une coopération avec ses homologues européennes, arabes et asiatiques, notamment : - L'Association Mondiale des Agences de Promotion de l’Investissement (WAIPA) qui comprend plus de 150 API ; - ANIMA, qui est le réseau euro-méditerranéen des Agences de Promotion de l’Investissement des 12 pays de la rive sud de la Méditerranée, créé en partenariat avec les agences française, italienne et espagnole ; - ANIMA Investment Network, qui est une Association créée en succession aux réseaux ANIMA et élargie à d’autres pays européens ; - l'Association des Agences Africaines de Promotion de l’Investissement (Africanet). Dans le cadre de cette coopération, l'ANDI a conclu plusieurs protocoles de coopération bilatérale avec ses partenaires, visant l’échange d’expériences, d'expertise et de bonnes pratiques en matière de promotion de l’investissement. En outre, et afin de fournir des prestations selon les normes et standards internationaux, l’ANDI sollicite couramment diverses institutions et organismes internationaux tels que : - la Cnuced pour le conseil et l’expertise, notamment à l’occasion de l’examen de la politique d’investissement en Algérie ; - l'Onudi pour la formation et le perfectionnement de ses cadres, notamment sur les méthodes d’évaluation des projets d’investissement ; - la Banque Mondiale, notamment dans le cadre de l’audit du processus de création d’entreprise et propositions de mesures d’amélioration dans le cadre de son programme Doing Business. Garantie financement Pour faciliter l’accès des PME au crédit bancaire [ Le Fonds de Garantie des crédits aux PME (FGAR) ] P On ne peut traiter de la problématique du financement des entreprises sans évoquer le Fonds de Garantie des crédits aux PME (FGAR). Il s’agit d’un mécanisme de facilitation d’accès des porteurs de projets aux crédits bancaires en vu, soit de la création d’une nouvelle entreprise, de l’extension d’une entreprise déjà existante, de renouvellement d’équipements ou de prises de participations. Le Fonds qui bénéficie d’une dotation initiale du Trésor public de 1 milliard de dinars a été créé en novembre 2002. Il n’est cependant opérationnel que depuis avril 2004. lacé sous la coupe du ministère de l’Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l’Investissement, il se veut surtout une réponse à l’épineuse question du financement des entreprises. Des difficultés dues essentiellement à la faiblesse des fonds propres des promoteurs et à l’insuffisance ou l’absence de garanties réelles à présenter à la banque. En revanche, les appréhensions des banques paraissent, somme toute, légitimes car en plus de la faiblesse des garanties du prétendant au crédit, il est relevé un important taux de sinistralité (entre 25% et 30%), notamment dans la création de nouvelles entreprises et durant les trois premières années d’exercice, ainsi qu’une faiblesse du taux de récupération des garanties mises en jeu et un coût élevé de la gestion des petits montants. Une garantie de l’État Le FGAR, qui se positionne en sorte de catalyseur entre les deux parties, est justement venu faciliter l’accès des promoteurs au financement bancaire par l’octroi de garanties financières, garantie par l’État, aux banques commerciales en partageant, avec elles, le risque à l’issue d’une minutieuse étude du projet présenté par le promoteur. Le Fonds intervient dans les cas de création d’entreprises, de leur extension, de la rénovation des équipements et dans les prises de participation. Son rôle est d’accompagner les investisseurs dans le montage financier de leurs projets, jugés préalablement rentables mais surtout viables. De par les missions qui lui sont dévolues, le Fonds est aussi habilité à assurer le conseil et l’assistance technique aux PME bénéficiaires de sa garantie, engager toute action visant l’adoption de mesures relatives à la promotion des PME dans le cadre de la garantie des crédits d’investissement, entreprendre tout projet de partenariat avec les institutions activant pour le développement des PME et garantir le relais des programmes en faveur des PME par les institutions internationales. Le FGAR est partenaire de la quasitotalité des banques commerciales activant en Algérie. Pour cela, le promoteur peut autant présenter son projet à la banque qu’il choisi pour demander un financement qu’au FGAR pour solliciter une offre de garantie. Un document qu’il pourra ensuite faire-valoir auprès de sa banque pour sa demande de crédit. Le FGAR en quelques chiffres Durant le premier semestre 2010, les engagements cumulés du FGAR ont augmenté de 8% en offres de garantie et 11% en certificats de garantie. Le montant global cumulé des garanties octroyées par le FGAR, du mois d’avril 2004 à juin 2010, a été de plus de 10.406 millions de dinars dont 3.649 millions de dinars en engagements définitifs. Il est constaté un montant moyen de la garantie de 25 millions de dinars pour les offres de garantie et de 23 millions de dinars pour les certificats de garantie. En outre, la majorité des projets d’investissement garantis ont été de type extension, représentant un taux de 55% des projets garantis par le fonds. Il a garanti 187 projets de PME en création et 233 autres PME en extension. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 25 foncier Économique L’émergence d’un marché foncier transparent et efficient [ L’Agence Nationale d’Intermédiation et de Régulation Foncière (ANIREF) ] L’une des conditions de l’attractivité d’un pays, pour les investisseurs, est, sans nul doute, l’accès facile à une assiette foncière pour l’implantation de leur projet économique. Cette règle fait, d’ailleurs, partie des avantages comparatifs qui mettent les États en compétition. Or, cette question a, longtemps, représenté, en Algérie, un obstacle pour nombre d’opérateurs économiques qui souhaitent s’y implanter. D evant ces difficultés, les pouvoirs publics ont réagi pour prendre en charge ce dossier et mettre ainsi un terme à ce qui représente une contrainte majeure dans un vaste pays. Parmi les mesures prises par les autorités, il a été décidé de revoir le dispositif régissant l’accès au foncier économique en réduisant le nombre des acteurs et en substituant, à terme, à la pléiade des organismes de gestion du foncier économique clairement identifiés. C’est dans ce cadre et dans cette perspective que fut prise, en 2007, la décision de créer «l’Agence nationale d’intermédiation et de régulation foncière», (ANIREF), qui s’est vue confier la lourde mission de mettre en place les outils qui contribueront à l’émergence d’un marché foncier transparent et efficient, structuré de sorte à satisfaire les besoins de l’investissement. 26 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 Bilan de l’année 2010 L’ANIREF a, durant l’exercice 2010, réalisé 55 opérations de mise en concession, couvrant 28 wilayas. Elles ont permis de mettre sur le marché 172 actifs qui totalisent une superficie globale de 210 ha. Le taux de réalisation de ces opérations est estimé à 68%. En d’autres termes, 117 actifs, qui totalisent une superficie de 145 ha, ont été concédés au profit d’investisseurs. L’impact attendu de ces concessions sur l’investissement et la création d’emplois, est comme suit : - un engagement d’investissement de l’ordre de 38,1 milliards de DA, - une prévision de création de 9.758 emplois directs. S’agissant des projets d’investissement à réaliser par les concessionnaires/investisseurs, l’étude des fiches descriptives de projets déposées par ces derniers montre une forte diversification des branches d’activités. Toutefois, une tendance pour l’industrie des matériaux de construction est constatée. Les perspectives Ceci dit, pour combler la demande des investisseurs et d’augmenter l’offre foncière, l’ANIREF a initié plusieurs actions. C’est ainsi que, durant l’exercice 2010, la division (morcellement ou lotissement) de sept actifs, dont les superficies sont jugées importantes, a donné nais- sance à 24 biens à taille et mise à prix plus attractives. S’agissant des lots de terrains, appartenant aux URBA/CNERU, situés dans les zones industrielles et non encore attribués, ces derniers ont fait l’objet d’une résolution du Conseil des participations de l’État (CPE) lors de sa 107ème session du 11 novembre 2010 qui prévoit leur remise a l’ANIREF. Ainsi, 948 lots de terrains représentant une superficie globale de plus de 600 ha, répartis sur 25 zones industrielles, intégreront le portefeuille de l’Agence et seront proposés en concession, au fur et à mesure de leur remise à l’Agence par les services des Domaines. Toujours dans le cadre de l’amélioration de l’offre foncière, il ya lieu d’ajouter que l’ANIREF s’attèle à finaliser un dossier tendant à récupérer des biens immobiliers détenus par les EPE mais non objectivement nécessaires à leurs activités. Ces actifs excédentaires, dont la superficie avoisine les 740 ha, seront confiés en gestion à l’ANIREF. Concernant la création de nouveaux espaces dédiés à l’activité économique, il y a lieu de signaler que l’Agence a finalisé et présenté en Conseil d’administration un dossier relatif à l’aménagement de 3.880 ha. Dans ce cadre, l’ANIREF compte réaliser une zone industrielle moderne, pilote, à Sidi Bel-Abbès, sur un terrain de 63 ha récupéré en novembre de l’année passée par le CPE. foncier économique guide guide foncier économique foncier économique guide guide foncier économique Normalisation Regard La normalisation constitue un outil fondamental du développement [ L’Institut Algérien de Normalisation (IANOR) ] U La nécessité de s’aligner sur les normes internationales s’avère indispensable pour améliorer significativement la compétitivité de nos entreprises, et ce, afin d’orienter, consolider et encadrer leurs développements futurs. Il est tout à fait clair que la normalisation constitue un outil fondamental du développement économique et industriel et que l’intérêt croissant accordé à l’activité de normalisation trouve son fondement dans le souci d’opérer cette rationalisation de l’économie nationale. ne normalisation dynamique qui implique toutes les parties concernées est un facteur à même de permettre à notre pays d’assurer une avancée de premier ordre et de s’engager dans la voie du progrès. L’élaboration des normes en elle‐même ne suffit plus. C’est leur application qui compte le plus par l’utilisation des techniques