N°1 : juin 2012 - Ministre de l`Industrie et des Mines

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PALAIS DES NATIONS
ALGER
27/31 MARS 2011
[N° 01 / JANVIER 2011]
Publication trimestrielle du Ministère de l'Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l'Investissement
ENTRETIEN
FOCUS
CAPITAL HUMAIN
M. MOHAMED BENMERADI
Ministre de l’Industrie, de la PME
et de la Promotion de l’Investissement
INDUSTRIE
FORMATION
Les Premières Assises
Nationales
des Industries
Agroalimentaires :
M. Abderrahmane Moufek,
Directeur Général de l'Inped :
“La diversification de notre
économie au cœur de nos
préoccupations”
Lire page12
Cap sur l’industrie
agroalimentaire
Lire page 40
“Mener une politique active dans
le développement des capacités
managériales nationales”
Lire page 46
RÉUNION D'ÉVALUATION DU SECTEUR DE L'INDUSTRIE,
DE LA PME ET DE LA PROMOTION DE L'INVESTISSEMENT
Dans le cadre des auditions annuelles qu'il dirige sur les activités des différents
départements ministériels, M. Abdelaziz Bouteflika, Président de la République, a
présidé le 7 septembre 2010 une réunion restreinte d'évaluation consacrée au
secteur de l'industrie, de la petite et moyenne entreprises et de la promotion de
l'investissement.
Intervenant à l'issue de l'évaluation du secteur, le Chef de l'Etat a rappelé que :
"Le redéploiement et la modernisation des entreprises publiques, la
promotion et la mise à niveau de la petite et moyenne entreprise,
doivent être au cœur du développement industriel et constituer
l'assurance d'un développement durable de l'économie nationale".
éditorial
Par M. Mohamed Benmeradi,
Ministre de l’Industrie, de la PME
et de la Promotion de l’Investissement
Renforcer la dynamique
de croissance
C’
est avec un réel plaisir
que je vous présente ce
premier numéro de la
revue Industrie Algérie, qui vient enrichir
et densifier le paysage médiatique institutionnel algérien destiné aux entreprises et aux professionnels.
A travers ce support d’information,
nous visons en premier lieu à rapprocher notre institution par un support direct et périodique, afin d’atténuer ce
sentiment de manque d’information
pertinente que ressentent les entreprises
et les acteurs de la sphère économique.
Il m’est agréable de vous exposer et de
passer en revue, à travers ce premier
numéro, les axes majeurs du programme d’action du secteur de l’industrie, de la petite et moyenne entreprise
et de la promotion de l’investissement.
Comme l’a rappelé Son Excellence
Monsieur le Président de la République
lors de l’audition consacrée au secteur, le
programme mis en oeuvre vise l’appui
au développement des activités industrielles et les entreprises publiques et
Cette nouvelle dynamique privées et leur rentraduit les efforts des pouvoirs forcement pour
publics dans les différents qu’elles soient au
cœur du développrogrammes d’infrastructures pement durable et
liés à la concrétisation des de la diversificaplans de développement qui tion de l’économie
placent l’entreprise, nationale.
Il s’agira, égaleet notamment ment,
d’apporter
la PME, au cœur du tout l’appui de
développement économique. l’Etat à la créa-
tion et au développement des PME dans
la périphérie des grands ensembles industriels et de contribuer au développement de la sous-traitance défi majeur
de l’objectif de diversification de l’économie et de création d’emplois.
Il s’agira, enfin, de travailler à l’amélioration du climat général de l’investissement dans notre pays par le
traitement des entraves de toutes natures qui freinent ou limitent son développement.
En effet, le secteur de l’industrie et de
la PME émerge dans le paysage économique du pays et se présente sous plusieurs facettes, aussi importantes les
unes que les autres. D’une manière générale, cette nouvelle dynamique traduit les efforts des pouvoirs publics
dans les différents programmes d’infrastructures liés à la concrétisation des
plans de développement qui placent
l’entreprise, et notamment la PME, au
cœur du développement économique.
Dans cette optique, l’actuel plan
quinquennal, inspiré des orientations
du Président de la République, ambitionne de contribuer à la hausse de la
part de l’industrie dans la valeur ajoutée nationale qui est, présentement, de
5% et de la porter à 10% à l’horizon
2014. Ceci, notamment, par la relance
de l’investissement productif dans les
secteurs porteurs et générateurs de richesses et d’emplois, mais aussi par la
recherche de partenariats gagnants-gagnants, avec l’étranger dans une perspective de transfert de technologies et
de savoir-faire.
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
3
Sommaire
ÉDITORIAL
INDUSTRIE ALGERIE
6
Renforcer la dynamique de croissance
ACTUALITÉ
Brèves du secteur
Coopération
Entreprenariat USA - MAGHREB
Une synergie pour une intégration économique
régionale
Workshop Algéro-Tunisien
Renforcer la coopération dans les domaines
du textile et du cuir
Évènement
Plan quinquennal 2010-2014
Une dynamique de développement
sans équivalent
Entretien
M. Mohamed Benmeradi à Industrie Algérie
“La diversification de notre économie
au cœur de nos préoccupations”
MINISTÈRE DE L’INDUSTRIE,
DE LA PETITE ET MOYENNE ENTREPRISE
ET DE LA PROMOTION DE L’INVESTISSEMENT
Immeuble le Colisée, El-Biar - Alger
Tél.: 021 23 05 75
Fax : 021 23 94 28 et 88
E-mail : [email protected]
Web : www.mipmepi.gov.dz
Responsable de la Publication
M. Mohamed Benmeradi,
Ministre de l’Industrie, de la PME
et de la Promotion de l’Investissement
Coordination
Mohamed Seddik
[email protected]
Conception & Réalisation
RCM Algérie
Cité Mohammadia – Bt. 11A - N° 203 Mohammadia - Alger
Tél./Fax : 021 82 35 14
E-mail : [email protected]
4
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
12. ENTRETIEN
M. Mohamed Benmeradi à Industrie Algérie :
“La diversification de notre économie au cœur
de nos préoccupations”
3
6
8
9
10
12
N° 01 - JANVIER 2011
18
RELANCE
La croissance économique
Entre le constat et les mesures
de relance
Politique de relance économique
Les grands axes de déploiement
du secteur industriel
22
31
Sommaire
REGARD
18
20
Réorganisation du secteur public
industriel marchand
INVESTISSEMENT
ANDI
Faciliter et assister les investisseurs dans
leurs démarches
40. FOCUS
Les Premières Assises Nationales
des Industries Agroalimentaires :
Cap sur l’industrie agroalimentaire
IANOR
La normalisation constitue un outil
fondamental du développement
31
BASTP Centre
Une banque de données au service
des PME
35
ONML
Redonner un nouvel essor aux
activités de contrôle métrologique
37
ALGERAC
De la fonction d’accréditation
33
INAPI
Protection des droits de la propriété
industrielle
36
ANDPME
Un instrument de l’Etat pour
le développement de la PME
40
38
44
42
Formation : INPED
Mener une politique active
dans le développement des
capacités managériales nationales
46
FOCUS
Les Premières Assises Nationales
des Industries Agroalimentaires
Cap sur l’industrie agroalimentaire
25
PNDIAA
Axes d’action et objectifs
stratégiques pour 2014
FINANCEMENT
CAPITAL HUMAIN
FGAR
Pour faciliter l’accès des PME au crédit
bancaire
26
FONCIER ÉCONOMIQUE
ANIREF
L’émergence d’un marché foncier
transparent et efficient
GUIDE PRATIQUE
Accès au foncier économique :
Des réponses à vos questions
Innovation
L’institution d’un système national
de l’innovation
46. FORMATION
Entretien avec M. Moufek
Abderrahmane, Directeur
Général de l’Inped
“Mener une politique active
dans le développement des
capacités managériales
nationales”
48
40
44
CONTRIBUTION
L’intelligence économique au service de la
relance économique
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
5
actu
Brèves
VERS LA CREATION
D’UNE ACADEMIE
NATIONALE
DE LA CREATIVITE
UNIVERSITAIRE
LE SALON National de
l'Entrepreneuriat Local
(SNEL) a organisé le 9
janvier 2011 à l'université
Houari-Boumediène de
Bab-Ezzouar (Alger), un
séminaire durant lequel il
a posé la première pierre
dans la création de l'Académie Nationale de la
Créativité Universitaire
(ANCU).
Avec comme objectifs la
vulgarisation du concours
national de la meilleure
PME, la sensibilisation
des PME/PMI de l'importance et de l'utilité de la
mise à niveau ainsi que la
compétitivité dans l'innovation et dans l'installation des pôles d'excellence,
et enfin la vulgarisation
des projets de laboratoires
de recherche et d'innovation universitaire.
L’installation administrative, juridique et technique sera finalisée le 20
novembre 2011.
REMISE DES PRIX
2010 DES
MEILLEURES
INVENTIONS
LES PRIX 2010 des meilleures inventions ont été
décernés, le 28 décembre
2010 par l'INAPI, dans les
domaines de la santé, de
l'industrie et de l'environnement. Deux chercheurs,
Fatiha Gacem et Mounir
Mohamed Amine de l'Institut Pasteur d'Alger, ont obtenu le 1er prix d'une
6
valeur de 200.000 dinars,
pour la mise au point d’un
vaccin anti-entérotoxémie
à usage vétérinaire. Le
marché algérien pour le
vaccin anti-entérotoxémie
est estimé à plus de 11 millions de doses par an.
Le 2ème prix est revenu à
Saïd Samahallah, inventeur d’un interrupteur
électrique de haute protection utilisable aussi bien
par les ménages que dans
les unités industrielles.
L’ENAP
DECROCHE
LE PRIX ALGERIEN
DE LA QUALITE
POUR 2010
LE MIPMEPI a célébré
le 21 décembre 2010 la
15ème journée nationale de
la normalisation en présence de Monsieur le Ministre de l’Industrie, de la
PME et de la Promotion
de l’Investissement.
Lors de cette cérémonie,
le Prix algérien de la qualité pour l'année 2010 a
été remis à l’Entreprise
Nationale des Peintures
(ENAP). Le Prix Algérien
de la Qualité placé sous le
haut patronage de Son
Excellence Monsieur le
Président de la République, Abdelaziz Bouteflika et institué par le
décret exécutif n°2002-05
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
du 6 janvier 2002, a été
lancé en 2003.
Il est organisé sous forme
de concours annuel ouvert aux entreprises et organismes opérant en
Algérie. Il permet de reconnaître et de récompenser les entreprises et les
organismes pour les efforts consentis vers la démarche qualité.
Pour rappel, l'Entreprise
Nationale des Peintures
(ENAP), est une Entreprise Publique Economique qui a pour métier
de base la production des
revêtements organiques
(peintures, vernis, résines, émulsions Siccatifs
et colles). Créée en 1982,
elle est passée à l’autonomie le 31 mars 1990 avec
un capital social de 3 mil-
liards de DA. D’une capacité de production de
125.000 tonnes de peintures, et de 57.000 tonnes
de produits semi-finis (résines, émulsions et Siccatifs), son chiffre d’affaires,
à fin 2009, s’élève à
11,310 milliards de DA,
en hausse de 9 % par rapport à 2008. L’ENAP emploie 1579 agents et
dispose de six unités de
production implantées
sur le territoire national :
2 à Alger, 1 à Bouira, 1 à
Oran, 1 à Mascara, et 1 à
Souk Ahras. L’ENAP est
certifiée selon la norme
ISO 9001/2000 depuis
juillet 2003 et ISO
9001/2008 depuis juillet
2009.
JOURNEE NATIONALE
DE L’INNOVATION INDUSTRIELLE
LA JOURNÉE nationale de l’innovation a été
célébrée le 8 décembre 2010, conjointement par
le MIPMEPI et l’Université Hassiba Ben-Bouali
de Chlef, sous le thème “Partenariat UniversitéEntreprises, comme facteur de compétitivité économique”. A cette occasion, deux conventions ont
été signées : la 1ère entre l’INAPI et le CNAT
(Centre national d’assistance technique), porte
sur la mise en place des mécanismes permettant
au CNAT d’accompagner les inventeurs et les
chercheurs algériens auprès de l’INAPI pour breveter leurs inventions et d’amener les entreprises nationales à exploiter les produits issus
des inventions et de les mettre sur le marché, et
la 2ème entre l’INAPI et Bomare Compagny, société privée spécialisée dans la fabrication de
produits électroniques et informatiques, porte
sur l’introduction des technologies locales issues
des inventions de chercheurs et inventeurs algériens, dans le processus de fabrication de cette
société.
Lors de cette rencontre, plusieurs chercheurs-inventeurs algériens ont été honorés pour leurs
travaux de recherche.
actu
INAUGURATION
D'UNE MAISON
DE L'ENTREPRENEURIAT A BATNA
UNE MAISON de l’entreprenariat a été inaugurée
le 15 décembre 2010 au niveau de l'Université Hadj
Lakhdar à Batna, en
marge de l'ouverture des
journées d'études nationales et d'information sur
le partenariat entre l'université et l'environnement
économique et social. La
maison constituera un espace dynamique entre
l'université et son environnement. Le but principal
visé est la prise en charge
des différentes préoccupations sociales, économiques
et industrielles, ainsi que la
concrétisation des innovations technologiques et les
résultats des recherches
scientifiques des laboratoires de recherche.
EDITION
D’UN MANUEL
DE REFERENCE
DE FORMATION
EN INTELLIGENCE
ECONOMIQUE
LE MINISTÈRE de l’Industrie, de la Petite et
Moyenne Entreprise et de
la Promotion de l’Investissement a édité un document
de référence sur la formation en intelligence économique en Algérie. Il s’agit
de la 1ère édition d’un document appelé à être mis à
jour au moins une fois par
an. Il répond à la volonté du
ministère de contribuer à
l’encadrement des actions
de formation dans un domaine nouveau qui néces-
site pour sa promotion des
actions importantes de formation de la part des entreprises.
Ce document de référence,
qui a mobilisé une expertise
algérienne, a pris appui sur
une enquête réalisée auprès
d’une trentaine d’entreprises industrielles appartenant à divers secteurs
d’activité et reflétant la diversité de l’industrie nationale en termes d’effectifs et
de métiers. Il fournit un programme indicatif de modules de formation à assurer
aux cadres devant se spécialiser dans l’intelligence économique et la veille
stratégique. C’est un programme qui se veut adapté
aux besoins et aux contextes
locaux des entreprises et des
cadres algériens.
PROTOCOLE
D’ACCORD AVEC
L’OMPI VISANT
À ENCOURAGER
L’INVESTISSEMENT
ET L’INNOVATION
MONSIEUR le ministre de
l’Industrie, de la Petite et
Moyenne Entreprise et de
la Promotion de l’Investissement, et le directeur général de l’OMPI ont signé à
Alger le 17 octobre 2010 en
marge d’un séminaire international sur «la propriété industrielle et son
impact sur le développement économique», un accord-cadre de coopération,
en vertu duquel l’OMPI
s’engage à accompagner le
développement de l’Institut
Algérien de la Propriété Intellectuelle (INAPI) et son
déploiement, à travers notamment la formation de
son personnel.
Cet accord vise à densifier
davantage la coopération
qui existe déjà entre l’Algérie et l’OMPI. Il ambitionne
également d’encourager les
investissements et l’innovation à travers une meilleure
protection des marques et
brevets.
ALGERIE-ONUDI :
ACCORD
D'ASSISTANCE
TECHNIQUE DANS
LE SECTEUR DE
L'AGRO-INDUSTRIE
M. BENMERADI, ministre de l’Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise
et de la Promotion de l’Investissement, a reçu, le 16
octobre 2010, le Directeur
général de l’Organisation
des nations unies pour le
développement industriel
(ONUDI) M. Kandeh K.
Yumkella.
Les deux parties ont abordé
nombre de questions d’intérêt commun, notamment,
les relations de coopération
technique et évoqué les démarches entreprises au
plan international concernant l’adoption des technologies innovantes pour des
industries propres.
Le Ministre a tenu à souligner la volonté d’adopter de
telles technologies dans la
perspective de relance de
notre industrie nationale,
de développement de notre
potentiel existant et de la
création de nouvelles activités, sans toutefois mettre en
péril nos capacités, imposer
des restrictions ou entraver
les échanges commerciaux.
Le Directeur général de
l’ONUDI a réitéré la position de cette Organisation
internationale quant à la
Brèves
fourniture aux États membres de l’assistance technique nécessaire et des
études requises dans le domaine du développement
industriel, la maîtrise des
technologies et la compétitivité.
A cet égard, il a été rappelé
l’exemple de la réussite de
l’assistance assurée par
l’ONUDI à l’ENIEM pour la
substitution aux gaz CFC
du cyclopentane produit par
notre pays.
Le Ministre et le Directeur
général de l’ONUDI ont
procédé à la signature d’un
accord sur l’assistance technique et l’accompagnement
dans le secteur de l’agro-industrie en Algérie.
MISE EN LIGNE
DE LA BOURSE
DE PARTENARIAT
L'AGENCE Nationale du
Développement des Investissements (ANDI) développe
depuis le mois de juillet 2010
un nouveau service baptisé
«Bourse de partenariat». Il
s'agit d'un site web mis à la
disposition des investisseurs
à la recherche de partenaires.
Ces derniers n'ont qu'à inscrire leur manifestation d'intérêt. Une fois le projet
inscrit dans la Bourse, les
promoteurs intéressés pourront ainsi en consulter certains détails (le reste des
détails étant considérés
confidentiels). Dès que les
services de l'Agence recevront une manifestation d'intérêt concernant le projet, ils
communiqueront les coordonnées des promoteurs intéressés aux responsables du
projet inscrit et assurent l’accompagnement pour la mise
en relation d'affaires avec ces
derniers.
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
7
actu
Coopération
Une synergie pour une
intégration économique
régionale
[ Entreprenariat USA - MAGHREB ]
L
e Ministre de l’Industrie, de la Petite et
Moyenne Entreprise et
de
la
Promotion
de l’Investissement, M.
Mohamed Benmeradi, a reçu, le
1er décembre dernier, Monsieur
José W. Fernandez, Sous Secrétaire adjoint chargé de l’économie
au Département d’État, en présence de l’Ambassadeur des Etats
Unis en Algérie, Son Excellence
M. David Pierce.
Le Sous Secrétaire américain a exposé au Ministre les tenants et
aboutissants de la conférence sur
l’entreprenariat USA – MAGHREB
qui, a-t-il indiqué, s’inscrit en
droite ligne du Sommet initié par le
Président
américain
Barack
Obama, au printemps dernier à
Washington, pour la promotion du
partenariat entre les USA et les
pays musulmans.
M. José W. Fernandez a précisé les
cinq volets de cette initiative de
partenariat, à savoir :
- créer un réseau d’hommes d’affaires maghrébins qui servira d’interconnexion avec leurs homologues
américains ;
- mettre en place des incubateurs
technologiques et d’innovation ;
- procurer des cycles de formation en
direction d’hommes d’affaires leaders
ou chefs de file en vue de concrétiser
leurs idées et valoriser leurs compétences et les faire partager par d’autres jeunes gestionnaires de la
tranche d’âge 16/35 ans ;
- mettre en place des incubateurs
d’industries créatrices pour la prise
8
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
en charge des compétences en matière de traditions artistiques dans
les pays maghrébins en vue de leur
utilisation par les entrepreneurs ;
- créer des centres d’excellence pour
la vulgarisation des bonnes pratiques et procurer les outils nécessaires aux jeunes entrepreneurs;
des réseaux peuvent, ainsi, être
mis en place pour réunir des jeunes
promoteurs, des professeurs d’universités et des cadres de la diaspora ayant réussi, notamment, aux
USA, à l’image des Think-Tanks ou
groupes de réflexion.