appropriées au premier rang desquelles figurent la certification, la labellisation et le marquage. Certification, labellisation et marquage sont toutes des activités qui sont au service de l’économie nationale ayant un même mode d’emploi, mêmes objectifs mais leur mode d’application est différent. Si la certification est surtout appliquée pour les produits et services de large consommation et le marquage pour les produits présentant un danger de sécurité et/ou de santé publique, la labellisation quant à elle, est très souvent appliquée pour les produits de terroirs pour mieux assurer la protection de leurs particularités et spécificités et les faire mieux connaître. En s’appuyant sur la démonstration de la conformité, ces activités participent à l’amélioration de la qualité des produits mis sur le marché, facilitent leurs exportations et mettent en confiance le consommateur. Elles permettent à une entreprise ou association de valoriser les efforts LA NORMALISATION Sur la base des besoins nationaux en matière de normalisation, l’IANOR élabore les normes algériennes en coordination avec les différents secteurs d’activité économique grâce au concours des comités techniques nationaux. LA CERTIFICATION L’IANOR gère les marques de la conformité aux normes algériennes. A ce titre, il offre, à toute entreprise désireuse de positionner ses produits sur l’axe qualité et disposer d’arguments commerciaux, ses services en vue de l’obtention de la marque ou certificat de conformité «TEDJ». Il en est de même pour les entreprises voulant certifier leurs systèmes de management qualité, environnement ou autres. LA FORMATION Pour permettre au personnel des entreprises de mettre à niveau ou d’améliorer leurs compétences, l’IANOR dispose d’un programme de formation comprenant plusieurs thèmes. Des sessions sont organisées en intra et inter entreprises à la demande des entreprises. L’INFORMATION ET LA VEILLE En sa qualité de point d’information sur les obstacles techniques au commerce, l’IANOR met à la disposition du public toute information relative aux normes et règlements techniques. La base de données des normes algériennes peut aussi être consultée ainsi que les autres bases de données des normes internationales. Grâce à la prestation de veille normative et réglementaire, les entreprises sont informées d’une manière régulière sur l’état d’avancement de la normalisation et de la réglementation technique dans leur domaine d’activité. Pour un système d’alerte, il leur est possible d’anticiper sur tous les changements qui peuvent surgir. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 31 Regard Normalisation qu’elle a accomplis dans le sens de la qualité. L’IANOR en 2010 En dépit d’un contexte économique difficile, l’IANOR a enregistré des résultats satisfaisants au cours de l’exercice 2010 et démontre par là sa capacité à poursuivre son développement sur un rythme soutenu. Il est important de noter que sur son métier de base, la normalisation, l’IANOR a pu atteindre les objectifs tracés grâce, notamment à sa capacité à développer de nouvelles techniques et méthodes de travail qui permettent de mieux répondre aux besoins des clients. Pour résumer, voici quelques faits saillants qui ont marqué la vie de l’Institut durant l’exercice 2010 : Premièrement : Une mobilisation plus accrue du personnel en vue d’améliorer les ressources propres, une grande vigilance dans la maîtrise des coûts a permis à l’Institut de faire face à une situation financière des plus délicates. Deuxièmement : Pour parachever les textes d’application de la loi précédemment citée, la révision du décret exécutif de 1998 portant statut de l’IANOR a été engagée et le projet de texte a été adopté par le Conseil du Gouvernement. Cette action a été introduite car l’environnement national et international a fortement évolué durant cette dernière décennie. Ce qui a induit un repositionnement stratégique de la normalisation en Algérie. Troisièmement : Le projet de jumelage avec l’AFNOR‐France financé par l’Union européenne a identifié clairement les actions permettant la modernisation de l’Institut pour qu’il puisse jouer son rôle dans le processus de la reconnaissance mutuelle avec ses homologues européens dans le 32 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 cadre de la conclusion d’accords sur l’évaluation de la conformité et l’acceptation des produits industriels (Accords ACCAS) sans oublier le projet Qualité du Programme PME II. Ces deux projets vont mobiliser l’équivalent de 800 H/J d’expertise sur les trois années à venir. Quatrièmement : Avec les partenaires économiques de l’Algérie, il a été procédé à la signature de deux accords de coopération avec les organismes de normalisation espagnol et russe. Un projet d’accord avec l’organisme américain ASTM est en cours d’examen par les deux parties. Comme il a engagé des négociations avec l’homologue libyen en vue de conclure un accord de reconnaissance mutuelle en matière de certificats de conformité délivrés par les deux organismes, ceci pour fluidifier les échanges commerciaux dans le respect des normes. Cinquièmement : L’organisation d’une journée technique sur la responsabilité sociétale selon la norme ISO 26000 juste après sa publication, en novembre 2010, a permis aux participants de prendre conscience des enjeux importants véhiculés par cette norme qui, dans un très proche avenir, finira par s’imposer à l’échelle mondiale tant sur le volet économique, politique que social. Sixièmement : Concernant les manifestations extérieures, il est à signaler que l’IANOR a participé à l’Assemblée générale de l’ISO qui s’est tenue à Oslo au mois de septembre dernier. Il a pris aussi part au séminaire maghrébin sur les nouvelles normes de construction qui s’est tenu à Tunis. L’IANOR a également pris part à la réunion de l’Assemblée générale constitutive de l’Institut de Normalisation et de Métrologie des Pays Islamiques organisée par TSE à Ankara (Turquie). Durant cette assemblée, l’Algérie a été élue pour être membre du Comité de Direction. Septièmement : L’engagement de l’IANOR en faveur d’une politique Qualité déterminé et partagé par l’ensemble du collectif a eu comme résultat concret le maintien et le renouvellement de la certification de son système de management par le biais duquel il a été enregistré des points significatifs dans l’amélioration des produits : normes, certificats, formations et veilles normatives et réglementaires. En matière de perspectives, l’IANOR va, durant l’exercice 2011, créer cinq nouveaux comités techniques nationaux et intégrer 10 comités techniques internationaux pour porter sa participation aux travaux de normalisation internationale à 51 TC. Accréditation Regard De la fonction d’accréditation [ L’Organisme Algérien d’accréditation (ALGERAC) ] L Par Noureddine Boudissa * ’accréditation consiste en une attestation émise par une tierce partie et concernant un organisme d’évaluation de la conformité, apportant la démonstration formelle de la compétence de l’organisme à exécuter des tâches spécifiques d’évaluation de la conformité. Générer la confiance en la conformité des produits et services par rapport aux spécifications qui les régissent est d’une importance primordiale pour éliminer les barrières techniques aux échanges commerciaux, privilégier une saine concurrence et harmoniser le fonctionnement des marchés. L’accréditation, c’est aussi l’outil principal pour démontrer la compétence des organismes d’évaluation de la conformité et la condition nécessaire pour accéder au commerce international, car elle contribue à l’amélioration de la compétitivité internationale de nos entreprises et à l’élimination des entraves techniques dans les échanges commerciaux extérieurs. L’organisme Algérien d’accréditation (Algérac), crée par décret n° 05-466 du 06 décembre 2005, a pour mission principale l’accréditation de tout organisme d’évaluation de la conformité. A ce titre, il est chargé notamment de mettre en place les règles et procédures relatives à l’accréditation des organismes d’évaluation de la conformité, et notamment d’examiner les demandes et délivrer les décisions d’accréditation aux organismes d’évaluation de la conformité. Les actions menées par Algérac En juillet 2007, et dans le cadre de la coopération internationale, Algérac a mis en place toute la documentation nécessaire à un organisme conforme à la norme 17011 et formé un noyau d’évaluateurs et d’experts techniques sur les référentiels internationaux (17025, 17020 et 17021), ainsi que le coaching de plusieurs actions auprès de certaines structures nationales (laboratoires, inspections et organismes de certification). Jusqu’en 2008, et compte tenu de l’analyse de la situation exacte des structures chargées de l’évaluation de la conformité, il est apparu que peu de structures sont à même de faire face à une accréditation, pour diverses raisons, d’où une réflexion approfondie sur le programme d’action pour les cinq années à venir. Compte tenu de l’état vierge dans lequel se trouve l’accréditation en Algérie, Algérac a décidé de lancer une compagne de sensibilisation auprès des organismes d’évaluation de la conformité et surtout auprès des structures ministérielles char- M. Noureddine Boudissa, DG. ALGERAC gées de la remise des agréments pour l’exercice de la fonction d’évaluation de la conformité. Il a décidé de sensibiliser les grands organismes publics d’évaluation de la conformité et travaillant pour le compte de l’Etat (énergie, bâtiment, travaux publics, santé, industrie, hydraulique,…) sur la nécessité de se lancer dans l’accréditation de leurs structures. Algérac compte aussi lancer le processus pour la reconnaissance de son fonctionnement par ses pairs, telle l’European Accreditation (la coopération européenne) dans le domaine de l’accréditation, notamment après les trois premières accréditations qu’elle vient de réaliser et celles en cours et qui sont au nombre de sept. Le programme d’Algérac vise également à amplifier l’effort de formation dont le processus de N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 33 Regard Accréditation EN BREF C’EST QUOI L’ÉVALUATION DE LA CONFORMITÉ ? C’est la démonstration que des exigences spécifiées relatives à un produit, processus, système, personne ou organisme sont respectées. Le domaine de l’évaluation de la conformité comprend des