M. Mohamed Benmeradi a souligné
que l’Algérie porte un intérêt majeur à cette initiative de partenariat, plus particulièrement, en ses
dimensions de création de pépinières, d’incubateurs et de centres
d’excellence qui constituent autant
d’éléments fondamentaux garantissant les activités pérennes, mais
cela appelle la mise en place d’une
agence d’exécution pour assurer la
mise en œuvre et le suivi et garantir une meilleure coordination au
profit des porteurs de projets d’investissement, notamment, ceux
agissant dans le domaine des PME
considérées comme étant meilleures créatrices d’emplois.
Suite à cet entretien, les deux Ministres ont procédé, à l’hôtel Hilton,
à l’ouverture des travaux de la
conférence sur l’entreprenariat
entre les U.S.A et les pays du Maghreb qui, a souligné M. Mohamed
Benmeradi, recèlent d’importantes
potentialités économiques et humaines qui ont besoin d’être mises
en synergie pour une intégration
économique régionale.
Après avoir mis l’accent sur l’un des
thèmes retenus pour cette conférence dont la totalité est d’égale valeur, à savoir l’encouragement de
l’esprit d’entreprise des jeunes entrepreneurs et le réseautage, le Ministre a exhorté la communauté
d’entrepreneurs maghrébins à identifier les actions préliminaires afin
de dresser les contours d’une démarche partenariale transfrontalière et transatlantique.
S’agissant de la création d’un centre régional d’excellence pour l’entreprenariat, les travaux gagneront
à être orientés vers la formulation
d’une proposition concrète visant à
préparer le terrain pour son aboutissement. “Nous souhaitons que
cette première rencontre soit le
point de départ de cette initiative
et, qu’à ce titre, les travaux déboucheront sur un programme d’actions communes. L’Algérie est
disposée à coordonner la mise en
œuvre de ce programme d’actions
en relation avec les communautés
d’affaires américaines et maghrébines et à y apporter tout le soutien
nécessaire”, a conclu le Ministre.
actu
Coopération
Renforcer la coopération
dans les domaines
du textile et du cuir
[ Workshop Algéro-Tunisien sur les textiles et cuirs ]
L
ors de la rencontre algéro-tunisienne
sur
l’habillement, textile,
cuir et maroquinerie organisée sous l’égide du
ministre de l’Industrie, de la Petite
et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l’Investissement, M. Mohamed Benmeradi, qui s’est tenue
le 29 novembre 2010 au siège d’Algex, à Alger, en présence des opérateurs économiques et des cadres
algériens et tunisiens du secteur
des textiles et des cuirs, la délégation tunisienne a exprimé son intérêt de nouer des relations de
partenariat et de sous-traitance
dans le domaine du textile.
Cette rencontre vise essentiellement à encourager les investissements dans les deux rives et à
renforcer les liens de coopération
entre les opérateurs qui activent
dans le domaine du textile en général afin de leur assurer une meilleure assise dans les marchés
nationaux et internationaux. Selon
M. Ould Mohammedi, Directeur général du développement industriel
au ministère de l'Industrie, de la
PME et de la Promotion de l'Investissement, «le portefeuille de toute
la manufacture textile, cuir, confection et bois va être réorganisé à travers notamment, des opérations
d'assainissement et d'investissements», a-t-il souligné. Concernant
la politique de relance du secteur de
textile en Algérie, M. Ould Mohammedi a souligné qu' «une démarche
doit être faite en fonction du besoin
du secteur pour définir l'enveloppe
financière que l'Etat doit consacrer
à cette politique de relance. Le dossier a déjà fait l'objet d'un examen
au niveau du ministère et sera soumis prochainement au Conseil des
participations de l'Etat (CPE)», a-til encore précisé.
Selon M. Malek Khelil, représentant de la délégation tunisienne, le
montant de l’importation de la Tunisie en provenance de l'Algérie, est
de 1,2 million de dinars tunisiens
(64 millions DA), soit 0,23% des importations globales de la Tunisie.
Quant aux exportations de textiles
de la Tunisie vers l'Algérie, le montant est de 2 millions de dinars tunisiens (116 millions de DA), soit
0,25 % des exportations globales de
la Tunisie.
Concernant le secteur de textile
privé en Algérie, le responsable du
CNTC précise que, «celui-ci comprend 5.000 unités spécialisées
dans différentes fabrications des
tissus». De son côté, M. Mohammed Bennini, Directeur général
d’Algex, a indiqué dans un court
exposé sur la relance d’une politique d’exportation que «pour le
textile, cela reste encore faible
puisque le secteur n’arrive pas encore à décoller malgré l’existence
d’un tissu productif», a-t-il conclu.
L'industrie du textile en Algérie
est représentée par deux groupes
industriels publics, Texmaco,
considéré comme le principal
groupe industriel des textiles avec
ses 24 filiales (filature, tissage et
finissage), et CH qui regroupe,
quant a lui, 15 filiales.
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
9
actu
Évènement
Une nouvelle dynamique
de développement
sans équivalent
[ Plan quinquennal 2010-2014 ]
Le programme
d’investissements publics
pour la période 2010 à 2014
définit les projets et alloue les
ressources nécessaires
à la mise en œuvre
du programme
de M. le Président
de la République.
Il constitue aussi le socle
et le moteur d’une vision
et d’une politique
de développement définie
par le Chef de l’Etat.
C
e plan quinquennal
2010-2014, adopté par
le Conseil des Ministres
le 25 mai dernier, se
distingue par son volume exceptionnel et par sa planification, après différents progrès
accomplis par le pays. Il se distingue
aussi et surtout par la volonté ferme
de M. le Président de la République
de le valoriser économiquement pour
conforter la croissance, approfondir
la diversification et la compétitivité
de l’économie nationale, et mieux
préparer sa pleine insertion dans
l’économie mondiale.
10
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
Avec le lancement du deuxième programme quinquennal 2010-2014 où
sont inscrits des projets d’envergure,
notamment en matière d’infrastructures de base ayant nécessité des financements colossaux, l’Algérie est
déterminée à relever le défi et de
s’inscrire dans une dynamique de développement.
Avec un montant de 286 milliards de
dollars, ce programme est considéré
comme un effort exceptionnel au moment où de nombreux pays sont
contraints d’opérer des coupes dans
leurs dépenses en raison de l’impact
de la crise financière et de la récession économique. Ce programme
s'inscrit dans la continuité des programmes précédents, d'abord le Programme de soutien à la relance
économique, engagé en 2001, relayé
par le programme 2005 - 2009, luimême conforté par les programmes
spéciaux au profit des wilayas des
Hauts Plateaux et du Sud. Ainsi, le
coût de l'ensemble des opérations de
développement inscrites durant les
cinq années écoulées, dont certains
projets structurants sont encore en
cours de réalisation, aura atteint près
de 17.500 milliards de dinars.
L’ouverture de nouvelles routes, la
construction de l’autoroute EstOuest et de la rocade routière des
Hauts-Plateaux, la densification de
la toile des voies ferrées, en complétant les liaisons existantes vont permettre d’arrimer à la locomotive du
développement de nombreuses régions ayant souffert de l’enclavement
et d’assurer ainsi le développement
économique et social du pays.
L
LE PROGRAMME
QUINQUENNAL
EN CHIFFRES
e programme d'investissements publics retenu pour la période
allant de 2010 à 2014
implique des engagements financiers de l'ordre de 21.214
milliards de dinars (ou l'équivalent de 286 milliards de dollars) et concerne deux volets à
savoir :
le parachèvement des
grands projets déjà entamés, notamment dans les
secteurs du rail, des routes
et de l'eau, pour un montant
de 9.700 milliards de dinars (équivalent à 130 milliards de dollars) ;
et l'engagement de projets nouveaux pour un montant de 11.534 milliards
de dinars (soit l'équivalent
de près de 156 milliards de
dollars).
Cette cadence des investissements
publics va pousser à fond le changement structurel de sorte à sortir
le pays de la dépendance du pétrole
pour bâtir une économie productive et diversifiée garante de l’avenir des générations futures.
actu
Développement
humain
Le programme 2010-2014 réserve
plus de 40% de ses ressources à
l'amélioration du développement
humain avec notamment :
- près de 5.000 établissements de
l'Education nationale (dont 1.000
collèges et 850 lycées), 600.000
places pédagogiques universitaires
et 400.000 places d'hébergement
pour les étudiants, et plus de 300
établissements de formation et d'enseignement professionnels ;
- plus de 1.500 infrastructures de
santé dont 172 hôpitaux, 45 complexes spécialisés de santé, et 377
polycliniques, ce à quoi s'ajoutent
plus de 70 établissements spécialisés au bénéfice des handicapés ;
- deux (02) millions de logements,
dont 1,2 million sera livré durant le
quinquennat, le reste devant déjà
être mis en chantier avant la fin de
l'année 2014 ;
- le raccordement d'un million de
foyers au réseau du gaz naturel et
l'alimentation de 220.000 foyers ruraux en électricité ;
- l'amélioration de l'alimentation en
eau potable, notamment, avec la
réalisation de 35 barrages et de 25
systèmes de transfert d'eau, et
l'achèvement de toutes les stations
de dessalement de l'eau de mer en
chantier ;
- plus de 5.000 infrastructures pour
la jeunesse et les sports, dont 80
stades, 160 salles polyvalentes, 400
piscines et plus de 200 auberges et
maisons de jeunes ;
- ainsi que d'importants programmes pour les secteurs des
Moudjahidine, des Affaires religieuses, de la Culture et de la Communication.
Infrastructures
de base
et service public
Par ailleurs, ce programme d'investissements publics réserve aussi
Cette cadence des
investissements publics
va pousser à fond
le changement
structurel de sorte
à sortir le pays de la
dépendance du pétrole
pour bâtir une économie
productive et diversifiée
garante de l’avenir
des générations
futures.
près de 40% de ses ressources à la
poursuite du développement des infrastructures de base et à l'amélioration du service public, avec
notamment :
- plus de 3.100 milliards de dinars
destinés au secteur des Travaux publics pour poursuivre l'extension et
la modernisation du réseau routier,
et l'augmentation des capacités portuaires ;
- plus de 2.800 milliards de dinars
réservés au secteur des Transports
en vue de moderniser et d'étendre le
réseau de chemin de fer, d'améliorer
le transport urbain (avec notamment la réalisation de tramways à
travers 14 villes), et de moderniser
les infrastructures aéroportuaires ;
- près de 500 milliards de dinars
pour l'Aménagement du territoire et
l'Environnement ;
- et près de 1.800 milliards de dinars
pour l'amélioration des moyens et
des prestations des Collectivités locales, du secteur judiciaire, et des
administrations de régulation fiscale, commerciale et du travail.
Appui
au développement
de l'économie
Outre le volume d'activités qu'il générera pour l'outil national de réalisation, le programme quinquennal
Évènement
réserve aussi plus de 1.500 milliards de dinars à l'appui au développement de l'économie nationale,
avec notamment :
- plus de 1.000 milliards de dinars
affectés au soutien au développement agricole et rural mis en route
depuis l'année dernière ;
- et près de 150 milliards de dinars
à la promotion de la petite et
moyenne entreprise, à travers la
réalisation de zones industrielles,
le soutien public à la mise à niveau
ainsi que la bonification de crédits
bancaires pouvant atteindre 300
milliards de dinars à cette même
fin.
Développement
industriel
Le développement industriel mobilisera aussi plus de 2.000 milliards
de dinars de crédits bancaires bonifiés par l'Etat pour la réalisation
de nouvelles centrales électriques,
le développement de l'industrie pétrochimique et la modernisation
des entreprises publiques.
L'encouragement à la création
d'emplois bénéficiera, quant à lui,
de 350 milliards de dinars sur le
programme quinquennal, pour accompagner l'insertion professionnelle des diplômés universitaires
et de la formation professionnelle,
soutenir la création de micro-entreprises et financer les dispositifs
d'emploi.
Économie
de la connaissance
Le programme quinquennal 20102014 réserve également un montant
de 250 milliards de dinars au développement de l'économie de la
connaissance à travers le soutien à
la recherche scientifique et la généralisation de l'enseignement et de
l'usage des nouvelles technologies
de l’information dans tout le système national d'enseignement et
dans le service public.
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
11
actu
Entretien
“La diversification
de notre économie
au cœur de nos
préoccupations”
[ M. Mohammed Benmeradi à Industrie Algérie ]
Industrie Algérie : Monsieur le ministre, la part
du secteur de l’industrie
dans la valeur ajoutée globale de l’économie nationale a fortement régressé.
Le gouvernement ambitionne de porter cette part
de 5,3% actuellement, à
10% en 2014. Quels sont les
politiques et les moyens
préconisés pour atteindre
cet objectif ?
M. le Ministre : Permettez-moi
tout d'abord de rappeler que les directives de son excellence monsieur
le président de la République mettent l'accent sur la «nécessité de
faire progresser la croissance économique en investissant davantage
de moyens dans la création de richesses hors hydrocarbures». Ces
directives placent, de ce fait, l'objectif stratégique de diversification
de notre économie au cœur des
préoccupations de la Nation et de la
problématique du développement
économique du pays.
La création d'un ministère de l'Industrie, de la Petite et Moyenne
Entreprise et la Promotion de l'Investissement, répond aux exigences
induites par la mise en œuvre du
12
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
actu
Plan quinquennal 2010-2014 qui
imposent la mobilisation de toutes
les énergies des entreprises algériennes, publiques et privées, pour
atteindre les objectifs fixés à l'horizon 2014 en matière de développement économique et social du pays.
La concrétisation de ces objectifs se
décline dès lors sur un premier axe
par le maintien d'un niveau élevé
d'investissement dans l'économie à
travers le renforcement du dispositif national d'investissement par le
biais de facilitations à l'investissement productif et la création d'emplois et l'ajustement de notre
dispositif d'incitation aux besoins
identifiés de l'économie nationale.
Sur un second axe, il s'agira de renforcer les entreprises nationales
(publiques et privées), gages de
création d'emplois et de croissance
durable de notre économie, et densifier le tissu économique par une
plus grande intégration industrielle, par la sous-traitance, les
PME autour des grandes entreprises nationales, et renforcer leur
environnement immédiat en tant
que source alternative de croissance hors hydrocarbures.
En troisième lieu, l'objectif sera de
diversifier la production industrielle
par une plus grande contribution de
l'industrie manufacturière à la valeur ajoutée et à la création d'emplois.
Et enfin, le quatrième axe porte
sur le renforcement du potentiel
industriel national sur tous les
plans, notamment technologique
et managérial.
L'Algérie, certes, dispose
d'une importante base industrielle, mais l'entreprise
algérienne,
et
notamment la PME, doit
s'adapter et se repositionner face à une concurrence sévère sur le
marché local et prendre
part à l'échange international. Quelles sont les
mesures prises par le
Gouvernement pour rendre notre économie plus
compétitive ?
Je tiens tout d'abord à rappeler que
l'objectif global du secteur, à l'horizon 2014, est la création de 200.000
nouvelles PME générant 1.500.000
emplois nouveaux.
En effet, le rôle fédérateur des
PME et leur importance comme
pierre angulaire de toute politique
de développent économique ne sont
plus à démontrer à l'heure actuelle
et nous en sommes tout à fait
conscients, ce qui justifie d'ailleurs
l'intérêt que nous portons à cette
population d'entreprises. L'appui
qui leur a été consacré ces dernières années s'est traduit par une
nette évolution de cette population
qui s'est traduite par la création
Entretien
chaque année de près de 25.000
PME permettant de totaliser
607.297 entreprises à la fin du premier semestre 2010 et une contribution à la création d'emplois de
l'ordre de 1.6 million emplois.
Toutefois, la démarche de soutien
adoptée durant ces quelques dernières années doit être consolidée
durant le quinquennat 2010-2014
en vue de pérenniser, voire renforcer et améliorer, les acquis de la
phase précédente. A ce titre, nous
ciblons en premier lieu :
• La consolidation des acquis, notamment la mise en œuvre des
structures d'appui à la création de
PME au niveau local ;
• L'amélioration de la compétitivité
des PME à travers l’implémentation de l'innovation au sein des
PME et la modernisation du potentiel productif national par des actions de mise à niveau ;
• L'amélioration de l'environnement immédiat de la PME en
termes de facilitation d'accès au financement adapté aux PME ;
• L'allégement de la pression fiscale
sur les entreprises productives.
Au titre de l'appui direct aux PME,
l'amélioration de la compétitivité de
l'économie nationale en général et
de l'entreprise en particulier, constitue l'une des principales composantes de la politique économique de
l'État. En effet, la mise à niveau est
un défi et un enjeu qui s'inscrit dans
la démarche globale visant la consolidation et la pérennisation de l'entreprise dans une dynamique de
substitution et de véritable alternative de croissance hors hydrocarbures, à travers l'émergence d'un
environnement attractif.
Cette démarche repose sur des objectifs fondamentaux. D’abord, la
densification et la diversification
du tissu économique, l'amélioration
de la compétitivité de l'entreprise
dans ses multiples dimensions et le
renforcement du positionnement de
l'entreprise sur son marché.
Compte tenu de cela, le Programme
National de Mise à Niveau des
PME, qui bénéficie d'une enveloppe
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
13
actu
Entretien
financière d'un montant de 385.736
millions de dinars, parviendra incessamment à prendre sa vitesse
de croisière durant le quinquennat
2010-2014 pour permettre de relever le défi de mettre à niveau 20.
000 entreprises durant une période
de cinq ans.
En matière d'innovation, garant de
la pérennité et de la compétitivité
des entreprises algériennes, les
PME ont été encouragées par un
Prix national de l'innovation qui en
est à sa deuxième édition et des forums universités-chefs d'entreprises qui ont balayé plusieurs
régions du pays en vue de densifier
les relations entre les chercheurs et
le monde de l'entreprise.
Ces efforts devront se conforter et
se consolider durant les années à
venir dans le cadre d'une politique
de fructification des acquis et des
actions de mise à niveau, car le levier d'une véritable compétitivité
des PME est bien leur capacité d'innover pour se positionner dans un
monde en dynamique constante et
bouleversante.
Quant à l'appui institutionnel, il
est également présent avec une panoplie de mesures qui visent l'amélioration de l'environnement des
PME. A ce titre, on peut citer les
... le MIPMEPI entend
“
renforcer les structures
d'appui à l'industrie
à travers la création d'un
réseau de centres
techniques industriels,
la mise en place de
pépinières d'entreprises,
la création de
laboratoires de
métrologie, de même
qu'il compte poursuivre le
renforcement des
capacités d'intervention
des structures déjà
existantes ... ”
14
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
structures d'animation et de développement local, notamment les pépinières et les centres de
facilitation qui soutiennent la création et le lancement des activités
des PME. En intervenant à cette
phase critique, ces structures
contribuent à la lutte contre la
mortalité précoce des PME. Aujourd'hui, nous comptabilisons 38
centres de facilitation et 25 pépinières d'entreprises. D'ici 2014,
nous parviendrons à achever la
réalisation et la mise en service des
63 structures projetées dont l’opérationnalité a été soutenue par des
ateliers de formation et des
contrats de performance signés
avec chaque structure à part.