activités tels que les essais, l’inspection et la certification. L’ACCRÉDITATION AVEC ALGERAC Les organismes d’évaluation de la conformité (OEC) fonctionnant en conformité avec les normes internationales pertinentes et accréditées par ALGERAC sont autorisés à délivrer des certificats pour les portées couvertes par l’accréditation à apposer le logo d’ALGERAC, ce qui garantirait la fiabilité des certificats et augmenterait la crédibilité des OEC sur le marché. ORGANISMES CONCERNÉS L’accréditation concerne les Organismes d’Evaluation de la Conformité (OEC) : Les laboratoires d’essais et d’étalonnage. Les organismes d’inspection. Les organismes de certification. POURQUOI L’ACCRÉDITATION EST-ELLE NÉCESSAIRE ? L’accréditation : est une condition nécessaire pour accéder au commerce international, profite au gouvernement et aux organismes de réglementation et favorise une bonne pratique de réglementation, offre la possibilité de profiter d’un grand choix d’activités d’évaluation de la conformité, permet aux pays en développement de participer à des accords multilatéraux, améliore la qualité des produits et des services, renforce la confiance des consommateurs, des importateurs et des exportateurs, élargit la base d'exportation du pays. Source : www.algerac.org 34 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 formation d’évaluateurs et d’experts techniques déjà entamé, et lancer la formation des évaluateurs dans les domaines qui ne sont pas encore couverts par les formations antérieures : santé, biologie, agro-alimentaire. Malgré la formation de plusieurs dizaines d’évaluateurs durant le programme de coopération sus mentionné, ce nombre demeure insuffisant pour couvrir les besoins futurs d’Algérac dans les trois domaines standards que sont les laboratoires, les organismes d’inspection et les certificateurs de systèmes, de produits et des personnes. Pour ce qui est des perspectives, il y a lieu d’établir un état des lieux de l’accréditation en Algérie à travers des enquêtes et études de marchés en vue de définir une stratégie pour promouvoir l’accréditation et construire le Système National de l’accréditation. Algérac poursuit aussi l’organisation permanente d’actions de communication (séminaire, journées d’études, colloques, conférences de presse, …) en direction des opérateurs économiques, entreprises publiques et privées, universités, chambres de commerce, organismes d’évaluation de la conformité, ministères concernés par la qualité et l’accréditation, en vue de les informer et de les sensibiliser sur l’importance de l’accréditation. Entre autres perspectives, Algérac envisage : - La constitution d’un vivier d’experts et évaluateurs nationaux par la formation permanente et de spécialistes relevant des ministères et organismes concernés par l’évaluation de la conformité et ce, dans tous les domaines touchant aux secteurs sensibles et stratégiques du pays (Défense nationale, Santé, Hydrocarbures, BTP, Transports,…). - Le recours à l’expertise étrangère pour réaliser, pour le compte d’Algérac des missions d’évaluation et de pré évaluation, encadrer techniquement les opérations d’accréditation dans le but d’améliorer les procédures d’Algérac et appliquer les normes et référentiels en vigueur dans le monde pour une reconnaissance internationale et enfin répondre à des demandes spécifiques d’une entreprise ou d’un laboratoire algériens. - La reconnaissance internationale du certificat d’accréditation d’Algérac par les organismes similaires spécialisés en la matière. * Directeur général de l’Organisme algérien d’accréditation (Algérac) Sous-traitance Regard Une banque de données au service des PME [ Bourse Algérienne de Sous-traitance et du Partenariat du Centre ] Pour répondre aux besoins croissants des grandes entreprises qui recherchent des sous-traitants et fournisseurs ainsi qu’à ceux des petites unités qui veulent obtenir des commandes de ces grands donneurs d’ordres ou de coopérer avec d’autres petites et moyennes entreprises industrielles à la fabrication d’un produit, il faut un organisme centralisateur qui fournisse l’information souhaitée sur les capacités de sous-traitance. La BSTP-Centre est venue remplir cette fonction. C réée en 1992 avec l’appui du Ministère de l’Industrie, soit au début de l’ère des reformes économiques, la BSTP-Centre est organisée sous la forme d’une association professionnelle (loi 90-31), qualifiée d’utilité publique et à but non lucratif. C’est une véritable banque de données mise au service des PME. La BSTP-Centre dont la méthodologie d’action est conçue par le système de l’Organisation des Nations Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) (partenaire du programme international de coopération avec l’Algérie), joue un rôle incontournable sur le marché national et international en matière de mise à disposition des entreprises économiques, des sous-traitants, fournisseurs et partenaires potentiels selon le profil recherché. Un instrument d’assistance et de régulation La BSTP-Centre est constituée d’entreprises algériennes, publiques et privées, et appuyée par de nombreux organismes partenaires, notamment l’ANDPME, la GTZ, le PMEII, ALGEX, la CACI, le Programme Optimexport et le CNC-PME. Elle a pour missions principales de recenser le potentiel réel des entreprises algériennes de sous-traitance, mettre en relation des offres et des demandes de partenariat sur le plan national et international, favoriser des industries existantes et/ou à créer, promouvoir la production nationale en vue de contribuer à une substitution aux importations, informer et documenter les entreprises. Elle contribue également à l’organisation et à la participation des entreprises aux salons spécialisés, comme elle organise aussi des séminaires, ateliers et autres rencontres d’affaires ayant pour thème la sous-traitance. Elle est non seulement un instrument de régulation de l’offre et de la demande, mais aussi un organisme d’assistance aux partenaires en présence. Les secteurs d’activités couverts sont, entre autres, la mécanique, la sidérurgie, la métallurgie, l’électricité/électronique, les services liés à l’industrie. Un large réseau de BSTP La BSTP-Centre fait partie du Réseau algérien des Bourses de soustraitance régionales situé à Constantine pour la région de l’Est, à Oran pour l’Ouest et à Ghardaïa pour le Sud, couvrant ainsi l’ensemble du territoire national. Elle est d’autre part membre du réseau mondial des BSTP sous l’égide de l’ONUDI. Ces BSTP sont également des Centres d’information technique et de mise en relation d’affaires, chargés de promouvoir la sous-traitance industrielle interentreprises et les partenariats entre acheteurs et fournisseurs afin d’optimiser les capacités manufacturières des entreprises affiliées ou membres. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 35 Regard Propriété industrielle Protection des droits de la propriété industrielle [ L’Institut National Algérien de la Propriété Industrielle (INAPI) ] L’INAPI (Institut National Algérien de la Propriété Industrielle) est un Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC) qui assure la mission de protection des droits de la propriété industrielle en offrant des services publics consistant en l’enregistrement des demandes de protection des inventions et des marques, modèles et circuits intégrés. L ’action de l’INAPI s’exerce dans un cadre juridique très précis constitué par une législation nationale et des engagements internationaux. L’Algérie est membre de l’Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) et cela implique une dimension internationale de l’activité de l’INAPI. La libéralisation de l’économie et son ouverture ainsi que les démarches de sensibilisation du public et des industriels concernant la propriété industrielle ont entraîné un accroissement des activités de l’INAPI puisque le nombre de dépôts a considérablement augmenté entre 1990 à 2009. Les statistiques relatives au traitement des demandes de Marques nationales arrêtées à la fin de l’exercice 2009, révèlent une courbe croissante depuis trois années consécutives. Cette tendance croissante donne à l’INAPI une place primordiale pour assumer et assurer ses missions avec efficacité et célérité au niveau national. Pour ce faire, l’INAPI doit mettre en œuvre des mécanismes plus adaptés aux nouvelles démarches instaurées par le ministère de tutelle. Il s’agit, d’une part, 36 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 de simplifier les procédures appliquées actuellement, en l’occurrence le traitement des demandes de recherches et les dépôts d’enregistrement, et ce, à travers une décentralisation progressive des procédures, actuellement centralisées et qui pénalisent le déposant par les retards générés. D’autre part, la nouvelle démarche, inscrite dans une perspective de travail à court et moyen termes, concerne, outre la modernisation de l’INAPI par le biais des nouvelles technologies de la communication et de développement de l’information, le rapprochement avec des industriels et des inventeurs aux niveaux régional et local et la mise à la disposition du grand public d’une base de données accessible et l’échange d’informations au bénéfice des déposants. Le projet de zones industrielles intégrées, initié par le ministère de l’Industrie, se veut un moyen favorisant l’amélioration de la compétitivité dans le créneau industriel à l’échelle régionale. La zone intégrée de développement industriel sera matérialisée en tant que réseau regroupant, dans un cadre de partenariat, les opérateurs économiques de divers secteurs, les entreprises publiques et privées, les centres de recherche, les administrations, les universités et les centres d'innovation. L’objectif escompté par la création de cette zone est de constituer un triangle englobant les opérateurs économiques, les instances gouvernementales et la recherche scientifique dans une optique d’amélioration de la productivité des entreprises et leur efficacité audelà de la réactivation de la compétitivité industrielle, et c’est dans ce cadre que l’INAPI veut inscrire son initiative en tant qu’élément clé dans cette stratégie industrielle. Cette dynamique intègre, outre l’adaptation législative, un effort particulier de formation et d’actualisation des connaissances qui a été mené en direction du personnel de l’Institut et des instituts