En outre, l'Agence nationale de développement de la PME (Andpme)
est un instrument qui a la charge
de concrétiser la lourde tâche de
mettre à niveau des PME et d'améliorer leur environnement.
A ce titre, plusieurs actions ont été
engagées en vue de renforcer le rôle
des associations professionnelles et
d'améliorer la compétitivité des
branches prioritaires.
Ses efforts seront consolidés par la
création d'autres instruments de
mise en œuvre de la politique de
développement des PME. Il s'agit
notamment, du Centre national de
développement de la sous-traitance, et de l'Observatoire des
PME. Le premier aura pour mission d'appuyer une activité fondamentale des PME qui permet de
densifier leur tissu et d'étoffer leurs
carnets de commandes par une stimulation de l'offre et de la demande. Le second assurera les
missions de veille économique et de
suivi de l'évolution des grandes
tendances ayant un impact sur le
développement des PME et proposera les éléments de décisions pour
apporter les ajustements et correctifs éventuels à cette politique.
Ce sont là, globalement, les grands
axes de développement de la PME
en Algérie et nous restons toujours
à l'écoute de cette population d'entreprises pour leur préconiser des
actions d'aide et de soutien adaptées à leurs besoins et ajuster nos
instruments d'intervention en fonction de leurs spécificités tel que
cela s'est produit avec le crédit documentaire dont les importations
des inputs des PME ont été exonérées pour des montants inférieurs
à 2 millions de dinars. La révision
de la Loi d'orientation sur la promotion de la PME ouvrira de nouveaux horizons au développement
de la PME par le biais d'une refonte
de l'ancrage juridique de la politique de l'Etat envers ces entités.
Quelles sont les conditions
et les mesures incitatives
destinées à développer
l'investissement et promouvoir les exportations ?
La structure de nos échanges commerciaux avec l'extérieur est, en
effet, caractérisée par une asymétrie lourde de menaces pour l'avenir économique de l'Algérie. Les
importations s'étendent sur tout
le spectre de nos besoins (de
consommation finale, d'équipement et d'approvisionnements industriels) occupant une part
prépondérante dans chacun de ces
créneaux. A l'inverse, nos exportations sont concentrées sur une
seule matière, les hydrocarbures
qui, de surcroît, sont vouées à une
extinction inéluctable. Sortir de
cette impasse est, évidemment,
une question de survie qui doit
être au cœur de toute stratégie de
développement devant impliquer
l'ensemble des centres de décision
et mobiliser tous les secteurs économiques nationaux et pas seulement l'industrie.
Il est évident que pour réduire la
dépendance de notre économie visà-vis de l'extérieur, il faut tout
d'abord développer nos capacités à
produire dans tous les secteurs de
biens et services essentiels aux besoins de la société, au sens large
(incluant les moyens nécessaires
pour assurer et maintenir la croissance de l'économie). Commencer
actu
par tirer le meilleur parti des ressources naturelles peut être un
principe dicté par les circonstances
difficiles de démarrage, mais le développement sûr et durable est
celui qui repose sur la valorisation
des ressources humaines.
C'est pourquoi, la démarche du
ministère de l'Industrie repose sur
une indentification des secteurs
considérés comme étant prioritaires en raison de leur dyna-
A
misme au plan du commerce mondial, de leur rôle dans la valorisation des ressources naturelles
locales ou de l'importance des efforts d'investissement qui y sont
déjà consentis.
D'importants moyens financiers
sont, ou seront, mobilisés pour redynamiser les entreprises qui activent déjà dans ces secteurs et pour
densifier le tissu industriel autour
de ces entreprises afin qu'elles
AMÉLIORATION
DE L'ENVIRONNEMENT
DES PME
u titre de l'amélioration de l'environnement des PME, les
actions initiées ne
peuvent être illustrées dans leur globalité, mais il
est primordial d'en citer quelquesunes dont l'impact n'est pas des
moindre sur l'activité des PME.
1- Sur le plan financier :
De nouvelles mesures sont venues renforcer les acquis du
Fonds de Garantie des Crédits à
la PME (FGAR) et la Caisse de
Garantie des Crédits d'Investissement à la PME CGCI PME).
Ces mesures ont été instaurées
par les résolutions du Conseil des
Ministres du 21 Juillet 2009 :
la diversification de l'offre de
garantie en couvrant notamment,
les crédits à court terme ou d'exploitation accompagnant les crédits
d'investissement
déjà
garantis ainsi que les apports en
fonds propres apportés éventuellement par des sociétés de capital
investissement ;
l'assimilation de la garantie de
la CGCI-PME et du FGAR à une
garantie de l'État ;
la création de fonds de garanties
spécialisées (tourisme, nouvelles
technologies, environnement, cer-
taines filières agroalimentaires
etc.) ;
l'opérationnalité du fonds de
bonification du taux d'intérêt sur
les investissements, ainsi que les
fonds d'investissement ;
la création des fonds d'investissement locaux ;
l'augmentation du niveau de la
garantie financière accordée par la
CGCI-PME de 50 à 250 milliards
de dinars.
2- Sur le plan fiscal :
la Loi de Finances 2008 a renforcé
les capacités d'autofinancement
des entreprises par la baisse de la
pression fiscale, notamment celle
de l'IBS, le taux de cet impôt est
ramené à 19% pour les activités de
production de biens, du BTP et du
tourisme.
La démarche fiscale dans le cadre
de la Loi de Finances 2009 a
consacré les incitations à l'investissement et les capacités productives. A cet effet, il a été
institué une exonération de l'IRG
au profit des promoteurs éligibles
à l'aide du Fonds national de soutien au microcrédit ainsi que le
renforcement des garanties pour
la couverture des risques de financement des crédits d'investissement consentis aux PME.
Entretien
puissent contribuer au renforcement de l'intégration de l'industrie
nationale.
Développer les capacités de production nationale ne suffit pas.
Pour des raisons objectives, nous
avons et nous aurons toujours besoin de disposer de moyens de
paiements extérieurs pour financer une partie de nos consommations ou de nos facteurs de
production dont nous ne disposons
pas, ou que nous ne pourrons pas
produire selon les standards d'efficacité établis.
C'est pourquoi, vendre une partie
de nos productions sur les marchés
extérieurs est une nécessité à laquelle notre industrie devra répondre d'ores et déjà, et ce, afin de
réserver les ressources résiduelles
des hydrocarbures au développement des infrastructures économiques dont les besoins en moyens
de financement extérieurs sont encore énormes.
A cet égard, les pouvoirs publics
attendent des entreprises, publiques et privées, à ce qu'elles
s'engagent plus activement dans
la conquête des marchés extérieurs. Pour les accompagner, un
programme de mise à niveau doté
d'un budget conséquent a déjà été
initié. Il sera appelé à être renforcé en vue de les aider à améliorer leur compétitivité.
Outre ces actions de soutien touchant directement les opérateurs,
le ministère entend renforcer les
structures d'appui à l'industrie à
travers la création d'un réseau de
centres techniques industriels, la
mise en place de pépinières d'entreprises, la création de laboratoires de métrologie, de même qu'il
compte poursuivre le renforcement
des capacités d'intervention des
structures déjà existantes.
Ces actions rentrent dans le cadre
de la mise en œuvre des politiques
engagées pour promouvoir la qualité, encourager l'innovation, développer de nouvelles activités et
élever la productivité globale des
facteurs de production.
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
15
actu
Entretien
La promotion de l’investissement et la diversification de notre économie
passent nécessairement
par la disponibilité et la
facilitation de l’accès au
foncier économique. Comment envisagez-vous de
desserrer la tension qui
existe quant à l’accès au
foncier et transformer ce
dernier en facteur incitatif à l’investissement, au
même titre que tous les
autres instruments que
vous venez de citer ?
La question du foncier industriel
est évoquée de manière récurrente
dès qu’il s’agit d’investissement en
Algérie. La politique liée au foncier
a connu divers dispositifs juridiques régissant le foncier. Tous
ont été imprégnés des politiques socioéconomiques prévalant à chaque
époque. Ainsi, des zones industrielles avaient été érigées sur tout
le territoire national pour accueillir des projets industriels publics et
privés avec une approche plus territoriale qu’économique. Des complexes industriels ont été réalisés
sur l’ensemble du territoire national dans l’optique de garantir
l’équilibre territorial.
Il s’est avéré que cette politique a
induit une appropriation disproportionnée du foncier par les entités économiques, par rapport à
leurs besoins réels.
A la faveur du passage, en 1990, à
l’économie de marché et en ce qui
concerne l’investissement et le
volet foncier, l’Etat avait pris des
mesures tendant à accroître le potentiel du secteur privé et à encourager l’émergence d’un marché
foncier libre en procédant à l’allocation du foncier par différentes administrations et entités.
Si cela a permis de satisfaire une
part importante de la demande et
en dépit de l’importance du patrimoine public foncier et immobilier
mis sur le marché, des dysfonctionnements ont caractérisé l’allocation
16
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
de cette ressource non renouvelable, à savoir notamment : une multiplication d’intervenants sur ce
marché ; une opacité quant aux
conditions et modalités d’accès à
cette ressource ; une méconnaissance de l’offre et des disponibilités
foncières ; l’absence de suivi de la
destination des biens octroyés dans
les différents dispositifs ; et, enfin,
une gestion peu efficace de ces
zones et une quasi non implication
des industriels dans la gestion de
leurs zones se traduisant par une
obsolescence de l’infrastructure de
base et une nette détérioration.
Devant cette situation, des dispositions législatives et règlementaires
ont été prises, à partir de 2006, se
traduisant notamment par :
- une diminution sensible des intervenants sur ce marché avec un
recadrage des missions de certaines EPE ;
- la création de l’Agence Nationale
d’Intermédiation et de Régulation
Foncière (Aniref) ;
... en dépit des
“
améliorations relevées
(uniformisation
des modalités d’accès
au foncier,
transparence, etc.),
les inquiétudes
des investisseurs
sont perceptibles
au regard de la courbe
ascendante des prix
affectant le foncier
et induite
principalement
par l’importance
de la demande
par rapport
à l’offre... ”
actu
- la mise en place de procédures
claires régissant l’accès au foncier
public avec notamment, la consécration des enchères publiques en
tant que mode privilégié d’accès au
foncier garantissant ainsi une
transparence optimale ;
- la mise en place de banques de
données du foncier permettant
d’évaluer quantitativement l’offre
foncière et immobilière dédiée à
l’investissement ;
- la mise sur le marché, à partir de
2009, des actifs résiduels relevant
des entreprises dissoutes ainsi que
les actifs excédentaires relevant
des entreprises publiques en activité.
Certes, et en dépit des améliorations relevées (uniformisation des
modalités d’accès au foncier, transparence, etc.), les inquiétudes des
investisseurs sont perceptibles au
regard de la courbe ascendante des
prix affectant le foncier et induite
principalement par l’importance de
la demande par rapport à l’offre.
Pour satisfaire, à court et moyen
termes, cette demande, il est prévu
d’accélérer le processus de mise sur
le marché des actifs résiduels des
entreprises dissoutes et des actifs
excédentaires des entreprises publiques en activité.
Ainsi, et au titre des opérations de
concession aux enchères publiques
des actifs résiduels au 31 décembre 2010, 138 ont été concédés aux
enchères publiques par l’Aniref,
totalisant une superficie de 177 ha
de terrains. Le montant des investissements prévus est supérieur à
41milliards de dinars et plus de
10.900 emplois directs seront
créés.
L’offre foncière va augmenter sensiblement avec la mise sur le marché, au courant de l’année 2011,
des terrains nus situés en zones industrielles et ayant appartenu aux
Urb, au Cneru et aux Epe relevant
du portefeuille de la Sgp Genest,
comprenant 948 lots de terrain et
totalisant une superficie d’environ
600 ha répartis sur 25 zones industrielles.
De plus, près de 1.000 ha ont été recensés comme biens immobiliers
non objectivement nécessaires au
fonctionnement des Epe, donc
considérés comme excédentaires au
sens de notre législation, et seront
donc concernés par l’opération
d’étatisation, c'est-à-dire versés
dans le domaine privé de l’Etat aux
fins de mise à la disposition des
porteurs de projets d’investissement par le canal de l’Aniref.
Ainsi, et à court et moyen termes,
en ce qui concerne seulement les
actifs résiduels des entreprises dissoutes et des actifs excédentaires
des entreprises publiques en activité, plus de 1.600 ha seront mis
sur le marché selon le mode de la
concession aux enchères publiques
non convertibles en cession. Ces
opérations sont encadrées par les
règles strictes prévues par les cahiers des charges.
En parallèle, l’Etat a consenti, depuis 1999, et consent des efforts financiers importants pour la
réhabilitation et la mise à niveau
des zones industrielles et des zones
d’activités dont le montant global
avoisine les 25 milliards de dinars
... le Programme
“
National de Mise à
Niveau des PME, qui
bénéficie d'une
enveloppe financière
d'un montant de
385.736 millions de
dinars, parviendra
incessamment à
prendre son rythme de
croisière durant le
quinquennat 2010-2014
pour permettre de relever
le défi de mettre à
niveau 20. 000
entreprises durant une
période
de cinq ans... ”
Entretien
dont 5 milliards de dinars restant
à réaliser.
Par ailleurs, la mise sur le marché
du foncier public ne pourra, à elle
seule, satisfaire la demande nationale dans la mesure où il ressort de
l’expérience vécue que moins de 15
% du foncier déjà octroyé aux investisseurs est actuellement exploité. En effet, il est relevé, dans
les différents rapports élaborés à ce
sujet, une forte immobilisation de
ce type de foncier d’origine public,
notamment aux fins de spéculation
et de rentes foncières.
Outre le manque à gagner de l’Etat
et des collectivités locales au titre
de la perception de l’impôt, l’immobilisation de ce foncier ne saurait
être tolérée dans une période de
forte demande. Ce phénomène complique en outre la gestion des zones
industrielles et zones d’activité vu
le non paiement des charges communes auxquelles sont astreints
les détenteurs de ces terrains.
A ce titre, l’Etat, en sa qualité de
principal acteur et régulateur institutionnel sur le marché du foncier
industriel, a certes pris des dispositions pour faciliter l’accès à cette
ressource mais se doit également
de prendre des mesures de préservation pour garantir son exploitation effective et éviter toute
tentative de constitution de rente
spéculative. C’est ainsi que des dispositions sont prévues pour mettre
un terme à la rétention de terrains
octroyés.
D’autre part, il est prévu de mettre
en place un dispositif juridique visant à encadrer la promotion foncière et /ou immobilière à caractère
industriel devant permettre la production optimale de foncier destiné
à l’investissement productif de
biens et services dans le strict respect des instruments dictés par les
politiques d’aménagement du territoire et par le développement des
infrastructures nouvelles, notamment routières qui rendent accessibles de nouveaux espaces pour
promouvoir l’implantation de projets industriels. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
17
relance
Politique
Entre le constat
et les mesures
de relance
[ La croissance économique* ]
L
Malgré la timide reprise enregistrée durant ces cinq dernières années, l’industrie nationale a
fortement régressé dans la place qu’elle occupe dans la valeur ajoutée nationale : 5,3% en 2009, soit
moins que l’administration avec 6,8% la même année. En effet, l’industrie a versé le plus lourd tribut
au parcours complexe traversé par l’économie nationale durant les vingt dernières années.
es entreprises industrielles privées se sont
vues confrontées à leurs
propres difficultés (souvent financières) conjuguées à un environnement hostile
(notamment l’économie informelle)
et à une concurrence croissante des
produits étrangers avec la progression du démantèlement tarifaire.
Les entreprises industrielles publiques ont, quant à elles, été dans
leur grande majorité marginalisées
du fait de leur déstructuration financière. Cette situation ne pouvait
pendant des années être corrigée
par l’Etat propriétaire aux avoirs
raréfiés ou fortement interpellés par
ses missions de puissance publique.
Par la suite, la relance des entreprises publiques industrielles s’est
vue mise en attente de repreneurs
privés nationaux (dont les capacités
financières limitées les excluaient
de l’accès aux unités industrielles
d’envergure) et en attente de partenaires étrangers, dont certains ont
à l’évidence, choisi de confiner l’économie algérienne au rang de simple
marché.
Malgré l’effet de la crise économique,
la croissance constante qu’a connue
18
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
notre pays depuis le début de la décennie, aura été de nouveau au rendez-vous en 2009, avec une hausse
globale du PIB de 2,4%, soit autant
qu’en 2008, et similaire à la
moyenne réalisée la même année
dans l’ensemble du monde arabe.
Cette croissance pourrait, de prime
abord, être considérée modeste, notamment par rapport au volume des
investissements publics. Mais cette
perception serait inexacte car elle
ignorerait la mutation profonde que
connaît depuis quelques années déjà
la croissance du PIB en Algérie.
La redynamisation relevée en 2008
s’est poursuivie en 2009 avec une
progression de 5% de la valeur
ajoutée tirée par l’activité énergétique (avec 7,2%) et celle des industries sidérurgique, métallique,
mécanique, électronique et électrique. L’industrie manufacturière
demeure faible avec une progression de 0,7% seulement. L’industrie
minière et des carrières a progressé
de 3,4% en 2009. Les industries
chimiques ont évolué de 2%.
Cependant, l’industrie ne représente plus que 5,3% de la valeur
ajoutée totale, soit moins que l’apport des administrations (6,8%
l’année 2009). Elle se situe également en dernière position parmi les
secteurs pour sa contribution à la
création de richesses nationales.
La situation de l’industrie nationale, et de la production nationale
en général, n’est nullement le fruit
d’une contraction de la demande.
En effet, avec près de 10.000 milliards DA en 2009, la dépense intérieure brute continue à croître
davantage que la croissance du PIB
(12,7% de hausse de dépense intérieure en 2009 contre 2,4% de
hausse du PIB).
Une progression
envahissante
des importations
La production nationale, notamment industrielle, connaît donc des
lacunes structurelles, et laisse
ainsi la place à une progression envahissante des importations de
toutes natures.
Ainsi, les importations de biens qui
totalisaient moins de 10 milliards $
en 2001, ont bondi à près de 20 milliards $ en 2005 pour se rapprocher
de 40 milliards $ à la fin de l’année
Politique
2008. Les importations de services
(y compris le concours des entreprises étrangères à la réalisation
du programme public de développement) ont suivi le même cheminement, passant de 4,7 milliards $
en 2006, à près de 7 milliards $ en
2007, pour dépasser les 11 milliards $ en 2008.
Globalement, les importations de
biens et de services ont augmenté de
30,7% en 2007 et de 47,4% en 2008.
Conjugué à la baisse des recettes de
nos ventes d’hydrocarbures, entamée en 2008, ce constat explique
pour une part, les mesures de régulation du commerce extérieur introduites à partir de 2009.
Cette réalité a, voilà deux années,
amené M. le Président de la République à ordonner au Gouvernement de prendre une somme de
mesures pour mettre en place les
instruments d’une plus grande implication de l’Etat dans l’investissement
industriel,
avec
notamment, la création du Fonds
National d’Investissement. Ces mesures visent en premier lieu à :
- relancer les entreprises publiques
disposant d’un marché et à soutenir fortement la mise à niveau des
entreprises privées ;
- valoriser la carte du marché algérien et des avantages de notre Code
des investissements pour amener
les opérateurs étrangers à s’engager en Algérie ;
- aboutir à un réel partage d’expériences avec les partenaires étrangers ;
- et sécuriser enfin l’économie nationale contre d’éventuels comportements spéculatifs d’investisseurs
étrangers.
lisation de la contribution de l’industrie à la création de la richesse
nationale, (alors que l’Algérie dispose d’une des bases industrielles
les plus conséquentes de la région)
expliquent ainsi pour partie, les
mutations de politique publique en
matière de promotion de l’investissement, de concours de l’Etat à la
relance de l’outil industriel public
dont il est le propriétaire, d’appui
à la mise à niveau des entreprises
privées nationales, ainsi que la
multiplication récente des encouragements à l’entreprise et à la
production locales édictés à l’occasion de la révision du Code des
marchés publics.
Les initiatives déployées en 2009
pour consolider les instruments et
cadres d’appui au développement
industriel s’explique ainsi dans ce
cadre, notamment, à travers:
a- la réalisation des études stratégiques des secteurs et filières ;
b- le développement des centres
d’appui technique (mécaniques,
agroalimentaire, industrie électrique et électronique, emballage,
chimie, pharmaceutique) ;
c- le développement des mécanismes chargés de la sécurité industrielle, de la normalisation, des
accréditations et de la propriété industrielle ;
d- l’élargissement des capacités
de formation y compris managériales ;
e- le développement des capacités
et du réseau de la nouvelle Agence
du foncier industriel (ANIREF) ;
f- et le renforcement du déploiement spatial de l’Agence nationale
de développement de l’investissement (ANDI).
En effet, cet état de la production
nationale en général et la margina-
C’est aussi dans cette même approche que se sont situés les efforts
investis au profit des petites et
moyennes entreprises notamment :
a- la réalisation de 17 centres de fa-
Les mutations
de la politique
publique en matière
de promotion
de l’investissement
En matière
de promotion
de la PME
relance
cilitations et 12 pépinières d’entreprises ;
b- le renforcement des dispositifs
de garantie de crédits aux PME
(avec un relèvement des montants
et l’octroi d’une garantie d’Etat à
celle donnée par la Caisse de garantie des crédits des investissements aux PME (CGCI) ;
c- le lancement de la mise en place
de mécanismes nouveaux de financement des PME sous la forme du
crédit bail et du capital risque ;
d- l’ adoption par les pouvoirs publics d’un imposant programme national de mise à niveau des PME
qui cible 20.000 entreprises bénéficiaires sur cinq années.
En matière
de l’outil public
économique
L’outil public économique n’est pas
en reste de cette démarche qui vise
notamment à :
a- rétablir la bancabilité des entreprises publiques en difficultés
mais disposant d’un marché localement ;
b- bonifier le coût des crédits bancaires nécessaires à la modernisation de leurs moyens de production
et au perfectionnement de leurs
personnels et encadrement ;
c- les positionner en synergie avec
les départements chargés de la
commande publique dans leurs créneaux d’activités, de sorte à les impliquer dans la réalisation des
programmes ;
d- et mobiliser des partenaires
étrangers qualifiés en vue de leur
modernisation. * Extrait de la déclaration
de politique générale
du gouvernement, présentée
à l’Assemblée populaire nationale
par M. Ahmed Ouyahia,
Premier Ministre, le 21 octobre 2010.
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
19
relance
Politique
Les grands axes
de déploiement
du secteur industriel
[ Politique de relance économique ]
nouvelle politique de partenariat visant à assurer
une contribution effective
des opérations d'ouverture de capital au développement de l'économie
nationale.
De manière
intrinsèque, le
secteur industriel est
celui dans lequel
l'Algérie possède dans
la région un avantage
historique indéniable
et qui reste un moteur
de croissance
incontournable et
demeure à cet égard
un des enjeux majeurs
de notre avenir.
20
L
e ministère de
l’Industrie, de
la PME et de
la Promotion
de l’Investissement a déployé un programme ambitieux autour,
essentiellement, des axes
suivants :
Le Premier axe vise le développement de l'investissement
productif national et étranger
par :
- la consolidation du dispositif national de facilitation et d'incitation à
l'investissement productif
et créateur d'emplois ;
- l'ajustement du dispositif d'incitation aux besoins
identifiés
de
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
l'économie nationale pour
accroître son efficacité ;
- l'amélioration de l'environnement de l'investissement pour réduire les
coûts indus supportés par
l'investisseur.
Le deuxième axe porte sur le
renforcement de la contribution
du secteur public à la croissance
économique et au développement du pays à travers :
- la nouvelle configuration
du secteur public marchand avec la mise en
place
de
puissants
groupes industriels compétitifs dans les secteurs
où le pays dispose d'avantages comparatifs ;
- la mise en œuvre d'une
Le troisième axe est relatif
au renforcement du potentiel
industriel national par l'incitation des entreprises, notamment du secteur privé, à
participer plus largement au
développement du pays, à travers :
- la mise en place de politiques publiques d'appui à
la mise à niveau et de modernisation de ces entreprises, notamment sur les
plans technologique, managérial et de la formation
des ressources humaines ;
- l'octroi de facilitations
sous forme de préférence
nationale consentie aux
entreprises pour la pénétration des marchés ;
- la création et le développement de différentes
structures de facilitation
et d'appui en soutien aux
entreprises industrielles.
Le quatrième axe, est d’assurer un déploiement spatial des
activités industrielles axé sur :
- l'accroissement et l'amélioration de l'offre foncière ;
Politique
- une territorialisation des politiques industrielles pour gagner en
efficacité dans la mise en œuvre
des programmes publics d'appui à
l'industrie ;
- la mise en réseau des acteurs de
l'industrie, de la formation et de la
recherche pour initier un processus
d'appropriation technologique et
d'apprentissage de l'innovation industrielle.
Aussi, il s'agira, au titre de nos
priorités, de :
- favoriser l'émergence des industries de transformation de ressources primaires qui ont pour
vocation de valoriser les matières
premières locales, et ont la caractéristique de générer une forte valeur
ajoutée mais nécessitent aussi l'engagement d'importants moyens financiers. Les branches de ce type
d'industries, pour lesquelles des actions lourdes de développement sont
et seront engagées, sont la pétrochimie, les engrais, la sidérurgie, la
transformation des métaux non ferreux, les matériaux de construction
et les fibres synthétiques ;
- engager la constitution d'industries
nouvelles ou innovantes basées sur
les nouvelles technologies qui nous
imposent de densifier les relations de
nos industries avec le monde de la
recherche, ce que le gouvernement
encourage fortement Les branches
de ce type d'industries sont l'automobile et les technologies de l'information et de la communication ;
- renforcer et promouvoir les industries orientées vers la consommation finale qui se sont développées
à l'origine pour répondre à une demande de consommation immédiate et locale. Notre avantage est
que ces industries existent mais
sont caractérisées par la modestie
des investissements engagés et
l'absence de véritables grandes entreprises en mesure d'aller à l'international. Il s'agit en fait de
petites et moyennes entreprises nécessitant une stratégie nationale de
mise à niveau dont les contours
sont aujourd'hui bien définis. Les
branches de cette catégorie d'industries sur lesquelles nous misons
sont les industries électrique et
électronique, les industries de la
mécanique, l'industrie métallique
et enfin les industries agroalimentaires (IAA) dont les opérateurs ont
tenu leurs Assises nationales en
mars 2010 et dont les résultats feront l'objet d'un traitement parti-
U
relance
culier par le gouvernement eu
égard à leur poids économique et
aussi aux interactions qu'elles recèlent avec l'amont agricole d'une
part et les consommateurs d'autre
part ;
- développer la sous-traitance en
tant que facteur de densification des
activités productives et de croissance économique. Réorganisation du secteur
public industriel marchand
ne nouvelle approche a
été développée pour la
création de groupes industriels intégrés dans
le cadre d'une stratégie d'ensemble et de plans de développement
spécifiques, sur la base de quatre
critères que sont la taille critique
des nouveaux groupes, le regroupement par métier, les potentiels
avérés de développement (capacités de production, de progrès technologique et d'innovation) et la
recherche de synergie/complémentarité.
Sur la base de ces critères, des
études complémentaires pour les
autres SGP relevant du secteur industriel, ont été réalisées entre octobre 2009 et mai 2010 et ont
abouti à :
l'élaboration d'une démarche
générale de redéploiement des
EPE ;
la proposition de restructuration
des SGP TRANSOLB, CABELEQ,
CONSTRUMET, INDELEC, GEPHAC, EQUIPAG, Industries Manufacturières et IPRS en groupes
ou en filières ;
le coût global de l'opération est
estimé à 450 milliards de dinars,
dont 162 milliards de dinars dédiés à l'assainissement préalable
des entreprises entrant dans le périmètre de ces neuf (09) groupes,
et 288 milliards de dinars consacrés à financer les programmes
d'investissement ;
les Groupes industriels dont les
programmes de développement
ont été présentés et validés par le
CPE concernent les matériaux de
construction- ciment (GICA), la
pharmacie (SAIDAL), le tabac
(SNTA), les véhicules industriels
(SNVI) et la chimie (peintures,
plastiques, détergents, verre, papier, chlore).
Pour le reste des groupes, des
communications seront présentées
lors des prochaines sessions du
CPE pour approbation.
S'agissant des perspectives, le redéploiement du secteur public va
évidemment se poursuivre en s'appuyant sur le développement des
branches porteuses appelées à reconquérir des parts de marché au
niveau national et disposant à
terme d'un potentiel de compétitivité sur le marché international.
L'objectif majeur visé est d'assurer
le développement d'activités industrielles dans les branches où
nous détenons des avantages
concurrentiels, permettant une intégration positive de notre économie dans le marché mondial et sa
diversification hors des hydrocarbures qui constitue un enjeu vital
dans les années à venir. Il s'agit de
transformer, à terme, les EPE en
véritables pôles économiques en
mesure de dynamiser leurs
branches et de constituer de puissants outils du développement
économique. N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
21
investissement
Promotion
Faciliter et assister
les investisseurs dans
leurs démarches
[ L’Agence Nationale de Développement de l’Investissement «ANDI» ]
Créée dans le cadre des
réformes engagées depuis
les années 1990 et issue
de la restructuration de
l’ex-Agence de Promotion,
de Soutien et de Suivi des
Investissements «APSI»,
l’Agence en charge de
l’investissement a connu
des évolutions et des
adaptations aux
mutations profondes qui
ont marqué
l’environnement
économique
et institutionnel
du pays.
C
es mutations ont ellesmêmes été marquées par
une adaptation des cadres
institutionnel et réglementaire, notamment par :
1. La mise en place d’instruments d’encadrement de l’investissement, à travers :
- la création du Conseil National de
l’Investissement, organe présidé par
le Premier Ministre et chargé des
stratégies et des priorités pour le développement ;
- la création de structures décentralisées de l’Agence (Guichets uniques
décentralisés) qui, en concertation
avec les acteurs locaux, contribuent
22
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
au développement régional à travers la mise en place des moyens
humains et matériels pour faciliter
et simplifier l’acte d’investir ;
- le transfert de la tutelle de l’ANDI
du chef du Gouvernement vers le
ministère de l’Industrie et de la Promotion de l’Investissement, devenu
aujourd'hui ministère de l’Industrie,
de la PME et de la Promotion de
l’Investissement ;
- l’instauration d’une commission interministérielle de recours chargée
de statuer sur les doléances des investisseurs.
2. La refonte du dispositif d’encouragement des investissements,
par :
- la clarification des rôles des différents intervenants dans le processus d’investissement ;
Promotion
- la révision du dispositif d’incitation
à l’investissement ;
- la suppression du niveau d’autofinancement exigé à l’éligibilité aux
avantages;
- la simplification des formalités
d’obtention des avantages ;
- l'allègement des formalités de
constitution des dossiers de demande d’avantages.
Ainsi, l’ANDI s’est vue confier la
investissement
vers outils de communication tels
que le site web de l’Agence
(www.andi.dz), les supports promotionnels (pochettes, dépliants, cdrom, film promotionnel, etc.), les
manifestations économiques organisées en Algérie et à l’étranger ;
- formaliser, sur une base d’équité et
dans des délais courts, les avantages prévus par le dispositif d’encouragement ;
La bourse de
partenariat vise
notamment, à
l’identification des
opportunités
d’investissement et le
développement de
synergies entre les
différents acteurs
économiques des
secteurs public et/ou
privé et les
investisseurs étrangers.
Elle a pour objet de
collecter les idées de
projets, recenser les
besoins des
investisseurs locaux
et déterminer leurs
apports, rechercher des
partenaires étrangers,
faciliter les contacts
entre les partenaires
potentiels ...
mission de facilitation, de promotion
et d’accompagnement de l’investissement. A ce titre, elle est chargée
notamment de :
- l’accueil et du conseil des investisseurs au niveau de ses structures
centrales et régionales ;
- la promotion de l’investissement et
l’information des investisseurs résidents et non résidents, à travers di-
- veiller à l’exécution concertée avec
les différentes institutions concernées (Douanes, Impôts, etc.) des décisions
d’encouragement
à
l’investissement ;
- contribuer à la mise en œuvre des
politiques et des stratégies de développement en synergie avec les
différents secteurs économiques
concernés.
Les Guichets
Uniques
Décentralisés
Et afin de mettre en œuvre le dispositif d'encouragement à l’investissement, notamment sur le plan local
et/ou régional, l'Agence s'appuie sur
les Guichets Uniques Décentralisés,
institués en tant que structures décentralisées de l’Agence et regroupant, outre les services de celle-ci, les
représentants locaux des administrations et organismes publics notamment, du Centre National de Registre
de Commerce (CNRC), des Impôts,
des Domaines, des Douanes, de l’Urbanisme, de l’Aménagement du territoire et de l’environnement, du
Travail et du préposé de l’APC.
Les Guichet Uniques sont également
chargés d’assurer la représentation
de l’ANDI auprès des autorités locales
ainsi qu'au sein d'administrations ou
organismes locaux et/ou régionaux.
Ils veillent, en relation avec les institutions concernées, à la bonne prise
en charge et à la mise en œuvre des
allégements et des simplifications octroyés en matière de procédures et de
formalités relatives à la constitution
des entreprises et à la réalisation des
projets d’investissement.
Enfin, ils sont appelés à concentrer
l’essentiel de leurs activités et de
leurs missions sur des actions de
prospection et de promotion des potentialités et opportunités d'investissement aux niveaux local et régional.
Ainsi, l'ANDI, s'inscrivant en droite
ligne avec sa politique de proximité
et de rapprochement des investisseurs, mène une action permanente
de déploiement de ses structures décentralisées au niveau des wilayas,
portant le nombre des guichets
uniques à vingt-quatre (24), dont dixhuit (18) actuellement opérationnels,
deux (02) en cours d'ouverture et
quatre (04) programmés pour l'année
2011. L'objectif étant à terme, de
créer un réseau de 48 guichets
uniques, soit un guichet pour chaque
wilaya.
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
23
investissement
Promotion
Coopération
internationale
La Bourse
de Partenariat
Par ailleurs, la refonte du dispositif
d'encouragement à l'investissement
et le recentrage des missions de
l'ANDI ont permis à celle-ci de lancer
plusieurs actions, principalement de
facilitation dont la mise en place
d'une Bourse de Partenariat visant,
dans une démarche proactive de
l'Agence, à faciliter la mise en relation entre porteurs de projets, nationaux et étrangers, et ceci en vue
d'aboutir à des partenariats conclus
en conformité avec les dispositifs en
vigueur, notamment en matière d'investissements directs étrangers.
La mise en place de cette Bourse s'est
traduite par le lancement d'une opération de collecte d’offres de projets
d’investissement faisant appel à un
partenaire étranger. A cet effet, une
fiche de projet a été conçue et mise à
la disposition des promoteurs sur le
site Internet de l’ANDI pour la présentation de leurs projets, le profil du
partenaire recherché, leur apport
dans le projet proposé ainsi que l'apport souhaité chez le partenaire recherché. Les offres ainsi collectées
sont répertoriées dans une Bourse accessible à travers le site Internet de
l’Agence (www.andi.dz).
Cette initiative vise notamment, à
l’identification des opportunités d’investissement et le développement de
synergies entre les différents acteurs
24
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
économiques des secteurs public
et/ou privé et les investisseurs étrangers. Elle a pour objet de collecter les
idées de projets, recenser les besoins
des investisseurs locaux et déterminer leurs apports, rechercher des partenaires étrangers, faciliter les
contacts entre les partenaires potentiels, organiser des match-making à
leur demande et créer une banque de
données fiable et actualisée.
La Bourse de Partenariat constitue
très certainement un outil d’intégration verticale du tissu industriel
permettant, à travers le développement de partenariats "gagnant-gagnant" avec les investisseurs
étrangers, un transfert de savoirfaire, de management et de nouvelles technologies ainsi que le
développement de nouveaux marchés contribuant à la diversification
de la production nationale en substitution à l’importation.
C’est à ce titre que l’Agence a entrepris plusieurs actions de vulgarisation de cette opération,
notamment à travers son site et ses
guichets uniques, mais également
auprès des Chambres de Commerce
algériennes et/ou étrangères, des
associations patronales, des ambassades algériennes à l'étranger,
des ambassades accréditées en Algérie, des représentations de
l’Onudi à travers le monde, etc. et
enfin, lors de rencontres et manifestations organisées à l’intérieur
du pays et/ou à l'étranger.
Sur le plan international, l'ANDI,
forte d’une expérience et expertise
avérées en matière de promotion de
l’investissement, s’est assurée une
place au sein des réseaux d'agences
de promotion de l’investissement, et
entretient une coopération avec ses
homologues européennes, arabes et
asiatiques, notamment :
- L'Association Mondiale des
Agences de Promotion de l’Investissement (WAIPA) qui comprend
plus de 150 API ;
- ANIMA, qui est le réseau euro-méditerranéen des Agences de Promotion de l’Investissement des 12 pays
de la rive sud de la Méditerranée, créé
en partenariat avec les agences française, italienne et espagnole ;
- ANIMA Investment Network, qui
est une Association créée en succession aux réseaux ANIMA et élargie à
d’autres pays européens ;
- l'Association des Agences Africaines
de Promotion de l’Investissement
(Africanet).
Dans le cadre de cette coopération,
l'ANDI a conclu plusieurs protocoles
de coopération bilatérale avec ses partenaires, visant l’échange d’expériences, d'expertise et de bonnes
pratiques en matière de promotion de
l’investissement.
En outre, et afin de fournir des prestations selon les normes et standards
internationaux, l’ANDI sollicite couramment diverses institutions et organismes internationaux tels que :
- la Cnuced pour le conseil et l’expertise, notamment à l’occasion de l’examen de la politique d’investissement
en Algérie ;
- l'Onudi pour la formation et le perfectionnement de ses cadres, notamment sur les méthodes d’évaluation
des projets d’investissement ;
- la Banque Mondiale, notamment
dans le cadre de l’audit du processus
de création d’entreprise et propositions de mesures d’amélioration
dans le cadre de son programme
Doing Business.