concernés par la propriété intellectuelle (douanes, magistratures, police, etc.) Les perspectives de travail concernent, non seulement la modernisation de l’Institut, notamment par le biais des nouvelles technologies de la communication et de l’information, mais aussi le développement de l’information au profit des opérateurs. En effet, les questions de propriété industrielle demeurent assez peu maîtrisées dans le monde économique national. De même que le système national de recherche scientifique et technique doit être plus en rapport avec l’information contenue dans la bibliothèque des brevets détenue par l’INAPI. Cette bibliothèque constitue en effet une piste privilégiée d’accès à l’information sur l’état de la technique. Métrologie Regard Redonner un nouvel essor aux activités de contrôle métrologique [ L’Office National de Métrologie Légale (ONML) ] Créé en 1986, l’Office National de Métrologie Légale (ONML) est chargé de s’assurer de la fiabilité de la mesure des instruments nécessitant une qualification légale et ayant incidence directe sur l’équité des échanges commerciaux, la santé, la sécurité, l’environnement et la qualité de la production industrielle. S es objectifs sont la sauvegarde de la garantie publique, la protection de l’économie nationale sur le plan des échanges nationaux et internationaux et la protection du consommateur. Les pouvoirs publics ont manifesté un intérêt particulier pour le travail concernant le comptage et le transport des hydrocarbures et relevé, à cet égard, l’importance de la mission des personnels techniques de l’Office dans le cadre de la sauvegarde de la garantie publique. Récemment, M. Mohamed Benmeradi a assuré le premier responsable de l’ONML de sa volonté d’améliorer la situation statutaire et salariale de l’ensemble des personnels de cet Office qui sera doté de tous les moyens afin de mener à bien ses activités importantes pour l’économie nationale et couvrir tous les besoins de contrôle des instruments de mesure réglementés par la métrologie légale, en particulier le jaugeage des navires méthaniers et des réservoirs de stockage d’hydrocarbures, le contrôle périodique des instruments de pesage, des taximètres, des compteurs d’énergie électrique et de gaz, des débitmètres ultrason et massique, des cinémomètres radar pour la vitesse des véhicules et autres. Création d’un laboratoire national de métrologie Un laboratoire national de métrologie sera créé prochainement dans la ville de Sidi-Abdellah (Alger), a indiqué, le 7 octobre 2010, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'Investissement. En outre, trois autres laboratoires similaires seront créés au niveau régional dans les villes de Ouargla, Constantine et Oran. Par ailleurs, le ministre a souligné que "la métrologie constitue un élément essentiel de l'Etat pour la sécurité du citoyen, l'amélioration du mode d'importation, la facilitation des échanges commerciaux et la protection du marché national". D'autre part, le ministre a mis en avant l'impératif de la formation dans le métier de la métrologie, estimant que les efforts seront inachevés sans la formation d'un personnel qualifié. A cet effet, il a fait savoir qu'une enveloppe financière de 3 millions d'euros sera destinée à développer les infrastructures et l'acquisition des équipements de la métrologie. LES INSTRUMENTS ASSUJETTIS AUX CONTRÔLES MÉTROLOGIQUES Instruments de pesage Instruments de mesures dimensionnelles Compteurs d’énergie électrique Compteurs de gaz Compteurs d’eau Compteurs turbines Compteurs horokilométriques (Taximètres) Analyseurs de gaz d’échappement des véhicules Distributeurs de carburant (volucompteurs) Citernes, réservoirs, cuves, et avitailleurs destinés au transport et au stockage des hydrocarbures Tous les instruments de mesure rentrant dans le système de comptage dynamique (sonde de température, transmetteurs de température, transmetteurs de pression, calculateurs, ...) Chromatographe Cinémomètre radar (Radars routiers) Divers en conformité avec la réglementation de l’OIML. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 37 Regard Promotion de la PME Un instrument de l’Etat pour le développement de la PME [ L’Agence Nationale de Développement de la PME (ANDPME) ] E Considérée comme source de vitalité, de souplesse et de création d’emplois, la PME dans ce contexte mondial en rapide globalisation, nécessite un appui et un accompagnement pour renforcer ces capacités managériales, techniques et technologiques. n effet, l’environnement économique marqué par des mutations profondes au niveau de l’organisation et la gestion des PME nécessite, en plus des efforts à fournir par les chefs d’entreprises pour la mise à niveau de leurs entités, un accompagnement de la part des pouvoirs publics. Cet accompagnement, sous forme de services de conseil, d’expertise et de formation, s’avère indispensable pour la PME algérienne. Ce soutien se justifie par nos engagements pris par la signature de l’Accord d’Association avec l’Union Européenne et par l’adhésion prochaine à l’OMC, et qui s’est traduit, eu égard à la jeunesse et à la fragilité de nos PME, par l’instauration d’un cadre institutionnel adéquat et la mise en place d’une structure pérenne qui, au-delà de la mise à niveau, prendra en charge tous les aspects de développement de l’entreprise. L’Agence Nationale de Développement de la PME, par abréviation «ANDPME» a été créée par le décret exécutif n° 05-165 du 3 mai 2005. Elle est un établissement public à caractère administratif, doté de la personnalité morale et de l’autonomie financière, placée sous la tutelle du Ministre chargé de la PME. 38 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 L’ANDPME est l’instrument de l’Etat en matière de mise en œuvre de la politique nationale de développement de la Petite et Moyenne Entreprise. A ce titre, elle a notamment, pour missions : - de mettre en œuvre la stratégie sectorielle en matière de promotion et de développement de la PME ; - de mettre en œuvre le programme national de mise à niveau des PME et d’assurer son suivi ; - de promouvoir l’expertise et le conseil en direction des PME ; - de suivre la démographie des PME en termes de création, de cessation et de changement d’activités ; - de réaliser des études de filières et notes conjoncture périodiques sur les tendances générales de la PME ; - de collecter, d’exploiter et de diffuser l’information spécifique aux domaines d’activité des PME. La stratégie de l’ANDPME L’ANDPME s’attelle à élaborer ses orientations stratégiques en consacrant un intérêt prioritaire à des interventions ciblées et cohérentes pour la modernisation et la mise à niveau des PME. A partir de là, l’Agence s’est vue confier, comme première mission prioritaire, la mise en œuvre du programme national de mise à niveau des PME. Pour atteindre cet objectif, l’ANDPME développe une stratégie d’intervention intégrée pour l’accompagnement des efforts de mise à niveau des PME, s’articulant autour des axes suivants : - l’appui a la mise à niveau des PME et son adaptation permanente aux exigences du marché ; - la promotion du partenariat et des réseaux des PME ; - le soutien aux structures d’appui des PME ; - le renforcement du secteur de la consultance locale ; - l’instauration d’une écoute permanente des PME ; - l’adoption d’une stratégie de communication de proximité ; - la mise en place d’une politique active de coopération et de partenariat ; - la participation et l’implication accrue dans l’amélioration de l’environnement de la PME. Le programme national de mise à niveau de la PME Lors de la réunion du Conseil des ministres du 11 juillet 2010, une communication relative au programme national de mise à niveau de la petite et moyenne entreprise a été entendue et débattue. Cette initiative qui découle du programme de Monsieur le Président de la République et qui répond aux Promotion de la PME attentes des opérateurs nationaux, offre un important soutien de l'Etat à la mise à niveau des petites et moyennes entreprises, selon les modalités suivantes : Premièrement : octroi d'une aide publique couvrant 80% du coût du pré-diagnostic et diagnostic dont le montant est établi à 3 millions DA, accompagnée d'un crédit bancaire dont les intérêts seront totalement bonifiés pour le reste de cette dépense. Deuxièmement : offre d'un soutien à l'investissement immatériel requis à un niveau de dépense de 3 millions DA et selon les modalités suivantes : - aide publique à hauteur de 80% de cet investissement, accompagnée de crédits aux intérêts totalement bonifiés, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est intérieur à 100 millions DA, - aide publique à hauteur de 50% de cette dépense, accompagnée de crédits aux intérêts totalement bonifiés, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est égal à 100 millions DA et inférieur à 500 millions DA, - financement par un crédit bancaire dont 4% des intérêts sont bonifiés, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires se situe entre 500 millions et 1 milliard DA, - financement par un crédit bancaire dont 2% des intérêts sont bonifiés, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires se situe entre 1 et 2 milliards DA. Troisièmement : soutien à l'investissement matériel requis dans une limite de dépense de 15 millions DA, selon les conditions suivantes : - aide directe pour un montant de 10% et crédits bancaires dont 3,5% “...cette opération préparera les entreprises nationales à affronter la compétition internationale et permettra la diversification de nos exportations... ” des intérêts seront bonifiés, pour les entreprises dont le chiffre d'affaires est inférieur à 100 millions DA, - financement par crédits bancaires dont 3% à 1% des intérêts seront bonifiés, selon différents paliers de chiffres d'affaires de l'entreprise concernée (allant de plus de 100 millions DA à 2 milliards DA). Quatrièmement : des subventions et des bonifications partielles des intérêts sur les crédits bancaires, pour la réalisation des investissements matériels prioritaires, des investissements technologiques et scientifiques, de développement de l'encadrement et de réalisation de la certification de l'entreprise. L'Etat qui fixe un objectif de mise à niveau de 20.000 petites et moyennes entreprises durant la période 2010 à 2014, est ainsi disposé à engager, à cette fin, plus de 380 milliards