Garantie
financement
Pour faciliter l’accès
des PME au crédit
bancaire
[ Le Fonds de Garantie des crédits aux PME (FGAR) ]
P
On ne peut traiter de la problématique du financement des entreprises sans évoquer le Fonds de Garantie des
crédits aux PME (FGAR). Il s’agit d’un mécanisme de facilitation d’accès des porteurs de projets aux crédits
bancaires en vu, soit de la création d’une nouvelle entreprise, de l’extension d’une entreprise déjà existante, de
renouvellement d’équipements ou de prises de participations. Le Fonds qui bénéficie d’une dotation initiale du
Trésor public de 1 milliard de dinars a été créé en novembre 2002. Il n’est cependant opérationnel que depuis
avril 2004.
lacé sous la coupe du ministère de l’Industrie, de
la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l’Investissement,
il se veut surtout une réponse à l’épineuse question du financement des
entreprises. Des difficultés dues essentiellement à la faiblesse des
fonds propres des promoteurs et à
l’insuffisance ou l’absence de garanties réelles à présenter à la banque.
En revanche, les appréhensions des
banques paraissent, somme toute,
légitimes car en plus de la faiblesse
des garanties du prétendant au crédit, il est relevé un important taux
de sinistralité (entre 25% et 30%),
notamment dans la création de
nouvelles entreprises et durant les
trois premières années d’exercice,
ainsi qu’une faiblesse du taux de récupération des garanties mises en
jeu et un coût élevé de la gestion
des petits montants.
Une garantie
de l’État
Le FGAR, qui se positionne en sorte
de catalyseur entre les deux parties, est justement venu faciliter
l’accès des promoteurs au financement bancaire par l’octroi de garanties financières, garantie par
l’État, aux banques commerciales
en partageant, avec elles, le risque
à l’issue d’une minutieuse étude du
projet présenté par le promoteur.
Le Fonds intervient dans les cas de
création d’entreprises, de leur extension, de la rénovation des équipements et dans les prises de
participation. Son rôle est d’accompagner les investisseurs dans le
montage financier de leurs projets,
jugés préalablement rentables mais
surtout viables.
De par les missions qui lui sont dévolues, le Fonds est aussi habilité à
assurer le conseil et l’assistance technique aux PME bénéficiaires de sa
garantie, engager toute action visant
l’adoption de mesures relatives à la
promotion des PME dans le cadre de
la garantie des crédits d’investissement, entreprendre tout projet de
partenariat avec les institutions activant pour le développement des
PME et garantir le relais des programmes en faveur des PME par les
institutions internationales.
Le FGAR est partenaire de la quasitotalité des banques commerciales
activant en Algérie. Pour cela, le promoteur peut autant présenter son
projet à la banque qu’il choisi pour
demander un financement qu’au
FGAR pour solliciter une offre de garantie. Un document qu’il pourra ensuite faire-valoir auprès de sa
banque pour sa demande de crédit.
Le FGAR en
quelques chiffres
Durant le premier semestre 2010,
les engagements cumulés du FGAR
ont augmenté de 8% en offres de garantie et 11% en certificats de garantie. Le montant global cumulé
des garanties octroyées par le
FGAR, du mois d’avril 2004 à juin
2010, a été de plus de 10.406 millions de dinars dont 3.649 millions
de dinars en engagements définitifs.
Il est constaté un montant moyen
de la garantie de 25 millions de dinars pour les offres de garantie et
de 23 millions de dinars pour les
certificats de garantie.
En outre, la majorité des projets
d’investissement garantis ont été de
type extension, représentant un
taux de 55% des projets garantis
par le fonds. Il a garanti 187 projets
de PME en création et 233 autres
PME en extension.
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
25
foncier
Économique
L’émergence d’un marché
foncier transparent
et efficient
[ L’Agence Nationale d’Intermédiation et de Régulation Foncière (ANIREF) ]
L’une des conditions de
l’attractivité d’un pays, pour les
investisseurs, est, sans nul doute,
l’accès facile à une assiette
foncière pour l’implantation de
leur projet économique. Cette règle
fait, d’ailleurs, partie des
avantages comparatifs qui mettent
les États en compétition. Or, cette
question a, longtemps, représenté,
en Algérie, un obstacle pour
nombre d’opérateurs économiques
qui souhaitent s’y implanter.
D
evant ces difficultés,
les pouvoirs publics
ont réagi pour prendre
en charge ce dossier et
mettre ainsi un terme
à ce qui représente une contrainte
majeure dans un vaste pays.
Parmi les mesures prises par les autorités, il a été décidé de revoir le dispositif régissant l’accès au foncier
économique en réduisant le nombre
des acteurs et en substituant, à
terme, à la pléiade des organismes
de gestion du foncier économique
clairement identifiés.
C’est dans ce cadre et dans cette
perspective que fut prise, en 2007,
la décision de créer «l’Agence nationale d’intermédiation et de régulation foncière», (ANIREF), qui s’est
vue confier la lourde mission de
mettre en place les outils qui contribueront à l’émergence d’un marché
foncier transparent et efficient,
structuré de sorte à satisfaire les
besoins de l’investissement.
26
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
Bilan de l’année
2010
L’ANIREF a, durant l’exercice 2010,
réalisé 55 opérations de mise en
concession, couvrant 28 wilayas.
Elles ont permis de mettre sur le
marché 172 actifs qui totalisent une
superficie globale de 210 ha.
Le taux de réalisation de ces opérations est estimé à 68%. En d’autres
termes, 117 actifs, qui totalisent
une superficie de 145 ha, ont été
concédés au profit d’investisseurs.
L’impact attendu de ces concessions
sur l’investissement et la création
d’emplois, est comme suit :
- un engagement d’investissement
de l’ordre de 38,1 milliards de DA,
- une prévision de création de 9.758
emplois directs.
S’agissant des projets d’investissement à réaliser par les concessionnaires/investisseurs, l’étude des
fiches descriptives de projets déposées par ces derniers montre une
forte diversification des branches
d’activités. Toutefois, une tendance
pour l’industrie des matériaux de
construction est constatée.
Les perspectives
Ceci dit, pour combler la demande
des investisseurs et d’augmenter
l’offre foncière, l’ANIREF a initié
plusieurs actions. C’est ainsi que,
durant l’exercice 2010, la division
(morcellement ou lotissement) de
sept actifs, dont les superficies sont
jugées importantes, a donné nais-
sance à 24 biens à taille et mise à
prix plus attractives.
S’agissant des lots de terrains, appartenant aux URBA/CNERU, situés dans les zones industrielles et
non encore attribués, ces derniers
ont fait l’objet d’une résolution du
Conseil des participations de l’État
(CPE) lors de sa 107ème session du 11
novembre 2010 qui prévoit leur remise a l’ANIREF.
Ainsi, 948 lots de terrains représentant une superficie globale de
plus de 600 ha, répartis sur 25
zones industrielles, intégreront le
portefeuille de l’Agence et seront
proposés en concession, au fur et à
mesure de leur remise à l’Agence
par les services des Domaines.
Toujours dans le cadre de l’amélioration de l’offre foncière, il ya lieu
d’ajouter que l’ANIREF s’attèle à finaliser un dossier tendant à récupérer des biens immobiliers
détenus par les EPE mais non objectivement nécessaires à leurs activités.
Ces actifs excédentaires, dont la superficie avoisine les 740 ha, seront
confiés en gestion à l’ANIREF.
Concernant la création de nouveaux espaces dédiés à l’activité
économique, il y a lieu de signaler
que l’Agence a finalisé et présenté
en Conseil d’administration un dossier relatif à l’aménagement de
3.880 ha.
Dans ce cadre, l’ANIREF compte
réaliser une zone industrielle moderne, pilote, à Sidi Bel-Abbès, sur
un terrain de 63 ha récupéré en
novembre de l’année passée par le
CPE.
foncier économique
guide
guide
foncier économique
foncier économique
guide
guide
foncier économique
Normalisation
Regard
La normalisation constitue
un outil fondamental du
développement
[ L’Institut Algérien de Normalisation (IANOR) ]
U
La nécessité de s’aligner sur les normes internationales s’avère indispensable pour améliorer significativement
la compétitivité de nos entreprises, et ce, afin d’orienter, consolider et encadrer leurs développements futurs.
Il est tout à fait clair que la normalisation constitue un outil fondamental du développement économique et
industriel et que l’intérêt croissant accordé à l’activité de normalisation trouve son fondement dans le souci
d’opérer cette rationalisation de l’économie nationale.
ne normalisation dynamique qui implique toutes
les parties concernées est
un facteur à même de permettre à notre pays d’assurer une avancée de premier ordre et
de s’engager dans la voie du progrès.
L’élaboration des normes en elle‐même
ne suffit plus. C’est leur application qui
compte le plus par l’utilisation des techniques appropriées au premier rang
desquelles figurent la certification, la labellisation et le marquage.
Certification, labellisation et marquage
sont toutes des activités qui sont au
service de l’économie nationale ayant
un même mode d’emploi, mêmes objectifs mais leur mode d’application est
différent.
Si la certification est surtout appliquée
pour les produits et services de large
consommation et le marquage pour les
produits présentant un danger de sécurité et/ou de santé publique, la labellisation quant à elle, est très souvent
appliquée pour les produits de terroirs
pour mieux assurer la protection de
leurs particularités et spécificités et les
faire mieux connaître.
En s’appuyant sur la démonstration de
la conformité, ces activités participent à
l’amélioration de la qualité des produits
mis sur le marché, facilitent leurs exportations et mettent en confiance le
consommateur.
Elles permettent à une entreprise ou
association de valoriser les efforts
LA NORMALISATION
Sur la base des besoins nationaux en matière de normalisation, l’IANOR élabore les normes algériennes en coordination avec les différents
secteurs d’activité économique grâce au concours des comités techniques
nationaux.
LA CERTIFICATION
L’IANOR gère les marques de la conformité aux normes algériennes. A
ce titre, il offre, à toute entreprise désireuse de positionner ses produits
sur l’axe qualité et disposer d’arguments commerciaux, ses services en
vue de l’obtention de la marque ou certificat de conformité «TEDJ».
Il en est de même pour les entreprises voulant certifier leurs systèmes
de management qualité, environnement ou autres.
LA FORMATION
Pour permettre au personnel des entreprises de mettre à niveau ou
d’améliorer leurs compétences, l’IANOR dispose d’un programme de formation comprenant plusieurs thèmes.
Des sessions sont organisées en intra et inter entreprises à la demande
des entreprises.
L’INFORMATION ET LA VEILLE
En sa qualité de point d’information sur les obstacles techniques au commerce, l’IANOR met à la disposition du public toute information relative
aux normes et règlements techniques. La base de données des normes
algériennes peut aussi être consultée ainsi que les autres bases de données des normes internationales.
Grâce à la prestation de veille normative et réglementaire, les entreprises sont informées d’une manière régulière sur l’état d’avancement de
la normalisation et de la réglementation technique dans leur domaine
d’activité.
Pour un système d’alerte, il leur est possible d’anticiper sur tous les
changements qui peuvent surgir.
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
31
Regard
Normalisation
qu’elle a accomplis dans le sens de
la qualité.
L’IANOR en 2010
En dépit d’un contexte économique
difficile, l’IANOR a enregistré des
résultats satisfaisants au cours de
l’exercice 2010 et démontre par là
sa capacité à poursuivre son développement sur un rythme soutenu.
Il est important de noter que sur
son métier de base, la normalisation, l’IANOR a pu atteindre les objectifs tracés grâce, notamment à
sa capacité à développer de nouvelles techniques et méthodes de
travail qui permettent de mieux répondre aux besoins des clients.
Pour résumer, voici quelques faits
saillants qui ont marqué la vie de
l’Institut durant l’exercice 2010 :
Premièrement :
Une mobilisation plus accrue du
personnel en vue d’améliorer les
ressources propres, une grande vigilance dans la maîtrise des coûts a
permis à l’Institut de faire face à
une situation financière des plus
délicates.
Deuxièmement :
Pour parachever les textes d’application de la loi précédemment citée,
la révision du décret exécutif de
1998 portant statut de l’IANOR a
été engagée et le projet de texte a
été adopté par le Conseil du Gouvernement.
Cette action a été introduite car l’environnement national et international a fortement évolué durant cette
dernière décennie. Ce qui a induit
un repositionnement stratégique de
la normalisation en Algérie.
Troisièmement :
Le projet de jumelage avec l’AFNOR‐France financé par l’Union
européenne a identifié clairement
les actions permettant la modernisation de l’Institut pour qu’il puisse
jouer son rôle dans le processus de
la reconnaissance mutuelle avec ses
homologues européens dans le
32
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
cadre de la conclusion d’accords sur
l’évaluation de la conformité et l’acceptation des produits industriels
(Accords ACCAS) sans oublier le
projet Qualité du Programme PME
II. Ces deux projets vont mobiliser
l’équivalent de 800 H/J d’expertise
sur les trois années à venir.
Quatrièmement :
Avec les partenaires économiques
de l’Algérie, il a été procédé à la signature de deux accords de coopération avec les organismes de
normalisation espagnol et russe.
Un projet d’accord avec l’organisme
américain ASTM est en cours
d’examen par les deux parties.
Comme il a engagé des négociations avec l’homologue libyen en
vue de conclure un accord de reconnaissance mutuelle en matière de
certificats de conformité délivrés
par les deux organismes, ceci pour
fluidifier les échanges commerciaux
dans le respect des normes.
Cinquièmement :
L’organisation d’une journée technique sur la responsabilité sociétale
selon la norme ISO 26000 juste
après sa publication, en novembre
2010, a permis aux participants de
prendre conscience des enjeux importants véhiculés par cette norme
qui, dans un très proche avenir, finira par s’imposer à l’échelle mondiale tant sur le volet économique,
politique que social.
Sixièmement :
Concernant les manifestations extérieures, il est à signaler que l’IANOR a participé à l’Assemblée
générale de l’ISO qui s’est tenue à
Oslo au mois de septembre dernier.
Il a pris aussi part au séminaire
maghrébin sur les nouvelles normes
de construction qui s’est tenu à
Tunis.
L’IANOR a également pris part à la
réunion de l’Assemblée générale
constitutive de l’Institut de Normalisation et de Métrologie des Pays Islamiques organisée par TSE à
Ankara (Turquie). Durant cette assemblée, l’Algérie a été élue pour
être membre du Comité de Direction.
Septièmement :
L’engagement de l’IANOR en faveur
d’une politique Qualité déterminé et
partagé par l’ensemble du collectif a
eu comme résultat concret le maintien
et le renouvellement de la certification
de son système de management par le
biais duquel il a été enregistré des
points significatifs dans l’amélioration
des produits : normes, certificats, formations et veilles normatives et réglementaires.
En matière de perspectives, l’IANOR va, durant l’exercice 2011,
créer cinq nouveaux comités techniques nationaux et intégrer 10 comités techniques internationaux
pour porter sa participation aux
travaux de normalisation internationale à 51 TC.
Accréditation
Regard
De la fonction
d’accréditation
[ L’Organisme Algérien d’accréditation (ALGERAC) ]
L
Par Noureddine Boudissa *
’accréditation consiste
en une attestation
émise par une tierce
partie et concernant un
organisme d’évaluation
de la conformité, apportant la démonstration formelle de la compétence de l’organisme à exécuter des
tâches spécifiques d’évaluation de
la conformité.
Générer la confiance en la conformité des produits et services par
rapport aux spécifications qui les
régissent est d’une importance primordiale pour éliminer les barrières techniques aux échanges
commerciaux, privilégier une
saine concurrence et harmoniser le
fonctionnement des marchés.
L’accréditation, c’est aussi l’outil
principal pour démontrer la compétence des organismes d’évaluation de la conformité et la
condition nécessaire pour accéder
au commerce international, car
elle contribue à l’amélioration de
la compétitivité internationale de
nos entreprises et à l’élimination
des entraves techniques dans les
échanges commerciaux extérieurs.
L’organisme Algérien d’accréditation (Algérac), crée par décret n°
05-466 du 06 décembre 2005, a
pour mission principale l’accréditation de tout organisme d’évaluation de la conformité.
A ce titre, il est chargé notamment
de mettre en place les règles et
procédures relatives à l’accréditation des organismes d’évaluation
de la conformité, et notamment
d’examiner les demandes et délivrer les décisions d’accréditation
aux organismes d’évaluation de la
conformité.
Les actions
menées
par Algérac
En juillet 2007, et dans le cadre de
la coopération internationale, Algérac a mis en place toute la documentation nécessaire à un
organisme conforme à la norme
17011 et formé un noyau d’évaluateurs et d’experts techniques sur
les référentiels internationaux
(17025, 17020 et 17021), ainsi que
le coaching de plusieurs actions
auprès de certaines structures nationales (laboratoires, inspections
et organismes de certification).
Jusqu’en 2008, et compte tenu de
l’analyse de la situation exacte des
structures chargées de l’évaluation de la conformité, il est apparu
que peu de structures sont à même
de faire face à une accréditation,
pour diverses raisons, d’où une réflexion approfondie sur le programme d’action pour les cinq
années à venir.
Compte tenu de l’état vierge dans
lequel se trouve l’accréditation en
Algérie, Algérac a décidé de lancer
une compagne de sensibilisation
auprès des organismes d’évaluation
de la conformité et surtout auprès
des structures ministérielles char-
M. Noureddine Boudissa, DG. ALGERAC
gées de la remise des agréments
pour l’exercice de la fonction d’évaluation de la conformité.
Il a décidé de sensibiliser les grands
organismes publics d’évaluation de
la conformité et travaillant pour le
compte de l’Etat (énergie, bâtiment,
travaux publics, santé, industrie,
hydraulique,…) sur la nécessité de
se lancer dans l’accréditation de
leurs structures. Algérac compte
aussi lancer le processus pour la reconnaissance de son fonctionnement
par ses pairs, telle l’European Accreditation (la coopération européenne) dans le domaine de
l’accréditation, notamment après les
trois premières accréditations
qu’elle vient de réaliser et celles en
cours et qui sont au nombre de sept.
Le programme d’Algérac vise également à amplifier l’effort de formation dont le processus de
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
33
Regard
Accréditation
EN BREF
C’EST QUOI L’ÉVALUATION
DE LA CONFORMITÉ ?
C’est la démonstration que des exigences spécifiées
relatives à un produit, processus, système, personne
ou organisme sont respectées.
Le domaine de l’évaluation de la conformité comprend des activités tels que les essais, l’inspection et
la certification.
L’ACCRÉDITATION AVEC ALGERAC
Les organismes d’évaluation de la conformité (OEC)
fonctionnant en conformité avec les normes internationales pertinentes et accréditées par ALGERAC
sont autorisés à délivrer des certificats pour les portées couvertes par l’accréditation à apposer le logo
d’ALGERAC, ce qui garantirait la fiabilité des certificats et augmenterait la crédibilité des OEC sur le
marché.
ORGANISMES CONCERNÉS
L’accréditation concerne les Organismes d’Evaluation de la Conformité (OEC) :
Les laboratoires d’essais et d’étalonnage.
Les organismes d’inspection.
Les organismes de certification.
POURQUOI L’ACCRÉDITATION
EST-ELLE NÉCESSAIRE ?
L’accréditation :
est une condition nécessaire pour accéder au commerce international,
profite au gouvernement et aux organismes de réglementation et favorise une bonne pratique de réglementation,
offre la possibilité de profiter d’un grand choix d’activités d’évaluation de la conformité,
permet aux pays en développement de participer à
des accords multilatéraux,
améliore la qualité des produits et des services,
renforce la confiance des consommateurs, des importateurs et des exportateurs,
élargit la base d'exportation du pays.
Source : www.algerac.org
34
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
formation d’évaluateurs et d’experts techniques déjà entamé, et lancer la formation des
évaluateurs dans les domaines qui ne sont
pas encore couverts par les formations antérieures : santé, biologie, agro-alimentaire.
Malgré la formation de plusieurs dizaines
d’évaluateurs durant le programme de coopération sus mentionné, ce nombre demeure insuffisant pour couvrir les besoins futurs
d’Algérac dans les trois domaines standards
que sont les laboratoires, les organismes
d’inspection et les certificateurs de systèmes,
de produits et des personnes.
Pour ce qui est des perspectives, il y a lieu
d’établir un état des lieux de l’accréditation
en Algérie à travers des enquêtes et études de
marchés en vue de définir une stratégie pour
promouvoir l’accréditation et construire le
Système National de l’accréditation.
Algérac poursuit aussi l’organisation permanente d’actions de communication (séminaire,
journées d’études, colloques, conférences de
presse, …) en direction des opérateurs économiques, entreprises publiques et privées, universités, chambres de commerce, organismes
d’évaluation de la conformité, ministères
concernés par la qualité et l’accréditation, en
vue de les informer et de les sensibiliser sur
l’importance de l’accréditation.
Entre autres perspectives, Algérac envisage :
- La constitution d’un vivier d’experts et évaluateurs nationaux par la formation permanente et de spécialistes relevant des
ministères et organismes concernés par l’évaluation de la conformité et ce, dans tous les
domaines touchant aux secteurs sensibles et
stratégiques du pays (Défense nationale,
Santé, Hydrocarbures, BTP, Transports,…).
- Le recours à l’expertise étrangère pour réaliser, pour le compte d’Algérac des missions
d’évaluation et de pré évaluation, encadrer
techniquement les opérations d’accréditation
dans le but d’améliorer les procédures d’Algérac et appliquer les normes et référentiels en
vigueur dans le monde pour une reconnaissance internationale et enfin répondre à des
demandes spécifiques d’une entreprise ou
d’un laboratoire algériens.
- La reconnaissance internationale du certificat d’accréditation d’Algérac par les organismes similaires spécialisés en la matière.
* Directeur général de l’Organisme algérien
d’accréditation (Algérac)
Sous-traitance
Regard
Une banque de données
au service des PME
[ Bourse Algérienne de Sous-traitance et du Partenariat du Centre ]
Pour répondre aux besoins
croissants des grandes
entreprises qui recherchent des
sous-traitants et fournisseurs
ainsi qu’à ceux des petites
unités qui veulent obtenir des
commandes de ces grands
donneurs d’ordres ou de
coopérer avec d’autres petites
et moyennes entreprises
industrielles à la fabrication
d’un produit, il faut un
organisme centralisateur qui
fournisse l’information
souhaitée sur les capacités de
sous-traitance. La BSTP-Centre
est venue remplir cette
fonction.
C
réée en 1992 avec l’appui du Ministère de
l’Industrie, soit au
début de l’ère des reformes économiques, la
BSTP-Centre est organisée sous la
forme d’une association professionnelle (loi 90-31), qualifiée d’utilité
publique et à but non lucratif. C’est
une véritable banque de données
mise au service des PME.
La BSTP-Centre dont la méthodologie d’action est conçue par le système de l’Organisation des Nations
Unies pour le Développement Industriel (ONUDI) (partenaire du
programme international de coopération avec l’Algérie), joue un rôle
incontournable sur le marché national et international en matière
de mise à disposition des entreprises économiques, des sous-traitants, fournisseurs et partenaires
potentiels selon le profil recherché.
Un instrument
d’assistance
et de régulation
La BSTP-Centre est constituée
d’entreprises algériennes, publiques et privées, et appuyée par
de nombreux organismes partenaires, notamment l’ANDPME, la
GTZ, le PMEII, ALGEX, la CACI, le
Programme Optimexport et le
CNC-PME.
Elle a pour missions principales de
recenser le potentiel réel des entreprises algériennes de sous-traitance, mettre en relation des offres
et des demandes de partenariat sur
le plan national et international, favoriser des industries existantes
et/ou à créer, promouvoir la production nationale en vue de contribuer
à une substitution aux importations, informer et documenter les
entreprises.
Elle contribue également à l’organisation et à la participation des entreprises aux salons spécialisés,
comme elle organise aussi des séminaires, ateliers et autres rencontres d’affaires ayant pour thème la
sous-traitance.
Elle est non seulement un instrument de régulation de l’offre et de
la demande, mais aussi un organisme d’assistance aux partenaires
en présence.
Les secteurs d’activités couverts
sont, entre autres, la mécanique, la
sidérurgie, la métallurgie, l’électricité/électronique, les services liés à
l’industrie.
Un large réseau
de BSTP
La BSTP-Centre fait partie du Réseau algérien des Bourses de soustraitance régionales situé à
Constantine pour la région de l’Est,
à Oran pour l’Ouest et à Ghardaïa
pour le Sud, couvrant ainsi l’ensemble du territoire national. Elle
est d’autre part membre du réseau
mondial des BSTP sous l’égide de
l’ONUDI.
Ces BSTP sont également des Centres d’information technique et de
mise en relation d’affaires, chargés
de promouvoir la sous-traitance industrielle interentreprises et les
partenariats entre acheteurs et
fournisseurs afin d’optimiser les capacités manufacturières des entreprises affiliées ou membres.
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
35
Regard
Propriété industrielle
Protection des droits de
la propriété industrielle
[ L’Institut National Algérien de la Propriété Industrielle (INAPI) ]
L’INAPI (Institut National Algérien de la Propriété Industrielle) est
un Etablissement Public à caractère Industriel et Commercial (EPIC)
qui assure la mission de protection des droits de la propriété
industrielle en offrant des services publics consistant en
l’enregistrement des demandes de protection des inventions et des
marques, modèles et circuits intégrés.
L
’action
de
l’INAPI
s’exerce dans un cadre
juridique très précis
constitué par une législation nationale et des
engagements internationaux. L’Algérie est membre de l’Organisation
Mondiale de la Propriété Intellectuelle (OMPI) et cela implique une
dimension internationale de l’activité de l’INAPI.
La libéralisation de l’économie et
son ouverture ainsi que les démarches de sensibilisation du public et des industriels concernant la
propriété industrielle ont entraîné
un accroissement des activités de
l’INAPI puisque le nombre de dépôts a considérablement augmenté
entre 1990 à 2009.
Les statistiques relatives au traitement des demandes de Marques nationales arrêtées à la fin de
l’exercice 2009, révèlent une courbe
croissante depuis trois années
consécutives.
Cette tendance croissante donne à
l’INAPI une place primordiale pour
assumer et assurer ses missions
avec efficacité et célérité au niveau
national. Pour ce faire, l’INAPI doit
mettre en œuvre des mécanismes
plus adaptés aux nouvelles démarches instaurées par le ministère de tutelle. Il s’agit, d’une part,
36
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
de simplifier les procédures appliquées actuellement, en l’occurrence
le traitement des demandes de recherches et les dépôts d’enregistrement, et ce, à travers une
décentralisation progressive des
procédures, actuellement centralisées et qui pénalisent le déposant
par les retards générés.
D’autre part, la nouvelle démarche,
inscrite dans une perspective de
travail à court et moyen termes,
concerne, outre la modernisation de
l’INAPI par le biais des nouvelles
technologies de la communication
et de développement de l’information, le rapprochement avec des industriels et des inventeurs aux
niveaux régional et local et la mise
à la disposition du grand public
d’une base de données accessible et
l’échange d’informations au bénéfice des déposants.
Le projet de zones industrielles intégrées, initié par le ministère de
l’Industrie, se veut un moyen favorisant l’amélioration de la compétitivité dans le créneau industriel
à l’échelle régionale. La zone intégrée de développement industriel
sera matérialisée en tant que réseau regroupant, dans un cadre de
partenariat, les opérateurs économiques de divers secteurs, les entreprises publiques et privées, les
centres de recherche, les administrations, les universités et les centres d'innovation.
L’objectif escompté par la création
de cette zone est de constituer un
triangle englobant les opérateurs
économiques, les instances gouvernementales et la recherche scientifique
dans
une
optique
d’amélioration de la productivité
des entreprises et leur efficacité audelà de la réactivation de la compétitivité industrielle, et c’est dans ce
cadre que l’INAPI veut inscrire son
initiative en tant qu’élément clé
dans cette stratégie industrielle.
Cette dynamique intègre, outre
l’adaptation législative, un effort
particulier de formation et d’actualisation des connaissances qui
a été mené en direction du personnel de l’Institut et des instituts
concernés par la propriété intellectuelle (douanes, magistratures,
police, etc.)
Les perspectives de travail concernent, non seulement la modernisation de l’Institut, notamment par
le biais des nouvelles technologies
de la communication et de l’information, mais aussi le développement de l’information au profit des
opérateurs. En effet, les questions
de propriété industrielle demeurent assez peu maîtrisées dans le
monde économique national. De
même que le système national de
recherche scientifique et technique
doit être plus en rapport avec l’information contenue dans la bibliothèque des brevets détenue par
l’INAPI. Cette bibliothèque constitue en effet une piste privilégiée
d’accès à l’information sur l’état de
la technique.
Métrologie
Regard
Redonner un nouvel essor
aux activités de contrôle
métrologique
[ L’Office National de Métrologie Légale (ONML) ]
Créé en 1986, l’Office
National de Métrologie Légale
(ONML) est chargé de s’assurer
de la fiabilité de la mesure
des instruments nécessitant
une qualification légale
et ayant incidence directe
sur l’équité des échanges
commerciaux, la santé,
la sécurité, l’environnement
et la qualité de la production
industrielle.
S
es objectifs sont la sauvegarde de la garantie
publique, la protection
de l’économie nationale
sur le plan des échanges
nationaux et internationaux et la
protection du consommateur.
Les pouvoirs publics ont manifesté
un intérêt particulier pour le travail
concernant le comptage et le transport des hydrocarbures et relevé, à
cet égard, l’importance de la mission des personnels techniques de
l’Office dans le cadre de la sauvegarde de la garantie publique.
Récemment, M. Mohamed Benmeradi a assuré le premier responsable
de l’ONML de sa volonté d’améliorer
la situation statutaire et salariale de
l’ensemble des personnels de cet Office qui sera doté de tous les moyens
afin de mener à bien ses activités
importantes pour l’économie nationale et couvrir tous les besoins de
contrôle des instruments de mesure
réglementés par la métrologie légale, en particulier le jaugeage des
navires méthaniers et des réservoirs
de stockage d’hydrocarbures, le
contrôle périodique des instruments
de pesage, des taximètres, des compteurs d’énergie électrique et de gaz,
des débitmètres ultrason et massique, des cinémomètres radar pour
la vitesse des véhicules et autres.
Création
d’un laboratoire
national
de métrologie
Un laboratoire national de métrologie sera créé prochainement dans la
ville de Sidi-Abdellah (Alger), a indiqué, le 7 octobre 2010, le ministre
de l'Industrie, de la PME et de la
Promotion de l'Investissement.
En outre, trois autres laboratoires
similaires seront créés au niveau
régional dans les villes de Ouargla,
Constantine et Oran.
Par ailleurs, le ministre a souligné
que "la métrologie constitue un élément essentiel de l'Etat pour la sécurité du citoyen, l'amélioration du
mode d'importation, la facilitation
des échanges commerciaux et la
protection du marché national".
D'autre part, le ministre a mis en
avant l'impératif de la formation
dans le métier de la métrologie, estimant que les efforts seront inachevés sans la formation d'un
personnel qualifié.
A cet effet, il a fait savoir qu'une enveloppe financière de 3 millions
d'euros sera destinée à développer
les infrastructures et l'acquisition
des équipements de la métrologie.
LES INSTRUMENTS ASSUJETTIS
AUX CONTRÔLES MÉTROLOGIQUES
Instruments de pesage
Instruments de mesures dimensionnelles
Compteurs d’énergie électrique
Compteurs de gaz
Compteurs d’eau
Compteurs turbines
Compteurs horokilométriques (Taximètres)
Analyseurs de gaz d’échappement des véhicules
Distributeurs de carburant (volucompteurs)
Citernes, réservoirs, cuves, et avitailleurs destinés au transport et au
stockage des hydrocarbures
Tous les instruments de mesure rentrant dans le système de comptage
dynamique (sonde de température, transmetteurs de température, transmetteurs de pression, calculateurs, ...)
Chromatographe
Cinémomètre radar (Radars routiers)
Divers en conformité avec la réglementation de l’OIML.
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
37
Regard
Promotion de la PME
Un instrument de l’Etat
pour le développement
de la PME
[ L’Agence Nationale de Développement de la PME (ANDPME) ]
E
Considérée comme source de vitalité, de souplesse et de création
d’emplois, la PME dans ce contexte mondial en rapide globalisation,
nécessite un appui et un accompagnement pour renforcer ces
capacités managériales, techniques et technologiques.
n effet, l’environnement économique marqué par des mutations
profondes au niveau de
l’organisation et la gestion des PME nécessite, en plus des
efforts à fournir par les chefs d’entreprises pour la mise à niveau de
leurs entités, un accompagnement
de la part des pouvoirs publics.
Cet accompagnement, sous forme
de services de conseil, d’expertise et
de formation, s’avère indispensable
pour la PME algérienne.
Ce soutien se justifie par nos engagements pris par la signature de
l’Accord d’Association avec l’Union
Européenne et par l’adhésion prochaine à l’OMC, et qui s’est traduit,
eu égard à la jeunesse et à la fragilité de nos PME, par l’instauration
d’un cadre institutionnel adéquat et
la mise en place d’une structure pérenne qui, au-delà de la mise à niveau, prendra en charge tous les
aspects de développement de l’entreprise.
L’Agence Nationale de Développement de la PME, par abréviation
«ANDPME» a été créée par le décret exécutif n° 05-165 du 3 mai
2005. Elle est un établissement public à caractère administratif, doté
de la personnalité morale et de l’autonomie financière, placée sous la
tutelle du Ministre chargé de la
PME.
38
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
L’ANDPME est l’instrument de
l’Etat en matière de mise en œuvre
de la politique nationale de développement de la Petite et Moyenne
Entreprise.
A ce titre, elle a notamment, pour
missions :
- de mettre en œuvre la stratégie
sectorielle en matière de promotion
et de développement de la PME ;
- de mettre en œuvre le programme
national de mise à niveau des PME
et d’assurer son suivi ;
- de promouvoir l’expertise et le
conseil en direction des PME ;
- de suivre la démographie des PME
en termes de création, de cessation
et de changement d’activités ;
- de réaliser des études de filières et
notes conjoncture périodiques sur
les tendances générales de la PME ;
- de collecter, d’exploiter et de diffuser l’information spécifique aux domaines d’activité des PME.
La stratégie
de l’ANDPME
L’ANDPME s’attelle à élaborer ses
orientations stratégiques en consacrant un intérêt prioritaire à des interventions ciblées et cohérentes
pour la modernisation et la mise à
niveau des PME. A partir de là,
l’Agence s’est vue confier, comme
première mission prioritaire, la mise
en œuvre du programme national de
mise à niveau des PME.
Pour
atteindre
cet
objectif,
l’ANDPME développe une stratégie
d’intervention intégrée pour l’accompagnement des efforts de mise à niveau des PME, s’articulant autour
des axes suivants :
- l’appui a la mise à niveau des
PME et son adaptation permanente
aux exigences du marché ;
- la promotion du partenariat et des
réseaux des PME ;
- le soutien aux structures d’appui
des PME ;
- le renforcement du secteur de la
consultance locale ;
- l’instauration d’une écoute permanente des PME ;
- l’adoption d’une stratégie de communication de proximité ;
- la mise en place d’une politique active de coopération et de partenariat ;
- la participation et l’implication accrue dans l’amélioration de l’environnement de la PME.
Le programme
national de mise
à niveau de la PME
Lors de la réunion du Conseil des
ministres du 11 juillet 2010, une
communication relative au programme national de mise à niveau
de la petite et moyenne entreprise
a été entendue et débattue.
Cette initiative qui découle du programme de Monsieur le Président
de la République et qui répond aux
Promotion de la PME
attentes des opérateurs nationaux,
offre un important soutien de l'Etat
à la mise à niveau des petites et
moyennes entreprises, selon les modalités suivantes :
Premièrement : octroi d'une aide
publique couvrant 80% du coût du
pré-diagnostic et diagnostic dont le
montant est établi à 3 millions DA,
accompagnée d'un crédit bancaire
dont les intérêts seront totalement
bonifiés pour le reste de cette dépense.
Deuxièmement : offre d'un soutien à l'investissement immatériel
requis à un niveau de dépense de 3
millions DA et selon les modalités
suivantes :
- aide publique à hauteur de 80% de
cet investissement, accompagnée de
crédits aux intérêts totalement bonifiés, pour les entreprises dont le
chiffre d'affaires est intérieur à 100
millions DA,
- aide publique à hauteur de 50% de
cette dépense, accompagnée de crédits aux intérêts totalement bonifiés,
pour les entreprises dont le chiffre
d'affaires est égal à 100 millions DA
et inférieur à 500 millions DA,
- financement par un crédit bancaire
dont 4% des intérêts sont bonifiés,
pour les entreprises dont le chiffre
d'affaires se situe entre 500 millions
et 1 milliard DA,
- financement par un crédit bancaire
dont 2% des intérêts sont bonifiés,
pour les entreprises dont le chiffre
d'affaires se situe entre 1 et 2 milliards DA.
Troisièmement : soutien à l'investissement matériel requis dans une
limite de dépense de 15 millions DA,
selon les conditions suivantes :
- aide directe pour un montant de
10% et crédits bancaires dont 3,5%
“...cette opération
préparera les entreprises
nationales à affronter
la compétition
internationale et permettra
la diversification
de nos exportations...
”
des intérêts seront bonifiés, pour les
entreprises dont le chiffre d'affaires
est inférieur à 100 millions DA,
- financement par crédits bancaires
dont 3% à 1% des intérêts seront bonifiés, selon différents paliers de chiffres d'affaires de l'entreprise
concernée (allant de plus de 100 millions DA à 2 milliards DA).
Quatrièmement : des subventions
et des bonifications partielles des intérêts sur les crédits bancaires, pour
la réalisation des investissements
matériels prioritaires, des investissements technologiques et scientifiques, de développement de
l'encadrement et de réalisation de la
certification de l'entreprise.
L'Etat qui fixe un objectif de mise à
niveau de 20.000 petites et
moyennes entreprises durant la période 2010 à 2014, est ainsi disposé
à engager, à cette fin, plus de 380
milliards DA de ressources publiques, en concours directs et en bonification sur les intérêts des crédits
bancaires, ces derniers pouvant totaliser plus de 1000 milliards DA.
Ce programme de mise à niveau des
petites et moyennes entreprises
(PME) sera appuyé notamment, par
l'ouverture de délégations locales de
l'Agence nationale de développement
de la petite et moyenne entreprises
(ANDPME), la création d'un conseil
national de la mise à niveau, le développement des bureaux d'études
de mise à niveau, le renforcement
des entités publiques chargées de la
certification des entreprises, ainsi
que le développement de nouvelles
zones industrielles le long des principales voies routières et ferroviaires
à travers le pays.