DA de ressources publiques, en concours directs et en bonification sur les intérêts des crédits bancaires, ces derniers pouvant totaliser plus de 1000 milliards DA. Ce programme de mise à niveau des petites et moyennes entreprises (PME) sera appuyé notamment, par l'ouverture de délégations locales de l'Agence nationale de développement de la petite et moyenne entreprises (ANDPME), la création d'un conseil national de la mise à niveau, le développement des bureaux d'études de mise à niveau, le renforcement des entités publiques chargées de la certification des entreprises, ainsi que le développement de nouvelles zones industrielles le long des principales voies routières et ferroviaires à travers le pays. Un soutien important de l'Etat Il est à rappeler que ce soutien public à la mise à niveau des petites et moyennes entreprises, se conjugue avec l'ensemble des avantages offerts aux opérateurs par le code des investissements, l'important financement par l'Etat du recrutement des jeunes Regard diplômés par les entreprises, le développement en cours d'un réseau d'entité de leasing financier au bénéfice des entreprises, ainsi qu'avec les nouvelles conditions préférentielles aménagées par le Code des marchés publics en vue d'augmenter la participation des entreprises locales à la réalisation des commandes publiques. A l'issue de l'adoption de ce programme, le Président de la République a souligné que cette opération qui représente l'équivalent de 5 milliards de dollars de ressources publiques, préparera les entreprises nationales à affronter la compétition internationale et permettra la diversification de nos exportations. "Il revient désormais aux entrepreneurs nationaux de se mobiliser pour tirer profit de ce programme que les pouvoirs publics mettent à leur disposition, et de créer en retour de nombreux emplois et d'assurer une production de qualité pour les consommateurs", a précisé le Président Abdelaziz Bouteflika. Le chef de l'Etat a ajouté que : "Les mesures prises au cours de ces dernières années dessinent, en fait, les contours de la démarche économique et sociale du pays qui place le citoyen et la justice sociale au centre de ses principes, et oeuvre à valoriser nos potentialités, dans le cadre d'une économie régie par les règles du marché, de la compétitivité et de la productivité", a ajouté le chef de l'Etat. Le Président de la République a relevé que cette démarche ne vise nullement le retour vers une économie dirigée mais bien à valoriser le travail et la qualité, et à préparer le pays à s'insérer avantageusement dans l'économie mondiale. Concluant ses remarques, le chef de l'Etat a instruit le gouvernement de s'atteler à vulgariser et à promouvoir la mise à niveau des petites et moyennes entreprises, veiller à prévenir toute malversation dans son déroulement, et lui rendre compte annuellement de son exécution. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 39 focus Industrie Cap sur l’industrie agroalimentaire [ Les Premières Assises Nationales des Industries Agroalimentaires - 21/22 mars 2010 ] C’est sous le générique de Contribution des industries agroalimentaires à la sécurité alimentaire de la nation que se sont déroulées, les 21 et 22 mars 2010 à la Résidence Djenane El-Mithaq à Alger, les Premières Assises Nationales des Industries Agroalimentaires organisées par la Direction générale de l’intelligence économique, des études et de la prospective de l’ex-MIPI (Ministère de l’Industrie et de la Promotion des Investissements), actuel Ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’investissement. C et important évènement qui a regroupé les principaux acteurs du secteur s’est surtout voulu un cadre de référence et de concertation entre professionnels, experts et décideurs pour l’affinement et l’adoption d’une stratégie de développement des industries agroalimentaires en Algérie. Inutile de justifier un tel choix et surtout l’urgence d’accorder un intérêt particulier au secteur des Industries agroalimentaires (IAA) tant cela relève, n’hésitons pas à la dire, de la souveraineté nationale puisqu’il est question de sécurité alimentaire. Aussi, ne l’oublions pas, la crise alimentaire de 2008 après la 40 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 flambée les cours des produits alimentaires qui ont connu une hausse débridée sur le marché mondial a bien mis en évidence la fragilité de certaines économies dont la nôtre qui n’a pu atténuer ses effets sur la population qu’en ayant, encore une fois, recours au soutien financier permis par la seule manne pétrolière. Il s’agit en outre du secteur industriel le plus important du pays, hors hydrocarbures, tant il constitue une véritable locomotive de l’agriculture puisque, de par le Industrie monde, plus de 75% des productions agricoles sont transformées par les industries agroalimentaires avant leur mise sur les marchés. Seuil que notre industrie agroalimentaire est encore loin d’atteindre. Aussi, la contribution des IAA dans le PIB (Produit intérieur brut) du secteur industriel algérien a été de 50% en 2009, alors que l’objectif des pouvoirs publics est celui de ramené ce taux à 60% d’ici 2014. Cela se présente aussi comme une nécessité absolue au regard de notre dépendance des marchés extérieurs. Une dépendance qui se situe à hauteur de 100% pour ce qui est du sucre, 95% pour l’huile, 57% pour le lait, 70% pour les céréales, 90% pour les viandes blanches et 85% des légumes secs pour ne citer que ceux-là. «Une situation qui a empiré, selon les experts, depuis l’ouverture massive du marché». Pour revenir à l’évènement luimême, en plus du ministère organisateur, ces premières Assises ont regroupé des représentants des ministères de l’Agriculture et du Développement Rural, de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement, de la Pêche et les Ressources Halieutiques. Une démarche visant à faire participer toutes les parties prenantes dès le démarrage des travaux afin d’obtenir leur engagement focus dans la mise en œuvre de la stratégie adoptée. Pour rappel, à l’issue de la première rencontre organisée par le même ministère, en mars 2008, sur la Contribution des IAA nationales à la sécurité alimentaire du pays, il a été retenu le principe de mise en place de Groupes de travail et d’un Comité de pilotage ainsi qu’une consultation des opérateurs pour accompagner et orienter la conduite des travaux. Le document de stratégie proposé lors de ces Assises et élaboré de concert avec plusieurs acteurs, dont le ministère de l’Agriculture, se veut le socle d’une stratégie dont l’objectif est d’appuyer les entreprises du secteur, les aider à se développer, à se mettre à niveau et à se conformer aux standards internationaux et normes en vigueur dans le monde. Concrètement, en faire un outil entre les mains des pouvoirs publics leur permettant d’agir par des instruments d’analyse et d’évaluation précis des différentes filières du secteur ainsi que des instruments d’encadrement et d’accompagnement des entreprises. Plus précisément, il s’agit, entre autres, de «la réalisation de diagnostics stratégiques de toutes les filières, de l’analyse des perspectives de croissance sous-sectorielle, de la promotion des territoires à haut potentiel, de la mutualisation et la mise en réseaux des entreprises ainsi que de la proximité géographique et le micro-climat d’affaires pour favoriser l’émergence d’entreprises leaders». Afin d’optimiser l’efficacité de cette rencontre, les Assises se sont surtout articulées autour de six ateliers de thématiques traitant respectivement des instruments de pilotage, des leviers de compétitivité, de la mutualisation réseaux et ZIDI, de l’intégration de la production nationale et de la substitution aux importations, de l’exportation et partenariat et enfin de l’encadrement et de la régulation des marchés. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 41 focus Industrie Axes d’action et objectifs [ Le Plan National de Développement des Industries Agroalimentaires (PNDIAA) ] stratégiques pour 2014 E n Algérie, la nouvelle stratégie de développement des industries agroalimentaires obéit en priorité à l’impératif d’assurer la sécurité alimentaire du pays. Elle sera déclinée dans le cadre d’un Plan national de développement des industries agroalimentaires, le PNDIAA, qui intègre un diagnostic de toutes les filières et l’analyse des perspectives de leur croissance, ainsi qu’un plan d’actions prioritaires. Ladite stratégie s’articule autour de cinq axes, et son plan d’action poursuit six objectifs stratégiques. Les cinq grands axes de la stratégie -1- Le contexte mondial caractérisé par une crise économique, mais aussi alimentaire, sans précédent, une ouverture massive des frontières, une mondialisation accrue paradoxalement conjuguée à des reflexes protectionnistes, une volatilité des cours des produits alimentaires sur les marchés agricoles qui restent historiquement très élevés, la montée en puissance des biocarburants, la raréfaction de l’eau et des terres arables et les dérèglements climatiques invitent tous les pays à réexaminer en profondeur leurs stratégies de couverture des besoins alimentaires des populations. 