Un soutien
important de l'Etat
Il est à rappeler que ce soutien public
à la mise à niveau des petites et
moyennes entreprises, se conjugue
avec l'ensemble des avantages offerts
aux opérateurs par le code des investissements, l'important financement
par l'Etat du recrutement des jeunes
Regard
diplômés par les entreprises, le développement en cours d'un réseau
d'entité de leasing financier au bénéfice des entreprises, ainsi qu'avec les
nouvelles conditions préférentielles
aménagées par le Code des marchés
publics en vue d'augmenter la participation des entreprises locales à la
réalisation des commandes publiques.
A l'issue de l'adoption de ce programme, le Président de la République a souligné que cette opération
qui représente l'équivalent de 5 milliards de dollars de ressources publiques, préparera les entreprises
nationales à affronter la compétition
internationale et permettra la diversification de nos exportations.
"Il revient désormais aux entrepreneurs nationaux de se mobiliser pour
tirer profit de ce programme que les
pouvoirs publics mettent à leur disposition, et de créer en retour de
nombreux emplois et d'assurer une
production de qualité pour les
consommateurs", a précisé le Président Abdelaziz Bouteflika.
Le chef de l'Etat a ajouté que : "Les
mesures prises au cours de ces dernières années dessinent, en fait, les
contours de la démarche économique
et sociale du pays qui place le citoyen
et la justice sociale au centre de ses
principes, et oeuvre à valoriser nos
potentialités, dans le cadre d'une
économie régie par les règles du marché, de la compétitivité et de la productivité", a ajouté le chef de l'Etat.
Le Président de la République a relevé que cette démarche ne vise nullement le retour vers une économie
dirigée mais bien à valoriser le travail et la qualité, et à préparer le
pays à s'insérer avantageusement
dans l'économie mondiale.
Concluant ses remarques, le chef de
l'Etat a instruit le gouvernement de
s'atteler à vulgariser et à promouvoir la mise à niveau des petites et
moyennes entreprises, veiller à prévenir toute malversation dans son
déroulement, et lui rendre compte
annuellement de son exécution.
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
39
focus
Industrie
Cap sur l’industrie
agroalimentaire
[ Les Premières Assises Nationales des Industries Agroalimentaires - 21/22 mars 2010 ]
C’est sous le générique de
Contribution des industries
agroalimentaires à la
sécurité alimentaire de la
nation que se sont déroulées,
les 21 et 22 mars 2010 à la
Résidence Djenane El-Mithaq à
Alger, les Premières Assises
Nationales des Industries
Agroalimentaires organisées
par la Direction générale de
l’intelligence économique, des
études et de la prospective de
l’ex-MIPI (Ministère de
l’Industrie et de la Promotion
des Investissements), actuel
Ministère de l’Industrie, de la
PME et de la Promotion de
l’investissement.
C
et important évènement qui a regroupé
les principaux acteurs
du secteur s’est surtout
voulu un cadre de référence et de concertation entre professionnels, experts et décideurs
pour l’affinement et l’adoption
d’une stratégie de développement
des industries agroalimentaires en
Algérie.
Inutile de justifier un tel choix et
surtout l’urgence d’accorder un intérêt particulier au secteur des Industries agroalimentaires (IAA)
tant cela relève, n’hésitons pas à la
dire, de la souveraineté nationale
puisqu’il est question de sécurité alimentaire. Aussi, ne l’oublions pas,
la crise alimentaire de 2008 après la
40
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
flambée les cours des produits alimentaires qui ont connu une hausse
débridée sur le marché mondial a
bien mis en évidence la fragilité de
certaines économies dont la nôtre
qui n’a pu atténuer ses effets sur la
population qu’en ayant, encore une
fois, recours au soutien financier
permis par la seule manne pétrolière. Il s’agit en outre du secteur industriel le plus important du pays,
hors hydrocarbures, tant il constitue une véritable locomotive de
l’agriculture puisque, de par le
Industrie
monde, plus de 75% des productions
agricoles sont transformées par les
industries agroalimentaires avant
leur mise sur les marchés. Seuil que
notre industrie agroalimentaire est
encore loin d’atteindre. Aussi, la
contribution des IAA dans le PIB
(Produit intérieur brut) du secteur
industriel algérien a été de 50% en
2009, alors que l’objectif des pouvoirs publics est celui de ramené ce
taux à 60% d’ici 2014.
Cela se présente aussi comme une
nécessité absolue au regard de
notre dépendance des marchés extérieurs. Une dépendance qui se
situe à hauteur de 100% pour ce qui
est du sucre, 95% pour l’huile, 57%
pour le lait, 70% pour les céréales,
90% pour les viandes blanches et
85% des légumes secs pour ne citer
que ceux-là. «Une situation qui a
empiré, selon les experts, depuis
l’ouverture massive du marché».
Pour revenir à l’évènement luimême, en plus du ministère organisateur, ces premières Assises ont
regroupé des représentants des ministères de l’Agriculture et du Développement Rural, de l’Aménagement
du Territoire et de l’Environnement,
de la Pêche et les Ressources Halieutiques. Une démarche visant à
faire participer toutes les parties
prenantes dès le démarrage des travaux afin d’obtenir leur engagement
focus
dans la mise en œuvre de la stratégie adoptée. Pour rappel, à l’issue de
la première rencontre organisée par
le même ministère, en mars 2008,
sur la Contribution des IAA nationales à la sécurité alimentaire du
pays, il a été retenu le principe de
mise en place de Groupes de travail
et d’un Comité de pilotage ainsi
qu’une consultation des opérateurs
pour accompagner et orienter la
conduite des travaux.
Le document de stratégie proposé
lors de ces Assises et élaboré de
concert avec plusieurs acteurs,
dont le ministère de l’Agriculture,
se veut le socle d’une stratégie dont
l’objectif est d’appuyer les entreprises du secteur, les aider à se développer, à se mettre à niveau et à
se conformer aux standards internationaux et normes en vigueur
dans le monde.
Concrètement, en faire un outil
entre les mains des pouvoirs publics
leur permettant d’agir par des instruments d’analyse et d’évaluation
précis des différentes filières du
secteur ainsi que des instruments
d’encadrement et d’accompagnement des entreprises.
Plus précisément, il s’agit, entre autres, de «la réalisation de diagnostics stratégiques de toutes les
filières, de l’analyse des perspectives de croissance sous-sectorielle,
de la promotion des territoires à
haut potentiel, de la mutualisation
et la mise en réseaux des entreprises ainsi que de la proximité géographique et le micro-climat
d’affaires pour favoriser l’émergence d’entreprises leaders».
Afin d’optimiser l’efficacité de cette
rencontre, les Assises se sont surtout articulées autour de six ateliers de thématiques traitant
respectivement des instruments de
pilotage, des leviers de compétitivité, de la mutualisation réseaux et
ZIDI, de l’intégration de la production nationale et de la substitution
aux importations, de l’exportation
et partenariat et enfin de l’encadrement et de la régulation des
marchés.
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
41
focus
Industrie
Axes d’action et objectifs
[ Le Plan National de Développement des Industries Agroalimentaires (PNDIAA) ]
stratégiques pour 2014
E
n Algérie, la nouvelle stratégie de développement des industries agroalimentaires
obéit en priorité à l’impératif d’assurer la
sécurité alimentaire du pays. Elle sera déclinée dans le cadre d’un Plan national de
développement des industries agroalimentaires, le
PNDIAA, qui intègre un diagnostic de toutes les filières
et l’analyse des perspectives de leur croissance, ainsi
qu’un plan d’actions prioritaires.
Ladite stratégie s’articule autour de cinq axes, et son
plan d’action poursuit six objectifs stratégiques.
Les cinq grands axes
de la stratégie
-1-
Le contexte mondial caractérisé
par une crise économique, mais
aussi alimentaire, sans précédent, une
ouverture massive des frontières, une
mondialisation accrue paradoxalement
conjuguée à des reflexes
protectionnistes, une volatilité des cours
des produits alimentaires sur les
marchés agricoles qui restent
historiquement très élevés, la montée en
puissance des biocarburants, la
raréfaction de l’eau et des terres arables
et les dérèglements climatiques invitent
tous les pays à réexaminer en
profondeur leurs stratégies de
couverture des besoins alimentaires des
populations.
42
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
La substitution aux importations, sur la base de
l’existence d’une demande nationale potentielle en
produits agroindustriels, majoritairement satisfaite
aujourd’hui par les importations. Ceci en même temps
que l’existence de potentialités agricoles latentes appelées à être exploitées par l’intensification de la production agricole tout en renforçant les liens
agriculture-industrie.
-2-
La mise à niveau des entreprises du secteur en
vue de les orienter vers le ciblage des marchés extérieurs tout en les accompagnant par le développement
de la recherche agricole et technologique, la mise en réseau des entreprises, la promotion des IDE (investissements directs étrangers) et du partenariat en vue
d’améliorer leur compétitivité.
-3-
La promotion des exportations des produits
agroalimentaires comme besoin vital de diversifier
l’économie nationale en exploitant les potentiels d’exportation des produits à avantages comparatifs avérés.
Il est préconisé, à cet égard, un dispositif de soutien et
d’accompagnement spécifique aux IAA renforçant, le
cas échéant, le dispositif en place ou l’ajustant régulièrement.
Industrie
-4-
L’ancrage territorial des entreprises sur des territoires attractifs en vue d’optimiser la
chaine de valeur et la mutualisation des efforts et des moyens, notamment technologiques via la
création de technopoles agroalimentaires.
-5-
La mise en place d’un cadre institutionnel de coordination et
d’harmonisation des politiques
publiques pour parer aux dysfonctionnements profonds des filières
jusque-là enregistrés et donnant
lieu à une dispersion des efforts sectoriels.
Les six objectifs
stratégiques
de la filière
-1-
Accroitre la contribution des
industries agroalimentaires au
PIB industriel en passant de
50% actuellement à 60% en
2014
Un plan de relance concerté des activités sera mis en œuvre dans le
cadre du PNDIAA et qui se traduira, notamment par la rentabilisation et l’extension des capacités
existantes, des créations d’entreprises au sein des technopoles et
l’amélioration de la productivité au
regard des actions de mise à niveau
projetées.
-2-
Densifier le tissu
agroindustriel :
atteindre les 500 entreprises
L’accroissement de la contribution
des IAA au PIB industriel passe nécessairement par une densification
du tissu industriel du secteur et la
création de 500 entreprises au sein
de technopoles d’ici 2014 disposant
à échéance d’une moyenne de 200
travailleurs, soit la création globalement de 100 000 emplois.
-3-
Intégration de la production
nationale et substitution
aux importations
L’un des problèmes majeurs de
l’agroalimentaire est celui d’un
ajustement optimal entre la production de matières premières (assurée par le secteur agricole) et les
exigences des consommateurs en
termes de caractéristiques et de
prix des produits. Véritable «point
noir» pour les industriels, l’approvisionnement en matières premières en quantité et qualité dans
des délais satisfaisants semble
bien constituer la priorité majeure
des entreprises.
Cette régulation ne peut être réalisée que par une bonne coordination
entre acteurs au sein des filières et
par la mise en œuvre de contrats incluant des cahiers des charges techniques et des clauses économiques.
La création d’un Agropole devrait faciliter l’interfaçage agriculture/industrie/commerce. Cette intégration
évoluera entre 10% et 80% selon les
filières.
focus
-4-
Mise à niveau
de 500 entreprises dont 200
certifiées ISO 22000
éligibles aux exportations
Cette priorité concerne l’entreprise
agroalimentaire (amélioration des
process, des équipements, de gestion de la qualité totale) et son environnement administratif (normes
et contrôles officiels), technique
(chaîne du froid, par exemple) et
d’appui (expertise). L’amélioration
ou le maintien du niveau de qualité
dans les entreprises agroalimentaires passe également par une
maintenance efficace des ateliers de
fabrication et le contrôle qualitatif
de la production.
-5-
Renforcer les capacités
d’exportation des IAA :
passer de 120 millions
de dollars à 1,2 milliard
de dollars d’exportation
Il s’agit de la création de cinq (5)
Consortiums d’exportation à même
de multiplier le volume actuel des
exportations par 10 d’ici 2014. Ceci
par l’aide des entreprises à repérer
les opportunités de couples produitsmarchés à l’étranger (information et
appui), à développer une mentalité
favorable à l’exportation (formation/sensibilisation), à mettre en
place des conseils pour l’adaptation
des produits et à favoriser les partenariats avec des entreprises étrangères. Il reste que nos principaux
compétiteurs étrangers ont des coûts
mieux maîtrisés et bénéficient de
systèmes de production et de transformation intégrés.
-6-
Renforcer les compétences
managériales et qualifier
les ressources humaines
L’objectif est de relever le niveau de
l’encadrement des entreprises de
l’IAA de 5% actuellement à 10% en
2014.
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
43
capital humain
Innovation
L’institution
d’un système national
de l’innovation
[ Innovation ]
L
Trois projets de loi sont
élaborés en vu d’instituer
un Système national
de l’innovation.
Il s’agit d’une loi visant
à la promotion
et le soutien
de l’innovation
dans l’industrie,
d’un projet de décret
portant création
d’une Agence Nationale
de l’Innovation
et d’un troisième texte
portant statut type
des Centres
techniques
industriels.
44
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
’innovation, un mot qui
revient de plus en plus
souvent dès qu’il s’agit
d’entreprise, particulièrement d’entreprise industrielle, devient sans conteste
l’un des facteurs essentiels de compétitivité, mais aussi de discrimination entre les entreprises dites
innovantes et celles reposant encore
sur des procédés traditionnels et
comptant sur leurs seuls avantages
épuisés.
Mais déjà deux aspects à préciser.
D’abord, contrairement à ce que l’on
peut penser, l’innovation ne signifie
pas forcément de grandes inventions ou recherches nécessitant de
lourds moyens techniques, matériels et de savoir-faire. Il s’agit le
plus souvent de «simples adaptations de procédés déjà existants sur
des produits évolutifs et ayant des
débouchés sur des marchés».
Ensuite, les entreprises innovantes
ne sont pas nécessairement issues
de puissantes industries et la mise,
chaque jour, sur le marché de produits aussi simples que nouveaux
nous renseigne bien sur l’accessibilité et l’appropriation de ce concept
par toutes les entreprises, quels que
soient leur taille et leur niveau de
production. La mise accrue sur le
marché de produits innovants devient l’une des caractéristiques de
l’économie de nos jours.
En Algérie, et à travers l’élaboration d’une nouvelle politique industrielle par le ministère de
l’Industrie, de la Petite et Moyenne
Entreprise et de la Promotion de
l’Investissement, on ne pouvait faire
abstraction de cet aspect déterminant pour nos entreprises. Ceci
d’autant que le constat établi fait
ressortir d’une part une rupture
entre la recherche et l’entreprise industrielle et d’autre part, une absence criante de structures d’appui
à l’innovation et d’appropriation
technologique.
C’est pourquoi, il est aujourd’hui
question de l’institution d’un système national d’innovation.
Élaboration
de trois projets
de textes de loi
Lors de sa conférence de presse du 2
janvier 2011 au centre d’El Moudjahid, M. Mohamed Benmeradi, ministre de l’Industrie, de la PME et
de la Promotion de l’Investissement,
avait fait part de l’élaboration de
trois projets de textes de loi.
Le premier projet de loi est relatif à la promotion et au soutien de
l’innovation dans l’industrie. «Son
objectif est d’encadrer pour stimuler les activités d’innovation dans
les entreprises et définir les mesures incitatives en vue d’accroitre
les gisements d’innovation dans les
entreprises », avait précisé M. Benmeradi, tout en rappelant à juste
titre que «les acteurs des sphères
économique et scientifique dans
notre pays doivent admettre que la
compétitivité des entreprises se
gagne, désormais, sur le terrain de
Innovation
l’innovation et
de la créativité,
c’està- dire
à
michemin
du monde
de la recherche et
de celui de
la production».
Le deuxième
texte est un
projet de décret
portant création
d’une
Agence
nationale de l’innovation, dont
le rôle sera d’assurer «un encad r e m e n t
opérationnel du
système d’innovation
national,
d’être proche des
opérateurs industriels,
capital humain
d’assurer également la gestion, le
suivi et le contrôle du dispositif d’incitation et d’aide aux entreprises »,
a expliqué le ministre faisant savoir
par ailleurs que «cette démarche en
direction des entreprises a déjà été
entamée par des cycles de formation
à l’Institut national de la productivité et du développement industriel (INPED) à Boumerdès afin
de permettre aux experts d’intervenir et de renforcer la fonction innovation».
Le troisième texte élaboré
«définit le statut type des Centres techniques industriels qui
ont pour mission de promouvoir la compétitivité des entreprises en intervenant sur
l’ensemble des fonctions techniques et managériales et fournir des services profitant à toute
une filière de l’industrie et développer son potentiel technologique»,
a
encore
souligné
M.Benmeradi.
Il a en outre expliqué, si besoin est,
que «les centres techniques industriels jouent un rôle de premier
plan dans la construction d’avantages comparatifs et la protection
des économies nationales dans le
cadre réglementaire national et international». Ce rôle étant partout
reconnu dans le monde, l’objectif est
de doter chaque branche de l’industrie d’un centre technique.
Le projet est jugé «assez muri» par
le ministre concernant deux
branches industrielles, à savoir le
Centre technique des industries
agroalimentaires et le Centre technique des industries mécaniques
«dont les textes sont en cours de finalisation».
Des mesures
concrètes
Plus concrètement, la loi sur l’innovation vise la mise en place d’infrastructures
appropriées,
la
détermination des modes de financement de l’innovation et des incitations de nos entreprises à
“...les acteurs des
sphères économique
et scientifique dans notre
pays doivent admettre
que la compétitivité des
entreprises se gagne,
désormais, sur le terrain
de l’innovation
et de la créativité...
”
l’acquisition technologique en les
encourageant à se lancer dans des
activités de recherche et développement (R&D). Les branches d’activités particulièrement encouragées
dans ce sens sont les industries pétrochimiques,
pharmaceutiques,
agroalimentaires, électriques, la sidérurgie, l’industrie automobile, les
énergies renouvelables, les biotechnologies et les technologies spatiales.
En parallèle, des avantages particuliers sont destinés aux jeunes entreprises innovantes. Ces mesures
incluent des exonérations totales de
l’impôt sur les sociétés ciblées, publiques et privées, pour une durée
de cinq ans.
La loi sur l’innovation concerne
aussi les enseignants chercheurs à
travers des facilitations d’acquisition de matériels directement nécessaires à l’activité de la recherche
et développement. Aussi, les entreprises qui recrutent des enseignants
chercheurs et doctorants pour leurs
besoins de développement technologique pourront prétendre à des remboursements par l’Agence de
l’innovation «de la rémunération
composée du salaire principal et/ou
des primes allouées dans ce cadre».
Enfin, ladite Agence aura le statut
d’une EPIC (Entreprise publique à
caractère industriel et commercial)
placée sous la coupe du Ministère de
l’Industrie, de la Petite et Moyenne
Entreprise et de la Promotion de
l’Investissement. Quant à la création des centres techniques industriels, elle reviendra aussi bien à
des structures de l’Etat qu’à des organismes professionnels.
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
45
capital humain
Formation
“Mener une politique active
dans le développement
des capacités managériales
nationales”
[ M. Moufek Abderrahmane, Directeur Général de l’Inped à Industrie Algérie ]
Dans cet entretien qu’il nous a accordé, M. Moufek
Abderrahmane, Directeur Général de l’Institut National de la
Productivité et du Développement Industriel (Inped) de
Boumerdès, nous parle succinctement de la nouvelle stratégie
tracée par l’Inped en étroite collaboration avec le ministère de
tutelle et certaines entreprises algériennes qui collaborent dans
ses projets. Écoutons-le ...
Industrie Algérie : Pouvez-vous M. le directeur
général, nous présenter
brièvement l’Inped ?
M. Moufek : L’Institut National de
la Productivité et du Développement Industriel (Inped) a été créé
en juin 1967 en tant qu’instrument
stratégique d’accompagnement du
développement industriel national.
Il a, à ce titre, acquis une expérience de plus de quarante ans
dans les domaines de la formation
et du conseil en management des
entreprises et jouit d’un positionnement et d’une renommée très enviables. Il a été, en 1998, érigé en
établissement public à vocation industrielle et commerciale (EPIC),
placé sous la tutelle du Ministère
chargé de l’Industrie (aujourd’hui
Ministère de l’Industrie, de la PME
et de la Promotion de l’Investissement (MIPMEPI)), dans le but
d’une plus grande efficacité et
d’une plus grande satisfaction des
besoins et attentes des entreprises
46
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
industrielles nationales publiques
et privées ainsi que de certains organismes et autres institutions.
Quelles sont les vraies
missions de l’Inped ?
Les missions de l’Inped sont fixées
par le décret n°98-163, se résumant
comme suit : l’Inped doit servir de
service d’appui et d’études au ministère de tutelle, d’apporter assistance
aux
entreprises
et
organismes nationaux en matière
d’élaboration et de mise en œuvre
de stratégie d’entreprises et de programmes de formation, de vulgariser les techniques modernes de
gestion, d’assurer la formation en
management de cadres et gestionnaires, d’offrir des prestations diverses dans les domaines de
l’information technique, du design,
des ressources didactiques, de la
documentation et de l’impression,
d’organiser toute manifestation à
caractère technique, scientifique et
pédagogique et d’assurer la publi-
M. Moufek Abderrahmane, DG. INPED
cation des études et des résultats
de ses recherches. L’Inped doit, notamment mener une politique active dans le développement des
capacités managériales nationales
au profit du secteur industriel national public et privé, réaliser des
études et des travaux de recherche
et de conseil, assurer des services
de restauration et d’hébergement
de qualité en relation directe avec
le rang et le niveau de responsabilité des participants aux stages et
séminaires, etc.
Le redéploiement du tissu industriel public et privé, consacré par la
nouvelle stratégie industrielle nationale, place l’Inped devant un
destin nouveau et éminemment
stratégique caractérisé par de nouvelles orientations des autorités
nationales.
Formation
Quels sont les grands
axes sur lesquels travaille l’Inped pour assurer un accompagnement
fiable aux entreprises algériennes ?
En janvier 2009, une nouvelle
équipe dirigeante a été installée à
la tête de l’institut avec pour objectifs de réaliser une transformation
profonde de l’Institut en tant
qu’instrument stratégique majeur
d’accompagnement des entreprises
en matière d’innovation, de compétitivité et de formation de leurs
équipes dirigeantes au mangement
exécutif. Les orientations décidées
par les autorités de tutelle s’articulent autour de trois axes fondamentaux qui sont : Premièrement,
former les top-managers et dirigeants actuels des entreprises au
management exécutif et préparer la
relève des équipes dirigeantes en
place en prenant compte des évolutions économiques nationales, régionales et mondiales. Deuxièmement,
rationaliser et moderniser l’offre de
formation actuelle vers les besoins
opérationnels des entreprises (innovation, logistique et Supply Chain
Management, production, marketing, etc.). En fin, réhabiliter et développer la mission de conseil et
d’accompagnement des entreprises.
Concernant le deuxième et le troisième axes précités, ces derniers
ont connu un début de mise en
œuvre dès l’année 2009. Dans ce
cadre, des formations nouvelles du
type «Masters Professionnels» ont
commencé à voir un début de lance-
Il est utile
“
de préciser que,
ces dernières années,
le conseil reprend
doucement mais
sûrement sa place
et accroît ses parts
de marchés. ”
capital humain
ment (management des entreprises,
Supply Chain Management et logistique, marketing et action commerciale,
finance
internationale,
réseaux informatiques, etc.). Quant
au premier axe, il a nécessité un travail d’ingénierie plutôt élaboré qui a
conduit à la conception du projet de
création d’une Ecole de management exécutif (EMEX) dont la mission essentielle est de se consacrer
à la formation des top-managers /
chefs d’entreprises et leurs équipes
dirigeantes au management exécutif. En d’autres termes, à la prise de
décision exécutive. Il est utile de
préciser que, ces dernières années,
le conseil reprend doucement mais
sûrement sa place et accroît ses
parts de marchés.
Justement, peut-on connaître plus sur le projet
EMEX ?
Le projet EMEX permet aux dirigeants d’entreprises de suivre des
enseignements en Management exécutif qui transformeront radicalement leurs visions de l’entreprise et
leurs modes de management. Il a
pour objectifs aussi de doter ces managers des connaissances, des savoirs, des outils et instruments
nécessaires à la bonne prise de décision et au Management du changement dans leurs organisations. Ces
formations qui sont sanctionnées
par un diplôme très valorisant du
MBA Exécutif (EMBA) et du MBAIntensif (MBA-I), leur confèreront
des compétences de décideurs à l’international. Les cursus EMBA et
MBA-I sont construits dans le cadre
d’un partenariat international judicieusement choisi et agréé par les
autorités du Ministère. Outre ces
formations diplômantes, l’EMEX
dispensera un certain nombre de
formations qualifiantes de courte
durée destinées à renforcer les domaines de la direction d’entreprise
dont la maîtrise, à court terme, est
urgente et nécessaire pour la prise
de décision efficace. Ces formations
seront appelées «Competency Boos-
ters ou impulseurs de compétence».
Ce projet est prévu de démarrer durant ce premier semestre de l’année
2011.
Parlez-nous des moyens
dégagés par l’Inped afin
de réussir l’actuelle transformation ?
Je vous informe que cette transformation de l’Inped a nécessité
l’octroi de moyens conséquents
dont essentiellement je peux citer,
entre autres :
a) Réévaluation de l’opération
concernant le bloc administratif/pédagogique construit en remplacement du bloc détruit par le séisme
du 21 mai 2003 (dossier soumis au
MIPMEPI).
b) Inscription d’une nouvelle opération visant la rénovation et la réhabilitation de la résidence des
stagiaires durement touchée par ce
même séisme (dossier soumis au
MIPMEPI).
c) Création de la structure «EMEX»
au sein de l’organisation Inped (le
Conseil d’administration de l’Institut a donné son accord en novembre
2010).
d) Coopération et Partenariats internationaux.
e) Mise en place d’un Conseil
d’Orientation constitué d’entreprises
stratégiques ayant la qualité de
sponsors du projet EMEX notamment. Ces sponsors pourraient
contribuer à un financement conséquent du projet EMEX par le biais de
conventions de sponsoring en contrepartie de quoi elles contribueraient à
orienter l’EMEX autour de leurs
préoccupations. Leurs dirigeants et
cadres seraient formés en toute
priorité. Là, je note précisément que
l’Inped a déjà commencé à opérer
certains investissements sur fonds
propres pour préparer le lancement
du projet EMEX et mieux satisfaire
ses clients actuels. Ainsi, la résidence des stagiaires a connu, en l’espace d’une année, des changements
perceptibles bien appréciés par la
clientèle.
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
47
contribution
Veille stratégique
L’intelligence
économique au service
de la relance
économique
I
Par Mohamed Bacha *
Construire une culture collective de l’information, c’est sans doute l’un des objectifs majeurs que se fixe
le ministère en matière d’intelligence économique (I.E).
l est en effet essentiel que
tous les agents de l'organisation en général, et de l’entreprise
en
particulier,
deviennent des acteurs qui
participent volontairement, d'une
manière ou d'une autre, à détecter,
comprendre et maîtriser les signaux
émis par l'environnement qui reste
marqué par un développement inégalé des TIC qui participent certes à
décupler à l'infini ces signaux, mais
offrent aussi des moyens modernes
pour mieux les appréhender.
En fait, l'IE est d'abord une culture
basée sur le partage et la complémentarité et amène les agents à
être à l’écoute du monde, à voir ce
qui se fait chez les autres (par le
biais de benchmark) et à identifier
de manière systématique les opportunités, les menaces ou les risques
pour leur organisation.
L'intelligence économique est donc
une activité de production de l'information et de la connaissance qui
sert les objectifs stratégiques d’une
organisation.
Elle est exercée dans un contexte
légal à partir de sources ouvertes ou
semi-ouvertes, et utilise des outils
informatiques dont certains sont
des gratuiciels, c’est-à-dire des logiciels libres de droit.
Il semblerait en effet que l'intelli48
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
gence soit la capacité d'un individu
(ou d'une organisation) à acquérir
les connaissances nécessaires pour
s'adapter à son environnement et à
supporter le changement, c'est-àdire l'incertitude et l'instabilité et à
y trouver des opportunités.
Disons pour simplifier que l'IE est
une culture et un état d'esprit fédérateurs qui s’appuie sur un système
d'information légal et finalisé.
La définition
de l’intelligence
économique
Concernant la définition de l’intelligence économique, de nombreux
experts et institutions étrangères
ont donné leurs propres conceptions, souvent en fonction de problématiques liées à l’accroissement
de la compétitivité des entreprises
et à l’efficience des dispositifs de
soutien aux acteurs économiques
sur les aspects liés à l’innovation et
à la mutualisation.
Il n'y a pas lieu de tergiverser sur
les différentes conceptions. Elles
sont nombreuses et pour ainsi dire
complémentaires. Nous comprenons qu'un dispositif d'IE intègre
M. Mohamed Bacha, DGIEEP
trois modes d’actions complémentaires, à savoir la Veille, la Sécurisation des patrimoines (matériels et
immatériels) et l'Influence, tous
exercés dans le respect d'autrui et
dans la légalité. Ceci dit, l'IE est un
outil formidable entre les mains des
acteurs économiques et sociaux que
sont les entreprises, l'Etat, mais
aussi les associations professionnelles et les organisations de la société civile.
L’IE au final ne vaudra que ce que
les parties prenantes en feront. En
clair, c’est un outil systémique de
management et à la pointe du changement qui place chacun en face de
ses responsabilités.
Veille stratégique
Les responsabilités
des parties
prenantes
D’un côté, les entreprises doivent
exploiter toutes leurs ressources de
manière efficiente et développer
leurs propres compétences de management et d'innovation. Elles doivent être conscientes de leurs forces
intrinsèques et s'organiser en
conséquence pour créer des dynamiques et des synergies entre elles.
D’autre part, l'Etat doit pleinement
jouer son rôle de stratège et de régulateur. Il ne peut se décharger
simplement de ses responsabilités
sur les entreprises ou d'autres acteurs : l'action étatique, tenant
compte des intérêts bien compris de
la nation, doit œuvrer à assurer un
climat des affaires efficient et un
environnement favorable à la compétitivité et à la croissance.
Les enjeux
de l’intelligence
économique
Dans une économie mondialisée
tournée vers la connaissance [on
parle d'économie de la connaissance], la maîtrise de l’information
est devenue plus cruciale que jamais.
Paradoxalement, la surabondance
de l'information de nos jours rend
sa gestion encore plus décisive et
nécessaire [on parle de Knowledge
Management]. L’IE peut se comprendre dès lors comme une démarche visant à maîtriser les
informations utiles à l’entreprise
pour lui permettre de sécuriser son
patrimoine, développer ses activités
et accroître son influence.
Détenir la bonne information permettrait ainsi de prendre la bonne
décision au bon moment et d’obtenir au final un avantage concurrentiel. Ainsi traitée, l'information
contribution
utile devient une information pertinente, mais il faut dire que l'entreprise n'a pas toujours les moyens ni
ne ressent parfois le besoin d’agir
de la sorte. Pourtant, c'est là une
condition nécessaire de transformation de l'information en connaissance.
Détecter, capter, analyser et partager l’information utile pour décider
dans les plus brefs délais, constituent les ressorts du système d'intelligence économique qui doit être
désormais doté d'une capacité cybernétique intrinsèque et dont l'efficience détermine la capacité des
institutions et des acteurs économiques à comprendre, anticiper et
influencer en leur faveur les évolutions de leur environnement stratégique et concurrentiel. Ces
comportements nouveaux engendreront une meilleure réactivité des
acteurs concernés et propulseront
l’entreprise vers de nouveaux seuils
de compétitivité. Les entreprises
évoluent dans un environnement
complexe caractérisé par une
concurrence accrue, une mondialisation des échanges, une forte évolution tant sur le plan technologique
Notre système productif
a besoin de cohérence
et d'une mise en
perspective pour
lesquelles l'IE, à travers
ses outils et surtout les
hommes qui la portent,
peut devenir une sorte
de matrice et un cadre
de promotion des
compétences et des
connaissances à travers
deux axes majeurs : le
management des
connaissances et le
traitement systématique
de l'information.
que sur le plan réglementaire ou
économique, les obligeant ainsi à
s'organiser pour une prise de décision rapide et pertinente. Etre
proactif vis-à-vis de son environnement, le connaître et le comprendre,
est une attitude essentielle pour se
placer dans une perspective de performance et d'innovation. La maîtrise individuelle et collective de
l’information permet de renforcer la
décision et de susciter l’action.
Pour notre pays et nos entreprises
industrielles, les enjeux sont stratégiques, forts et décisifs :
- Ils sont industriels et ils le sont
forcément, ce qu'il ne faut pas sousestimer ou ignorer; après des années
d'industrialisation
pour
lesquelles la nation a consenti des
sacrifices énormes, il devient urgent de revitaliser notre tissu industriel et de favoriser une
croissance endogène portée par des
processus de production nationaux.
- Ils sont technologiques car la technologie évolue sans cesse et l’avantage concurrentiel se déplace
désormais de la possession de la
technologie à la maîtrise de sa mise
en œuvre par des modes organisationnels favorisant la créativité et
l’innovation et donc sa mise à jour
endogène;
- Ils relèvent de la sécurité économique de la nation et partant de la
souveraineté nationale, car notre
vulnérabilité économique est forte
et menaçante. Pour s'en convaincre,
il suffira de regarder les indicateurs
de notre commerce extérieur et
notre dépendance extrême vis-à-vis
des hydrocarbures.
L’information intelligente (c'est-àdire collectée, analysée, interprétée
et mise à la disposition des décideurs au bon moment) est une matière première essentielle à la vie de
l’entreprise, une ressource à part
entière. La veille stratégique devient alors une nécessité dans un
monde où l’innovation et la compétitivité sont incontournables. Il devient dès lors urgent d'intégrer
l’intelligence économique dans nos
entreprises, mais aussi dans notre
N° 01 / Janvier 2011 / Industrie Algérie
49
contribution
système de formation et de recherche, dans l'action publique,
voire au niveau des citoyens même.
S'il est vrai que toute entreprise
doit pouvoir identifier ses savoirs,
ses compétences et ses connaissances, mais aussi ceux prévalant
au niveau de son environnement
par une veille en mesure d'identifier et d'interpréter les signaux (du
plus fort au plus faible selon les besoins et les moyens de détection mis
en place), il est primordial de veiller à rendre l’échange d’information
constant et organisé à tous les niveaux et à y associer de manière
systématique les entreprises et les
institutions.
Notre système productif a besoin de
cohérence et d'une mise en perspective pour lesquelles l'IE, à travers
ses outils et surtout les hommes qui
la portent, peut devenir une sorte
de matrice et un cadre de promotion
des compétences et des connaissances à travers deux axes majeurs
: le management des connaissances
et le traitement systématique de
l'information.
Veille stratégique
avec nos universités pour mettre en
place des formations en IE adaptées, qui répondent aux besoins effectifs de nos entreprises.
Pour que les acteurs économiques
et institutionnels soient plus amplement informés sur le contenu
d’une formation en intelligence
économique, le ministère a édité
un document de référence de formation IE à destination des institutions, des universités et des
entreprises industrielles et organisera bientôt les Premiers Etats Généraux de la formation en IE dans
notre pays afin de dynamiser et
d'amplifier l'acquisition des savoirfaire en matière d'IE dans tous ses
volets.
Deux Bases de Données des compétences universitaires et des résultats de recherche sont en cours
d'élaboration, à titre expérimental,
en relation avec l'Université de
Batna. Nous souhaitons approfondir ces approches avec la CACI également avec laquelle nous avons
conclu une convention de coopération prometteuse.
Le ministère édite aussi depuis le
début de l'année 2009 un Bulletin
de Veille bimensuel que nous adressons à tous les acteurs pour mettre
en valeur des informations pertinentes en matière d'IE et d'innovation, de même que nous publions
désormais plusieurs collections spécialisées (dans la Veille juridique en
Il semblerait en effet que
l'intelligence soit la
capacité d'un individu
(ou d'une organisation)
à acquérir les
connaissances
nécessaires pour
s'adapter à son
environnement et à
supporter le changement,
c'est-à-dire l'incertitude
et l'instabilité
et à y trouver des
opportunités.
Algérie, la Veille Pays et la Veille
des dispositifs d'IDE, pour l'instant,
et qui seront étendues à d'autres
domaines progressivement) et didactiques visant au renforcement
des compétences de nos cadres.
Par ailleurs, une Cellule de Veille
est en place au niveau du ministère,
associant l'ensemble des institutions
sous tutelle qui possèdent des compétences avérées et des informations
utiles que nous souhaitons mettre à
la disposition de toutes les entreprises industrielles en faisant jouer
les synergies nécessaires. Où on est-on
aujourd’hui ?
Depuis quelques années, en effet,
grâce aux actions de sensibilisation
conjuguées des pouvoirs publics,
des cabinets et des experts, de plus
en plus d'entreprises ont pris
conscience des enjeux de l’IE, mais
il reste encore des pans entiers de
nos entreprises qui n’ont pas encore
véritablement pris toute la mesure
des enjeux du contexte économique
mondial.
Les actions entreprises par la
Direction Générale de l’Intelligence Economique, des Etudes
et de la Prospective
En tant que structure ayant pour
mission de développer, dans le
cadre de la mise en œuvre de la politique industrielle, nos compétences dans ce domaine, nous
travaillons en étroite collaboration
50
Industrie Algérie / Janvier 2011 / N° 01
* Directeur Général de l’intelligence économique,
des études et de la prospective au MIPMEPI
Des informations pertinentes
en matière d'IE et d'innovation
Bulletin bi-mensuel
publié par la Direction Générale
de l’Intelligence Économique,
des Études et de la Prospective
Ministère de l’Industrie, de la Petite et Moyenne Entreprise et de la Promotion de l’Investissement
Direction Générale de l’Intelligence Économique, des Études et de la Prospective
Immeuble le Colisée, 2 rue Ahmed Bey - El Biar - Alger
Tél./Fax : 021 23 95 90 - E-mail : [email protected]
SOUS LE HAUT PATRONAGE DE SON EXCELLENCE MONSIEUR ABDELAZIZ BOUTEFLIKA
PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE ALGÉRIENNE DÉMOCRATIQUE ET POPULAIRE
Renforcer la compétitivité
des industries africaines
par davantage de valeur ajoutée
PALAIS DES NATIONS - ALGER - 27/31 MARS 2011
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