42 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 La substitution aux importations, sur la base de l’existence d’une demande nationale potentielle en produits agroindustriels, majoritairement satisfaite aujourd’hui par les importations. Ceci en même temps que l’existence de potentialités agricoles latentes appelées à être exploitées par l’intensification de la production agricole tout en renforçant les liens agriculture-industrie. -2- La mise à niveau des entreprises du secteur en vue de les orienter vers le ciblage des marchés extérieurs tout en les accompagnant par le développement de la recherche agricole et technologique, la mise en réseau des entreprises, la promotion des IDE (investissements directs étrangers) et du partenariat en vue d’améliorer leur compétitivité. -3- La promotion des exportations des produits agroalimentaires comme besoin vital de diversifier l’économie nationale en exploitant les potentiels d’exportation des produits à avantages comparatifs avérés. Il est préconisé, à cet égard, un dispositif de soutien et d’accompagnement spécifique aux IAA renforçant, le cas échéant, le dispositif en place ou l’ajustant régulièrement. Industrie -4- L’ancrage territorial des entreprises sur des territoires attractifs en vue d’optimiser la chaine de valeur et la mutualisation des efforts et des moyens, notamment technologiques via la création de technopoles agroalimentaires. -5- La mise en place d’un cadre institutionnel de coordination et d’harmonisation des politiques publiques pour parer aux dysfonctionnements profonds des filières jusque-là enregistrés et donnant lieu à une dispersion des efforts sectoriels. Les six objectifs stratégiques de la filière -1- Accroitre la contribution des industries agroalimentaires au PIB industriel en passant de 50% actuellement à 60% en 2014 Un plan de relance concerté des activités sera mis en œuvre dans le cadre du PNDIAA et qui se traduira, notamment par la rentabilisation et l’extension des capacités existantes, des créations d’entreprises au sein des technopoles et l’amélioration de la productivité au regard des actions de mise à niveau projetées. -2- Densifier le tissu agroindustriel : atteindre les 500 entreprises L’accroissement de la contribution des IAA au PIB industriel passe nécessairement par une densification du tissu industriel du secteur et la création de 500 entreprises au sein de technopoles d’ici 2014 disposant à échéance d’une moyenne de 200 travailleurs, soit la création globalement de 100 000 emplois. -3- Intégration de la production nationale et substitution aux importations L’un des problèmes majeurs de l’agroalimentaire est celui d’un ajustement optimal entre la production de matières premières (assurée par le secteur agricole) et les exigences des consommateurs en termes de caractéristiques et de prix des produits. Véritable «point noir» pour les industriels, l’approvisionnement en matières premières en quantité et qualité dans des délais satisfaisants semble bien constituer la priorité majeure des entreprises. Cette régulation ne peut être réalisée que par une bonne coordination entre acteurs au sein des filières et par la mise en œuvre de contrats incluant des cahiers des charges techniques et des clauses économiques. La création d’un Agropole devrait faciliter l’interfaçage agriculture/industrie/commerce. Cette intégration évoluera entre 10% et 80% selon les filières. focus -4- Mise à niveau de 500 entreprises dont 200 certifiées ISO 22000 éligibles aux exportations Cette priorité concerne l’entreprise agroalimentaire (amélioration des process, des équipements, de gestion de la qualité totale) et son environnement administratif (normes et contrôles officiels), technique (chaîne du froid, par exemple) et d’appui (expertise). L’amélioration ou le maintien du niveau de qualité dans les entreprises agroalimentaires passe également par une maintenance efficace des ateliers de fabrication et le contrôle qualitatif de la production. -5- Renforcer les capacités d’exportation des IAA : passer de 120 millions de dollars à 1,2 milliard de dollars d’exportation Il s’agit de la création de cinq (5) Consortiums d’exportation à même de multiplier le volume actuel des exportations par 10 d’ici 2014. Ceci par l’aide des entreprises à repérer les opportunités de couples produitsmarchés à l’étranger (information et appui), à développer une mentalité favorable à l’exportation (formation/sensibilisation), à mettre en place des conseils pour l’adaptation des produits et à favoriser les partenariats avec des entreprises étrangères. Il reste que nos principaux compétiteurs étrangers ont des coûts mieux maîtrisés et bénéficient de systèmes de production et de transformation intégrés. -6- Renforcer les compétences managériales et qualifier les ressources humaines L’objectif est de relever le niveau de l’encadrement des entreprises de l’IAA de 5% actuellement à 10% en 2014. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 43 capital humain Innovation L’institution d’un système national de l’innovation [ Innovation ] L Trois projets de loi sont élaborés en vu d’instituer un Système national de l’innovation. Il s’agit d’une loi visant à la promotion et le soutien de l’innovation dans l’industrie, d’un projet de décret portant création d’une Agence Nationale de l’Innovation et d’un troisième texte portant statut type des Centres techniques industriels. 44 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 ’innovation, un mot qui revient de plus en plus souvent dès qu’il s’agit d’entreprise, particulièrement d’entreprise industrielle, devient sans conteste l’un des facteurs essentiels de compétitivité, mais aussi de discrimination entre les entreprises dites innovantes et celles reposant encore sur des procédés traditionnels et comptant sur leurs seuls avantages épuisés. Mais déjà deux aspects à préciser. D’abord, contrairement à ce que l’on peut penser, l’innovation ne signifie pas forcément de grandes inventions ou recherches nécessitant de lourds moyens techniques, matériels et de savoir-faire. Il s’agit le plus souvent de «simples adaptations de procédés déjà existants sur des produits évolutifs et ayant des débouchés sur des marchés». Ensuite, les entreprises innovantes ne sont pas nécessairement issues de puissantes industries et la mise, chaque jour, sur le marché de produits aussi simples que nouveaux nous renseigne bien sur l’accessibilité et l’appropriation de ce concept par toutes les entreprises, quels que soient leur taille et leur niveau de production. La mise accrue sur le marché de produits innovants devient l’une des caractéristiques de l’économie de nos jours. En Algérie, et à travers l’élaboration d’une nouvelle politique industrielle par le ministère de l’Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l’Investissement, on ne pouvait faire abstraction de cet aspect déterminant pour nos entreprises. Ceci d’autant que le constat établi fait ressortir d’une part une rupture entre la recherche et l’entreprise industrielle et d’autre part, une absence criante de structures d’appui à l’innovation et d’appropriation technologique. C’est pourquoi, il est aujourd’hui question de l’institution d’un système national d’innovation. Élaboration de trois projets de textes de loi Lors de sa conférence de presse du 2 janvier 2011 au centre d’El Moudjahid, M. Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement, avait fait part de l’élaboration de trois projets de textes de loi. Le premier projet de loi est relatif à la promotion et au soutien de l’innovation dans l’industrie. «Son objectif est d’encadrer pour stimuler les activités d’innovation dans les entreprises et définir les mesures incitatives en vue d’accroitre les gisements d’innovation dans les entreprises », avait précisé M. Benmeradi, tout en rappelant à juste titre que «les acteurs des sphères économique et scientifique dans notre pays doivent admettre que la compétitivité des entreprises se gagne, désormais, sur le terrain de Innovation l’innovation et de la créativité, c’està- dire à michemin du monde de la recherche et de celui de la production». Le deuxième texte est un projet de décret portant création d’une Agence nationale de l’innovation, dont le rôle sera d’assurer «un encad r e m e n t opérationnel du système d’innovation national, d’être proche des opérateurs industriels, capital humain d’assurer également la gestion, le suivi et le contrôle du dispositif d’incitation et d’aide aux entreprises », a expliqué le ministre faisant savoir par ailleurs que «cette démarche en direction des entreprises a déjà été entamée par des cycles de formation à l’Institut national de la productivité et du développement industriel (INPED) à Boumerdès afin de permettre aux experts d’intervenir et de renforcer la fonction innovation». Le troisième texte élaboré «définit le statut type des Centres techniques industriels qui ont pour mission de promouvoir la compétitivité des entreprises en intervenant sur l’ensemble des fonctions techniques et managériales et fournir des services profitant à toute une filière de l’industrie et développer son potentiel technologique», a encore souligné M.Benmeradi. Il a en outre expliqué, si besoin est, que «les centres techniques industriels jouent un rôle de premier plan dans la construction d’avantages comparatifs et la protection des économies nationales dans le cadre réglementaire national et international». Ce rôle étant partout reconnu dans le monde, l’objectif est de doter chaque branche de l’industrie d’un centre technique. Le projet est jugé «assez muri» par le ministre concernant deux branches industrielles, à savoir le Centre technique des industries agroalimentaires et le Centre technique des industries mécaniques «dont les textes sont en cours de finalisation». Des mesures concrètes Plus concrètement, la loi sur l’innovation vise la mise en place d’infrastructures appropriées, la détermination des modes de financement de l’innovation et des incitations de nos entreprises à “...les acteurs des sphères économique et scientifique dans notre pays doivent admettre que la compétitivité des entreprises se gagne, désormais, sur le terrain de l’innovation et de la créativité... ” l’acquisition technologique en les encourageant à se lancer dans des activités de recherche et développement (R&D). Les branches d’activités particulièrement encouragées dans ce sens sont les industries pétrochimiques, pharmaceutiques, agroalimentaires, électriques, la sidérurgie, l’industrie automobile, les énergies renouvelables, les biotechnologies et les technologies spatiales. En parallèle, des avantages particuliers sont destinés aux jeunes entreprises innovantes. Ces mesures incluent des exonérations totales de l’impôt sur les sociétés ciblées, publiques et privées, pour une durée de cinq ans. La loi sur l’innovation concerne aussi les enseignants chercheurs à travers des facilitations d’acquisition de matériels directement nécessaires à l’activité de la recherche et développement. Aussi, les entreprises qui recrutent des enseignants chercheurs et doctorants pour leurs besoins de développement technologique pourront prétendre à des remboursements par l’Agence de l’innovation «de la rémunération composée du salaire principal et/ou des primes allouées dans ce cadre». Enfin, ladite Agence aura le statut d’une EPIC (Entreprise publique à caractère industriel et commercial) placée sous la coupe du Ministère de l’Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l’Investissement. Quant à la création des centres techniques industriels, elle reviendra aussi bien à des structures de l’Etat qu’à des organismes professionnels. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 45 capital humain Formation “Mener une politique active dans le développement des capacités managériales nationales” [ M. Moufek Abderrahmane, Directeur Général de l’Inped à Industrie Algérie ] Dans cet entretien qu’il nous a accordé, M. Moufek Abderrahmane, Directeur Général de l’Institut National de la Productivité et du Développement Industriel (Inped) de Boumerdès, nous parle succinctement de la nouvelle stratégie tracée par l’Inped en étroite collaboration avec le ministère de tutelle et certaines entreprises algériennes qui collaborent dans ses projets. Écoutons-le ... Industrie Algérie : Pouvez-vous M. le directeur général, nous présenter brièvement l’Inped ? M. Moufek : L’Institut National de la Productivité et du Développement Industriel (Inped) a été créé en juin 1967 en tant qu’instrument stratégique d’accompagnement du développement industriel national. Il a, à ce titre, acquis une expérience de plus de quarante ans dans les domaines de la formation et du conseil en management des entreprises et jouit d’un positionnement et d’une renommée très enviables. Il a été, en 1998, érigé en établissement public à vocation industrielle et commerciale (EPIC), placé sous la tutelle du Ministère chargé de l’Industrie (aujourd’hui Ministère de l’Industrie, de la PME et de la Promotion de l’Investissement (MIPMEPI)), dans le but d’une plus grande efficacité et d’une plus grande satisfaction des besoins et attentes des entreprises 46 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 industrielles nationales publiques et privées ainsi que de certains organismes et autres institutions. Quelles sont les vraies missions de l’Inped ? Les missions de l’Inped sont fixées par le décret n°98-163, se résumant comme suit : l’Inped doit servir de service d’appui et d’études au ministère de tutelle, d’apporter assistance aux entreprises et organismes nationaux en matière d’élaboration et de mise en œuvre de stratégie d’entreprises et de programmes de formation, de vulgariser les techniques modernes de gestion, d’assurer la formation en management de cadres et gestionnaires, d’offrir des prestations diverses dans les domaines de l’information technique, du design, des ressources didactiques, de la documentation et de l’impression, d’organiser toute manifestation à caractère technique, scientifique et pédagogique et d’assurer la publi- M. Moufek Abderrahmane, DG. INPED cation des études et des résultats de ses recherches. L’Inped doit, notamment mener une politique active dans le développement des capacités managériales nationales au profit du secteur industriel national public et privé, réaliser des études et des travaux de recherche et de conseil, assurer des services de restauration et d’hébergement de qualité en relation directe avec le rang et le niveau de responsabilité des participants aux stages et séminaires, etc. Le redéploiement du tissu industriel public et privé, consacré par la nouvelle stratégie industrielle nationale, place l’Inped devant un destin nouveau et éminemment stratégique caractérisé par de nouvelles orientations des autorités nationales. Formation Quels sont les grands axes sur lesquels travaille l’Inped pour assurer un accompagnement fiable aux entreprises algériennes ? En janvier 2009, une nouvelle équipe dirigeante a été installée à la tête de l’institut avec pour objectifs de réaliser une transformation profonde de l’Institut en tant qu’instrument stratégique majeur d’accompagnement des entreprises en matière d’innovation, de compétitivité et de formation de leurs équipes dirigeantes au mangement exécutif. Les orientations décidées par les autorités de tutelle s’articulent autour de trois axes fondamentaux qui sont : Premièrement, former les top-managers et dirigeants actuels des entreprises au management exécutif et préparer la relève des équipes dirigeantes en place en prenant compte des évolutions économiques nationales, régionales et mondiales. Deuxièmement, rationaliser et moderniser l’offre de formation actuelle vers les besoins opérationnels des entreprises (innovation, logistique et Supply Chain Management, production, marketing, etc.). En fin, réhabiliter et développer la mission de conseil et d’accompagnement des entreprises. Concernant le deuxième et le troisième axes précités, ces derniers ont connu un début de mise en œuvre dès l’année 2009. Dans ce cadre, des formations nouvelles du type «Masters Professionnels» ont commencé à voir un début de lance- Il est utile “ de préciser que, ces dernières années, le conseil reprend doucement mais sûrement sa place et accroît ses parts de marchés. ” capital humain ment (management des entreprises, Supply Chain Management et logistique, marketing et action commerciale, finance internationale, réseaux informatiques, etc.). Quant au premier axe, il a nécessité un travail d’ingénierie plutôt élaboré qui a conduit à la conception du projet de création d’une Ecole de management exécutif (EMEX) dont la mission essentielle est de se consacrer à la formation des top-managers / chefs d’entreprises et leurs équipes dirigeantes au management exécutif. En d’autres termes, à la prise de décision exécutive. Il est utile de préciser que, ces dernières années, le conseil reprend doucement mais sûrement sa place et accroît ses parts de marchés. Justement, peut-on connaître plus sur le projet EMEX ? Le projet EMEX permet aux dirigeants d’entreprises de suivre des enseignements en Management exécutif qui transformeront radicalement leurs visions de l’entreprise et leurs modes de management. Il a pour objectifs aussi de doter ces managers des connaissances, des savoirs, des outils et instruments nécessaires à la bonne prise de décision et au Management du changement dans leurs organisations. Ces formations qui sont sanctionnées par un diplôme très valorisant du MBA Exécutif (EMBA) et du MBAIntensif (MBA-I), leur confèreront des compétences de décideurs à l’international. Les cursus EMBA et MBA-I sont construits dans le cadre d’un partenariat international judicieusement choisi et agréé par les autorités du Ministère. Outre ces formations diplômantes, l’EMEX dispensera un certain nombre de formations qualifiantes de courte durée destinées à renforcer les domaines de la direction d’entreprise dont la maîtrise, à court terme, est urgente et nécessaire pour la prise de décision efficace. Ces formations seront appelées «Competency Boos- ters ou impulseurs de compétence». Ce projet est prévu de démarrer durant ce premier semestre de l’année 2011. Parlez-nous des moyens dégagés par l’Inped afin de réussir l’actuelle transformation ? Je vous informe que cette transformation de l’Inped a nécessité l’octroi de moyens conséquents dont essentiellement je peux citer, entre autres : a) Réévaluation de l’opération concernant le bloc administratif/pédagogique construit en remplacement du bloc détruit par le séisme du 21 mai 2003 (dossier soumis au MIPMEPI). b) Inscription d’une nouvelle opération visant la rénovation et la réhabilitation de la résidence des stagiaires durement touchée par ce même séisme (dossier soumis au MIPMEPI). c) Création de la structure «EMEX» au sein de l’organisation Inped (le Conseil d’administration de l’Institut a donné son accord en novembre 2010). d) Coopération et Partenariats internationaux. e) Mise en place d’un Conseil d’Orientation constitué d’entreprises stratégiques ayant la qualité de sponsors du projet EMEX notamment. Ces sponsors pourraient contribuer à un financement conséquent du projet EMEX par le biais de conventions de sponsoring en contrepartie de quoi elles contribueraient à orienter l’EMEX autour de leurs préoccupations. Leurs dirigeants et cadres seraient formés en toute priorité. Là, je note précisément que l’Inped a déjà commencé à opérer certains investissements sur fonds propres pour préparer le lancement du projet EMEX et mieux satisfaire ses clients actuels. Ainsi, la résidence des stagiaires a connu, en l’espace d’une année, des changements perceptibles bien appréciés par la clientèle. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 47 contribution Veille stratégique L’intelligence économique au service de la relance économique I Par Mohamed Bacha * Construire une culture collective de l’information, c’est sans doute l’un des objectifs majeurs que se fixe le ministère en matière d’intelligence économique (I.E). l est en effet essentiel que tous les agents de l'organisation en général, et de l’entreprise en particulier, deviennent des acteurs qui participent volontairement, d'une manière ou d'une autre, à détecter, comprendre et maîtriser les signaux émis par l'environnement qui reste marqué par un développement inégalé des TIC qui participent certes à décupler à l'infini ces signaux, mais offrent aussi des moyens modernes pour mieux les appréhender. En fait, l'IE est d'abord une culture basée sur le partage et la complémentarité et amène les agents à être à l’écoute du monde, à voir ce qui se fait chez les autres (par le biais de benchmark) et à identifier de manière systématique les opportunités, les menaces ou les risques pour leur organisation. L'intelligence économique est donc une activité de production de l'information et de la connaissance qui sert les objectifs stratégiques d’une organisation. Elle est exercée dans un contexte légal à partir de sources ouvertes ou semi-ouvertes, et utilise des outils informatiques dont certains sont des gratuiciels, c’est-à-dire des logiciels libres de droit. Il semblerait en effet que l'intelli48 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 gence soit la capacité d'un individu (ou d'une organisation) à acquérir les connaissances nécessaires pour s'adapter à son environnement et à supporter le changement, c'est-àdire l'incertitude et l'instabilité et à y trouver des opportunités. Disons pour simplifier que l'IE est une culture et un état d'esprit fédérateurs qui s’appuie sur un système d'information légal et finalisé. La définition de l’intelligence économique Concernant la définition de l’intelligence économique, de nombreux experts et institutions étrangères ont donné leurs propres conceptions, souvent en fonction de problématiques liées à l’accroissement de la compétitivité des entreprises et à l’efficience des dispositifs de soutien aux acteurs économiques sur les aspects liés à l’innovation et à la mutualisation. Il n'y a pas lieu de tergiverser sur les différentes conceptions. Elles sont nombreuses et pour ainsi dire complémentaires. Nous comprenons qu'un dispositif d'IE intègre M. Mohamed Bacha, DGIEEP trois modes d’actions complémentaires, à savoir la Veille, la Sécurisation des patrimoines (matériels et immatériels) et l'Influence, tous exercés dans le respect d'autrui et dans la légalité. Ceci dit, l'IE est un outil formidable entre les mains des acteurs économiques et sociaux que sont les entreprises, l'Etat, mais aussi les associations professionnelles et les organisations de la société civile. L’IE au final ne vaudra que ce que les parties prenantes en feront. En clair, c’est un outil systémique de management et à la pointe du changement qui place chacun en face de ses responsabilités. Veille stratégique Les responsabilités des parties prenantes D’un côté, les entreprises doivent exploiter toutes leurs ressources de manière efficiente et développer leurs propres compétences de management et d'innovation. Elles doivent être conscientes de leurs forces intrinsèques et s'organiser en conséquence pour créer des dynamiques et des synergies entre elles. D’autre part, l'Etat doit pleinement jouer son rôle de stratège et de régulateur. Il ne peut se décharger simplement de ses responsabilités sur les entreprises ou d'autres acteurs : l'action étatique, tenant compte des intérêts bien compris de la nation, doit œuvrer à assurer un climat des affaires efficient et un environnement favorable à la compétitivité et à la croissance. Les enjeux de l’intelligence économique Dans une économie mondialisée tournée vers la connaissance [on parle d'économie de la connaissance], la maîtrise de l’information est devenue plus cruciale que jamais. Paradoxalement, la surabondance de l'information de nos jours rend sa gestion encore plus décisive et nécessaire [on parle de Knowledge Management]. L’IE peut se comprendre dès lors comme une démarche visant à maîtriser les informations utiles à l’entreprise pour lui permettre de sécuriser son patrimoine, développer ses activités et accroître son influence. Détenir la bonne information permettrait ainsi de prendre la bonne décision au bon moment et d’obtenir au final un avantage concurrentiel. Ainsi traitée, l'information contribution utile devient une information pertinente, mais il faut dire que l'entreprise n'a pas toujours les moyens ni ne ressent parfois le besoin d’agir de la sorte. Pourtant, c'est là une condition nécessaire de transformation de l'information en connaissance. Détecter, capter, analyser et partager l’information utile pour décider dans les plus brefs délais, constituent les ressorts du système d'intelligence économique qui doit être désormais doté d'une capacité cybernétique intrinsèque et dont l'efficience détermine la capacité des institutions et des acteurs économiques à comprendre, anticiper et influencer en leur faveur les évolutions de leur environnement stratégique et concurrentiel. Ces comportements nouveaux engendreront une meilleure réactivité des acteurs concernés et propulseront l’entreprise vers de nouveaux seuils de compétitivité. Les entreprises évoluent dans un environnement complexe caractérisé par une concurrence accrue, une mondialisation des échanges, une forte évolution tant sur le plan technologique Notre système productif a besoin de cohérence et d'une mise en perspective pour lesquelles l'IE, à travers ses outils et surtout les hommes qui la portent, peut devenir une sorte de matrice et un cadre de promotion des compétences et des connaissances à travers deux axes majeurs : le management des connaissances et le traitement systématique de l'information. que sur le plan réglementaire ou économique, les obligeant ainsi à s'organiser pour une prise de décision rapide et pertinente. Etre proactif vis-à-vis de son environnement, le connaître et le comprendre, est une attitude essentielle pour se placer dans une perspective de performance et d'innovation. La maîtrise individuelle et collective de l’information permet de renforcer la décision et de susciter l’action. Pour notre pays et nos entreprises industrielles, les enjeux sont stratégiques, forts et décisifs : - Ils sont industriels et ils le sont forcément, ce qu'il ne faut pas sousestimer ou ignorer; après des années d'industrialisation pour lesquelles la nation a consenti des sacrifices énormes, il devient urgent de revitaliser notre tissu industriel et de favoriser une croissance endogène portée par des processus de production nationaux. - Ils sont technologiques car la technologie évolue sans cesse et l’avantage concurrentiel se déplace désormais de la possession de la technologie à la maîtrise de sa mise en œuvre par des modes organisationnels favorisant la créativité et l’innovation et donc sa mise à jour endogène; - Ils relèvent de la sécurité économique de la nation et partant de la souveraineté nationale, car notre vulnérabilité économique est forte et menaçante. Pour s'en convaincre, il suffira de regarder les indicateurs de notre commerce extérieur et notre dépendance extrême vis-à-vis des hydrocarbures. L’information intelligente (c'est-àdire collectée, analysée, interprétée et mise à la disposition des décideurs au bon moment) est une matière première essentielle à la vie de l’entreprise, une ressource à part entière. La veille stratégique devient alors une nécessité dans un monde où l’innovation et la compétitivité sont incontournables. Il devient dès lors urgent d'intégrer l’intelligence économique dans nos entreprises, mais aussi dans notre N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie 49 contribution système de formation et de recherche, dans l'action publique, voire au niveau des citoyens même. S'il est vrai que toute entreprise doit pouvoir identifier ses savoirs, ses compétences et ses connaissances, mais aussi ceux prévalant au niveau de son environnement par une veille en mesure d'identifier et d'interpréter les signaux (du plus fort au plus faible selon les besoins et les moyens de détection mis en place), il est primordial de veiller à rendre l’échange d’information constant et organisé à tous les niveaux et à y associer de manière systématique les entreprises et les institutions. Notre système productif a besoin de cohérence et d'une mise en perspective pour lesquelles l'IE, à travers ses outils et surtout les hommes qui la portent, peut devenir une sorte de matrice et un cadre de promotion des compétences et des connaissances à travers deux axes majeurs : le management des connaissances et le traitement systématique de l'information. Veille stratégique avec nos universités pour mettre en place des formations en IE adaptées, qui répondent aux besoins effectifs de nos entreprises. Pour que les acteurs économiques et institutionnels soient plus amplement informés sur le contenu d’une formation en intelligence économique, le ministère a édité un document de référence de formation IE à destination des institutions, des universités et des entreprises industrielles et organisera bientôt les Premiers Etats Généraux de la formation en IE dans notre pays afin de dynamiser et d'amplifier l'acquisition des savoirfaire en matière d'IE dans tous ses volets. Deux Bases de Données des compétences universitaires et des résultats de recherche sont en cours d'élaboration, à titre expérimental, en relation avec l'Université de Batna. Nous souhaitons approfondir ces approches avec la CACI également avec laquelle nous avons conclu une convention de coopération prometteuse. Le ministère édite aussi depuis le début de l'année 2009 un Bulletin de Veille bimensuel que nous adressons à tous les acteurs pour mettre en valeur des informations pertinentes en matière d'IE et d'innovation, de même que nous publions désormais plusieurs collections spécialisées (dans la Veille juridique en Il semblerait en effet que l'intelligence soit la capacité d'un individu (ou d'une organisation) à acquérir les connaissances nécessaires pour s'adapter à son environnement et à supporter le changement, c'est-à-dire l'incertitude et l'instabilité et à y trouver des opportunités. Algérie, la Veille Pays et la Veille des dispositifs d'IDE, pour l'instant, et qui seront étendues à d'autres domaines progressivement) et didactiques visant au renforcement des compétences de nos cadres. Par ailleurs, une Cellule de Veille est en place au niveau du ministère, associant l'ensemble des institutions sous tutelle qui possèdent des compétences avérées et des informations utiles que nous souhaitons mettre à la disposition de toutes les entreprises industrielles en faisant jouer les synergies nécessaires. Où on est-on aujourd’hui ? Depuis quelques années, en effet, grâce aux actions de sensibilisation conjuguées des pouvoirs publics, des cabinets et des experts, de plus en plus d'entreprises ont pris conscience des enjeux de l’IE, mais il reste encore des pans entiers de nos entreprises qui n’ont pas encore véritablement pris toute la mesure des enjeux du contexte économique mondial. Les actions entreprises par la Direction Générale de l’Intelligence Economique, des Etudes et de la Prospective En tant que structure ayant pour mission de développer, dans le cadre de la mise en œuvre de la politique industrielle, nos compétences dans ce domaine, nous travaillons en étroite collaboration 50 Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01 * Directeur Général de l’intelligence économique, des études et de la prospective au MIPMEPI Des informations pertinentes en matière d'IE et d'innovation Bulletin bi-mensuel publié par la Direction Générale de l’Intelligence Économique, des Études et de la Prospective Ministère de l’Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l’Investissement Direction Générale de l’Intelligence Économique, des Études et de la Prospective Immeuble le Colisée, 2 rue Ahmed Bey - El Biar - Alger Tél./Fax : 021 23 95 90 - E-mail : [email protected] SOUS LE HAUT PATRONAGE DE SON EXCELLENCE MONSIEUR ABDELAZIZ BOUTEFLIKA PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE Renforcer la compétitivité des industries africaines par davantage de valeur ajoutée PALAIS DES NATIONS - ALGER - 27/31 MARS 2011